Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2012

  • Notre-dameNotre-Dame vue du chevet, et un bras de la Seine sous un ciel façon Eugène Boudin

                          

    Le IVe n'est pas seulement, tant s'en faut, la fête débridée que le Maire de Paris Bertrand Delanoë est venu célébrer le 2 octobre à la mairie d'arrondissement et qu'il semble parfois appeler de ses voeux, afin  d'exaucer ceux des marchands de bière.

    Le IVe, c'est la cathédrale Notre-Dame de Paris, l'Hôtel-Dieu, l'Hôtel de Ville, le Centre Georges Pompidou, l'Ïle Saint-Louis, la place des Vosges et bien d'autres sites qui lui valent d'afficher le record prestigieux de 10 milions de visiteurs par an.

    Demain samedi 6 octobre, journée exceptionnelle. A partir de 14h30, on célèbre les 850 ans de notre cathédrale avec l'annonce d'un livre exceptionnel : "Notre-Dame de Paris, la grâce d'une cathédrale". Un livre qui va faire référence pour tous les amateurs d'art et d'histoire. Cinquante auteurs ont contribué. Ils seront présents pour la dédicace, ainsi que le cardinal André VINGT-TROIS.

    Gérard Simonet

    Détails de cet évènement : cliquer iCI

    Intéressé par l'association

     

     

  • Paris la nuit

     

    Que retenir de cette réunion ? Après des échanges d’amabilités avec le Maire du 4éme arrondissement,  M. Delanoë a pris la parole pour préciser le choix du thème retenu pour ce bilan de mandature : « La nuit à Paris », en précisant qu’il regrettait de devoir se lever à l’heure où autrefois il se couchait et qu’il comprenait combien on pouvait aimer la vie à Paris, ses couleurs, ses respirations…

    Il a rappelé que des personnes travaillaient le jour et d’autres la nuit, et reconnu que ce sujet  était difficile avec des demandes à la fois légitimes et contradictoires. Pour lui toutefois « Paris est une ville qui a besoin d’être éveillée à toutes les heures de la nuit ». Soulignant les efforts menés en matière de transports et de sécurité  des personnes la nuit, M. Delanoë a indiqué qu’il avait demandé l’organisation des "Etats Généraux de la Nuit" car nombre de parisiens se plaignaient du bruit (idée qui serait reprises dans d’autres capitales). Selon son analyse grâce à cette instance dont les résultats sont patents … des progrès ont été faits et du chemin reste encore à parcourir.

    La réunion s’est poursuivie par une présentation par un expert qui a consacré des décennies de réflexion sur la nuit. Son propos a porté sur un historique et des réflexions sociologiques  et philosophiques assez éloignés du bilan attendu. Finalement la conclusion  de ce dernier a porté sur les propositions suivantes :

    – Revoir l’éclairage,

    – Créer des points d’eau,

    – Créer des oasis de temps continu,

    – Installer davantage de toilettes publiques, de bancs…

    – Aller plus loin dans l’ouverture des parcs la nuit.

    Ensuite a commencé la longue séance des questions, les réponses étant données ensuite globalement. Béotien de ce type de manifestation, quel ne fut pas mon étonnement de constater deux files de questionneurs, tous à la queue leu leu, venant présenter leurs doléances  aux représentants de l’autorité municipale.  Une scène qu’aurait sans doute aimé décrire George Orwell dans un de ses romans.  Ces deux cohortes d’administrés  (debout, attendant patiemment  leur tour pour passer et poser leur question au moyen de deux seuls micros fixes mis à leur disposition, chacun défendant ses intérêts) avaient un côté scolaire et quelque peu suranné voire inconvenant.

    Les questions et remarques, une vingtaine environ, la plupart sur la nuit, étaient éloignées des sujets comme la propreté, la sécurité des personnes, la pollution, des points pourtant essentiels qui font partie des  préoccupations de nos adhérents et des parisiens du quartier.

    Les réponses et les explications apportées par le Maire et ses Adjoints sont regroupées et résumées ci-dessous. Le maître mot étant de toujours de  trouver un compromis, ce qui conduit à des renvois du type études, conciliations, échanges, médiations … sans véritable mesure concrète.

     

    La nuit

    Saisissant la remarque d’un étudiant qui constatait que faire la fête devenait cher, surtout après 1h00 du matin lorsque la plupart de bars fermaient, tout en soulignant que les transports se raréfiaient à ces heures tardives, M. Delanoë a rappelé que les étudiants étaient au nombre de  300 000 et qu’ils devaient aimer Paris et pouvoir s’y amuser.

    Cette question qui ramène au sujet principal des échanges de la soirée  est pour notre Maire «un enjeu de civilisation» (sic). Le Maire de Paris a rappelé que la Préfecture de Police avait été jusqu’à récemment un obstacle, notamment dans le Marais, et qu’il fallait l’aider à "devenir plus constructive". Favorable à  l’extension des horaires de la RATP, il l’est moins sur celle des services que réclamait un intervenant sans pour autant demander le « couvre-feu » dès 20h00.

    Il n’est pas hostile à l’installation  des péniches à l’extérieur de Paris mais cela doit être décidé en concertation avec le Maire du 4ème arrondissement. Quant aux lieux de vie (boîtes de nuit), il est à la fois pour leur installation à Paris et en dehors de la capitale.

     

    Le bruit

    Pour notre Maire, les principales sources de bruit sont les véhicules motorisés notamment les deux roues, ainsi que  les voisins qui souvent osent se plaindre du bruit que font les autres ! Mais n’y a-t-il pas sur ce plan, de la part des plaignants, toujours selon lui, un  certain égoïsme alors qu’ « il y a  des gens (des SDF) qui crèvent dans la rue » (SIC) ? Sa préoccupation première est donc d’augmenter les capacités d’accueil d’urgence pour l’hiver, rappelant au passage tous les efforts entrepris en matière de logement social.  Malgré cela M. Delanoë va œuvrer en relation avec la Préfecture de Police afin que les 2 roues motorisées soient davantage verbalisées. Une action sera aussi menée pour réduire le bruit émanant des sirènes des voitures de police (voir notre article du 19 juillet 2012) qui ne sont pas toujours en action à bon escient.

    Par contre il est d’accord pour que soit réactivé le projet de loi relatif à l’abus de plainte.  C'est le projet que Mme Sandrine Mazetier avait proposé l'an dernier et que l'Assemblée Nationale avait rejeté à la suite. Nous l'avions pour notre part résolument combattu car nous jugeons scandaleux de sanctionner ceux qui souffrent.

     

    Les berges de la Seine

    Ce sujet a été traité essentiellement par Mme Hidalgo qui a rappelé qu’il y aurait des activités de nuit sur les berges (sport, concerts, cinéma …). Selon sa présentation, il s’agit d’un véritable lieu de vie où beaucoup de choses seront possibles au rythme des saisons, y compris pour les enfants qui pourront même y fêter leur anniversaire (des endroits réservés seront installés à cet effet). Tout a donc été prévu,  espérons que tout sera fait aussi pour éviter les débordements de toutes sortes…

                                                   =============

    En résumé, nous avons eu un bilan sous forme de satisfecit. Le peuple du quartier s’est exprimé, nombre d’adeptes ont cru bon de faire l’apologie de  la fête la nuit, en esquivant les nuisances que cela entraîne pour les riverains. Des pans entiers de notre quotidien ont été mis sous le boisseau. Aucune solution concrète n’a été apportée sur les questions de propreté, de pollution de l’air, les tags, l’affichage sauvage, la question des terrasses des bars qui empiètent sur le domaine public, l’extension des espaces verts…. Pas davantage sur l’accroissement des incivilités, le stationnement illicite des deux roues…..Un observateur naïf cherchait où pouvait se trouver la véritable ligne directrice en dehors du sujet de la nuit à Paris.

    Une réunion plutôt décevante alors que la nuit devrait plutôt passer au second plan en cette difficile et longue période de crise que nous traversons.

    Dominique Feutry

     

  • Compte rendu mandat delanoë IVe 02 09 12

    La salle des fêtes de la mairie du IVe. A la tribune : Bertrand Delanoë, Anne Hidalgo, Patrick Bloche, Mao Péninou et Christophe Girard

     

    On s'y attendait : foin des sujets qui préoccupent principalement les habitants du IVe tels que l'occupation indue de l'espace public, la propreté, l'invasion des flyers et le bruit, le Maire de Paris avait choisi de nous parler des charmes de la nuit.

    "Ô nuit enchanteresse, divin ravissement", ce vers des "Pêcheurs de Perles" de Georges Bizet  suffirait à lui seul à résumer son exposé et celui – interminable – de Luc Gwadzinski, universitaire spécialiste des questions nocturnes.

    J'ai eu envie de lui répondre mais les deux files qui se sont constituées derrière les micros, littéralement trustés par les professionnels de la nuit, m'en ont dissuadé.

    Je brulais de lui dire que nous sommes tous des amoureux de la nuit. J'avais envie, cependant, d'ajouter un argument qui n'a pas été formulé : quand le ciel est dégagé de toute pollution lumineuse, atmosphérique ou simplement de nuages, la nuit est le seul moment où l'on puisse admirer la voute céleste. Et se dire que tous ces points lumineux, planètes et étoiles de notre galaxie, sont des milliards au milieu de milliards d'autres galaxies. Ce qui nous fait dire que nous-mêmes et nos problèmes sont tellement petits qu'ils sont insignifiants.

    Ce commentaire n'est pas plus creux que le long exposé de M. Gwadzinski dont on se demandait à la fin, avec tout le respect et la sympathie qu'on a pour lui, ce qu'il avait voulu démontrer.

    Ma réflexion cosmologique me fait dire pour ce qui nous concerne, habitants de l'arrondissement et d'ailleurs, qu'il n'y pas de conflit sérieux à propos de la nuit. Qu'on se rassure et que ceux qui dirigent la Cité rengainent leurs plaidoyers inutiles, nous adorons la nuit. Nous l'aimons tellement que nous la voulons sereine, soucieuse de chacun, et respectueuse des lois de la Cité qui sont le ciment de notre démocratie.

    On a beaucoup parlé des riverains. Que les choses soient claires : les riverains ont une seule exigence, le respect de la Loi. Il y a un code de l'environnement, un code de la santé publique, des règlements municipaux, des arrêtés préfectoraux. Qu'ils soient appliqués le jour comme la nuit. Il n'y aura plus de débat. Mais si certains fondent leurs commerces sur l'hypothèse qu'on peut s'en affranchir ou y déroger, qu'ils ne s'étonnent pas s'ils nous trouvent sur leur chemin.

    Je témoigne que nous avons peu de problèmes relationnels avec des exploitants dans le Marais. Quand un épiphénomène apparait, nous le réglons avec les moyens dont nous disposons. Il continuera d'en être ainsi tant que la situation reste gérable. Si, par accident, un établissement de nuit de grande capacité ouvrait ses portes dans un de nos quartiers, on passerait de l'équilibre fragile d'aujourd'hui à une situation de chaos urbain. Il ne nous resterait plus qu'à quitter le Marais et aller vivre à Rodez. M. Delanoë l'a désignée à nouveau sans la nommer, cette pauvre ville sur laquelle il s'acharne. Parce que c'est humiliant, les aveyronnais de Paris pourraient s'en souvenir en 2014 et garder à ses successeurs un chien de leur chienne !

    Gérard Simonet

     

  • Quatre-fils guérite autolib 30 09 12 

    Guérite Autolib, rue de la Perle (IIIe)

     

    Au risque de vous influencer, nous le disons tout net, ces troncs de cylindre genre boite de camembert avec méplat, s'intègrent très mal dans le paysage parisien, a fortiori dans l'architecture du secteur sauvegardé du Marais.

    Que l'exploitant Bolloré ait fait ce choix, on peut le comprendre s'il explique qu'il a choisi un modèle peu coûteux. Mais que les nombreux esthètes que compte la Ville de Paris aient approuvé ce design nous laisse perplexes. Que de surcroît les Architectes des Bâtiments de France, dont la compétence et le goût ne font pas de doute, aient laissé passer ce truc-là, nous rend carrément moroses.

    A qui peut-on désormais se fier ?

    Gérard Simonet

     

    Suggestions pour d'autres formes de guérites : 

     

    Guérite pierre

      Guérite chemins de fer

     

     

     

     

     

     

     

            

                   

     

     

                         Le genre "borie"                                                                                                                                 Le genre "Gare SNCF"

     

  • Ste avoye passage rénové grille 29 09 12
    Entrée du passage Ste Avoye par la grille et la voûte à hauteur du 8 rue Rambuteau (IIIe).

    Finis les tags hideux et hallucinogènes qu'on pouvait voir en passant sur le trottoir. Merci au syndicat des copropriétaires du passage Ste Avoye d'avoir enfin réglé ce problème d'entretien dont on sait qu'il était difficile car plusieurs imeubles, avec chacun leur syndicat de copropriétaires, étaient concernés.

    On se rappellera longtemps son visage d'antan :

    Ste avoye passage tagué
    Il reste à rénover le passage et la voûte côté rue du Temple, qui ne vaut guère mieux. C'est prévu. Nous saluerons son achèvement quand ce grand moment de bonheur sera arrivé. Il faut rappeler que le site, qui est un havre de paix avec sa cour pavée et ses immeubles XIXème siècle, est construit contre des vestiges de la muraille de Philippe Auguste (dont un pan de mur et une tour sont encore visibles rue des Francs-Bourgeois dans l'enceinte du Crédit Municipal).

    Temple ste avoye voûte taguée 29 09 12
    Passage Ste Avoye, voûte d'accès côté rue du Temple

     

    Bien que privés, les passages en question sont largement visibles depuis la voie publique et participent à l'environnement et au paysage de la rue. Rappelons que c'est le cas aussi de l'impasse des Arbalétriers (à hauteur du 38 rue des Francs-Bourgeois – IIIe) dont l'une des rives est minutieusement entretenue (rive Est) et l'autre (rive Ouest) est dans un état scandaleux d'abandon.

    Gérard Simonet

  • Beaubourg partie de cartes cadrée 29 02 12 (2)Rue Beaubourg (IVe), en face du Centre Pompidou

    La disparition bien malheureuse du pauvre hère qui séjournait devant l’Hôtel des Impôts de la rue Michel Le Comte pose la question de la prise en charge des SDF dont le nombre augmente immanquablement.
    Il est souvent mis en avant que tout cela est le résultat de la crise économique et du chômage qui en découle. Lorsque les autorités locales ou l’Administration sont saisies, elles se déclarent incompétentes, se renvoyant l’une l’autre la question. Elles peuvent aussi objecter que le stationnement de ces personnes est d’ordre privé dès lors que celles-ci sont installées sur un terrain privé.
    A ce jeu de renvoi de balle, rien n’est réglé…

    Il n’empêche que la plupart des renfoncements ou endroits abrités sont aujourd’hui occupés. Pour les riverains et les piétons malheureusement les nuisances sont nombreuses : saleté, bruit, urine, dégradations, mauvaises odeurs, bagarres souvent dues à l’alcool et insécurité.
    Si certains sont convaincus de laxisme de la part de ceux qui, disposant de l’autorité, devraient leur venir en aide, d’autres pensent que Paris, première destination touristique au monde, offre un triste spectacle aux nombreux visiteurs qui fréquentent nos quartiers.

    Des associations caritatives ou des personnes compatissantes viennent en aide à ces exclus de notre société, mais il s’agit d’actions ponctuelles qui ne traitent en rien ce phénomène qui doit être pris dans son ensemble. Phénomène qui est d’ailleurs amplifié par la venue d’étrangers qui mendient dans les rues les plus passantes.
    Prenons l’exemple de la rue des Francs Bourgeois. Chaque matin, très tôt, un chef installe, de façon autoritaire et rodée, des mendiants, toujours les mêmes, tous les 50 mètres et de manière alternée de façon à occuper les 2 trottoirs. Chacun dispose d’une sébile et d’un jeune chien afin d’attirer le chaland. Un passant quelque peu curieux et observateur s’aperçoit rapidement que ces chiens qui ne sont pas vaccinés font l’objet d’un commerce et leur prix est fort élevé.

    Certains articles de presse se sont fait l’écho d’associations de défense des animaux en dénonçant un véritable trafic tout en mettant l’accent sur le fait que ceux-ci étaient drogués, afin de rester tranquilles la journée durant, puisque les personnes qu’ils accompagnent travaillent bien au-delà des 35 heures légales.

    Entre les SDF victimes du chômage, ceux qui sont en rupture avec le système et les mendiants pour la plupart étrangers, nous sommes face à un problème de société qui mérite que les autorités compétentes mettent en œuvre un véritable plan pour y remédier, accompagné de mesures de prévention. Il n’est pas normal de nos jours que tant de personnes soient confrontées à la misère. Les autorités locales et l’Administration paraissent bien impuissantes, ce qui est désolant.
    Peut-être que nous aussi parisiens sommes trop passifs, considérant que cette situation fait partie désormais de notre paysage quotidien ?

    Dominique Feutry

     

  • M6 illustration émissionSoir de juin rue des Archives, 2011

    M6 visuel

    Dans le cadre de son émission "Enquête Exclusive", M6 a diffusé le 23 septembre 2012 à 22h55 un reportage sous le titre : "Le Marais, quartier chic, nuit chaudes". Pour le voir ou le revoir http://www.boursier.com/actions/actualites/news/m6-record-pour-enquete-exclusive-sur-les-nuits-chaudes-du-marais-499296.html?sitemap

     

    Les habitants ont participé avec M6 à de longues et multiples séances de tournage. Nous sommes habitués à constater, dans des cas semblables, que l'heure de tournage se résume in fine à cinq  secondes de projection et que la plupart des acteurs se trouvent réduits à l'état de fantômes. Dans le cas présent, c'est plus grave : nous ne reconnaissons pas nos quartiers.

    Voici ce qu'en dit Yvon Le Gall, vice-président de l'association "Vivre le Marais !", en charge du IVe :

                     

    M6 annonce que le numéro inédit
    d'Enquête Exclusive, présenté par Bernard de la Villardière et diffusé
    dimanche 23 septembre à 22H55, sur le thème "Quartier chic et nuits
    chaudes : les secrets du Marais", a rassemblé 1,9 million de
    téléspectateurs, pour une part d'audience record de 18,6% auprès de
    l'ensemble du public. (Source: Boursier.com)

    Las !
    Les habitants du Marais se seraient bien passé d'un reportage à grande
    audience qui caricature de manière aussi outrancière la population du
    quartier. Nos cousins de province retiendront de cette émission que le
    Marais est peuplé d'homosexuels excentriques, habillés de cuir ou
    déguisés en bonnes soeurs, de juifs ultra-violents, de vendeurs de
    falafels orthodoxes et de grands bourgeois calfeutrés dans des hôtels
    particuliers. 
                     
    Commençons
    par la soi-disant communauté gay. Ce terme est un fantasme marketing
    qui ne relève d'aucune réalité tangible. Une orientation sexuelle n'a
    jamais défini une communauté : y a-t-il une communauté SM (sado masochiste) ? Une communauté
    des adeptes des "parties fines" ?  Et cette appellation de "quartier
    gay" ? Si après plusieurs décennies les gays et les lesbiennes ont gagné,
    de haute lutte, le droit à l'indifférence ce n'est pas pour qu'on leur
    rebatte les oreilles de mots qui évoquent le ghetto, quand bien même on lui
    donnerait l'apparence d'un Disneyland gay animé par quelques limonadiers
    opportunistes.
                                   
    Il est grotesque
    de créditer systématiquement les commerces gay d'un impact sur le prix
    de l'immobilier local. Le Marais est un quartier central, proche de la
    Seine et doté d'un patrimoine architectural époustouflant. Fatalement,
    les prix de l'immobilier dans ce quartier ne pouvaient, tôt ou tard, que
    décoller pour rattraper les quartiers en tête de peloton tels que
    St-Germain des Prés. Il faut observer que le Haut-Marais (IIIe) subit le même syndrome alors que son caractère est tout différent.
                                   
    Le
    sympathique rabbin Touitou aura-t-il apprécié l'insistance avec
    laquelle l'équipe de M6 a suivi les ultra-violents de la LDJ (Ligue de
    Défense Juive) ? Beaucoup d'habitants du Marais ont découvert l'existence
    de ce groupuscule à l'occasion du reportage qui suggère que la rue des
    Rosiers c'est un peu Beyrouth en 1982 … Cerise sur le gâteau : des
    policiers dont on se demande s'ils sont simples ou aveugles et qui
    regardent benoîtement la LDJ coller des tracts racistes pratiquement
    sous leur nez ! La Préfecture de Police et le commissariat devraient être
    morts de honte devant l'image de cette patrouille complaisamment
    passive. Leur ministre de tutelle appréciera.
                                 
    Le
    meilleur pour la fin ? Le méchant habitant ronchon qui stigmatise les
    gentils fétards qui hurlent le soir sous ses fenêtres. La réalité est que
    l'inaction des pouvoirs publics, mairie et services de police, sur les nuisances causées par certains commerces et leurs clients a
    exacerbé les tensions entre les habitants et ces commerces. D'aucuns
    écrivent régulièrement que "la nuit se meurt à Paris", c'est évidemment faux et en tout cas elle ne
    meurt pas en silence …
                                    
    Pour
    le plaisir, nous signalons à Julia Montfort, qui a réalisé ce reportage, que ce n'est pas grâce à une pétition que le bar "Le FreeDJ"
    a obtenu une remise de peine lors de sa fermeture administrative du
    printemps dernier. La raison est tout autre et nous invitons Madame
    Montfort à vérifier ses sources quand elle commente des sanctions
    administratives. 
                             
    Par
    contre, nous avons hautement goûté le passage où le patron du FreeDJ
    explique que son établissement est fermé à la gent féminine. A une
    époque de lutte contre toutes les discriminations, ce passage fut un
    grand moment de tolérance, d'ouverture d'esprit et de "vivre ensemble" …
                               
    En
    conclusion, il est regrettable que M6 ait choisi de faire du
    spectaculaire en diffusant ce reportage qui donne une vision aussi
    violente qu'hystérique du Marais. Quid des  commerces en tout genre, des galeries d'art, de la création, de la mode, des activités du tertiaire, des artisans
    d'art, des musées publics ou privés ? Et surtout, où sont passés les
    habitants du Marais ?
                                 
    Yvon Le Gall
    Vice-président de "Vivre Le Marais !" pour le IVe

                                                           
                                                                                     

  • Lissac
     

     Le hangar LISSAC, vue prise depuis le 34 rue des Francs-Bourgeois (IIIe)
                                    

    Ils sont une trentaine au sein d'un collectif qui regroupe des habitants des rues des Francs-Bourgeois et Vieille du Temple. Depuis que LISSAC, en 2006, a évacué le hangar que la société d'optique occupait au fond du passage des Arbalétriers (à hauteur du 38 rue des Francs-Bourgeois), ces riverains de longue date pour beaucoup d'entre eux, ne cessent de réclamer l'application des dispositions incluses dans le PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais tel qu'il existe aujourd'hui et qui prévoit la démolition du hangar et son remplacement par un espace vert.

    Le plan prévoit aussi la reconstitution des cheminements, l'un au nord vers la rue Barbette, l'autre à travers l'impasse des Arbalétriers où, selon certains chroniqueurs, les sbires du Duc de Borgogne Jean sans Peur massacrèrent sur sa mule le Duc d'Orléans, en 1407. alors qu'il venait de rendre en l'Hôtel Barbette une visite galante à la reine Isabeau de Bavière, épouse du roi Charles VI dit "Le Fou", qui résidait lui à l'Hôtel Saint-Paul.

     

    Arbalétriers contraste droite gauche

     

     

     

    Impasse des Arbalétriers, dont la rive Ouest est honteusement traitée par la copropriété qui en a la charge, tandis que la rive Est est remarquablement entretenue par les propriétaires du 34 rue des Francs-Bourgeois (IIIe)

     

    Ils soulignent que la société LISSAC s'est engagée par contrat avec la Ville de Paris, en 1981, à libérer sous 25 ans l'espace qui leur appartenait et à le céder à la Ville gratuitement sous réserve qu'il soit transformé en espace vert. Condition que le PSMV de 1996 a reprise de manière explicite en excluant toute dérogation ou exécution différée dans le temps (notre article du 24 janvier 2012).

    Le Maire du IIIe, Pierre Aidenbaum, connait bien cette revendication. Il n'est pas certain qu'il veuille y souscrire totalement, mais son sens de la conciliation pourrait le conduire à recommander une solution de compromis qui ne serait pas forcément catastrophique pour les gens qui vivent sur le site. Tout est dans les détails : si une construction devait remplacer le hangar, tout dépend de son emprise, de sa surface, de sa hauteur et de sa destination. Si toutefois les riverains ont la patience d'attendre 2014, date où le PSMV révisé pourrait voir le jour, en même temps que les élections municipales à Paris comme ailleurs.

    Gérard Simonet

     

  • Florian litière 26 09 12

    La couche de Florian, sous les arcades du gymnase Michel le Comte (IIIe)

     

    Il a vécu là ses derniers moments. C'est là aussi qu'il vivait depuis tantôt quatre ans. De manière épisodique. Entre deux expulsions, des séjours plus ou moins longs, seul ou en compagnie. On dit qu'il était originaire d'un pays "du côté de l'Ukraine, vers la Baltique" et qu'il avait été adopté par une famille aisée qui a cherché à le récupérer.

    Il a choisi de vivre comme il l'entendait, entouré de "potes" ne détestant pas la bouteille mais jamais agressifs. Son exutoire, c'était la musique et sa guitare. Ne soyons pas hypocrites : nous n'avons pas toujours apprécié leur présence car ils posaient un vrai problème sanitaire mais bon gré mal gré Florian et sa gentillesse ont conquis de nombreux riverains, qui pleurent aujourd'hui sa disparition.

    Nous avons la chance de posséder une photo de lui et d'un de ses amis. Nous la publions en hommage à un homme libre qui a totalement assumé son destin.

     

    Gymnase m le comte florian et ami zoom

    Florian à gauche, avec sa guitare

     
    Gérard Simonet

     

  •  

    Berges seine rive droite aménagées 18 09 12
     

    Les berges de la Seine rive droite le long de la "Maison Rouge", quai des Célestins (IVe), septembre 2012 (clic gauche dans la photo pour zoomer)

     

    Comme cela avait été annoncé le 14 mai lors du vote par le Conseil de Paris, les travaux d’aménagement ou de réaménagement sur 1,2 km des berges de la rive droite de la Seine viennent de s’achever. De la pelouse et des pavés ont été posés côté quai. Des plantes et des arbres agrémentent la berge. Des feux tricolores permettent aux piétions d’emprunter des passages protégés afin de rejoindre la Seine sur des trottoirs plus larges. Les deux roues peuvent circuler sur les quais comme les automobilistes (sauf le dimanche depuis l’instauration en 1990 du dispositif « Paris respire ») qui devront dorénavant rouler plus lentement sur une voie réduite d’un mètre et respecter les feux. Cette opération profite aussi au square de l’Hôtel de Ville qui a fait l’objet de transformations et devient accessible depuis le quai.

    Le rendu de cette première tranche d’aménagement est plutôt agréable.

    Reste à imaginer cet ensemble avec les 5 barges prévues entre le pont Louis Philipe et le pont Marie. L’une d’elle servira d’escale aux passagers du Batobus, les autres seront destinées à des installations d’animation et de loisirs. Sont déjà prévus un restaurant biologique, une librairie sur le thème de l’eau, des promenades en bâteaux électriques… Nous sommes dubitatifs sur ces grandes barges, la Seine n’est pas si large pour que l’on puisse encore réduire la partie réservée à la navigation (bâteaux de marchandises, bâteaux mouches …). Il est d’ailleurs étonnant que le projet ne soit pas plus vaste et qu’il se limite uniquement au volet ludique.

    Quant aux automobiles, certes la municipalité attend une diminution du trafic mais ne soyons pas naïfs, celui-ci se reportera sur d’autres voies et la pollution par les gaz d’échappement subsistera. Elle risque même de s’accroître. Il suffit de rappeler que passaient sur ces voies 40 000 véhicules par jour, soit 3400 à l’heure et même 4000 en heure de pointe. Lorsque tous les aménagements seront terminés, sous l’effet du principe des vases communicants, la grande majorité de ces véhicules empruntera d’autres itinéraires ! Enfin, à l’aune hélas d’une récente noyade qui a eu lieu au pied d’un établissement situé quai d’Austerlitz, nous insistons sur l’importance des précautions à prendre et des moyens à mettre en œuvre pour assurer le maximum de sécurité aux personnes.

    Bien entendu ce premier aménagement va se poursuivre ultérieurement avec celui, de plus grande ampleur, qui concerne les quais de la rive gauche, du musée d’Orsay au pont de l’Alma. Un projet particulièrement ambitieux, nécessitant des investissements significatifs (installation de barges, d’îles artificielles, de terrains de sport…), ce qui va changer sensiblement l’aspect actuel des quais qui deviendront totalement piétons.

    Il sera essentiel de suivre les conséquences multiples de toutes ces transformations, en particulier le résultat des mesures que réalisera Airparif…

    Dominique Feutry

     

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