Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2009

  • Archives salon vintage détail 

    Affichage sauvage au carrefour Archives-Pastourelle. Des centaines de posters de ce genre ont affublé tous les potelets du quartier.

     

    Nous avions salué en mars 2008 l'installation au 81 rue des Archives du "Traiteur du Marais", une entreprise organisatrice d'évènements. Lire l'article. Elle en a déçu plus d'un ce week-end en inondant le quartier, de Rambuteau à Bretagne, de posters annonçant un "Salon du Vintage".

    Pas un poteau, pas un potelet n'a été épargné par les bacchantes à l'agrafeuse légère qui ont sévi sur le parcours. Ces affiches se sont retrouvées très vite dans les corbeilles de rue ou dans le caniveau, offrant ainsi aux passants un spectacle de rue peu réjouissant.

    Nous avons adressé un message à Cédric Moindrot et Grégory Areinx, les propriétaires de l'affaire, pour leur préciser que ce type de communication est illicite et, à ce titre, lourdement sanctionnée par la Ville de Paris. Pour leur rappeler aussi que le devoir de ceux qui vivent et travaillent dans le Marais est d'oeuvrer pour sa mise en valeur. C'est l'intérêt bien compris de tout le monde, et naturellement des entrepreneurs, qui bénéficient de l'attractivité touristique et culturelle exceptionnelle du secteur.

    Mots-clés : Traiteur du Marais, affichage sauvage

                                                                                                                                   

  • Montmorency 14 fonderie intérieur 

    Les restes – aménagés – d'une fonderie d'or sous une verrière de la rue de Montmorency (IIIe)

     

    L'histoire de cet atelier remonte à 1920, époque où on retrouve à Paris un certain Jean Galmont, français, aventurier, qui s'est fait connaître et apprécier en Guyane au point d'y être aimé comme un père par les noirs et les indiens qui peuplent le pays.

    Il est exploitant de mines d'or quand il rentre en France et décide de fondre et affiner l'or qu'il produit lui-même en Guyane. Il installe son atelier au n° 14 de la rue de Montmorency dans le IIIe, au centre d'une cour, dans une construction en briques et verre qu'on peut voir encore, ainsi que l'enseigne "fonderie" sur sa face avant.

    Seringueiro et garimpeiro, chercheur d'Eldorado, défenseurs des humbles, épris de justice, aigrefin juste ce qu'il faut pour rester sympathique, cet homme méritait d'être raconté. Blaise Cendrars ne s'y est pas trompé, qui lui a consacré une biographie : "Rhum", la vie aventureuse  de Jean Galmot (Grasset, 1930).

    Dans le PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais, dont le règlement a plus de dix ans aujourd'hui, cette construction parasite a vocation a être détruite dès qu'elle n'abritera plus d'activité économique. Les occupants actuels n'ont aucune intention de la quitter, mais il n'en reste pas moins qu'elle est frappée d'une sorte d'illégitimité qui pèse sur sa valeur vénale.

    C'est le thème que nous avons abordé d'emblée avec Daniel Duché. Sa vision du "patrimoine" va bien au-delà de la démarche qui a présidé à l'élaboration du plan actuel. "On a réduit le patrimoine aux constructions des XVIIe et XVIIIe siècles. Il y a dans le Marais des éléments de patrimoine qui appartiennent au XIX et au XXe siècles" (des immeubles haussmanniens, art nouveau, art déco, en particulier), "et des vestiges d'une activité industrielle qui fait aussi partie de notre patrimoine et dont nous devons conserver la mémoire.

    C'est une équipe d'une dizaine d'architectes et architectes voyersco-financés par l'Etat et la Ville, qui a pour mission d'établir un relevé immeuble par immeuble avec un jugement sur la qualité du bâti, et de formuler des recommandations concernant les éléments parasites tels que hangars, verrières et appentis. Leur traitement sera proposé pour avis à la commission locale du secteur sauvegardé, rétablie par le Préfet de Paris en date du 18 février 2009.

    Certains de ces éléments parasites, comme l'ancienne fonderie de Jean Galmont, méritent effectivement qu'on s'y intéresse. D'autres peuvent laisser perplexe, comme cet édicule que nous avons photographié rue Chapon :

    Chapon 5 cour intérieure et appentis

    L'approche de Daniel Duché ne se limite pas au bâti. Elle est aussi celle d'un urbaniste qui s'intéresse aux transports, à la circulation, au stationnement, à la salubrité, au mobilier urbain et aux conditions d'accessibilité. Le PADD (plan d'aménagement et de développement durable), élément important du PLU (plan local d'urbanisme) de Paris, s'imposera au Marais, dans des conditions qui devront être précisées. Il faut désormais intégrer les énergies renouvelables (panneaux solaires et photo voltaïques, éoliennes) et s'adapter à un mode de vie des habitants qui a changé (garages à vélos, à poussettes, locaux pour le rangement des bacs du tri sélectif …)

    Le paysage de la rue ne sera pas oublié et, notamment, les devantures de commerces qui trop souvent l'appauvrissent. Pour Daniel Duché, la Ville et l'Etat devront se donner les moyens de les gérer avec la rigueur qui prévaut pour l'entretien des façades.

    Il est sensible au respect de l'espace public, constatant que les terrasses de bars-restaurants ont une propension excessive à occuper les trottoirs au-delà de l'emprise qui leur est accordée. "Comment peut-on vivre rue du Trésor, et surtout dormir, dans le brouhaha des consommateurs installés en terrasse ?"

    Daniel Duché avait trois ans pour présenter son dossier. Il lui en reste deux aujourd'hui. Il affirme de façon péremptoire qu'il respectera l'échéance. Il faudra compter ensuite sur les délais administratifs habituels pour qu'entrent en vigueur les nouvelles dispositions. En attendant, le règlement actuel s'applique. Nous avons signalé à ce propos la situation du hangar LISSAC, qui attend toujours que la Ville applique la loi. Pour notre part, nous avons insisté sur la nécessité de faire "respirer" le Marais. Le PSMV en vigueur en a fait un objectif, en dégageant cours pavées et jardins à l'intérieur des ensembles d'immeubles. Il ne faut pas le perdre de vue, et éviter de densifier des quartiers qui sont les plus peuplés de Paris (source APUR),  ville dense parmi les plus denses du monde.

                                                                                                              

    Pour rejoindre notre association agréée, loi de 1901, apolitique et culturelle, Cliquer ICI

                                                                                                                                  

                                                                                                                                               

  • Soubise face 

    Avec sa façade majestueuse, sa cour d'honneur ceinte d'une galerie supportée par des couples de colonnes doriques dont la hauteur va crescendo, en allant vers le portail, pour compenser la légère déclivité du sol, l'hôtel de Soubise abrite les archives nationales, ainsi que le musée de l'histoire de France.

     

    On y accède par un imposant portail au 60 de la rue des Francs-Bourgeois (IIIe, à la charnière avec le IVe). On le doit à l'architecte Pierre-Alexis Delamair, dont c'est le chef-d'oeuvre incontestable. Construit à partir de 1705, pour le compte de François de Rohan-Soubise et sa femme Anne Chabot de Rohan, il intègre sur sa partie ouest l'ancien hôtel de Clisson (puis de Guise) dont il a conservé le portail et les tourelles, visibles depuis la rue des Archives, à hauteur de la rue de Braque.

    L'une des deux fontaines publiques du quartier fut absorbée dans cette réalisation. L'autre subsista, à l'angle Archives-Haudriettes. Légèrement déplacée au moment de l'édification des immeubles de rapport qui existent aujourd'hui, elle offre au regard un joli bas-relief de naïade signé Philippe Mignot.

    Parallèlement à la réalisation de ce qu'on peut bien qualifier de palais, Delamair entreprit pour le compte de Arnaud de Rohan, un autre fils de François de Soubise, la construction de l'hôtel qui porte son nom (célébré en particulier pour ses magnifiques boiseries) et qui ouvre sur la rue Vieille du Temple. Entre les deux on trouve des jardins qui ont été à une époque accessibles au public et dont les habitants du Marais ne désespèrent pas un jour de retrouver l'usage .

    L'hôtel de Soubise est devenu inadapté à la conservation des archives nationales, deux cents ans après la décision de les implanter sur ce site. Leur transfert partiel est programmé en direction de Pierrefitte-sur-Seine. Qu'en sera-t-il du musée de l'histoire de France ?

    C'est là que débute la rumeur. Selon certains, qui s'expriment sur un blog, le musée présente une exposition jusqu'au 15 juin : "les archives nationales se racontent, 1808-2008" qui préfigure sa fermeture, en guise d'adieu, puisque aucune autre manifestation n'est prévue après.

    "C'est une ineptie", rétorque une source proche du conservateur du musée, "juste après le démontage de l'exposition sur le bicentenaire, une nouvelle exposition, "Cycle de l'histoire de Psyché", ouvrira une semaine après et pour trois mois. Une autre lui succèdera d'octobre 2009 à janvier 2010, pour laquelle les services des Archives Nationales sont à pied d'oeuvre".

    Et de préciser en outre à propos de "Lire en fête", que les mêmes commentateurs déclarent condamnée, qu'on "a bien le temps d'y penser puisque c'est en octobre".

    Non sans perfidie, les oiseaux de mauvais augure font remarquer que le poste de conservateur est vacant et qu'aucun remplaçant n'a été nommé, ce qui laisse penser que la fonction est condamnée. "Faux", nous répond l'entourage du conservateur, "il y a plusieurs candidats de grand talent mais la commission qui statuera se réunit le 7 avril. C'est à cette date que l'identité du nouveau responsable du département de l'action culturelle et éducative des Archives Nationales sera  connu".

    Il faut rappeler, par ailleurs, qu'une mission a été confiée à Jean-Pierre Rioux sur ce que devrait devenir le futur musée de l'Histoire de France.

    On est donc loin d'un enterrement. On peut se demander qui a intérêt à jeter un doute sur l'institution prestigieuse qu'est ce musée et sur son avenir. Est-ce l'expression de frustrations internes, de tentatives de déstabilisation à caractère politique, ou bien la traduction d'une forme de malaise qui agite son personnel et alimente des craintes pour son avenir ?

    Les évènements nous le diront. C'est en tout cas l'occasion de dire, au nom des citoyens de Paris et d'ailleurs, notre attachement à l'histoire de France et à tout ce qui s'y rattache.

     

    Mots-clés : hôtel de Soubise, hôtel de Rohan, hôtel de Clisson, Archives Nationales, musée de l'histoire de France, Lire en fête

                                                                                                                                      

  • Archives trottoir pair 

    Rue des Archives (IVe) coté numéros pairs, les terrasses spacieuses du "Pain Quotidien", des "Marronniers" et des autres, font rêver les commerçants d'en face.

     

    Trottoirs de la rue des Archives, vous alimentez bien des convoitises !

    Dans le creux d'un de ses méandres, qui en font le charme, la rue des Archives abrite l'église et le cloître des Billettes, la maison Jacques Coeur (XVe/XVIe siècles) mais aussi des terrasses spacieuses qui font le bonheur des consommateurs et des commerçants, sans pour autant gêner les passants.

    Il n'en est pas de même en face. Le trottoir qui longe successivement le Daily Monop', Starbucks, le Cox et l'Open café présente une largeur de 3,5 à 4 mètres qui, compte tenu de la place occupée par les réverbères, ne peut offrir réglementairement que 80 à 130 centimètres d'emprise pour des tables et des chaises de bars, en ménageant l'espace minimum de 1,60 mètre pour les piétons.

    Le projet de réduire la chaussée pour élargir ce trottoir, et y établir des contre terrasses, n'a pas, c'est le moins qu'on puisse dire, déclenché l'enthousiasme des riverains qui vivent difficilement les attroupements du soir, malgré la création de couloirs humanitaires qui contiennent à grand peine la foule devant certains établissements.

    Dans ce contexte, la réunion qui s'est tenue le 17 mars a somme toute cristallisé les positions : des habitants qui ne veulent aucune extension de terrasses au détriment de la chaussée, des débiteurs de boissons qui continuent d'afficher leur soif d'étancher celle des autres en accroissant au passage leur chiffre d'affaires.

    Des voix s'élèvent en particulier parmi eux pour suggérer que le square Ste Croix devienne rue piétonne de façon à accueillir des consommateurs, assis ou debout. Ce serait à notre avis en faire le coeur d'un réacteur nucléaire qui aurait tôt fait de désintégrer le secteur.

    Les participants, réunis en mairie, ont été priés de s'égayer pour une promenade d'observation du bas de la rue jusqu'à l'école maternelle. Un participant mentionne leurs commentaires : un inventaire à la Prévert de suggestions de bon sens mais aucun consensus sur la question de fond. En clair, les riverains optent pour le statu quo.

    Pour notre part, soucieux d'élever le débat, nous demandons à la Maire, Dominique Bertinotti et au nouveau Commissaire Central Johanna Primevert de veiller au fragile équilibre que nous nous efforçons de maintenir entre les habitants qui aspirent à vivre tranquilles, en famille quand ils en ont une, et les bars, restaurants, boites de nuit avec lesquels nous entretenons des rapports amicaux, pour autant qu'ils respectent la loi républicaine qui régit les rapports entre citoyens.

    Mots-clés : rue des Archives, réaménagement

                                                                                                                                    

  • Tricycle

     Département de la S.T.E.H. (services de transports écologiques à propulsion humaine), Trip'Up utilise ce genre de véhicules à trois roues pour le transport des colis et des personnes.

     

    Véhicule rêvé pour le Marais : pas de pollution, pas de bruit, faible dangerosité, bonnes performances grâce à l'assistance d'un moteur électrique …, nous sommes ravis de le trouver dans nos rues et prions pour que l'initiative réussisse.

    On peut le commander comme un taxi, pour une course dans Paris. Stéphen Feingold, le fondateur de Trip'Up, avec une flotte de cinq tricycles, propose des courses ou des circuits touristiques dans le Marais. Ce sera un peu plus cher qu'un taxi (5 € de prise en charge plus 5 € par kilomètre), mais plus ludique. Il faut dire que ces engins valent une petite fortune : 10.000 € le tricycle !

    Selon le fondateur, les véhicules sont agréés par la préfecture mais ne sont pas autorisés dans les stations de taxis traditionnels. On doit les héler, ou leur téléphoner : 09 70 40 66 69  et  06 14 11 69 33.

     

    Mots-clés : Trip'Up, tricycles taxis, STEH, Stephen Feingold

                                                                                                                

  • Rotonde du temple 

    La Rotonde du temple, construite en 1788, à l'aube de la révolution (maquette musée Carnavalet).

     

    Si on se positionne à la pointe de l'angle des rues Pérée et Eugène Spüller (IIIe), le regard longe à droite comme à gauche les flancs du Carreau du Temple. Pendant 75 ans, la Rotonde du Temple a trôné là,  entre les rues Pérée et Dupetit-Touars.

    Bâtiment néo-classique, oeuvre de l'architecte Perrard de Montreuil, d'inspiration utopiste comme l'étaient celles de Claude Nicolas Ledoux (qui s'est illustré chez nous avec l'hôtel d'Hallwyll, 28 rue Michel le Comte), un peu "Fort Boyard" dans sa forme, avec un péristyle élancé qui donnait accès à des boutiques au rez-de-chaussée et soutenait deux niveaux de logements.

    Nous étions encore dans l'enclos du Temple, qui bénéficiait du privilège d'un régime de franchise.  On rapporte que des affairistes sans scrupules venaient s'y réfugier après avoir fait banqueroute. Dans cette sorte de "paradis pénal et fiscal", les boutiques valaient des fortunes et s'arrachaient à prix d'or.

    En 1863, cet ouvrage est démoli et laisse la place à six pavillons en fonte, briques et verre. Quatre d'entre eux seront retirés en 1904. Les deux restants constituent notre "Carreau du Temple".

    Les archéologues de la Ville de Paris, qui ont la responsabilité de sonder le terrain et d'exhumer des vestiges intéressants, partiront de 1904 et remonteront le temps. De la Rotonde, on sait qu'il ne reste rien, à l'exception d'un portail en demi cintre, très discret, qu'on découvre au n° 8 de la rue Pérée.

    On pouvait attendre plus de "l'Eglise du Temple" (XIIIe siècle), dont l'abside se trouvait à l'emplacement du "Carreau" actuel. On sait par la chronique et les sondages qu'elle est entourée d'un cimetière de plusieurs centaines de tombes qui s'étagent du XIIe au XVIIIe siècles. On espérait dans ses fondations trouver des piles et des voûtes. Il n'en sera rien. Tout a été évacué pour ne laisser que l'empreinte du monument.

    Quant aux sépultures, elles peuvent certes renseigner sur les moeurs de l'époque mais les ossements qu'elles contiennent sont trop récents sur l'échelle de l'évolution de l'espèce humaine (sept millions d'années !) pour présenter un intérêt scientifique majeur !

    Alors, il est peu vraisemblable que les fouilles archéologiques débouchent sur des découvertes qui remettraient en cause le projet. On prendra soin, naturellement, de placer les vestiges les plus remarquables dans des vitrines au sous-sol et l'aménagement pourra se dérouler comme prévu. C'est en septembre que commenceront les travaux, pour une livraison en 2013.

    La réhabilitation du Carreau du Temple est une bonne chose pour l'arrondissement. Vu de l'intérieur, on est frappé par la légèreté et l'élégance des fermes qui ont été conçues par les architectes Ernest Legrand et Jules de Mérindol. Il faut espérer que les aménagements prévus ne porteront pas atteinte à l'harmonie qui se dégage sous le chapiteau actuel.

    La présentation du projet par le Maire Pierre Aidenbaum et l'archéologue Didier Busson, le 11 mars, a suscité des réactions plutôt vives de riverains qui craignent pendant des années de vivre l'enfer quotidien des camions-bennes et des bruits de chantier. Ils sont à l'évidence les sacrifiés de l'intérêt général. L'opposition municipale, par la voix de Martine Weill-Reynal, élue UMP, rappelle qu'elle a toujours plaidé pour un projet de plain-pied. Elle affirme que c'est le creusement du sous-sol, à cinq mètres de profondeur, qui va générer le ballet des camions chargés de déblai, des risques de fissures sur les immeubles environnants, et une dépense qui est partie pour dépasser les 60 millions d'€.

    Il est vrai qu'on peut légitimement se demander si la création d'un auditorium, qui occupe une grande partie de l'espace, s'imposait, alors qu'on en a créé un à la Bourse du Travail (occupé par des sans-papiers depuis des mois) et un autre à la Gaîté Lyrique qui sera prochainement disponible.

    Nous souhaitons quant à nous, que cette réhabilitation -qui s'imposait - s'accompagne d'une mise en valeur de la mémoire de l'enclos du Temple et du fantastique patrimoine qu'il a constitué jusqu'au XIXe siècle. Les panneaux d'information qui ont été placés sur les façades du carreau, et dont nous recommandons aux habitants la lecture attentive, nous y invitent. Chaque vestige doit être mis en lumière et commenté par des "écussons" comme ceux qu'on trouve dans le Marais, devant l'hôtel d'Hallwill par exemple.

    Enfin, nous rejoignons l'association Marais-Temple pour demander que le donjon, qui fait l'objet d'un marquage au sol dérisoire devant la mairie, soit autrement symbolisé et illustré. Assez d'eau est passée sous les ponts pour que la période de la révolution française et la chute de la monarchie occupent sans passion ni complexes leur place dans l'histoire de notre pays.

     

    Mots-clés : enclos du Temple, Carreau du Temple, Rotonde du Temple, église et cimetière du Temple

                                                                                                                      

  • Flera enseigne  Flera 25 02 09

    Flera, 5 rue Chapon (IIIe), une enseigne gigantesque, genre pompes funèbres, une provocation quand on sait que le règlement du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais exige des lettres de petite taille et des couleurs discrètes.

    En réaction à l'indignation des riverains, nous l'avons signalée à la direction du Paysage de la Rue de la Mairie de Paris et aux Bâtiments de France en septembre 2008. Les choses n'ont pas traîné. Le commerçant a déposé son enseigne (photo de droite). L'état déplorable dans lequel il a laissé le bandeau pourrait laisser penser qu'il persévère dans la provocation, en montrant que le remède est pire que le mal.

    Nous verrons dans les prochains jours ce qu'il faut en conclure. Quoiqu'il en soit, ces péripéties seraient évitées dans l'intérêt de tout le monde si les commerçants comprenaient qu'il faut prendre la bonne orientation au départ et déposer un dossier préalable auprès des services de la mairie. A ceux d'entre eux qui nous lisent, nous demandons qu'ils cliquent dans le lien suivant : vivrelemarais.org/reglementation.pdf

    Ils y trouveront les règles générales applicables aux devantures et le mode d'emploi pour rédiger et déposer leur demande. Un gros travail de sensibilisation et d'information sur le sujet reste à faire dans les mairies d'arrondissement. Il en a été question à diverses reprises mais on n'est pas allé au-delà des intentions. Nous répétons notre étonnement que des municipalités dont 75% du territoire est en secteur sauvegardé n'aient pratiquement rien fait pour le faire savoir et obtenir de leurs administrés une discipline dont il faut bien comprendre qu'elle sert l'intérêt de tout le monde, à commencer par les commerçants eux-mêmes.

    Que les maires n'y voient pas nécessairement une critique de notre part mais plutôt une incitation à ouvrir un chantier qui ne nécessite pas des moyens gigantesques et dont les effets seraient rapidement visibles. Notre site est à leur disposition. Nous sommes prêts à leur en céder gratuitement le contenu. Précisons que l'application a été développée par des membres de notre association, sous le contrôle de l'Architecte des Bâtiments de France et de la direction du Paysage de la Rue de la Mairie de Paris.

    Mots-clés : devantures de commerces, enseignes, règles applicables, PSMV, Marais Paris

                                                                                                                                         

  • Vosges place vue moyenne 

    La place des Vosges, symbole du Marais, au carrefour des IIIe et IVe arrondissements, qui se la partagent.

     

    L'arrêté n° 2009-43-4 du 18 février 2009  qui précise la composition de la "commission locale du secteur sauvegardé du Marais", découle de deux décrets, n° 97-34 du 15/01/97 et n° 97-1206 du 19/12/97, portant sur la "déconcentration des décisions administratives" en France. Ils stipulaient que, dorénavant, les secteurs sauvegardés (SS) ne seraient plus l'affaire exclusive de l'Etat. La décision de créer un SS, le contenu du plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV), sa révision ou mise à jour, le choix de l'architecte chargé de son élaboration, seraient de la responsabilité conjointe du préfet et du conseil municipal compétent.

    Le PSMV a permis la transformation du Marais mais il a souffert, dans sa gestion quotidienne, de l'absence quasi totale d'appropriation par la municipalité. On en constate surtout les effets dans la mauvaise qualité des devantures des commerces, qui sont un élément essentiel du paysage de la rue.

    A la veille des élections municipales, nous avions interpellé les maires d'arrondissement dans une lettre ouverte Vivre le Marais ! n° 21.pdf. Nous avons eu des réponses de circonstance. La solution ne pouvait venir que du partage de responsabilités, tel que nous le voyons aboutir aujourd'hui.

    La commission du secteur sauvegardé du Marais comprend 12 membres.

    Elle est composée pour un tiers d'élus de la Ville de Paris : Colombe Brossel, adjointe au maire, chargée du patrimoine, suppléant Christophe Girard, adjoint chargé de la culture ; Anne Hidalgo, 1ère adjointe au maire, chargée de l'urbanisme, suppléante Karen Taïeb ; Dominique Bertinotti, maire du IVe, suppléant Vincent Roger, conseiller de Paris élu du IVe ; Pierre Aidenbaum, maire du IIIe, suppléant Gauthier Caron-Thibault, conseiller de Paris élu du IIIe.

    Les représentants de l'Etat constituent le deuxième tiers : le directeur régional des affaires culturelles d'Île de France (DRAC) ; le directeur de l'urbanisme, du logement et de l'équipement ; le chef du service départemental de l'architecture et du patrimoine de Paris (architectes des bâtiments de France), ou leurs représentants ; l'architecte des bâtiments de France en charge du secteur (Sophie Hyafil).

    Les personnes qualifiées (en vertu de leur expérience, de leur implication dans la protection de sites, de leur activité au sein d'associations agréées au titre de l'environnement – NDLR) constituent le dernier tiers : Marie-Jeanne Dumont, secrétaire générale de la commission du Vieux-Paris, Pierre Housieaux, président de l'association "sauvegarde et mise en valeur du Paris historique", Jean-Didier Laforgue, architecte-urbaniste (que nous avons rencontré à la mairie du IVe pour sa présentation du projet de réaménagement de la rue des Archives sud – NDLR) et Gérard Simonet, président de l'association "Vivre le Marais !".

    Elle est présidée par le maire de Paris ou, en son absence, par le préfet de Paris-Ïle de France ou son représentant.

    Ainsi, nous sommes heureux que notre candidature, exprimée il y a bientôt trois ans, consolidée par l'agrément dont bénéficie l'association au titre du code de l'environnement, ait été retenue par décision conjointe du préfet et du maire de Paris. Nous en remercions les services de la préfecture et les élus de Paris, dont nous avions demandé le soutien, et tous ceux qui nous ont encouragés et aidés à aboutir.

    Quel sera le rôle de cette commission ?

    Les textes lui assignent la responsabilité d'émettre des "avis" lors de la création, de la révision ou de la modification du PSMV. Avis à l'attention du conseil municipal et du préfet. Elle apparaît essentiellement comme une autorité morale. La commission nationale des secteurs sauvegardés conserve toutes ses prérogatives. Elle émet des avis à l'attention du Conseil d'Etat en phase finale d'approbation d'un PSMV.

    L'architecte des Bâtiments de France reste l'autorité opérationnelle centrale : "il assure la surveillance générale du secteur en vue de préserver son caractère historique ou esthétique"

    A la lecture de ces décisions, on ne perçoit pas de changement radical dans la gestion quotidienne du Marais mais on attend une implication sans réserve des mairies d'arrondissements. Il serait utile aussi d'obtenir la modification des règles d'urbanisme qui font obstacle à la mise en valeur du patrimoine collectif. Est-il normal, par exemple, que les propriétaires soient enjoints de ravaler leurs façades tandis que les devantures des commerces qui occupent les pieds d'immeubles restent dans leur état originel, souvent désastreux pour l'image de la rue.

     

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  • Archives sud vue générale Contre terrasse archives

    Rue des Archives côté impair, successivement le Daily Monop' du BHV, Starbucks, le COX et, in fine, l'Open Café, dans un alignement parfait. Pour des raisons historiques, le côté pair ondule au rythme des édifices remarquables qui bordent cette rive.

     

    Nous avions déjà parlé de ce projet. Notre article du 23/09/08 était prémonitoire. La Maire du IVe, Dominique Bertinotti, en conseil d'arrondissement avait qualifié nos information de "fantaisistes". C'est pourtant le projet que nous avions esquissé à cette époque qui est ressorti hier. Notre confrère lindependantdu4e vient de lui consacrer un article. Nous lui empruntons l'image qui nous a été projetée.

    Il s'agit, en raccourci, d'élargir le trottoir ouest pour créer des contre terrasses au profit des établissements en bordure, un passage piétons étant aménagé entre la façade et cette contre terrasse.

    Le projet qui nous a été présenté, dont nous estimons le coût entre 1,5 et 2 Millions d'€, n'est apparemment pas porté par la direction de la voirie, dont l'ingénieur, Philippe Chouard, s'est contenté, ce qui ne mange pas de pain, de raconter l'histoire de la rue du moyen âge à nos jours. C'est Jean Didier Laforgue, un représentant de l'urbanisme qui a travaillé avec le CSTB (centre scientifique et technique du bâtiment, statut d'EPIC), qui s'est dévoué pour le faire. 

    La réaction a été violente dans le camp des habitants. "Catastrophique, oeuvre de technocrates, enthousiasmant pour les cafés-bars, économisez l'argent des contribuables et ne touchez à rien, laissez nous dormir la nuit, j'étouffe d'indignation !". Plus mesuré : "notre quartier est un patrimoine qu'il faut songer à valoriser".

    Une commerçante a pris la parole pour approuver le projet et on a eu droit ensuite à une intervention de Gérard Siad, Président du SNEG (syndicat national des entreprises gay). Il a exprimé son étonnement devant l'ampleur du projet, et le désir de son syndicat de veiller à l'harmonie avec les riverains. C'est aussi à peu de choses près ce que nous avons dit. Il faut se rappeler qu'à l'origine de l'affaire (il y a trois ou quatre ans), nous avions souligné le caractère particulièrement agréable de cette portion de la rue et la qualité de son patrimoine, en regrettant vivement, toutefois, qu'un bar en particulier, avec ses attroupements réguliers le soir qui condamnent le trottoir, concentre l'insatisfaction des riverains et leurs critiques.

    On a obtenu des améliorations depuis, grâce il faut bien le dire, à la police, et on peut convenir qu'au prix de quelques aménagements complémentaires et mineurs, les riverains et les autres commerces considèreraient la situation comme satisfaisante. Chacun semble s'accorder, notamment, sur le fait que la largeur de la rue ne doit pas être réduite.

    Dès lors, les vents se sont levés et le calme a succédé à la tempête.

    Dominique Bertinotti en a pris acte et a décidé de créer une "commission de rue" chargée de finaliser une proposition. C'est très bien et parfaitement démocratique. Elle a eu pourtant un mot malheureux qu'elle doit regretter et que nous voulons bien lui pardonner car le verbe quelques fois déborde la pensée ; elle a dit ceci : "si vous venez ensuite vous plaindre, vous ne serez pas entendus, et si le bruit vous dérange, ce n'est pas dans le Marais qu'il faut vivre !". Première magistrate de la cité, garante de l'ordre public, elle aurait dû dire que nous sommes et resterons toujours en droit de nous plaindre du non respect des lois et règlements de la république. Au lieu de nous inviter à partir.

     

                                                                                                                                 

  • Bains douches saint merri 

    Vestiges du passé et réalisations d'aujourd'hui se côtoient sur l'esplanade du Centre Georges Pompidou, que son caractère piétonnier expose au meilleur et au pire. La Maire du IVe, Dominique Bertinotti, s'adresse aux habitants du quartier pour avoir leur avis sur leur qualité de vie et attend de leur part des idées pour des aménagements à venir.

     

    A cet effet, une réunion s'est tenue en mairie le 4 février, dans la salle des fêtes qui a accueilli une cinquantaine de personnes : élus, habitants, commerçants et leurs associations. "Vivre le Marais !" était là.

    On a retrouvé la méthodologie à laquelle la Maire semble attachée : laisser les gens s'exprimer, reformuler, arbitrer puis mettre en oeuvre des décisions si le débat a été fructueux.

    Les participants se sont exprimés. Ils condamnent en vrac, la laideur de la piscine et l'école Saint Merri, le danger pour les enfants et parents de circuler aux abords, l'état de la fontaine Stravinski – certains se demandent si l'auteur du "sacre" ne méritait pas mieux qu'un décor de pacotille – (une dame nous disait : moi je l'aime car j'ai un faible pour les raffineries de pétrole), le caractère "cloaque" des rues Saint Bon et des Juges Conseils, dépotoirs et urinoirs du quartier, l'invasion des terrasses au détriment de l'espace piétons ….

    Quelques satisfecits aussi : le plateau Beaubourg est plus propre, il y a moins de tags sur les tuyaux … mais toujours trop sur les murs.

    Fontaine stravinskyLa fontaine Stravinski 

    Des commentaires appuyés ont critiqué la rue des Lombards … de nuit, comme dit ce jeune homme qui considère qu'il n'y a plus de temps pour dormir, entre la fermeture tardive des bars et l'ouverture aux aurores de ceux qui prennent le relais. Mais aussi la rue du Temple, qui est devenue le temple de la vie nocturne, qui ne gênerait personne si elle n'était pas troublée par les vociférations de ceux qui ont abusé de la bouteille et de ceux (peut-être, hélas, les mêmes) qui démarrent en trombe à moto.

    Les associations de commerçants, en particulier Gérard Siad, président du SNEG (syndicat national des entreprises gay), ont défendu leurs affiliés en affirmant qu'ils garantissent par leur présence la sécurité. Il n'ont pas tort. L'existence d'une vie nocturne dissuade une certaine délinquance. Au prix de la tranquillité des riverains. Il est légitime pour eux, toutefois, de revendiquer tranquillité et sécurité à la fois.

    Les commerçants peuvent déclarer aussi avec raison que l'économie profite de l'activité, voire de l'hyperactivité ambiantes. Tout est affaire de mesure. Un quartier vivant est un quartier d'habitants. Si les habitants s'en vont parce que l'agitation les en chasse, l'arrondissement devient un parc de visiteurs, ou de touristes, à l'image de l'île enchantée de Pinocchio dont on se rappelle le triste sort qu'elle réservait à ses adeptes.

    Carlo Collodi, à sa manière, était un philosophe. Les images puériles mais très fortes qu'il nous a laissées doivent inspirer nos élus. A notre avis, la situation actuelle n'est pas irréversible et nous sommes convaincus que personne n'entend tuer la poule aux oeufs d'or. C'est le sens des propos de M. Siad lorsqu'il nous assure que ses mandants sont obsédés par le souci d'être agréables à la population. Il suffirait qu'on en perçoive un tant soit peu les effets pour en être convaincus et avancer ensemble sur la voie d'une coexistence harmonieuse.

    Mots-clés : quartier Saint-Merri, espace Beaubourg, Dominique Bertinotti, qualité de vie, bars de nuit Marais