Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2012

  • St paul espace arbres nouveaux 15 03 12

    Trois des arbres nouveaux à la "Pointe Rivoli"

     

    Ils sont  32 fraîchement implantés sur l'espace Saint-Paul. La Mairie de Paris nous informe : "Le terre-plein était essentiellement planté d'ormes champêtres. Ces arbres dépérissant à cause d'un champignon qui provoque la graphiose, ont été abattus" (notre article du 23 novembre 2011).

    A leur place, la mairie annonce qu'elle est en train d'implanter :

    • 7 arbres à fleurs sur la partie ouest, pour former une placette
    • 24 ormes de Lutèce, résistant à la graphiose, au centre du terre-plein
    • et un "arbre remarquable par son port et sa floraison", pour marquer l'entrée 

     Nous souhaitons longue vie aux ormes de Lutèce et bonne promenade aux passants.

     

  • St antoine valises roulettes floutée 12 03 12
    Ces valises à roulettes symbolisent un phénomène qui explose à Paris : la location de courte durée d'appartements meublés.

                             

    Ils envahissent les résidences parisiennes, ces touristes qui trainent leur valise derrière eux. Ils vont et viennent dans les immeubles qui résonnent souvent, quand il n'y a pas d'ascenseur, du boum-boum des roulettes sur les marches d'escaliers. Ils viennent de tous les horizons. Paris est une tour de Babel où les langues entendues, dans le métro, dans la rue, n'évoquent plus rien de ce que nous connaissons.

    Grâce à Internet, ils ont trouvé le studio dont ils rêvaient dans le Marais : immeuble ancien, poutres et pans de bois, escaliers cirés. Ils passent leurs vacances dans le saint du saint, le cœur du Paris historique, dont ils savent qu'il est riche en animations en tout genre. La facture est plus douce qu'à l'hôtel. On peut davantage se serrer dans un studio ou un deux pièces et on peut faire sa cuisine soi-même ce qui évite la composante restauration qui pèse lourd dans les dépenses de séjour à l'hôtel.

    On comprend clairement qu'il y ait une "demande". D'où provient l'offre ?

    Elle ne peut être que diverse mais une typologie simplificatrice peut être dégagée : (1) les propriétaires d'un "pied-à-terre" à Paris qui cherchent à en réduire le coût voire gagner quelques sous et (2) les investisseurs avertis qui ont acquis le bien en vue de sa location meublée, sans intention de l'occuper, dans une vision productiviste.

    Il serait abusif de condamner moralement les premiers. Ou alors, il faudrait en vouloir à tous les parisiens qui ont leur résidence secondaire dans le Luberon ou en Corse et qui n'hésitent pas à la prêter, moyennant "contribution financière", à des gens qu'ils connaissent plus ou moins.

    On est tenté d'être moins tendre à l'égard de riches nationaux ou étrangers qui investissent en vue de louer à la petite semaine car la difficulté de se loger à Paris est due en partie à la faible motivation des propriétaires à louer leur bien vide ou meublé sur la base d'un bail ordinaire. Il ne faut pas se tromper toutefois, un rendement financier plus faible n'est pas la raison essentielle mais plutôt le risque de non-paiement des loyers et l'absence de liquidité du bien, dans les faits, le jour où on a envie de le vendre ou de l'occuper.

    Les commentateurs mettent en avant régulièrement le rendement des locations meublées courte durée. Il est exact que le loyer "brut" atteint deux ou trois fois celui d'un appartement en location longue durée mais, ramené à l'année, compte tenu d'un taux d'occupation qui n'est pas de 100%, la recette est moindre et le rendement obéré par des charges incontournables de gestion (entrées-sorties, nettoyage, publication sur Internet …).

    Il n'y a donc pas de justification morale à condamner la pratique. Quel est d'ailleurs le "code" qui le justifierait ? Il convient d'ajouter que ces locations pallient l'insuffisance ou la cherté excessive de l'hôtellerie traditionnelle. En ce sens, elles favorisent le tourisme et pèsent de leur poids dans les statistiques qui font de Paris la ville la plus visitée au monde avec  un chiffre de 35 Millions de personnes/an.

    En revanche, il n'est pas choquant que les pouvoirs publics réagissent. A l'Hôtel de Ville, on considère que la location meublée courte durée contrarie une politique du logement qui vise à développer l'offre locative traditionnelle. De ce point de vue, il existe une alliance objective avec les professionnels de l'hôtellerie qui y voient une concurrence jugée déloyale.

    Aussi la Mairie de Paris a-t-elle réactivé en 2009 l'article 631.7 du code de la construction  qui, pour les villes de plus de 200.000 habitants, interdit la location meublée dans des logements qui ont le statut d'habitation. Chargée du contrôle de la "destination" des logements, elle exige désormais que tout changement du statut "habitation" vers celui de "commercial" fasse l'objet d'une déclaration, et elle oppose généralement à ce changement des conditions qui sont dissuasives. Le propriétaire se trouve dès lors en infraction si un logement n'ayant pas le statut commercial est proposé par lui en location meublée courte durée.

    Les habitants propriétaires-résidents ne sont pas opposés par principe à ce que d'autres propriétaires, non résidents, se livrent à cette pratique pour autant que le règlement de copropriété autorise l'utilisation commerciale du logement. Dans le cas contraire, il appartient au syndic et au conseil syndical de faire en sorte que chacun en soit averti et que le règlement soit respecté.

    Si on en juge par des réactions recueillies auprès d'un certain nombre d'entre eux, tout est affaire de mesure. Si le phénomène est marginal, il n'est pas dérangeant. S'il prend des proportions excessives, des nuisances sont dénoncées : sonores (arrivées/départs tardifs, fêtes et vie nocturne bruyante), dangers de fuites d'eau ou de gaz dues à des robinets mal fermés, insécurité (large diffusion des codes d'accès), dégradation du standing de l'immeuble, allées et venues ou syndrome "hall d'hôtel", travaux fréquents de remise en état, etc … On reproche aussi aux visiteurs leur absence de soins à l'égard du cadre de vie et des parties communes.

    Au-delà des aspects fiscaux propres à l'activité et à ceux qui s'y livrent, des amendes  administratives lourdes sanctionnent le non-respect de l'obligation de déclaration de l'usage commercial. Pour autant, la procédure de verbalisation ne nous parait pas encore bien établie.

     

    Autre article qui date de novembre 2010 : Le marché de l'immobilier dans le Marais

     

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  • Hôtel de mayenne 09 03 12

    Vue de l'Hôtel de Mayenne, 21 rue St Antoine (IVe) en cours de restauration, mars 2012 (crédit photo J.E. Chautard)

                       

    Une bâche qui glisse nous fait deviner les charmes nouveaux de l'Hôtel de Mayenne dont la restauration a été entreprise en 2010. (voir notre article du 19 février 2010).

    Entre les deux ailes, l'ajout du XIXème siècle a été retiré. La reconstitution des parties latérales, avec reconstruction du toit et des ouvertures, semble achevée.

    Un regard indiscret à travers le portail entr'ouvert montre que la cour intérieure est elle aussi  en voie de finition. On attend avec excitation le retrait définitif des bâches pour que le nouveau visage de ce monument nous soit révélé.

     

  • Temple 61 devanture 10 03 12

    Maroquinier 61 rue du Temple – 2 rue Geoffroy L'Angevin (IVe). Tags et décrépitude.

     

    Encore une banque ? Est-ce possible, il y en a déjà trois au carrefour ? Caisse d'Epargne, LCL (Crédit Lyonnais) et CIC. Dans le quatrième angle, tout de même, une brasserie, le Celtic. On n'a rien contre les banques, même si leur côte a souffert en ces temps de crise, mais dans les parages, de Beaubourg à Archives, on en compte déjà cinq.

    Cette nouvelle agence sera la sixième, un peu en retrait du carrefour, dans ce local commercial qui fait l'angle Temple/Geoffroy-L'Angevin, un maroquinier qui n'était pas un grossiste. On avait senti sa fin prochaine. Tout pimpant à sa création en mars 2009, on l'avait vu ces temps-ci se dégrader sans que ses gérants n'aient semblé s'en émouvoir. C'est souvent le signe d'un changement en vue. Tags et décrépitude sont de mauvais augure : quand ils montrent leur nez, la dernière heure est proche.

    On nous annonce en effet le départ du commerce actuel et la création à sa place d'une agence bancaire à l'enseigne de CM CIC SERVICES. Tout laisse penser qu'il s'agit "d'activités auxiliaires de services financiers, hors assurance et caisses de retraite". Quelque chose qui diffère de l'activité d'une agence bancaire classique. On en saura plus bientôt. On trouve déjà à Nantes une société de ce type, membre elle aussi du groupe Crédit Mutuel CIC.

     

  • Taxi parisien 2

     

    Historique du nombre de taxis à Paris

    Voici ce que nous écrivions à la fin de l'année 2009 :

    Le Préfet de Police de Paris a pris un arrêté en date du 30 décembre 2009, qui porte le nombre de taxis parisiens de 16.400 à 16.623.

    C'est donc une hausse de 1,36 % qui va, comme on dit, dans le bon sens, mais à dose homéopathique. Il n'est pas certain qu'on se rende compte de la différence. Rappelons que la population parisienne et les visiteurs aspirent à voir davantage de taxis dans la capitale, et citent toujours Londres et ses cabs en modèle.

    On connaît l'opposition des propriétaires de taxis liée à la préservation de la valeur marchande de la licence mais le dilemme est-il si difficile et coûteux à résoudre qu'on envisage, pour pallier un déficit de taxis, de lancer AUTOLIB, nouveau gouffre financier en puissance ?

    Et depuis …

    Un nouvel arrêté est intervenu le 17 décembre 2010 portant le nombre de taxis de 16.623 à 16.823 (+ 1,20%).

    La marche en avant continue. Par arrêté du 16 février 2012 du Préfet de Police de Paris, le nombre de taxis est porté de 16.823 à 17.137 (+ 1,87%). On peut dire cette fois que le taux de croissance du nombre de taxis est en hausse (de 55,83%), ou que la croissance du nombre de taxis s'accélère.

    Tous ces artifices pour dire qu'il manque encore beaucoup de taxis à Paris pour rejoindre Londres dans la facilité qu'ont les piétons à tout instant de héler un cab. Il y a deux fois plus de taxis à Londres qu'à Paris. Si on retient un rythme moyen annuel de croissance de 1,5%, il faudra 45 ans pour atteindre le niveau des anglais. En attendant, on nous propose Autolib…

     

  • Vosges place vue moyenne
    La place des Vosges (IIIe et IVe)

     

     

    Notre prochaine visite vous fera découvrir un lieu que vous croyez bien connaître et pourtant…

     

     La Place des Vosges, cette inconnue

     

    Jeudi 12 avril 2012

    Rendez-vous  à 14h15 – sortie du métro Saint-Paul

     

    Continuant notre exploration de ce coffre aux merveilles que constitue notre vieux Marais, nous vous proposons de nous promener cette fois-ci autour de la place des Vosges et de son quartier.

    Voulue par Henri IV, qui n’en verra pas l’inauguration, la place Royale qui a troqué son nom pour celui de place des Vosges et nous verrons pourquoi, introduit l’ordonnance dans un Paris encore médiéval et chaotique.

    Mariage heureux de la pierre blanche, de la brique rouge et de l’ardoise, que notre guide Sylvain Solustri nous présentera avec chacun des trente-six pavillons sur arcades qui l’entourent ; tous apparemment semblables et pourtant si différents. Nous en tracerons l’histoire mouvementée, et nous tournerons autour pour en relever les beautés architecturales, les curiosités et y évoquer les grands personnages (et les petits) qui y vécurent. Peut-être même pourrons-nous visiter la maison de Victor Hugo.

    Centre de la vie mondaine pendant plus d’un siècle, la place aujourd’hui est plutôt un espace de flânerie égayé par les cris des enfants. Nous évoquerons Madame de Sévigné, qui y naquit, Pascal et Descartes, qui y fréquentèrent les salons, la grande tragédienne Rachel, Marion Delorme, Bossuet, et bien sûr le cardinal de Richelieu que les nobles venaient narguer en se battant sous ses fenêtres. C’est du moins ce que nous dit la légende. Y habitent de nos jours quelques personnages célèbres dont nous évoquerons les noms …. par exemple Maurizio Pollini (avouez que vous attendiez autre chose !)

    Véritable « plaque tournante » du quartier du Marais, c’est l’une des places les plus visitées de Paris et pourtant l’une des plus mal connues.

    Nous vous rappelons une participation aux frais de 10 euros par personne et vous remercions de prévenir de votre venue Marie-Françoise Masféty-Klein par téléphone 01 42 72 61 41 ou par mail mfmk@free.fr. Espérant vous revoir lors de cette visite, nous vous adressons nos fidèles amitiés.

     

    En novembre 2009, nous nous étions introduits dans l'Hôtel de Coulanges, 1 place des Vosges, à la faveur de son occupation par des squatters de "Jeudi Noir". En guise de "mise en bouche" allez donc faire un tour sur le site. Vous y trouverez des photos d'un intérieur magnifique que nous ne pourrons malheureusement pas visiter avec vous (sauf surprise).

                                                               

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  • Dagnaud françoisFrançois Dagnaud, élu PS du XIXe, Maire-Adjoint de Paris chargé de la propreté et du traitement des déchets

     

    En réponse à notre dossier du 28 février 2012, François Dagnaud nous fait partager ses réflexions sur le propreté en général, sujet dont il rappelle la complexité, et nous annonce des projets d'amélioration à court terme.

    Voici sa contribution. Elle en entrainera d'autres sans doute, car le sujet à Paris ne laisse personne indifférent.

     

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    Nul besoin d’un « droit de réponse » ! Pour dire les choses simplement, votre propos est pour l’essentiel honnête et pertinent : Paris n’est pas, loin s’en faut, la « ville sale » qu’on voudrait nous dépeindre, mais c’est vrai, la rumeur fait son travail de sape, et pas seulement quand elle est complaisamment véhiculée par des esprits  mal intentionnés.

    Difficile de prétendre à l’objectivité sur un sujet où le spectre des subjectivités est très large :  Le rapport au propre et au sale touche à l’intime pour le psychanalyste, parle au sociologue de notre peur du déclassement social et de notre degré d’insertion, dit au géographe quelque chose de notre  rapport à l’espace partagé, rappelle à l’anthropologue les regards différents sur la propreté qui cohabitent aujourd’hui dans nos « métropoles monde », et rappelle chaque jour aux élus locaux qu’ils doivent à la fois répondre aux doléances de ceux qui  « ne supportent aucune saleté » et faire changer d’attitudes tous ceux qui « ne voient rien », et surtout pas où est le problème de prendre la rue pour une poubelle…

    Autre constante : « C’est toujours mieux chez le voisin » : Dans les autres arrondissements, les autres villes, les autres pays ! Alors quand l’analyse rationnelle, dépassionnée mais pas désintéressée, prend le pas sur la polémique malveillante, le dialogue peut se nouer.  Merci donc d’ouvrir le débat sur ces bases.

    Un regret toutefois : Nous n’attendons pas 2014 pour « bouger », nous sommes tous les jours au travail, avec un « niveau de service de qualité exceptionnelle » (dixit la Chambre régionale des Comptes) : 6500 agents qui nettoient nos rues et collectent les poubelles 7 jours sur 7, 30 000 corbeilles de rue (soit une tous les 80 mètres), 400 sanitaires gratuits, un dispositif unique et gratuit d ’enlèvement des encombrants à la demande, un système unique en France d’enlèvement gratuit des tags sur les bâtiments privés (certes récemment défaillant,  j’y reviendrai ).

    Et pourtant, les équipes de la propreté jouent Sisyphe chaque jour : comment garder propres des rues salies en permanence ? Comment garder propre une métropole hyper dense, hyper active, hyper attractive où vivent 2 millions de Parisiens, qui accueille en sus 2 millions de visiteurs par jour, où l’on circule majoritairement à pied et qui produit  donc énormément de déchets sur un tout petit territoire ?  Comment garder propre un espace public où tout ne relève pas de la compétence municipale, mais que le regard du Parisien embrasse d’un seul coup d’œil, sans distinguer naturellement ce qui relève des uns ou des autres (abribus, stations RATP, façades, cabines téléphoniques, boîtes aux lettres…). Notre Ville subit donc une pression d’usage extrêmement forte, elle souffre d’un renouvellement des souillures très élevé, accru par les occupations liées à la grande précarité et aux chantiers de voirie.

    Alors comment faire mieux, puisque c’est au final la seule question qui vaille et qu’on ne fera pas hélas beaucoup plus … Les budgets déjà lourds, (plus de 250 M€ consacrés chaque année aux opérations de propreté et de collecte/traitement des déchets) ne sont pas extensibles quand tant d’urgences nous sollicitent. Beaucoup d’initiatives ont été engagées (parmi les plus récentes, citons la lutte contre la pollution des mégots et la prolifération des flyers, la charte imposée aux concessionnaires pour une meilleure tenue des chantiers, le renforcement de nos moyens de verbalisation, les campagnes régulières de communication auprès des usagers, la prise en compte de la saisonnalité, du plan grand froid à la gestion des sites estivaux…) Je m’en tiendrai pour aujourd’hui aux exemples qui illustrent votre chronique pour vous rassurer sur la prise en compte de ces difficultés reconnues.

    Les tags : Rappelons que Paris est la seule ville de France où la collectivité assure à sa charge l’enlèvement des tags sur des immeubles privés. Nulle part ailleurs ce service n’est offert. La dégradation récente de cette prestation est réelle. Elle s’est traduite par des pénalités imposées au prestataire défaillant. Un nouveau titulaire sera opérationnel fin juin, avec des exigences renforcées en termes de réactivité, pourquoi pas en mode LIFO (*), et surtout, un élargissement du périmètre d’intervention.

    Le mobilier urbain : Le nouveau marché de dégraffitage va nous permettre en effet de disposer pour la première fois d’un prestataire commun pour les bâtiments et les mobiliers urbains, ceux de la Ville et si besoin, ceux des concessionnaires (France Telecom par exemple) qui pourra donc intervenir en cohérence sur  l’ensemble de l’espace public.

    Parce que nous devons refuser que les Parisiens soient traités comme des « assistés » de la propreté, la responsabilité de la propreté incombant aux seuls responsables municipaux en occultant qu’il n’y a de rues sales que salies, je souhaite bien sûr, au-delà de la pédagogie indispensable,  un renforcement des moyens de sanction. 22.000 PV propreté ont été dressés en 2011 à Paris, c’est un record ! Mais le gouvernement de Mr Fillon a ramené par la loi leur montant à un niveau très peu dissuasif de 35 euros. Avec Bertrand Delanoë, nous revendiquerons de la prochaine législature qu’elle reconnaisse aux Villes la liberté de fixer  le montant de ces amendes et d’en percevoir le produit, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui…

    Je crois donc à la nécessité de conjuguer propreté active (Il n’y a pas de cité propre sans citadins  propres)  et propreté passive (l’aménagements de la cité doit être pensé pour favoriser sa propreté) au service du respect de ce code de la Ville qu’est le code de la propreté, doté d’un article unique : « on ne jette rien par terre » !

    François Dagnaud

     

    NDLR : le blog est ouvert aux commentaires des lecteurs, qui devront rester courtois. Les commentaires jugés inappropriés seront retirés du réseau.

    (*) LIFO = last in first out, ce qui veut dire que les souillures les plus récentes sont traitées en priorité

     

     

  • Agent nettoiement 27 02 12

    Incontournable pour assurer la propreté : l'agent de la Ville qui retire les déchets de la voie publique

     

    Sur l'air de la calomnie du Barbier de Séville de Rossini, que les barytons-basses affectionnent car c'est un excellent "faire-valoir", la rumeur se propage, qui fait de Paris "une ville de plus en plus sale".

    Bertrand Delanoë, en raison de l'image qu'il voudra laisser de lui, et ses proches de l'Hôtel de Ville qui ont des ambitions au-delà de 2014, auraient tort de laisser s'installer cette réputation. L'opéra de Rossini est une mise en garde : "come un colpo de cannone ! " dit Don Basilio à propos de l'effet final de la rumeur accusatrice sur la population.

    Mais, soyons objectifs. Paris est-elle vraiment sale ?

    Il n'est pas juste de poser cette question dans l'absolu et d'en attendre une réponse. Car une ville ne peut s'offrir la propreté de la blanche 'hermine. A la base, parce que ses habitants et les touristes, aujourd'hui très nombreux, oublient de la respecter. Sitôt l'impunité assurée par la nuit ou par la foule, les déchets vont directement sur la chaussée ou les espaces verts. On comprend bien que la perfection en la matière ne peut être atteinte qu'au prix d'une dépense démesurée.

    Il faut donc bon gré mal gré accepter un compromis. Celui que nous constatons à Paris n'est pas honteux. Comparée à d'autres grandes villes, Paris se classe plutôt bien. On peut trouver mieux. Sans parler de Singapour, où règne une loi d'airain qui punit sévèrement les pollueurs, il y a les villes suisses (mais ce sont des Helvètes !) ou scandinaves (ah, le civisme des gens du nord !). En dehors de ces exceptions, Paris est assez proche du niveau satisfaisant de villes prestigieuses comme San Francisco, Londres, Lyon et bien au-dessus de grandes villes comme New-York, Naples (le dernier de la classe, il est vrai), Marseille ou Bruxelles.

    En revanche, le "sentiment de propreté" n'est pas bon à Paris. La cause est dans l'état d'abandon du mobilier urbain, qui participe abondamment au décor et au paysage de la rue comme nous allons le montrer ci-dessous :

    Cabine téléphonique

     

     

     

     

    Cabine téléphonique totalement dégradée, comme ses consoeurs et cousins les abribus, souvent recouverts d'affiches sauvages

     

     

    Archives 47 tags agence SS 27 02 12

     

     

     

    Services publics (assurance maladie) défigurés

     

     

      Armoires elec taguées 27 02 12

     

     

     

     Armoires électriques barbouillées

     

    Banc bords de seine libre tagué 27 02 12

     

     

     

    Bancs publics recouverts d'inscriptions à la peinture

     

       Jardinière taguée 27 02 12

     

     

     Jardinière taguée

     

      Boitier électrique emmailloté

     

     

     

     

    Boitiers électriques défoncés et souillés

     

    Parcmètre tagué 27 02 12

     

     

     

     

     

    Parcmètre victime de tags et d'affiches publicitaires illicites

     

     

     

     

      Chien ramassant

     

    Ajoutons, sans qu'il soit nécessaire de l'illustrer, le déferlement des "flyers" et des affiches sauvages, notamment les week-ends, et les éternelles crottes de chiens dont la quantité est en baisse mais semble rencontrer dans sa chute un "seuil de résistance".

     

     Enlèvement des tags : passer en mode LIFO

    C'est de l'avis général un phénomène qui entretient à lui seul le jugement négatif des citoyens. La Ville doit revoir son dispositif car le temps d'intervention est aujourd'hui trop long. Nous faisons une suggestion : passer en mode LIFO (last in, first out), ce qui signifie intervenir en priorité sur les souillures les plus récentes et traiter en dernier les plus anciennes. C'est apparemment paradoxal. Mais, en effaçant immédiatement les actions de la veille on peut décourager durablement leurs auteurs, dont l'espérance est que leurs "oeuvres" s'installent dans la durée.

    On peut penser ainsi que le "combat cesse faute de combattants", en tout cas qu'il se ralentisse, ce qui donne le temps et les moyens de régler les stigmates plus anciens et "éponger le passif".

    S'attaquer à cette nuisance est en tout cas une oeuvre de salut public. Les contribuables que nous sommes souhaitent que la Ville y affecte un budget à la hauteur de l'enjeu. Il n'est pas indispensable du reste d'augmenter pour autant les impôts (qui ont explosé en 2009 et 2010). Un léger coup de rabot, par exemple, sur les subventions aux associations, pas toujours justifiées, y suffirait amplement.

    Nettoyage du mobilier urbain

    A l'image de ce qui a été fait pour les coffres des bouquinistes, le passage à intervalles réguliers d'un agent doté d'un pistolet qui déposerait un voile de peinture sur les surfaces taguées des armoires et coffrets électriques, bancs publics, parcmètres …. règlerait une bonne part des agressions visuelles que nous subissons. Nous avons vu déjà des habitants le faire avec des moyens plus rudimentaires. Ils savent évidemment que ce n'est pas leur rôle et attendent que la mairie prenne la relève.

    Un programme en vue de 2014

    En 2014, les électeurs de Paris iront aux urnes pour élire un nouveau conseil municipal et son Maire. Nous pressentons que le sujet de la propreté pèsera lourd dans les suffrages exprimés. Les associations comme la nôtre, au sein de "Vivre Paris !" (25 associations à ce jour) militeront pour que le thème de la propreté occupe une place de choix dans les débats. Il est possible que les responsables actuels n'attendent pas cette échéance pour agir. Nous nous ferons un plaisir dans ce cas de faire connaitre leurs projets et nous verrons comment leurs challengers y répondent. Une compétition franche et des programmes bien étayés sur le sujet seraient un gage de progrès pour les prochaines années. La saleté n'est pas une fatalité et Paris a les moyens de faire meilleure figure.

     

    Vos commentaires sont bienvenus, s'ils sont constructifs et modérés

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  • Jardin temple haudriettes nettoyage 22 02 12 (2)
    Le jardin Temple-Haudriettes (place dite Renée Vivien *), site historique de l'Echelle du Temple. Une sorte de  carcan ou de pilori, symbole du droit de Haute Justice dont disposait le Grand Prieur du Temple. Elle était installée au carrefour des rues du Temple et des Vieilles-Haudriettes.

     

    Ce jour est à marquer d'une croix blanche : le jardin a été nettoyé.

    C'est un des parents pauvres du patrimoine végétal de la Ville de Paris. Voulu par Yves Contassot, Maire-Adjoint de Paris pour l'Environnement au cours de la précédente mandature, il avait chargé ses équipes de concevoir un jardin répondant à un cahier des charges original. Il devait concilier sur une centaine de mètres carrés, une zone minérale et un peu de végétation, être ouvert mais délimité, garni de plantations robustes et rustiques hautes sur pieds pour qu'il n'en soit pas fait un usage qui est habituellement intime. Enfin, il fallait que les barrières soient telles qu'on n'y puisse pas accrocher des vélos.

    Ces contraintes ont été dans l'ensemble respectées. Les défauts sont venus de la qualité de l'exécution : les portes ne se ferment pas et les matériaux choisis ne sont visiblement pas faits pour que l'installation résiste à l'épreuve combinée du temps et de la rouille.

    Les deux panneaux qui interdisent l'accès aux chiens sont joyeusement ignorés. On voit là régulièrement s'ébattre des sortes de bergers allemands qui batifolent à travers les arbustes sous l'oeil émerveillé de leur maître et qui partent en laissant sur ce lieu de repos, des souvenirs dont on se passerait bien.

    La Mairie de Paris a créé une cellule d'inspecteurs connue sous le sigle DPP (Direction de la Prévention et de la Protection) qui a vocation à jouer les garde-champêtres. On aimerait bien qu'ils s'en préoccupent.

    Ce jardin est un dépotoir. Les chiens ne sont pas les seuls à lui faire subir des outrages et les fautifs sont avant tout ceux qui salissent. C'est la nuit en général qu'ils sévissent, si on en juge par les déchets qui sont majoritairement des canettes de bière et autres flacons pourvoyeurs d'ivresse ordinaire. Mais les choses étant ce qu'elles sont, la Direction des Espaces Verts de la Mairie de Paris devrait un peu plus se mobiliser. Nos interventions auprès de Philippe Raimbourg qui est le responsable du secteur, sont restées sans réponse. Puissent Fabienne Giboudeaux, Maire-Adjoint de Paris chargée des espaces verts, et la Directrice des espaces verts Régine Engström, réagir en invitant leurs services à une meilleure concertation avec leurs administrés.

    Nous lui avions suggéré de modifier le dispositif de fermeture automatique des portes. Basé sur la gravité, il est inopérant. Des portes grand ouvertes sont une invitation à entrer la nuit alors que le règlement l'interdit. Enfin, la fréquence des interventions de nettoyage doit être revue. Si M. Raimbourg veut bien sortir de son silence et de son isolement, il pourrait tirer partie de la vigilance des riverains que nous représentons, pour une meilleure adaptation de ses moyens à l'entretien des sites dont il a la charge.

     

    * Renée Vivien n'est pas tout à fait une illustre inconnue tirée des archives par un soin complaisant. C'est une poétesse, disciple de la grecque Sappho, qui vécut à la fin du XIXème siècle et mourut très jeune, victime de l'alcool et de la drogue, à l'âge de 32 ans. Elle eut le temps néanmoins de produire pas moins de 500 poèmes.

     

  • Tribunal paris filmage M6 14 02 12

    Gérard Simonet, président de "Vivre le Marais !" et son conseil Me Ilana Soskin à la sortie du bureau du Juge d'instruction, filmés par la chaîne de télévision M6, qui a souhaité couvrir l'évènement

                     

    Le président de l'association "Vivre le Marais !" s'est rendu ce jour au Palais de Justice de Paris sur convocation d'un juge d'instruction.

    Accompagné de son conseil Me Ilana Soskin, il a répondu à la convocation du juge qui lui a signifié qu'une information avait été ouverte par le Parquet pour diffamation et injure publique envers un particulier, Frédéric Hervé (gérant du COX), et la société BRV(exploitante du COX).

    Sont mis en cause certains articles et une série de commentaires. Après avoir décliné son identité, Gérard Simonet a répondu aux questions du juge et complété l'information en sa possession. Cette comparution pourrait déboucher sur une mise en examen (c'est la procédure habituelle en droit de la presse) et une audience au fond devant la 17ème chambre correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de Paris.

    Nous envisageons cette éventualité avec sérénité.

    Rappelons que le juge des référés a déjà statué sur cette affaire en prononçant la nullité de deux assignations à l'encontre de "Vivre le Marais !" et de son président, et condamné in solidum M. Hervé et la société exploitante du COX à verser 2.000 € à Gérard Simonet en application du CPC