Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2010

  •  Viewmultimediadocument23Vote lors d'un séance du Conseil de Paris

     

    Si la Ville de Paris subit comme nombre de communes françaises la baisse des dotations de l’État (- 200 millions €) avec une péréquation concomitante plus élevée de 52 millions €, alors que les dépenses sociales croissent (16 millions € dont le RSA), l’équation, dans un contexte de crise économique, est difficile pour l’exécutif parisien (même si nous n’en sommes qu’au budget primitif dont le montant totalise 8,5 milliards €) engagé à ne pas faire grimper les impôts (engagement de campagne de la Maire) tout en maintenant un certain niveau d’investissements.

    L’adjoint aux finances de la Maire de Paris, Julien Bargeton avance les termes de « confiance » et de  « sérénité » à propos de ce budget 2016 alors que pourtant, lors de la préparation du budget, il avait été indiqué qu'il manquait 400 M€ pour boucler les comptes.

    En réalité du côté des recettes la ville attend un supplément de rentrées fiscales significatif. En effet les recettes directes seraient en hausse de 30 millions € en raison de la revalorisation des bases de calcul ainsi qu’en a décidé le parlement. Mais ce sont surtout les recettes indirectes majorées (amendes de stationnement, taxe de séjour, déplafonnement des droits de mutation passé de 3,8 à 4,5 %! …) qui connaissent une forte croissance évaluée à 190 millions €, ces variations étant combinées à des économies chiffrées à quelques 100 million €.

    En regard de ces entrées / économies supplémentaires (soit 320 millions € représentant en fait + 70 millions € nets si l’on tient comptes des baisses annoncées plus haut), les dépenses de fonctionnement devraient progresser de 0,6% (environ 40 millions € pour s’établir à 6,8 milliards €. Seraient ainsi couvertes les dépenses dues à la création de 436 postes (soit en réalité 110 en net) pour renforcer la sécurité (renfort de 30 personnes), la propreté (nous en avons bien besoin) et la petite enfance, ce qui est une bonne chose mais cet effort est jugé insuffisant par des élus de l’opposition, en particulier dans le domaine de la sécurité. 

    En matière d’investissement, 1,9 milliard € est annoncé soit +13,5% en comparaison de 2015, destinés essentiellement à l’aménagement urbain dont 342 millions € pour le logement, 100 millions € pour le plan piscines, 99 millions € à la culture et 128 millions € à la transition énergétique. Bien entendu il sera intéressant de connaître lorsque le budget sera définitivement voté, le détail des opérations de chacune des enveloppes que nous venons de citer, y compris le budget dit participatif de 68 millions € qui est renouvelé et sur lequel, pour le cru 2015, nous avons fait part de nos réserves. Ne perdons pas non plus de vue que ces investissements, faute de recettes suffisantes alourdiront la dette de Paris (à la charge des parisiens) de 2 milliards € à l’issue de la présente mandature. C’est ce qui est annoncé pour le moment.

    Nous ne répéterons jamais assez que la dette de Paris doit être contenue, que des économies plus importantes sont possibles notamment du côté des nombreuses subventions distribuées en abondance à des associations pour des finalités parfois discutables. L'ordre du jour du conseil qui se tiendra les 14-15-16 et 17 décembre regorge de demandes de subventions, comme à son habitude. "Exemple : Subventions (310.000 euros) à 49 associations pour le financement de 52 projets sur les quartiers politique de la ville parisiens. Appel à projet citoyenneté, laïcité et valeurs de la République 2015"

    Le ciblage des dépenses sur la propreté et la sécurité sont un premier pas qu’il faudra encore renforcer à l’avenir.

    Dominique Feutry

     

  • Louis XVII, tante soeur

    Représentation de la pièce de Dominique Sabourdin-Perrin :" Les Enfants du Temple". En scène, le dauphin, Louis-Charles Capet (Louis XVII), la Reine Marie Antoinette, la soeur du roi Louis XVI Madame Elisabeth, la fille du roi Marie Thérèse, et un garde municipal (photo Marais-Temple).

      

    Il y avait quelque chose de surréaliste à voir cette pièce donnée dans la salle des fêtes d'un haut-lieu de la république, une mairie d'arrondissement, en l'occurrence celle du IIIe, érigée sur l'emprise du donjon du Temple, pièce maîtresse de l'enclos de l'Ordre des Chevaliers du Temple, créé en 1118 et dissout en 1314 avec le supplice par le feu du  grand maître Jacques de Molay. C'était un bourg fortifié avec des murailles et des tours, le palais du Grand Prieur, une église et des habitations. Il s'étendait en gros de la rue du Temple à la rue de la Corderie, pour revenir en biais vers la rue de Bretagne en coupant la rue de Picardie, telles qu'on les connaît aujourd'hui (voir articles du  1er février 2009 et du 15 décembre 2009)

    L'histoire nous enseigne que la famille royale de Louis XVI y fut emprisonnée en 1792 et que le dauphin Louis-Charles y mourut en 1795 dans des conditions indignes. Un débat a longtemps agité les historiens et quelques contradicteurs sur l'identité de l'enfant mort au Temple (cf thèse de Jean-Claude Pilayrou) et sur l'appartenance du coeur déshydraté conservé par des fidèles puis admis avec réticence dans la crypte de Saint Denis, dans un quasi anonymat, pour être finalement validé comme étant celui du dauphin Louis XVII et reconnu comme tel, tout récemment, à la suite d'une analyse d'ADN (dont certains néanmoins contestent les conclusions).

    L'association Marais-Temple s'est intéressée à ce drame et en connaît tous les détails. Un de ses membres, Dominique Sabourdin-Perrin en a fait une pièce en cinq actes, qui met en scène le roi Louis XVI, la reine Marie-Antoinette, la soeur du roi Madame Elisabeth, la fille du roi, alors âgée de 17 ans et le dauphin Louis-Charles qui n'avait que 10 ans.

    La pièce est poignante. On vit successivement l'exécution de Louis XVI, de Marie Antoinette, de Madame Elisabeth (pourquoi ?) et la lente agonie du petit Louis XVII, reclus et abandonné sans soins. Seule sa soeur Marie-Thérèse en réchappera et fut libérée par la Commune.

    Il y avait dans la salle des sympathisants royalistes mais aussi des passionnés de l'Histoire de France et des français au grand coeur que les mauvais traitements infligés aux enfants quels qu'ils soient scandalisent. Nous vivons dans un quartier où des enfants ont payé un très lourd tribut à la barbarie des hommes pendant la seconde guerre mondiale, où des milliers d'écoliers juifs furent déportés et tués. Ils ont rejoint le petit roi au paradis des enfants martyrs où l'on ne connaît pas de barrières sociales ni d'aucune sorte.

    Le Maire du IIIe, dont on connaît l'engagement politique, doit être loué pour la générosité d'esprit dont il a fait preuve en acceptant que la salle des fêtes soit mise gracieusement à disposition des organisateurs, une façon très réaliste et apaisante de montrer qu'il a tiré un trait sur les querelles du passé entre royalistes, bonapartistes et républicains.

    Une nouvelle représentation de  la pièce sera donnée le 20 mars, à 20h00, salle Saint Léon, place du Cardinal Amette, Paris (XVe), M° La Motte Picquet Grenelle, réservations 06 50 62 33 11 ou par Internet, entrée 12 €, enfants et groupes 8 €.

     

     

    On trouve, par ailleurs, un excellent reportage sur l'énigme Louis XVII dans une  émission sur Dailymotion  de Jean-Louis Remilleux, présentée par Stéphane Bern, que nous vous recommandons vivement.

      

     

  • Advtv assises 30 01 10

    l'ADVTV (association des victimes de troubles du voisinage), change de nom pour s'appeler "association anti bruit". Elle existe depuis 30 ans au niveau national. Elle a tenu le 30 janvier des assises, à l'auditorium Jean Dame, mairie du IIe. Le Maire Jacques Boutault a tenu a accueillir les participants et à leur adresser un message de soutien, alors même qu'il commence à être la cible de critiques sévères à propos de l'aménagement de son secteur.

       

    L'ADVTV, section Paris, est membre du "Réseau Vivre Paris !" dont nous vous annoncions le lancement dans notre article du 24 janvier. Autour de la présidente Anne Lahaye, et de la responsable parisienne Eliane Bado, un panel de personnalités était réuni : Dr Philippe Ritter, membre du conseil national du bruit, spécialiste des pathologies causées par le bruit, Clément Boyé, psychothérapeute des maladies liées au bruit, la lieutenante Gaudelas et la brigadière Marck, de la préfecture de police de Paris, une avocate du barreau de Paris, Me Boccara, et un représentant de la magistrature, le tout sous la présidence du député Eric Diard, président du conseil national du bruit.

    Les médecins sont formels : le bruit a des effets dévastateurs sur la santé. Pour celui qui en est la cause, le reste du monde n'existe pas. Seul son intérêt compte. Chez celui qui le subit, avec répétition (c'est le cas d'une musique amplifiée), le procédé s'apparente aux techniques de torture par le réveil. Au plan psychologique, la victime le vit comme une agression de la part d'un adversaire qui agit sciemment à son encontre. C'est le phénomène de la "fixation paranoïde".

    Comment lutter efficacement contre ce fléau que les français considèrent comme la plus grave des nuisances environnementales ?

    Il y a les bruits de la rue. Ils sont le fait des terrasses et des consommateurs qui boivent et fument sur l'espace public. Il n'y a pas de base juridique solide pour verbaliser bien que les gérants d'établissements soient tenus pour responsable du comportement de leurs clients. En revanche, une façon de lutter contre l'invasion des terrasses est d'en limiter le nombre et la taille. La Mairie de Paris semble découvrir l'étendue du phénomène. C'est pourtant elle qui délivre les autorisations !

    Montorgeuil

     Rue Montorgueil (IIe) : les terrasses occupent la quasi totalité du trottoir. Les bars/restaurants exigent à présent de la Ville de disposer de toute la largeur. 15 bars/restaurants du quartier ont mandaté un avocat à cet effet. Justification : les piétons peuvent marcher sur la chaussée. C'est un faux argument, que nous combattrons : des véhicules circulent sur la chaussée, notamment les deux-roues motorisés. Les personnes fragiles ont besoin de la sécurité d'un trottoir.

       

    Il y a ensuite la musique diffusée par les établissements qui accueillent du public : bars, restaurants, discothèques. Trop d'entre eux sont ouverts toute la nuit. Les intervenants de la préfecture ont rappelé l'existence du "bureau d'action contre les nuisances". Il faut s'adresser à eux par écrit (*). Ils réagissent immédiatement et viennent constater chez les plaignants s'il y a effectivement une émergence sonore répréhensible au titre du décret de 2006 qui qualifie d'infraction un bruit "nuisant". Elle l'est à partir de 3 décibels (au-dessus du bruit de fond), la nuit. Rappelons que 3 décibels correspondent à un doublement du volume sonore.

    L'infraction pour tapage diurne ou nocturne est du ressort du pénal. S'il s'agit de voisins, il est conseillé de demander l'intervention de la police d'arrondissement, qui pourra rédiger un procès-verbal destiné au Procureur du tribunal compétent.

    Si elle est le fait d'un professionnel (bar, discothèque), l'intervention de la préfecture pourra déboucher sur une "étude d'impact", à charge de l'exploitant, qui déterminera s'il y a matière à des mesures d'insonorisation ou de limitation de volume des amplis (dépenses à la charge du gérant), mais aussi à des décisions de fermeture administrative particulièrement dissuasives.

    La pression du lobby des boissons et de la nuit a atteint son paroxysme ces dernières semaines. De nombreux journalistes nous ont appelés pour comprendre ce que pensent les habitants de cette campagne. Nous avons répondu qu'elle est artificielle car Paris n'a jamais accueilli autant de visiteurs (29 millions par an, selon Wikipedia) et n'a jamais été aussi active la nuit. Les professionnels en veulent encore plus. Ils ne se soucient pas des habitants. C'est une erreur de leur part : privée de ses citadins, privée de vie, la ville de Paris n'aurait plus d'attrait et deviendrait un vulgaire parc d'attractions. En ce qui nous concerne, notre choix est fait : il est hors de question de partir et notre modèle, s'il en faut un, est plutôt Rome que Las Vegas.

       

    (*) Préfecture de Police de Paris, Direction des Transports et de la Protection du Public (DTPP), Bureau d'action contre les nuisances, 12 quai de Gesvres – 75 004 – Paris – Tél. 01 49 96 35 06

     

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  • St antoine 17 visitation

    Le Temple de la Visitation Sainte Marie, 17 rue Saint Antoine (IVe), du nom de la congrégation des "Filles de Sainte Marie", ancienne église baroque Sainte-Marie-des-Anges, que l'on doit à François Mansart qui la conçut en 1632. Dévolue par décision de Napoléon en 1802 aux chrétiens réformés, elle accueille à présent plusieurs cultes protestants : classique, afro-antillais, japonais et arabe

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    Cette église, Jean-Etienne Chautard la connait bien. Depuis qu'il s'est installé en face, au 16 de la rue, il a assisté à sa restauration et au retour des pots à feu (*) de quatre mètres de haut qui ceinturent la coupole. Il s'est aussi passionné pour un lieu où "l'histoire pèse d'une densité particulière". Derrière l'église se cache l'ancien couvent des Filles de la Visitation, une institution qui s'apparentait au Carmel par la rigueur de sa règle.

    Les activités de notre association nous ont conduits vers lui. Nous nous sommes rencontrés. C'est un personnage captivant, passionné d'histoire et d'architecture au point d'avoir décidé, pour conduire ses recherches, de travailler à mi-temps, à la Coface où il est cadre commercial.

    Ses travaux tiennent dans une brochure de 120 pages intitulée  "16 rue Saint Antoine, 1608-2009 : 400 ans d'histoire". Ils ont bénéficié de l'intérêt et de l'aide des Archives Nationales. Ils sont consacrés à la vie patrimoniale de la congrégation qui a vécu autour de son immeuble du 16 de la rue Saint Antoine, au sein d'un périmètre délimité par l'impasse Guéménée, la place des Vosges, la rue des Tournelles et la rue Saint Antoine, celle des "Filles de la Croix". Des religieuses ouvertes sur le monde, contrairement à leur vis à vis, dont la charge était  "d'éduquer les jeunes filles".

    On avait donc face à face, de part et d'autre de la rue, avec la Bastille en toile de fond, deux couvents qui ont laissé leur empreinte sur le quartier d'aujourd'hui.

    Couvents ste croix et visitation

     Au contraire des Filles de la Croix, celles de la Visitation vivaient donc recluses. Cet engagement leur valut une rigueur plus élevée de la part des révolutionnaires de 1789, qui avait peu d'estime pour les excès de piété. On les éjecta très vite de leurs murs et de leur cloître qui reçurent ultérieurement des affectations profanes et subirent divers outrages architecturaux qui subsistent de nos jours.

    Cloitre visitation

    Cloître de la Visitation. Les arcades ont été fermées. La galerie est convertie en "show-rooms". Un atelier en briques (à droite) occupe le centre de la cour pavée.
     

    Ces ajouts doivent disparaître au titre du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais. Les instances chargées de sa révision verront-elles d'un meilleur oeil ce tribut payé par l'histoire et la culture au commerce et à l'industrie des XIXe et XXe siècles ? On devra attendre pour savoir.

    Allons ensemble de l'autre côté de la rue retrouver Jean-Etienne Chautard dans son appartement du XVIIe. On entre malheureusement par un garage (350 places de voitures), qui se prolonge loin derrière au coeur de ce qui a été le couvent des Filles de la Croix. On se dit qu'on ne pleurerait pas sa disparition mais on se demande comment, en pratique, plusieurs étages de béton pourraient être curetés sans parler de l'opposition que pourrait susciter un tel projet chez les clients utilisateurs du parking.

    L'immeuble du 16 a connu deux surélévations successives mais le deuxième étage où nous nous rendons est d'origine même si, bizarrement, les trois fenêtres sur rue ont été rétrécies par une reprise de maçonnerie. Le clou de la visite est l'escalier.

    St antoine 16 escalier

    Il vaut à lui seul le détour. C'est un bel escalier Louis XIII "à quatre noyaux et ballustre de bois carrés, du milieu du XVIIème siècle", qui dessert les quatre premiers étages.

    Avec l'hôtel de Sully, sompteusement restauré, l'hôtel de Mayenne qui fait pendant et attend sa propre restauration, ces anciens couvents où trône l'ouvrage remarquable qu'est l'église de la Visitation, on a envie de se retourner et voir par enchantement la porte Saint Antoine et la Bastille qui complétaient si richement la perspective. On se dit que les révolutionnaires auraient été bien inspirés, ayant pris la forteresse de la Bastille, de la conserver pour la transmettre à la postérité.

    St antoine perspective bastille gravure ancienne

    A gauche, les bâtiments du couvent des Filles de la Croix. A droite, l'église de la Visitation et l'hôtel de Mayenne. Au fond, la Bastille. (gravure d'époque)

     

    (*) Pot à feu : ornement représentant un vase d'où sortent des flammes

                                                                      

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  • Réseau vivre paris ! mains réunies

    L'union fait la force. En réponse à la campagne d'articles rédactionnels déclenchée par les professionnels de la nuit et des débits de boissons, qui demandent un assouplissement de la réglementation des terrasses et plus de tolérance en matière de tapage nocturne, dix associations ont scellé un accord qui repose sur la mise en commun de leurs moyens  pour faire contrepoids à cette initiative préoccupante.

       

    Au cri de "Paris s'endort, Paris se meurt !", les défenseurs des débits de boissons et commerces de la nuit ont rassemblé des noms sur une pétition réclamant plus de liberté pour exploiter à leur guise l'espace public et faire plus librement tout le bruit qui découle de leurs activités marchandes.

    Nous respectons ces signataires mais que sont-ils au regard des 2.203.817 (INSEE) personnes qui vivent à Paris intra muros, y travaillent et veulent bénéficier d'une tranquillité qui leur est due ? Personne n'a de grief a priori contre une profession qui aspire à se développer. Mais il faut savoir que Paris est une ville dense avec 240 hab/ha en moyenne (hors bois)(APUR *), juste derrière Le Caire et New-York Manhattan (Wikipedia), et que les secteurs les plus courus de la capitale, notamment le centre historique, sont bien au-dessus de la moyenne.

    Ceci signifie qu'il y a peu d'endroits où une activité bruyante peut prospérer sans susciter une levée de boucliers des riverains.

    Quartier montorgueil habitants en colère

    Quartier Montorgueil, longtemps célébré pour sa rue piétonne, désormais invivable pour ses riverains. On leur doit cette prise de vue qui se passe de commentaire. Il faut espérer que la réalité ne rejoigne pas un jour la fiction mise en scène par cette photo "réhaussée" (droits : blog  mediaunautreregard.com).

    De là à prétendre que Paris est menacée d'extinction, comme on l'a lu ici et là, dans la presse, il y a des années-lumière. Avec 29 Millions de touristes par an (Wikipédia), Paris est solidement installée en tête des villes les plus visitées au monde. On peut encore vouloir plus, mais faire de la désaffection de Paris un argument pour lever les barrières réglementaires relève d'une rhétorique douteuse.

    Pour que soit accentuée au contraire la fermeté à l'égard des commerces qui abusent, pour qu'ils se plient aux règlements en vigueur en matière de terrasses et étalages, pour qu'ils respectent la tranquillité de ceux qui travaillent ou étudient et veulent se reposer la nuit, et parmi eux des enfants, des gens âgés, des malades ; pour que soient respectées les capacités de déplacement des personnes à mobilité réduite, un ensemble de dix associations représentant une grande diversité de quartiers de Paris, s'est constituée en réseau au nom de "Vivre Paris !", qui entend représenter les habitants dans un dialogue  constructif avec la Préfecture de Police, la Mairie de Paris et les commerçants eux-mêmes.

    Il s'agit de :   

    • ADVTV (association de défense des victimes de troubles de voisinage), section Paris
    • Association Descartes Mouffetard, (Ve)
    • Association Vivre aux Halles, Montorgueil, Saint-Eustache, Montmartre, 1er
    • Droits du Piéton, association nationale, section Paris
    • Vivre le Marais !, IIIe et IVe,
    • Association ACCOMPLIR, Ier, IIe 
    • Les Riverains de la Butte aux Cailles, XIIIe
    • Quartier Latin Passionnément, Ve et VIe,
    • Association Aubriot Guillemites, IVe
    • SOS Bruit Paris, VIe

    D'autres viendront nous rejoindre. Nous avons décidé de mettre en commun notre logistique  pour créer le "réseau Vivre Paris !", qui s'appuie sur Internet. Ainsi, nous sommes en mesure désormais de mobiliser instantanément des milliers de personnes sur un projet ou une prise de position que nous décidons de combattre et de le faire savoir aux pouvoirs publics et aux médias.

    Nous avons diffusé le 25 janvier un communiqué de presse dont voici le texte intégral.

    Il faudra compter avec nous. S'il y des "Etats Généraux de la nuit" qui se tiennent, comme l'annonce l'élu  Ian Brossat, président du groupe communiste à la Mairie de Paris, (notre article du 4 janvier), nous devrons y être invités pour que leur légitimité soit reconnue. Même remarque à propos de la révision du règlement des terrasses à laquelle doit s'atteler l'Adjointe au Maire, Lyne Cohen-Solal, chargée du commerce.

      

    * APUR : atelier parisien d'urbanisme (Mairie de Paris)

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  • Archives 43 comptoir archives bas

     Une terrasse qui défie la réglementation et les lois du fil à plomb (carrefour Archives-Rambuteau – IVe)

     

    La Maire du IVe avait réuni le 13 janvier l'instance de la rue chargée de délibérer sur les aménagements des trottoirs, dont il question depuis deux ans maintenant. On trouvait rassemblés autour de Gérard Siad, président du SNEG (syndicat national des entreprises gay), un groupe de commerçants de la rue, gérants de bars essentiellement, et un nombre à peu près identique de riverains, membres de notre association pour la plupart.

    Il convient, avant de développer le point qui a fait débat, à savoir la terrasse du COX, de souligner que de nombreuses améliorations, parfois cosmétiques mais certainement pas inutiles, ont été adoptées : déplacement de containers, suppression d'une cabine téléphonique, modification de feux rouges etc ….

    Sur la question des terrasses, Mme Bertinotti avait tranché il y a trois mois (voir article du 9 octobre 2009) en faveur du statu quo en matière de voirie assorti d'une obligation pour les commerces de délimiter leur emprise sur les trottoirs par des parois fixes, jardinières ou cloisons rigides.

    Après réflexion, et examen d'une protestation écrite des commerçants, elle lâche du lest sur les cloisons et décrète un statu quo sans conditions. Et elle reprend son idée de charte de bonne conduite, que les commerçants et les habitants doivent conclure ensemble.

    Sa marche arrière aurait pu nous choquer. En notre âme et conscience, nous avons estimé que la généralisation de terrasses fermées, alors même que le problème se pose principalement pour un bar de la rue, aurait alourdi inutilement le paysage ambiant en créant des ajouts inesthétiques le long des immeubles.

    Nous nous sommes donc rangés au statu quo intégral, sous réserve naturellement qu'il ne soit en aucun cas interprété comme une amnistie des irrégularités existantes. Des terrasses "rideaux de douche" à l'image de la photo ci-dessus, qui inversent à leur profit la règle "un tiers/deux tiers (*)", sans oublier les attroupements du COX le soir, dont le cordon en début de soirée est bien au-delà de la limite sachant qu'il subit au fil des heures un tropisme irrésistible vers le bord du trottoir.

    Nous nous retrouverons prochainement avec le président du SNEG et les autres participants pour établir la charte dont nous veillerons qu'elle ne contredise en aucun point les lois et règlements en vigueur. Cela va de soi, nous a dit Dominique Bertinotti ; sans doute mais nous lui avons rappelé que la Mairie de Paris n'a pas hésité en 2007, à signer une charte avec  l'association "Les motards en colère", qui est en opposition avec le code de la route.

                                                                                                                    

    (*) un tiers pour la terrasse, deux tiers pour les piétons, mesurés avant obstacles tels que lampadaires, poteaux, arbres etc …

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    St antoine hotel de sully facade rue bis

    L'Hôtel de Sully, 62 rue Saint Antoine (IVe), tel qu'on le découvre aujourd'hui

     

    C'est l'un des trois plus prestigieux hôtels du Marais avec Soubise et Carnavalet. Erigé entre 1624  et 1630, modifié et completé jusqu'en 1660, il fut la propriété de la famille de Sully jusqu'en 1752.

    En 1800 il est transformé en immeuble de rapport et la façade sur rue se trouve alors défigurée par la construction d'un étage entre les deux pavillons qui entourent le portail majestueux. Cet ajout, qui s'apparente à ce qui arriva plus tard à l'hôtel de Mayenne article du 19 novembre 2009 a été démoli dans les années 60 en application des règles en cours d'élaboration pour la sauvegarde et la mise en valeur (PSMV) du Marais.

    Au XIXe siècle et dans la première moitié du XXe, l'hôtel est livré au commerce et à l'industrie, comme tous les bâtiments du Marais. Il faut attendre 1953 pour que l'Etat le rachète et l'affecte à la Caisse Nationale des Monuments Historiques, devenue depuis 2000 le Centre des Monuments Nationaux.

    Le corps de logis principal, au fond de la cour, est orné de haut-reliefs allégoriques représentant les Saisons. Il débouche sur une orangeraie qui assure la transition vers la place des Vosges avec laquelle il communique. C'est un lieu idéal pour le repos et la méditation, surtout le matin, quand la foule des touristes (dont l'engouement est bien naturel) ne l'a pas encore envahi.

    L'Hôtel a souffert de l'air du temps depuis sa restauration. Il était devenu nécessaire de procéder à un ravalement et à une restauration des sculptures et des parties saillantes, endommagées par la pollution et l'écoulement des eaux de pluie.

    La société Kärcher, dont le produit phare "le karcher" est entré dans le vocabulaire des français au point que le premier d'entre eux en a fait un usage en 2007 qui est resté controversé, a vu dans la restauration de l'Hôtel l'occasion de soigner, voire de corriger, son image. Elle a conclu avec l'Etat un partenariat basé sur un "mécénat de compétence". L'Etat paye les travaux, mais Kärcher met à dispostion du matériel et de l'expertise. Par aileurs, la grande bâche de protection des travaux en façade a été utilisée comme support publicitaire, un support que Kärcher a utilisé à titre payant pour promouvoir sa marque et ses produits.

    Gérard Simonet

      

    Bibliographie sur l'hôtel de Sully : "Le Marais", Danielle Chadych, chez "Parigramme" et "Le Marais, guide historique et architectural", Alexandre Gady, chez "Le Passage"

     

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  • Tour jean sans peur 1861

    La tour de Jean Sans Peur, en 1861. Elle abritait alors le Musée Bricard de la serrure, déplacé depuis au 1 rue de la Perle (IIIe) avant de disparaître, sa collection  dispersée, il y a trois ans.

     

    La Tour de Jean Sans Peur

     

    Peut-être êtes-vous déjà passés devant cette tour, rue Etienne Marcel (IIe), sans la remarquer car elle est en retrait de la rue et pourtant elle mérite la visite! Ce donjon, datant du tout début du XVème siècle, est le dernier vestige de l'Hôtel de Bourgogne construit par Jean de Bourgogne qui mérite bien mal son surnom de Jean Sans Peur puisqu'il vivait dans la crainte permanente d'être assassiné. Il mourut d'ailleurs assassiné mais pas dans la Tour qu'il avait truffée de leurres pour tromper d'éventuels attaquants.

    Cette tour rectangulaire, seul specimen de l'architecture militaire féodale à Paris, possède un superbe escalier à vis terminé par un chène sculpté dans la pierre absolument unique et qui, à lui seul, mérite déjà la visite. Pour l'anecdote, elle possède également les plus vieilles latrines de Paris.

    Au cours de la visite, notre guide, Sylvain Solustri nous racontera l'histoire mouvementée de ce lieu et de cette époque: la guerre civile qui déchira la France aux XIVème et XVème siècles, les Armagnacs et les Bourguignons, le sauvetage de la Tour sous Henri III, les comédiens français et italiens. Nous terminerons par un petit tour du quartier, fortement transformé au XIXème siècle mais toujours riche en belles demeures anciennes.


    Rendez-vous le jeudi 11 février à 14h précises

    à la sortie du métro Etienne Marcel

    (il n'y a qu'une seule sortie)

     

    Le musée de la tour réclame 4 € par personne. Nous avons décidé dans ces conditions de réduire le montant de la participation aux frais, à 8 € par personne et 12 € pour un couple, ce qui donne un total de 12 € par personne et 20 € pour un couple.

    Merci de confirmer votre inscription auprès de Marie-Françoise Masféty-Klein par mail mfmk@free.fr ou par téléphone 01 42 72 61 41

    Vous pourrez vous entretenir, à cette occasion, avec le président et quelques membres du bureau de l'association.

      

  • Taxi parisien

     

    Le Préfet de Police de Paris a pris un arrêté en date du 30 décembre 2009, qui porte le nombre de taxis parisiens de 16.400 à 16.623.

    C'est donc une hausse de 1,36 % qui va, comme on dit, dans le bon sens, mais à dose homéopathique. Il n'est pas certain qu'on se rende compte de la différence. Rappelons que la population parisienne et les visiteurs aspirent à voir davantage de taxis dans la capitale, et citent toujours Londres et ses cabs en modèle.

    On connaît l'opposition des propriétaires de taxis liée à la préservation de la valeur marchande de la licence mais le dilemme est-il si difficile et coûteux à résoudre qu'on envisage, pour pallier un déficit de taxis, de lancer AUTOLIB, nouveau gouffre financier en puissance ?

       

  • St merri 14 curieux spaghetti

     Pierre au lard 3 coude galerie

    Le projet : coté pile, en haut, le bar-restaurant "Le Curieux Spaghetti", 14 rue Saint Merri ; côté face, en bas, l'ancienne galerie d'art Gana Beaubourg, 3 rue Pierre au lard. L'ensemble devait être relié pour occuper toute la parcelle qui longe la ruelle, et accueillir 500 personnes. (cliquez sur les photos pour aggrandir)

                                                                                                                                          

    Dans une lettre datée du 31 décembre 2009, le Préfet de Police de Paris répond à notre intervention écrite du 14 septembre qui dénonçait le projet. On sait que toutes les autorités concernées, Commissaire Centrale du IVe, Maire du IVe, élu de l'opposition municipale et Députée de la circonscription, nous ont apporté leur appui dans une intervention écrite auprès du Préfet.

    Le Préfet nous précise qu'il a reçu une demande, en juin 2009, de la part de Frédéric Hervé, gérant du COX, pour un transfert de licence IV vers l'ancienne galerie d'art du 3 rue Pierre au Lard. On sait que c'était son intention de relier ce bâtiment au bar "Le Curieux Spaghetti" du 14 rue Saint Merri, pour n'en faire qu'un. C'était le "stratagème" que nous avions dévoilé dans notre article du 25 mai 2009 sur le blog.

    Dans son rapport, la préfecture de police a relevé que ce bâtiment était situé, comme nous l'avions souligné, à proximité d'écoles. Il est indiqué, en outre, qu'il est à moins de 75 mètres de deux débits de boissons, déjà en infraction vis à vis de la réglementation en vigueur.

    Sur ces bases, le Préfet de Police a saisi le Procureur de la République, qui a notifié à M. Hervé le refus du Parquet du transfert de licence. Il lui est permis tout au plus de créer un restaurant, sous réserve de l'obtention d'une licence restaurant auprès des douanes. Un tel projet commercial est concevable, mais il ne peut être ni un débit de boissons, ni a fortiori une discothèque.

    Le Préfet rappelle également qu'il a été informé de la tentative de travaux sans autorisation entrepris par le COX et du procès verbal établi par la direction du permis de construire de la Mairie de Paris, à destination du Parquet. L'Architecte des Bâtiments de France a été également saisie de l'infraction.

    C'est à la vigilance des riverains et au soutien des acteurs de la vie publique que nous devons ce résultat. Nous devons rester attentifs : la gigantesque campagne rédactionnelle que les professionnels de la boisson et de la nuit ont développée ces dernières semaines montre l'étendue de leurs appétits. Il ne leur serait pas désagréable que les habitants s'en aillent pour laisser le champ libre à la transformation du Marais en parc d'attractions, où tout serait permis à l'image de l'île enchantée de Pinocchio, perspective à nos yeux infiniment plus préoccupante que le spectre de la "ville-musée" qu'ils brandissent, sans convaincre personne, comme un épouvantail dérisoire.

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