Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2009

  • Blondel alain vitry 1Blondel alain vitry 2

    Blondel alain vitry 3

    Vitry-sur-Seine, la carte postale du haut donne la perspective du Château et de l'Eglise en 1910. Au-dessous, photographies prises en 1972 puis 1999 du carrefour des rues devenues "Danielle Casanova" et "Guy Moquet". (cliquez sur l'image pour l'aggrandir)

          

    Ces trois images sont une histoire sans paroles. Celle de la banlieue parisienne, façonnée mais déformée, défigurée parfois, par les trente glorieuses, l'invasion de la voiture et le triomphe d'une architecture indigente qui n'a qu'un seul mérite : offrir à une population qui a souffert de la guerre et qui aspire au confort moderne, des cuisines équipées, des salles de bains et des garages.

    Alain Blondel est étudiant en architecture à la fin des années 50. Dans le cadre de la bibliothèque des Beaux-Arts, il se passionne pour "l'art nouveau" et "l'art déco". Il se livre à des recherches sur Hector Guimard, le célèbre architecte "art nouveau", (Voir le "cercle" Guimard) dont un immeuble est visible au 10 rue de Bretagne (angle Saintonge)  (IIIe). On lui doit aussi les entrées du métro parisien et la synagogue du 10 rue Pavée (IVe).

    Il devient "galeriste" à la fin des années 60 et s'installe près du Luxembourg. A cette époque il se lie avec un photographe de talent, Laurent Sully Jaulmes. Tous les deux découvrent la célèbre collection de cartes postales de Roxane Debuisson, qui révèle le paysage urbain et la vie des villes de la banlieue parisienne en 1910.

    Ils en sélectionnent une cinquantaine et partent à la recherche des sites en 1970-72 pour découvrir ce qu'ils sont devenus. Ils renouvellent la démarche à la fin des années 90 et jusqu'en 2006, par des séries  chronologiques de photographies qui, regardées de façon synoptique, sont un témoignage accablant contre l'urbanisme qu'on nous a servi.

    De son étude sur la banlieue, il a fait un livre qui livre ces photos et des commentaires en forme de préface, très riches en réflexions sur les transformations de notre univers urbanistique, et sur les changements de notre société. Ce livre, "Un siècle passe …" est édité par Dominique Carré, 154 rue Oberkampf – 75 011 – tél. 01 43 38 00 29. Nous vous le recommandons vivement.

    Alain Blondel est installé depuis 2004 au 128 de la rue du Temple (IIIe) avec une galerie qui se consacre aux oeuvres d'artistes vivants figuratifs. On peut y voir actuellement une exposition collective jusqu'au 27 février 2010.

    Gérard Simonet

     

       

  • Discotheque ibiza

    Le Journal Officiel l'annonçait le 28 décembre 2009, les discothèques de France pourront désormais rester ouvertes jusqu'à 7 heures du matin. (photo les nuits d'Ibiza)

     

    L'initiative jusque là appartenait au Préfet. C'est lui qui fixait pour son département l'heure de fermeture. Cette liberté d'appréciation lui est retirée. Le gouvernement décide à sa place en faveur d'un horaire unique censé contribuer à libérer l'économie des contraintes existantes : ce sera 7 heures du matin, le maximum, de façon générale.

    "Une uniformisation qui satisfait tout le monde" commente "L'Union" de Reims. Tout le monde, c'est à dire tous les professionnels de la nuit, représentés notamment par la "Fédération Nationale des Cafés, Brasseries et du Monde de la Nuit", dont le Président se frotte les mains en faisant ses comptes.

    Les arguments utilisés par les uns et les autres pour prétendre que cette mesure est salutaire ne résistent pas à une analyse de bon sens : si ces professionnels, qui vivent de la vente de boissons alcooliques, se réjouissent et annoncent investissements et création d'emplois (on a déjà entendu cette profession de foi à propos de la TVA), c'est qu'ils tablent sur une augmentation de la consommation de boissons par les jeunes, cibles de leurs discothèques. Ils en font la chair à canon (de rouge) de leur commerce. Il était malsain de les laisser partir à deux heures du matin "pour consommer ailleurs", disent-ils, on va s'en occuper jusqu'à sept heures.

    Ils ont l'obligation d'arrêter de servir à 5h30. Dans les pays où cette mesure est en place, un haut-parleur prévient les consommateurs avant l'échéance et ils se précipitent au comptoir pour faire des réserves. Au bout du compte, cette disposition est génératrice de surconsommation.

    Nous ne cherchons pas à accentuer le trait. Ceux qui vivent comme nous dans des secteurs où les nuits sont festives et chaudes connaissent parfaitement l'ambiance des petits matins, car c'est souvent l'heure où ils partent travailler en slalomant entre les plaques de vomi, les déchets en tout genre et les clients ivres qui hurlent ou se battent, quand ils ne gisent pas inconscients en travers du trottoir.

    Il y a peu de discothèques dans le Marais. Il est possible que cette loi ne nous concerne pas. Il ne faudrait pas toutefois qu'elle serve de prétexte à l'extension du nombre déjà trop élevé des établissements qui ont l'autorisation de nuit, véritables jalons d'un parcours de buveurs noctambules qui n'est pas compatible, avec la tranquillité des habitants, compte tenu de leur densité et de l'étroitesse des voies.

     

  • Haudriettes camion trois essieux

    23 décembre, 09h00, devant le n° 8 de la rue des Haudriettes (IIIe). Livraison du grossiste "Paris Boutons", 78 rue du Temple (IIIe)

     

    On pourrait penser que le "règlement marchandises" de la Ville de Paris interdise ce genre d'intrusion. On pourrait penser aussi que la police, qui gère la circulation, intervienne pour éviter les perturbations inévitables que ce semi-remorque trois essieux cause à la circulation pour accéder à son point de stationnement et en partir ensuite.

    Nous en avons informé le Commissaire Central du IIIe, Gabriel Millot et l'Adjointe au Maire de Paris, Annick Lepetit, dont dépend la réglementation sur la circulation de ces monstres dans la ville, ainsi que le Maire du IIIe M. Pierre Aidenbaum.

    Il existe un nouveau  règlement marchandises à Paris depuis le 1er janvier 2007. Il distingue les véhicules de moins de 29 m² de surface de plateau et ceux jusqu'à 49 m². Ces derniers doivent circuler la nuit seulement. Nous avons toujours demandé que le centre historique de Paris ait ses propres limites qui tiennent compte de l'exiguïté des voies. Sans succès. Denis Baupin, en charge à l'époque, avait admis sa faiblesse face au lobby des transporteurs et sollicité des témoignages de notre part. Nous espérons que Annick Lepetit appréciera que nous versions cette affaire au dossier.

    Dans l'affaire que nos rapportons, la disproportion entre la taille des rues et celle du véhicule est choquante. Il serait grand temps que la Mairie de Paris se préoccupe du problème. Quant au règlement – inapproprié – en vigueur, il n'est manifestement pas respecté avec ce semi remorque qui dépasse à l'évidence le seuil des 29 m².

    Gérard Simonet

     

     

  •  Dessin Trez
    dessin d'Alain Trez, par courtoisie

     

    C'était en réunion publique IIIe/IVe à la mairie du IVe le 15 décembre sur le thème de la révision du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais. On sait que l'objectif de la révision porte sur l'harmonisation du PLU (plan local d'urbanisme) de Paris et du PSMV qui vaut plan d'urbanisme pour le centre historique de Paris. Dominique Bertinotti, a déclaré : "je sais que je suis iconoclaste et que tout le monde ne partage pas cet avis, mais je dis qu'il faudrait pouvoir surélever tous les immeubles, car c'est le moyen de créer des opportunités de construction de logements sociaux quand on n'a pas de foncier disponible". Elle nous a ainsi livré en fin de séance le fond de sa  pensée.

    L'enjeu essentiel est en effet le logement social. La loi SRU (solidarité et renouvellement urbain) de décembre 2000 fixe à 20% par commune le taux de logements sociaux. Le PLU de Paris accorde un COS (coefficient d'occupation au sol) majoré de 20% s'il s'agit de logements sociaux et de 20% à nouveau si les constructions répondent aux normes écologiques. De plus, toute rénovation d'une surface supérieure à 800 m² doit réserver 25% de logements sociaux.

    Pour le moment, ces règles ne s'appliquent pas à l'intérieur du périmètre de sauvegarde du Marais. Elles pourraient entrer en vigueur si le PSMV se trouvait aligné sur le PLU, et libérer ainsi théoriquement de la surface constructible.

    Il reste ensuite à leur trouver un champ d'intervention compte tenu du bâti existant, des réalités foncières et du souci de préserver l'architecture et le patrimoine, dans des arrondissements qui sont déjà les plus denses de Paris en terme d'habitants et d'activités. La déclaration de Dominique Bertinotti, dans ces conditions pourrait bien n'être qu'un vœu pieux, voire une boutade.

    Gérard Simonet

     

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  • Charlot 73 plan turgot

    De l'enclos du Temple, la ville fortifiée de l'ordre des Templiers, il ne reste aujourd'hui qu'une des tours de garde qui jalonnaient la muraille. On la voit ici dans l'angle supérieur droit du triangle dont la base borde la rue [Charlot] (IIIe) (plan de Michel Etienne Turgot, 1739)

       

    Le 1er février de cette année, nous consacrions un dossier à la tour oubliée, enfouie à l'intérieur d'un ensemble immobilier peuplé de décombres. Reportage du 1er février 2009

    Nous sommes en mesure, à ce jour, d'apporter un certain nombre de précisions.

    Cet ensemble immobilier se compose de trois bâtiments auxquels on a accès par la porte du 73 rue Charlot (IIIe). Ils occupent actuellement tout l'espace délimité par le triangle de la photo. La tour est à l'angle supérieur droit, prolongée par une portion de muraille. Elle est creuse. A l'intérieur de sa concavité, de l'autre côté, rue de Picardie, le "Café Rouge", a installé une banquette en arc de cercle sur la quelle on peut s'attabler tout à loisir pour prendre un repas (voir photo ci-dessous).

    Charlot 73 café rouge

    Fond de la salle du "Café Rouge". On note la forme concave qui est l'intérieur de la tour. On est ici au coeur d'une verrière à  structure métallique que certains attribuent à Gustave Eiffel.
     
     

    Les propriétaires, qui sont une dizaine, ont décidé il y quelque temps de vendre l'un des bâtiments, celui justement qui abrite la tour, afin de financer la réhabilitation des deux autres. C'est un particulier qui s'est porté acquéreur de "l'immeuble à la tour", pour son usage personnel. Il semble clair que la muraille figure dans les parties communes aux trois immeubles mais le statut de la tour nous a paru incertain.

    L'objectif des propriétaires est de mettre la tour en valeur. Un projet a été déposé en 2004. Il permettait de visualiser depuis l'entrée la tour et la muraille.

    Charlot 73 déclaration travaux

    Charlot 73 deux passages cour

    Plan de 2004 et état actuel. L'ouverture panoramique à gauche sur le plan permettait de voir la tour et la muraille dans son prolongement. Le passage de gauche, très étroit, n'offre pas de vue sur la tour. Le passage de droite sera condamné (cliquer dans les photos pour agrandir).

    Il semble que les Bâtiments de France aient favorisé ce projet mais que la Mairie de Paris, direction du permis de construire, l'ait refusé sur le fondement que l'état de l'immeuble ne permettait pas d'en affaiblir la structure en pratiquant une ouverture de cette importance. Actuellement, l'Architecte des BdF demande que le passage de gauche soit élargi de 40 centimètres, en rognant sur la droite, ce qui n'apporte malheureusement rien à la visibilité des parties intéressantes.

    Il est donc probable que la jouissance de ces vestiges restera le privilège des occupants. Nous avons la consolation de savoir qu'ils existent et que nous avons pu y accéder.

    Gérard Simonet

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  • Airparif capteurs des Halles

     La station de capteurs d'Airparif dans le jardin des Halles (Ie)

     

    L'information nous est communiquée par le magazine "Liaisons" d'Île de France Environnement, sous la plume de Marc Ambroise-Rendu, qui titre " Pollution de l'air : les élus cassent le thermomètre".

    On apprend que le Maire d'Issy-les-Moulineaux, tout comme le Maire de Paris, ferme sa station de mesure de qualité de l'air. Pour André Santini, c'est l'occasion de sortir d'une polémique dans laquelle il lui est reproché d'aggraver la pollution par sa nouvelle usine d'incinération.

    Pour Bertrand Delanoë, le motif est le réaménagement très décrié du jardin des Halles et sa fermeture pendant cinq ans, qui oblige à démonter la station d'Airparif.

    Nous nous sommes souvent étonnés de la localisation de ce point de mesures de la qualité de l'air, loin du trafic automobile, sur une surface arborée et ouverte à tous les vents. Sachant qu'elle sert de référence pour le centre de Paris et qu'elle analyse en permanence tous les facteurs de pollution,  CO², oxydes d'azote, benzène, micro particules et même dioxine et pesticides, on aurait préféré qu'elle s'intéresse aux rues étroites et encombrées du centre de Paris où l'aération fait défaut.

    L'éliminer serait pourtant la plus mauvaise des solutions. La Ville de Paris cherche actuellement un site de remplacement. Elle pense à l'espace Beaubourg (lui aussi très dégagé !) mais la Maire du IVe, Dominique Bertinotti refuse de supprimer un bac à végétaux pour l'accueillir.

    On aimerait que le Maire du IIIe, Pierre Aidenbaum, lui trouve un point de chute dans la partie la plus encombrée de la rue du Temple. On aurait peut-être enfin une indication sur ce que nous respirons au plus fort des embouteillages du secteur Beaubourg-Temple. Judicieusement couplée à un micro pour enregistrer les klaxons, la station pourrait donner une image complète de ce que subissent les riverains en matière de nuisances environnementales.

  •   Bouquinistes tags linéaire

    FlyersCoffres des bouquinistes de la Seine et flyers dans un caniveau du IVe

      

    Le Maire Adjoint chargé de l'environnement à l'Hôtel de Ville, François Dagnaud, répond à notre article du 30 novembre dans lequel nous avons stigmatisé l'inaction de la Ville sur deux sujets qui irritent considérablement nos concitoyens. Preuve de leur intérêt pour le sujet, nous avons battu un record de fréquentation du blog avec 541 visites dans la seule journée de lundi 30 novembre.

    Nous donnons accès à sa lettre in extenso, sans chercher à atténuer ses sarcasmes à notre égard. C'est de bonne guerre et nous comprenons qu'il se défende. Il y une leçon à tirer tout de même de cette passe d'armes : quand une association cherche à conduire une action constructive  (ici l'environnement), les responsables de la Mairie de Paris et des mairies d'arrondissements (quand elles sont concernées) ne doivent pas la laisser dans l'ignorance, dans une attitude de superbe suffisance. M. Dagnaud n'avait pas reçu notre lettre …. que dire ? il aurait pu la lire sur le blog, mais il suffit. Nous découvrons qu'il y a des actions en cours. C'est l'essentiel. Peut-être fallait-il être impertinent, sinon facétieux, pour l'apprendre. Gageons que ce sera peut-être aussi une découverte pour la Maire du IVe et qu'elle nous en saura gré.

    Gérard Simonet

     

    Cliquez pour obtenir le texte de sa lettre.  Lettre Dagnaud François 

       

     

  • Bouquinistes histoire de paris Quais de la Seine au Pont-Marie, les premiers coffres de bouquinistes, avec un panneau "histoire de Paris" qui en raconte l'origine. L'état des coffres est affligeant. Quant aux "flyers", le spectacle offert tous les week-ends rues des Archives et Ste Croix (voitures recouvertes et caniveaux remplis) suscite l'écoeurement.

      

    Voici ce que nous écrivions le 15 janvier 2009 :

    Les quais de Seine, inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO, sont l'un des atouts de Paris et du IVe arrondissement. On a toutes les raisons de s'en flatter. Les étrangers en conviennent : on connaît peu d'endroits au monde qui offrent un cadre aussi romantique et prestigieux.

    Les bouquinistes ajoutent à ce site une touche insolite qui plonge ses racines dans le passé de la profession, considérée au XVIe siècle comme dangereusement subversive pour les textes écrits qu'elle était soupçonnée de diffuser sous le manteau, en bravant le monopole des libraires.

    La Mairie leur consacre un écusson qui en résume l'histoire, comme elle le ferait pour un monument de Paris. Malheureusement, leurs coffres tagués et mal entretenus leur confère un statut de marchands de seconde zone qui porte atteinte à la noblesse de leur profession d'antiquaires de la presse et du livre.

    Nous avons établi un contact à ce sujet avec François Dagnaud, Adjoint au Maire de Paris pour la Propreté, dans le courant du mois de décembre. Nous attendons de connaître les mesures qu'il nous a promis de prendre. Nous venons de le lui rappeler, dans un courrier daté du 14 01 09, en ajoutant une demande très spécifique au IVe, qui concerne l'invasion des "flyers".

    [ …..]   

    Les personnes dont nous rapportons l'intervention dans le courrier ci-dessus, pensent que les moyens existent d'éradiquer ce fléau, en remontant à la source, c'est à dire au bénéficiaire de la publicité. D'après eux, une certaine lecture des règlements existants permet de verbaliser et de percevoir des amendes avec recouvrement d'office. C'est bien entendu le seul moyen de corriger ces excès. Si nécessaire, pourquoi ne pas amender les textes ? Il nous ont  promis de travailler rapidement sur ce dossier avec leur direction. Nous leur donnons rendez-vous avant les beaux jours, car c'est à cette époque que la frénésie des pollueurs atteint son paroxysme".

     

    Nous sommes au regret de constater, en décembre 2009 – un an après, que M. Dagnaud n'a rien fait. On entend cependant qu'à l'Hôtel de Ville des voix commencent à se préoccuper de l'invasion des flyers. C'est bien peu comme résultat. Fançois Dagnaud mérite le bonnet d'âne. Son prédécesseur, Yves Contassot, lui, s'était distingué avec le tri sélectif, en multipliant par trois le nombre des corbeilles à papier dans Paris et, surtout, en parvenant à régler à 90% le problème ardu des déjections canines sur les trottoirs.

    Pourtant, la tâche n'est pas surhumaine : quelques coups de peinture et la mise en place d'une maintenance réactive pour les coffres. Si M. Dagnaud est incapable de le faire, nous lui démontrerons la faisabilité sur un échantillon. Pour les flyers, c'est sans doute plus complexe, mais M. Dagnaud n'a pas été élu et placé à ce poste de Maire-Adjoint pour  s'occuper de queues de cerises.

    Gérard Simonet

     

      

  • Charlot café bretagne détail 

    C'était une boulangerie-pâtisserie, c'est devenu un endroit branché avec Wi-Fi, serveurs et serveuses accortes, décor 1900 et habitués de la mode, du spectacle et de la création : Café Charlot, 38 rue de Bretagne -(IIIe) - Tél. 01 44 54 03 30

       

    Le sujet est venu sur la table à l'occasion d'une interview de l'association par un journaliste du magazine "TETU" : les bobos sont-ils une communauté au même titre que celles qu'on cite couramment à propos du Marais ?

    Il faudrait naturellement s'entendre au préalable sur ce qu'on appelle un "bobo". Bourgeois-bohème, d'accord, mais qui se reconnait bourgeois, qui peut être qualifié de bohème ?

    Chacun le sait bien : "est bourgeois celui qui vit mieux que moi". C'est une définition éminemment relative. Le bohème quant à lui, se distingue par sa tenue décontractée (mais recherchée), par le choix de ses moyens de transport (le vélo est un bon marqueur), les établissements qu'il fréquente (là où se trouvent d'autres bobos) et le logement où il vit. C'est un appartement ancien où règne une pagaille de bon aloi. Le décor relève d'un certain goût pour la provocation (fauteuil 1900 de dentiste, par exemple).

    Y a-t-il davantage d'individus de ce genre dans le Marais aujourd'hui ? Oui, à l'évidence. C'est lié au phénomène que les urbanistes-sociologues appellent "gentryfication". Dans un premier temps, leur arrivée a accru la mixité sociale (par le haut) puisqu'ils étaient inconnus auparavant. Au-delà d'un certain nombre, leur présence aurait évidemment l'effet inverse.

    L'extrapolation, en matière de prévision, est une méthode qui conduit aux pires bévues. Il est donc peu probable que le Marais devienne le monopole des bobos, pour autant qu'on s'accorde sur le sens donné au mot. En revanche, il n'est pas discutable que le niveau social de la population se soit élevé depuis cinquante ans et continue de progresser. Par les bobos ou sans eux.

    A défaut de prédire l'avenir, il est important de savoir où nous en sommes aujourd'hui à propos :

    • du revenu des ménages dans nos deux arrondissements
    • du prix du m²
    • de la densité de population
    • de la densité du bâti
    • des espaces verts
    • du pourcentage "cols blancs/cols bleus" (*)
    • de l'emploi

    Nous devons à une habitante du IIIe, Marie-Catherine Weil, d'avoir rassemblé toutes ces données en compilant les statistiques de l'INSEE. Nous vous invitons  à  en prendre connaissance.

    Les enseignements de cette étude sont intéressants et remettent en cause quelques clichés. Le Marais IIIe n'est pas particulièrement "riche" (sur la médiane de Paris) mais le IVe est plus favorisé (dans le premier quartile). La densité de population et du bâti atteignent des records dans le IIIe (dernier décile), tout près de la Ville la plus dense au monde : Le Caire ; elle est nettement plus basse dans le IVe à cause de la faiblesse de l'espace utile (déduction faite des bâtiments publics, à savoir Hôtel de Ville, île de la cité, caserne Napoléon, espace Beaubourg, cité des Arts, place des Vosges …, et la Seine) par rapport à sa superficie théorique.

    Enfin, IIIe et IVe se distinguent par leur fort pourcentage de cols blancs et la rareté des espaces verts. Sans surprise, on vérifie la corrélation inverse entre revenus et logements sociaux.

    (*) dérivés de l'anglais "white collar et blue collar" (cadres et employés)

     

      

  • Forum associations

    Beaucoup de mairies en France, sollicitent les associations, les flagornent, les prennent par la main, les réunissent dans des forums, organisent des grand-messes, des goûters, mais leur demandent ensuite de rester à leur place et de ne parler que si on les y invite. C'est la stratégie de l'infantilisation. La Mairie de Paris et les mairies d'arrondissements n'échappent pas toujours à cette tentation. (illustration Mairie de Paris)

     

    Nous en voulons pour preuve la concertation sur le réaménagement de la rue Rambuteau (IIIe et IVe). Nous révélions (article du 22 octobre) que  la mairie du IVe s'opposait à notre participation au "bureau de comité de rue". Le refus de Mme Bertinotti à la demande du Maire du IIIe de nous associer, est motivé par le fait "que nous avons déjà participé aux travaux concernant la rue des Archives" (un sucre d'orge, oui dame, mais pas deux !).

    Dans sa séance du 23 novembre, le conseil de quartier Sainte Avoye, riverain de la rue Rambuteau, a condamné cette maladresse. A l'unanimité, ses membres ont voté la résolution suivante :

    "Considérant que la concertation entre les mairies d'arrondissements du IIIe et du IVe et les habitants à propos du réaménagement de la rue Rambuteau exclut de fait l'association d'habitants des deux arrondissements "Vivre le Marais !",

    Que le Maire du IIIe est disposé à lui faire une place dans le "bureau du conseil de rue" mais que la Maire du IVe s'y oppose,

    Que cette association est représentative de plusieurs centaines d'habitants des deux arrondissements dont certains habitent et/ou fréquentent régulièrement la rue,

    Que l'association est "agréée" par le Préfet de Paris au titre du code de l'environnement et qu'elle est membre de la "commission  du secteur sauvegardé" du Marais,

    Le conseil de quartier Sainte Avoye, qui inclut la rue Rambuteau dans son périmètre, demande que l'association "Vivre le Marais !", dont plusieurs conseillers de quartiers sont membres, soit représentée en tant que telle au "bureau du conseil de rue", au même titre que "l'association des commerçants de la rue Rambuteau".

    Le conseil de quartier rappelle que la participation de cette association, capable d'une analyse structurée des problèmes posés par la rue, à une instance de concertation n'est pas une faveur qui lui est faite mais une façon adulte de mettre en oeuvre la démocratie locale, dont les principes sont régulièrement rappelés par le Maire de Paris ".