Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2010

  • Temple 66 parlux nouveau devanture

    Parlux, 66 rue du Temple (IIIe), transmuté en "PAQUETAGE Outlet" tél. 01 40 27 96 72

     

    Richard LIN, chinois d'origine par son père et natif du Marais, préside aux destinées de cette affaire qui était, il n'y a pas si longtemps, un commerce de gros en maroquinerie comme il en existe encore dans le secteur Beaubourg-Temple (IIIe pour l'essentiel et IVe). Encore, mais de moins en moins. Progressivement, les grossistes-importateurs migrent vers la périphérie de Paris, Aubervilliers notamment.

     

    Temple 66 parlux et qiu (2)  

    PARLUX, tel qu'il était il y a trois ans. L'enseigne en drapeau a perdu son nom et la boutique au-dessous s'est transformée en galerie d'art.

     

    Temple 66 parlux nouveau intérieur
    "PAQUETAGE", intérieur de la boutique. Madame LIN et leur fille Julie sont à l'accueil. Parquets, lambris et mobilier bois patiné en font un espace chaleureux qui n'a rien de commun avec l'univers spartiate des locaux de grossistes et de leurs cartons.

     

    Pour Richard LIN, ce mouvement est logique. L'activité est devenue incompatible avec le caractère résidentiel du Marais, centre historique de la capitale, qui appelle la présence de commerces de détail. L'attractivité du Marais, qui s'exprime pleinement maintenant que sa mise en valeur est dans sa phase terminale, en fait le lieu à Paris où les firmes doivent être, à commencer par les plus prestigieuses.

    Il attribue – sans doute exagérément – les changements à la politique de la Ville, qui a voulu et organisé le départ des grossistes sous l'effet des interventions de la SEMAEST, société d'économie mixte que la Mairie de Paris a dotée en capital pour acquérir des murs et des fonds de commerce, avec pour objectif d'y transplanter des commerces de proximité. On connait les résultats. Ils ne sont pas négligeables mais ils ne sont pas la seule explication à un mouvement qui est dans l'ordre naturel des choses.

    On a toujours considéré en effet, que de grands bâtiments en proche banlieue, avec l'espace et l'accessibilité qu'ils offrent, sont mieux adaptés à l'exercice d'un commerce qui exige entreposage et livraisons massives. Cette prédiction se réalise mais on a quelque peu sous-estimé l'attachement des commerçants à leur domiciliation actuelle au coeur de Paris. On constate qu'ils partent mais gardent généralement un "pied-à-terre". L'évolution du prix au m² dans le quartier les incite à conserver un capital qui s'apprécie chaque année tout comme le droit au bail. De plus, et au prix d'un investissement modéré, un magasin ordinaire peut aisément devenir un "showroom" pour la mise en valeur des articles de leurs collections.

    Richard LIN, quant à lui a pris cette option. Son affaire est à Fontenay-sous-Bois et il déclare sa boutique "Outlet". Ce qui veut dire "vente au détail sortie d'usine de fins de séries qui bénéficient d'un rabais de 40 % sur le prix en magasins". "Fins de séries" ne signifie pas qu'il s'agit de rossignols démodés mais réellement de produits de qualité dont il est resté quelques exemplaires à l'issue d'une campagne de ventes en magasins.

     

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  • France telecom immeubles archives vue ciel

    Vue de "l'empire immobilier de France Telecom" : le quadrilatère Haudriettes-Archives-Pastourelle-Temple (IIIe) ; au premier plan, la rue des Archives, du 57 au 67.

     

    Nous avions disséqué cet "empire" dans un article paru sur le blog le 11 mai 2007. Un retour en arrière de près de quatre ans permet de mesurer le chemin parcouru dans la rénovation des bâtiments qui faisaient tous partie à l'époque du patrimoine de "l'opérateur historique" français. Certains d'entre eux ont été cédés aujourd'hui mais pour l'essentiel ils sont encore la propriété de France Telecom, notamment le gros immeuble, assez stalinien dans le style, qui héberge le bureau de Poste Archives-Pastourelle.

    Un ravalement en soi n'est pas un grand évènement mais quand il s'agit d'un ensemble immobilier de cette ampleur, dont les façades par leur noirceur donnent le spleen aux passants, il devient naturel pour une association "qualité de vie-environnement" de s'en réjouir.

    Nous l'annoncions à l'époque : "Bonne nouvelle, France Telecom a lancé des études pour le ravalement de tous ces bâtiments qui ont fait l'objet de multiples injonctions du Maire. Un programme de travaux lui sera communiqué prochainement".

    Nous n'avions pas tort. Il suffit de s'entendre sur le sens de "prochainement". Car les travaux sont désormais lancés. Ils concernent le ravalement des façades sur rues avec remplacement des stores et des menuiseries extérieures des bâtiments du 61 au 67 rue des Archives, du 23 au 35 rue Pastourelle et du 106 au 118 rue du Temple.

    France telecom pastourelle temple vue du ciel

    Vue des rues Pastourelle (à gauche, dans l'ombre, l'immeuble de la Poste) et du Temple à l'extémité droite.

     

  • Vieille du temple déco noel 2010 détail

    Jupes en taffetas rouge pour les lampes de l'éclairage public, rue Vieille du Temple (IIIe)

     

    L'intention est louable : mettre de la gaîté dans cette rue marchande, un peu austère, en période de fin d'année. Les commerçants et la mairie ont mis la main à la poche.

    Les avis sont partagés quant au résultat. Jean-François Leguil-Bayard n'est pas amène dans la sa lettre adressée le 5 décembre au Maire du IIIe, qu'il nous invite à publier.

    Et vous, qu'en pensez-vous ?

     

  • Turenne 103 vue turenne 11 12 10 

    Immeuble du XVIIIème siècle, angle Turenne-Vieille du Temple (IIIe)

                         

    Reportage de Marie-Catherine Weil.

    A l’entrée de la rue de Bretagne, cette belle façade abrite 800m2 de locaux inoccupés depuis 1997.  La Ville de Paris avait tenté, sans succès, de racheter ce bâtiment en 2002 afin d’y réaliser une dizaine de logements. La propriétaire, Monique Piffaut, une industrielle de l'agro-alimentaire, qui possède les marques William-Saurin, Garbit, Panzani, Paul-Prédault et d'autres, a refusé de vendre. C'était son droit mais l'immeuble devenu vétuste s'avérait dangereux. Le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum brandit alors la menace d'expropriation pour cause "d'abandon manifeste".

    Monique Piffaut opta pour la restauration. Les travaux se sont achevés en 2008 et lui ont coûté la bagatelle de 3 Millions d'€, mais elle a pu ainsi écarter la menace d'expropriation.

    On dit d'elle qu'elle a un attachement sentimental à certains de ses biens et cet immeuble, qui a appartenu à ses parents, en fait partie. On laisse entendre dans le quartier qu'elle est réticente à s'en séparer.

    Ceci explique peut-être qu'elle ait décidé de le louer d’un seul tenant moyennant un loyer annuel de 500.000 €. A ce prix là. et malgré la qualité de la restauration, le coût élevé de la location a jusqu'à présent dissuadé les candidats potentiels et le bâtiment est resté vide.

    Le 24 novembre 2010, des artistes s’y sont introduits avec leurs familles. Ils n’appartiennent pas au collectif "Jeudi Noir" qui avait squatté pendant près d’un an l’hôtel de Coulanges (où est née la marquise de Sévigné), 1bis place des Vosges (accéder à l'article), mais ils rééditent une opération de squat qui s'est déroulée dans le même immeuble il y a douze ans. Elle s'était soldée par le départ négocié des squatteurs, moyennant compensation financière par la propriétaire.

    Les nouveaux squatters, qui définissent leur geste comme une "réquisition citoyenne", ont collé leurs noms sous le bouton de sonnette de la porte d’entrée. Celle-ci est surmontée du sigle en relief CCA qui rappelle l'affectation d'origine :  "Comptoir des Chocolats et Alcools". Ils souhaitent, un peu ingénument, parvenir à un accord avec la propriétaire.

    En attendant, ils organisent une exposition d'arts plastiques. L'artiste "Zaz" qui nous a reçus, préparait le local en débarrassant les fenêtres du rez-de-chaussée de toutes les affiches sauvages qui les encombrent.

      Turenne 103  ZAZ 15 12 10

    "Zaz", le plasticien, en plein travail de nettoyage

     

    On ne connait pas exactement le nombre de squatters. Vraisemblablement une quinzaine. Ils occupent tout l'immeuble. Ils ont aménagé le rez-de-chaussée en "galerie d'art". Les étages sont leurs logements.

    Chacun dans cette affaire s'estime dans son droit. Droit, constitutionnel, de propriété pour Mme Piffaut, politique en faveur du logement pour le Maire, légitimité et droit au logement pour les occupants. Jusqu'à ce jour, dans le IIIe, les parties en présence ont su trouver des terrains d'entente. Rappelons : Cogédim, rue Charlot, immeuble aux arcades Temple-Pastourelle, squat du 26 rue de Montmorency et tout récemment l'hôtel du Grand Veneur, rue de Turenne. Un litige en cours, cependant, avec action en justice au 108 rue Vieille du Temple.

    L'arrivée des squatters ouvre vraisemblablement une période de transition. Un accord d'occupation précaire pourrait être conclu, si les parties en présence le veulent. Le sort des occupants dépendra aussi de leur comportement et de l'attitude de la police. Nous l'avons dit à "Zaz" : faites vous accepter des voisins. Vos prédécesseurs d'il y a 12 ans étaient devenus bruyants et causaient des désordres. "Zaz" est d'accord. Vers quoi allons-nous ? Le temps nous le dira. Nous avons accepté, en tout cas, de nous rendre à la prochaine exposition.

    Et comme pour souligner la difficulté de se loger à Paris, un groupe de roumains SDF, avec un petit chat, a construit un abri de cartons et plastique bricolé sous l’arbre qui se trouve devant la pointe nord de la maison.

     

    Post-scriptum # 1 du 19 janvier 2011

    Le "collectif" des occupants a pris le nom de "chez Madame" et annonce son exposition

    Post-scriptum # 2 du 27 mai 2011

    Suite au jugement d'expulsion prononcé par le tribunal du IIIe le 31 janvier, les forces de l'ordre ont procédé à l'expulsion des occupants le vendredi 20 mai. La propriétaire s'est prévalue d'un bail de location conclu. On se rappelle que le grief principal du Maire du IIIe à son égard était le caractère "dormant" de l'ensemble de l'immeuble, avant l'arrivée des squatters, qui lui avaient redonné vie à leur manière.

     

     

  • Rambuteau st martin sébastopol   

    Rue Rambuteau (IIIe et IVe), tronçon St Martin/Sébastopol

     

    Ce projet, porté solidairement par les Maires des deux arrondissements, Pierre Aidenbaum et Dominique Bertinotti, a été un moment menacé par les restrictions budgétaires de la Ville de Paris. Les hausses d'impôts et l'envol des prix de l'immobilier qui ont un effet d'aubaine sur les recettes liées aux droits de mutation, l'ont peut-être sauvé de l'oubli.

    En tout cas, les Maires d'arrondissements nous ont conviés récemment à une présentation qui ne laisse plus trop de doute sur l'avènement d'une rue Rambuteau revisitée.

    Il n'y a pas d'unité dans cette rue. Elle a sans doute bénéficié de cette qualité du temps de Zola, qui en parle beaucoup dans "Le Ventre de Paris", mais les travaux d'urbanisme qui sont intervenus depuis en ont fait une chaîne de tronçons qui offrent une multitude de paysages. On ne parlera pas de la portion qui rejoint la Bourse du Commerce au boulevard Sébastopol, puisqu'elle est dans le Ier arrondissement, hors de notre propos ; il reste quatre maillons à peu près homogènes : Sébastopol-St Martin, St Martin-Beaubourg/Renard, Beaubourg/Renard-Temple et Temple-Archives.

    La Mairie de Paris s'est décidée pour une première phase de travaux qui concernent Sébastopol-St Martin. Ce choix est justifié : c'est la portion la plus chaotique où le "vivre ensemble" entre consommateurs de bars-restaurants et piétons est mis à mal par une occupation presque totale des trottoirs. Le stationnement des voitures et de deux-roues est anarchique. 500.000 € sont affectés aux travaux. De quoi s'agit-il ?

    Essentiellement de réduire la chaussée à 3,50 mètres, largeur minimum requise par les pompiers, et d'augmenter à due proportion la largeur des trottoirs. Ceux-ci passeront à 5 mètres côté IIIe (contre 2,43 actuellement) et 4 mètres côté IVe (contre 2,23).

    Ainsi, il est légitime de penser que les terrasses et étalages pourront disposer d'un espace plus grand sans que la place laissée aux piétons (deux tiers du trottoir, rappelons le) ne les oblige aux contorsions actuelles. Il y aura des arbres et autres plantations sur le IVe, des créneaux livraisons  et candélabres sur le IIIe. Des parcs motos et vélos seront aménagés sur des portions de trottoirs.

    Cette transformation, qui est unanimement saluée, sera effective au cours du troisième trimestre de 2011. Pour le reste de la rue, des principes identiques seront appliqués et un cadencement des travaux sera décidé ultérieurement par la Ville. Dominique Bertinotti a tenu à rappeler que la "dépiétonisation" du tronçon St Martin-Renard n'est plus du tout envisagée.

     

    La saga du projet :

    Aménagement de la rue Rambuteau : le jeu des 9 erreurs – 24 avril 2009

    Rue Rambuteau : le projet que personne n'attendait – 16 juin 2009

    Affluence en mairie du IIIe : Le Maire affronte la colère des riverains – 19 juin 2009

    Mairie du IVe : un conseil d'arrondissement dominé par "l'affaire Rambuteau" – 30 juin 2009

                                                                                                                           

     

     

  • Elzévir 16 meert 01 12 10

    MEERT, chocolatier, pâtissier, confiseur a ouvert sa boutique le 1er décembre au 16 rue Elzévir (IIIe) tél. 01 49 96 56 90

     

    On annonçait déjà son ouverture prochaine dans le numéro de l'été 2008 de notre journal "Vivre le Marais !
    L'article évoquait l'espoir qu'il n'y ait aucune malédiction sur ce local, à l'enseigne de "Hétéroclite", en déshérence depuis des années. Les faits ont failli nous donner raison puisqu'il a fallu patienter près de trois ans. C'est désormais chose faite.

    Cette maison est l'héritière d'une grande lignée de confiseurs chocolatiers qui remonte à DELCOURT, qui créa son entreprise à Lille en 1761. Sa renommée se répandit rapidement mais c'est au XIXème siècle, lorsque l'affaire est reprise par MEERT, que la gamme de produits prit l'importance que nous lui connaissons aujourd'hui.

    MEERT est désormais célèbre pour ses gaufres. Mais il propose aussi, rue Elzévir, du chocolat sous toutes ses formes, des gourmandises (caramels, guimauves, pâtes de fruits, mendiants, pain d'épices, nougats, berlingots ….) et, parce que c'est Noël, des marrons glacés.

    Cette boutique est là pour nous faire oublier que la gourmandise est un péché "capital" (mais oui !). Dans son décor raffiné style XVIIIème flamand, le plaisir des yeux prépare les papilles aux délices de la dégustation.

     

  • Pierre au lard 3 verrière

    Vue de dessus de la verrière qui sert de toit au local que les promoteurs veulent transformer en "bar-club" sur trois niveaux.

     

    La pétition, remise hier soir à Mme Dominique Bertinotti, exprime le refus des riverains de subir les nuisances prévisionnelles d'un bar-club dans ce local, dont on voit bien ici à quel point il est enchâssé dans les immeubles d'habitation.

    Sont concernés, les habitants du 12 rue St merri, 16 rue St Merri (immeuble Paris Habitat Ville de Paris), 20 rue du Renard, 22 rue du Renard et 24 rue du Renard (IVe).

    Ce nouveau projet, a fait l'objet d'une demande de permis de construire dont on a déjà parlé, enregistrée le 27/10/2010. A notre connaissance, il est toujours en cours d'instruction.

    Au même moment, nous recevons une assignation à comparaitre devant le juge des référés émise par la "société BRV" et Monsieur Frédéric Hervé (gérant du COX) à l'encontre de l'association et de son président.

    Nous réfléchissons à notre défense.

     

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     Voici la photo qui nous a été envoyée par Marie-Catherine

    Pierre au lard vue 3D mc weil

    (Cliquer dans les photos pour agrandir)

  • Sévigné 3 agence initiales   

    L'agence immobilière "Initiales", 3 rue de Sévigné (IVe) tél. 01 70 08 66 99

     

    Pour essayer de comprendre le marché dans lequel nous baignons, nous nous sommes entretenus avec Alexandre Urwicz qui dirige cette agence immobilière du IVe, active sur l'ensemble du secteur du Marais.

    Ce qui ressort de ses déclarations, c'est la rareté des biens offerts à la vente, eu égard à une demande qui croit régulièrement. Il s'ensuit un déséquilibre, qui pousse les prix irrésitiblement à la hausse.

    Selon la chambre des notaires, le prix du mètre carré en moyenne a franchi le seuil des 10.000 € dans le IVe tandis qu'il frole les 9.000 € dans le IIIe (Ste Avoye). Attention : la rareté des transactions rend cet indicateur volatil. Un achat isolé peut changer radicalement une statistique.

    Qui sont les acheteurs ? Sept sur dix sont des étrangers, italiens en tête, suivis par les belges. Les américains se sont faits discrets depuis la baisse du Dollar mais ils sont aux aguets prêts à revenir à la faveur d'une baisse de la devise européenne. Les trois restants sont généralement des jeunes que leurs parents aident financièrement pour leur primo accession à la propriété.

    Ces étrangers achètent principalement des petits appartements, dont ils font leur pied-à-terre à Paris, la capitale qu'ils plébiscitent en dépit de ses "nuits qui meurent lentement" ….. (air connu). Quand ils ne l'occupent pas, ils le louent meublé à la semaine autour de 25 €/m² (100 €/m²/mois), trois fois plus cher qu'une location nue.

    Cette pratique explose. Sans doute est-ce une réponse à la pénurie de chambres d'hôtel dans notre quartier mais les résidents permanents en font les frais : ils ont vocation à devenir de moins en moins nombreux. Le phénomème se vérifie déjà dans le IVe. Le IIIe n'est pas à l'abri.

    Pourtant, dans les villes de plus de 200.000 habitants, le code de la construction dans son  article 631.7 interdit la location meublée dans des logements qui ont le statut d'habitation. En toute rigueur, l'exercice de la location en meublé, professionnelle ou non, implique la conversion préalable des biens en locaux "commerciaux". Il faut pour cela l'accord de la mairie de la ville. Elle le donne aisément pour la transformation du "commercial" en "habitation", rarement l'inverse.

    En pratique, cet article du code n'est pas appliqué et on ne connait à son sujet aucun cas de sanction,  aucune jurisprudence. Il n'y a donc pas de raison que le mouvement s'arrête.

    Autre catégorie d'acheteurs : les "impatriés", des français qui ont épargné en s'expatriant et qui rentrent au bercail. Le prix ne les fait pas reculer. Le logement qu'ils recherchent, en vue souvent de leur retraite, est une fin en soi.

    On a bien compris qui sont les acheteurs. Outre l'attrait de Paris et de son centre historique, ils profitent du niveau exceptionnellement bas des taux d'intérêts. On sait que les mensualités de remboursement des crédits, sont directement ou presque proportionnelles aux taux. Un taux divisé par deux, c'est une mensualité qui baisse de façon sensible. Ce qui veut dire, à durée constante, qu'on peut emprunter beaucoup plus.

    Qui sont les vendeurs ? On pourrait penser que l'incitation des acheteurs à transformer leurs disponibilités financières en pierre devrait trouver sa contre partie chez des détenteurs de bien immobiliers, réticents à les vendre pour récupérer des liquidités dont la valeur peut fondre brusquement et dont les rendements sont dérisoires. Certains d'entre eux vendent pourtant. Cet apparent paradoxe s'explique par le fait que les vendeurs sont souvent des personnes qui atteignent l'âge de la retraite et qui distribuent le produit de la vente à leurs enfants et petits-enfants, pour les aider à acquérir à leur tour un logement. Certes au bout de la chaîne on retrouve toujours un détenteur de liquidités mais elles se diluent dans l'espace et dans le temps.

    Parmi les vendeurs, c'est conjoncturel, on trouve aussi en ce moment des irlandais qui réalisent leur plus-value en vue de faire face à une situation qui a de bonnes raisons de les inquiéter.

    Au sein de la compétition parisienne, le Marais ne cède la palme qu'aux VIe et VIIe arrondissements. Faut-il se réjouir de sa côte d'amour ? Certainement car elle consacre un environnement architectural, historique et culturel remarquable. Mais il faut que le Marais reste vivant. Non pas à la manière d'un parc d'attractions qui brasse des foule sans cesse renouvelées, mais avec des gens qui en font leur domicile permanent et alimentent l'économie locale et les commerces de proximité.

    De ce point de vue, et pour le moment, le IIIe qui regagne des habitants paraît mieux loti. Le IVe a un défi à relever : éviter que son image de quartier agité, alors qu'on ne dénombre qu'un nombre limité de points chauds, le desserve au point que ses habitants, la mort dans l'âme, finissent comme certains que nous connaissons, par le quitter pour laisser la place à des oiseaux de passage.

     

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    "Hôtel Central", 33 rue Vieille du Temple, angle Ste Croix de la Bretonnerie.

    Il a suffi de quelques jours pour effacer l'histoire de cet ensemble immobilier et créer pour lui un style nouveau qui suit la tendance lourde du Marais : évolution vers le commerce de luxe dans un habitat qui séduit de plus en plus les étrangers en quête d'une résidence secondaire à Paris.

     

    AVANT (octobre 2010)

    Vieille du t le central avant (2)

     

    APRES (novembre 2010)

     Vieille dt t ex le central angle

     

    En quelques jours, la physionomie de l'immeuble et du commerce en rez-de-chaussée a changé. L'hôtel, qui occupait tout l'immeuble du XVIIème siècle, une ancienne maison d'accompagnement des grandes demeures de prestige qui sont nombreuses dans ce secteur, a été un haut lieu de la culture gay. Il vient de perdre ses drapeaux et change de mains et de destination. Ce sont des logements qui seront créés à sa place.

    Vieille du temple 33 thomas sabo

     

     

    Quant au "bar le Central", dont les soirées à thème avaient un caractère suranné (pas de musique techno "mais de la variété française et internationale"), il laisse la place à une boutique de luxe : une bijouterie à l'enseigne de "Thomas Sabo".

     

     

     

     

  • Debelleyme 38 le pamphlet
     

    Restaurant "Le Pamphlet", 38 rue Debelleyme (IIIe), cette rue qui est un vestige du grand projet d'Henri IV : la place de France (voir notre article du 1er mai 2010)

     

    On rangera bientôt cette devanture dans l'armoire des souvenirs. Le "Pamphlet" a jeté l'éponge. C'était un des rares restaurants gastronomiques du Marais. Un peu cher, mais on y mangeait avec des couverts en argent une nourriture traditionnelle de qualité, venue de la France profonde. "Dame, la qualité se paye, rue Debelleyme comme ailleurs !"

    On se console en apprenant l'arrivée prochaine d'un magasin Poilâne.

    Le pain Poilâne remonte à 1930, quand son créateur Pierre Léon Poilâne (oui, c'était vraiment son nom) tenait boutique au 8 rue du Cherche-Midi, dans le VIe. Il eut deux fils, mais c'est Lionel, lui-même boulanger, qui en est l'héritier. Son autre fils, Max, est boulanger également mais son pain ne rivalise pas vraiment avec celui dont la renommée est désormais internationale.

    Lionel développa l'entreprise dès 1970 avec une nouvelle boutique au 49 boulevard de Grenelle (XVe) et la mise en place d'un large réseau de distribution en France et à l'étranger.

    En 2002, Lionel et son épouse trouvaient la mort dans un accident d'hélicoptère sur l'île des Rimains, au large de Cancale. Aujourd'hui, c'est leur fille Apollonia qui a pris les rênes.

    Poilane apollonia

    Cette jeune femme de 30 ans est diplômée de la Harvard Business School. Nous espérons qu'elle viendra nous offrir prochainement, à l'occasion de l'ouverture de sa nouvelle boutique, le beau sourire qu'elle affiche ici. Nous l'accueillons chaleureusement et lui souhaitons tout le succès que ses produits (et sans doute elle aussi) méritent.