Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2010

  • Temple 51

    Hôtel de Largillierre, 51 rue du Temple et 6 rue Simon Le Franc (IVe)

                                                                                                                                                                 

    Cet ensemble immobilier vide, qui hébergeait jusqu'à un passé récent des entreprises et la direction de l'environnement de la Mairie de Paris au rez-de-chaussée, va être rendu à l'habitation.

    Le bâtiment date de la fin du XVIIème siècle. Le peintre Nicolas de Largillierre y vécut à partir de 1689. Sa façade seulement présente un réel intérêt architectural. Elle se distingue par la présence d'un premier étage noble sur entresol avec de très grandes hauteurs sous plafond et un porche central qui englobe l'entresol. La cour pavée intérieure sera conservée mais les corps de logis, qui s'étendent sur le 6 rue Simon Le Franc, sont assez dégradés et ont subi des ajouts comme cet escalier extérieur à vis métallique soutenu par des IPN inesthétiques. Une sérieuse réhabilitation s'impose.

    Temple 51 escalier métallique à vis Le maitre d'ouvrage est la société MARAIS FONCIER S.A.S. qui a déjà à son actif de nombreuses réalisations dans le Marais.

    31 logements sont créés avec maintien d'une surface commerciale au rez-de-chaussée. Un quart de la surface, en accord avec la Mairie de Paris, est acquis par BATIGERE Île-de-France, qui administre 63.000 logements sur toute la France. Elle a bénéficié d'un prix préférentiel compatible avec la location à loyers modérés. Les autres logements subissent le contre coup de la péréquation mais ont déjà trouvé acquéreurs, au prix de 12.000 €/m².

                                                                                                                                                              

  • Haudriettes 5 et 5bis portique profil

    MONOP' et DAILY MONOP', 5-5bis rue des Haudriettes (IIIe)

                                                                                                                                              

    Exercice d'assouplissement obligatoire pour les piétons qui marchent sur le trottoir. On ne passe qu'au prix de contorsions. Les personnes à mobilité réduite, y compris les mamans avec poussettes, descendent sur la chaussée à leurs risques et périls, ou passent sur le trottoir d'en face.

    Curieuse façon de se faire remarquer le jour de l'ouverture. L'inauguration mercredi 16 juin ne laissait pas présager un attitude aussi désinvolte envers les riverains.

                                                                 

    Post scriptum du 21 juin 2010

    Le portique a été retiré à la fin du week-end. Nous ne regrettons pas d'avoir signifié à ce nouveau commerce, que nous accueillons avec joie, qu'il y a des devoirs auxquels on n'échappe pas quand on a par ailleurs le bonheur de vivre ou de travailler en secteur sauvegardé.

                                                                                                                                     

                                                                                                                                                     

  • Vieille du temple 108 façade

     108 rue Vieille du Temple (IIIe) : cette façade haussmannienne cossue cache un différend sérieux entre deux populations.

      

                                                                                                                                                     

    Il ne s'agit pas de communautés montées l'une contre l'autre mais de deux catégories d'habitants qui découlent d'une évolution différenciée de leur logement.

    Point de départ : 2004, tout le monde est locataire. A des conditions considérées comme favorables. Les propriétaires de l'immeuble, une indivision, le cèdent à un groupe financier à capitaux américains qui procède à une "vente à la découpe". La loi "Aurillac", qui accorde des droits aux locataires victimes de ces ventes, ne sera votée qu'en 2006.

    Les résidents sont décrits comme faisant partie des classes moyennes, mais leurs réactions diffèrent. Certains d'entre eux saisissent l'offre qui leur est faite. Les appartements libres sont achetés par de nouveaux arrivants. A 8.000 €/m², après rénovation, ils considèrent que "c'est le prix".

    Treize autres, dont les baux ont été reconduits pour six ans, créent en 2005 un "comité de locataires" qui cherche et obtient le soutien d'une association de défense, et de la mairie. Ils ont comme modèle la résidence des Arquebusiers où un immeuble entier a été acquis il y a quelques années par la Ville pour y loger ceux qui s'étaient mobilisés.

    Courant 2008, la Mairie de Paris, à travers le bailleur social social RIVP (régie immobilière de la ville de Paris, dont le président n'est autre que P. Aidenbaum), traite avec le vendeur sur la base de 4.000 €/m² et obtient son accord pour que les membres du comité puissent individuellement, s'ils le souhaitent, acquérir leur logement au prix de 5.000 €/m². Deux locataires profitent de l'aubaine et deviennent propriétaires. L'un d'eux, peu de temps après son passage chez le notaire, décide de revendre son bien en faisant la culbute à près de 10.000 €/m². Opportuniste ordinaire …. ou spéculateur  ?

    Une part importante des lots est occupée par des galeries d'art, comme la galerie Lambert. L'acquisition, pour elles, ne pose pas de problème pas plus qu'au promoteur qui conserve trois appartements et la "latitude" accordée par le Maire de les vendre.

    Si on s'en tient à ce descriptif, il semble que tout aille pour le mieux dans le meilleur des mondes.

    Ce n'est qu'apparent. La réalité est tout autre : les nouveaux propriétaires attaquent la RIVP et la Mairie de Paris devant le Tribunal Administratif. Ils demandent l'annulation par le tribunal de la vente à la RIVP et accusent la Mairie de Paris d'immixtion et d'influence dans les transactions qui se sont déroulées.

    Ils mettent en avant le préjudice qu'ils subissent du fait du traitement discriminatoire entre les deux vagues d'acheteurs et le caractère choquant de la spéculation à laquelle s'est livrée l'un des bénéficiaires, en doublant son capital en six mois. Ils craignent les conséquences néfastes, sur la valeur de leur bien, d'un changement de destination de l'immeuble et dénoncent le risque que la Ville cherche à étendre son emprise de façon arbitraire en préemptant des futures ventes individuelles, au mépris de l'intérêt et de la liberté d'agir de chacun.

    Il appartient à la justice de trancher ce litige. Il faudra démontrer que le Maire n'était pas dans son rôle en obtenant la modération à l'égard de la RIVP et des nouveaux acheteurs, et que le vendeur n'a pas agi de son plein gré. Va-t-on ressortir à l'occasion la parabole de l'ouvrier de la 11ème heure ? Y a-t-il fondement d'accuser la mairie de décisions qu'elle n'a pas encore prises ? Ce qu'on peut prévoir en tout cas et à coup sûr, c'est que les deux communautés auront du mal à cohabiter.

    Nous l'avons souligné au cours de la réunion le 25 mai 2010 de la CLSS (commission locale du secteur sauvegardé) du Marais, l'acquisition par la Ville de Paris de logements à l'occasion d'une rénovation, sauf s'il s'agit de la totalité de l'immeuble, et a fortiori dans le "diffus" (appartements isolés) est une opération délicate car elle contient en germe des risques de conflits. Cette affaire en est l'illustration.

     Il ne s'agit pas d'une fatalité toutefois puisque, au moins jusqu'à présent, la situation a été bien gérée dans des résidences comme les îlots Charlot-Pastourelle, Temple-Pastourelle et une autre au moins qui se dessine dans le IVe (on en parlera plus tard), mais l'exemple présent montre qu'un déficit d'écoute, de concertation et, in fine, de conciliation, peut conduire tête la première à un échec.

    Gérard Simonet

     

      

  • Terrasse sur rue

    Terrasse rue des Lombards (1er-4ème). Ce qui nous attend dans le Marais si les pouvoirs publics ne réagissent pas.
      

    Ils commencent à réagir cependant. C'est le Maire du VIe et le Commissaire Central, les premiers, qui en ont pris l'initiative. Dans une lettre co-signée aux responsables d'établissements recevant du public, divulguée par "Vivre Paris !", réseau d'associations auquel nous appartenons, il les met en garde contre les débordements de terrasses et contre le bruit généré par les clients qui consomment sur l'espace public.

    Voici la copie de cette lettre.

    Les Maires et Commissaires Centraux des IIIe et IVe arrondissements en prendront surement connaissance avec intérêt. Chacun a naturellement le choix de ses moyens d'action compte tenu du contexte local mais l'exemple venu d'ailleurs est porteur d'enseignements qu'il ne faudrait surtout pas ignorer.

  •  

    Peninou mao 

     Mao Peninou, Adjoint au Maire de Paris, chargé de la qualité des services publics municipaux et de l'accueil des usagers.

      

    Trois associations membres du réseau "Vivre Paris !", ACCOMPLIR (Les Halles-Montorgueil), A.Ab.V. (Association Anti-bruit de Voisinage) et "Vivre le Marais !" ont été reçues le 10 juin par Mao Peninou et son Directeur de Cabinet Thomas Perez-Vitoria. D'autres associations du réseau, qui comporte désormais 13 membres, seront également reçues le 22 juin. Mao Peninou disposera ainsi d'une vision panoramique de la problématique telle que, dans leur diversité, les habitants de Paris la vivent.

    L'accueil a été radicalement différent de celui que nous avait réservé le 8 mars Ian Brossat, président du groupe communiste à la Mairie de Paris et instigateur de ces "états généraux". Sa vision unilatérale de la nuit parisienne, essentiellement attentive aux intérêts des professionnels de la nuit, exploitants d'établissements et fabricants de boissons et matériel de diffusion de musique amplifiée, excluait a priori d'y associer les associations de défense des riverains.

    Dans une lettre adressée le 10 février au Maire Bertrand Delanoë,  nous avions pris position sur cette campagne surréaliste dont le thème était "Paris s'endort, Paris se meurt". Elle assénait des contre-vérités au point que Christophe Girard, Adjoint au Maire de Paris pour la Culture, la qualifiait publiquement de "cabale". Comment prétendre que Paris est une ville en déclin alors qu'avec ses 30 à 35 millions (suivant les sources) de visiteurs par an, elle est la ville la plus recherchée au monde. Pas forcément pour ses nuits, mais pour son rôle majeur dans le création, son dynamisme économique, son patrimoine historique et architectural, sa vie culturelle, ses monuments, ses spectacles, sa gastronomie, son art de vivre, la douceur de son climat et son romantisme.

    Sensible à nos arguments, M. Delanoë nous faisait recevoir par Renaud Helfer-Aubrac, un membre de son cabinet, pour nous rassurer sur ses intentions de nous impliquer dans les "états généraux de la nuit" lorsqu'ils auraient lieu. Le rendez-vous d'aujourd'hui avec Mao Peninou, à qui le Maire Bertrand Delanoë  a choisi de confier l'organisation et la gestion de cet évènement, a confirmé cet engagement.

    Les dates retenues sont les 12 et 13 novembre 2010. Dès juillet, des ateliers seront constitués autour de thèmes que nous devrons choisir. Les associations de "Vivre Paris !" en seront membres actifs et nos représentants seront présents à la tribune et rapporteurs. L'ambition de Mao Peninou est de parvenir à traiter équitablement  "la nuit reposée, la nuit travaillée, et la nuit festive" en veillant au respect mutuel des uns et des autres.

    Nous ne pouvons qu'approuver cet objectif. Le respect des individus et des lois qui sont le ciment de notre république a toujours été notre credo.

       


  • Turenne 39 cour et gloriette

    Cours intérieures très encombrées entre les 37 et 39 de la rue de Turenne (IIIe). Le "lanterneau" au centre est surnommé "la Gloriette" par les riverains.

                                                                                                

      

    Le 1er juin sur ce site
    en réponse à une lettre de riverains copropriétaires
    aux décisionnaires en matière d'urbanisme dans le Marais, le Maire Pierre Aidenbaum
    était là, en compagnie de son Adjointe à l'urbanisme Christine Frey,

    mais aussi Sophie Hyafil, Architecte en chef des Bâtiments de France, Elisabeth
    Blanc et Daniel Duché, architectes en charge du dossier de révision du PSMV
    (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais.

    De quoi s'agissait-il ?

    On l'aura remarqué sur
    la photo, les cours de ces immeubles sont occupées par une imbrication d’ateliers,
    jardin et terrasses que domine un lanterneau aux allures romantiques de la fin
    du 19ème ou début du 20ème siècle. Le PSMV dans son 
    état actuel, toujours en vigueur, prévoit que  toutes ces constructions bien présentes sont amenées à disparaître.

    Les
    propriétaires des immeubles qui entourent la cour s’en émeuvent car ils souhaitent
    le maintien des ateliers. Dura lex, sed
    lex
    pourrait-on dire, mais le règlement du Marais prévoit la possibilité pour les Bâtiments de
    France de décider la démolition
    mais pas l'obligation.
    Ils sont donc juges de la situation.

    Ces ateliers ont
    accueilli pendant de nombreuses années l’entreprise IMEX spécialiste en gros de
    fausse fourrure. Trop à l’étroit dans un quartier en mutation,  IMEX a quitté le quartier à la fin des années
    90. Les ateliers, rachetés par des promoteurs, ont un avenir incertain quant à leur utilisation. Après avoir hébergé les archives du mémorial
    juif, ils accueillent aujourd’hui de façon provisoire une partie des Archives Nationales dans l’attente de la livraison du nouveau bâtiment que
    construit le Ministère de la Culture et de la Communication à Pierrefitte.

    Il y a désormais parmi
    les habitants des immeubles riverains de la cour une prise de conscience qu'il
    faut préserver les ateliers et en particulier le lanterneau, témoin de l’époque
    artisanale du Marais. Les habitants sont attachés au cadre de la cour, à son
    calme et apprécient le mélange d’habitations et d’activités, quand elles sont
    silencieuses …

    Les réactions de
    architectes ont laissé penser que la construction et sa gloriette auraient
    droit de cité dans le PSMV révisé, comme d'autres qui seront réhabilitées au nom
    de la sauvegarde de la mémoire industrielle du
    19ème siècle mais aussi, dans
    le cas présent, pour la qualité esthétique intrinsèque qui lui est reconnue. La
    photo permet d'en juger.

    Il reste à voir comment,
    à l'intérieur et autour de ce symbole remis à neuf, des logements, des
    activités économiques ou des équipements trouveront leur place. 

                                                                                                             

    Avec la contribution de Anne de Gromard, architecte, et Daniel Sée

                                                                                                                                                    

     

                                                                                                                                             

  • Bruit chuuut BD

                                                                                                                                                              

    Dans un article daté du 25 mars 2010 sur le sujet, nous annoncions que la Mairie de Paris abordait la dernière ligne droite avant l'échéance fin 2010, accordée par la Commission des Communautés Européennes aux grandes villes pour dévoiler un plan concret de lutte contre le bruit sous toutes ses formes.

    Denis Baupin, Maire-Adjoint en charge de l'environnement auprès de Bertrand Delanoë, vient de rendre publique une lettre adressée à Daniel Canepa, Préfet de Paris-Île de France, garant auprès de Bruxelles de l'exécution des obligations de Paris. La lettre annonce un colloque qui se tiendra le 14 juin à l'Hôtel de Ville avec tout ce que Paris et l'Île de France comptent d'autorités concernées.

    Ce colloque a pour but d'installer le processus qui doit conduire à un PPBE (plan de prévention du bruit dans l'environnement) comportant des mesures concrètes. Celles qui ont été annoncées en 2006 sont restées pour l'essentiel purement incantatoires. On passe désormais, nous semble-t-il, aux choses sérieuses.

    Il est étrange de constater que pendant que Denis Baupin construira son plan anti-bruit, d'autres élus organiseront les "états généraux de la nuit", que les instigateurs perçoivent comme une manière de lâcher la bride aux lieux de diffusion de musique tels que bars, discothèques et boites de nuit. Nous sommes engagés avec "Vivre Paris !" dans une démarche qui vise à protéger les riverains de tous excès. A ce titre, l'élaboration du PPBE et sa mise en oeuvre prochaine, sont une garantie que les conclusions qui découleront des "états généraux de la nuit", auxquels nous entendons participer, ne peuvent contredire les dispositions que nous sollicitons tous des pouvoirs publics, pour une meilleure qualité de vie, exempte de cette agression insupportable qu'est le bruit.

                                                                                                                                           

  •  

    Ninon_de_Lenclos bis

    Ninon de Lenclos, la célèbre courtisane du XVIIème siècle, surnommée "Notre-Dame des Amours"

                                                       

    Vous êtes cordialement invité(e)s à une conférence :

    Le mercredi 16 juin 2010

    Par Jacky Morelle et Jean-Marie Durand

    sur "Les amours de NINON de LENCLOS"

    à la Maison des Associations du IIIe, 5 rue Pérée

                                                                                             

    Attention : la conférence commence à 19h00 précises et se termine à 21h00

    Avant la conférence, on vous expliquera les règles du jeu-concours, "les personnages célèbres du Marais", Il y a des prix à gagner.

    Au terme d'un accord passé avec l'association "Histoire des IIIe et IVe arrondissements"(découverte et promotion du patrimoine historique), dont la présidente est Jacky Morelle, membre de notre association, nous avons souscrit un abonnement à son cycle de conférences sur l'histoire (une par mois environ), qui ouvre un accès gratuit à tous les membres de "Vivre le Marais !".

    Il n'est pas nécessaire de réserver. L'accueil a lieu sur place. 

                                                                                                                                                

  • Compte rendu mandat aidenbaum 02 06 10

    Tribune atomisée en un chapelet de guéridons, face à une trentaine de représentants des conseils de quartiers, le Maire et ses Adjoints.

                                                                                                     

    La réunion s'est tenue le mercredi 2 juin 2010 à 19h00, dans la salle des fêtes de la mairie. Pierre Aidenbaum était entouré de sa Première Adjointe, Camille Montacié, démocratie locale, Christine Frey, urbanisme et conseils de quartiers, Monique Saliou, déplacements, voirie et propreté, Gauthier Caron-Thibault, logement, Christiane Gilon, devenir du IIIe, et Yann Marteil, finances et développement économique.

    Pierre Aidenbaum a tordu le cou à la rumeur qui prétendait que le "Carreau du Temple" ne se ferait jamais. Il y a eu un appel d'offres infructueux mais le cours des choses a repris, c'est désormais Eiffage qui est titulaire du contrat de gros oeuvre, et les travaux commenceront en septembre.

    Même échéance pour la Gaîté Lyrique qui sera livrée à cette date. Le gymnase Michel le Comte, qui avait été ravalé au cours de la précédente mandature en réponse à une demande insistante des riverains, sera cette fois rénové en terme d'accessibilité et de mise aux normes. Nous avons rappelé au Maire qu'une partie de son parvis est désormais occupée par un petit groupe de "squatters à ciel ouvert" pour lesquels la sympathie des gens de la rue commence à s'émousser à cause des désordres causés et du caractère insalubre de leur installation.

    Le Maire a commenté ses réalisations en matière de logement social. Pour avoir suivi de près la plupart des interventions de la mairie, nous sommes tentés de dégager une typologie, qui dévoile une approche pragmatique dont le taux de réussite est bon.

    Il y a tout d'abord le parc d'immeubles insalubres et vides dont personne ne veut. La mairie les rachète en bloc et les réhabilite, dans une optique logements à loyers modérés. Une deuxième catégorie, ensuite, d'immeubles en mauvais état, partiellement habités ou en voie d'abandon avec acquéreur déclaré. Si la mairie préempte, la décote par rapport au prix de marché est de l'ordre de 40 %. Le vendeur est rarement d'accord et on le comprend. Il est arrivé que la mairie s'obstine en première instance : la justice la déboute généralement, chez nous comme ailleurs. C'est beaucoup de temps et d'argent gaspillés.

    La sagesse de Pierre Aidenbaum, dans ce genre de situation, est de ne pas s'obstiner mais de négocier avec le tandem acheteur-vendeur. L'expérience montre qu'il a obtenu (îlot Charlot-Pastourelle, immeuble aux arcades Temple-Pastourelle) le même résultat, à savoir 25% de social, que si le PLU (plan local d'urbanisme) de Paris s'était appliqué dans le Marais, où le PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) ne comporte pas ce genre de disposition contraignante. Il reste pour nous un doute sur le 108 rue Vieille du Temple. Nous aurons l'occasion d'y revenir.

    La méthode n'est pas sans risque. Si la décote de la fraction "sociale" (prix payé par le bailleur-social) est trop forte par rapport au prix de marché, la péréquation à laquelle le promoteur doit se livrer pour rétablir sa marge le conduit à augmenter le prix du m² vendu à l'acheteur lambda. Appliquées sans réalisme, ces conditions peuvent conduire à l'échec complet de l'opération immobilière d'autant que la présence d'un bailleur social dans le syndicat des copropriétaires, dont les objectifs sont forcément différents, n'est pas faite, a priori, pour rassurer des acheteurs potentiels.

    De façon connexe, on entend parler de social "dans le diffus". S'il s'agit de contraindre des vendeurs individuels, par préemption, à céder leur logement lorsqu'ils doivent le vendre, avec une décote qui leur interdirait, de fait, de se reloger, on aura beaucoup de mal à obtenir l'adhésion des citoyens propriétaires. Ceux notamment qui, n'ayant pas bénéficié de logements à loyers modérés de la Ville, se sont endettés toute leur vie pour acquérir leur logement.

    En variante, on peut parler d'une quatrième catégorie : réhabilitation d'un immeuble complet par un investisseur privé qui, au terme d'un accord conclu avec le Maire, s'engage à louer par appartements et pendant un durée assez longue, à un tarif social. Ce n'est pas une vue de l'esprit. Ce cas s'est concrétisé avec le 26 rue de Montmorency. L'occupation de l'immeuble par des squatters (qui ont été délogés depuis), a servi de catalyseur. Pourquoi ne pas reprendre ce modèle, éventuellement sans les squatters ?

    D'autres thèmes ont été évoqués, trop vaporeux pour susciter un réel intérêt de notre part. Plus concrets : l'extension de "Paris respire", le réaménagement de la rue Rambuteau (élargissement des trottoirs au détriment de la voie de circulation, des arbres côté IVe et pas de trottoir surélevé côté IIIe), "l'espace public partagé" (où les vélos roulent à contre sens) et un projet, soutenu par la conseil de quartier "Archives", de rouvrir les jardins des hôtels de Soubise et de Rohan au public. On vous donne rendez-vous pour en reparler.

                                                                                                                                                        

  • Archives 32 détail

    Immeuble Art Nouveau, 32 rue des Archives (IVe), détail partie haute de la façade (photo VlM)

                                                                                                                    

    On n'a pas l'habitude de lever le nez vers le haut des immeubles quand on parcourt la rue des Archives. Il est vrai qu'on a généralement fort à faire avec la rue et le trottoir car c'est là qu'est le spectacle. Et le challenge quand il s'agit de s'y frayer un chemin. C'est dommage et il faut y remédier. Témoin cet immeuble qui doit dater de la fin du XIXème/début du XXème si on en juge par son style "art nouveau". Un genre architectural qui privilégie les lignes verticales et porte plus d'attention aux étages supérieurs.

    On le constate ici. Avec des parties latérales en bow-windows sur toute le hauteur, l'immeuble se caractérise par des balcons en arcades plein cintre richement décorés au 4ème et des balcons filants au 5ème et au 6ème, entretoisés de doubles colonnes lisses qui s'apparentent avec leurs chapiteaux au style ionique.

    Les habitants du 4ème étage ont eu la bonne inspiration d'agrémenter leurs balcons de verdure. Cet ensemble architectural, certes un peu chargé, évoque l'équilibre et l'harmonie.

    Au pied de l'immeuble, on trouve une banque, la Société Générale, qui a su rendre assez discrètes ses enseignes stendhaliennes (rouge et noir) et …. un local commercial dont la devanture est désormais barbouillée, signe de grands changements.

    En effet, il abritait un "Starcooker", installé là depuis deux ou trois ans. C'est un restaurant qu'on disait "branché", pas trop cher, jeune, sympa …. Il vient de fermer. A la place, c'est une "boutique de vente de produits pour animaux domestiques" qui va s'installer. A ne pas confondre avec une animalerie. Les habitants de l'immeuble n'y verront que des avantages. Les nombreux propriétaires de chiens, chats, poissons, macaques, pythons et autres mygales seront ravis de trouver de quoi offrir tout le confort à leur animal de compagnie préféré. 

    Gérard Simonet