Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2010

  • Pierre au lard galerie

    L'ancienne galerie d'art, 3 rue Pierre au Lard (IVe)

                                                                                                                                           

    On croyait la polémique close après la décision du Préfet de Police, confirmée par le Procureur de la République (notre article du 7 janvier 2010) d'interdire la translation de licence IV du bar-restaurant "Curieux Spaghetti", 14 rue St Merri, vers le 3 rue Pierre au Lard, sur le fondement de la proximité d'écoles maternelle et primaire. Cette décision rejoignait le bon sens. Il est clair, tous les responsables politiques l'ont souligné, que la configuration des lieux ne permet pas d'abriter, sans nuisances majeures pour les riverains, une activité nocturne qui vise à accueillir jusqu'à 800 personnes, comme on le susurre actuellement.

    Au cours d'une réception privée le 29 juillet, les dirigeants du COX ont annoncé l'acquisition d'une licence IV dormante, au profit de l'établissement de la rue Pierre au Lard. Ils affirment qu'ils commenceront à servir de l'alcool à partir du mois de septembre.

    C'est à l'évidence un affront à l'autorité et une nouvelle provocation en direction des riverains. En parallèle, un nouveau dossier d'urbanisme a été déposé auprès  de la Mairie de Paris, qui fait état maintenant d'une "salle pour des expositions". Le dossier, à notre connaissance, n'a pas été approuvé à l'heure qu'il est. Il apparaît cependant que son libellé, qui inclut notamment des dispositions sur la sécurité et les déplacements, révèle l'insistance des promoteurs à vouloir créer une boite de nuit géante, reliant la galerie d'art au restaurant.

    Nous demanderons à nouveau que les lois de la République soient respectées. Ces gens qui jouent les imprécateurs à notre adresse devront finir par comprendre que nous cesserons de parler d'eux le jour où ils se résoudront à se comporter en citoyens responsables.

                                                                                                                                                              


  • Cox l'independant du 4e (2)
    Bar "Le COX", 15 rue des Archives (IVe) et ses attroupements journaliers

                                                                                                                  

    Une pétition a été signée en juillet par les habitants du 11 square Ste Croix de la Bretonnerie et par l'établissement "Starbucks Coffee", au 13 de la rue, pour dénoncer le comportement des consommateurs qui utilisent  le renfoncement du square Ste Croix, ruelle qui relie par un coude la  rue des Archives à la rue Ste Croix, pour uriner sur la voie publique.

    Le "COX" distribue chaque soir plus de pintes de bière que ses toilettes ne peuvent en évacuer. Résultat : en dépit de la miction bons offices de l'agent de sécurité appointé par le bar, trop de consommateurs s'inspirent de la pensée de Descartes : "j'épanche donc je suis". Et de choisir un coin discret qui se trouve être le portail d'entrée du 11 square Ste Croix et la porte de sortie du "Starbucks", que son gérant préfère condamner pour préserver l'image (en l'occurrence l'odeur) de son commerce.

    Une habitante du square nous confie : "Ce soir-là, rentrant à 01h30 avec des amis, nous avons été obligés de marcher sur un sol inondé d'urine. Le square était une vraie infection. Une demi-douzaine de personnes s'y soulageaient en toute impunité, certains avaient encore leur verre à la main". (NDLR : on admirera au passage la dextérité dont ces "certains" savent faire preuve dans l'urgence).

    La pétition en rend explicitement le "COX" responsable. Ses auteurs l'ont fait suivre à la Maire du IVe, Dominique Bertinotti, et à la Commissaire Centrale Johanna Primevert, dans l'espoir qu'elles règlent le problème. Nous ne pouvions pas faire moins que de lui faire écho, mais nous doutons fort que des solutions existent si on se borne à agir sur les effets. On imagine mal des inspecteurs de police en faction chaque soir pour verbaliser les contrevenants. On imagine encore moins de calculer le nombre de "sanisettes" qu'il faudrait installer dans la ruelle pour gérer la file d'attente des malheureux dans le besoin.

    C'est évidemment sur la cause qu'il faut agir. Tant qu'on acceptera qu'un établissement fonctionne en surcapacité, en utilisant illicitement la rue à son profit, on s'expose au minimum à des incohérences. Et à des excès de ce type.

    Nous porterons ce dossier en septembre devant le comité de gestion de la charte de la rue des Archives.

                                                                                                                                                              

  • Lotus de jade flyerFlyers delarue

    Ce "Flyer" (photo du haut) a été déposé par milliers pendant des mois sur les voitures du Marais. Ces supports publicitaires finissent invariablement sur la chaussée ou le trottoir, puis dans le caniveau (photo du bas), sans considération de la part du commanditaire pour le travail des agents de la Propreté de Paris.

                      

    En dépit de son aspect vaguement racoleur, l'activité de cet établissement, "Le Lotus de Jade", 239 rue St  Martin (IIIe) n'a rien d'interlope. Ceux qui l'ont essayé le décrivent comme un centre qui pratique avec compétence la technique séculaire du massage à des fins de remise en forme et d'apport de bien-être.

    Nous leur avons adressé un premier courrier au cours du printemps pour leur dire courtoisement que leur activité serait tout aussi estimable s'ils se dispensaient de transformer les voitures du quartier en hommes-sandwich et la chaussée en dépotoir. Sans résultats.

    Nous avons renouvelé la démarche quelques semaines plus tard en informant le Commissaire Central du IIIe, qui a dressé procès-verbal. Le gérant a réagi cette fois par un long commentaire sur notre messagerie vocale.

    Nous mettons volontiers sur le compte de la déconvenue son manque de modération. Les critiques à notre égard sont tellement mal motivées qu'il ne nous parait pas nécessaire d'y répondre. En revanche, il avance des motifs pour justifier son comportement, qui nous imposent de réagir.

    Premier argument : "nous payons des charges". C'est le cas de toutes les entreprises et de tous les commerces du quartier. A notre connaissance, il est le seul à pratiquer cette technique de communication que nous condamnons. Les autres "flyers", qu'on trouve "par centaines et en tas dans certains endroits du Marais", nous dit-il, sont le fait généralement d'organisateurs de spectacles qui se déroulent en différents points de Paris. Ils ne bénéficient aucunement de notre complaisance et nous serions heureux que Mairie de Paris et Préfecture de Police y mettent un terme.

    Autre thématique : "Il est indispensable d'avoir des commerces". Personne n'a jamais dit le contraire. On en a du reste beaucoup et c'est parfait. Imaginons un instant qu'ils pratiquent tous la technique des "flyers". C'est par tombereaux entiers qu'il faudrait éliminer les déchets chaque jour ! Cette déclaration a aussi son corollaire : il est indispensable d'avoir des habitants. L'accumulation de nuisances les fait fuir. L'harmonie, basée sur le respect des lois et règlements, est la base de l'équilibre.

    Nous avons gardé le pompon pour la fin : "Si on arrête de salir, les agents chargés de la propreté seront au chômage". 

    Ben, voyons !

     

    [photo : lindependantdu4e]

     

     


  • Arbalétriers rive 56-58 vieille du Temple

    Passage des Arbalétriers, 36 rue des Francs-Bourgeois (IIIe). Certains y situent l'assassinat en 1407 du Duc d'Orléans, amant de la reine Isabeau de Bavière, par les sbires du Duc de Bourgogne. L'évènement eut lieu plus vraisemblablement dans la rue Vieille du Temple, toute proche, mais le caractère médiéval de cette ruelle pavée donne envie de croire à cette variante historique. Elle est somme toute plausible car la voie conduisait directement de l'hôtel Barbette, où séjournait la reine, à l'hôtel Saint Paul où se rendait le Duc.

                                                                                                                                                          

    Ce passage est privé. Des documents de la Mairie de Paris en attribuent la propriété au 56-58 rue Vieille du Temple (IIIe). Des milliers de visiteurs s'y arrêtent chaque jour. Les guides s'en donnent à coeur joie. Il y a tout ici pour susciter l'appétit : crime, violence, sexe et pouvoir, sur fond de moyen âge dont le cadre se déploie sous nos yeux.

    Pensez : le roi Charles VI est dément, sa femme la reine le trompe, entre autre avec son jeune frère, cousin au demeurant de son rival et meurtrier, le Duc de Bourgogne. Un pas de plus dans l'audace ou la fiction : Jeanne d'Arc aurait été de sang royal, fille naturelle des amours illicites d'Isabelle de Bavière et de Louis d'Orléans ….

    Ce site est riche en anecdotes qui ont fait l'histoire de France. Anomalie et anachronisme choquants et honteux, cependant : ce mur, qui constitue la rive ouest, et qui soutient des constructions en encorbellement, n'est pas entretenu et se trouve enlaidi de façon indigne, par des graffiti hideux qui en dénaturent le caractère historique.

    La rive qui lui fait face, mur pignon du 34 rue des Francs-Bourgeois, a été nettoyée et ravalée il y a trois ans. Elle offre une façade absolument impeccable.


    Arbalétriers rénové 

    On va faire appel une fois de plus à la Mairie de Paris, comme pour les coffres des bouquinistes des berges de la Seine. Comment peut-on tolérer un pareil déséquilibre de traitement entre deux façades d'une même rue, fût-elle privée, en plein centre historique de Paris, en secteur sauvegardé ? Il y a d'autres exemples similaires dans le Marais, mais ils rentrent dans l'ordre progressivement : le passage Ste Avoye, 8 rue Rambuteau (IIIe) dont les travaux de réhabilitation ont commencé et l'impasse de l'hôtel d'Argenson (IVe)(vers le 24 rue Vieille du Temple) nettoyée elle aussi récemment.

    Il suffirait pourtant d'une décision des copropriétaires du 56-58 rue Vielle du Temple. C'est  le sens du titre de cet article.

                                                                                                                                    

     

  • Bouquinistes tags linéaire

    Bouquinistes quai de l'Hôtel de Ville
nettoyés juil 10

                                    

    François Dagnaud est Adjoint au Maire de Paris Bertrand Delanoë, chargé de la propreté. Dans un article publié le 30 novembre 2009, nous le mettions au défi de régler plusieurs dossiers qui affectent le cadre de vie des habitants, singulièrement dans le IVe : la profusion des "flyers" qui encombrent la chaussée et les caniveaux, l'état des coffres des bouquinistes des bords de Seine et les épaves de vélos qui ont envahi Paris, tous arrondissements confondus.

    Dès le 4 décembre, M. Dagnaud nous répondait point par point, en commençant par les bouquinistes. Il annonçait que le contrat de dégraffitage de la Ville serait étendu en 2010 à l'entretien de leurs coffres. La photo ci-dessus "AVANT- APRES" a été prise rive droite, quai de l'Hôtel de Ville, entre la rue de Lobau et la rue du Pont Louis-Philippe. Sur ce parcours, tous les coffres ont été traités. Le résultat est saisissant. On croit revivre ! Il faut poursuivre sans oublier d'assurer la maintenance des coffres nettoyés.

    Fruit d'une action conjointe avec la préfecture de police, les épaves de vélos ont disparu.

    A propos des flyers, nous ne constatons pas encore de réels progrès mais nous restons confiants car nous savons que le problème n'est pas simple. Nous continuons à penser que l'implication des commerçants et des habitants, pour faire obstacle à leur distribution, serait d'un effet beaucoup plus garanti que toutes les élucubrations juridiques derrière lesquelles les responsables de la propreté se retranchent.

    On a eu en prime, dans le IVe, sur l'espace Beaubourg, une bonne surprise : la Fontaine Stravinski a été remise en eau vive et les animations fonctionnent. Le mur qui la borde à  l'ouest dont nous avions dénoncé l'état (à gauche) a retrouvé sa candeur originelle (à droite).

    Fontaine stravinski fev 10

    Fontaine stravinski juil 10     






    Fontaine Stravinski février 2010                           et Juillet 2010   

    Fontaine stravinski mur tagué


    Fontaine stravinski mur tagué nettoyé (3)

                         

                                                                     

    Nous tenons a associer à nos remerciements toute l'équipe "propreté de Paris" de la subdivision "centre de Paris" et leur directeur Patrick Nieps, que nous saluons.        

                                                                         

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    Post-scriptum : nous publions ci-dessous la réponse de M. Dagnaud :

    "Je suis d’abord très heureux que les
    efforts collectifs déployés à travers la mise en œuvre d’interventions
    nouvelles se traduisent par des résultats visibles, j’espère qu’il y en aura d’autres,
    mais c’est déjà  une façon de crédibiliser notre démarche. J’associe bien volontiers
    votre association, qui joue son rôle d’interpellation, d’alerte et de vigie
    citoyenne sur l’évolution de l’espace public, avec exigence, fair-play et honnêteté
    intellectuelle. Sachez que j’apprécie. Et puis un grand merci à vous de faire écho
    à ce que nous faisons. A suivre et à confirmer. Pour les flyers, on est au
    travail, j’espère pouvoir faire des propositions à la rentrée, mais nous nous
    heurtons à un vide juridique que nous ne pouvons pas combler à nous seuls.
    Bien cordialement."

    François Dagnaud

                                                                                                    





  •  Vieille du temple amelot de bisseuil cour intérieure


    Hôtel Amelot de Bisseuil, dit "des Ambassadeurs de Hollande", 47 rue Vieille du Temple (IVe). Façades intérieures ouest et sud. Balcon à balustres, porte à colonnes ioniques et mini fronton.

                                                                                                                                            

    Nous lui avons consacré un article en décembre 2008 à l'occasion du départ du magasin Oliviers & Co, installé depuis au 34 de la rue des Francs-Bourgeois (IIIe), dans les murs de "l'hôtel Poussepin".

    Nous indiquions alors que l'hôtel était "prêt à reprendre du service". C'est l'un des derniers "monstres sacrés" du Marais, en mal d'affectation. Monument historique du XVIIème siècle, qu'on doit à l'architecte Pierre Cottard, il est plutôt compact mais son architecture et sa décoration intérieure et extérieure en font un site parmi les plus prestigieux du Marais.

    Il présente une façade sur la rue Vieille du Temple avec un portail surmonté d'un arc en plein cintre qui entoure un bas-relief représentant deux "renommées".

    Vieille du temple amelot de bisseuil fronton

    Tout en regrettant la noirceur des murs et du fronton, il faut s'arrêter devant ce bas-relief qu'on doit à Thomas Regnaudin. Il représente en effet deux divinités ailées, qui ne sont pas des anges mais l'avatar des "déesses aux cent yeux et aux cent bouches", filles de Gaia, qui dans la mythologie grecque inspiraient la terreur pour leur capacité à percer et à divulguer les secrets. A partir du moyen-âge, ayant perdu leurs attributs opérationnels chez les latins, il ne leur resta que les ailes mais on les voit, comme ici, armées de "divines trompettes", les fameuses trompettes de la renommée.

      

    Côté cour, le fronton est décoré de la même manière par une sculpture représentant les fondateurs de Rome, Romulus et Rémus en compagnie de leur louve nourricière. Il y a tant de merveilles sur le portail et autour des deux cours intérieures que nous devrons leur consacrer un jour une conférence ou une visite guidée.

    A titre d'exemple, la photo du haut concerne la seconde cour, dont les murs ouest et nord
    sont ornés de huit statues. On en voit deux ici seulement, dans leurs
    niches. Elles représentent les "vertus" (force, vérité, prudence,
    justice, vigilance, sagesse) ainsi que l'aurore et le crépuscule.

    L'hôtel offre une deuxième façade sur la rue des Guillemites. Cette portion a déjà bénéficié d'une rénovation, sous le contrôle de l'Architecte en Chef des Monuments Historiques, Jean-François Lagneau.

                                                                                                                                                  

    Vieille du temple amelot de bisseuil
guillemites
(2)

    Vieille du temple amelot de bisseuil vue
générale

     

    A gauche, façade rue des Guillemites, à droite façade rue Vieille du Temple

                                                                                                                                

    L'hôtel fut la demeure de Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais de 1776 à 1790. Il y écrivit son grand succès, le Mariage de Figaro, que Louis XVI, très prude, commença par bouder avant de l'autoriser du bout des lèvres. On n'est pas certain, en revanche, que des diplomates hollandais l'habitèrent. Son surnom pourrait n'être que le fruit d'une anecdote.

    Les intérieurs sont remarquables avec des pièces comme la galerie de Psyché, la chambre "à l'italienne" et le salon de Flore qui sont intacts ou bien restaurés.

    La SCI Amelot de Bisseuil, propriétaire de l'hôtel, est sur le point d'en conclure la vente. Plusieurs acheteurs sont en lice, avec des projets qui tous promettent la sauvegarde de ce patrimoine exceptionnel. Mais il faudra sans doute le rendre "exploitable". C'est là que les difficultés peuvent apparaitre, comme on l'a vu pour l'hôtel Lambert, dans l'Ïle Saint louis. Nous verrons s'il est possible sur ce dossier de faire l'économie d'une polémique.

                                                                                                  

    Bibli. : Danielle Chadych, Le Marais ; Alexandre Gady, Le Marais

                                                         

    Pour une visite à l'intérieur de l'hôtel avec l'agence immobilière (de collection) chargée de la vente Cliquez ICI. Pour une présentation en anglais du bien en vente Cliquez Là.

                                                                                                                                                       

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  • Vieille du temple 105 pizzeria et forgonentte (2)  Sévigné contre terrasse bis 14 05 10

    Gymnase michel le comte squatters (2)Arts & métiers brasserie terrasse

    (1)  Façon "side-car". Cette pizzéria de la rue Vieille du Temple (IIIe) a placé une fourgonnette devant sa porte. Elle est équipée d'une table avec six chaises. Reliée électriquement pas un câble à la boutique, elle constitue une extension de fait de la salle du restaurant dont le loyer, les charges et les impôts locaux sont à coup sûr les plus bas de Paris.

    (2)  Façon "saute-ruisseau". Ce restaurant, à l'angle des rues Payenne et Parc-Royal, saute le pas de l'autre côté de la rue, sans autre forme de procès, et y installe une terrasse d'appoint chaque fois que le temps s'y prête.

    (3)  Façon "Sam'Suffit". Squatters à ciel ouvert sous les arcades du gymnase Michel le Comte. Ils ont maintenant leur petit studio avec mobilier de récupération et il n'est pas rare qu'ils tiennent salon à quatre ou cinq autour d'une bouteille de rouge. On a envie de pardonner leur sans-gène et de les aider mais les conditions sanitaires de leur installation ont dépassé la limite du tolérable.

    (4)  Façon "J'en remets une couche". Terrasse "Plus" au carrefour des Arts & Métiers. Au-delà de la terrasse proprement dite, fermée, l'exploitant s'est octroyé une rangée supplémentaire de chaises et de tables. Par vagues successives, pour peu que les affaires aillent bien cet été, il finira par occuper toute l'esplanade.

    Viielle du temple 95 ami 6  
    Archives 51 la terrasse tentaculaire

                                                                                   

    (5) Façon "la finta giardiniera" (*), une citroën AMI 6 de collection, qui reprend du service en faisant office d'extension du magasin de fleurs 95 rue Vieille du Temple.

    (6) Façon "à la hussarde", la terrasse tentaculaire de la "Terrasse des Archives", qui n'en finit plus d'ajouter des rangées de chaises et de tables. Sus, il reste encore quelques mètres carrés de trottoir à conquérir. Banzaï !

                                                                                                   

    (*) La Finta Giardiniera (la fausse jardinière) est un opéra de jeunesse de Mozart (écrit à 18 ans) et un des 12 opéras qu'il a composés. Tous n'ont pas eu la renommée de "Don Giovanni", des "Noces" ou de "la Flute".

                          

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  • Gravilliers 5

    3 rue des Gravilliers (IIIe), la rue ces jours-ci est interdite à la circulation, il est permis de se promener sur la chaussée et de regarder les nuages sans courir trop de risques.

                                                                                                                                                          

    C'est ainsi que mes amis et moi avons découvert cet immeuble. Nous étions déjà passé mille fois devant mais sans lever la tête, là-haut, très haut.  On ne voyait que les devantures indigentes, parfois grotesques, des grossistes-importateurs en maroquinerie qui n'ont toujours pas réalisé qu'ils ont des devoirs  envers le secteur sauvegardé du Marais.

    L'immeuble date de 1898. Nous sommes dans la période post haussmannienne qui voit fleurir un "art nouveau" qui ose des ornements chargés : fleurs, feuilles (d'acanthe), coquillages, sur les étages supérieurs, et des lignes verticales en façades. Il faut vraiment se dévisser la tête ici mais on remarque au 6ème étage un beau balcon en ferronnerie qui file devant des lucarnes ; quatre colonnes lisses avec chapiteau et des consoles représentant des têtes de lions au 5ème ; des fenêtres richement décorées, encadrées de consoles massives au 4ème.

    Des deux côtés de la façade, un ensemble de lignes verticales dessine des loggias sur deux niveaux, qui encadrent des fenêtres plus sobres.

                                                                                                                                                        

    Gravilliers vertus passage surélevé
    Carrefour Gravilliers-Vertus

                                                                                                                                                 

    On doit l'absence totale de circulation à des travaux de surélévation de la voie au niveau de la rue des Vertus. Des panneaux font état de la création d'un ralentisseur. On apprécie toujours l'installation de ralentisseurs car ils forcent des chauffards à agir en hommes civilisés. Pourquoi avoir choisi ce point ? Il y a bien une école mais elle se trouve assez loin dans le renfoncement de la rue des Vertus. La mairie aurait pu en parler au conseil de quartier compétent. Enfin, dans l'absolu, c'est une bonne chose.

    A la réflexion, on se rappelle qu'à la veille des élections municipales de 2008, l'APUR (atelier parisien d'urbanisme) avait proposé la fermeture de cette rue à la circulation (sauf riverains etc …). Le Maire Pierre Aidenbaum n'avait pas osé, pas voulu, les écouter et écouter la vox populi. On a là une démonstration en vraie grandeur que cette disposition ne crée pas de cataclysme.                 

                                                                                                                                                             

    Gravilliers grummes

    Gravilliers 11 fev 10

    Tout près, au 7 et au 11, le chantier de l'hôtel "Jules & Jim" suit son bonhomme de chemin.

                                                                                                                                                    

    La présence de ce stock de grumes venues directement du Congo nous a posé une devinette : à quoi seront-elles utilisées ? Une hypothèse : servir de vraies fausses poutres au bâtiment étroit qui va remplacer l'immeuble "POCHAT". Il serait bien que "Jules & Jim" nous éclaire !

          




  • Francs bougeois 39 sté des cendres hall
cheminée


    Le hall principal et la cheminée monumentale, 39 rue des Francs-Bourgeois (IVe)

                                                                                                                

    Dans un article daté du 14 avril 2009 sur ce blog, nous annoncions le départ de la Société des Cendres de son siège historique du 39 rue des Francs-Bourgeois. On en sait un peu plus aujourd'hui des intentions des propriétaires, la holding SOFIMAR (Société Financière du Marais), actionnaire majoritaire de la Société des Cendres.

    Une déclaration préalable de travaux a été déposée auprès de la direction de l'urbanisme de la Mairie de Paris pour le "réaménagement d'un bâtiment de deux étages à usage d'atelier, avec réouverture d'une cour et modification partielle des façades sur cour et sur rue …."

    Cette information liminaire prend forme quand on visite les lieux, ce que nous venons de faire. On découvre d'abord une cour encombrée de verrières. Les travaux prévoient de lui rendre ses proportions originelles, dans la ligne du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais.

    On débouche ensuite dans le hall sous ferme métallique, qui constituait l'atelier principal de la fonderie. Car c'est bien d'une fonderie qu'il s'agissait. Les bijoutiers-joailliers lui confiaient ses déchets. Ils étaient broyés puis fondus pour récupérer l'or ou l'argent résiduels qu'ils contenaient encore.

    Francs bougeois 39 sté des cendres presse 

    Presse géante à double meule en fonte, installée en sous-sol.

                                                                                                               

    La cheminée en briques, visible du jardin public de la Maison de l'Europe, ne fait pas moins de 35 mètres de haut. Elle trône sur un four principal qui fait partie intégrante du bâtiment. D'autres fours de capacité plus modestes sont visibles à l'intérieur sur la partie latérale du bâtiment.

    Le projet des propriétaires est de mettre en valeur ce site en conservant la mémoire industrielle d'une activité pratiquement disparue de nos jours (il reste encore un petit atelier rue des Haudriettes dans le IIIe). Les constructions parasites doivent disparaître pour laisser place nette à la structure principale. La cheminée, les fours, les machines (presses) et naturellement le bâti du XIXe qui donne sur la rue seront traités et mis en valeur.

    Francs bougeois 39 sté des cendres propriét
    Francs bougeois 39 sté des cendres escalier

                                       

    Le pétitionnaire, Jean-Cyrille Boutmy, Président de la SOFIMAR, devant le grand four. Derrière la cheminée, cet escalier qui donne accès aux sous-sols, est taillé dans la muraille de Philippe Auguste.

                                                                                                                                               

    On ignore encore l'affectation ultérieure du site. Hall d'exposition, musée, salle de sports, pépinière d'entreprises, école ? Nous souhaitons bon vent au projet, pourvu qu'on nous conserve la façade et que l'activité résultante ne vienne pas perturber un équilibre urbain déjà bien affecté par la fréquentation excessive des week-ends et la mono activité du prêt à porter.

           

          Francs bourgeois 39 sté des cendres
façade

    Façade sur rue

             

  • Haudriettes terrasse fontaine

    Tout comme la nature a horreur du vide, les exploitants de terrasses ne supportent pas l'idée qu'il reste un peu de place aux piétons. Les ardoises aussi prolifèrent. On les voit ici posées sans vergogne sur un monument historique.

                                                                                                                                         

    Anne Penneau est présidente de l'association "Les Riverains de la Butte aux Cailles", dans le XIIIe, membre du réseau "Vivre Paris !" Juriste de profession, elle met son expertise au service de nos associations. Elle vient de publier un article dans la revue "Liaisons" d'Île-de-France Environnement. Nous avons le plaisir de le reproduire ici avec son accord.

    N.B. le copié/collé de son texte conduit à des coupures de lignes non désirées et qui ne doivent rien à une tentative de versification. Merci de nous en excuser.


    Article d'Anne Penneau :

    La
    direction de l'urbanisme de la
    Ville
    prépare une réforme du règlement des terrasses et des étalages.
    Prendra-t-elle en considération les intérêts propres des Parisiens qui, vivant
    à proximité de certains commerces envahissants et tapageurs, souffrent de
    nuisances insupportables ?

     

    Plutôt que
    d'envisager un recours en illégalité contre le futur texte, le Réseau "Vivre
    Paris !"
    estime plus positif d'offrir sa contribution aux services municipaux. Il a
    ainsi réécrit  un grand
    nombre des articles de la réglementation actuelle afin de la faire correspondre
    à la réalité des pratiques. Chaque proposition s'appuie sur une argumentation
    précise. Chacune veille à ne pas négliger les intérêts des commerçants
    (conditions de saine concurrence), la politique économique de la Ville, de même que les
    attentes des usagers des terrasses et les besoins des piétons.


    Cohérence et proportionnalité sont les axes de la contribution. Les
    associations de "Vivre Paris !" avancent quelques principes.

     

    Les
    Parisiens eux-mêmes, par la diversité de leurs modes de vie quotidienne,
    contribuent à l'attractivité de Paris. Acteurs de la vie parisienne, ils ont
    droit, malgré la présence de terrasses et étalages, à circuler sans risque ainsi
    qu'à dormir. Ainsi en va-t-il des droits de l'homme (art. 8 Convention
    européenne des droits de l’homme). Qui pourrait légitimement décider qu’ils soient
    bafoués au prétexte de « réveiller Paris » et ses terrasses ?


    Pour préserver l'attrait touristique de Paris, il importe de ménager son
    patrimoine culturel.
    Cela implique de concilier la présence des terrasses et étalages avec certaines
    exigences
    d'ordre esthétique.

     

    Paris se
    présente comme une ville soucieuse de la protection de l'environnement. Dès
    lors,
    l'exploitation privative de la voie publique ne devrait heurter ni les
    principes de bon usage
    énergétique (aberration des terrasses chauffantes), ni mettre en péril la santé

    (sommeil) et moins encore compromettre la sécurité des personnes.


    Sur ces bases, nos propositions de modification du règlement sont axées sur le
    partage de
    l'espace public (emprise des terrasses sur la voie publique), le partage de
    l'espace sonore
    (limitation des horaires d'exploitation et terrasses plus nombreuses mais 
    plus petites) et
    le respect du paysage urbain (aspect des terrasses et étalages).


    Améliorer les normes sans se préoccuper du régime des sanctions encourues en
    cas de manquement (écueil de l'actuelle réglementation) n'aurait eu aucun sens.

    Aussi le
    Réseau "Vivre Paris !" préconise un système progressif et dissuasif,
    inspiré du modèle du permis de conduire à points. Il suggère que la Ville organise enfin ses
    services en adéquation avec les besoins créés par sa politique
    d'extension  des autorisations d'exploitation privative de la voie
    publique. Ceux qui sont les principaux bénéficiaires des
    exploitations des  terrasses et des  étalages doivent respecter
    quotidiennement les droits des autres.

     

    C'est
    pourquoi les associations demandent que les commerçants répondent non seulement
    de leurs propres manquements ou ceux de leur personnel, mais aussi, le cas
    échéant, de ceux commis  par leur clientèle : tapages sur la voie
    publique, non respect des limites des autorisations.

     

    Avec des
    règles claires et les moyens de les faire appliquer, Paris continuera à
    prospérer demain aussi bien qu'aujourd'hui, puisque, quoique l'on en dise,
    notre ville reste la ville la plus visitée du monde.


    Anne Penneau
     


    Association Les Riverains de la
    Butte
    aux Cailles
    Membre du Réseau «Vivre Paris !»
    4, passage du Moulin des Prés75013 Paris
    lrdbac@yahoo.fr

    "Contribution pour une concertation sur la réforme du règlement parisien
    des terrasses et
    des étalages",  http://www.vivre-paris.fr/
     "Vivre Paris !» présentera ces propositions 


    mercredi 15 septembre 2010 de 18H  à 21H,

     à  "La Cantine", Galerie des
    Panorama, 12 Passage Montmartre, 151, rue Montmartre,

    75 002
    Paris