Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2011

  • Bretagne devanture subway taguée
    Vitrine en trompe-l'oeil rue de Bretagne, en juin 2011, sur un mur qui appartient à la Mairie de Paris. La véritable devanture de Subway est à l'angle, au 29 rue Debelleyme (IIIe).

     

    Nous lui avons consacré un article en date du 7 juin 2011. Subway avait cru bon, en ouvrant sa boutique de restauration rapide d'inspiration anglo-saxonne, de supprimer un trompe-l'oeil qui représentait un bistrot ancien, dont on a gardé la nostalgie.

      Bretagne devanture café ancien
    Le décor ancien, avant 2009

     

    Mal lui en a pris. Les vandales-tagueurs se sont rués sur le nouveau décor pour en faire un dépotoir visuel. Cet été, le commerce a changé de mains. Il est dirigé aujourd'hui par deux associés qui témoignent d'une volonté évidente de soigner leur image. Ils manifestent un désarroi profond face à la situation.

    Régulièrement, ils font appel au service de nettoyage des tags de la Mairie de Paris    (0 800 004 626), la société "HTP Graffiti". Ces professionnels repeignent les panneaux latéraux mais déclarent n'avoir pas le droit de toucher à la partie centrale car il s'agit, selon eux, d'une création artistique qui appartient à son auteur.

    On se croit à Clochemerle, mais ce n'est pas tout : un quidam s'est présenté aux gérants et leur a demandé l'autorisation de peindre une oeuvre de son cru. N'ayant aucun droit sur ce mur, ils se sont défaussés. L'artiste, émule sans doute de Jean-Michel Basquiat, s'est alors installé et, dans l'indiférence totale et en plein jour, sans autorisation et sans que le moindre agent de la mairie ou de la police intervienne, il a commis cette oeuvre que tout un chacun peut admirer en ce début du mois de septembre.

    Bretagne subway déco septembre 2011
    Le nouveau décor de septembre 2011

     

    Pas terrible, chacun en conviendra, comme le reconnaissent les deux gérants, un brin penauds ! N'ayant pas réussi à intéresser la mairie du IIIe à leur problème d'identité visuelle, ils nous ont interrogés ce matin : "dites nous ce que nous pouvons faire !"

    Nous leur avons suggéré de rétablir le décor d'origine. Il plaisait à tout le monde et, comme on peut le constater sur la photo, les tagueurs, peut-être pas si vandales et béotiens qu'on pourrait le croire, l'avaient épargné.

    Quant à la Mairie de Paris, il faut qu'elle prenne enfin conscience que ces dégradations qui frappent les façades, le mobilier urbain, les devantures de magasins et autres surfaces qui sont notre cadre de vie, appellent un traitement à la base qui doit compléter la politique indispensable de nettoyage qui est en oeuvre aujourd'hui.

    Il suffit de faire un tour rapide dans les quartiers du Marais pour constater que les vacances ont été fatales au paysage de la rue et que l'entreprise de nettoyage des tags, loin de rattraper un retard qu'elle a pris au changement de prestataire, l'a vu s'aggraver.

    Bertrand Delanoë ne parait pas prendre ce problème suffisamment au sérieux. En attendant qu'une stratégie de traitement à la base soit décidée et porte ses fruits, nous insistons pour dire qu'il faut accentuer les moyens d'intervention. Si le taux d'éradication des graffiti est plus faible que leur renouvellement, nous allons tout droit vers une ville sinistrée où les habitants n'auront plus qu'à pleurer sur la saleté de leurs immeubles, les commerçants sur leurs vitrines défigurées. Quant aux visiteurs de la ville la plus fréquentée au monde, il y a fort à parier que leur jugement sur l'état de propreté de notre capitale, déjà médiocre, ne sera pas à l'honneur des gestionnaires de la Ville.

    Il ne s'agit pas de majorer nos impôts locaux, déjà sollicités au-delà du raisonnable ces deux dernières années. La Mairie de Paris accorde plusieurs centaines de millions d'€ chaque année aux associations, sans réel souci de leur efficacité. Qu'elle fasse la chasse aux subventions inutiles ou inappropriées en affectant les économies au renforcement de la lutte pour la préservation du cadre de vie. Il suffirait de 2% sur 250 Millions d'€, pour dégager 5 Millions d'€ supplémentaires (source : fichier des subventions de la Ville pour 2004 ; c'est l'année où le document est le plus lisible et fournit un total. Notez que 50 autres millions d'€ sont versés par le "département" de Paris)  Accéder au fichier

    Partant d'un constat local, on en arrive à des choses plus graves. Nous sommes à la veille d'une année difficile où il faudra choisir ceux qui seront appelés à nous gouverner pour cinq ans, dans un environnement économique et social dont il n'échappe à personne qu'il est menaçant. Dans ce contexte, tous les gestes, y compris ceux de nos édiles municipales, parce qu'elles sont représentatives d'un courant politique, seront regardés et évalués à la loupe.

                                                                                                                                                     

     

  • Rohan (hôtel de ) 14 10 11
     
    L'hôtel de Rohan, façade sur jardins. Construit de 1705 à 1708 pour le cardinal Armand-Gaston de Rohan par Pierre Alexis Delamair. Trois étages, surmontés d'un fronton sur un avant-corps à colonnes ioniques. Le jardin est planté de pins parasols qui sont, nous dit la notice, le leitmotiv de la rénovation des jardins (Photo VlM)

                                                               

    Le Ministère de la Culture et de la Communication nous fait un beau cadeau en cette fin de printemps. L'évènement était attendu. Nous l'avions annoncé sur ce blog dans un article du 17 septembre 2010  : l'ouverture des jardins au public pour le printemps 2011.

    Ce bonheur nous a été offert le dernier jour du printemps, au solstice d'été, ce moment où la terre s'incline au plus bas dans sa révérence au soleil. Il lui rend cette marque d'estime en brillant dans le ciel plus longtemps et plus haut.

    Soubise panoramique
     
    Cour d'honneur de l'hôtel de Soubise et ses colonnes doubles ioniques

     

    Le quadrilatère Archives-Quatre Fils- Vieille du Temple- Francs Bourgeois a fermé en 2003 en raison de "Vigipirate". Déjà à cette époque on n'en voyait pas grand-chose. La conservation des archives nationales et leur protection servait de prétexte à décourager le public d'y accéder. C'était un vaste domaine, l'un des plus prestigieux du Marais, et des espaces verts, qui nous était refusés. Seul l'hôtel de Soubise pouvait être visité. Son annexe, l'hôtel de Clisson est quant à lui visible depuis la rue des Archives, avec son portail et ses deux tourelles de style gothique, époque moyen-âge (fin XIVème siècle).

    La réalité est plus généreuse encore qu'on pouvait l'imaginer. L'hôtel de Rohan, qu'on peut admirer à présent, est pour beaucoup d'entre nous une découverte. On connaissait son portail au 87 rue Vieille du Temple mais rares étaient ceux qui avaient pu accéder ne serait-ce qu'à la cour d'honneur. Mais ce n'est pas tout. Le long de la rue des Francs-Bourgeois, ce ne sont pas moins de quatre hôtels qui se succèdent et qui bordent le domaine des Archives : les hôtels d'Assy, de Breteuil, de Fontenay et de Jaucourt.

    Soubise rohan jardin portique 
    L'un des hôtels qui bordent la rue des Francs-Bourgeois. Au premier plan, un portique dont l'origine n'est pas indiquée (Photo VlM)

     

    Il y a aussi le CARAN (centre d'accueil et de recherches des archives nationales). Un bâtiment récent, pas toujours célébré mais qui se fond pourtant assez bien dans l'architecture XVIIIème de l'ensemble. C'est de notre point de vue une preuve que la création contemporaine peut parfaitement s'harmoniser avec d'autres époques, si la qualité est là. Ce bâtiment a une fonction technique. Dans ses salles climatisées et protégées les documents les plus précieux de notre histoire nationale sont conservés et préservés.

    Soubise rohan jardin vasque bas reliefSoubise jardin anglais

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Vasque et bas-relief à gauche, jardin anglais et petit ruisseau à droite

     

    Dans les jardins désormais ouverts, les styles varient du strict jardin à la française avec ses pelouses (interdites au public) et ses rangées de buis, au jardin à l'anglaise avec ruisseau, fontaine et bosquets, qui en font un lieu idéal pour le repos et la méditation. Les jardins actuels, si on comprend bien, ne sont que l'ébauche d'un projet qui vise à créer un ensemble paysager qui intègre les différents monuments et leurs dépendances. Il est en cours de réalisation et devrait être achevé à la fin de cette année.

    On a moins de raison aujourd'hui de se plaindre dans le IIIe du manque d'espaces verts. La donne vient radicalement de changer avec l'apport de ce vaste domaine qui apporte architecture et verdure à la fois. Une vue du ciel permet de retrouver les cheminements de la promenade que nous venons de faire ensemble.

     

    Soubise rohan vue du ciel (3) 
    En bas, la cour d'honneur de l'hôtel de Soubise, ses colonnes doubles et les deux tours de l'hôtel de Clisson. En haut à droite, l'hôtel de Rohan et son jardin. Entre les deux on voit les arbres du jardin anglais. En haut au centre, le CARAN.

                                                                             

    Pour obtenir des images de grande qualité dans le détail, cliquez dans la photo jusqu'à deux fois.

     

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  • Delphine cossais composition 
    Delphine Cossais et ses oeuvres (à gauche, "la Venise verte")

                                                                                                  

    En contrepoids au déluge d'affiches sauvages qui ont envahi le Marais, ces temps-ci, et dont certaines portent l'estampille "Mairie de Paris" (ce qui signifie qu'elle soutient et/ou subventionne), pour effacer le goût de ces affiches d'une grande élégance qui sont apparues rue du Renard, consacrées à l'anatomie du clitoris et au bon usage qu'on peut en faire, on vous invite à aller sur ce blog.

    C'est une source de bonheur et d'optimisme qui nous offre de belles créatures, certes idéalisées, mais l'art d'aujourd'hui est-il forcément condamné à puiser son inspiration dans la laideur ?

     

     

  • Hotel de sully taupe 

    On peut voir en ce moment en l'austère mais magnifique hôtel de Sully (62 rue St Antoine – IVe ), dans le jardin devant l'orangerie où il fait bon méditer, un énorme monticule de terre d'où émerge la tête d'une taupe géante, et ses deux pattes en forme de serfouette.

    Cette facétie est une oeuvre d'art. On la doit à Ghyslain Bertholon, elle a pour nom "Taupologie de l'hôtel de Sully".

    C'est amusant, mais il n'est pas indispensable que cette réalisation reste là très longtemps. C'est sans doute ce qu'a prévu le Centre des Monuments Nationaux qui est implanté depuis deux ans dans ces bâtiments somptueux qu'on doit au maître maçon Jean Notin d'après des dessins de Jean 1er Androuet du Cerceau (début XVIIème siècle).

    Une rosace finement ciselée posée dans un angle du jardin semble égarée dans un décor qui n'est pas le sien. On ne peut que l'admirer cependant pour son élégance et l'hommage rendu à la figure géométrique du cercle, lui-même décomposé en une multitude d'arcs qui constituent la structure de l'ouvrage.

    Hôtel de sully rosace Cliquez (jusqu'à deux fois) dans la photo, elle est encore plus belle !

     

    Post scriptum du 12 avril 2012 :

    Nous avons organisé aujourd'hui une "visite guidée" dont le thème était  "La place des Vosges". En traversant l'hôtel de Sully et sa magnifique orangerie, nous avons constaté que "la taupe" n'était plus là. En écho à ce que nous disions plus haut, sa disparition a été remarquée mais n'a pas déclenché un torrent de larmes.

     

  • Archives 43 occupation portail 

                                        Archives 43 piéton à la canne 

    Archives 43 rambuteau 19 06 11 

    Archives 43 desserte et ardoises 
    Cette brasserie du IVe fait très fort. Au rythme où elle se déploie, elle occupera bientôt le carrefour en entier !
    (cliquer dans les images pour agrandir) 

     

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  • Temple fête musique 2010 
    Fête de la musique 2010, rue du Temple (IVe)

     

    Nous avons cette année adressé un courrier au Préfet de Police de Paris, M. Michel Gaudin, pour tirer les leçons de l'organisation de cet évènement en 2010 et éviter pour cette année les débordements qu'on a déplorés.

    On se rappellera que deux bars de la rue des Archives avaient demandé l'autorisation de placer une sono sur le trottoir. Elle leur a été exceptionnellement accordée, tardivement, le jour même de la fête de la musique, et refusée à d'autres. Ils s'étaient engagés à en limiter le volume sonore. Dans la réalité, toute possiblité de se faire entendre dans un large périmètre à la ronde était exclue. Ceux qui, se référant à la vocation de la fête de la musique, pensaient s'installer dans la rue avec leur organe vocal ou leur instrument en ont été pour leurs illusions.

    De leur côté, certains bars de la rue du Temple voisine, qui n'avaient pas reçu d'autorisation, furieux de constater la différence de traitement, se sont livrés à une surenchère en forme de provocation en installant aussi leurs enceintes sur le trottoir, mais en poussant le son au maximum de sa puissance.

    Les riverains de la rue ont cru leur dernier jour arrivé. Leurs immeubles, tous anciens, certains à pans de bois, se sont mis à trembler. Ceux qui ont vécu l'évènement disent qu'ils ont cru que les murs allaient s'effondrer, à l'image des murailles de Jéricho.

    Une conclusion s'impose selon les riverains qui ne veulent plus revivre cette épreuve : l'installation de matériels de sonorisation sur les trottoirs ne doit être autorisée désormais  pour personne. Il faut sortir de la logique de surenchère au bruit, dans le seul et unique but est de ravir des clients à ses rivaux afin de maximiser le chiffre d'affaires de cette soirée exceptionnelle.

    Que chaque établissement diffuse sa musique favorite, dans le respect des normes en vigueur et il ne sera pas nécessaire, comme des groupuscules jusqu'au-boutistes le suggèrent, que les habitants partent à la campagne du 15 au 30 juin.

    A contrario, la fête s'est bien passée dans le IIIe. Devant l'une de ses boites de nuit, une formation celtique est venue s'installer, comme les années précédentes, et au son de leur musique folklorique, la foule bon enfant s'est mise à danser.

    Fête musique 2010 jardin haudriettes Fête de la musique 2010, devant "l'Echelle du Temple" (IIIe)

                                                                

     Notre message a été reçu. Le Préfet de Police nous a informés que les installations sonorisées amplifiées ne seraient pas acceptées sur les trottoirs et que chaque demande d'autorisation sera traitée dans un souci d'égalité.

     On espère dans ces conditions que les dérives inouïes de l'an dernier seront évitées. Les représentants des commerçants au sein du conseil de rue des Archives, nous l'assurent.

     

  • Pastourelle 35 dumas devanture 
    Freemoôs, 35 rue Pastourelle (IIIe), vient d'ouvrir ses portes dans les anciennes arcades de la rue Pastourelle, nouvellement aménagées, au pied d'un immeuble totalement réhabilité. Tél. 01 42 77 01 71 – Internet : www.freemoos.com

     

    Devant l'entrée, Frédéric Dumas qui lance avec Thierry Braun un commerce de vélos à assistance électrique et un ensemble de produits dérivés autour du concept.

    Il y a deux ans seulement, ce site posait de nombreux problèmes sociaux. Propriété de France Telecom, vidé de ses habitants, il a été offert à la vente mais un conflit s'est développé avec la mairie de Paris, désireuse de le préempter sans en payer le  juste prix (revoir l'article du 6 février 2009).

    Très rapidement une forte tension est apparue avec les riverains, exaspérés par l'état sanitaire des trottoirs rue du Temple et rue Pastourelle, où des sans-abri s'étaient installés dans des conditions déplorables. En même temps, un espace potentiellement habitable se trouvait gelé faute d'un accod entre les parties prenantes.

    On sait que la sagesse a prévalu. Elle nous vaut cet évènement que nous saluons à plus d'un titre : Il consacre une diversification de l'économie du quartier, monopole il y a peu de temps encore des grossites en maroquinerie ; Il participe à la promotion d'un mode de transport doux et non polluant ; Il crée quelques emplois et contribue à vivifier un secteur livré trop longtemps à la saleté et aux tags ; Il s'intègre harmonieusement dans le paysage de la rue par l'esthétique de sa devanture et de son enseigne.

    Les vélos proposés à la vente sont d'origine diverse. Généralement européenne, souvent française. Une technologie nous a particulièrement fascinés : il s'agit d'un cycle baptisé "le Cardan". Le moteur électrique se cache dans le moyeu avant (c'est donc une "traction avant"), la liaison entre le pédalier et le moyeu arrière, qui dissimule une boite de vitesses à train épicycloïdal, se fait par un arbre avec pignons d'angle protégés par un carter étanche.

    Freemoos le cardan 

    "Le Cardan", vue de l'arbre de transmission, qui remplace la chaîne

                                              

    Les vélos sont vendus entre 700 et 2.000 €. Vitesse de croisière : 25 km/heure. La Mairie de Paris subventionne actuellement l'achat de vélos électriques en accordant une subvention qui va jusqu'à 400 €.             

     

  •  
    Ivresse voie publique
    Ivresse voie publiqueIvresse voie publique

    Chacun y va de ses supputations concernant cet arrêté du Préfet de Police de Paris, du 10 décembre 2009,  numéro 2009-00930, qui interdit la consommation et la vente de boissons alcooliques sur le domaine public. Certains gérants de bars assurent même qu'ils ignorent son existence. Il vise le périmètre constitué par les rues : St Antoine-Rivoli, Sébastopol, Rambuteau, Francs-Bourgeois, Pavée-Malher. L'interdiction porte sur la partie comprise à l'intérieur de ce périmètre, limites comprises.

    Afin que plus personne ne l'ignore, nous avons décidé de le publier in extenso sur ce blog. En voici le texte officiel :

     

    Arrêté 

     

    Vous pouvez aussi aller directement sur le site de la Mairie de Paris, pour un meilleur confort de lecture. Pour ce faire, cliquez dans ce lien. Vous êtes sur une page d'accueil Mairie de Paris. Cliquez dans "consultez le document pdf – 221 Ko – nouvelle fenêtre". Vous obtenez le BMO-BDO (bulletins officiels) du vendredi 18 décembre 2009. Faites défiler, l'arrêté se trouve à la page 22, colonne de gauche.

      Consommateur debout

    Il signifie clairement que la consommation devant les bars de boissons alcooliques en dehors de terrasses régulièrement constituées (avec tables et chaises) et/ou en dépassement de l'emprise autorisée par la Mairie de Paris, notamment par des consommateurs debout leur verre à la main, est interdite après 16h00.

    Cet arrêté n'est pas du tout obsolète. Un arrêté du même type vient d'être pris par le Préfet pour le secteur de "La Butte aux Cailles" dans le XIIIe.

     

     

  • Cantal 1944-45Gérard 7 ans (à gauche) et André (Dédou) 5 ans et demi, sur une barrière du "Soutoul", à Cassaniouze – Département du Cantal

                                                                                                                              

    Quand on a été soi-même un "réfugié", c'est à dire un émigré qui fuit son pays pour une raison ou une autre, a fortiori quand on a vécu l'exode, poussé par la peur ou la contrainte, on garde au fond de soi une capacité plus vive de s'émouvoir des épreuves souvent plus rudes encore, que subissent de nombreuses populations dans le monde d'aujourd'hui.

    Les français du sud de la France, celle qu'on qualifiait de "zone libre", en 1943-44, au cœur de villes qui étaient devenues des cibles, ont vécu l'horreur des bombardements alliés. Des militaires qui venaient là pour nous libérer de l'occupant mais qui n'hésitaient pas à lâcher sur nous des tapis de bombes pour atteindre un objectif stratégique comme une gare, un pont ou un port, en prenant pour eux-mêmes un minimum de risques.

    Des milliers de personnes y ont laissé leur vie comme victimes collatérales d'interventions brutales.

    D'autres ont été évacués des zones à risque. Des enfants pour la plupart. Leurs parents sont restés chez eux, en ville, car ils n'avaient pas le choix, mais ils ont mis leurs enfants à l'abri. Une forme de solidarité s'est organisée entre citadins et gens de la campagne. Ceux-ci ont accueilli ceux-là. Des petits de la ville, qui sont devenus des "réfugiés".

    Il y a peu de témoignages sur ces évènements. Je m'autorise à me servir de ce blog pour publier le mien car j'ai vécu cette page d'histoire avec mon frère cadet. J'aimerais retrouver des compagnons de route. Ceux qui ont quitté Marseille pour le Cantal. Pourquoi pas ceux-là mêmes qui ont embarqué avec nous dans le car qui a parcouru le trajet d'Aurillac à Cassaniouze dans le Cantal pour nous larguer, par petits paquets, sur les marches des églises des villages traversés.

    Nous pourrions échanger des souvenirs sur ces évènements qui ont marqué notre enfance par leur intensité et se sont incrustés dans nos mémoires. Ils ne sont  plus ressentis comme une épreuve passée mais comme une aventure, qui nous a laissés amoureux des paysages où nous avons découvert la nature et profondément attachés aux gens que nous avons connus.

    La courte histoire que je relate est aussi une page d'Histoire, qui décrit un épisode de la guerre vu à travers des regards d'enfants, en même temps qu'un témoignage sur le mode de vie dans les campagnes avant le déferlement de la société de consommation.

    C'est aussi la narration poignante par nos parents, du bombardement de Marseille le 27 mai 1944, et par un témoin qui était comme nous un enfant mais qui n'avait pas eu la chance d'avoir été éloigné du danger. Qui n'avait pas eu la chance d'être devenu, comme nous, un "réfugié".

     

    Téléchargement Petits marseillais réfugiés en 1944

     

                                                                                                             

                                                                                                                                

  • Hôtel de sens 
    L'hôtel de Sens, 1 rue du Figuier (IVe) tél. 01 42 78 14 60, abrite la bibliothèque Forney.

    (Cliquez dans l'image pour accéder aux détails de la photo)                            

                                        

    Peu de monuments à Paris peuvent se targuer d"une histoire aussi longue et mouvementée que celle de l'hôtel de Sens.

    Tout remonte à 1366, quand les archevêques de Sens, dont dépendait l'évêché de Paris, font l'acquisition de l'hôtel d'Hestomesnil sur l'emplacement du monument actuel. Tristan de Salazar, qui devient archevêque en 1474, homme de goût et protecteur des arts, réalise qu'il ne sied pas au prestige de sa fonction et entreprend la transformation du bâtiment en 1498.

    Le monument fut achevé en 1507. Il est avec l'hôtel de Cluny le seul monument d'importance qui nous a été légué par l'époque médiévale. Il convient d'admettre, toutefois, qu'il n'a pas traversé le temps sans altération et que la version actuelle, aux yeux de beaucoup, n'est guère qu'un pastiche de l'ouvrage original. Ce jugement nous parait sévère cependant. Tel qu'il est et là où il se trouve, à deux pas de l'hôtel d'Aumont qui ne manque pas de magnificence, il honore Paris et fait oublier quelque peu ces réalisations récentes qui le défigurent, comme la Cité des Arts voisine, le long de la rue de l'Hôtel de Ville.

    Il fut le témoin de bien des drames et évènements par la suite. Le concile de Sens s'y tient en 1528 et fait condamner Luther. La reine Margot s'y installe en 1605 après son divorce (approuvé par le Pape) d'avec le roi Henri IV et son exil en province. Son amant y est assassiné en 1606 et le meurtrier décapité devant ses yeux pour l'expiation de son crime.

    Il perd de son prestige quand une messagerie de diligences s'y installe en 1622. Il vécut par la suite diverses fortunes et subira dès lors une série d'outrages et de mutilations qui le conduiront à n'être plus qu'un bâtiment délabré et défiguré lorsque la Ville de Paris l'achète en 1911. Sa restauration, confiée à Charles Halley, s'étalera de 1936 à 1962.

    La bibliothèque Forney s'y installe en 1961. Elle bénéficie d'un legs d'Aimé Samuel Forney, suisse (parisien, dit la plaque) et négociant en bois.

    Bibliothèque forney plaque 

    Désireuse d'exaucer le voeu du mécène, la bibliothèque se consacre d'abord aux métiers d'art et aux arts décoratifs. Elle accueille des ébénistes, des céramistes, des peintres …. Elle s'est diversifiée toutefois par la suite à l'art en général et a vu de ce fait son public s'étendre (étudiants en histoire de l'art, en architecture, professionnels de la mode, des arts graphiques et du design).

    Elle est gratuite et ouverte à tous. Des expositions s'y tiennent régulièrement. Elle prête des livres et des revues pour une somme modique.

    La société des amis de la Bibliothèque Forney particie à son rayonnement. Jean Maurin en a été nommé président récemment. Il est actif depuis des années dans le Marais, dans notre association et dans les conseils de quartiers. Nous sommes convaincus que par sa stature, sa culture et son expérience internationale, il sera digne de l'institution qu'il a la charge de promouvoir.

     

    Bibl. Le Marais, Danielle Chadych, Parigramme – Le Marais, Alexandre Gady, Le Passage, diffusion Seuil, Bibliothèque Forney et Société des Amis

     

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