Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2011

  • Terrasse arts & métiers

    Terrasse arts & métiers dégagée 17 10 11
    Carrefour des Arts & Métiers (IIIe), en juin 2011 photo du haut, en octobre (de la même année), photo du bas

     

    Est-ce l'effet du nouveau règlement des terrasses ? d'une intervention du Maire du IIIe ? du froid ? d'une prise de conscience de l'exploitant de l'établissement qu'il était allé un peu loin ?

    Vraisemblablement rien de tout cela, à moins qu'on ne nous confirme l'une de ces hypothèses. Il y a eu des travaux de voirie pour le réaménagement du carrefour. Il a fallu dégager le trottoir. Va-t-on en rester là ou assistera-t-on, dès la fin des travaux, au retour inexorable de la rangée supplémentaire et illicite de tables et de chaises ?

     

  • Archives 61 cariatides 14 10 11
    Porche de l'immeuble France Telecom, 61 rue des Archives (IIIe) avec sa caryatide et son atlante

     

    On ne sait pas dire si ces deux figures classiques de l'architecture sont ici pour suppléer aux consoles du balcon en soutenant son entablement ou si elles sont simplement plaquées sur la pierre pour décorer le porche en accompagnant élégamment l'imposte. Remarquons simplement qu'il s'agit d'un couple homme et femme, que l'homme tourne le dos, ce qui n'est pas habituel et que les deux personnages adoptent une posture plus propice à la lascivité qu'à l'effort. L'ensemble est en tout cas fort joli.

    Passé cet immeuble, dont on a souligné dans un reportage précédent que sa surélévation n'a pas été une réussite esthétique, on entre dans l'univers que nous avions qualifié de maudit dans un passé qui n'est pas si ancien.

    Archives poste 1
    Devant le 63 rue des Archives (IIIe), en 2006

    On se rappelle en 2006 cet univers inhospitalier où des camions hypertagués, garés en épi sur le trottoir, interdisaient  pratiquement le passage des piétons et créaient une atmosphère anxiogène qui décourageait toute velléité de s'y promener.

    Les choses ont bien changé. Le stationnement en épi a disparu à la suite d'une décision du Maire Pierre Aidenbaum de réaménager, à notre demande, l'espace qui va du musée de la Chasse et de la Nature jusqu'à la Poste "Archives". De façon presque concommittante, France Telecom, propriétaire de la quasi totalité du quadilatère d'immeubles délimité par les rues du Temple, Pastourelle et Archives, décidait une rénovation complète des bâtiments qui lui appartiennent encore aujourd"hui.

    Même l'immeuble de la Poste, dont le caractère stalinien nous a fait douter qu'on puisse un jour le rendre attractif, fraîchement ravalé, s'inscrit bien désormais dans le paysage. Tant qu'il reste propre en tout cas, car le grain granitique de sa façade pourrait s'avérer bien vulnérable aux tags et autres graffiti.

    Archives 63 & 65 rénové 13 10 11
    Immeubles des 63 et 65 rue des Archives. A droite le bureau de poste "Archives" (IIIe)

                                                                                    

    Sur l'autre rive, côté pair, la rénovation des hôtels particuliers qui se succèdent est terminée depuis deux ans. L'espace est prêt pour un nouveau départ. Il faut espérer que l'îlot des "Anciennes Galeries", qui se prolonge transversalement jusqu'à la rue Charlot, délaissé par "Laser", trouve preneur d'une activité capable d'apporter sa contribution à l'économie du quartier. Il y en a un qui n'attend que ça : le petit restaurant "Sotto Sopra" (74, rue des Archives tél. 01 42 78 00 87) qui, après plusieurs changements d'enseigne (il s'appelait "Piaf" précedemment), essaie courageusement de se faire ici une place.

     

  • Pierre au  lard photo mc weil 
    "Voyage au bout de la nuit" ! C'est par ce boyau de 2 mètres de large que des centaines de clients transiteraient chaque nuit pour fréquenter le "bar-club", dont l'entrée est au fond à gauche, face au Café de la Gare et au Théâtre Essaïon. Le 25 septembre 2010, un incendie se déclarait dans le bâtiment de gauche. Les pompiers ont été contraints de déployer la grande échelle le long de la rue, à l'horizontale, depuis la rue St Merri.

     

    Et pourtant, à l'issue d'un quatrième round avec la Direction de l'Urbanisme de la Ville de Paris, les promoteurs du projet obtenaient le 2 septembre 2011 un permis de construire "tacite" pour le "bar-club" qu'ils se proposent d'ouvrir (voir notre article du 20 septembre).

    Devant l'émotion suscitée par ce projet auprès des riverains et de nombreux habitants du Marais, nous avons accepté d'être leur porte-parole et de former auprès du Maire de Paris, Bertrand Delanoë, un recours gracieux pour l'annulation du permis. Que le promoteur ne s'étonne pas si son numéro vert a été boudé ; il est clair que ce n'est pas auprès de lui que des habitants déstabilisés vont aller chercher soutien et réconfort !

    Il convient de préciser ce qu'est un permis "tacite". Le nouveau code de l'urbanisme stipule qu'une demande de permis de construire qui n'a pas fait l'objet d'un rejet dans les six mois de son dépôt, est "tacitement acceptée". C'est à cette disposition du code de l'urbanisme, qui date de 2007, que les promoteurs du "bar-club" (avec piste de danse) doivent de pouvoir procéder aujourd'hui aux travaux.

    De notre point de vue, ayant pris connaissance du dossier d'urbanisme, nous considérons qu'un accord explicite n'aurait pas été donné, tant il reste dans le dossier d'objections, de réserves et de zones d'ombre. Objections de la Maire du IVe, Dominique Bertinotti et de son conseil municipal, auxquelles il n'est pas répondu, réserves de la Direction de la Voirie et des Déplacements, qui ne sont pas levées, incertitudes liées aux conditions d'intervention des pompiers en cas d'incendie…

    Nous avons relevé un vice de forme qui pourrait bien entrainer la nullité du permis : une incohérence entre le descriptif du projet et le contenu détaillé du dossier. Par ailleurs, nous contestons le fait que la Mairie de Paris ait donné son accord pour la "réhabilitation d'un bâtiment […] en vue de l'installation d'un bar-club" alors que le Préfet de Police de Paris et le Procureur de la République ont exprimé leur opposition à l'exploitation d'une licence IV par cet établissement, du fait de la proximité d'écoles maternelle et primaire et d'un centre de sports. Le pétitionnaire a déclaré au "Parisien" qu'il avait une botte secrète. Peut-être a-t-il l'intention de servir de la limonade ou du Canada Dry ?

    Nous attendons que le Maire de Paris nous réponde. Il arrive qu'il reste coi. Nous sommes prêts, le cas échéant, à faire face à cette éventualité.

     

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    Post-scriptum du 12 octobre 2011 :

    M. Frédéric Hervé a souhaité exercer son droit de réponse à cet article. Le voici : 

    DROIT DE RÉPONSE DE MONSIEUR FREDERIC HERVE

    J’entends exercer mon droit de réponse à la suite de la publication de l’article intitulé « « Bar-club » rue Pierre au Lard (IVe) : « Vivre le Marais ! » introduit un recours gracieux auprès du Maire de Paris » publié le 7 octobre 2011 sur le blog de Monsieur Gérard Simonet  http://vivrelemarais.typepad.fr.

    Je tiens, en qualité de promoteur participant au projet du nouvel établissement nocturne de la rue Pierre au Lard, à rectifier plusieurs informations erronées figurant dans cet article

    En premier lieu, je précise à vos lecteurs que l'entrée du WOO CLUB se situera dans le côté large de la rue Pierre au Lard, laquelle débouche dans la rue du Renard dont la taille est particulièrement imposante.

     Ainsi, contrairement à ce qui est indiqué dans la légende accompagnant la photographie publiée dans cet article, « le boyau de 2 mètres de large » qui y est présenté n’est en réalité destiné qu’à desservir une sortie de secours du futur établissement et non à accueillir les clients de celui-ci.

    En outre, parmi les services consultés sur les mesures de sécurité mises en oeuvre dans le cadre du projet du WOO CLUB, les services de sécurité de la Préfecture de Police de Paris tout comme les pompiers de la ville de Paris ont émis un avis favorable. Les conditions de sécurité du futur établissement sont donc parfaitement remplies.

     Par ailleurs, je tiens à préciser à vos lecteurs que le début d’incendie qui s’est déclaré le 25 septembre 2010 ne s’est pas produit dans le local aujourd’hui concerné par le permis de construire du WOO CLUB, mais dans les locaux de l'ancien restaurant alors dénommé Curieux – Spaghetti bar.

    Je suis dès lors particulièrement surpris de constater que cet article tente de créer un lien artificiel entre le projet du WOO CLUB et les responsabilités antérieures d’un autre gérant d'établissement. 

    De plus, contrairement à ce qui est indiqué dans cet article, le numéro vert que les promoteurs du projet ont mis en place pour pouvoir répondre aux interrogations des riverains continue de fonctionner à ce jour. Plusieurs d’entre eux se sont, en effet, vus apporter les réponses souhaitées après avoir composé le numéro en question.

    Enfin, je tiens à préciser à vos lecteurs que le projet du WOO CLUB a reçu et continue de recevoir le soutien de plusieurs milliers de personnes, heureux qu'un nouveau lieu nocturne ouvre enfin ses portes dans le centre de Paris. 

     Aussi, il me semble qu’il est temps qu’un vrai dialogue s’instaure.

     (2.466 signes espaces compris – 42 lignes)

    Fin du droit de réponse. 

    Voici notre propre réponse à ce droit de réponse :

    Le blog auquel il est fait référence n'est pas "le blog de M. Simonet" mais celui de l'association "Vivre le Marais !" membre de "Vivre Paris !", comme il est précisé clairement dans l'en-tête de chaque article.

    D'accord avec votre observation. Observez les termes de notre article, ils ne contredisent en rien les vôtres. Le 9ème commentaire du 8 octobre 2011, signé "Vivre le Marais !", corrige à propos certains témoignages de lecteurs qui pourraient avoir mal compris.

    Au sujet des conditions de sécurité, nous prenons acte de vos propos. Il reste les réserves et objections exprimées à ce sujet par la Maire du IVe, Mme Dominique Bertinotti, auxquelles il n'a pas été répondu.

    Notre reportage sur le début d'incendie du 25 septembre 2010 avait pour but de souligner les difficultés d'intervention des pompiers sur la zone. La circulation dans la partie nord-sud étroite de la rue Pierre au Lard est impossible ; elle est difficile aussi dans la partie est-ouest affluente à la rue du Renard et en particulier à l'aplomb du n° 3, là où se trouvent l'entrée et la façade du bar projeté.

    Enfin le soutien que vous recevez de la part de ceux qui veulent faire la fête auprès de nos amis riverains n'est pas pour rassurer ceux qui craignent légitimement pour leur tranquillité. L'équation est pourtant déséquilibrée : ceux qui s'amusent se renouvellent peu ou prou tous les soirs. Ceux qui essaient de dormir avec du bruit sous leurs fenêtres sont chaque nuit les mêmes à subir le bruit et autres nuisances.                                                                                 

    Fin de notre réponse

     

  • Lamour réunion hdv 26 09 11

    A gauche, la délégation de "Vivre Paris !". A droite, on reconnait Jean-François Lamour, ancien ministre, conseiller de Paris et député du XIIIe avec deux de ses collaborateurs, et Vincent Roger, conseiller de Paris, conseiller régional, élu UMP du IVe. Derrière l'appareil photos : Philippe Jacquinot ("Quartier Latin Passionnément")

     

    "Vivre Paris !" a tenu à se faire connaitre des instances dirigeantes de l'opposition à l'Hôtel de Ville. Nous avons décrit la genèse du réseau : au printemps 2010, des parisiens excédés par l'explosion des terrasses, l'occupation anarchique de l'espace public, les propos provocants des professionnels de la boisson et de la nuit qui exigent encore plus de tolérance à l'égard des nuisances qu'ils imposent aux riverains, une pétition annonçant la mort des nuits parisiennes …. et pour finir l'annonce par la Mairie de Paris de la tenue "d'états généraux de la nuit" en novembre 2010. Des parisiens qui décident de se regrouper au sein d'un "réseau" d'associations qui prend le nom de "Vivre Paris !".

    "Vivre Paris !" arrive juste à temps pour interférer dans le processus de révision du règlement des terrasses et étalages et éviter que les textes nouveaux ne fassent la part trop belle à des commerçants insatiables.

    Puis viennent les fameux "états généraux de la nuit", en novembre. Dans la salle, des manifestants arborent des tee-shirts qui implorent "laissez nous danser !". Dans les groupes de travail, on entend la réponse en écho "laissez nous dormir !". L'exposé introductif le disait clairement : à minuit, à Paris, 98% des parisiens dorment ou veulent dormir. Parce qu'ils se lèvent le matin pour travailler et qu'ils ont besoin de la nuit pour récupérer. Le message était clair.

    Pourtant, on assiste depuis à la mise en coupe réglée, par le Maire de Paris et son Adjoint Mao Péninou, d'une politique qui veut faire de Paris une ville plus festive, sans considération pour la santé des parisiens. L'attribution récente, contre tous les avis, d'un permis de construire "tacite" pour une boite de nuit de grande capacité, en plein coeur du Marais, confirme cette orientation. Il existe pourtant d'autres atouts à notre capitale qui est, rappelons le, la ville la plus visitée du monde : sa créativité, dynamisée par un environnement historique, architectural et culturel unique au monde. C'est ce potentiel qu'il faut valoriser plutôt que promouvoir les beuveries et les excès qu'on reproche de plus en plus à certaines villes comme Berlin et Barcelone. A chacun son modèle …

    Nous l'avons dit à M. Lamour, nous aimerions que l'opposition municipale soit plus audible sur ces enjeux. Il en a pris note.

    Nous en sommes venus enfin au projet de loi de Sandrine Mazetier, députée PS de Paris, qui va venir prochainement en commission des lois à l'Assemblée Nationale, en lui rappelant notre position, confirmée par notre juriste Anne Penneau à l'occasion d'une audition par Mme Mazetier : OUI au renforcement des sanctions pour non-respect de la réglementation sur les terrasses, OUI à l'attribution de pouvoirs aux maires, à la condition qu'il existe une sanction plancher dissuasive, valable sur l'ensemble du territoire, NON, NON et NON à toute forme de pénalisation des plaignants exposées aux nuisances des commerçants. M. Lamour en est convenu et nous assure qu'il introduira une modification du texte dans ce sens. Nous sommes sollicités pour proposer les amendements que nous jugeons souhaitables.

    Nous espérons vivement que majorité et opposition se mettront d'accord pour voter rapidement ce texte pour que nous passions enfin de l'anarchie à l'ordre dans la gestion de l'espace public.

     

     

     

  • St antoine perspective bastille gravure ancienne
    Rue Saint Antoine. Temple de la Visitation et perspective sur la Bastille (gravure ancienne)
    Nous sommes heureux de vous convier à notre prochaine visite avec notre guide Sylvain Solustri qui nous fera découvrir de multiples trésors historiques et leur Histoire chargée d'histoires:
     

    De Saint Paul, nous visiterons l'église Saint Paul dont la façade est en réfection puis nous irons au travers de vieilles rues aux noms pittoresques, vers les beaux hôtels particuliers de la noblesse du siècle de Louis XIII, et  nous partirons à la recherche des vestiges de la muraille de Philippe-Auguste et de l’hôtel du séjour royal de Saint-Pol que Charles V fit élever ici. Nous finirons par l’Arsenal, réduit aujourd’hui au seul bâtiment de la bibliothèque, qui nous permettra d’évoquer la sinistre Affaire des Poisons et sa Chambre Ardente. Nous évoquerons enfin le Couvent des Célestins, remplacé de nos jours par la caserne de la Garde républicaine, et l’Île Louviers, aujourd’hui rattachée à la rive par le Boulevard Morland.


    Merci de réserver au plus vite. Modalités d'inscription auprès de Marie-Françoise Masféty-Klein par mail mfmk@free.fr ou par téléphone au 01 42 72 61 41.  Dans l'attente de vous revoir lors de cette nouvelle visite, nous vous adressons toutes nos fidèles amitiés.

     

    Visite du 20 octobre 2011
    le Marais-Sud : de Saint Paul à l'Arsenal
    RV à 14h15 à la sortie du métro Saint Paul
                                                                                                                            
  • Rambuteau 12 primeurs dominique

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Rambuteau 12 pain de sucre sept 2011

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

       

  •  Pierre au lard 3 vue de faceLovée au coeur d'un ensemble immobilier résidentiel, l'ancienne galerie d'art du 1-3 rue Pierre au Lard (IVe), en rouge sur la photo, devrait être transformée en "bar-club"

     

    Au terme d'un parcours chaotique, le pétitionnaire du projet, Frédéric Hervé, connu pour avoir été le gérant du COX, semble avoir obtenu satisfaction avec un permis de construire qu'il affiche sous la référence PC-075-104-11-V-0010. "Permis tacite", nous précise la mairie de Paris, direction de l'Urbanisme, ce qui signifie que le délai d'instruction de six mois est arrivé à échéance sans qu'un refus ait été notifié.

    Qu'une affaire qui a mobilisé un quartier, contre laquelle la Maire du IVe Dominique Bertinotti s'est opposée avec énergie, puisse se conclure en catimini au détriment des habitants, en dit long sur la dérive festive que le Maire de Paris cherche à nous imposer. Les parisiens jugeront.

    Cette "non-décision" s'applique à la version 4 d'un projet perçu initialement comme une intention de créer une grande boite de nuit englobant l'espace du "Curieux Spaghetti", un bar-restaurant au 14 rue St Merri, et la galerie d'art du 1-3 rue Pierre au Lard (IVe).

    La version 1, dont la demande date du 04/02/2010, prévoyait "une galerie d'art avec espace multiculturel". Les observateurs considéraient qu'il aurait pu accueillir plus de 500 personnes à la fois et s'interrogeaient sur son objet. Face à la réprobation des riverains, toutes les autorités concernées, la Maire de l'arrondissement, le commissaire de police, l'opposition municipale, la Députée de la circonscription et le Préfet de Police avaient émis un avis défavorable. Le Procureur de la République, saisi par le Préfet de Police, avait rejeté la demande de translation de licence du "Curieux Spaghetti" vers la galerie du 1-3 rue Pierre au Lard.

    On doit à la vérité de dire qu'il y avait eu une "version 0" quand, le 18/11/2009, les riverains constatant des travaux sans panneau d'information avaient informé la Direction de l'Urbanisme de la Ville de Paris qui, dès le lendemain, constatait l'infraction et dressait procès-verbal.

    Au fil des versions, le projet s'est révélé étonnamment polymorphe. La version 2, qui date du 03/06/2010, faisait état d'un "ravalement des façades d'un bâtiment à usage de galerie d'art et réouverture d'une baie de secours, mise aux normes de sécurité et d'accessibilité, fermeture et création de trémies d'escaliers et d'un ascenseur". La destination du bâtiment était pudiquement voilée.

    La version 3 datée du 27/10/2010, précisait le projet qui devenait "réhabilitation d'un bâtiment d'un étage en vue de l'installation d'un bar-club, avec création d'un niveau de sous-sol et d'une porte sur rue". Il prévoyait la création d'une surface additionnelle de 395 m². Les promoteurs le décrivaient comme "une boite dans la boite", allusion à une enveloppe de maçonnerie extérieure qui en garantissait l'insonorisation.

    Les deux premiers projets ont été rejetés par la Direction de l'Urbanisme de la mairie de Paris. Le troisième n'a pas obtenu le visa conforme de l'Architecte des Bâtiments de France. Deux enseignes "WOO", apposées sans autorisation, ont fait l'objet d'une lettre d'avertissement qui en réclamait le retrait.

    La quatrième et dernière version du projet, déposée le 02/03/2011 a maintenu l'objet, qui reste un "bar-club" mais ses ambitions et proportions ont été revues à la baisse. Plus de sous-sol aménagé. On se borne à la "réhabilitation d'un bâtiment d'un étage avec reconstruction des planchers, ravalement des façades et création d'une porte à rez-de-chaussée". La surface créée n'est plus que de 6 m².

    Porte-parole des riverains, nous avons combattu ce projet avec eux car nous le jugeons incompatible avec la tranquillité à laquelle ils ont droit et leur désir vital de dormir la nuit. Pour autant, nous avons fait du respect de la loi notre seul et unique critère de jugement dans tous les arbitrages. S'il s'avère que, dans tous ses aspects, ce projet respecte les lois de la République et de la Cité, nous en prendrons acte.

    En l'état actuel des choses, des interrogations sérieuses pèsent sur ce dossier. La loi autorise les recours. Nous n'excluons pas d'en déposer un si nous jugeons la démarche pertinente.

     

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    Vos commentaires sont bienvenus. Veillez à leur modération.

     

    Post-scriptum du 12 octobre 2011 :

    M. Frédéric Hervé a souhaité exercer son droit de réponse à cet article. Le voici : 

    DROIT DE RÉPONSE DE MONSIEUR FREDERIC HERVE

    J’entends exercer mon droit de réponse à la suite de la publication de l’article intitulé Les promoteurs du « bar-club » de la rue Pierre au Lard affichent un permis de construire, publié le 20 septembre 2011 sur le blog de Monsieur Gérard Simonet  http://vivrelemarais.typepad.fr.

    Je tiens, en effet, à rectifier plusieurs informations erronées figurant dans cet article et concernant principalement les conditions dans lesquelles ce permis de construire a été obtenu.

    En premier lieu, je précise à vos lecteurs que j’assure toujours la gérance de l’établissement dénommé COX et ce depuis plusieurs années.

    En outre, contrairement à ce qui est indiqué dans cet article, ni le Commissaire de police, ni le Préfet n’ont émis un avis défavorable à l’encontre de cette demande de permis de construire.

    De plus, « la création d’une porte sur rue » n’a jamais été sollicitée dans aucune des versions du projet et ce, dans la mesure où les deux portes dont est déjà doté l’établissement sont historiquement présentes à cet emplacement.

    Concernant la surface « additionnelle » de 395 m2 à laquelle il est fait référence dans cet article, celle-ci ne peut être qualifiée comme telle puisque les travaux demandés dans le cadre du permis de construire ont pour but l’isolation phonique du lieu et non pas l’agrandissement de la surface d’accueil.

    Par surcroît, s’il est exact que les deux enseignes WOO apposées sur le mur principal du projet ont dû être retirées, il convient de préciser que celles-ci avaient été mises en place antérieurement au projet par le précédent occupant des lieux sans que cela ne suscite la moindre objection.

    Je suis ainsi surpris que la seule apposition d’un sticker sur ces enseignes par les nouveaux promoteurs ait été considérée comme non conforme.

    (1.766 signes espaces compris – 32 lignes)

    Fin du droit de réponse.

    Voici notre propre réponse à ce droit de réponse :

    Le blog auquel il est fait référence n'est pas "le blog de M. Simonet" mais celui de l'association "Vivre le Marais !" membre de "Vivre Paris !", comme il est précisé clairement dans l'en-tête de chaque article.

    La Commissaire Centrale du IVe, Mme Johanna Primevert à l'époque des faits, a reçu un groupe d'associations le 15 septembre 2009 à 15h30. Elle leur a annoncé avoir saisi le Préfet de Police de Paris fin juillet et émis un "avis défavorable" au projet du promoteur. Revoir l'article.

    Quant au Préfet de Police, sa position a été affirmée par lettre dont une copie a été adressée avec le recours gracieux à M. Hervé. Il ne se réfère naturellement pas au permis de construire, mais à "l'objet" du permis.

    La demande de permis réf. PC-075-104-11-V-0011 déposée le 02/03/2011 stipule explicitement "création d'une porte à rez-de-chaussée sur rue." (Bulletin Municipal Officiel – BMO – du 1er avril 2011, page 754). Ce point est repris dans le BMO du 27 septembre 2011 au chapitre "Liste des permis de construire délivrés" page 2344. Nous ne comprenons pas les raisons des affirmations de M. Hervé.

    Les 395 m² se réfèrent à la version 3 du projet (PC-075-104-10-V-0029 du 27/10/2010). La SHON (surface habitable hors oeuvre nette) créée était bien de 395 m². Il est vrai qu'il était prévu une SHON démolie de 291 m². Nous acceptons l'explication de M. Hervé mais rappelons que cette version du projet, rejetée pas la Mairie de Paris, qui prévoyait la création d'un sous-sol, n'a pas eu de suite.

    A propos des enseignes, nous ne voyons aucun commentaire à ajouter.

    Fin de notre réponse.

                                                                             

                                                                                                   

                                                                                                                                       

     

     

  • Coffres bouquinistes sur fond ile cité nettoyés sept 11 
    Vue des coffres quai de l'Hôtel de Ville, sur fond d'île de la Cité et de cathédrale Notre-Dame

     

    Jeff était affairé ce matin à ouvrir son coffre. Nous l'avons abordé en déclinant notre identité d'habitants du quartier. Le mégot en coin, il s'est retourné vers nous en répondant d'un ton bougon à notre première question : 

    -vos coffres ont été nettoyés ?

    – Oui.  

    – par qui ?

    – la mairie. C'est à eux de faire ça, nous on n'a pas les moyens !

    – et vous êtes content ?

    – Bien sûr. C'est quand même plus propre ; mais ça va revenir …

    Voyant notre intérêt, il est devenu plus locace. C'est ainsi que nous avons appris que tout le linéaire de coffres du IVe (quai de l'Hôtel de Ville) a été raffraîchi il y a quelques semaines par une équipe de la mairie munie de pistolets à peinture. Tous les coffres ont été traités dans l'affaire d'une matinée.

    On voit donc bien que la tâche n'était ni surhumaine ni très coûteuse et qu'il suffisait de s'y atteler. Nous remercions François Dagnaud, Maire-Adjoint de Paris chargé de l'environnement et des espaces verts, que nous avions sollicité à ce propos, de n'avoir pas renvoyé cette intervention aux calendes grecques.

    Le résultat est spectaculaire. Les berges et leurs coffres, qui semblent neufs désormais, sont enfin dignes du classement au patrimoine mondial de l'UNESCO.

    Il reste que trois autres arrondissements sont encore concernés. Nous avons traversé la Seine et parcouru les berges du Ve. La photo que nous publions ci-dessous offre un contraste saisissant entre la beauté sublime de Notre-Dame, et la laideur des inscriptions immondes qui apparaissent sur les coffres au premier plan. Il faut que M. Dagnaud voie ce reportage et lance sans tarder une action en direction des arrondissements concernés ; sans cela, nous aurons le vague sentiment d'avoir agi de manière égoïste.

    Coffres bouquinistes rive gauche tagués sept 11 
    Vue latérale de Notre-Dame depuis la rive gauche

     

    Cliquez jusqu'à deux fois dans l'image pour l'agrandir et parfaire sa netteté.

     

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    Post scriptum # 1 du 20/09/2011

    Réaction de M. François Dagnaud à l'article :

    Je vous confirme que la campagne de remise à niveau qui a débuté cet été devrait se poursuivre  dans tous les arrondissements concernés, soit 900 boîtes environ !
    Bien cordialement.
    François Dagnaud


                                                                                                                                   

                                                                                                                                                     

  • Vieille du temple 18 boulangerie malineau 

    Impasse de l'hôtel d'Argenson et boulangerie Malineau, qui affiche le slogan "La passion du bon pain", 18 rue Vieille du Temple (IVe)

     

    Cette impasse, que les gens concernés nous pardonnent, n'est pas très reluisante. Une inscription gravée nous indique d'ailleurs qu'elle était jadis qualifiée de "cul-de-sac" d'Argenson. Ouverte à tous les vents, elle accueille aussi à bras ouverts toute la gamme des pollueurs urbains : afficheurs sauvages, tagueurs, passants indélicats qui soulagent leur vessie et se débarassent  de ce qui les encombre.

    Aussi apprend-on avec satisfaction que les propriétaires de l'immeuble qui borde l'impasse côté 18 rue Vieille du Temple, ont demandé l'autorisation de procéder à son ravalement. Il n'est pas clair si les deux rives ou une seule sont concernées.

    Revers de la médaille, toutefois : la boulangerie disparait. Elle est remplacée par un commerce de "cosmétiques frais faits main". "Le patron prend sa retraite" nous dit la vendeuse. C'est un commerce de bouche qui cède sa place à une boutique de luxe ; c'est aussi une charmante enseigne en drapeau qui va disparaitre :

    Vieille du temple 18 enseigne malineau 

    Certains s'en affligeront. Il convient de garder son sang-froid. Le renouvellement des commerces répond à une réalité économique contre laquelle il ne faut pas forcément s'élever en rappelant que ce sont des consommateurs comme nous, par leurs habitudes d'achat, qui attirent ou dissuadent les commerces. La société "LUSH Cosmétiques" qui prend la suite a surement quelque chose à apporter à notre quartier et à l'environnement. Voir ce qu'en dit la presse-magazine.

    L'arrière boutique, qui est actuellement le laboratoire de la boulangerie, fait 70 m², pour 40 m² de surface de vente. La date prévue pour l'ouverture du magasin est le 10 décembre 2011. C'est de notre point de vue excessivement optimiste. Nous parions pour le printemps 2012.

    On espère que LUSH ("Lush" sous-tend l'idée de luxuriance végétale) acceptera de s'engager à entretenir cette impasse qui ne demande qu'à arborer son charme de vieille ruelle du Marais, et séduire riverains et touristes au même titre que le passage des Arbalétriers, rue des Francs-Bourgeois dans le IIIe.

     

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  • Urbanité huile philippe béliard
    "Urbanité", huile de Philippe Béliard

     

    "Proposition de loi pour une urbanité réussie", c'est ce que défend la Députée de Paris avec un texte de loi qui sera présenté aux associations parisiennes le 19 septembre au cours d'une table ronde qui se tiendra à l'Assemblée Nationale. Des associations du réseau "Vivre Paris !" seront présentes.

    En voici le texte.

    Le projet de loi comporte deux volets : le renforcement du pouvoir des Maires vis à vis de sanctions applicables aux abus d'occupation de l'espace public. A titre d'exemple, l'amende qui est de 35 € de manière forfaitaire et non dissuasive aujourd'hui, pour un débordement de terrasse, pourrait atteindre 500 € par jour et par m² de dépassement, sur décision du conseil municipal.

    Nous n'avons jamais souhaité que les exploitants de bars-restaurants qui bénéficient d'une autorisation de terrasse soient victimes de tracasseries mais nous avons trop souvent dénoncé les abus dans ce domaine pour ne pas nous réjouir d'une mesure qui va dans le bon sens. Nous nous interrogeons toutefois sur la portée d'une loi qui pourraient créer de graves disparités entre communes et/ou arrondissements, en fonction du bon vouloir des Maires.

    En revanche, les articles 6, 7 et 8 sont inacceptables en l'état. Sanctionner ceux qui se plaignent parce qu'ils souffrent de tapage nocturne est liberticide, anticonstitutionnel et simplement inhumain. Faciliter l'implantation et le développement d'établissements de nuit, pour une ville comme Paris qui en compte déjà un millier, (contre 60 dans la couronne – source "Etats Généraux de la Nuit", novembre 2010), c'est aller délibérément à l'encontre de l'attente des 98% de parisiens qui aspirent à dormir dès minuit pour aborder en forme leur journée de travail (source "Etats Généraux de la Nuit" – rapport d'ouverture).

    Ces articles apparaissent comme un gage donné au lobby des débits de boissons et des professionnels de la nuit. On peut légitimement s'étonner qu'une personne doublement élue à Paris se préoccupe aussi peu du bien-être de ceux qui lui ont confié ces mandats.

     

    En exergue :

    L’article 6 crée une sanction contre les abus de recours aux numéros d’urgence pour tapage nocturne.

    L’article 7 demande un rapport sur les modifications de la réglementation relative à la sécurité des établissements à vocation nocturne disposant d’une autorisation d’ouverture de nuit, éventuellement nécessaires.

    Aujourd’hui, la première autorisation d’ouverture de nuit accordée par l’autorité administrative est aléatoire. Sa durée minimale est de trois mois. Cette durée freine l’activité des établissements à vocation nocturne en bornant leur programmation culturelle à un horizon très court- d’autant que le renouvellement de cette autorisation peut, à son tour n’être que de 3 mois.

    l’article 8 instaure une expérimentation à Paris qui fixe à six mois la durée de la première autorisation et à un la durée de l’autorisation suivante.

                                         

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    Post-scriptum # 1 du 20/09/2011 : Analyse critique de la proposition de loi de Sandrine Mazetier par Anne Penneau, professeur de droit, membre de "Vivre Paris !", qui a rencontré Sandrine Mazetier le 19 septembre 2011 pour discuter du projet.