Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2010

  • Temple 77 façade

    Immeuble du 77 rue du Temple (IIIe). Inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques (cliquez dans la photo pour agrandir)

     

    C'est une belle maison dont la construction date du XVIIème siècle. Propriété du duc de Saint-Aignan, au XVIIIème, tout comme l'hôtel qui héberge aujourd'hui le musée d'art et d'histoire du judaïsme dont  il est contigu, il offre une belle façade Louis XIV avec d'immenses fenêtres au premier étage et un fronton en arc de cercle échancré, assez original.

    Ce fronton surmontait à l'origine une porte cochère qui est devenue la devanture d'un commerce de babioles. C'est un moindre mal : les ouvertures respectent à peu près l'architecture et on ne déplore ici ni caissons de volet roulants ni enseignes racoleuses.

    Un permis de construire vient d'être délivré pour le remplacement des menuiseries extérieures et la dépose d'une mezzanine, celle qui, probablement, sépare en deux le beau volume de l'étage noble. Il restera cette vision anachronique d'une construction ancienne chargée d'histoire, dont l'esthétique se satisfait mal des boutiques qu'elle abrite au rez-de-chaussée.

    La plaque située à gauche sur la façade rappelle que Jean-Baptiste Bouchotte (1754-1840), ministre de la guerre en 1794, y vécut quelques années auparavant. Il se distingua en 1792 en évitant la chute de Cambrai aux mains des autrichiens.

     

  • Turenne 60 hôtel équevilly grand veneur façade
    Façade de l'hôtel d'Ecquevilly, 60 rue de Turenne (IIIe)

                                                                                               

    Son histoire plonge ses racines dans le XVIIème siècle. Il a subi depuis bien des vicissitudes depuis l'année de sa construction en 1636 par le maître maçon Michel Villedo, à qui on doit le temple de la Visitation Ste Marie, rue St Antoine. Claude de Guénégaud en fait l'acquisition dix ans plus tard mais, trop proche du surintendant Fouquet dont on connaît les déboires, il est emprisonné à la Bastille et ne dut sa libération qu'à l'intervention de Turenne qui était son ami.

    Turenne 60 hôtel équevilly grand veneur portail
    Portail de l'hôtel. Vantaux sculptés, imposte avec mascaron, et heurtoirs en fonte. Sous le fronton, une plaque indique "Hôtel du Grand Veneur".

     

    L'hôtel change de mains plusieurs fois pour devenir en 1733 la propriété du marquis d'Ecquevilly, capitaine général des chasses, qui commande des décorations pour célébrer son activité favorite. C'est en témoignage de sa fonction qu'on trouve sur le portail un mascaron de hure de sanglier et des heurtoirs en têtes de chiens et, sous le porche, des bas-reliefs représentant des têtes de cerfs, des carquois et des flêches. Il prend dès lors le surnom d'hôtel "du Grand Veneur".

    La cour intérieure offre une vue magnifique sur le corps de logis dont la façade est dotée de somptueuses fenêtres rectangulaires avec garde-corps. La façade sur jardin (visible depuis la rue de Hesse) est pourvue d'un fronton et d'un beau balcon chantourné, filant sur deux fenêtres et soutenu par des consoles décorées de têtes de sangliers.

    Turenne 60 hôtel équevilly grand veneur cour int

    Turenne 60 hôtel équevilly grand veneur portique

     

    Dans la partie droite de la cour, une large porte encadrée de colonnes doriques donne accès à l'escalier d'honneur.

    Un couvent de franciscaines, "les dames de Ste Elisabeth", devient propriétaire de l'hôtel en 1823.  Peu sensibles au patrimoine exceptionnel qui les entoure, poussées par le besoin peut-être aussi, elles se séparent à la fin du siècle des magnifiques boiseries qui habillent les salles de l'hôtel.

    Enfin, en 1905 les Magasins Réunis en font l'acquisition et le soumettent à un traitement affligeant qui le dénature. Jusqu'en 1985 où une compagnie d'assurances l'achète, le rénove et en fait la vitrine de luxe de l'industriel Jacob Delafon.

    Il a changé de propriétaire à nouveau. Un groupe d'investisseurs l'a acquis récemment pour un prix autour de 28 millions d'€ et se propose de le réhabiliter en effectuant des travaux : ravalement des façades, réparation des toitures en ardoises, remplacement des planchers, pour changer sa destination en logements et commerces. S'agissant d'un immeuble classé, dans le périmètre du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais, on peut penser que les "règles de l'art" seront respectées.

    On rêve de vivre là, à deux pas de la place des Vosges. La surface habitable est de 3.300 m², avec  56 parkings. De quoi faire une cinquantaine de logements. Qui sera en mesure d'y accéder, dans un quartier où le prix du m² "ordinaire" flirte avec les 13.000 € ?

     

    Bibl. Danielle Chadych, "Le Marais" – Parigramme ; Alexandre Gady, "Le Marais" – Le Passage

     

    Post scriptum du 24 novembre :

    Gauthier Caron-Thibault, Adjoint au Maire du IIIe, nous adresse un complément d'information que nous publions avec plaisir :

    Suite à votre post du 19 novembre dernier intitulé  « L'hôtel d'Ecquevilly, dit "du Grand Veneur" (IIIe), réaffecté en logements et commerces », je me permets de vous faire savoir que nous avons été en relation avec le nouveau propriétaire des lieux depuis le début de son projet de réhabilitation.

    Alors que rien ne l’y oblige en secteur PSMV, celui-ci est particulièrement sensible à notre volonté de produire dans le diffus du logement social. Il est déjà engagé avec la Ville de Paris, dans le Marais, sur plusieurs chantiers, à céder une partie des immeubles au parc social une fois la livraison faite.

    Citons pour exemple l’immeuble au coin de la rue du Temple et de la rue Pastourelle au sein duquel le 1er étage (4 logements) sera vendu intégralement à la SGIM qui y pratiquera des logements de type PLS/SRU (environ 10.5 euros du m²) avec comme attributaire entre autres la Mairie du 3e.

    Fort honnêtement, il est également venu vers Pierre Aidenbaum et moi-même au début de son chantier sur l’Hôtel du Grand Veneur pour nous expliquer que, cette fois-ci, cette rétrocession ne serait pas possible, eu égard au coût très important de la réhabilitation (un bailleur social ne peut racheter au prix du marché). Cependant, nous l’avons orienté vers l’Agence Nationale de l’Amélioration de l’Habitat et avons trouvé avec lui un point d’équilibre sur le fait de livrer 300 m² de logements (dont il restera propriétaire) à des loyers aux alentours de 16 euros du m², le produit idéal pour des classes moyennes.

    Je me permets aussi de corriger quelques chiffres : l’hôtel du Grand Veneur comportera 2216 m² consacrés au logement (dont 814 m² récupérés !) et 212 m² au commercial (hors sous sol).

    Gauthier CARON-THIBAULT

    Conseiller de Paris, Adjoint au Maire du 3ème Arrondissement, chargé du Logement, des Affaires Sociales,

    des Personnes Agées et des Personnes Handicapées

    Vice-Président de la 6ème Commission du Conseil de Paris, chargée des Affaires Sociales et de la Santé

                

  • Musée fragonard  

    Ecorché, d'Honoré  Fragonard : le cavalier

     

    Prochaine visite guidée : le jeudi 9 décembre 

     
     Une visite insolite, un musée dans une école
     
     
    Nous vous emmenons cette fois -avec notre guide Sylvain Solustri- dans un lieu couvert et chauffé qui est l'un des sites les plus insolites de la proche banlieue : l'Ecole vétérinaire de Maisons-Alfort et le musée Fragonard.
     
    Créée en 1766, l'Ecole fut réorganisée par Napoléon Ier et propose une belle architecture avec parc, écuries, hémicycle et bâtiment d'honneur que nous visiterons. Nous verrons aussi le musée Fragonard, non pas celui des oeuvres du peintre mais celui de son cousin, Honoré Fragonard.
     
    C'est l'un des plus vieux musées de France présentant une importante et unique collection de pièces anatomiques et d'animaux monstrueux ainsi que les célèbres et fort anciens "Ecorchés de Fragonard" qui furent préparés entre 1766 et 1772 dans de dramatiques mises en scène courantes à l'époque. Le "Cavalier" ou "l'homme à la mandibule" sont de purs chefs d'oeuvre.
     
    Ne manquez pas cette exceptionnelle visite qui, compte tenu d'une entrée payante que nous prendrons en charge de 7 euros nous contraint à vous demander 20 euros par personne et 30 euros pour les couples.
     
    RV à 14h15, à la sortie du métro "école vétérinaire",
    côté école vétérinaire, par l'escalator

    Réservez vos places auprès de Marie-Françoise Masféty-Klein
    mfmk@free.fr ou  01 42 72 61 41
                                                                                                                                                       
  • Etats generaux nuit tribune

    Introduction des Etats Généraux depuis la tribune de la salle des fêtes de l'Hôtel de Ville

     

    Nous avons décidé de laisser la parole à deux adhérents de "Vivre le Marais !" dont nous publions les commentaires, et au réseau d'associations  "Vivre Paris !" – très présent dans le débat – qui publie un communiqué de presse.

     

    Marie-Anne Stoeber

    Membre du conseil d'administration et du bureau de "Vivre le Marais !" :

    Il y avait foule dans la salle des fêtes de l'Hôtel de Ville, les 12 et 13 novembre pour participer à ces Etats Généraux de la Nuit : 400 personnes pour la séance d'ouverture, 6 à 800 par la suite. Qui exactement ? Beaucoup de représentants d'associations de riverains, parmi lesquels le réseau « Vivre Paris !», des propriétaires et des présidents de syndicats d'établissements de nuit, des membres de conseils de quartiers, des élus d'arrondissements, probablement aussi des journalistes et beaucoup de représentants de la Préfecture de Police, y compris le Directeur de Cabinet du Préfet.

    Un géographe apparemment noctambule et en tous cas très disert nous a longuement présenté les différents aspects de la nuit dans une grande ville.           

    Mao Peninou, adjoint au maire de Paris, chargé en particulier du « bureau des temps », et organisateur de la manifestation, puis Bertrand Delanoë lui-même, sont venus en préambule nous dire leur désir que tout le monde s'entende bien, pour que l'on puisse à fois dormir, travailler, se déplacer, s'approvisionner et faire la fête dans Paris la nuit sans trop se gêner.

    Les vrais problèmes ont été abordés en atelier. Nous avons participé aux ateliers « les commerces de la nuit » et « tranquillité publique et médiation » qui nous concernaient plus spécialement. Anne Penneau, présidente de l'association des habitants de la Butte aux Cailles, et intervenante dans l'atelier « commerces de la nuit », a fait un exposé très argumenté sur l'ensemble des nuisances supportées par les riverains et  sur le peu de solutions actuellement dégagées.

    Après diverses interventions, en général de bon niveau, la conclusion a été qu'il y a un besoin de régulation de la nuit. (Eh oui!)

    Gérard Simonet faisait partie du panel de l'atelier « Tranquillité publique, médiation ». Il a apprécié qu'aient été évacuées les idées fantaisistes, du style « label quartier festif » ou " les bars doivent pouvoir ouvrir et faire de la musique toute la nuit " ; Il a suggéré qu'on implante des activités festives aussi dans la couronne de Paris, qui n'en a pas assez, que l'on n'aille pas au-delà de la norme "une licence IV de débit de boissons pour 400 habitants", qu'on arrête de concentrer les autorisations de nuit dans les secteurs où elles sont déjà nombreuses. Il s'est dit prêt à essayer la médiation entre riverains et commerçants. (Ce terme m'a semblé être un peu utilisé par les représentants de la Mairie comme une incantation magique, la chose devant permettre à tous de s'écouter, et de s'entendre…

    Espérons que cela fonctionne, malgré les expériences mitigées de certaines associations. Mais après tout "Vivre le Marais !" a bien réussi à signer une charte de bonne conduite avec le SNEG ! En tout cas M. Peninou, très réservé sur le « zoning » et très attaché à une politique de mixité sociale, se dit prêt à financer une commission de médiation dans chaque arrondissement.

    J'avoue que la force et la motivation m'ont manqué pour participer aux débats nocturnes, prévus pour s'étaler de 23h. À 2h. du matin… 

    Les rapports (dans notre cas, complètement à côté de ce qui avait été dit) et les conclusions de tout cela ont été données le samedi. M. Peninou a clôturé les Etats généraux en alignant un certain nombre d'actions à lancer par la mairie, et entre autres, en plus des commissions de médiations par quartier : études d'objectivation des nuisances, en particulier le bruit (insonorisation), campagne de com. sur le respect du voisinage, comités de suivi des ces états généraux qui rassembleront les diverses parties prenantes, limitation du travail de nuit, ouverture d'espaces festifs et culturels de nuit, là où cela ne gêne pas (Gaîté Lyrique, berges de la Seine) et  modification de la législation des amendes (actuellement 35€).

    Quelles conclusions tirer de tout cela ?  Mon impression est plutôt positive. Bien sûr, ce n 'est pas une grand messe comme cela qui va régler tous les problèmes. Mais au moins la Mairie fait un effort de communication, de réflexion et de mise en commun des questions et des points de vue, et prend le soin de réunir tout le monde. A  nous maintenant de rester vigilants, et de continuer à ne pas nous laisser bercer de bonnes paroles….

     

    Antoine Di Pasquale

    Membre du conseil d'administration et du bureau de "Vivre le Marais !" :

    J'ai assisté les 12 et 13 novembre ainsi que la nuit du 12 au 13 aux exposés et débats organisés par la Mairie de Paris sur "Les nuits à Paris".

    J'y étais en tant que membre du conseil d'administration de Vivre le Marais et surtout en tant que Parisien par choix, ayant vécu dans d'autres pays et grandes villes, amoureux de Paris le jour et profitant du vaste choix de Paris la nuit.

    Je ne m'attendais à rien ; j'y suis allé l'esprit ouvert à tout .

    J'ai apprécié l'organisation de l'évènement par Mao Peninou et je suis reparti effaré par  la naïveté de certains propos de responsables notamment d'un jeune élu au conseil de Paris, arrogant et sûr de lui, l'absence de vision, de capacité de leadership des responsables en charge de notre ville sur le sujet des "Nuits de Paris" bien sûr et la main mise du lobby des commerçants sur la vie des Parisiens.

    J'ai participé àdeux ateliers de travail l'un sur "Les commerces la nuit " et l'autre sur "tranquillité publique, médiation". Les débats furent intéressants mais le consensus impossible, chacun des camps ne voulant céder un iota  de sa position de départ.

    Le comble fut le lendemain lorsque les rapporteurs firent un debriefing des débats où les participants se demandèrent si les rapporteurs avaient assisté à la même réunion.

     J'étais aussi au débat de nuit animé par Frederic Taddei sur : "Quelles évolutions pour les nuits festives"

    Grosse déception car l'animateur s'est laissé entrainer sur les conflits entre commerçants et riverains et le sujet ne fut pas traité comme il l'aurait du l'être, tout du moins jusqu'à 1h30 du matin au moment où j'ai décidé de quitter l'hémicycle où se déroulait le débat.

    Il est clair pour moi que Paris la nuit ne se meurt pas, bien au contraire elle reste toujours la ville lumière. Prenons garde cependant qu'elle ne devienne la ville de la spéculation immobilière et de la beuverie et du bruit à outrance aux mains des mêmes spéculateurs.

     

    Communiqué de presse de '"Vivre Paris !" :

    RÉSEAU « VIVRE PARIS ! »

     Pour le droit de dormir la nuit

    et de circuler sans entrave sur l’espace public le jour

     www.vivre-paris.fr – 01 40 28 06 21 – 06 75 21 80 34 – contact@vivre-paris.fr

     

    COMMUNIQUÉ (15/11/10)

     

    Etats-généraux de la nuit : le bilan du réseau de riverains "Vivre Paris !"

     

    Le réseau "Vivre Paris !", qui réunit 18 associations d'habitants représentant 13 arrondissements de Paris, a participé activement aux Etats-généraux de la nuit et remercie la Ville de Paris pour l’organisation de cette manifestation, la richesse des thématiques abordées et le fait que des points de vue contradictoires ont pu s'exprimer.

     Pour le réseau, le premier grand enseignement de ces états-généraux est que le "Paris de la nuit" est loin de mourir : avec 1.000 établissements ouverts au-delà de 2 heures du matin (contre 60 seulement pour la petite couronne), les Parisiens n'ont pas à se plaindre d'un manque d'animation nocturne, et d'ailleurs 92 % d'entre eux se disent satisfaits de cette offre.

     A noter, inversement, le chiffre indiqué par le géographe Luc Gwiazdzinski, selon lequel, après minuit, 95 % des 2,2 millions de Parisiens dorment (ou essaient de dormir). Il est d’autant plus essentiel que la minorité de ceux qui font la fête respectent le droit au calme réclamé par la majorité. On peut regretter au passage que le poids économique de « la nuit qui dort » (avec notamment les 1.500 hôtels parisiens) n’ait pas été suffisamment souligné au cours de ces états-généraux de la nuit, de même que le coût économique, social et en termes de santé publique qui résulte de la privation de sommeil pour ceux qui vivent et travaillent le jour et souffrent des nuisances sonores pendant la nuit.

     Les membres de "Vivre Paris !" ont été soulagés d'entendre Mao Péninou, dans ses conclusions, rejeter fermement certaines propositions farfelues du lobby des établissements de nuit, comme la demande de "zonage" de Paris, avec identification de quartiers festifs où les riverains n'auraient plus le droit de se plaindre. Mao Péninou a réaffirmé au contraire l’objectif de mixité fonctionnelle de l’ensemble des quartiers, où la fête, le travail et le sommeil doivent pouvoir cohabiter harmonieusement. La Mairie de Paris n'a pas relayé non plus la demande d’un « diagnostic bruit » qui serait réalisé au moment de l'acquisition d'un appartement afin d’empêcher les habitants de faire des recours ultérieurs, ni celle d’une révision de la loi anti-bruit de 1992 et du décret de 2006, en faveur d’un plus grand laxisme.

     Les associations de riverains sont prêtes à participer activement aux commissions de médiation que la Ville veut créer dans chaque arrondissement. Elles se rangent cependant à l’avis de Renaud Vedel, sous-préfet et directeur-adjoint du cabinet du Préfet de police de Paris, selon lequel ces efforts de médiation ne sauraient en aucun cas remplacer ou freiner les procédures légales mises en œuvre par la police lorsque des riverains portent plainte. Les deux démarches doivent être menées en parallèle. Si la médiation aboutit avant l’issue de la procédure, celle-ci peut s’arrêter ; mais en attendant, la procédure doit suivre son cours, pour le cas où la médiation ne donnerait pas de résultat satisfaisant.

    Les associations d’habitants sont conscientes que de nombreux exploitants font tout leur possible pour limiter les nuisances sonores à la fois à l’intérieur et à l’extérieur des immeubles où leurs établissements se trouvent. Elles comptent s’appuyer sur ceux qui respectent les règles pour faire pression sur ceux qui ne les respectent pas : non seulement ces derniers exercent une concurrence déloyale vis-à-vis des premiers, mais ils contribuent à dégrader l’image de l’ensemble des établissements de nuit aux yeux des Parisiens. 

     Le réseau « Vivre Paris ! » restera vigilant pour s’assurer de la mise en œuvre concrète et de l’efficacité des mesures qui ont été annoncées par la Ville de Paris, telles que l’intervention de clowns ou de mimes pour inciter les fumeurs à faire moins de bruit sous les fenêtres.

                                                                             

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  • Haudriettes 3 miller's bar

    "Le Miller"s", bar américain, 3 rue des Haudriettes (IIIe). Une salle au rez-de-chaussée et 150 m² en sous-sol.

     

    C'est un des bailleurs sociaux de la Ville, la RIVP (régie immobilière de la ville de Paris) qui héberge ce bar au pied des immeubles de rapport que la Ville a acquis en 2001, au prix de 130 Millions de Francs. Il faut parler maintenant au passé car le bar, en cessation de paiement depuis de nombreux mois, vient de mettre la clé sous la porte.

    On ne le regrettera pas beaucoup car il n'apportait rien à la vie sociale du quartier. Rien que de l'agitation et du bruit certains soirs où se déroulaient des soirées à thèmes ou des karaokés bien arrosés qui rejetaient sur le trottoir une foule d'autant plus bruyante que la nuit avançait.

    La RIVP n'est certainement pas mécontente de l'issue car son locataire ne payait pas et elle ressentait de ce fait l'amertume de mal gérer l'argent public, c'est-à-dire le nôtre. Il convient de rappeler que les bailleurs sociaux reçoivent de la Mairie de Paris des subventions d'équilibre. A titre d'exemple, en 2008, la RIVP a reçu 47,2 Millions d'€. De quoi créer des devoirs envers les riverains-contribuables.

    On se rappelle qu'un groupe d'habitants, avant les vacances, s'était élevé contre une autre société de la Ville, la SEMAEST, qui n'avait rien trouvé de mieux, dans le cadre de sa mission de diversification des commerces du quartier, que de louer un ancien local de grossiste en maroquinerie rue des Gravilliers à un bar, "La Trinquette", qui a longtemps empoisonné les habitants de la rue, la nuit, avec le bruit de ses consommateurs attroupés sur la chaussée (il semble qu'il y ait eu des progrès depuis, grâce au suivi attentif de la police).

    Dans le cas qui nous intéresse aujourd'hui, la disparition du "Miller's" est a priori une bonne nouvelle. Dans une rue qui fait guère plus de cent mètres de long, de la fontaine néo-classique de Pierre-Louis Moreau-Desproux, décorée d'un bas-relief de Philippe Mignot, jusqu'au carrefour de la rue du Temple, on compte six débits de boissons dont deux de nuit, pour 400 habitants environ. La norme de la préfecture de police de Paris est "une licence IV pour (justement) 400 habitants". A l'échelle de cette rue, nous subissons six fois la norme !!! L'occasion se présente de passer à cinq !

    Cette occasion, nous souhaitons qu'elle soit saisie. Nous avons adressé le 3 novembre une lettre au Maire du IIIe, Pierre Aidenbaum, avec copie au Directeur de la RIVP, pour que la recherche d'un remplaçant s'oriente vers un commerce qui contribue à la qualité de vie de la rue. Le statut public du propriétaire lui commande de faire un choix citoyen qui respecte les attentes des habitants-contribuables. Nous avons la conviction que le Maire du IIIe, (dont il se trouve qu'il est Président de la RIVP), et la RIVP, y seront sensibles. Nous attendons leur réponse. Nous nous ferons un plaisir de la publier.

     

  •   En selle marcel devanture

    "En selle Marcel", 34 rue du Grenier St Lazare (IIIe) – tél. 01 44 54 06 46 – [Photo B. Urvoy ]

     

    Spécialiste, à l'origine, de la communication dans le monde de la finance, Bruno Urvoy a décidé récemment de prendre un virage sur les jantes en montant une affaire qui réconcilie la vente, la technique, le service et la passion, autour de la "petite reine", c'est-à-dire la bicyclette, mais pas n'importe laquelle, celle des années 50, 60 et 70, avec tout le chic de ses peintures, ses accessoires et ses pièces chromées.

    On admire sur le trottoir un étalage de "beaux vélos" qu'il se procure en chinant. Les peintures sont d'origne, ainsi que les chromes. Bruno Urvoy se contente de les nettoyer et de remplacer les pièces usées. Ses vélos semblent neufs mais affichent un style "vintage" qui fait craquer les nostalgiques de leur jeunesse ou de celle des parents.

    Grenier st lazare en selle marcel détail Grenier st lazare 34 en selle marcel magasin intérieur

     

     

     

     

     

    Alignement de beaux vélos sur le trottoir et Bruno Urvoy dans sa boutique

     

    L'achat d'un vélo d'époque n'est pas ruineux. Il faut compter 300/400 € environ. Jusqu'à 900 € pour un modèle d'exception.

    Il y a là aussi un atelier de réparations pour cycles actuels ou anciens. Tout le monde n'utiise pas Vélib'. Ceux qui sont propriétaires de leur deux-roues trouvent ici quelqu'un pour changer leurs patins de freins, "dévoiler" (*) une roue ou régler un dérailleur.

    Les accessoires sont sélectionnés dans une optique "idées cadeaux" pour les fans de la bicyclette. Un nécessaire "réparation de crevaison", par exemple, évoque davantage un bijou fantaisie que la boite classique de rustines, dissolution, rape et démonte-pneus.

    Merci à Bruno Urvoy de nous offrir une activité économique qui participe à la diversification que nous souhaitons, au moment où il y de vraies raisons de regretter la prolifération d'autres formes de commerces.

     

    (*) Dévoiler : régler la tension des rayons d'une roue de façon que son périmètre soit plan et qu'elle "tourne rond"

     

    Post scriptum du 2 mai 2011 : "En Selle Marcel" a changé d'adresse

                                                                                                                                

     

  • Fardier cugnot chapelle musée

    Le "fardier" de Cugnot, copie de la version originale du Conservatoire des Arts & Métiers

     

    Spectacle insolite ce samedi matin : un engin antédiluvien, crachant vapeur, sort de la rue Eugène Spüller pour s'engager dans la rue de Bretagne (IIIe) en direction de Réaumur. Devant lui service d'ordre et policiers en tenue lui frayent un chemin dans la foule des curieux. Il a l'air d'un dragon. Les machinistes qui ont déclenché sa marche s'agitent comme des apprentis-sorciers qui redoutent de ne pouvoir maîtriser les foucades de la bête.

    En hommage à la ville de Void-Vacon, dans la Meuse, qui a vu la naissance de Nicolas-Joseph Cugnot, cet exemplaire unique a été construit sous la direction de l'Ecole Nationale des Arts & Métiers Paristeck. Il reproduit à l'identique l'original de 1769 qui est exposé au musée des Arts & Métiers (IIIe).

    Cugnot l'a créé dans un but militaire : le transport de charges lourdes, dévolues jusqu'alors aux chevaux. La vitesse prévue était en ligne avec cet objectif : 3 à 4 km/heure. Pour avoir assisté au parcours de sa réplique samedi dernier, on peut confirmer que cette performance est à peu près atteinte mais au prix de hoquets qui donnent le sentiment, à tout instant, que l'engin va rendre l'âme.

    Quelques données techniques :

    Fardier cugnot détail 

    Réservoir, moteur et transmission (cliquez dans l'image pour l'agrandir. Dans sa taille maximum, la chaîne est visible derrière la partie inférieure de la tige du piston)

     

    La "marmite" qui est installée à l'avant en porte-à-faux comporte un foyer (le combustible est le bois) et une réserve d'eau de 250 litres portée à ébullition. La vapeur produite ne dépasse pas 1,5 kg/cm². La machine comporte deux cylindres (30 cm de diamètre environ) alimentés alternativement en vapeur par un robinet à deux voies. Le mouvement alternatif et linéaire des pistons est transformé en mouvement circulaire de la roue avant motrice et directrice (on a sous les yeux l'ancêtre de la traction avant) par une cinématique peu orthodoxe. Pas de bielle, pas de villebrequin, pas d'excentrique ici, mais une roue à rochet avec cliquet réversible qui autorise la marche avant-arrière. La liaison (flexible) entre la tige du piston et le secteur porte-cliquet est assurée par une grosse chaîne métallique.

    Explications pour ceux qui ont une âme d'ingénieur

    Cet atelage à peine digne d'un matériel de levage donne au véhicule une progression par à-coups que son inertie ne réussit pas à corriger.

    Le fardier de Cugnot version 2010 restera exposé toute la semaine du 25 au 31 octobre avec des démonstrations statiques.  Ceux qui n'ont pas eu la chance de le voir progresser dans les rues de Paris peuvent se faire une idée de l'évènement en cliquant dans la vidéo ci-dessous :

    Vidéo essais de fonctionnement à Void Vacon (Meuse)

    Intéressé par l'association : Cliquez ICI

     

  • Verrerie 50-52
     

    50-52 rue de la Verrerie (IVe), magasins KINJI et Megasun (IVe)

     

    Le commerce de droite est appelé à disparaître. A sa place, c'est "l'espace IGN (institut géographique national)" qui va le remplacer. KINJI "From Séoul" est un commerce de vêtements. Il conserve sa boutique. Mégasun était un institut de bronzage "Sun & Beauty" dont le rideau métallique est tiré depuis un certain temps. Un graffiti sournois ou vengeur sur la tôle ondulée prévient : "Il faut payer ses impôts et ses charges".

    La boutique IGN s'installe donc dans le Marais. Spécialisée dans la vente de cartes "randonnées" et "découverte", de guides randonnées et de GPS (global positionning systems), elle apportera au quartier un goût "nature" qui nous changera des sempiternelles boutiques de prêt à porter ou des débits de boissons en tout genre.

    Elle semble devoir occuper le rez-de-chaussée mais aussi le premier étage. C'est au minimum ce qu'il lui faut pour disposer d'un espace comparable à celui qu'elle occupe à ce jour rue La Boétie dans le VIIIe.

      La boétie 107 espace IGN

    L"espace IGN, 107 rue La Boétie (VIIIe)

     

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  • Rosiers 4 hammam st paul

    L'ancien "Hammam St Paul", 4 rue des Rosiers (IVe)

                                                                                                                                                     

    Le bâtiment date du milieu du XIXe siècle. Il a hébergé à ses débuts la "société des Israélites polonais de la loi Rabbinique" (Alexandre Gady). Les deux premiers étages ont belle allure. Le deuxième étage en particulier est assez richement décoré pour mettre en relief les fenêtres et offre à la vue des écussons surmontés de têtes d'animaux (qui nous dira de quelles espèces il s'agit : ours, lion ?) qui vantent les équipements de l'établissement : "sauna" et "piscine".

    Le dernier étage, en revanche, semble dû à un ajout ultérieur mais il est vraisemblable qu'il n'en soit rien et qu'il ait été simplement construit "à l'économie" à l'origine, pour abriter des fonctions subalternes.

    Il va être démoli. A sa place, deux étages neufs vont être érigés en surélévation sur l'immeuble. Le deuxième étage de bureaux sera converti en habitation et les deux étages nouveaux seront eux aussi réservés à l'habitation, avec création d'un ascenseur et d'une terrasse sur toit, accessible côté cour. On peut penser que les Bâtiments de France seront attentifs à cette modification, qui se doit de respecter le style de la construction d'origine et les obligations du plan de sauvegarde du Marais (PSMV).

     Il n'y a aucune raison de regretter une telle surélévation. D'autres encore sont posssibles, dans des configurations comparables. Mais nous n'irons pas jusqu'à déclarer avec la Maire du IVe, à propos du PLU (plan local d'urbanisme) de Paris, que "tous les bâtiments devraient être surélevés" (voir article du 17 décembre 2009). Il est plus que probable, du reste, que sa formulation ait largement dépassé sa pensée et ses convictions. Mais ce commentaire n'engage que nous.

     

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  • Gaspillage-2

    Au moment où nous recevons notre taxe d'habitation, en forte hausse une fois de plus par rapport à l'année précédente, déficit de la Ville oblige, nous prenons connaissance d'un article sur le blog "Nuits Capitales". Il nous apprend que le collectif "Nuit Vive" qui s'est créé à l'initiative des professionnels de la nuit, a reçu 70.000 € de subvention de la Mairie de Paris, plus 18.000 € de la Région Île de France pour "donner aux parisiens l'envie de sortir" et organiser cinq nuits festives consécutives du 17 au 21 novembre.

    De son côté, Mao Péninou, organisateur des "états généraux de la nuit" a obtenu de la Ville un budget de 30.000 € pour mener à bien une démarche dont l'intérêt reste à prouver.

    Le total atteint la somme de 118.000 €, prélevés sur les contribuables parisiens. On est tenté de se dire que pour inciter les gens à sortir, sachant que les sorties coûtent cher, et qu'ils n'en ont pas forcément envie, il aurait mieux valu leur laisser cet argent pour qu'ils le dépensent à leur gré !

    Il est choquant de constater qu'avant même que soient tirées les conclusions des "états généraux", des mesures comme celles-ci, qui font appel à la bourse des parisiens, et peuvent une fois encore contribuer à perturber leurs nuits, soient déjà mises en oeuvre, alors qu'on est censé se réunir pour en parler.

    Il y a dans les subventions de la Ville (1 Milliard d'€ environ par an) (*) des aides institutionnelles dont la pertinence ne souffre pas la critique. Il y a des interventions qui sont parfaitement légitimes pour des motifs de nature sociale. Mais quand on nous impose des ponctions au profit de professionnels qui tirent leurs revenus de l'alcool sous toutes ses formes, nous disons à Bertrand Delanoë : "Monsieur le Maire, nous vous avons élu, puis réélu brillamment, acceptez vous que nous soyons bernés ?".

    "Ces gens là vous trompent aussi. Paris ne meurt pas, Paris première destination mondiale n'a jamais été aussi visité. Les touristes ont atteint un nombre record cet été. Les bars, les restaurants, les théâtres, les rues sont bondés chaque soir au point que la tranquillité des riverains, vous le savez, pose un problème croissant". Ceux dont les affaires marchent mal doivent s'en prendre à eux-mêmes et décider de mesures qui s'imposent. Le contribuable parisien n'a aucune raison de leur servir de béquille, a fortiori s'ils pourrissent leurs nuits.

    S'ils les respectent, en revanche, "la nuit qui dort" et "la nuit qui s'amuse" vivront en bonne entente.

    Nous sommes pour beaucoup d'entre nous passés par l'industrie. La "com" et la manipulation, nous les avons vécues. S'il y a des gens à la Mairie de Paris ou ailleurs qui veulent nous faire prendre des vessies pour des lanternes, nous leur disons tout de suite qu'ils perdent teur temps. Les "états généraux de la nuit" ne seront utiles que si ceux, comme nous, qui en sont les invités de la onzième heure, sont traités autrement que des figurants appelés à servir d'alibi à la concertation.

     

    (*)  voir année 2004 "Ville de Paris", car c'est la seule année où le total est donné. Il est peu vraisemblable  qu'il ait baissé entre temps

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