Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2012

  • Tn (2)
    Le nouvel aménagement de la rue Rmbuteau

     

    La première tranche du réaménagement
    de la rue Rambuteau entre le boulevard de Sébastopol et la rue
    Saint Martin vient de se terminer. Si les travaux ont été longs
    pour les riverains, le résultat ne les déçoit pas, bien au
    contraire. La rue est très jolie ainsi transformée. La chaussée pavée a
    été réduite au profit de trottoirs plus larges recouverts de dalles. Six arbres et trois bancs (qui ne réduisent finalement
    pas l'espace piétons) sont judicieusement disposés tout le long.
    Pour l'instant, mais il fait très froid, les terrasses des cafés
    respectent les surfaces qui leur sont dévolues. Plusieurs places de
    stationnement ont été installées pour les automobiles et pour les
    motos.

    Ces travaux augurent sans doute de
    l'aspect général de la rue à la fin de l'année prochaine, lorsque seront achevées les deux autres tranches, le tronçon entre la rue Saint Martin
    et la rue Beaubourg (qui restera piéton) et la section entre la
    rue Beaubourg et la rue des Archives.


    Tn (1)

    Un des trois bancs installés rue Rambuteau


    Rappelons
    que la rue Rambuteau a été créée par une ordonnance de Louis
    Philippe en 1838. 
    Le
    préfet Rambuteau  avait souhaité, sous la pression des
    habitants du quartier, la création de cette rue très large
    de 13 mètres à un moment où le vieux Paris était encore composé d'un tissu
    urbain médiéval formé pour l'essentiel de rues étroites,
    sales, dans lesquelles la circulation n'était pas facile.
    Lorsqu'il prit ses fonctions en 1833, un an après une grande
    épidémie de choléra, Rambuteau mit en application les théories
    hygiénistes de l'époque en ouvrant cette large voie en plein
    centre de Paris anticipant les grands tavaux du baron Haussmann….

    Dominique Feutry

                                                   

  • Peninou maoMao Péninou, Maire-Adjoint de Paris, chargé du "bureau des temps" et de "l'accueil du public", organisateur des "états généraux de la nuit" en novembre 2010

                

    Des représentants de "Vivre Paris !" ont rencontré Mao Péninou lundi dernier 3 décembre pour préparer la prochaine réunion de suivi des "états généraux de la nuit".

    Il a été question, une fois encore, de l'état de "saturation" de certains quartiers de Paris en matière d'activités festives. S'agissant du Marais, nous avons rappelé à M. Péninou que le IVe, où les établissements recevant du public sont très nombreux, est encore gérable mais vit sur un équilibre instable, que la création d'une boite de nuit de grande capacité, comme certains le voudraient rue Pierre au Lard, ferait chavirer. Nous lui avons rappelé que la profession, représentée par le SNEG (syndicat national des entreprises gay), y était pour ces raisons opposée.

    Nous avons également évoqué la situation dans le XIe où Mao Péninou nous a avoué qu'elle est devenue hors de contrôle par la police, la mairie et les établissements eux-mêmes.

    Voici ce qu'écrit Jean-François Revah, membre du collectif qui défend les riverains du XIe :

     

    Je
    confirme la dimension sécuritaire des problèmes du XIe, sur la base de faits
    graves et répétés : nombreux vols à l'arraché (sacs à main, portables),
    agressions répétées de la part de toxicos en manque, bagarres sous nos fenêtres
    entre bandes de jeunes dealers (!!), cambriolages de voitures stationnées dans
    les rues, etc. 

    Dans
    notre quartier, ces questions ne sont malheureusement plus de l'ordre
    du "sentiment d'insécurité" ; elles sont une réalité.

    Pour
    donner une idée, rien que cette semaine, un des nos riverains s'est vu poser
    vingt deux points de suture à la main gauche : il s'est protégé d'un coup de
    bouteille cassée administré (en fin d'après midi) par un
    agresseur dans un état second (voire triple) ; mécontent
    d'avoir vu notre ami intervenir pour mettre fin aux violences faites à une
    lycéenne dans la rue, qui venait
    de recevoir un très violent coup de poing en pleine figure, l'agresseur s'en
    est pris à notre ami qui, en se protégeant le visage, a reçu un coup de
    bouteille sur la main ; sa main gauche est marquée d'une estafilade
    impressionnante.

    En dépit de cela, la réaction des autorités publiques ne correspond pas du tout à nos
    attentes : faute d'effectifs, le commissaire du XIe nous a fait savoir que nous
    n'aurions pas de présence policière statique renforcée les jours de grande
    affluence, c'est à dire les jeudi-vendredi-samedi ; venez voir ce qui se passe
    dans nos rues entre 0h30 et 5h00 du matin les fins de semaine…

    Nous
    allons prochainement revenir à l'attaque sur ce point dans une démarche commune
    auprès des autorités publiques avec les commerçants ; ceux ci ont bien compris
    qu'à partir d'une certaine heure la situation n'était plus gérée par personne,
    ni par eux, ni par la police 

     A
    cause de la mobilisation des riverains, les gérants de bar ont commencé à
    améliorer la gestion de leurs clients dans et devant leur établissement,
    jusqu'à la fermeture de 2h00 du matin ; mais, après 2h00, c'est encore plus le
    chaos : les bars et autres discothèques sont extrêmement nombreux et drainent
    une clientèle pas possible ; de surcroît, certains établissements (une bonne
    demi douzaine) ont l'autorisation d'ouverture toute la nuit, ce qui multiplie
    les allées et venues jusqu'à l'aube…

    Jean-François
    Revah

    Collectif Riverains du XIe

     

  • Haudriettes 3 cambriolage 05 12 12
    Déploiement de police rue des Haudriettes (IIIe). Au fond à droite l'atelier de fonderie d'or (photo VlM)

                             

    5 décembre 2012. Depuis 7h00 ce matin, la police et un véhicule "secours aux victimes" des pompiers occupent la rue qui est totalement fermée à la circulation des véhicules et des piétons. Dans un immeuble de la Ville de Paris, un évènement grave vient de se produire.

    Un atelier de fonderie d'or est installé au n° 3. On en voit la devanture marron, à gauche du porche au fond. L'atelier se prolonge à l'intérieur en empiétant sur la cour pavée. On trouve là ce qui est nécessaire à la fusion de l'or et autres métaux précieux, essentiellement des fours, surmontés d'une haute cheminée qui débouche au-dessus des immeubles environnants.

    On a aperçu le Commissaire Central du IIIe Yves Lafille qui se rendait sur place. On connait le fil des évènements par la télévision qui en a parlé vers 10h00. On comprend que l'atelier a été cambriolé et qu'un  employé qui s'est fait braquer a été malheureusement tué. Un autre a été blessé.

    Les agresseurs, au nombre de deux, ont pris la fuite sans emporter de butin. Il n'y a pas de caméra de télésurveillance sur ce secteur. C'est la première fois qu'un évènement aussi tragique se produit dans le IIIe qui se flatte d'être un arrondissement "tranquille". On voit que rien n'est hélas jamais acquis. Nos pensées vont à la victime, que nous connaissions peut-être, et à sa famille.

     Le Ministre de l'Intérieur Manuel Valls s'est rendu sur les lieux vers 11h30.

    Haudriettes 3 m valls 05 12 12
    Manuel Valls quittant les lieux à 12h02, à l'issue d'un point de presse.

    Cliquez gauche jusqu'à deux fois pour agrandir.

     

  • 1027003599
    Motos sur un emplacement réservé aux personnes handicapées 

     

    Le mot « incivilité » est devenu très usité depuis que dans les années 80, des sociologues commencèrent à s’intéresser au sujet. Désormais la moindre altercation, le moindre incident, la moindre difficulté vis à vis d’une personne est qualifié d’incivilité. Le Larousse est précis : « l’incivilité est le manque de civilité, une attitude qui manque de courtoisie, de politesse ». Nous pourrions ajouter en acte et/ou en parole.

    C'est aussi bien souvent un euphémisme qui cherche à masquer en langage politiquement correct, ce qui est en réalité une infraction, voire un délit.

    Le Maire du IIIe qui présentait son compte rendu de mandat justifiait entre autres raisons de l’insuffisante propreté du quartier et du stationnement sauvage des deux roues sur les trottoirs, par le développement des incivilités. D’ailleurs les entreprises, les administrations, les commerçants ont mis en place des systèmes de recensement des incivilités commises à l’égard de leurs collaborateurs de façon à mieux mesurer le phénomène et à mettre en œuvre des politiques de prévention au travers de formations, de plans de dialogues destinés à mieux contenir ce fait de société. Souvent en désamorçant une agression verbale, l’agression physique est évitée, même si les deux sont aussi traumatisantes l’une que l’autre.

    Comment peut-on expliquer la montée des incivilités ? Souvent il s’agit d’une réaction de la personne qui est confrontée à des difficultés matérielles et/ou psychologiques. Il peut y avoir un manque de repères ou une éducation de laquelle ont été absentes ou insuffisantes les notions de courtoisie, de politesse, de tolérance, de respect de l’autre, de respect des règles, de patience, de discipline, de tout ce qui découle de la vie en société.

     

    403229767_a0483bb8dc
    Campagne de bus sur les incivilités

                   

    Le problème, car la frontière peut ne pas paraître si évidente, est qu’il n’est pas possible de qualifier d’incivilité tout et son contraire car si certains englobent des actes qui ressortissent plutôt des délits, alors ils peuvent être sanctionnés par la loi.

    Au demeurant, au quotidien nous ne sommes peut-être pas exempts de reproches en la matière?  Les incivilités ne sont pas toujours le fait des autres. N’avons-nous jamais laissé tomber un papier dans la rue sans le ramasser ? N’avons-nous pas déjà laissé de côté un prospectus abandonné à terre par d’autres au lieu de le mettre dans la corbeille toute proche? Avons-nous de la considération pour l’agent de propreté qui finalement l’enlèvera ? Réfléchissons-nous à la pollution que risque d’entraîner l’usage de notre automobile ou de notre moto plutôt que celui d’un transport en commun alors aussi pratique? Ne nous est-il jamais arrivé de vociférer après un conducteur qui n’avance pas assez vite au feu ou qui a fait une imprudence ? Les exemples foisonnent.

    Les solutions commencent donc par notre propre comportement à l’égard de l’autre ! Certes cela ne suffit pas mais nous devons tous montrer l’exemple, concourir à la propreté de nos rues, rester calme face à un individu énervé ? Lorsque cela est possible faisons donc d’abord preuve de pédagogie notamment à l’égard des plus jeunes (des campagnes ont déjà été menées à cet égard par la RATP, la Mairie de Paris). Les acteurs institutionnels (justice, force de l’ordre associations) qui travaillent sur ces sujets (contrats locaux de sécurité …) ont la lourde tâche de prévenir l’escalade des incivilités pouvant tourner à terme à des comportements beaucoup plus graves.

    L’enjeu est de taille et nous ne devons pas perdre espoir. Face à l’adversité, Talleyrand n’hésitait pas à affirmer qu’il n’y avait pas de situations désespérées mais seulement des hommes qui désespéraient des situations. Il savait de quoi il parlait… !

    Dominique Feutry

  •  

    2012-11-28T101854Z_1_APAE8AR0SNL00_RTROPTP_3_OFRTP-FRANCE-AUTOLIB-EUROPCAR-20121128 (1)

    Véhicules Autolib'

     

    La presse s'est fait l'écho du premier anniversaire d'Autolib' qui aura lieu le 5 décembre et les avis sont pour le moins partagés. Un certain nombre, émanant d'ailleurs de médias très divers, tranchent avec le discours officiel. Selon l'Adjoint au Maire de Paris en charge des transports, les voitures électriques en libre service sont au nombre de 1740 pouvant se recharger sur les 4200 bornes installées.

    Chaque mois qui passe voit d'ailleurs croître les locations de 15%. Ainsi, le million de locations programmées sur un an devrait être atteint en fin d'année. Quant aux abonnements, ils sont déjà à 67.000 contre les 50.000 attendus. Au total ce sont donc 7,8 millions de km parcourus… Une réussite pour la ville puisque des capitales étrangères s'y intéresseraient.

    Le profil des utilisateurs est aux deux tiers celui de jeunes (moins de 35 ans) et parmi eux, près de 70% d'hommes. Le jour le plus fréquenté est le samedi. La plage horaire la plus demandée étant celle entre 18h00 et 22h00. En revanche, en matière de parkings en sous sol  le retard dû à une publication tardive du cahier des charges par l' administration est patent, seuls 5 emplacements seront mis à disposition cette année. 186 étaient prévus sur Paris en 2012. 100 seront finalement livrés en 2013. Des guichets d'abonnement sont prévus à La Poste. Pour notre quartier ce sera à celle de l'Hôtel de Ville. Enfin, une annonce faite par le Maire de Paris a été remarquée, puisqu'il sera offert 6 mois de gratuité Autolib' à tous les parisiens qui produiront un certificat de destruction de leur vieux véhicule.

    Station-autolib-1                                          Station Autolib' et ses bornes

    Ce bilan flatteur est critiqué par certains médias qui corrigent le nombre d'abonnés qui seraient bien moindre, seulement 16.500, 10 mois après le lancement de ce nouveau service, soit 70% de moins que ce qui aurait été prévu. Les mêmes insistent sur le fait que l'équilibre financier correspond à 1 voiture pour 75 abonnés or il n'y aurait que 10 abonnés par véhicule ce qui est très insuffisant. Un véhicule ne serait d'ailleurs utilisé en moyenne que 3 fois par jour, contre 5 fois pour une bicyclette Vélib'. Le système serait donc en pertes, le montant de 80 millions d'€ est même avancé…

    Bien entendu au-delà des chiffres affichés par les uns et les autres, il faudrait aussi comparer le coût d'utilisation d'Autolib' avec celui d'un taxi ou de l'auto portage. 

    Quant aux usagers ils sont plutôt positifs mails ils notent cependant le besoin d'améliorer la propreté intérieure des véhicules. Ils remarquent que certains d'entre eux sont déjà fatigués, les portières en particulier. S'ils jugent favorablement l'application Autolib' pour les réservations, ils trouvent que la signalisation de l'accès aux bornes gagnerait à être renforcée.

    Enfin rappelons nos interrogations sur l'esthétique des stations Autolib' dans un secteur sauvegardé comme le nôtre.

    Il est un fait qu'Autolib' dispose déjà de ses inconditionnels et qu'il y a là une voie pour diminuer la pollution. Mais Autolib' diminue le nombre de places de stationnement et provoque de la pollution de façon induite lorsque les automobilistes font tourner leur moteur pour trouver une place afin de garer leur véhicule.

    Il serait aussi normal, qu'en ces temps de difficultés budgétaires, les parisiens connaissent le coût exact de cette opération pour la collectivité.

    Dominique Feutry

     

  • 1mair9 La Mairie du IIIe arrondissement           

                                   

    Le Maire était entouré d'une partie de son équipe ce 29 novembre pour le bilan de son action de 2010 – 2012. Un dossier plutôt flatteur d'une trentaine de pages reprenant toutes les actions entreprises, étant à la disposition des participants, la réunion a surtout consisté en une séance de questions/réponses avec l'assistance.

    Que retenir de ces échanges ?

    Le logement social est le cheval de bataille et sans doute le dossier qui semble le plus emblématique pour la municipalité. Après avoir rappelé les évolutions législatives (locaux vacants,  pourcentage relevé de logements sociaux …), il a  été souligné combien grand était le besoin notamment pour atteindre les nouveaux taux et quil fallait trouver des immeubles, des terrains. D'autant que  le IIIe arrondissement était celui qui avait connu, au cours des dernières années, l'augmentation du nombre d'habitants la plus forte de Paris (+ 6000) créant d'ailleurs des besoins en créches et en classes supplémentaires  dans les établissements scolaires. Toutes les classes qui avaient été fermées par le passé ont été réouvertes mais ce n'est pas encore suffisant.

    Le IIIe est en effet  aussi celui des arrondissements de Paris qui détient une des  plus fortes proportions d'enfants. Le Maire ne serait par exemple pas opposé à l'extension dans l'ilôt Lissac du collège Barbette (annexe du lycée Victor Hugo), qui se trouve dans des locaux inadaptés selon son directeur présent dans la salle (voir article du 27/09/2012). Il a été précisé que tous les aménagements /constructions de logements sociaux répondaient aux standards en matière de normes environnementales, énergétiques et écologiques. Aucun chiffre quant au coût de ces opérations n'a été communiqué. Nous apprenons seulement que 10 chantiers représentant 130 logements sont actuellement en cours.

    Les habitants de la place de la République vont ainsi dans le même esprit bénéficier d'une opération destinée à les mobiliser pour entreprendre des travaux de développement durable dans leur logement. Les modalités exactes n'ont pas été dévoilées. Quant aux travaux d'aménagement de la place, ils respectent le calendrier. Des transformations significatives commencent à être visibles et l'inauguration pourrait avoir lieu lors de la prochaine fête de la musique.

    Sans attendre cette date puisque ce sera à partir du 8 décembre, il est annoncé que la circulation en double sens sera continue sur les grands boulevards,  de la Madeleine à la Bastille. Nous attirons l'attention sur la nécessité d'une bonne signalisation et d'une bonne information pour éviter des accidents aux piétons.


    ImagesML
     Logements sociaux en construction, 25 rue Michel le Comte

     

    L'aménagement du premier tiers de la rue Rambuteau (entre la rue Saint Martin et le boulevard de Sébastopol) touche à sa fin. Les trottoirs sont élargis mais il est question de mettre des bancs. Quelle place sera gagnée pour le passage des piétons surtout si  les emprises des terrasses ne sont pas respectées ? Il est indiqué que des clous délimitant les terrasses sont en cours d'installation, mais cela nécessite des contrôles or la Direction de l'Urbanisme (DU) nous a avoué qu'après 17h00 les agents verbalisateurss n'étaient plus en fonction. Il a été affirmé qu'après l'aménagement de la deuxième partie de la rue Rambuteau entre la rue Saint Martin et la rue Beaubourg, celle-ci ne serait pas rendue à la circulation automobile contrairement aux rumeurs entendues. Enfin, la réalisation du tronçon entre la rue Beaubourg et la rue des Archives sera accélérée et l'ensemble de l'aménagement de la rue sera termimé en 2013.

    A propos du projet de travaux de la rue du Grenier Saint Lazare sur proposition du conseil  de quartier, le Maire confirme que le dossier est soumis à une étude de faisabilité. Il renvoie sur la police la question des autocars qui stationnent illégalement le long de la rue.

    Quant à la terrasse de l'Hôtel Georgette que nous avons dénoncée dans notre article du 21 novembre et pour laquelle nous interrogeons le Maire, il nous est répondu que la DU a été saisie (ce que Vivre le Marais ! avait déjà fait). Des procès-verbaux devraient être délivrés pour non respect de certaines règles. Nous persistons à dire que le service des petits déjeuners et l'installation d'une réception dans une terrasse n'est pas conforme au réglement. Sur ce sujet, notre Députée qui était présente a indiqué qu'avec d'autres parlementaires, elle avait à l'étude une proposition de texte qui reprenait d'ailleurs une proposition passée qui n'avait  pas été votée, visant à augmenter le montant des contraventions.

    L'assistance est informée que les anciens Bains Douches (rue Bourg-l'Abbé), fermés depuis plusieurs années et qui avaient tant pollué les riverains, allaient être transformés en hôtel 4 étoiles.

     

    20_rambuteau
    Deuxième tronçon devant être aménagé de la rue Rambuteau (IIIe et IVe)

                          

    Le quartier de l'Horloge appartient surtout à des propriétaires privés, il est difficile d'avancer pour revoir son aménagement malgré des rencontres au niveau de la Mairie de Paris. Il nous est annoncé cependant  que 2013 serait l'année de prise en main de ce dossier. Attendons… Par contre il a été rappelé que l'éclairage et le nettoyage, alors qu'il s 'agit de voies privées, étaient assurés par la Ville. 

    Nous avons compris que l'architecte des bâtiments de France (ABF) avait un pouvoir très important puisque l'adjointe en charge notamment des espaces verts ne parvenait pas à obtenir son accord pour faire réaménager certaines parties du Jardin Anne Franck afin qu'il soit mieux adapté aux enfants. Le Maire rappelle à ce sujet les difficultés qu'il avait eues avec l'ABF pour faire installer des panneaux photovoltaîques sur la verrière du Carreau du Temple.

    Le  PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais a été modifié (notre article du 23 novembre). Une explication est donnée sur l'étape de l'enquête publique qui commencera le 1er janvier prochain, les habitants seront informés. Ils pourront faire des observations au Commissaire Enquêteur qui restera libre de les prendre en compte dans son projet de recommandation. Le Maire a mentionné suite à une question de "Vivre le Marais !" que le terrain du square au coin de la rue des Haudriettes et de la rue du Temple devenait constructible dans le nouveau PSMV et qu'il était possible qu'un immeuble y soit construit avec notamment l'installation d'une crèche. Le IIIe qui est pauvre en espaces verts perdrait alors ce square !

    Un échange assez vif a porté sur le projet d'implantation d'une bagagerie rue Béranger suite à la lettre ouverte qui a été diffusée et que nous avons reproduite à la demande d'un de nos adhérents. Le Maire a dit s'être beaucoup investi sur ce dossier mais que le coût du loyer et aussi le fait que le quartier ne soit pas le plus idoine rendaient cette installation difficile. Les recherches d'un lieu adéquat se poursuivent.

    Sur le stationnement des motos sur les trottoirs, le Maire a renvoyé le problème sur la police qui devait verbaliser, l'insuffisance des places de stationnement (171 créées dans le 3e)  et les incivilités. 

    Répondant à une question de "Vivre le Marais !" portant sur le fait que l'arrondissement était sale, ce que ne cessent de rappeler les adhérents de l'association, le Maire a affirmé que les administrés qu'il rencontrait notaient une amélioration, tout en précisant que ceux-ci affirmaient aussi que leur rue par contre était toujours la plus sale. Nous avons insisté en rappelant combien les rues étaient malpropres en particulier les samedis et dimanches matin alors que les agents de nettoyage sont moins nombreux voire absents.

    Nous sommes effectivement dans un quartier qui fait la fête la nuit encouragée par la Mairie de Paris avec toutes les conséquences en matière de pollution qu'il n'est pas la peine de détailler ici. Il est regrettable que le Maire du IIIe ne prenne pas la vraie mesure de cette problématique décriée par nombre d'habitants (voir notre article du 2 juin et celui du 8 juillet). Ce sujet ne doit en aucun cas être traité à la légére car il a des implications en matière d'hygiène, de qualité de vie, d'environnement et ne doit pas gâcher l'attrait de Paris auprès des touristes.

    Alors Monsieur le Maire, dire que "faire davantage pour la propreté nécessiterait d'augmenter les impôts locaux", nous disons non, car ce n'est qu'une simple question d'arbitrage des dépenses …" Une simple réduction de 10%
    des subventions aux associations (300 millions d'€ par an à Paris) dont la raison d'être et
    l'efficacité ne sont pas démontrées, dégagerait 10 à 30 millions
    d'€ suivant les critères choisis. C'est actuellement du
    gaspillage. Cette somme affectée à la propreté permettrait une
    amélioration sensible.

    Dominique Feutry

     

  • Corbeaux Hartwig HKDOn se plaint des pigeons. Nous sommes face à une nouvelle menace : les corbeaux (photo Hartwig HKD)

     

    La presse s'en est fait l'écho, ces temps-ci. En effet, on commence à les voir et on pourrait bientôt regretter les pigeons, qui sans doute ne sont pas plus propres mais assurément moins sinistres. Et pour ce qui est du bruit, si les pigeons dérangent avec leur roucoulement, le croassement des corneilles est autrement plus agressif, comme l'est leur gros bec pointu parfaitement capable de blesser un homme et encore plus un enfant.

    Ces corvidés s'installent à Paris car on les a pourchassés dans les campagnes. Omnivores jusqu'au bout du bec, ils sont amateurs de fromages (dixit La Fontaine) mais s'intéressent surtout à nos résidus alimentaires et aux charognes. Autant dire que leur réputation n'a rien à envier à celle des hyènes et des vautours.

    Certains ne manqueront pas d'établir un lien entre leur apparition et l'état de la propreté de Paris. Le rapprochement est sans doute intempestif mais on peut se demander si le traitement des déchets, notamment à proximité des marchés et magasins d'alimentation, ne devrait pas s'appliquer à les mettre plus vite à l'abri des prédateurs de tout poil (sauf qu'il s'agit de plumes ici). En tout état de cause, des interventions sur la nidation et la reproduction, comme on a commencé timidement à le faire avec les pigeons, pouraient éviter que des hordes de ces volatiles ne viennent assombrir le paysage parisien.

    Gérard Simonet

     

  •  

    Bagagerie

    "Mains Libres 3ème", dont le président est Lauro Capdevila, membre de notre association, milite pour la création d'une bagagerie dans le IIIe pour les SDF, avec aide à la réinsertion, à l'image de celle qui existe dans le 1er arrondissement. Il nous demande de publier la "lettre ouverte" ci-dessous (cliquez dans le lien) :

    Lettre ouverte à Mme Seybah Dagoma, Député de la Xe circonscription, Bertrand Delanoë, Maire de Paris et Pierre Aidenbaum, Maire du IIIe

    Gérard Simonet

     

  • 6282794174_85090f9ca2_b Intérieur de l'Hôtel de Beauvais 68, rue François Miron (IVe)

    La Cour administrative d’appel de Paris a l’immense privilège d’être installée depuis 2004 dans le merveilleux Hôtel de Beauvais au 68 de la rue Francois Mitron (4e). Il est classé depuis 1966. D’une maison de ville pour les abbés de Chaâlis (l’abbaye située au nord de Paris sert aujourd’hui d’annexe aux collections du Musée Jacquemart), l’architecte Le Pautre a bâti un Hôtel prestigieux, digne de la première femme de chambre d ‘Anne d’Autriche, Catherine Bellier, l’épouse de Pierre de Beauvais, un marchand drapier anobli. Les historiens relatent que la proximité de la reine de sa première femme de chambre était telle que celle-ci avait le « privilège » de lui faire ses lavements et a eu celui de déniaiser le futur Louis XIV.

    Pourtant les contemporains ne cachent pas la laideur repoussante de cette femme. Il n’empêche qu’étant très riche (elle avait par exemple obtenu de toucher une redevance sur les cadeaux qui entraient et sortaient de Versailles) et le terrain lui ayant été donné par la reine, elle peut engager Antoine Le Pautre (à qui l’on doit le Château de Saint Cloud dont il reste la Grande Cascade et l’Abbaye de Port Royal), premier architecte du roi, pour construire son hôtel à partir de 1654.

    Beauvais3-300-92440 La cour avec au fond les écuries

    La parcelle étroite et très irrégulière ne déroute pas Le Pautre. Son ingéniosité le conduit à bâtir une demeure avec un remarquable grand escalier, une galerie d’apparat dans la même veine que celle de l’Hôtel Lambert, des écuries (les 5 portes à mascaron de la cour), une chapelle, auquel on accède par un escalier de forme elliptique (cf photo de l’article du 04 janvier 2012), un jardin suspendu avec grotte, volière, jet d’eau et un cellier gothique vestige de la maison d’origine.

    La cour légèrement oblongue surprend lorsque nous la découvrons, elle est traitée comme une scène de théâtre avec son décor où les irrégularités du terrain deviennent un atout. Les façades sont régulières, bien dans l’esprit du classicisme français de l’époque. Des modifications seront apportées au XVIIIe siècle par les nouveaux propriétaires, les Orry dont l’un d’entre eux, protégé du Cardinal Fleury, occupera les postes prestigieux de Contrôleur général des finances et de Surintendant des bâtiments du roi puis le quasi Premier ministre de Philippe V d’Espagne.

    Loué à l’ambassadeur de Bavière, l’Hôtel de Beauvais accueillera pendant quelques mois le jeune Mozart et son père. Malheureusement les révolutionnaires transforment les lieux en bureau des diligences et le luxueux bâtiment commencera sa lente agonie. Devenu immeuble de rapport, mal entretenu, il perd peu à peu tout son lustre. Même après que le roi Pierre Ier de Serbie, qui avait entendu parler de ce monument d’exception, ait réussi à le découvrir lors d’une visite à Paris, lui redonnant l’espace d’un instant toute son importance. Ce qui rappelait l'autre grand moment où du balcon, en 1660, Anne d’Autriche, Mazarin et Turenne regardaient l’arrivée à Paris de Louis XIV et sa jeune épouse Marie-Thérèse, juste après leur mariage à Saint Jean de Luz.

    Images

    Détail de la montée d'escaliers

    Racheté durant l’Occupation à une famille juive par la Ville de Paris, l’Hôtel de Beauvais qui a toujours conservé son nom est maintenu en logements locatifs, jusqu’en 1986, les étages ayant été découpés afin d’améliorer le rendement. C'est durant cette période que les membres bénévoles de l’Association du Paris Historique et du Festival du Marais (cf notre article du 27/12/2012) ont dégagé les caves gothiques qui se trouvent sous la cour, devenant des salles de spectacle durant le festival. Il existe d’ailleurs aussi une grande salle où se trouveraient les restes d’un autel.

    C’est en 1986 que commence la restauration de l’ensemble dans son état primitif. Plusieurs projets sont en compétition pour la destination des lieux dont la création d’un institut des parfums de France. Pour être complet signalons que des scènes de  La Banquière ou de Camille Claudel ont été tournées à cet endroit. Des visites à ne pas manquer sont organisées, pour cela il importe de contacter directement la Cour administrative d’appel de Paris ou de profiter des Journées du Patrimoine.

    Dominique Feutry

     

  • Forez picardie

    Il s'est déclaré sur cet îlot, entre trois rues : Charlot, Forez et Picardie (IIIe)

     

    C'était un bar-restaurant sans histoires en 2002. Quelques mètres de façade sur la rue du Forez, à l'angle du 57 rue Charlot (IIIe). En 2007/2008, il cède le fond à "Innamorati", un restaurant italien dont le propriétaire abat un mur intérieur et ouvre une porte pour agrandir sa surface le long de la rue, vers la rue de Picardie, au grand dam des habitants de l'immeuble qui assurent que les opérations ont été pratiquées sans autorisation.

    En 2011, les locaux sont repris par "Wilbrick's". Les nouveaux exploitants démolissent un mur porteur et s'agrandissent encore sur la rue de Picardie. Le magasin de luminaires qui fait l'angle Picardie/Forez devient le restaurant japonais "Nanashi", dont le propriétaire est le même que celui de "Wilbrick's".

    Les riverains se plaignent du bruit le soir jusqu'à deux heures du matin. Les locaux ne sont appremment pas insonorisés. La police du IIIe est venue constater, ainsi que le "Bureau d'Action Contre les Nuisances" (BACN) de la Préfecture de Police de Paris. Les inspecteurs de la Direction de l'Urbanisme de la Mairie de Paris sont intervenus quant à eux pour verbaliser les travaux d'urbanisme réalisés sans autorisation.

    Nous avons affaire aujourd'hui à un litige qui présente plusieurs facettes judiciaires :

    • Les propriétaires ont assigné l'exploitant au civil devant le Tribunal de Grande Instance de Paris pour travaux entrepris sans l'autorisation de l'assemblée générale de l'immeuble. L'audience se tiendra le 28 mars 2013
    • La Direction de l'Urbanisme a dressé un procès-verbal destiné au Procureur de la République. Nous sommes dans une affaire pénale qui peut faire l'objet de poursuites en correctionnelle. Les habitants ont la possibilité de se porter partie civile par lettre adressée au Procureur de la République.
    • Le BACN a dressé un procès-verbal pour nuisances sonores nocturnes. C'est un dossier pénal du ressort du Tribunal de Police. Les prévenus sont MM. Dov Attia et Adrien Samsam Bakhtiari. Les riverains se sont portés partie civile en qualité de plaignants et de victimes. L'audience est prévue au 1er février 2013. "Vivre le Marais !" pourrait les suivre en vertu de ses statuts et du fait que les riverains concernés sont pour plusieurs des membres de l'association

    Ce dossier, que nous suivons avec beaucoup d'attention, est symptomatique des dérives festives qui menacent la qualité de vie des habitants du Marais. Elle étaient plutôt le fait du IVe, jusqu'à maintenant, mais le IIIe pourrait bien subir le même sort si les habitants n'y prennent garde. Comme l'ont fait les riverains des rues du Forez et Charlot, ils doivent saisir les autorités compétentes en matière d'urbanisme (Mairie de Paris) et de police (commissariat et BACN) sans compter les poursuites éventuelles au civil pour les litiges de copropriété. Nous attendons aussi que le Maire de l'arrondissement, Pierre Aidenbaum, garant de l'ordre public, assume d'orchestrer leur résistance et d'user de sa vigilance pour éviter que de nouveaux foyers s'alument.

    Gérard Simonet