Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2010

  • Don giovanni

    Don Giovanni est à l'affiche du "Nouveau Latina", 20 rue du Temple (IVe), salle Rossellini, séances à 14h00 et 19h00, tél. 01 42 77 93 88

                                                                                                                             

    Nous possédons un cinéma, dans le Marais, avec deux salles qui offrent chaque jour un programme de quatre films. Culture oblige, nous sommes dans le domaine du cinéma "d'art et d'essai".

    Nous avons assisté cette semaine à la projection de "Don Giovanni" de Carlos Saura. Notre enthousiasme a été tel que nous avons envie de partager les émotions ressenties.

    En dépit du titre, ce n'est pas la vie du séducteur qui nous est contée. Ce n'est pas tout à fait, non plus, celle de Mozart dont l'opéra dans le genre "dramma giocoso" (drame joyeux) qui porte ce nom, est un chef-d'oeuvre accompli. Le fil conducteur de ce film, le héros on va dire, est en fait le librettiste, le poète, l'écrivain, le libertin Lorenzo Da Ponte.

    On le découvre tout jeune dans la sérénissime République de Venise, enjoint à abjurer sa religion juive pour devenir chrétien sur les instances de son mentor l'évêque de Ceneda (aujourd'hui Vittorio Veneto). Il se fait prêtre mais sa passion pour les femmes et le jeu, sa vie de débauche, son goût pour les idées diffusées par Rousseau, le conduisent devant le tribunal de la Sainte Inquisition, où il est condamné, non pas au bûcher – une chance – mais à l'exil.

    Auparavant, il découvre Annetta, blonde sublime de 17 ans au regard de jade, merveilleusement belle et séraphique dans le film. Il la perçoit comme l'incarnation de la "Béatrice" de Dante Alighieri et on devine l'influence sur lui de l'auteur de la Divina Commedia dans sa vision du paradis et de l'enfer (où il fera précipiter Don Giovanni, pour rester dans la tradition).

    C'est en exil (plutôt doré) à Vienne que Da Ponte rencontre le compositeur Salieri (pas si vil que Milos Forman dans son "Amadeus" a bien voulu le dire) et Casanova, le séducteur-type. Ils se découvrent frères en maçonnerie, et deviennent amis. Par leur entremise, il fait la connaissance de Wolfgang Amadeus Mozart, qui est au faîte de son succès mais tire le diable par la queue comme à son habitude. Ensemble, ils créent "Les Noces de Figaro" qui est un franc succès, au point que l'Empereur d'Autriche Joseph II se prend d'estime pour le compositeur.

    Casanova, déjà vieilli et diminué, rêve de recréer le mythe sévillan de Don Juan, souvent joué mais dans des registres qui ne respectent pas l'idée qu'il se fait  du personnage. Il en persuade Da Ponte et lui demande de solliciter une fois encore, son ami Mozart. Mozart hésite. C'est sa femme Constance (Stanzi dans le film) qui l'y pousse car le couple n'a plus d'argent. Mozart s'y attèle, en proie déjà aux fièvres qui l'emporteront bientôt, et c'est un enchantement qu'il nous livre. Au passage, on assiste aux intrigues pour l'attribution des rôles. On comprend que des personnages ont été créés pour satisfaire des egos. En particulier celui de Donna Elvira, qui rivalise d'importance avec Donna Anna, à qui devrait logiquement revenir la vedette.

    On assiste à la première représentation donnée devant la cour, à Prague, avec des chanteurs de talent et un orchestre qui joue sur des instruments d'époque. Mozart le dirige du clavecin. L'introduction est fascinante : Leporello, le serviteur de Don Giovanni, entre en scène et on savoure les premiers vers. Détail intéressant, le texte de Da Ponte a été revu et corrigé par … Casanova (qui en connaissait un rayon !).

    Puis survient le "viol" de Donna Anna et l'intervention de son père le Commandeur qui défie Don Giovanni en duel. Dans sa tessiture de basse, d'une voix monocorde, il s'adresse à son adversaire dans  un italien primitif qui trahit les influences de la Divina Commedia de Dante. On en a un exemple dès la première tirade : "Battiti, meco" exige de Don Giovanni le Commandeur. On dirait aujourd'hui : "Battiti con me" et Don Giovanni répond : "non mi degno di pugnar teco", pour "pugnar con te" (me battre contre toi).

    Le Commandeur est blessé à mort et là intervient le trio de voix d'hommes, un genre très rare, qui est l'une des plus belles séquences de l'oeuvre, entre le Commandeur, Don Giovanni et Leporello. Le dernier vers des trois couplets, où les voix chantent en contrepoint, mêle le génie musical de Mozart et le talent dramatique exceptionnel de Da Ponte. Le Commandeur, mourant :" sento l'anima partir", Don Giovanni, insensible : "vedo l'anima partir" et Leporello, qui atténue le caractère tragique de la situation : "Io non so che far, che dir" (moi, je ne sais que faire ni que dire !).

    Un écran de cinéma ne peut prétendre restituer toute l'ambiance d'une représentation à l'opéra. Mais l'opéra est devenu inaccessible (trop cher, jamais de places). On y risque aussi le désagrément de se voir infliger une de ces mises en scène farfelues dont les réalisateurs raffolent maintenant, avec tenues de week-end, cigarette au bec et téléphone mobile à l'oreille. Alors, pour peu que vous connaissiez déjà l'oeuvre, car on n'apprécie vraiment que ce qu'on connaît tant soit peu, vous vivrez surement comme nous deux heures de grand bonheur.

                                                                                                                                                        

  • Millot gabriel commissaire central IIIe

    Gabriel Millot, Commissaire Central du IIIe, dans son bureau, hôtel de police de l'arrondissement

                                                                                                                                            

    Le IIIe est connu comme un arrondissement relativement calme. C'est sans doute l'une des raisons qui font que les commissaires centraux n'y officient que deux ou trois ans. Pour avoir apprécié avec beaucoup d'entre eux leurs qualités humaines et professionnelles, nous avons donc eu assez fréquemment l'occasion de regretter leur départ.

    Pour l'heure, M. Millot est bien installé dans ses fonctions. Nous nous en réjouissons car le dialogue avec lui est fructueux.

    Nous avions identifié quelques foyers d'instabilité. Au premier chef, le squat du 28 rue de Montmorency. Le sujet a été largement traité dans notre article du 31 mars. Il s'agit d'un dossier qui est resté exemplaire jusqu'au début de l'année : convention d'occupation précaire accordée par le propriétaire aux squatters dans l'attente du démarrage des travaux, accord entre le propriétaire et le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum pour que des logements à caractère social soient offerts après réhabilitation (loyers de 17 €/m²) et promesse donnée par les squatters de libérer l'immeuble au début de l'année.

    La moitié des occupants a joué le jeu. Une autre moitié a décidé de s'enraciner dans les lieux, rompu tout contact et s'est engagée dans des activités nocturnes et bruyantes qui ont incommodé les habitants des immeubles voisins, au point de les conduire à signer des pétitions et à porter plainte.

    La bonne foi des squatters ne pouvait plus dès lors leur servir de défense. Hier matin, 26 mai, de bon matin, la police est intervenue avec l'accord de la préfecture et de la mairie pour déloger les occupants. Il n'y a pas eu d'incident. Les travaux de réhabilitation vont commencer dès le 31 mai, selon les propriétaires de l'immeuble.

    Autre foyer de tension : le "Café Marais", 10 rue des Haudriettes. Paisible lorsqu'il fait restaurant (une carte généralement appréciée), il devient insupportable lorsqu'il loue sa salle pour des soirées privées jusqu'à 2h00 du matin. On assiste alors à des bacchanales effrénées avec musique techno sans retenue, des allées et venues entre la salle et la rue, l'occupation du trottoir, les cris des plus excités … Un scénario que les riverains de la rue connaissent trop bien. Les plaintes ont été nombreuses. Samedi 22 au soir, une patrouille de police est intervenue et a dressé procès-verbal. Le bar encourt une amende. Il est surtout menacé désormais de fermeture administrative. 

    L'abcès autour de "La Trinquette", 67 rue des Gravilliers, dont nous avons parlé dans notre article du 3 mars, n'est pas percé mais Gabriel Millot y voit clair désormais. Il y a, selon lui, plusieurs sources de nuisances qui prennent le relais l'une de l'autre. Il faut rappeler que dans cette portion de la rue, on ne compte pas moins de quatre débits de boissons : "Andy Walhoo", le "404", "le Derrière" (sic), "la Trinquette", dont les contributions au bruit ambiant se succèdent ou se cumulent, et même un  cinquième qui a récemment attiré l'attention de la police pour tapage nocturne : le "Canard Pékinois". On a envie de dire à la police, en pastichant Arnaud Amaury, légat du Pape, au siège de Béziers contre les "hérétiques" en 1209 : "verbalisez les tous, Dieu reconnaîtra les siens !"

    Les habitants des Gravilliers quant à eux ne se démobilisent pas. Ils l'ont dit au Maire Pierre Aidenbaum qui fait une nouvelle tentative d'apaisement dans une lettre datée du 17 mai (voir ci-dessous).
    Le dossier reste chaud.

                                                                                                                                                     

    Gravilliers la trinquette lettre maire IIIe 

                                                                                                                                                   

  • Charte archives signature 25 05 10

    Signature le 25 mai 2010 à 19h30, au cloître des Billettes, 26 rue des Archives (IVe) de la "charte des bons usages de la rue des Archives". Autour de la table, Dominique Bertinotti, Gérard Grigaut, Gérard Simonet, Bernard Bousset, Gérard Siad, Claude Tartour …

                                                                                                                    

    Voici trois ans au moins, la Maire du IVe, Dominique Bertinotti, décidait de s'intéresser au sort de cette rue dont les attroupements de consommateurs devant certains bars défiaient la loi et faisaient polémique.

    Elle fit travailler des experts, pour commencer, sur de possibles réaménagements. C'était carrément s'attaquer à la quadrature du cercle. Une des agences consultées eut le courage (ou la candeur) de dire "le roi est nu !". Une phrase célèbre d'un conte d'Andersen qui pourrait être traduite ici par cette conclusion : je constate qu'il n'y a rien de spécial à faire pour que tout rentre dans l'ordre, il suffit d'imposer aux exploitants des bars de respecter la réglementation des terrasses et les décrets sur l'interdiction de consommer sur la voie publique. L'arsenal des sanctions ne manquait pas non plus.

    Les contes anciens ont quelques fois la vertu de coller parfaitement à la réalité d'aujourd'hui. Ainsi, refusant l'évidence, des conseillers se lancèrent dans des propositions qui réussirent à cumuler toutes les calamités : coût exorbitant pour la collectivité, inégalité de traitement des établissements, infraction aux règlement de la Ville de Paris et ignorance des aspirations de la population à jouir pleinement d'un espace public qui n'appartient qu'au public.

    Dominique Bertinotti en eut surement de l'amertume car son désir initial, tel que nous le percevons, avait été de concilier le bien-être des habitants avec une forme de réalisme face à l'évolution des comportements. Elle eut la sagesse de la surmonter et de rebondir en proposant plutôt l'élaboration d'une "charte des bons usages de la rue des Archives", en collaboration avec les riverains et les commerçants. 

    C'est cette charte que nous avons signée le 25 mai 2010, avec Mme Bertinotti. Les signataires, autour de la Maire, sont des commerçants comme Bernard Bousset, propriétaire de l'Open Café et fondateur historique du SNEG (syndicat national des entreprises gay), Claude Tartour, propriétaire du garage Mobil Archives, Gérard Siad, président du SNEG, Gérard Simonet, président de "Vivre le Marais !", représentant les habitants, ainsi que des  riverains qui ont participé activement à l'élaboration du document.

    On peut consulter la charte en la téléchargeant  à partir de ce lien, ou en allant sur le site de la mairie du IVe. Son grand mérite, à nos yeux, est de préciser dans ses attendus, les lois et règlement qui régissent les obligations des commerces (terrasses et étalages, bruit, propreté, végétalisation, affichage, exigences du PSMV – plan de sauvegarde et de mise en valeur – du Marais).

    La gestion de la charte est assurée par un "conseil de la charte", composé des signataires, et dont la présidence a été confiée à Claude Tartour.

                                                                                                                                                                                                                      

  • Renard 15 tags immondes

    15 rue du Renard (IVe), un recoin pignon dans un triste état, laissé à son triste sort, en raison de son caractère "privé" (de soins ?)

     

    La Ville de Paris dépense chaque année des millions d'€ à effacer les tags ou graffitis qui, dans la nuit complice, envahissent les murs et autres supports tels que portes d'immeubles, rideaux métalliques, mobilier urbain, armoires électriques etc …. avec une frénésie dont on a du mal à comprendre les motivations. La SNCF n'est pas mieux lotie : elle consacre 2 millions d'€ par an au nettoyage du seul réseau Île-de-France, avec un succès tout relatif.

    Quelques zones "spot" échappent au champ d'intervention du service spécialisé de la Mairie de Paris : le domaine privé et les hauteurs de plus de quatre mètres. STOP GRAFF intervient gratuitement de sa propre initiative ou sur appel des habitants au numéro gratuit  (0 800 800 557) (remplacé par 0 800 004 626).

    L'intervention a lieu dans les dix jours et on constate que cet engagement est généralement bien respecté.

    La photo donne un aperçu de ce que serait Paris sans l'existence de ce service. On se demande régulièrement comment et pourquoi notre société accepte de subir passivement une agression à son cadre de vie sans essayer pour le moins de trouver des parades à la source.

    Fontaine stravinski mur tagué Cloitre st merri mur tagué 

    Fontaine Stravinski, mur ouest (IVe)              Rue du Cloître St Merri (IVe)

    Certains disent : "c'est une nouvelle forme d'expression", d'autres que c'est de l'art. En comparant ces deux photos "avant" et "après", il nous semble qu'il n'y a pas de place pour l'hésitation. Dites nous en "commentaires" ce que vous en pensez. 

    Perche 16 tags Perche tags nettoyés

    rue du Perche (IIIe) AVANT …..                      et APRES

    Vous repérez un tag, n'attendez pas, appelez tout de suite la Mairie de Paris, service STOP GRAFF, au 0 800 800 557

               

     

  •    Temple vue générale enclos

    L'enclos du Temple vers 1450. L'église au centre est gardée par la "tour de César" et par le donjon, au fond à droite, avec ses quatre tours, flanqué d'une cinquième plus petite. Il trônait à l'extrémité ouest de l'enclos qui renfermait, en outre, les bâtiments nécessaires à la vie monastique, des habitations réservées aux laïcs au service de l'Ordre et quelques jardins appelés "coutures". L'ensemble était ceinturé d'une muraille qui lui donnait l'aspect d'une ville fortifiée (bibl. Histoire du IIIe, Editions Hervas, par Philippe Sorel).


    C'est dans une tour du donjon du Temple qu'a été emprisonnée la famille royale de Louis XVI, à la révolution. Le jeune roi Louis XVII  y est mort victime d'un traitement indigne et Napoléon le fit détruire pierre par pierre en 1806 car il était devenu un lieu symbole pour les monarchistes, qui faisait de l'ombre à l'Empire.

    Il n'en reste donc plus rien, si ce n'est un marquage dérisoire des tours à la peinture bleue, devant la mairie du IIIe, dont l'emplacement actuel correspond à peu près au donjon.

    Plus rien ? Pas tout à fait.

    Voici ce que nous écrivions en date du 2 février 2009 :

    "Au 73 de la rue Charlot (IIIe), où on est toujours dans le périmètre du secteur sauvegardé du Marais (PSMV), se trouve un immeuble étroit de trois étages plus un étage sous combles, qui affiche sur sa porte d'entrée une autorisation caduque de démolir/construire, que le temps et les barbouillages des tagueurs ont rendu illisible.

    Quand on pénètre, on découvre un espace qui va en s'évasant sur un ensemble de petits immeubles en déshérence totale. Les sols sont défoncés ; les bâtiments délabrés et abandonnés semblent tout droit sortis d'un bombardement.

    Si on se faufile – à ses risques et périls – dans un passage étroit sur la gauche, on découvre une tour ancienne en pierre (photos 4b) qui s'appuie sur un mur de même facture. La tour fait cinq mètres de diamètre pour dix mètres environ de hauteur.

    Il s'agit des derniers vestiges de l'enclos du Temple. La muraille et sa tour de garde sont une portion de l'enceinte. On voit sur la photo les constructions parasites qui s'y sont greffées, telles ce petit cabinet qu'on a inséré sur la droite.

        Tour enclos temple vue du bas 4b

    Le PSMV stipule que les bâtiments doivent être conservés, de même que les cours pavées. Il y a des années que cet ensemble immobilier souffre de la mésentente de ses propriétaires sur les travaux à faire. Il y a pourtant vingt cinq appartements en jeu qui pourraient retrouver leur usage naturel si un projet de rénovation, privé ou municipal, voyait le jour.

    C'est un des paradoxes du Marais : l'immobilier est cher mais on manque d'investisseurs décidés à le mettre en valeur et à l'exploiter.

    Au moment où certains proposent de bâtir des tours dans nos quartiers ou de surélever les immeubles existants, revenons sur terre en rappelant que plus de cent logements sont gelés au profit de  marchandises entreposées et que des opportunités de réhabilitation d'immeubles délaissés existent. Au 73 rue Charlot, de surcroît, mettre en valeur ce vestige exceptionnel permettrait de conserver la mémoire d'un site disparu qui a été l'un des plus remarquables de Paris."

                                                                                                                

    Nous sommes revenus sur les lieux. Les investisseurs se sont mis d'accord. L'ensemble immobilier, façade, passages, cours intérieures, et bâtiments achève sa rénovation. Une vingtaine de logements sont recréés, presque tous vendus.

    Charlot 73 chantier 06 05 10

    La tour et quelques pierres et poutres et solives d'origine, restent visibles derrière une cloison métallique vitrée. Les copropriétaires sont conscients du vestige remarquable qu'ils détiennent. Ils se disent prêts à en ouvrir l'accès à l'occasion d'évènements exceptionnels, comme les journées du patrimoine. Voici ce qu'on pourra voir :

    Charlot 73 tour enclos temple 06 05 10 

    Tour de l'enclos du Temple, 73 rue Charlot (IIIe)

                                                                                                                                                   


  • Vieille du temple la perle
     

    Brasserie "La Perle", 78 rue Vieille du Temple (IIIe)

     

    Son succès insolent de bar classique-branché où le champagne "Ruinart" se consomme pour 9.80 € la coupe (et 3 € pour une bière), ne fait pas que des enthousiastes.

    Jean-François Leguil-Bayart est directeur de recherches au CNRS. Il vit à proximité de ce lieu de vie, en face du jardin du musée Picasso. Pour le meilleur mais aussi, nous explique-t-il, pour le pire. Il lui consacre une "chronique" dans les pages de la "revue européenne d'analyse des sociétés politiques".

    Elle relate l'histoire de sa cohabitation avec la brasserie qui a débouché récemment sur une action en justice où il a obtenu la condamnation de la brasserie à une amende de 450 € et 1 € symbolique de dommages-intérêts pour la partie civile.

    L'auteur nous demande de publier sa chronique. Le sujet mérite à tout le moins un débat qui peut d'ailleurs s'avérer constructif. Avertissement : le document n'engage que son auteur et en aucune manière l'association et le blog.

    Téléchargement Chronique de Jean-François Leguil-Bayart


    Pour communiquer avec M. Leguil-Bayart, adressez nous un message en cliquant à gauche dans "me contacter", avec vos coordonnées. Nous ferons suivre.

     

  • Halles jardin lalanne

    Le jardin Lalanne et l'église Saint-Eustache, aux Halles

     

    '"ACCOMPLIR", membre du réseau "Vivre Paris !" a GAGNÉ son procès en référé contre la Ville de Paris.

    Le chantier de démolition du jardin est donc en l'état arrêté. Ce jardin "découverte", les 343 arbres du parc, la place René Cassin, la grosse tête et la main bénéficient d'un répit dont on espère qu'il deviendra pérenne.

    Pour tout savoir du dossier des Halles, version 2010, nous vous renvoyons au dossier que la Plateforme parsienne des associations, à laquelle nous adhérons, a mis à notre disposition et à la vôtre. Allez-y, il est tout à fait remarquable !

    Sur le devenir du chantier, nous vous donnerons d'autres précisions le moment venu.

    Les associations, au nombre de douze désormais, qui composent "Vivre Paris !" se réjouissent de cette décision de bon sens !

       

  • Bertinotti archives charte

    La Maire explique à Isabelle, de la boutique "Beauté Bio", 28 rue des Archives, le contenu de la charte.

                                                                                                 

    Le temps était froid et pluvieux hier soir rue des Archives. Il n'a pas empêché Dominique Bertinotti de parcourir le trajet qui sépare la rue de Rivoli de la rue des Francs-Bourgeois, dans les deux sens, et de faire une halte dans chaque commerce pour saluer les personnes présentes et leur parler de la "charte des bons usages de la rue des Archives". Pour rappeler aussi que sa signature aura lieu le mardi 25 mai à 19h30, à l'intérieur du prestigieux Cloître des Billettes, au 24 de la rue.

    Elle avait souhaité que Gérard Siad (président du SNEG) et moi-même soyons à ses côtés dans cette mission. Nous y avons souscrit avec plaisir. Son Adjoint, Richard Jean-Baptiste et la conseillère technique Alexandra Crisan, étaient aussi à ses côtés.

    L'initiative a passé la frontière de l'insolite quand la Maire, se frayant un passage à travers la foule amassée devant le COX, est entrée dans cette salle mythique dont les gens du quartier osent à peine un regard furtif lorsqu'ils passent à l'extérieur. Ses explications ont eu du mal à être entendues compte tenu du volume sonore ambiant, mais l'accueil a été chaleureux.

                                                                                                                                         


  • Fete musique 2010

                                                                                                                                                      

    Cette année, le solstice d'été se produit un lundi. C'est "mid-summer" en Scandinavie, la "moitié de l'été" ; le jour le plus long dans l'hémisphère nord ; une position de la terre sur son orbite telle que le plan formé par son axe et le soleil est perpendiculaire à l'écliptique. C'est le jour où le soleil est au plus haut dans le ciel dans l'hémisphère nord, y compris au pôle où il reste fixe sur l'horizon, quelle que soit l'heure, à 23°26' ; où il atteint le zénith à 12h00 TU sur le tropique du Cancer ; où il se couche dans un alignement singulier sur le site anglais archéologique de Stonehenge.

    Pour le COX, la question est de savoir s'ils seront autorisés cette année à déployer devant leur bar une installation à produire le maximum de décibels sans s'attirer les foudres de leurs voisins immédiats qui veulent aussi leur place au soleil. Il ne s'agit naturellement pas des résidents mais des bars du secteur.

    Les gérants attendent une permission de la préfecture qui leur a été refusée les années précédentes.

    La Maire du IVe, dans l'esprit de la charte des bons usages de la rue des Archives, dont la signature est prévue le  25 mai, a réuni quelques acteurs, ce lundi 10 mai pour un échange de vues, autour de son Adjoint Richard Jean-Baptiste et de sa conseillère Alexandra Crisan. Participaient à la réunion les gérants du COX et de l'Open Café, assistés de Gérard Siad, président du SNEG (syndicat national des entreprises gay), notre sympathique garagiste du 48 rue des Archives, quatre riverains, et le président de "Vivre le Marais !".

    Nous avons naturellement mis en garde les responsables contre tout excès de décibels ou comportement répréhensible mais au chapitre des déclarations constructives, nous avons souligné que la fête de la musique version 2009 s'était déroulée dans une ambiance apaisée. Nous n'en voulons pas moins cette année. Circonstance favorable : l'heure limite est minuit et demi (00h30)

    Au risque de déplaire au COX, nous nous sommes exprimés contre leur projet d'installation d'enceintes sur la chaussée. Contre, aussi, leur demande de condamner la rue à la circulation. En revanche, nous sommes convenus avec eux que la police devrait tenir des moyens prêts à intervenir sur le secteur pour fluidifier le transit (de gens et de  véhicules) de façon que l'espace Archives ne se transforme pas en une marmite sous pression prête à exploser à l'image du volcan du Eyjafjajokull.

    21 juin, c'est une date aussi qui préoccupe mairies et préfectures.

    A l'origine, la pensée de Jack Lang qui en fut l'inventeur, était que chacun descende dans la rue avec son instrument favori, que des groupes se forment, que des chanteurs se produisent, dans un esprit bon enfant, hors de toute considération mercantile. On est loin de cette vision idyllique aujourd'hui.

                                                                                                                                                             

                                                                                                                                          

  • Imiza chapelle cap corse avril 2010Imiza, Canari, chapelle Ste Catherine, côte occidentale du Cap Corse, site inscrit au titre de la loi de 1930

     

    Les députés ont voté le 6 mai 2010 la suppression de "l'avis conforme" des Architectes des Bâtiments de France (ABF) sur les zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP), dans le cadre du Grenelle 2.

    Les maires depuis longtemps revendiquent le droit absolu d'accorder ou non les permis de construire. Les associations de défense du patrimoine et, dans une certaine mesure, l'Etat, dans l'exercice de son pouvoir régalien, ne voulaient pas donner libre cours à des intérêts locaux qui ne sont pas toujours respectueux du patrimoine national.

    Le texte voté, finalement, pourrait constituer un compromis acceptable : l'ABF doit se contenter d'un "avis simple" mais en cas de désaccord avec le maire, le Préfet de région, représentant de l'Etat, est appelé à trancher.

    Cette disposition ne concerne que les ZPPAUP, qui deviennent des "aires de mise en valeur de l'architecture et du patrimoine". Les "sites inscrits" au titre de la loi de 1930 et, a fortiori, les "secteurs sauvegardés" comme le Marais ne sont pas visés. La chapelle Ste Catherine peut dormir tranquille.

    Il reste que cette décision ébranle sur ses bases l'autorité du Ministère de la Culture et ses ABF. Ces "empêcheurs de construire en rond" en ont agacé plus d'un mais combien de massacres ont-ils évité ? Dans notre pays où le patrimoine est un atout majeur, non délocalisable et source de qualité de vie, ce n'est pas le moindre des résultats à mettre à leur actif.