Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2012

  • Petit train

     

    Des "petits trains" vont bientôt sillonner Paris. Cinq trajets sont créés, dont un dans le Marais qui répond au nom de "Circuit Royal". L'exploitation en est confiée à l'entreprise "ANOTHER PARIS", qui ne vole pas son nom en mettant en service ce mode atypique de déplacement dans la capitale.

    Voici le trajet (condensé) du train dans le Marais et sur les Îles : pont St Michel, parvis Notre-Dame, pont d'Arcole, place St Gervais, rues François Miron, de Fourcy, des Nonnains d'Hyères, Charlemagne, St Paul, St Antoine, de Sévigné, place du Marché Ste Catherine, rues du Parc Royal, Payenne, Pavée, des Rosiers, marché des Blancs-Manteaux, rues Vieille du Temple, des Blancs Manteaux, des Archives, Pastourelle, Charlot, du Perche, Vieille du Temple, des Francs-Bourgeois, place des Vosges, rue St Antoine, de Fourcy, pont Marie, quais d'Orléans et Bourbon, pont de la Tournelle.

    Les quatre autres trajets portent les noms évocateurs de "Circuit Savant" (Ve arrt), "Circuit Artiste" (VIe et VIIe arrts), "Circuit Elégant" (Ie, IIe et VIIIe arrts) et "Circuit Bohême" (un long parcours rive gauche, uniquement les samedis, dimanches et jours fériés).

    Il y aura deux départs par jour, à 14h00 en période froide et à 16h00 en période chaude. Les trains circuleront du lundi au vendredi.

    Nous ne sommes pas le 1er avril. Cette information n'est pas un canular. Elle vient de paraitre sous la forme d'un arrêté, n° 2012-01178 dans le très sérieux "Bulletin Municipal Officiel de la Ville de Paris" du 28 décembre 2012 (pages 3388 à 3391)

    Il est dit dans les attendus que la mise en circulation de ces trains ne perturbera pas "significativement" le trafic automobile. Il n'est pas dit, mais nous le suggérons sournoisement, que la présence de ces  drôles de trains genre Disney World n'aura rien d'incompatible avec l'esprit et l'architecture du centre historique de Paris.

    A vos commentaires !

    Gérard Simonet

     

    Post scriptum du 7 janvier 2013

    Geneviève DV vient de découvrir le train. Voici ce qu'elle en dit :

    "Quelle ne fut pas ma surprise de decouvrir le fameux petit train se garer devant la 
    colonnade du louvre .

    Renseignements pris, c'est celui qui passe le matin en semaine dans le Marais. La personne qui a créé cette entreprise s'appelle Anne Chenais. Elle m'a rejointe quand
    elle m'a vu
    prendre des photos. C'est quelqu'un qui semble veiller a ce que les riverains
    ne soient pas incommodés. Pas de haut-parleur, mais des écouteurs personnels. Elle a investi tout son argent dans ce projet de sa propre initiative il y a 4 ans et a fait
    le tour des édiles pour finalement obtenir l'aval de la préfecture de police en décembre.
    Elle etait tres surprise de savoir que le bulletin municipal la mentionne... Elle nous conviés a aller faire un circuit".

     
    Petit train bleu anne chenais
    Le "vrai" petit train

     

    Post scriptum du 8 janvier 2013 

    L'exploitant du "petit train", Anne Chenais, fait entendre sa voix. Voici le message qu'elle adresse à "Vivre le Marais !" :

    Je viens de me connecter sur l'article de "vivrelemarais", et à
    toutes fins utiles, je me permets de vous indiquer les points
    qui ne correspondent pas à la réalité :

    -"des petits trains" : non, je n'en ai qu'un seul, qui parcourt
    les différents circuits en alternance. 

    -"l'exploitation est confiée" : non, il ne s'agit pas d'une
    délégation de service public, mais d'une autorisation de
    circulation donnée à une initiative purement personnelle et
    privée, après une étude technique et juridique qu'ont menée
    conjointement pendant deux ans et demi les services de la Mairie
    de Paris et ceux de la Préfecture de Police

    -le circuit ROYAL dans le Marais est programmé du lundi au
    vendredi, uniquement le matin.

    -enfin, la photo du petit train est très loin du compte ! Je
    vous joins deux photos prises cet après-midi. J'ai fait moi-même
    construire et homologuer spécialement ce modèle de toute
    dernière génération que vous avez vu, dont c'est le premier
    exemplaire qui circule (celui de la photo du blog est un très
    vieux modèle qui n'a rien à voir…). J'ai volontairement axé
    mon offre sur la qualité, la sécurité, le confort des passagers,
    l'accessibilité, et le respect des riverains (fréquence très
    faible, vitesse douce, pas de nuisance sonore), quitte à
    révolutionner le monde des petits trains…

    Comme vous l'avez vu, "ANOTHER PARIS" est d'abord un concept.

    Le moyen qu'elle utilise est le petit train, moyen idéal pour
    se faufiler dans les petites rues à une vitesse douce et
    embarquer confortablement des personnes qui ne peuvent pas
    forcément marcher facilement. Mon objectif est de faire
    découvrir et de faire plaisir, particulièrement aux parisiens,
    aux personnes âgées, aux scolaires, aux personnes handicapées (2
    fauteuils roulants, sous-titrage vidéo pour les malentendants). 

    Lors de votre prochaine visite, j'espère que vous pourrez
    expérimenter par vous-même les technologies utilisées à bord et
    le contenu culturel des commentaires et des musiques, et me
    donner votre avis éclairé.

    Dans cette attente, je reste à votre disposition pour toute
    question. Je serais ravie de rencontrer, si vous le souhaitez,
    votre conseil de quartier ou les associations de riverains
    autour de vous.

    Anne Chenais


                          

     

  • Vue de l'entrée depuis la rue de Thorigny (IIIe)

            

    Derrière un haut mur et une porte cochère imposante se trouve au 1 rue de la Perle dans le IIIe arrondissement, l'hôtel particulier Libéral Bruant. Ce très bel immeuble est connu par ceux qui ont eu la chance dans un passé récent de se rendre au musée Bricard consacré à l'histoire de la serrurerie logé  cet endroit. Il présente des proportions élégantes en forme de L , dispose d’un corps de logis principal entre la cour d’honneur et un petit jardin situé à l’arrière, ainsi qu'une aile en retour adjacente à cette cour. Il possède de plus de très belles caves voûtées.

    C'est à la famille Bruant de Carrières que l'on doit ce monument classique si typique du XVIIe siècle. En effet, Libéral (1635-1697), architecte devenu maître général des œuvres de charpenterie du royaume en 1670 (à qui l'on doit la Salpétrière, les Invalides et l'église Note Dame des Victoires) et son frère Louis se retrouvent tous deux adjudicataires en 1683 d'un terrain en plein Marais. Libéral qui avait pour élève Jules Hardouin-Mansart exerce en effet la double activité d'architecte-entrepreneur et de promoteur immobilier, chose fréquente en cette époque de grandes transformations de l'urbanisme. Le terrain de la rue de la Perle est alors loti, plusieurs hôtels particuliers destinés à la location et à la vente sont construits dont la propre demeure de Libéral que nous pouvons donc admirer encore aujourdhui et qu'il occupera jusqu'en 1697.

     

    Façade sur cour

    La façade sur cour a la caractéristique, ce qui est fréquent durant la seconde moitié du règne de Louis XIV, d'être percée de baies cintrées où s'intercalent aussi des fenêtres rectangulaires de proportions moindres et des niches (dites oculi aveugles) où sont placés des bustes d’empereurs romains. Sur le large fronton sont sculptés deux angelots et des cornes d’abondance.

    Au décès de Libéral Bruant, l'hôtel est loué au mathématicien Guillaume François Antoine de l'Hospital, membre de l'Académie des Sciences. Un siècle plus tard il est loué à l'ingénieur Perronet qui y installe de 1771 à 1788 l'Ecole des Ponts et Chaussées. L'hôtel est transformé après la Révolution en ateliers et devient ensuite propriété de la ville de Paris. Il a été vendu en 1968 à la société Bricard qui s’était engagée à le restaurer et à y installer un musée de la serrure, ouvert en 1976 et fermé en 2003. Alors mis en vente ce témoin de l'architecture du XVIIe siècle est devenu un centre d'art contemporain.

    En novembre 2009, nous commentions le refus de la Commission du Vieux Paris de construire un parking sous la cour. A l'évidence, sa recommandation a été suivie par le Maire de Paris car nous n'avons jamais observé depuis de travaux ressemblant de près ou de loin au creusement de la cour.

    Dominique Feutry

     

  •  

    20_01_Delinquance_police_930_620_scalewidth_630 La police passe les menottes à un délinquant

     

    Les médias ont  fait récemment  leur une  pour souligner la montée significative de la délinquance dans notre pays. Tous les signaux seraient semble-t-il au rouge. Qu’il s’agisse des atteintes aux personnes et aux biens, des infractions économiques, des trafics et des crimes. Triste tableau pour un pays déjà touché par la crise économique.

    Mais celle-ci ne serait-elle pas en partie la cause de la hausse de ces chiffres. Selon les données communiquées il y aurait une augmentation de 5,6% des faits constatés soit 15 000 de plus en un an correspondant à un total de 295 000. Ces chiffres peuvent être  contestés, nous ne pouvons pas, par contre, nier la situation. D’ailleurs combien de petits vols qui se produisent dans le métro, dans les commerces, sur la chaussée ou dans votre véhicule ne sont pas comptabilisés dans les statistiques officielles car ils sont juste inscrits sur la main courante des commissariats.

    Dans les transports en commun passe souvent en boucle le message que les pickpockets sont en train de sévir. Il suffit de passer devant un commissariat pour voir entrer de jeunes délinquants menottés entourés de policiers. Combien de fois avons-nous constaté que des véhicules en stationnement avaient été visités car l’une des vitres était cassée et le trottoir jonché de petits morceaux de verre.

    Mais quelle est la proportion des délinquants qui sont appréhendés par la police et de ceux qui ne le sont pas ?

    784997_20938204_460x306 Un vol à la tire

    Dans un article du 04 décembre dernier nous avons montré que les incivilités étaient devenues un fait de société. Le lendemain nous relations un crime horrible qui venait d’être commis dans notre quartier au 3 rue des Haudriettes (IIIe).

    En octobre nous dénoncions le nombre insuffisant de caméras installées dans le Marais et plus particulièrement dans le IIIe arrondissement. Il ne faut pas se voiler la face même notre quartier est la proie à la délinquance. Les touristes sont nombreux, le quartier est habité par des personnes souvent aisées, les rues sont étroites, les effectifs policiers ont été réduits. Tout concourt à ce que nous ne soyons pas épargnés par les tendances constatées en matière de délinquance. L’assassinat signalé plus haut est venu malheureusement nous le rappeler sévèrement.

    Nous devons donc rester très vigilants, ne pas hésiter à signaler à la police tous les faits, même minimes, dont nous pourrions être victimes ou témoins. Il faut privilégier, dans nos déplacements à pied, des trajets (surtout le soir) si possible parsemés de caméras. Il est déconseillé de provoquer des individus alcoolisés ou sous l’emprise de la drogue. Il est aussi indispensable de bien protéger ses papiers et son portefeuille lorsque l’on se déplace. De même lorsque nous stationnons notre véhicule dans la rue, ne laissons aucun objet susceptible de tenter les voleurs.

    Dominique Feutry

     

  •   800px-Paris_hotel_des_ambassadeurs_de_hollande18Cour intérieure de l'Hôtel des Ambassadeurs de Hollande 47, rue Vieille du Temple IVe

     

    Dans un article et reportage photos du 27 janvier 2011 intitulé « Effervescence autour de l’Hôtel des Ambassadeurs de Hollande (IVe) », "Vivre le Marais !", après avoir rappelé son histoire et le lustre attaché à ce magnifique monument, s’inquiétait de son état et de son devenir rappelant que, depuis la mort de Paul-Louis Weiller, il était resté propriété de la Fondation qui porte son nom, et avait bénéficié de quelques travaux de rénovation, notamment la façade arrière rue des Guillemites (où avaient d’ailleurs étaient placés des étais à cause de la dangerosité du mur).

    Mais ni la façade sur la rue Vieille du Temple, ni le magnifique portail de bois qui est le plus ouvragé du Marais (il est, ce qui est extrêmement rare, sculpté sur ses deux faces, comme d’ailleurs le fronton qui le surmonte) n’ont été entretenus. Il en est de même des intérieurs. Nous appelions alors à une intervention urgente. Nous indiquions que depuis octobre 2010, le nouveau propriétaire de cet ensemble qui comporte aussi des parkings et un immeuble d’habitation était la société Acanthe Développement, filiale foncière du groupe Duménil-Leblé.

    Des bruits divers avaient courus l’an passé sur cet ensemble immobilier comme d’autres, puis finalement la société propriétaire avait précisé qu’elle souhaitait que la partie historique soit cédée à une grande entreprise ou à une institution qui puisse poursuivre la rénovation qui devient, plus le temps passe, vraiment indispensable.

     

           Hotel_Amelot

    La triste façade sur rue de l'Hôtel, 47 rue Vieille du temple (IVe)

     

    Depuis lors que s’est-il passé ?

    Il est difficile de trouver des informations sur cet ensemble. La lecture du rapport annuel de l’année 2011 d’Acanthe Développement apporte cependant deux renseignements intéressants:

    • L’immeuble comprenant des logements au 7 de la rue des Guillemites a été vendu durant l’exercice 2011, pour 5,6 millions d’€ ;
    • Quant à l’hôtel des Ambassadeurs, il est écrit : « Il a été libéré et des études sont en cours afin de réaliser sa rénovation en fonction de l’affectation ».

    Augurons, comme nous l’écrivions l’an passé, que ce joyau du XVIIe siècle retrouve tout l’éclat qu’il mérite autant dans ses parties extérieures qu’intérieures. Il ne faut pas que les passants très nombreux soient interpellés par son état indigne. Indigne pour les habitants du quartier, indigne pour les visiteurs et les touristes, indigne pour le Marais où tous les bâtiments de cette qualité ont été restaurés, indigne pour ceux qui l’ont conçu et habités, les figures célèbres qui l’ont fréquenté.

    Nous insistons sur l’urgence de cette restauration. Certains trouveront que le temps ne s’y prête pas et qu’il ne faut plus attendre de subventions de l’Etat ou de la Mairie. Certes, mais on est en droit d'espérer qu'un mécène éclairé s'y intéresse. Même si l’Hôtel a traversé bien des vicissitudes depuis plus de 350 ans, le sort qui lui a été réservé ces dernières décennies mérite que lui soit donnée une nouvelle jeunesse !

    "Vivre le Marais !" reste attentif au devenir de cet important témoignage de l'architecture et de l'histoire du XVIIe siècle.

    Dominique Feutry

     

  • Montmorency 26 portail 15 12 12Une façade et un portail qui portent les stigmates d'un "Vaisseau Fantôme"

     

    C'est fin mars 2010 que nous avons commencé à vous raconter l'histoire de cet immeuble. Elle est intéressante car elle concentre un certain nombre de problématiques caractéristiques du Marais et de la politique logement de la Mairie de Paris. Et de celle du Maire du IIIe qui, pour être dans la ligne de l'Hôtel de Ville en la matière, n'en a pas pour autant ses propres singularités.

    En effet, jusqu'à ce jour où nous continuons à vivre sous le régime du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais de 1996, qui échappe totalement au PLU (plan local d'urbanisme) de Paris, il a exigé, non sans désinvolture car la loi n'était pas pour lui, mais avec élégance, que les candidats à la réhabilitation de biens immobiliers réservent le quart de la surfance rénovée au logement social.

    Cette contrainte, à laquelle les intéressés se sont pliés d'assez bonne grace, a été respectée (îlot Charlot/Pastourelle, immeuble "aux arcades" Temple/Pastourelle, immeuble 108 rue Vieille du Temple, Hôtel du Grand Veneur rue de Turenne …). On a relevé tout au plus quelques déconvenues dans des transactions relatives à l'immeuble de la rue Vieille du Temple.

    Dans le cas présent, il s'agit d'un immeuble entier, apparemment libéré de toute occupation ; même les squatters, nous disent les voisins, ont disparu. La loi qui s'applique en matière d'urbanisme, en attendant que le PSMV ait été dûment révisé et soit entré en vigueur, laisse virtuellement la liberté aux propriétaires du traitement et de la destination de l'immeuble. Mais Pierre Aidenbaum, qui détient l'arme du permis de construire, s'y est intéressé dès 2010 et semblait avoir trouvé sur la question du logement social, un  gentleman-agreement avec les propriétaires, empêtrés de surcroît à l'époque dans un conflit avec des occupants sans titres.

    Trois ans après, l'état d'abandon du chantier pourrait faire penser que l'accord a fait long feu. Et pourtant ….

    Pourtant la demande immobilière est forte dans nos quartiers, la rue est remarquablement calme et la vue des fenêtres de l'immeuble, sur la cour "à la romaine" de l'Hôtel d'Halwyll (Claude Nicolas Ledoux) est proprement remarquable.

    Michel le comte hallwyllVue sur l'Hôtel d'Hallwyll, entrée 28 rue Michel le Comte (IIIe). Cliquez jusqu'à deux fois pour agrandir. C'est magique !

     

    Contactés par nos soins, les propriétaires se veulent rassurants : les travaux se poursuivent, même s'ils ne sont pas visibles. Le rythme est lent car la crise rend leur financement difficile. Ils annoncent pourtant une livraison de l'immeuble rénové pour septembre 2013.

    On en sait un peu plus sur la convention qu'Ils ont signée avec la Mairie de Paris. Elle porte sur 9 ans pendant lesquels ils s'engagent à louer une part significative de la surface à des bénéficiaires sociaux type PLUS, PLS et PLI proposés par la mairie. En contrepartie de cet engagement, ils recevront à la livraison une subvention compensatoire unique de la Ville de Paris, dont le montant ne nous a pas été révélé.

    On découvre à cette occasion le caractère polymorphe – et pragmatique – de la politique de logement social de la Ville de Paris. Dans ce dossier, les bailleurs-sociaux traditionnels n'apparaissent pas. C'est le propriétaire privé qui joue ce rôle moyennant une contribution d'équilibre de la Ville, à la charge du contribuable. Il est juste de reconnaitre que dans cette affaire, le Maire du IIIe a  obtenu ce qu'il voulait sans donner aux propriétaires le sentiment que c'était le fait du prince et qu'ils étaient spolliés. C'est ce qu'on appelle un accord "gagnant-gagnant". Le contribuable, quant à lui, a le sentiment du devoir accompli en matière de solidarité.

    Il reste à vérifier si le chantier ne va pas trainer en longueur avec le risque, toujours présent, que l'immeuble se transforme de nouveau en squatt.

    Gérard Simonet

     

    Intéressé par l'association : comment adhérer

     

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    Le quartier Saint Avoye au sein du IIIe arrondissement

     

    Le conseil de quartier Sainte Avoye s’est tenu le 12 décembre en présence du Maire du IIIe arrondissement. Des informations intéressantes ont été communiquées aux participants parmi lesquels "Vivre le Marais !" qui se fait un devoir de les relayer auprès de ses fidèles lecteurs.

     La municipalité a dressé un bilan de son action concernant les SDF, sujet d’actualité après le drame de la rue Michel Le Comte et l’arrivée des grands froids. Les moyens mis en œuvre avec les associations caritatives sont multiples et nous saluons toutes ces mesures, même si elles peuvent apparaître encore insuffisantes face à l’ampleur des difficultés rencontrées. A ce sujet, nous souhaitons insister sur l’existence d’une adresse mail sdf3@paris.fr qui sert à signaler les personnes que nous pouvons repérer dans nos rues et qui seront prises en charge dans le cadre des maraudes mises en place au sein de l’arrondissement.

    EgoutsparisTravaux dans les égouts de Paris

           

    Nous avons appris que tous les égouts de notre quartier étaient en cours de réfection en raison de leur vétusté. Cela se traduit par des installations parfois lourdes comme celle située de la rue des Quatre Fils derrière les Archives, car c’est à cet endroit que se trouve la centrale principale.

    Une étude est en cours pour réaménager les abords du bâtiment où se trouvent le gymnase et le Centre des Impôts de la rue Michel Lecomte. Cet endroit est très sale et le bâtiment qui vieillit mal accentue le phénomène.

    Notre Maire a indiqué qu’il faisait son maximum pour réduire voire supprimer les importants embouteillages qui se produisent entre 17h00 et 20h00 place de la République qui sont l’effet combiné du rétablissement du double sens de circulation sur les grands boulevards et des travaux de réaménagement de la place.

    Quelques précisions sont données sur la première partie de l’aménagement de la rue Rambuteau. La question du stationnement sera revue (livraison, automobiles qui se garent hors des emplacements prévus..). On se rend compte, à cette occasion, que les fameux "potelets" sont un mal bien nécessaire. Quant aux arbres, ils ne sont plantés que d’un côté, de surcroît celui qui est à l’ombre, car l’autre côté ne pouvait pas les supporter, son sous- sol étant occupé par de nombreuses canalisations.

    La question des pigeons du Centre Pompidou  a fait l’objet de nombreux et parfois vifs échanges. Le Maire a proposé une réunion de concertation avec toutes les parties prenantes et annoncé qu’une solution serait trouvée d’ici le printemps prochain.

    "Vivre le Marais !" est à nouveau revenu sur le PSMV révisé qui rend constructible le terrain du petit square situé à l’angle de la rue des Haudriettes et de la rue du Temple. Le Maire a répondu qu’il n’y avait pas de projet de construction d’un immeuble mais une « simple réflexion ». Nous suivrons particulièrement ce dossier car notre arrondissement n’est pas si riche en espaces dégagés et en végétation, si petits soient-ils. Vouloir installer une crèche à cet endroit où l’air est particulièrement pollué (voir l'article du 10 décembre 2012) ne nous semble pas être une bonne décision si celle-ci devait être prise un jour…

    Dominique Feutry

     

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    339757Antennes relais de téléphone mobile sur les toits parisiens  

    Après des négociations difficiles qui ont débuté à l'automne, la Mairie de Paris et les opérateurs de téléphonie mobile se sont mis d'accord sur une nouvelle charte dans laquelle ces derniers acceptent que les seuils d'exposition aux ondes soient abaissés de 20 % tout en sachant que l'arrivée de Free mobile et des 4G (nouvelle génération de standards pour le très haut débit mobile, très attendue par les entreprises), vont entraîner une augmentation de nombre d'antennes sur les toits!

    Le seuil de 5 volts par mètre d'exposition défini par la charte de 2006 devrait donc diminuer et nécessitera de modifier toutes les antennes existantes. Soulignons néanmoins qu'un seuil dérogatoire est prévu pour la 4G fixé à 7 volts et sera rediscuté chaque année. Le mode de calcul du niveau d'exposition est conforme à celui de l'Agence nationale des fréquences. Vouloir réduire le seuil d'exposition est donc louable (mais nous sommes loin du seuil maximal de 0,6 volt par mètre fixé par la conférence citoyenne de 2009, mesure votée alors à l'unanimité par le Conseil de Paris), la conséquence est que le nombre d'antennes va encore s'accroître.

    Il est prévu qu'il augmente de 8 pour cent, soit 200 antennes supplémentaires. Nos toits seront alors couverts de 2550 antennes ! Or nous ne savons pas vraiment quelles sont et quelles seront les conséquences sanitaires de cette nouvelle pollution par les ondes? Le doute est entretenu sur ce sujet car les enjeux économiques sont considérables.

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    Antennes relais le long d'une cheminée

    Certains riverains n'ont pas hésité à s'organiser en empêchant ici ou là l'installation d'antennes sur leur immeuble ou en saisissant la justice. Notre quartier n'échappe pas aux antennes de téléphonie mobile et bien qu'il soit difficile de connaître leur nombre exact, nous pouvons facilement l'estimer entre 100 et 120 qui s'ajoutent aux antennes de télévision, aux paraboles…

    Il est important de souligner que la charte reste avant tout un engagement moral. D'ailleurs la Mairie de Paris étudie, avec la région, la création d'un organisme qui serait chargé de surveiller les ondes sur le modèle d'Airparif pour la pollution de l'air. Des mesures seront réalisées dans les 1.200 établissements particuliers que sont les crèches, les écoles, etc… au rythme d'une vérification tous les trois ans. Une campagne d'information sera lancée dans la capitale et des rendez-vous périodiques seront organisés avec les opérateurs. Comme ce dossier est très sensible nous serons nécessairement amenés à en reparler.

    Dominique Feutry

     

  •   St nicolas des champs autelSaint Nicolas des Champs, le maître-autel  

     

    "Marais-Quatre" et "Vivre le Marais !" s'associent pour vous proposer la visite superbe d'une église encore méconnue. Vous trouverez toutes les informations utiles ci-dessous. Dans l’attente de vous revoir, nous vous souhaitons à toutes et tous un très joyeux Noël et d’excellentes fêtes de fin d’année.

     

     Visite de l’église Saint Nicolas  des Champs

    jeudi 17 janvier  2013  à 14h00

     

    Rendez-vous devant le porche de l'église  au 254 rue Saint-Martin dans le IIIe arrondissement  (M° Arts & Métiers)

     

     "Marais-Quatre" et "Vivre le Marais !" vous proposent de commencer notre programme de visites de l’année 2013 par celle de l’église Saint Nicolas des Champs, abondamment citée dans le cadre de l’exposition « les Couleurs du Ciel » consacrée au XVIIe siècle qui se tient au musée Carnavalet  jusqu’au 24 février prochain, où il est recommandé « d’appréhender les œuvres dans le contexte architectural pour lequel elles ont été créées ».

    Cette église trop peu connue témoigne de son riche passé par sa taille imposante, les nombreux tableaux qu’elle renferme, ses chapelles peintes  dont certaines viennent d’être restaurées, ses orgues dues à Clicquot et surtout son maître autel, un chef d’œuvre unique peint par Simon Vouet qui a été sauvé des destructions de la Révolution.

    Merci de prévenir de votre venue Marie-Françoise Masféty-Klein par mail mfmk@free.fr ou par téléphone 01 42 72 61 41  et de prévoir une participation de 10 euros par personne.

    Nous aurons la chance d’être accompagnés dans  notre parcours par la conférencière :

    France de Saint Albin  

     

                        

    Nous vous attendons nombreuses et nombreux pour cette magnifique visite et vous adressons toutes nos fidèles amitiés.

     

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    Joli specimen de renard

    Des renards à Paris, ce n’est pas une blague, le constat est avéré ! Nous avons signalé les corbeaux, dans un article précédent. Les deux personnages emblématiques de La Fontaine sont désormais sur la scène parisienne. En effet, les renards, qui avaient totalement disparu de la capitale (sauf dans les zoos) du fait de l’action radicale contre la rage, sont de retour.

    Les spécialistes estiment leur nombre encore faible à une quinzaine. Ils seraient arrivés par la petite ceinture ferroviaire de la couronne francilienne. Du fait de la barrière quasiment infranchissable que constitue le périphérique, il est peu probable que ce canidé prospère comme à Londres où la population compte 10.000 spécimens ! Il est vrai que les espaces verts sont bien plus nombreux et étendus qu’à Paris. Cet animal sauvage a été repéré à plusieurs endroits dans plusieurs parcs et jardins. Il a même été aperçu place de la République.

    France-des-renards-a-paris-aux-buttes-chaumont-6601868Renard aux aguets

    Le retour de ce canidé très opportuniste semble réjouir les spécialistes qui y voient un atout en matière de biodiversité dans notre cité. Le renard roux est attiré par la vie citadine parce qu’il trouve dans nos rues et nos parcs une nourriture abondante constituée de nos déchets et des rongeurs qui pullulent. Certains n’hésitent pas à dire que cette présence traduit la bonne santé dans l’écosystème urbain.

    Voilà plutôt une note positive dans un environnement où la pollution de l‘air constitue un véritable fléau. Sur la plan sanitaire, la rage a disparu, le renard n’est pas de nature agressive, néanmoins il peut être porteur de l’échinococcose alvéolaire, un ver parasite qui est dangereux pour l’homme. Réjouissons- nous donc de l’arrivée de notre quadrupède familier à propos duquel Antoine de Saint Exupéry écrivait dans le Petit Prince, «Ce n'était qu'un renard semblable à cent mille autres. Mais j'en ai fait mon ami, et il est maintenant unique au monde».

    Dominique Feutry

     

  • Airparif station 09 11 12
    Station de mesures principale Airparif. Des mesures locales, sur un site particulier, peuvent être demandées à l'association. A l'échelle d'un quartier, on s'intéresse surtout aux polluants les plus virulents : dioxydes d'azote et particules fines, dont les seuils d'alerte sont plus que dépassés.

     

    L'association Airparif vient de publier une étude sur l'exposition à la pollution des personnes d'Île-de-France les plus sensibles aux abords des axes routiers les plus fréquentés. 

    Le constat est accablant puisque les taux de dioxyde d'azote, de benzène et de particules fines auxquels sont soumis les écoles, les maisons de retraite, les hôpitaux et les crèches sont largement dépassés lorsque ces établissements sont à moins de 40 mètres de la zone de circulation. Ce sont 40.000 personnes réparties sur 312 sites qui sont particulièrement exposées, et Paris détient le record puisque les 3/4 de ces établissements sont sur son territoire… L'adjoint au Maire de Paris (EELV) chargé du développement durable reconnaît qu'il y a urgence et que ce n'est plus acceptable pour nos enfants, que cette situation expose à l'apparition de l'asthme et prédispose au cancer du poumon.

    Il serait excessif de mettre les Maires de nos deux arrondissements devant une responsabilité qu'ils doivent assumer mais dont ils ne sont pas forcément coupables. En effet, jusqu'à ce jour, l'opinion s'est focalisée sur la nourriture biologique, accompagnée en cela par une presse qui a  cherché à vendre du papier et des industriels qui ont bien vu les nouveaux débouchés que la campagne d'opinion pouvaient leur assurer.

    C'est ainsi qu'on a vu les cantines des écoles rivaliser d'engagements à garantir aux enfants un pourcentage élevé de "produits bio". Au même moment, et sur les mêmes lieux, les mêmes enfants respiraient dans leurs jeunes bronches, un air suceptible de les empoisonner lentement.

    L'information était connue mais elle n'était pas divulguée au-delà d'un cercle d'initiés qui n'avaient pas pour priorité de la voir prospérer.

    Grâce à Airparif, grâce à la Commission Européenne dont la Cour de Justice a décidé de poursuivre la France pour son comportement dangereux à l'égard des populations, grace aussi aux "Verts" de la Mairie de Paris et du Parlement (qui ne sont pas que des utopistes), aujourd'hui nous savons. Que pouvons-nous faire ?

    Occupons nous modestement de notre jardin. Il y a dans les IIIe et IVe arrondissements des établissements qui reçoivent un public fragile. Ce sont les crèches, les écoles et maisons de retraite. Juxtaposons leur position et le trafic motorisé de la voie la plus proche (donnée fournie par la voirie de Paris). Là où un trafic élevé est constaté à moins de 40 mètres, des mesures doivent impérativement être prises.

    Quelles mesures ?

    Toute disposition conduisant à réduire la circulation, avec en priorité les véhicules diésel, majoritaires chez les livreurs, et les deux-roues polluants, ira dans le sens recherché. C'est difficile, mais nous sommes dos au mur. Face à la prochaine bataille électorale on va voir pour qui la santé, et singulièrement celle de nos petits, passe en priorité absolue.

    Il est évidemment plus facile de régler ce genre de problème en amont. Deux crèches, qui n'existent pas encore, sont annoncées dans le PSMV révisé tel que la Mairie de Paris vient de l'approuver (avant enquête publique). Ces deux crèches sont dans le IIIe. Le IIIe qui, bien plus que le IVe, est victime en plus d'une "bulle de chaleur" qu'il doit à son hyperactivité et au manque de ventilation. La première crèche est prévue au 64-66 rue des Archives. Il s'agit d'un immense bâtiment dont les dépendances se prolongent jusqu'à la rue Charlot, au-delà de la ruelle Sourdis.

    Archives 66 façade 08 12 12Façade 66 rue des Archives, immeuble industriel des Nouvelles Galeries, en attente d'un nouvel occupant

                          

    Il ne semble pas excessivement difficile de trouver dans cet ensemble une parcelle qui se situe à plus de 40 mètres de la voie principale qui est la rue des Archives, voie à circulation modérée en tout état de cause.

    L'autre site laisse perplexe : c'est la placette située au carrefour des rues du Temple et des Haudriettes. Nous considérons qu'il s'agit d'une idée saugrenue de mettre en cause le peu d'espace laissé libre dans un urbanisme hyperdense, pour densifier encore, et surtout d'imaginer créer une crèche dans cet univers hostile : pollution, bruit et promiscuité y rivalisent. Là nous ne sommes pas à 40 mètres d'une circulation intense et bruyante mais à TROIS mètres des gaz d'échappment.

    Haudriettes gendarmes à chevalLa placette Temple-Haudriettes (IIIe), anciennement "Echelle du Temple", sa fresque, ses ouvertures, sa végétation, ses bancs publics, tous voués au sacrifice ?

    Au mieux, c'est une erreur ; au pire, c'est d'une grande légèreté. Nous ferons tout, naturellement, pour nous y opposer.

    Accessoirement, quel sort serait réservé à la fresque sur le mur nord du 78 rue du Temple et aux fenêtres existantes ? A la végétation, si rare dans le secteur ? Aux bancs publics ? Aux servitudes souterraines, sous la placette (gaz, éléctricité, eau, téléphone, cable, chauffage urbain, assainissement) ? On avait dit au conseil de quartier quand le jardinet a été conçu, que la végétation ne pouvait pas occuper tout l'espace de la placette car le sous-sol devait rester accessible. Dont acte.

    Dominique Feutry