Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2011

  • Hôtel de sens
    Hôtel de Sens, 1 rue du Figuier (IVe)

     

    Nous vous invitons à commencer l'année en visitant l'un des plus beaux monuments du Marais, l'Hôtel de Sens et la merveilleuse, bien que souvent méconnue, bibliothèque Forney qu'il abrite. Notez bien la date et l'heure qui ne sont pas habituelles car nous profiterons de la fermeture de la bibliothèque pour la visite.

     

    Mardi 24 janvier 2012

    L'Hôtel de Sens et la Bibliothèque Forney

    dans tous leurs états

    RV à 9h30 à l'entrée de l'hôtel de Sens au

    1, rue du Figuier (IVe)

    (métro Pont Marie ou Saint Paul)

     

    Claudine Chevrel, conservateur en chef, nous rappellera l'histoire de l'Hôtel de Sens, magnifique monument construit entre 1475 et 1519 sur l'ordre de Tristan de Salazar, archevêque de Sens où vécurent, entre autres personnages célèbres, Nostradamus, la reine Margot… Moitié civil moitié militaire, l'Hôtel de Sens a été fort endommagé au cours des siècles et particulièrement au XIXème siècle où il abrita une blanchisserie, une conserverie, une confiturerie…Vous pourrez néanmoins encore y admirer une très majestueuse cheminée et un escalier à vis logé dans le donjon.

    La Ville de Paris racheta l'hôtel en 1911 et y installa en 1961 la bibliothèque Forney créée en 1886 par l'industriel suisse Samuel Aimé Forney pour offrir aux ouvriers et artisans une vaste documentation sur tous les métiers de la décoration, sur pierre, bois, métal, tissus…

    Ayant développé ses fonds, Forney recèle des millions de documents : affiches, cartes postales, publicités, mais aussi des papiers peints, des tissus et de multiples autres trésors. A l'issue de la visite vous pourrez visiter la magnifique exposition "Gaz à tous les étages" qui vous rappellera très certainement d'anciens souvenirs.

    Nous vous rappelons une participation aux frais de 10 euros par personne comprenant la visite de l'exposition et vous remercions de prévenir de votre venue Marie-Françoise Masféty-Klein par téléphone 01 42 72 61 41 ou par mail mfmk@free.fr. Espérant vous revoir lors de cette visite, nous vous adressons nos fidèles amitiés.

                                                                                    

  • Archives 45 agence immo peinture 19 12 11

    L'agence immobilière "LAMY", 45 rue des Archives, refait sa devanture. D'ici une semaine, elle sera devenue gris clair.

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    Archives 49 edf 19 12 11

    49 rue des Archives (IIIe)

    Immeuble polyvalent EDF. Des logements, sur la rue de Braque, et ce grand postiche au 49 rue des Archives. Il fait face au mur de l'Hôtel de Soubise, qui abrite (encore) les Archives Nationales. C'est un pur habillage : les fenêtres ne sont pas fausses mais elles ne donnent sur rien. A l'intérieur, un grand transformateur haute tension qui alimente tout le quartier. Il fallait le cacher. EDF a construit ce bâtiment qui n'a pas vraiment de style mais qui s'intègre finalement assez bien dans le cadre prestigieux des monuments historiques que sont les Hôtels de Soubise et de Clisson et l'ancien couvent de la Merci.

    Une déclaration de ravalement a été déposée auprès de la direction de l'urbanisme de la Ville de Paris. Ce sera sans doute pour cet été.

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    Perche 16 incendie (1) 09 10 10Perche 16 après réparation 19 12 11

    16 rue du Perche, angle Charlot (IIIe)

    C'était en octobre 2010. Le 16 rue du Perche était dévasté par un incendie criminel que nous avons amplement relaté à l'époque. La façade a retrouvé son visage d'antan, rajeuni même. Une demande d'autorisation a été déposée pour les devantures. Même les motos et scooters, qui avaient servi de carburant pour l'incendie, sont de retour au pied de l'immeuble.

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    Charlot 35-37 immeuble 19 12 11

    Cet immeuble du 35-37 rue Charlot est un monument historique, inscrit à l'inventaire supplémentaire. Il va subir un ravalement. Nous verrons ce qu'il adviendra des photos que le photographe du Marché des Enfants Rouges placarde systématiquement sur le mur de la rue Charlot. Sans trop se soucier en apparence de savoir si le propriétaire est d'accord. Il est vrai que ce dernier est un des bailleurs-sociaux de la Ville (SGIM). Sachant que le bureau du maire du IIIe est à une portée de fusil, il ne se permettrait surement pas d'être en infraction ostentatoire. Pour le bonheur des passants, il faut bien le dire, car son exposition permanente ne manque pas d'intérêt.

     

     

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    Sourdis ruelle 19 12 11

    La ruelle Sourdis (relie Charlot à Pastourelle) (IIIe)

                    

    Qui n'a pas été surpris en passant par là de constater que l'échauguette qu'on aperçoit sur le côté de la ruelle est inachevée. Ses ouvertures sont "brutes de décoffrage", façon quasimodo. Elles méritent la vague de réprobation qu'elles soulèvent depuis 10 ANS !

    L'immeuble est au 17 rue Pastourelle (IIIe). La façade sur rue, le portail et le mur d'enceinte sont dans le même état d'inachèvement.

    Pastourelle 17 portail 19 12 11Derrière cette confusion, c'est un véritable psychodrame qui se déroule depuis 2001. A cette date, un promoteur réhabilite une parcelle et vend son programme par lots en restant toutefois majoritaire. Un des acheteurs et lui-même effectuent des travaux que les minoritaires n'approuvent pas. De là nait un conflit entre deux camps qui perdure. Les travaux sont gelés, les charges de copropriété ne sont pas réglées et les procédures judicaires s'enchaînent. Peut-être sommes-nous en vue d'un règlement : pour autant que le promoteur-propriétaire conclue prochainement la vente de deux lots, l'argent frais ainsi obtenu sera affecté à la finition des travaux et au paiement des arriérés de charges. Une demande d'autorisation de travaux, qui a été déposée dans cette perspective, fait espérer une issue prochaine à la crise.

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    Un commerce de gros, 26 rue Beaubourg, rivalise depuis longtemps avec le "Madarin Rambuteau", 11 rue Rambuteau (IVe) pour le titre d'enseigne la plus choquante du Marais, quand on sait à quel point les règles sont strictes dans ce secteur sauvegardé. Ils se retranchent derrière la prescription de 3 ans qui vise ce type d'irrégularité.

    Beaubourg 26 best foulards 19 12 1126 rue Beaubourg (IIIe), "Best Foulards"

                                                                                    

    Le règlement interdit les couleurs "criardes" et les enseignes agressives. Ici, on a les deux à la fois. On apprend heureusement que ce commerce de grossiste sera remplacé par un "Surgelés PICARD". Date prévisible : printemps 2012.

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    Voici le très pittoresque "passage Molière", qui abrite entre autres la "Maison de la Poésie" (IIIe)

    Passage molière 19 12 11

    C'est tout un bloc d'immeubles, de la rue St Martin (157 à 161) à la rue Quincampoix (82) qui s'apprête à subir un ravalement des façades sur rues et sur cours. On a affaire ici aussi à des immeubles inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques.

     

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  • Pont aux choux 19 dec 11
    Etrange association de deux genres et couleurs différentes

     

    La rue du Pont aux Choux va de la rue de Turenne au boulevard Beaumarchais dans une orientation est-sud-est. Elle date de 1620 et enjambait alors un égout sur le tracé de la rue de Turenne, par un "pont" qui menait vers des potagers où l'on cultivait probablement entre autres des "choux".

    On y voit de beaux portails, à l'image de celui-ci, et des cours étonnantes, souvent aménagées de constructions parasites qui, sans être belles, ne manquent pas toujours de charme.

    Au 13-15, on est face à un autre portail de belle facture, encadré de devantures de magasins d'outillages mécaniques qui exposent quelques modèles réduits de machines. Derrière le portail, un fond de cour soigneusement fermé par un autre portail derrière lequel se cache un chantier imposant.

    Pont aux choux 13 halle 15 12 11

    Il s'agit d'une halle métallique construite en 1888 par l'architecte Jules Jobard.

    Un permis de démolir et un permis de construire ont été délivrés le 13 octobre 2011 par la Direction de l'Urbanisme de la Ville de Paris pour la réhabilitation de cette construction et sa transformation en immeuble de bureaux, de commerces et de logements, avec création de cave, escalier et ascenseur.

    Le chantier est visiblement actif. On ne comprend pas tout à fait, dans ces conditions, le renouvellement récent d'un voeu de la "Commission du Vieux Paris", déjà formulé il y a un an, pour que "la halle à charpente métallique soit conservée, en témoignage de l'architecture industrielle du XIXème siècle". Il est difficile sinon impossible, en effet, que cette parcelle devienne habitable sans occasionner des dommages sévères à la halle. La photo montre son importance et en même temps la difficulté de l'isoler d'un certain nombre d'ajouts qui rendent au premier regard son identification mal aisée.

    Ces bâtiments sont réputés cacher deux autres secrets : le brigand "Cartouche" ( Louis Dominique Garthausen), chef de bande de la "Cour des Miracles", popularisé à l'écran par Jean-Paul Belmondo, est né tout près de là dans cette rue en 1693. Il subit le supplice à vif de la roue en place de Grève en 1721. On dit aussi que, de 1849 à 1857, une guillotine fut entreposée là.

    Guillotine                                                                                                                                                     

     

  • Pierre au lard 3 date 03 11 11
    Rue Pierre au Lard, côté rue du Renard. Les voies, au droit des façades du bâtiment pressenti (dernier à droite), ont une largeur qui commence à 3,20 mètres ici et se réduit à 2,38 mètres dans le boyau qui rejoint par l'arrière la rue St Merri

                                                                                                                                                                              

    Deux groupes de requérants, tous riverains du projet, rassemblant 20 personnes au total, ont formé chacun un recours en référé-suspension devant le Tribunal Administratif, contre le permis de construire accordé le 2 septembre 2011 par la Mairie de Paris.

    L'audience s'est tenue le 15 novembre. L'ordonnance est tombée le 2 décembre. Elle tient en trois points :

    1. La décision de la Ville de Paris d'accorder un permis de construire, le 2 septembre 2011, à la société SAS Moovement en vue de la création d'un "bar-club", est suspendue jusqu'à ce qu'il soit statué sur la requête tendant à l'annulation de cette décision
    2. La Ville de Paris versera 1.500 € à chacun des deux groupes de riverains, au titre de l'article L 761-1 du code de procédure administrative
    3. La Ville de Paris versera 35 € à chacun des deux groupes, au titre de l'article R 761-1 du même code

    Le jugement a été motivé essentiellement par l'insuffisance de largeur des voies eu égard aux exigences du règlement de sécurité du 25 juin 1980 et du code de l'urbanisme.

     

  • Chambre correctionnelle 17 audience bourguinat 09 12 11
    Une partie du groupe qui a soutenu Gilles Pourbaix et Elisabeth Bourguinat, cités par M. Ian Brossat, président du groupe communiste à la Mairie de Paris, devant la 17ème chambre correctionnelle du Tribunal de Paris, pour diffamation.

      

    L'audience s'est tenue comme prévu le 9 décembre. On a écouté les plaidoiries de Gilles Pourbaix, Elisabeth Bourguinat, association ACCOMPLIR, membre de "Vivre Paris !", un témoin journaliste, l'avocat de M. Brossat, l'avocate de Gilles et Elisabeth et le Procureur de la République, sans compter les nombreuses interventions du président.

    M.Ian brossat ne s'est pas déplacé pour participer à l'audience. Le Procureur de la République l'a regretté.

    Il y a eu de la passion et de l'émotion. Des mots inappropriés aussi. Par exemple, l'utilisation du mot "chancres" par le défenseur de M. Brossat, pour qualifier les critiques de nos associations, qu'il considère comme de la diffamation.      

    Le Procureur de la République a requis la relaxe.

    Le jugement a été mis en délibéré pour le 3 février 2012.

     

  • Plan turgot temple

    La perle disparue du Marais : l'enclos du Temple. A la place du donjon à cinq tours, on trouve aujourd'hui la mairie du IIIe. L'hôtel du Grand Prieur, en bas à droite, se situait au fond du square du Temple actuel. L'église est à la place de Carreau du Temple, en cours de transformation. Dans le coin, en haut à gauche, on aperçoit une tour d'enceinte. C'est celle qu'on a dénichée dans notre article du 16 mai 2010. On en reparlera bientôt car, dans la rénovation des immeubles qui l'entourent, elle a tout simplement été "escamotée".

     

    On doit à Michel-Etienne Turgot de pouvoir aujourd'hui, avec l'appui de nos ordinateurs, se promener dans les rues du Paris de cette époque. Alors prévôt des marchands de Paris (équivalent du maire), il confia en 1734 à Louis Bretez l'exécution d'un plan de Paris au 1/400 en perspective isométrique (point de fuite à l'infini). Il fallut deux ans à Louis Bretez pour finaliser ce plan ou chaque immeuble, chaque monument est dessiné d'après nature.

    On peut aujourd'hui naviguer dans ce plan grâce au site "cartocassini" (figure aussi en fin de rubrique "liens utiles" sur la page d'accueil de notre blog). Les 19 planches PDF qu'il comporte vous transportent dans ce qu'était Paris au temps de Louis XV. On y découvre le visage de toutes les façades d'immeubles mais aussi le nom ancien des rues et leur tracé. La place des Vosges s'appelait "place Royale". L'Hôtel de Ville de Paris ressemble à ce que nous connaissons mais il faut se souvenir qu'il a été agrandi sous Louis-Philippe, incendié pendant la Commune de Paris en 1871 et reconstruit (presque) à l'identique entre 1874 et 1882. De nos jours, seul le pavillon central reproduit l'ancien bâtiment de la Renaissance.

    La place de Grève (IVe actuel) se dévoile telle qu'elle était avec un bord de Seine "au naturel" et des barques dédiées au transport de marchandises. On découvre que les ponts de la Seine (voir ci-dessous le Pont Notre-Dame) sont majoritairement dotés d'immeubles résidentiels assez haut qui leur donnent un air de Ponte Vecchio florentin.

    Plan turgot hôtel de ville                                                                                                                                  

     Cliquez gauche dans les images pour une meilleure résolution.

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  • Archives 46 graff garage 30 11 11
    Garage des Archives, 46 rue des Archives (IVe)

                                     

    Cette oeuvre date du dimanche 27 novembre 2011. Un homme s’est installé là avec tout ce qu’il faut pour peindre, plus une échelle car le mur est haut, et il nous a laissé ce décor assez surprenant. A vrai dire, il n’a pas terminé l’ouvrage dans la journée. On pouvait lire en haut « pas fini » et effectivement il est revenu dans la semaine pour l’achever.

    Le propriétaire du mur, le patron du garage des Archives, n’a pas été pris au dépourvu. L’artiste a demandé son accord sans contre-partie. Exaspéré par les tags qui apparaissaient régulièrement la nuit sur cet espace d’une vingtaine de mètres carrés, il a pensé qu’en ne s’opposant pas à la réalisation d’un énorme graff, il dissuaderait les barbouilleurs dont on dit qu’ils auraient un certain respect pour le travail d’autrui.

    Nous laissons à chacun la liberté de dire si ce décor est beau ou pas, s’il convient ou non au caractère du quartier. On peut reconnaitre à cette peinture une valeur décorative ou se déclarer totalement allergique à cet art inspiré de Basquiat et de ses émules.

    Une chose est certaine cependant : toute intervention sur la façade d’un immeuble doit faire l’objet d’une demande d’autorisation de travaux adressée aux services de l’urbanisme de la Mairie de Paris.

    La mise en peinture d’une devanture, l’installation d’un store, d’une banne, etc … sont réglementées. Dans le Marais, l’avis conforme de l’Architecte des Bâtiments de France est requis. Il est clair que cette procédure n’a pas été suivie dans cette affaire.

    Il est dans notre mission d’en aviser la Direction de l’Urbanisme, sans préjuger d’une décision qui pourrait être aussi bien la régularisation de l’intervention si les autorités compétentes l’approuvent que son effacement pur et simple sous une bonne couche de badigeon.

    Archives 46 vue générale 07 12 11                                                                                                                      

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  • Archives 43 comptoir archives bas retour

    C'était en 2010 dans le IVe. Bache plastique gonflée comme une baudruche pour accueillir plus de monde, règle "un tiers/deux tiers" à l'avantage des piétons ignorée, profusion d'ardoises et de mobilier de desserte sur l'espace public …. On avait affaire à l'archétype de l'exploitant désinvolte. Histoire sans paroles (19 juin 2011).

    Archives 43 comptoir archives nouvelle terrasse 30 11 11
    Novembre 2011. La terrasse est désormais délimitée par des parois rigides. C'est un  progrès considérable pour les piétons et pour le paysage de la rue qui avait trop souffert de ces "rideaux de douche" inesthétiques en plastique. Même dans le Marais, secteur sauvegardé où les exigences en matière d'urbanisme sont fortes, ils avaient fleuri ça et là.

    Pour autant les dispositions du nouveau "règlement des étalages et terrasses" de la Ville de Paris, en vigueur depuis le 1er juin 2011 et auquel nous avons été associés dans le cadre de "Vivre Paris !", sont-elles respectées ?

    Pas vraiment. Voici ce que nous constatons : des tables et des chaises ajoutées au-delà de l'espace autorisé, plusieurs ardoises et du mobilier de décoration au carrefour, emprise de la terrasse en équerre non conforme : elle occupe la moitié environ du trottoir et les deux tiers – au lieu du tiers – de l'espace "utile" (qui s'entend hors obstacle, ici le pied d'un feu rouge). La largeur minimum de 1,60 mètre pour les piétons n'est pas respectée.

    Archives 43 desserte et ardoises Archives 43 retrour rambuteau 01 11 11

     Entrée de l'établissement                        Retour "en équerre"

     

    Que penser du résultat ? Incontestablement, il y a un progrès. Cela étant, la Direction du Permis de Construire et du Paysage de la Rue de la Mairie de Paris, doit-elle tolérer voire régulariser ce qui est en contradiction avec le règlement ? Pourquoi pas si on cède à l'esprit de tolérance qui caractérise la majorité d'entre nous, certainement pas si la Directrice de l'Urbanisme entend faire respecter l'image qu'elle a donnée d'elle-même en déclarant en juin avec fermeté que son nouveau règlement, contrairement à celui de ses prédécesseurs, serait LUI appliqué.

    Nous reconnaissons qu'il n'est pas raisonnable de donner un signal qui sera immédiatement interprété par les exploitants comme une invitation à s'affranchir des contraintes du règlement. Dans le cas présent, la mairie peut considérer que l'emprise ne dépasse pas la moitié de la largeur du trottoir et qu'à ce titre elle peut déroger à la "règle générale". Il reste le feu rouge qui réduit considérablement le passage. Doit-on engager des dépenses publiques pour le déplacer ou le supprimer ? Elargir le trottoir ?

    Cette affaire a valeur de test et il faut reconnaitre qu'elle n'est pas facile à régler. Le "conseil de rue des Archives" mis en place par la Maire du IVe Dominique Bertinotti, qui rassemble des habitants, des commerçants et des associations, se réunit prochainement. Nous suggérons qu'il émette un avis.

     

     

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    Archives 45 cour intérieure 30 11 11
    Façades sur cour du couvent de la Merci restauré, 45 rue des Archives (IIIe)

                                            

    En passant devant son grand portail laqué rouge à fronton, face à l'hôtel de Clisson des Archives Nationales, rue des Archives, on ne voit rien de ce bâtiment signé Pierre-François Godot qui abritait au XVIIIème siècle le "couvent de la Merci". Cette institution, dont les origines remontent au XIIIème siècle, avait été fondée pour le rachat et l'accueil des chrétiens pris en otages par les maures et réduits à l'esclavage (le mot "merci" est ici utilisé dans son sens de "miséricorde").

    Le style est sobre et énergique. Les ouvertures sont nombreuses et leur taille diminue progressivement en allant vers les étages élevés. Au sommet de la construction, on peut lire ces mots gravés dans un cartouche de marbre noir : "Les religieux de la Merci, ou de N-D de la rédemption des captifs, établis à Paris par Marie de Médicis en 1613", par référence à la reine qui avait présidé à l'installation des Pères de la Merci sur ce site.

    L'une des curiosités de cet hôtel est son escalier d'honneur, au fond du corps de logis. Alexandre Gady n'hésite pas à le qualifier de "chef-d'oeuvre méconnu du Marais".

    Archives 45 escalier d'honneur 30 11 11

    A l'emplacement du 47 de la rue des Archives (IIIe), où se dresse aujourd'hui un immeuble de rapport de qualité (qui accueille au rez-de-chaussée une annexe de la sécurité sociale), Arnaud de Braque fonda un hôpital et une chapelle en 1348. Elle fut démolie sous la révolution. Elle renfermait la tombe de Nicolas Braque mort en 1388, fils du fondateur de l'hôpital qui allait devenir le couvent de la Merci (on comprend pourquoi la rue de Braque qui débouche là, porte ce nom). Les religieux de la Merci  s'y installèrent en 1613. Ils y resteront jusqu'en 1790.

    Autre curiososité : l'existence de deux cadrans solaires qui se complètent sur les façades ouest (cadran du matin) et nord (cadran de l'après-midi). Tous deux sont inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques. Ils sont actuellement l'objet d'une restauration (qui explique la présence d'échafaudages sur les façades), sous le contrôle de l'Architecte en Chef des Monuments Historiques, Jean-François Lagneau (*).

    Archives 45 cadran solaire 2    Archives 45 cadran solaire 1

    Cadran de l'après-midi                        Cadran du matin – Photos Marianne Ström

    Ces cadrans solaires sont le yin et le yang qui gouvernent l'esprit de ce lieu. Le cadran vespéral porte l'expression latine "utere dum liceat" qui veut dire "profite tant qu'il est permis" (un genre de "carpe diem") tandis que l'autre, celui du matin, représente le temps (ou la mort) qui tient une faux d'une main et montre l'heure de l'autre, suggérant ainsi que notre heure viendra quoiqu'on fasse. Sans le savoir, les bâtisseurs de l'époque s'étaient inspirés de la philosophie orientale qui considère que la dualité n'est pas opposition mais complémentarité.

     

    (*) car il s'agit d'un monument historique (classé). Il ne doit pas être confondu avec l'Architecte des Bâtiments de France, chargé de la supervision de l'ensemble du secteur sauvegardé du Marais


    Bibliographie : "Marianne Ström : Paris en détails – Le Marais, Éditions Michel de Maule, Paris 2011 -  Alexandre Gady : Le Marais, Editions Le Passage – Danielle Chadych : Le Marais Editions Parigramme

     

    Pour agrandir les photos, cliquer jusqu'à deux fois dans l'image.

    Question pour les "pros" : y a-t-il eu surélévation au dessus de l'attique avec un étage mansardé ?

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  • Payenne 11 hôtel de merle 18 11 11
    Hôtel de Marle, 11 rue Payenne (IIIe) ; il héberge le musée Tessin, du Centre Culturel Suédois

                                     

    Il s'étend de la rue Payenne (en souvenir d'un notaire du XVIème siècle, Guillaume Payen, qui fit le lotissement du quartier) à la rue Elzévir, au coeur du secteur choisi en 1962 par la Commission Nationale des Secteurs Sauvegardés pour entreprendre la restauration du Marais (*) dans le cadre de la loi Malraux.

    L'opération est décrite dans un bulletin d'information de l'Association de Sauvegarde du Paris Historique, daté de juin 1969. On y trouve notamment des photos qui montrent l'état du bâtiment à cette époque :

    Payenne 11 hôtel de merle avant restauration Vue de l'hôtel en 1962

    Les premières constructions remontent au XVIème siècle mais, dans sa forme actuelle, c'est de la fin du XVIIIème siècle que date l'Hôtel de Marle, du nom de Christophe Hector de Marle, conseiller au parlement, qui en fut propriétaire en 1572. Il porte la signature d'Alexandre François d'Argouges.

    Il connut des fortunes et infortunes diverses : activités commerciales et industrielles au XIXème siècle et, tout de même, quelques occupants illustres plus près de nous, comme l'écrivain surréaliste André Paul Edouard Pieyre de Mandiargues et le peintre androgyne Léonor Fini (propriétaire par ailleurs d'un monastère isolé sur la côte découpée du Cap Corse)

    Les travaux ont été entrepris dès 1967. Ils donnèrent lieu à des découvertes remarquables : des plafonds peints à solives décorées, des fresques et une ferme à charpente semi-circulaire du XVIème siècle, dits "à la Philibert Delorme" ou "en carène de bateau renversée", qui avaient été masqués jusque là par un faux plafond.

    Payenne 11 hôtel de merle combles 18 11 11Combles en demi-cercle lors de leur découverte

    L'ensemble de l'Hôtel a achevé sa restauration en 1970. Acheté par l'Etat suédois, il abrite désormais le musée Tessin, du Centre Culturel Suédois, et possède une belle collection de dessins français. Il se distingue en outre par son portail Louis XV avec mascaron sur la rue Payenne, et son escalier d'honneur Louis XVI.

     

     (*) La loi Malraux sur les secteurs sauvegardés, qui protège les centres historiques, date de 1962. Le décret d'application concernant le PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais date du mois d'août 1996. Sa gestation a donc duré 34 ans, mais de nombreuses opérations comme celle de l'Hôtel de Marle, ont eu lieu avant la lettre.


    Bibl. Association de Sauvegarde du Paris Historique, "Le Marais" (Alexandre Gady)  Ed. "Le Passage"

     

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