Le président de "Vivre le Marais !" répondant pour "Vivre Paris !" aux questions d'Anita Elash, micro à la main, correspondante de "The World", pour le compte de National Public Radio.
Nos amis d'outre Atlantique ont souvent du mal à nous comprendre. Il arrive, comme c'est le cas aujourd'hui pour les terrasses, qu'ils dépêchent un journaliste pour démêler sur place un sujet qui, dans leur logique, leur semble surréaliste.
Le dossier des terrasses en fait partie. Nous sommes les spécialistes en France des mesures antagonistes : on interdit de fumer dans les salles mais on prie les fumeurs d'aller en terrasse et on ouvre la boite de Pandore. On interdit de consommer debout sur le trottoir mais les attroupements autour de certains bars jouissent d'une impunité surprenante. Aux USA, en Californie et à New-York maintenant, au moins c'est clair : il est interdit de fumer où que ce soit.
On y viendra …. dans dix ans. Avec ce décalage qu'on retrouve systématiquement sur toutes les décisions de bon sens ou de santé publique qui ont été prises dans les pays civilisés et qui sont inévitablement décriées chez nous à leur annonce. Exemple : la limitation de vitesse sur routes, la ceinture de sécurité, les phares blancs et plus récemment l'interdiction (encore partielle) de fumer.
Anita Elash attendait essentiellement deux réponses : d'abord la confirmation que "Vivre Paris !" ne veut pas la mort de Paris. Le nom même de notre réseau est un clin d'oeil à "Vive Paris !" Qui a bien pu lui souffler une pareille ineptie ? Il n'est pas très difficile de deviner : ceux qui font des affaires mirobolantes avec la vente de boissons la nuit et qui en veulent davantage. Rappelons que le nombre de visiteurs à Paris cet été a battu tous les records. Il n'a pas été non plus très difficile de lui montrer que nous oeuvrons pour le rayonnement et la réussite économique de Paris, qui reposent sur d'autres critères bien plus valorisants que la fruste consommation nocturne d'alcool.
Elle a voulu aussi savoir pourquoi nous acceptons chez nous de chauffer les terrasses, c'est à dire l'atmosphère, et pourquoi ce serait un moindre mal d'imposer l'électricité. Nos explications sur la transmission de chaleur par rayonnement dans l'infrarouge, propre à l'électricité, et la transmission par convexion, plus caractéristique du chauffage au gaz, le fait que cette source de chaleur implique une combustion, génératrice de dioxyde et de monoxyde de carbone, et pas l'autre car notre électricité est d'origine nucléaire, l'ont amenée à nous faire répéter deux fois les explications. La vraie question, sous-jacente, est restée sans réponse, car il n'y en pas : "comment est-il concevable, en période d'économie d'énergie, qu'on en vienne à chauffer les rues ?"
Il n'est pas sûr que ses auditeurs comprendront les finesses du raisonnement parisien. National Public Radio diffuse sur tout le territoire américain, sur le modèle de la BBC anglaise. Nous sommes honorés que notre message aille aussi loin et bien que conscients que nul n'est prophète en son pays nous aimerions que ceux qui prennent pour nous des décisions regardent bien en face nos contradictions et s'appliquent à les résoudre.
Commentaires
4 réponses à “Interview sur les terrasses de Paris pour National Public Radio (USA)”
N’ayant pas une admiration sans borne pour la civilisation américaine, je suis un peu perplexe quant à cet article! Je pense que le puritanisme américain qui interdit de fumer mais autorise les armes à feu a une conception plus rapide que nous de la mort que je ne suis pas certaine de partager. Vouloir à coups, d’interdictions sans aucune analyse des effets pervers, la santé de tous alors que l’on erme des hôpitaux mérite un peu plus de réflexion. Amitiés.
Marie Françoise semble dire que si les gens peuvent s’entre-tuer avec leurs armes à feu ils n’ont aucune raison de se prémunir contre les risques liés au tabac.Où est le risque pervers qui découle de l’arret de la tabagie?
Ce débat est un peu stérile.Ce que je juge intéressant dans l’article c’est l’exigence de cohérence de la part de la mairie de Paris et du gouvernement.
Dommage que vous n’ayez pas visité les toilettes des lieux surpeuplés : elle aurait été horrifiée, ainsi que beaucoup de touristes, de voir comme c’est « crade »! Y a t’il d’autres choix que d’uriner sur les portes cochères ?
Chers Amis,
Bien reçu votre message. Nous avons besoin de votre militantisme.
Yves DAUGE
Sénateur-Maire de Chinon
Président de la commission nationale des secteurs sauvegardés