Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2011

  • Tags rupestres 
    S'il sagit "d'art de la rue", l'art est tombé bien bas (et la rue aussi)

                                                                        

    N'appelez plus STOP' GRAFF au 0 800 800 557 ; le numéro de la Ville de Paris pour l'enlèvement gratuit des tags ne répond plus. Ou plutôt si, il répond que la "Société Urbaine de Travaux" qui en était chargée, a terminé son contrat avec la Mairie de Paris le 28 février et qu'il convient désormais d'appeler le 3975. 0 800 004 626

    Nous l'avons fait. On tombe sur un standard téléphonique robotisé, du genre qu'on aime, qui dit "tapez 1, tapez 2" puis "je n'ai pas compris votre réponse". On exagère un peu : c'est un être humain qui a fini par nous répondre … qu'il n'avait pas de réponse.

    Quand les éboueurs font grève, on est envahi par les ordures. Quand il y a vacance d'enlèvement des tags, le fléau se déploie comme un nénuphar dans un bassin : en un jour, la surface couverte double.

    Nénuphars

    Magnifiques nénuphars nymphéas, pour faire passer le goût détestable de la photo du dessus (Photo Wikipédia)

     

    La prolifération était notable depuis quelques jours. Chacun se demandait ce qui se passait. On a la réponse maintenant.

    Sans doute y a-t-il de bonnes raisons de remettre en cause les contrats actuels. On le saura la semaine prochaine au cours d'un entretien dans le cadre de "Vivre Paris !" avec François Dagnaud, Maire Adjoint de Bertrand Delanoë pour l'environnement. Ce qui est certain c'est que la situation ne doit pas durer car les dégats seraient irréversibles.

    Enlèvement des tags, services mairie gratuit : 0 800 004 626

     

     

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      Jean baptiste face
    Jean le Baptiste, "l'homme qui crie dans le désert". Selon Marc, l'évangéliste, "Jean portait un vêtement fait de poils de chameau et une ceinture autour de la taille. Il mangeait des sauterelles et du miel sauvage"

     

    L'actualité dans le IIIe est en ce moment dominée par l'affaire John Galliano et l'inauguration de la Gaîté Lyrique. Ces évènements étant largement couverts par la presse papier et audio-visuelle, nous avons choisi de consacrer cet article à un sujet plus intime, relevant de l'art et du sacré : les vitraux anglais de Sainte Elisabeth.

    Le vitrail ci-dessus est l'une des trois verrières de Williams Collins, qui datent du début du XIXème siècle. A côté de deux autre verrières de même facture, qui représentent Joseph, l'époux de Marie et Jean l'évangéliste, elle est l'un des trésors de Sainte Elisabeth. 

    On peut admirer le réalisme du personnage, son regard qui châtie et le ciel chargé où perce une lumière divine qui annonce l'apparition prochaine de celui qu'il attend comme le sauveur.

    On trouve dans cette église, qui se situe 195 rue du Temple (IIIe), en plus de ces vitraux, une "pietà" du XIV siècle en bois, de magnifiques stalles qui représentent, sur une série de bas-reliefs, des scènes caractéristiques de l'ancien et du nouveau testament de la tradition chrétienne, un orgue monumental et, détail intéressant, deux peintures émouvantes de l'enclos du Temple, pour ceux qui regrettent sa disparition, la porte et l'église.          

    Temple porte tableau Temple église tableau

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Deux témoignages du Temple, à deux cents ans d'intervalle : la Porte et l'Eglise (pour agrandir, cliquez dans les images).

                                                                                                                                      

    Trois autre verrières avaient été commandées et exécutées dans un premier temps. Elles représentaient la Foi, l'Espérance et la Charité. On les a "égarées" autour de 1895 et personne ne sait aujourd'hui où elles sont. C'est devenu un grand défi de retrouver leurs traces.

    Dominique Sabourdin-Perrin vit dans le IIIe. Elle milite pour la restauration des trois vitraux de l'église et s'efforce de lever des fonds dans ce but. Elle en parle mieux que personne. Les amateurs d'art et d'histoire liront avec intérêt son texte de présentation.

     

                                                                  

  • Vieille du temple 97 pkg deux roues vue géné 
    Rue Vieille du Temple, n° 95-97 (IIIe). Au fond, la terrasse de la brasserie "La Perle"

                                                                                              

    On ne sait plus sur quel pied danser à Paris à propos de la place de la voiture. Depuis l'arrivée de Betrand Delanoë, qu'il s'agisse de circulation ou de stationnement, c'est un euphémisme de dire qu'elle a cessé d'être encouragée.

    Beaucoup d'entre nous étaient d'accord pour dire qu'il fallait moins de voitures dans Paris. C'est autant un question de pollution de l'air que de sauvegarde de la qualité de l'environnement.

    Les usagers en ont tiré les conclusions. Ils se sont portés sur les vélos, avec modération, mais se sont carrément rués sur les deux-roues motorisés, mobylettes, scooters et motos. On s'est rapidement rendu compte que le remède pouvait être pire que le mal, en constatant l'afflux de motos et en voyant les trottoirs envahis d'engins deux-roues en tout genre.

    Les élus en charge des déplacements reconnaissaient, à la veille des élections municipales de 2008, qu'ils n'avaient pas vu le problème venir. Ils n'y étaient donc pas préparés. Aussi, peu de temps après la réélection de Bertrand Delanoë à la Mairie de Paris, la Ville a-t-elle décidé au printemps 2009 de construire en urgence 18.000 places de deux-roues.

    Le chantier qu'on voit sur la photo fait partie de ce programme. Il n'est pas sans inconvénients : au delà de la gène transitoire, diminution du nombre de places "résidents" et risques d'incendies comme on en a connus récement dans le IIIe.

    Jean-François Leguil, Président du conseil syndical de la copropriété du 97 rue Vieille du Temple, s'exprime au nom des habitants de son immeuble et de ceux du 95, dans une lettre adressée au Maire du IIIe, Pierre Aidenbaum. Il est intéressant d'en prendre connaissance. Comme d'habitude, un débat peut s'engager à travers les commentaires, dont nous vous rappelons qu'ils doivent être argumentés et "modérés".

     

    Post-scriptum du 1er mars 2011 : réponse de Monique Saliou, Maire-Adjointe du IIIe, chargée de l'espace public

    « L'association Vivre le Marais s'émeut, à la suite d'un président d'un conseil syndical, de l'implantation d'un parking pour deux roues motorisées, rue Vieille du Temple. Je souhaite, à cet égard, apporter les précisions suivantes.

    Chacun s'accorde pour dire que le nombre de places de stationnement pour les deux roues, motorisés ou non, est en nombre insuffisant dans tout Paris, en raison de la très forte croissance de ce mode de locomotion. L'espace n'étant pas extensible, les stationnements deux roues sont nécessairement créés au détriment des places destinées aux voitures. Je rappelle néanmoins, qu'à l'initiative du 3ème arrondissement qui a été pilote en la matière, il est désormais possible de stationner la nuit, le dimanche et les jours fériés, sur des places livraison, ce qui a augmenté le nombre de places disponibles dans ces périodes de près de 450 pour le seul 3ème arrondissement.

    S'agissant des motos, chacun s'accordera aussi pour considérer qu'il est préférable qu'elles stationnent sur des emplacements prévus à cet effet, qu'au milieu des trottoirs, ce qui n'arrive que trop fréquemment, et gêne considérablement les passants, notamment ceux en situation de handicap. L'argument selon lequel les motos représenteraient un danger d'incendie, comme on l'a malheureusement vu récemment dans le quartier, est exact. Sauf que cet argument est tout aussi valable pour les voitures, et à moins d'éradiquer de nos villes tous les moteurs et tous les criminels potentiels, le risque existera. En l'espèce, heureusement, les auteurs des incendies des 3ème et 11ème arrondissements  ont été rapidement arrêtés.

    J'appelle ceux qui reconnaissent l'insuffisance du nombre des parkings pour deux roues motorisées mais souhaitent qu'ils soient installés à au moins 200 mètres de chez eux, à bien vouloir entrer dans une logique d'espace partagé. Je ne nie pas l'existence de nuisances, souvent dues à des comportements d'incivilité. On ne lutte pas, toutefois, contre cette dernière, par de l'intolérance réciproque. La rue est à tout le monde et à personne en particulier : essayons de co-exister le mieux possible dans la ville la plus dense d'Europe.

    La mairie du 3ème est, au demeurant, toujours ouverte à la concertation et prête à recevoir tous les riverains qui en feront la demande pour accueillir leurs suggestions, y compris pour des aménagements éventuels des installations existantes. Sachant que les conseils de quartier, à travers notamment leur commission « Circulation », sont les lieux propices pour ces échanges où il est souvent demandé de procéder à de nouvelles installations, et qu’en l’occurrence, l’installation prévue au 95-97, rue Vieille du Temple comprendra bien 14 vélos et 7 motos.

    Monique SALIOU

    Adjointe au Maire du 3ème chargée de l'espace public »

     

    Post scriptum du 19 mars 2011 : réponse de M. Leguil-Bayart à Mme Saliou, Maire-Adjointe du IIIe

    Réponse à Mme Monique Saliou, Maire-adjointe du III°

     Madame le Maire-adjointe,

    Je vous remercie de la réponse que vous avez adressée à ma lettre du mois de février, mise en ligne sur le site de l’association Vivre le Marais. Néanmoins, votre courrier ne répond pas aux principales objections que je formulais, au nom du voisinage, à l’encontre de l’aménagement d’un parking deux roues au pied des immeubles des 95 et 97 de la rue Vieille-du-Temple :

    1) La « très forte croissance » des deux roues ne peut être tenue pour un fait naturel. Elle est la conséquence imprévue de la politique, très heureuse, de la Mairie de Paris visant à endiguer la voiture et, plus généralement de la difficulté de se déplacer en automobile. Mais elle s’avère catastrophique en raison de la pollution et des dangers que comporte ce mode de locomotion.

    Aussi peut-on douter de la pertinence d’une politique qui vise à multiplier les places de stationnement des deux roues. Le précédent de la voiture devrait pourtant nous instruire : la fuite en avant, en matière d’aménagements urbains au profit de ce mode de transport, a conduit à une impasse, dont la municipalité actuelle cherche à nous sortir. Mais qu’elle ne nous conduise pas dans une autre voie sans issue, celle des deux roues !

    2) L’un des dangers et l’une des nuisances que représentent les deux roues tiennent à la prétention de leurs conducteurs à se garer au pied de leur lieu de destination. Il n’est pas exorbitant de leur faire faire quelques dizaines de mètres à pied, y compris pour leur propre santé. Or, il eût été préférable, si la nécessité de nouvelles places de stationnement pour deux roues se faisait réellement sentir, d’agrandir les parkings existant rue de La Perle et rue des Quatre-Fils : d’une part, les trottoirs y sont plus larges que rue Vieille-du-Temple, et les immeubles seraient donc moins mis en danger par un éventuel incendie du parking, d’autant plus que certains immeubles sont des bureaux inhabités la nuit et que les Archives offrent un long mur aveugle ; d’autre part, les places de stationnement qui auraient été ainsi supprimées ne sont pas résidentielles, et leur disparition aurait moins pénalisé les habitants que celle des trois places résidentielles des 95-97 rue Vieille-du-Temple. Une autre solution eût été d’aménager en parking deux roues le stationnement payant autocar à la hauteur du 105 de la rue Vieille-du-Temple, côté square Leonor Fini, espace qui n’est quasiment jamais utilisé par des autobus et qui sert de cagnotte à la Préfecture de Police, nombre d’automobilistes se garant dans ce stationnement payant en toute bonne foi faute de remarquer qu’il est réservé à des autocars inexistants.

    3) En matière d’incivilité et d’intolérance, les habitants des 95 et 97 de la rue Vieille-du-Temple n’ont pas beaucoup de leçons à recevoir. Ce sont eux qui supportent depuis six ans le tapage incessant des consommateurs de La Perle qui occupent le trottoir de 20h à 1h du matin au mépris de la réglementation municipale et préfectorale, et dans l’impunité la plus complète. Ce sont eux qui s’entendent dire par ces derniers qu’ils peuvent déménager s’ils ne sont pas contents, si par malheur il leur arrive de demander un peu de silence. Ce sont eux qui doivent tolérer les déjections de ces buveurs de bière dans le hall de leur immeuble ou sous leur porche. Ce sont enfin eux qui doivent se résigner à l’occupation commerciale non réglementaire de quatre places de stationnement résidentiel, entre le 105 et le 95 de la rue Vieille-du-Temple, par les véhicules de deux magasins, et ce depuis plusieurs mois, voire, pour l’un de ces véhicules, depuis septembre 2009 (…) Pour y avoir emménagé en 1986, je puis mesurer la très nette dégradation des conditions de vie dans ce quartier de La Perle, depuis quelques années.

    4) La tolérance des voitures sur les places de livraison la nuit et les jours fériés est une excellente mesure. Je doute néanmoins qu’elle compense la suppression par dizaines de places résidentielles à la suite de la mise en œuvre du plan Vigie-Pirate devant les écoles et de la création de parkings deux roues dans toutes les rues du quartier.

    5) Il se trouve que ce sont des deux roues qui ont brûlé à l’automne dernier, et non des voitures. Or, ces incendies criminels ont démontré que de tels engins, pleins d’essence et serrés les uns contre les autres, étaient beaucoup plus faciles à enflammer qu’une automobile, et que l’effet de propagation d’une machine à l’autre est beaucoup plus rapide. On peut admettre qu’un tel risque n’ait pas été anticipé faute de précédent. Mais une conception raisonnable du principe de précaution voudrait que l’on évite désormais d’installer de tels parkings sous des habitations lorsque les trottoirs sont étroits et lorsqu’une autre solution est possible. Dans le cas présent, cela était précisément possible, et le trottoir est particulièrement étroit.

    6) Nul ne doute de la volonté de la Mairie de se tenir à l’écoute des citoyens. Mais en l’occurrence les dispositifs n’ont pas fonctionné. Il n’est pas toujours aisé de participer aux conseils de quartier, notamment pour les personnes âgées, ou au contraire pour les personnes actives que leur travail retient souvent après 19h ou 20h. Aucune concertation n’a été engagée par écrit, comme il eût été possible de le faire. Les travaux, et les décisions publiques qui les ont autorisés, n’ont pas été annoncés au préalable, ce qui nous a privés de tout recours (…) les mécanismes d’information et de concertation n’ont pas opéré.

    Mais mieux vaut tard que jamais. Nous demandons donc que le parking deux roues des 95-97 de la rue Vieille-du-Temple soit réservé aux bicyclettes, à l’exclusion des engins à moteur, pour répondre aux principales objections que soulève ce nouvel aménagement.

    En vous remerciant par avance de l’attention que vous accorderez à notre requête, je vous prie, Madame le Maire-adjointe, d’agréer l’expression de ma considération la plus distinguée.

                                                                                       Jean-François Leguil

                                                                                       Président du conseil syndical

                                                                                      du 97, rue Vieille-du-Temple

     

  • Bruit chuuut BD

     

    Nous annoncions en mars 2010 : "Plan de prévention contre le bruit : dernier sursis pour la Mairie de Paris". Nous vous invitons à vous reporter au préalable à cet article.

    Une année s'est écoulée depuis mais nous ne regrettons pas d'avoir attendu. Le programme qui nous est annoncé par les services de Denis Baupin, Maire-Adjoint auprès de Bertrand Delanoë, chargé des espaces verts et de l'Environnement, nous semble bien correspondre aux attentes d'une population pour qui le bruit est la nuisance n° 1.

    Dix thèmes de réflexion et de travail ont été retenus, parmi lesquels ceux qui correspondent le mieux au  caractère du centre historique de notre capitale : les deux roues motorisés, les klaxons, le transport des marchandises, les "zones calmes" et l'isolation des bâtiments. Ils sont dans le droit fil de la directive de 2002 de Bruxelles, mais des thèmes à la frontière des bruits de circulation routière ont été ajoutés ; c'est le cas des deux-roues motorisés et des klaxons.

    Nous vous engageons à prendre connaissance du Programme concret qui nous est proposé par le "pôle bruit" de la Mairie de Paris. Ceux qui souhaitent s'impliquer personnellement pour des séances de travail (qui ne seront pas, comme souvent, de la communication unilatérale) sur l'un des thèmes doivent nous le signaler pour que nous les prévenions des réunions à venir.

     

    Première réunion :

    ISOLATION DES BATIMENTS (1/2)

    29 mars 2011 de 9h à 12h

    Salle Phenix (1er étage)

    103 avenue de France 75013 PARIS

    Métro Bibliothèque François Mitterrand

                                                                                                      

     

  •   Grenier st lazare vue generale fev 11
    Rue du Grenier Saint-Lazare (IIIe) : un assemblage hétéroclite mais harmonieux de bâtiments du XVIIIème siècle qui ont échappé aux démolitions successives

     

    Le moment est venu de parler de cette rue, passablement encombrée par les baraques et engins de chantier au service de la rénovation des installations d'aération de la ligne 11 du métro, car la RATP annonce la fin des travaux pour le début du mois de mars.

    Derrière les palissades, en effet, on peut constater que la remise en état du site a commencé. Il est donc temps de s'intéresser à cette partie de l'arrondissement qui va de la rue Beaubourg à la rue aux Ours, et qui marie un urbanisme contemporain, côté impair, et ces immeubles anciens côté pair à qui on a épargné le sort de leurs vis à vis. Ils ont échappé trois fois, en effet, à la démolition : au moment  de l'élargissement de l'axe Etienne Marcel, sous Haussmann (peu avant 1870), au début des années 1900 quand on a procédé au nouveau tracé de la rue Beaubourg et dans les années 70 qui vit le réaménagement de "l'espace Beauboug" et la réalisation d'un îlot urbanisée connu sous le nom de "Quartier de l'Horloge".

    Grenier st lazare carrefour beaubourg ancien 
    Le carrefour Beaubourg-Grenier Saint Lazare en 1913. En face, vers la droite, la rue du Grenier St Lazare, et vers la gauche la rue Beaubourg, dont l'immeuble dominé par les deux lucarnes visibles sur la photo d'époque (flêche rouge), existe toujours aujourd'hui (Paris, Un voyage dans le temps, de Léonard Pitt – Parigramme)

                                                                                


    Quartier horloge avant rénovation 2
     Immeubles démolis en 1970 au profit du projet de "Quartier de l'Horloge", rue Rambuteau. Hormis leur état de vétusté, ils ressemblent à ceux qui bordent aujourd'hui le côté pair de la rue du Grenier St Lazare

                                                                      

    Il est toujours utile de savoir d'où l'on vient. Quand la décision est prise d'élargir et de rectifier le tracé de "l'axe" Beaubourg-Renard, proche de la sinusoïde au XIXème siècle, de nombreux immeubles sont détruits. Les rues Beaubourg et Renard n'ont pas à rougir de ce qui fut construit dans la foulée. Les styles "Art Nouveau" puis "Art Déco" qui caractérisent les constructions nouvelles donnent à ces rues aujourd'hui un cachet qui saute particulièrement aux yeux quand on lève la tête car les étages supérieurs sont privilégiès. Balcons, loggias, colonnes, consoles, décorations y abondent, tandis que le bas des immeubles reste généralement plus sobre.

    Beaubourg 35-37
     Immeubles 35-37 rue Beaubourg

     

    On a le droit d'être plus réservé en jugeant la rive impaire du Grenier St Lazare. Le "Quartier de l'Horloge" a pourtant quelques atouts. Sa série de façades côté Centre Pompidou offre une esthétique originale qui s'accorde bien avec le caractère de l'espace Beaubourg. Au sein du "village" de l'Horloge, domaine privé ouvert au public, l'architecture est inovante et porteuse de qualité de vie. L'erreur a été de créer des passages trop bas et trop étroits, difficiles à entretenir, qui attirent incivilités et délinquance.

    Depuis que ces immeubles ont subi un ravalement qui était plus que nécessaire, leur façade sur la rue du Grenier St Lazare crée avec leurs vis à vis de l'autre côté de la rue, un contraste qui ne manque pas d'harmonie, entre les styles des XVIIIème et XXème siècles.

    Il reste que le "charme" de ce lieu qui a tout pour devenir à la mode, comme l'est en ce moment le quartier "Bretagne", repose sur la série d'immeubles XVIIIème, tous disparates côté pair de la rue. Il s'agit généralement de bâtiments étroits, de hauteurs variées, qui portent la marque de rehaussements réussis opérés au XIXème siècle. Ils se signalent par les ouvertures du type "lucarnes" qui éclairent les volumes des étages ainsi créés.

    Les activités économiques semblent avoir déjà anticipé le renouveau : un hôtel flambant neuf et un bar-brasserie au 36, un marchand de beaux vélos "vintage" au 34, un Franprix au 16, un cabinet d'infirmières et de kiné ainsi qu'une galerie d'art au 12, un agent immobilier au 8, un coiffeur esthéticien au 6, sans oublier "L'Ambassade d'Auvergne" au 24, restaurant gastronomique au cadre rustique qui sent bon la France profonde, le tripoux et l'aligot. En face, un G20 au 17, un traiteur/restaurant libanais à côté, une agence immobilière au 15, un centre de traitement laser au 7 et une grande parfumerie au 5, très fréquentée par les touristes asiatiques. Enfin, pour terminer cet inventaire, une galerie d'art au 5 et une pizzéria-bar à l'angle Beaubourg.

    Au cours des nombreux débats sur l'avenir du secteur Beaubourg-Temple, on s'est souvent inquiété de ce que serait son devenir si les grossistes-importateurs s'en allaient. Chacun y allait de ses propositions toujours forcément interventionnistes. La preuve est faite ici qu'en ne se mêlant de rien, la libre économie développe une diversité naturelle.

    Il y a de l'espace, rue du Grenier St Lazare. Chaussée, contre-allée, large trottoirs, des arbres, des commerces, des parkings, une grande surface (Leroy-Merlin), le Centre Pompidou, une boite de nuit (Le Dépôt) et l'Hôtel de Police du IIIe à proximité, tout pour faire de ce lieu le prochain endroit à la mode du Haut-Marais pour peu que le Maire Pierre Aidenbaum en prenne conscience et fasse un effort pour sa "requalification", comme il l'a fait pour la rue de Bretagne, avec pour effet la métamorphose qu'on sait. Il reste en effet à s'interroger sur la vocation d'une contre-allée qui n'a apparemment d'autre fonction aujourd'hui que de conduire droit à un élévateur d'accès au parking souterrain, dont on ne sait plus très bien s'il est ou non en usage.

    Il faut croire que nous ne sommes pas les seuls à miser sur ce lieu : le prix moyen affiché par "meilleursagents.com" est de 9.533 €/m² et le prix le plus haut de 11.323 €/m². On n'est pourtant plus tout à fait dans le Marais, mais c'est tout comme.

     

    Pour agrandir les photos, cliquer dans l'image. Un second clic fit apparaitre des détails étonnants.

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  • Hôtel de berlize carte postale ancienne
     

    Le porche de l'hôtel de Berlize, vu de la cour intérieure, carte postale de 1918. on aperçoit au-dessus la charpente du hangar sur cour

     

    Le voici sans transition tel qu'il apparait aujourd'hui :

    Porche

     

    L'histoire de ce site commence au XVIème siècle autour de 1580, quand les parents du seigneur de Berlize achètent un terrain rue Pierre au Lard (une ruelle insignifiante qui n'aurait jamais pensé qu'elle tiendrait la vedette des chroniques locales au XXIème siècle) pour y bâtir un hôtel particulier.

    En 1636, le sieur de Berlize, conseiller du roi, étend le terrain et entreprend de nouvelles constructions, un hôtel rue du Temple et deux immeubles de rapport.

    Il devient au XIXème siècle un relais de poste ou bureau de roulage à l'enseigne de "l'Auberge de l'Aigle d'Or". Il échappe à la démolition en 1920, grace à ses façades classées, mais frappé d'alignement avec la rue du Plâtre, il est laissé à l'abandon. Il sert alors d'annexe aux halles de Paris, tour à tour hangar, entrepôt ou atelier, traité sans aucun ménagement. La cour s'est couverte d'une charpente qui en détruit totalement l'esthétique.

    Il est vendu par adjudication avant la deuxième guerre mondiale. Les parents des actuelles propriétaires en font l'acquisition mais perdent la vie en déportation. Leurs filles se promettent alors de le restaurer, en souvenir de leurs parents mais aussi par goût des belles pierres et volonté de restituer à la collectivité un élément prestigieux de notre patrimoine national.

    Entre temps, la troupe de Colluche, Miou-Miou et Patrick Dewaere  crée en 1969 "Le Café de la Gare", ainsi appelé parce qu'il était proche de la gare Montparnasse. Le succès est tel qu'ils doivent s'agrandir et déplacent leur théâtre dans l'hôtel de Berlize. Il gardera son nom de "Café de la Gare", qui peut surprendre aujourd'hui si on n'est pas averti.

    Cour et café de la gare

    Hôtel de Berlize, cour intérieure avec au fond "le Café de la Gare". "Fenêtres encadrées de chaines harpées et munies de garde-corps, couronnées de frontons semi-circulaires à base interrompue par une clé et quatre claveaux. Mansardes accostées d'ailerons. Plafonds à poutres et solives peintes Louis XIII" (Le Marais, Danielle Chaddych -  Parigramme)

                                                                                                                                                                                              

    On peut voir et admirer ces plafonds dans ce qui est devenu une salle de danse, dite "Beethoven", à laquelle on accède par un superbe escalier Louis XIV. Essayez d'y entrer et feignez d'ignorer les danseuses. Les professeurs de ballet sont des maitres dans leur art et à ce titre, ils ne supportent pas d'être dérangés ; vous pourriez vous faire rabrouer !

    Escalier principal
     

    L'escalier Louis XIV, angle sud-ouest.

     

    Les propriétaires ont commencé la réhabilitation dans les années 90 par le retrait de la charpente qui encombrait la cour. Ils ont ensuite procédé bâtiment par bâtiment. Ils finissent en ce moment de restaurer le gros-oeuvre du corps de logis nord, qui est encore en chantier. Ils n'auront jamais totalement achevé leur ouvrage car il restera toujours des éléments à restaurer au dedans comme au dehors, mais la tâche accomplie d'ores et déjà est gigantesque.

    Quelques mots du "Centre de Danse du Marais". Il est connu dans le monde entier. Il héberge 53 disciplines et mobilise 114 professeurs. Toutes les danses du monde y sont enseignées avec un niveau d'exigence qui a établi et maintient sa réputation. Tous les artistes du monde le connaissent et ne manquent pas de venir ici se ressourcer quand ils sont de passage à Paris, car il est "la référence".

    Au pied de l'escalier, nous avons croisé Rima Davoust qui est à la fois peintre et danseuse assidue de la salle Beethoven. Elle a confié cette peinture à notre objectif. Elle réalise à souhait la synthèse des deux disciplines :

    Davoust rima peinture danseurs
    Danseuses et danseurs par Rima Davoust

     

    Yves Casati, danseur de l’Opéra de Paris, professeur de danse classique au Centre de Danse du Marais depuis son ouverture en 1971 : « l’âme de la danse est magnifiée par la splendeur de ce lieu ; est-ce la rencontre de l’architecture, 1580, et de la création en 1581 du « Ballet comique de la Reine »  par Beaujoyeulx , première grande date de l’Histoire du ballet ? »

    Gérard Simonet

                                                 

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    On peut agrandir les photos par un clic gauche dans l'image

                                  

     

  •    Serres auteuil
    Les serres d'Auteuil, bois de Boulogne, inscrites à l'inventaire des monument historiques, chef-d'oeuvre de verre et de métal, contruites en 1898 par Jean-Camille Formigé, héritier de Baltard et d'Eiffel.

                                                                      

    Rappelons l'affaire en deux mots. La Fédération Française de Tennis (FFT) veut agrandir Roland Garros. Le Maire de Paris, Bertrand Delanoë veut garder le prestigieux tournoi. Question d'égo et de finances.

    Une autre ville est candidate : Versailles, qui dispose d'un terrain approprié dans une zone qui n'affecte en rien le château et son parc. C'est objectivement la bonne solution. Versailles est proche de Paris, remarquablement desservie par le train et la perspective du "Grand Paris" rend la querelle de clocher absolument dérisoire.

    Pourtant le Maire de Paris s'accroche, en dépit d'une protestation qui enfle. Une pétition est en marche (cliquez ICI). Pourquoi cette résistance ?

    Parce que la FFT veut construire un court de tennis de 7.000 places et que pour cela une partie des serres historiques, les "serres chaudes", serait sacrifiée.

    On ne met pas en péril un élément aussi important du patrimoine collectif de la France au profit d'un business dont on sait à quel point il sera envahissant et peu compatible avec le cadre exceptionnel où il s'inscrit, alors même qu'il s'agit d'un combat à somme nulle, dont seuls les contribuables parisiens feraient d'ailleurs les frais. Il ne s'agit pas ici de récupérer les Jeux Olympiques au détriment de Londres mais d'un combat entre deux sites français, entre deux villes du Grand Paris.

    Pourquoi refuserait-on cette chance à Versailles qui sait y répondre sans rien sacrifier de son patrimoine ?

    Cette attitude nous rappelle les débats sur les "états généraux de la nuit" dont les organisateurs cherchaient à tout prix à développer la vie nocturne à Paris. En ouverture, on nous montrait pourtant la réalité : 1.000 établissements de nuit intra muros, 60 seulement dans la couronne. La générosité la plus élémentaire consiste à donner plus à ceux qui ont moins. C'est ce que nous avons dit mais les stratèges de la fête n'en sont pas tout à fait convaincus.

    S'agissant des serres d'Auteuil, c'est vers les dirigeants de la FFT que les regards se tournent maintenant. Ils prennent leur décision ce week-end. Agiront-ils de manière éclairée ou en conquérants barbares ? Nous avons allumé un cierge.

     

  • Carnavalet mai 2010

    Le musée Carnavalet, vu depuis la rue des Francs-Bourgeois (IIIe)

    (Cliquez dans l'image si vous désirez l'agrandir)

                                                              

    Une visite de l'Histoire de Paris

    Le musée Carnavalet

    Jeudi 10 mars 2011

    Rendez-vous à 14h15 devant l'entrée du musée

    au 23 rue de Sévigné 75003

     

    Vous croyez peut-être le connaître et pourtant il recèle tant d'histoires et d'Histoire que nous vous invitons à sa découverte, bien au chaud en ces temps de froidure, avec notre guide Sylvain Solustri.

    Carnavalet est l'un des plus beaux hôtels du Marais, tant en ce qui concerne sa décoration intérieure, que ses riches collections consacrées à la vie et aux aspects de Paris à travers les siècles. L’hôtel, bâti en 1544, fut remanié par le grand Mansart et devint, en 1677, la demeure de Madame de Sévigné, et en 1866, propriété de la Ville de Paris qui y fonda le musée consacré à l’histoire de Paris.

    Au hasard des salles ouvertes à la visite (certaines parties n’ouvrent qu’en alternance pour des raisons d’effectif…), nous découvrirons l’art de vivre des riches demeures aristocratiques aux XVIIe et XVIIIe siècles, les superbes boiseries d’hôtels parisiens aujourd’hui disparues et qui ont été remontées ici, le grand escalier décoré d’un gigantesque trompe-l’œil et le jardin bordé de deux galeries aux façades admirables.

    Le musée tend à recréer le visage de Paris depuis le règne d’Henri IV jusqu’au XXe siècle par l’exposition d’une iconographie (tableaux, gravures) et de collections exceptionnellement riches : souvenirs de la marquise de Sévigné, spectacle coloré de la Révolution Française, reliques de la prison du Temple, costumes, enseignes, plans de la ville en relief, donnent à l’ensemble un cachet d’authenticité tout particulier.

    Merci de réserver au plus vite car le nombre de personnes est strictement limité à 25 et de vous inscrire auprès de Marie-Françoise Masféty-Klein, par mail mfmk@free.fr ou par téléphone au 01 42 72 61 41.

    Nous vous précisons que la participation aux frais est de 10 € par personne.

                                                                                                                                                       

     

  • Chat des halles

     

     

    SOS pour les 60 CHATS du Jardin des Halles de Paris, en voie de démolition :

       appel à tous les amis des animaux

     

    Janvier 2011 : Des palissades sont érigées en vue de la destruction imminente du jardin Lalanne et d'une grande partie du jardin des Halles de Paris.

    L'association CHADHAL recherche donc d'urgence des lieux d'hébergement publics ou des familles d'accueil patientes, disposant d'un grand appartement ou d'un jardin, dans toute la France, afin d'accueillir des chats libres du jardin, adultes, tatoués et stérilisés.

     Ces chats libres, nourris par l'homme, sont magnifiques, pacifiques mais non domestiqués. Certains acceptent néanmoins les caresses et pourront être domestiqués à moyen terme.

    Ils sont menacés par l'ampleur des travaux à venir qui les privera d'un territoire stable.

    Plusieurs années de chantier sont prévues.                                               

     

    MERCI D'AVANCE

     

    Pour en savoir plus : Cliquez ICI

     

    Renseignements: chadhal@free.fr

     

    Tél. si vous avez une solution : 06 08 62 44 36

  • Saint andré des arts  Déballage de "souvenirs de Paris", place St André des Arts

     

    Il ne s'agit pas d'une plaisanterie pour agacer les membres du réseau "Vivre Paris !", très mobilisés sur le respect de l'espace public. L'annonce en est faite sérieusement. (à voir sur ce lien vers le site de la Mairie de Paris)

    Les sites proposés pour la vente sur la voie publique sont : parvis de Notre-Dame, Fontaine St  Michel, place St André des Arts, Rond-Point des Champs Elysées, Sacré-Coeur, place de l'Opéra, place du Trocadéro et neuf autres haut-lieux que vous découvrirez par vous-même. On est étonné de ne pas y trouver la place des Vosges et l'espace Beaubourg.

    La mairie nous dit que ces emplacements s'adressent à des gens en situation précaire comme à des commerces très lucratifs. Sûr qu'on va y voir Fauchon, Pétrossian et Hermès déployer leurs parapluies renversés pour présenter leurs marchandises, aux côtés de pauvres hères avec leurs Tours Eiffel miniatures.

    Quelle mouche les pique en Mairie de Paris pour vouloir infliger ce nouveau désagrément aux parisiens et aux amoureux de Paris ?