Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2008

  • Charlot 21 avant renovation 

    21 rue Charlot (IIIe), il y a deux ans

     

    Charlot hotel marais d'anjou après travaux 

    La rénovation qui est l'oeuvre de la COGEDIM.

    Il serait plus étonnant encore de comparer les intérieurs. Tout n'était que ruines et délabrement. Ce qui pouvait avoir encore une valeur marchande avait été pillé : rampes d'escaliers, portes, fenêtres, fils de cuivre…. Baudelaire se serait plu à promener son spleen dans ce décor hallucinant. C'était, dans les années 90, le squat "Marais Publique".

    La nouvelle résidence occupe la place d'une ancienne maison début XVIIe siècle, construite pour M. Desjardins, maçon, côté 21 rue Charlot et d'un hôtel non identifié du XVIIIe, côté 6 rue Pastourelle (source A. Gady). Implantée sur plusieurs bâtiments, trois cours intérieures, un jardin à la française et une courette, elle respecte tout à fait le style de la rue et le caractère du Marais. Elle répond aujourd'hui au nom de "Hôtel d'Anjou du Marais", comporte 43 logements de haut standing, dont les prix tournent autour de 11.000€ le m². Néanmoins, 25% de la surface habitable est constituée de 14 appartements à caractère social (locatif aidé). Les bénéficiaires sont des employés du Ministère des Finances.

    Le Maire du IIIe, Pierre Aidenbaum, s'est longtemps fait prier pour donner son feu vert au permis de construire. Le PLU (plan local d'urbanisme) de Paris fait désormais obligation aux entreprises de rénovation, pour des surfaces de plus de 1.000 m², de réserver 25% de leurs projets au logement social. Dans le IIIe, mais aussi dans le IVe, à l'intérieur du périmètre du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais, le PLU ne s'applique pas. Il a donc fallu que Pierre Aidenbaum joue de sa force de persuasion (et de quelques leviers dont tout Maire dispose) pour convaincre la COGEDIM de se plier à ses demandes.

    C'est une manière de procéder qui a ses avantages : les finances de la Ville, donc l'argent des contribuables, ne sont pas sollicitées, l'exécution est rapide et l'objectif social est préservé. C'est cette approche qui pourrait résoudre, comme nous l'avons dit précédemment, le problème aigu du 35 rue Pastourelle et de ses arcades.

    Dans le Marais, mais singulièrement dans le IIIe, il y a encore de nombreux immeubles qui servent d'entrepôts aux grossistes. Leur absence de motivation pour entretenir un patrimoine qui possède une vraie valeur intrinsèque, cause la dégradation d'une partie de notre parc immobilier. Créer des logements dans un secteur où il n'est pas possible de construire, c'est avant toute chose réhabiliter ces constructions et les rendre à l'habitation, en confiant leur rénovation à ceux dont c'est le métier. L'expérience montre qu'il est possible d'obtenir d'eux qu'ils assurent la diversité des occupants.

                                                                                                                    

    Temple 104 vue generale 

    Cette photo, rue du Temple, illustre bien notre propos. L'immeuble possède une certaine valeur architecturale, le porche est généreux, mais on constate à la vue du premier étage, qu'il est en situation de quasi abandon. On trouve d'autres appartements sur cour ou en étage dans le même état de désolation.

    Une politique intelligente en matière d'urbanisme, dans nos quartiers, ne doit pas se limiter à trouver des hangars aménageables on des immeubles à surélever. Elle doit agir pour que les conditions de transformation du parc immobilier défavorisé, qui doit être mis en valeur et rendu accessible à l'habitation, soient désormais remplies.

                                                                                                                                           

                                                                                                                         

  • Pastourelle 35 nov 08 

    Le trop fameux immeuble à l'angle Temple-Pastourelle, dont les arcades sont évacuées de leurs occupants chaque jour par les forces de police et nettoyées de leurs immondices par la Propreté de Paris.

     

    Le bar qui lui fait face, "Le Roi du Café", ne décolère pas. Ce ballet quotidien et les nuisances qui l'accompagnent ne font pas ses affaires, pas plus qu'il ne réjouit des riverains, à qui les arcades sont interdites de fait, et qui redoutent un nouvel incendie, comme en février 2008, où le feu à un parc de deux-roues a mis leur immeuble du 119 rue du Temple, juste en face, en danger sérieux.

    L'immeuble, vide, appartient à France Telecom qui a décidé de le vendre. Un rénovateur a fait une offre. La Mairie de Paris a exercé son droit de préemption à un prix qui est inférieur de 40%. France Telecom a refusé et l'affaire est allée devant le Tribunal Administratif. Le jugement est tombé : la Mairie de Paris doit s'aligner sur le prix de l'offre ou renoncer à préempter.

    Soucieux de ne pas perdre la possibilité de réaliser des logements à caractère social dans cet immeuble qui comporte une dizaine d'appartements, le Maire du IIIe, Pierre Aidenbaum, a engagé des négociations avec le repreneur potentiel. Habile et conciliant, il a obtenu en principe que le rez-de-chaussée lui soit réservé, ainsi que les sous-sols, et que un tiers des appartements lui soient cédés à un prix préférentiel, compatible avec une offre de logements à loyers modérés. C'est mieux que le PLU (plan local d'urbanisme) de Paris qui fixe cette obligation à 25% de la surface habitable.

    Il est légitime, pour Pierre Aidenbaum, de se demander dans ces conditions s'il faut poursuivre la procédure d'appel, avec le risque de perdre à nouveau. Il s'engagerait alors dans une voie qui n'aurait pas de chances d'aboutir à la mise de logements sur le marché avant 4 ou 5 ans. A l'opposé, le repreneur s'engage à livrer l'immeuble rénové sous 20 mois et à commencer immédiatement les travaux, ce qui aurait pour effet de libérer le quartier des nuisances que nous subissons du fait de l'état d''abandon de l'immeuble.

    Pierre Aidenbaum a donc la possibilité de régler le problème au mieux de l'intérêt général. Il lui reste à finaliser sa négociation et à convaincre l'Hôtel de Ville de le suivre.

                                                                                                                                      

  • Michel le comte devanture cartons 

    3 rue michel le Comte : un grossiste en … cartons

     Michel le comte 5 linéaire

    Un peu plus loin, une succession de grossistes et, soudain …. une vitrine avec de jolies maquettes.

     

    Désormais, rue Michel le Comte, les vitrines se suivent mais ne se ressemblent plus. 

    La photo du haut illustre ce que nous voudrions cesser de voir. C'est heureusement une espèce en voie de disparition : vitrine et arrière-boutique délabrées, cartons à profusion et livraisons qui encombrent les trottoirs et embouteillent le quartier.

    La photo du bas est notre raison de croire que la diversification des activités est en marche : un cabinet d'architectes s'installe au numéro 5. Massimiliano Fuksas a loué le premier étage pour y installer ses bureaux, et la boutique pour exposer ses maquettes.

    A l'autre bout de la rue, à l'angle Beaubourg, un grossiste en maroquinerie procède à sa liquidation. Personne ne regrettera sa porte à l'angle Michel le Comte, régulièrement encombrée de cartons tels des pylônes de pacotille à l'entrée d'un faux temple égyptien.

    Beaubourg grossiste 

    Reste à savoir qui le remplacera. C'est là qu'on verra si le mouvement amorcé, encore fragile, se confirme.

                                                                                                    

  • Résidence la perle 

    Résidence de la Perle, rebaptisée "Madeleine Béjart", 2 rue de la Perle (IIIe)

     

    Avec le conseil de quartier concerné, nous demandions depuis trois ans que la façade de cette maison de retraite pour personnes âgées, décrépie et décrépite, soit ravalée, à la fois par souci de dignité à l'égard de ses pensionnaires et pour sauvegarder l'esthétique d'un ensemble immobilier qui accompagne l'Hôtel Salé (musée Picasso).

    La Direction des Affaires Sociales de Paris dont elle dépend, a mis du temps à réagir à une intervention du Maire mais ces échaffaudages témoignent que les travaux sont désormais engagés.

    Que ceux qui savent me pardonnent de rappeler que l'Hôtel Salé doit son nom à Pierre Aubert de Fontenay, Fermier des Gabelles, pour qui il fut construit en 1656 par l'architecte Jean Boullier de Bourges. La gabelle était l'impôt sur le sel. D'où le surnom d'Hôtel "Salé" qui lui est resté.

    Il a hébergé l'Ecole Centrale de Paris (Ecole Centrale des Arts & Manufactures), à sa création en 1829, avant qu'elle n'aille occuper les bâtiments de l'actuel IIIe, dans le rectangle des rues Montgolfier, Conté, et Vaucanson, avant son expatriation, au vert, à Chatenay-Malabry.

    Auparavant, en 1671, il fut lui aussi le siège de l'ambassade de la république de Venise en France. 

    Il subit actuellement une cure de rajeunissement avec la réfection totale des façades sur rues, cour d'honneur et jardin. Les travaux se déroulent en quatre tranches de 8 mois chacune. Il est fermé en ce moment en réouvrira ses portes au public le 24 octobre, pour un temps.

                                                                                                                                      

                                                                                                                                      

  • Vieille Temple dimanche 12 octobre 

    Rue Vieille du Temple (partie IVe) le dimanche 12 octobre 2008, deuxième dimanche après la fermeture du coeur du Marais à la circulation automobile.

     

    Sous l'effet conjugué des médias, qui ont abondamment couvert l'information, et de l'été indien particulièrement clément cette année, c'est un tsunami humain qui a déferlé sur cette partie du Marais. Toutes les rues où la circulation est interdite aux véhicules à moteurs se sont remplies de promeneurs : Vieille du Temple, Francs-Bourgeois, Rosiers, pour ne citer que les plus connues.

    Les visiteurs ont laissé leur voiture, espérons le, au garage, mais ils sont venus au plus près avec leurs motos. Tous les espaces piétons à la frontière de la zone interdite sont devenus de fait des parcs à motos, comme en témoigne cette prise de vue.

    Archives 47 motos dimanche 

    Espace devant les bureaux de l'Assurance Maladie, 47 rue des Archives (IIIe).

     

    Que doit-on en conclure ? On va attendre naturellement la fin de l'expérience. Il est probable, mais pas certain, que le flux de visiteurs s'atténue quand l'automne puis l'hiver se seront installés. Un risque se dessine pourtant : qu'on doive finalement choisir entre deux maux : revenir à la présence insupportable des voitures, ou accepter toutes les fins de semaine l'arrivée d'une marée humaine qui pourrait ne satisfaire ni les riverains ni les commerçants traditionnels.

    Il n'est pas interdit de réfléchir d'ores et déjà à la façon de gérer ce dilemme. Pour notre part, nous persistons à affirmer que cette initiative va dans le sens de l'histoire mais elle sera un échec si elle continue à ne s'appliquer qu'à une partie du centre historique de Paris. Il y a trop de monde à satisfaire pour trop peu de place. Il faut donc que des dispositions soient prises pour que la circulation des véhicules à moteurs soit significativement réduite dans tout le centre de Paris, le week-end et en semaine, et que corrélativement davantage d'espace soit laissé aux piétons, notamment mais pas exclusivement, le dimanche.

    On peut se demander, mais c'est un autre sujet, si la généralisation du travail le dimanche n'aurait pas pour avantage de désengorger notre zone touristique.

    "On ne veut pas sanctuariser le centre de Paris" disent certains élus. Pour nous épargner les affres du sanctuaire, il ne faudrait quand même pas qu'ils nous plongent en enfer !

                                                                           

    Post scriptum du 14 octobre :

    On lira avec intérêt l'article sur le sujet de notre confrère   http://lindependantdu4e.typepad.fr/                                                           

  • Cour venise

    Résidence de la Cour de Venise, 10-14 rue Saint-Gilles (IIIe)

     

    C'est un ensemble d'immeubles dont l'origine remonte au milieu du XVIIe siècle, avec l'Hôtel de Venise, résidence de l'ambassadeur de la sérénissime République de Venise. Il devint l'Hôtel de Morangis, au cours du siècle suivant, après adjonction de quelques dépendances qui en étendirent la surface.

    Au début du XIXe, l'Hôtel fut démoli et le site affecté à des activités industrielles et locatives. Il s'y installa une population modeste et des artisans. Il y a quelques années, sa situation, à deux pas de la place des Vosges, en fit la cible de promoteurs qui envisagèrent d'y construire des logements de luxe. Un collectif d'habitants et des associations s'unirent alors autour du Maire du IIIe, pour qu'un projet plus social voie le jour.

    La réhabilitation a été réalisée sous la maitrise d'ouvrage de la SAGECO, l'un des bailleurs sociaux de la Mairie de Paris. Bien que social, il s'agit d'un habitat de bon standing qui n'a rien sacrifié aux exigences de l'esthétique du Marais. Les bâtiments sont bas et l'équilibre des volumes a été respecté. Il s'agit de petits appartements en général mais certains, sur un total de 75, dépassent 100 m² de surface et peuvent accueillir des familles.

    La cour est bordée d'une quinzaine de locaux avec vérandas, qui sont destinés à abriter des artisans, des artistes ou des créateurs. Un de ces locaux, plus grand, a été affecté aux activités d'un centre médico éducatif, "Autisme 75", qui prend en charge les adolescents autistes. Sa Directrice, Laurence Piou nous a indiqué brièvement ses objectifs : prise en charge de jour de 17 jeunes gens pour les accompagner dans leur insertion sociale. Ce chiffre sera porté à 22 en mars 2009 avec internat alterné à raison d'une semaine sur cinq.

    Tous les logements sont affectés voire occupés déjà. Les locaux commerciaux ont du mal, en revanche, à trouver preneurs. Il faut dire que les loyers sont au niveau du marché et que les artisans, dans l'économie d'aujourd'hui, se font rares, en dépit d'une demande qui ne faiblit pas. C'est un paradoxe qu'on a quelque mal à comprendre.

                                                                                                                                                   

  • Archives sud

    La rue des Archives, entre les rues de la Verrerie et des Francs-Bourgeois (IVe)

    La Maire du IVe, Dominique Bertinotti, est opiniâtre. Tout au long de sa précédente mandature, choquée par le comportement anarchique du bar "Le COX", au 15 de la rue, qui fait du trottoir un espace qui lui appartient, elle s'est sincèrement appliquée à trouver la solution miracle.

    Il existe une solution radicale : demander à la police de dresser procès-verbal et d'appliquer des sanctions. Généralement, une fermeture administrative de un ou plusieurs jours, voire définitive, suffit à ramener l'ordre républicain.

    Elle ne s'y est pas (encore) résolue, pas plus que la police qui a fait oeuvre de conciliation. On nous dit que "le COX est le COX", et nous avons envie de rajouter "et il entend le rester", pour paraphraser cette déclaration éminemment tautologique du Général de Gaulle à propos de Calais "port de pêche….". Nous le disions il y quelques mois, la mise en place par le COX d'un couloir humanitaire, le soir, avec un cordon rouge était un geste de bonne volonté que nous avons apprécié.

    Malheureusement, ce cordon "dérivant" ne parvient plus à contenir les consommateurs qui se pressent debout leur verre à la main, défiant ainsi une autre interdiction de l'arrondissement : la consommation en réunion sur la voie publique.

    D. Bertinotti a donc cherché d'autres mesures. Elle a successivement demandé une étude, il y a trois ans, au cabinet d'architectes-urbanistes Altabégoïty-Beyle, puis au CSTB (centre scientifique et technique du bâtiment). La Direction de la Voirie de la Mairie de Paris, dans une intervention auprès de la Plateforme Parisienne des Associations d'Habitants, parlait en juin de "plusieurs projets" en cours. Interrogée par les associations sur le sujet, D. Bertinotti s'insurgeait en affirmant qu'il n'y en avait aucun. Elle n'avait pas tort, dans la mesure où elle considérait que les propositions faites n'étaient pas acceptables.

    De source proche du dossier, on sait qu'elle avait obtenu de l'Hôtel de Ville un budget de 840.000€ sur 2008 et de 840.000€ à nouveau pour 2009. La première tranche ne sera pas engagée en 2008. Tout est reporté en 2009.

    L'indécision de la Maire en la matière est une preuve d'intelligence. Rien ne dit en effet que la configuration actuelle de la rue ne soit pas la meilleure. Un urbaniste nous disait récemment que "si on fait tourner un modèle heuristique sur les données disponibles, il conclura que l'optimum est dans le dimensionnement de la chaussée et des trottoirs tel qu'on le connait aujourd'hui".

    L'expérience montre en particulier que tout élargissement des trottoirs conduit bon gré mal gré à une extension des terrasses.

    Faut-il dans ces conditions, pour ménager un bar aussi rutilant soit-il, dépenser 1,7 Million d'€ sur l'argent des contribuables et leur faire subir pendant des mois les affres d'un chantier qui créera inévitablement des désordres importants ? On comprend que Dominique Bertinotti hésite …

                                                                                                                                      

  • Vieille temple dimanche paysage

    La rue Vieille du Temple, au carrefour Francs-Bourgeois, le dimanche 14 septembre 2008. Déjà piétonnisée de fait, comme la rue des Francs-Bourgeois (Photo VlM).

                                                                                                                

    La réunion publique du 11 septembre en mairie du IIIe, annonçant la piétonnisation, à l'essai, le dimanche après-midi, de l'espace compris entre ces rues et leurs affluentes, La Perle, Parc-Royal et Sévigné a mobilisé le Landernau médiatique, dont une équipe de France 3 Île-de-France qui nous a invités ce dimanche à prendre part à un reportage.

    Nous n'avons pas échappé à la question : "qu'en pensez-vous ?"

    Il fallait tout d'abord rétablir une réalité qui a été occultée par le fait que la mairie du IVe n'a pas communiqué sur le sujet de manière synchrone avec celle du IIIe. Tout le monde ignore par conséquent que la zone visée par l'expérimentation comprend la rive gauche (IVe) de la rue des Francs-Bourgeois mais aussi la portion sud de la rue Vieille du Temple et un périmètre délimité par la rue du Roi de Sicile. Les rues des Rosiers, Ferdinand Duval et des Ecouffes en font naturellement partie.

    Ceci étant, nous avons rappelé aux journalistes que nous insistons depuis des années auprès des Maires des deux arrondissements pour que  la circulation des véhicules motorisés soit réduite, dans les artères étroites du centre historique de Paris. Nous avons nos hiérarchies : il y a des véhicules prioritaires à nos yeux et des secteurs prioritaires. Sont prioritaires, par ordre d'importance : les véhicules de secours, les services publics (dont les taxis), les riverains, puis les livraisons (qu'il faut réglementer) et, pour finir, une circulation qu'il faut réduire, celle des véhicules de passage.

    Il y avait un secteur prioritaire, celui des grossistes du périmètre Beaubourg-Temple, où des dispositions audacieuses étaient attendues de la part du Maire du IIIe, après l'étude et les propositions concrètes de l'APUR (atelier parisien d'urbanisme), les multiples réunions qui se sont tenues sur le sujet et pour finir une annonce de sa part qui, quoique timide, nous apportait quelques perspectives d'amélioration, notamment l'interdiction de circuler dans la rue des Gravilliers, pour les non riverains. Tout s'est sublimé (*) avec les élections. Rien ne subsiste de nos maigres espoirs.

    Alors, que penser de l'expérience Francs-Bourgeois ? Bien sûr elle va dans le bon sens mais notre regret est qu'elle ne soit pas présentée comme la première réalisation d'un plan d'ensemble de limitation du trafic dans le Marais et, comme nous le disions plus haut, que le dossier le plus critique en matière de circulation n'ait pas reçu encore l'ombre d'une esquisse de traitement.

    (*) sublimation = passage direct de l'état solide à l'état gazeux

                                                                                                                                 

  • Etude apur gravilliers

    Rappelez vous, c'était en 2007, avant les élections municipales.
    Voici ce que nous proposait l'APUR (atelier parisien d'urbanisme), Même
    type de décor de rêve rues Chapon et Montmorency, des zones de
    livraisons supplémentaires rue du Temple ….

    Il y a eu des
    réunions de concertation en mairie du IIIe et pour finir cette séance
    du 21 novembre où Pierre Aidenbaum nous a fait part de ses décisions.

    "Vivre le Marais !" n° 23 : secteur Temple-Beaubourg (quartier des Gravilliers)

    Il restait peu de choses des propositions de l'APUR, mais nous
    avons fait contre mauvaise fortune bon coeur : Pierre Aidenbaum créait
    des horaires de livraisons, limitait la taille des camions et acceptait
    d'interdire la circulation rue des Gravilliers, sauf aux riverains, en
    inversant le sens de circulation. Et pour faire bonne mesure, il
    s'engageait à signer une charte avec une association de commerçants
    pour le respect des règles du Marais en matière d'enseignes et de
    devantures (auxquelles ils sont pourtant tenus par la loi).

    Qu'en
    est-il aujourd'hui ? Pierre Aidenbaum a été brillamment réélu. On
    aurait pu penser qu'il s'attellerait à la tâche. Nous avons fait le
    point avec lui sur ce projet :

    • les horaires de livraisons s'avèrent incompatibles avec le
      "règlement marchandises" de la Ville de Paris, tout comme les
      restrictions sur la taille des camions (la surface autorisée est de 29
      m² !)
    • Les dispositions relatives à la rue des Gravilliers sont restées lettre morte.
    • Le contact est perdu avec l'association de commerçants qui devait signer la charte.
    • Le ramassage des ordures, qui devait devenir quotidien, se fait
      désormais 5 fois par semaine au lieu de 4. On n'a pas tout perdu !
    • Seule promesse respectée : des panneaux 15 km/h sont apparus dans
      des rues (Chapon, Montmorency) où ils sont à l'évidence inutiles.

                                                                                                                                                                

  •  Technoparade (2)
    La Technoparade 2007

                                                                                                                                                  

    Le colloque de BRUITPARIF a réuni le 17 juin 2008 des représentants, souvent des Maires, des communes d'Ile de France pour faire le point sur l'état des lieux en la matière, à savoir la cartographie du bruit, exigée par Bruxelles pour les communes de plus de 250.000 habitants et, surtout, le programme de mise en œuvre du plan de lutte qui est le véritable enjeu de la démarche. (Bruitparif: Contexte réglementaire)

    A écouter les conférenciers, il nous est revenu à l'esprit une bande dessinée humoristique qui met en scène un pianiste de concert. Il s'assoit sur son siège, ajuste son habit, prend l'air inspiré et constate que ses mains n'atteignent pas le clavier. Il se tourne vers la coulisse et donne un ordre. Une grue arrive sur la scène, soulève le piano et le place à bonne distance de lui.

    Il nous a semblé que la lutte contre le bruit, considéré par les franciliens comme la nuisance numéro 1, souffrait de ce genre de dérive.

    Tout a commencé par la cartographie. Paris a donné l'exemple en sortant sa carte en 2004, bien avant l'échéance fixée par Bruxelles. Mais à regarder de près, cette étude était une simple déclinaison de la carte du trafic automobile, au motif que le bruit dans la ville étant essentiellement routier, il  est directement corrélé au trafic. Bien entendu, on a introduit quelques modulations intelligentes mais la cartographie du bruit de Paris ignore les émergences, donc le bruit de la moto au pot d'échappement frelaté, les klaxons dus aux embouteillages, les sirènes des pompiers, les vociférations des fêtards la nuit et bien d'autres motifs de notre  allergie à cette nuisance majeure.

    A écouter les déclarations des participants, la lutte contre le bruit se présente comme une politique d'aménagement qui fait une part plus importante à l'isolation phonique, aux écrans anti-bruit, à la couverture des axes routiers, aux quartiers verts et autres dispositions de voirie, tout à fait louables au demeurant, mais qu'on ne s'attendait pas à trouver en réponse frontale au problème.

    Car la lutte contre le bruit passe avant tout par l'élimination des causes. On retrouve là le syndrome du pianiste : il était trop facile pour lui de rapprocher son siège !

    Au risque d'agacer nous répétons qu'il faut une réglementation plus contraignante à l'égard des deux-roues motorisés, plus limitative à l'égard des klaxons (où en est-on de l'idée d'un précédent Préfet de Police de Paris, de coupler le klaxon avec les feux de détresse, reprise d'ailleurs dans le plan de lutte contre le bruit de Paris, mais toujours dans les limbes quant à son implémentation), une attitude plus déterminée de la part de la police, qui ne verbalise pas ces types d'infractions.

    La démarche des élus est respectable car elle est bonne en soi mais, à l'égard du bruit, problème plus que présent, elle fait figure de projet à très long terme, qui laisse les administrés sur leur faim.

    Dans cet ordre d'idées, on prépare la "Technoparade 2008" à Paris. Il est désolant de constater les moyens que la Ville déploie à cette occasion pour protéger les participants de l'agression des décibels qui seront déversés sur les participants et notamment les plus jeunes et les plus vulnérables, alors que le bon sens recommanderait qu'on limite la puissance des sonos installées sur les chars.

    Il faudrait aussi penser aux riverains qui voient venir cet évènement avec appréhension. Nous rappelons, à cette occasion, à la Préfecture de Police, notre souhait que l'itinéraire traditionnel autour du Marais soit modifié : il n'est pas normal qu'on inflige cette épreuve chaque année aux mêmes personnes. Les jeunes veulent cette manifestation, soit, mais que chacun ait sa part de la croix.

    Gérard Simonet