Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2012

  • Nourrisseur 2 de pigeons 20 09 12"Le nourrisseur" en action au Quartier de l'Horloge

     

    L'association ASSACTIVE, du quartier de l'Horloge (IIIe), nous autorise à publier la photo et l'article ci-après sous la signature de sa présidente Ulla CLAUDE.

     

     

    La photo a été prise le 18 septembre 2012 vers 11h30 place Brancusi (IIIe) en face du Centre Pompidou.
    Ce spectacle extraordinaire est offert au regard de tous, y compris à
    celui des agents de police, sans
    relâche cinq fois par jour, 7 jours sur 7, par le vieux nourrisseur de
    pigeons que nous connaissons depuis tant d'années. Les touristes,
    stupéfaits devant une telle accumulation de volatiles, prennent des
    photos souvenir : la place sera bientôt connue du monde entier, mais pas grâce à Brancusi ! 

    Ce véritable tapis de pigeons est symptomatique de la prolifération incontrolée des volatiles qui ont envahi le quartier. Ils ne font pas que dégrader notre patrimoine par leurs déjections, ils mettent aussi notre santé en danger et surtout celle des plus vulnérables, personnes âgées
    et enfants. En terme de propreté Paris ne fait déjà pas bonne figure en
    comparaison des autres capitales européennes - ceux qui voyagent s'en
    sont rendus compte – et les fientes des pigeons n'arrangent rien. - Cette  situation intolérable et honteuse est tout simplèment inacceptable…

     Depuis sa création en 2002 l'ASSACTIVE a alerté à plusieurs reprises les autorités en leur demandant de réagir face à ce problème.
    Nous avons proposé des solutions douces qui semblaient avoir l'aval de la Mairie de Paris : installation d'un pigeonnier,
    utilisation des graines contraceptives et verbalisation des nourrisseurs. Nous avons écrit plusieurs lettres et rédigé des articles dans notre journal de quartier "A la Bonne Heure!" pour constater finalement une totale absence de réaction et une   indifférence absolue ! Cet état de fait est
    inexplicable de la part d'autorités qui devraient assumer leurs
    responsabilités et faire tout ce qui est en leur pouvoir pour une 
    meilleure protection de la santé publique  et de la propreté de la
    ville.

    Par ce message et la photo qui l'accompagnent je souhaite que plus personne ne reste indifférent et que chacun, riverains
    du Quartier de l'Horloge et de son environnement, se manifeste afin
    d'aider l'ASSACTIVE à motiver les autorités compétentes pour qu'elles
    mettent fin à ce triste spectacle. Dans ce but notre association
    envisage, entre autres, d'organiser une pétition à laquelle nous vous
    demanderons de participer.

     Ulla CLAUDE
    Présidente de l'ASSACTIVE de L'Horloge

     

    Nous ne pouvons qu'approuver. Certes, nous sommes attendris par la personnalité et la figure du nourrisseur dont c'est manifestement "la raison d'être" mais nous vivons en société et notre société ne doit pas prendre le risque de laisser véhiculer par ces oiseaux des maladies qui peuvent être fatales aux plus vulnérables.

    Gérard Simonet


  •  

    Hipsters2

    Image des "hipsters", qu'on peut définir par "bobos, branchés, adeptes d'un chic négligé"

     

    On peut lire cet article aujourd'hui 19 septembre 2012 dans l'International Herald Tribune, sous la signature de l'agence Reuters :

                                             

    City's tourist boom provokes backlash from residents

    BERLIN

    Tourism to Berlin is booming and filling the debt-ridden city's coffers with much needed cash, but not all berliners are cheering the influx of visitors.

    Some blame the tourists, especially the "easy-jet set" people, who take the budget airline to Berlin to party through the night. They have been blamed for a host of ills, from rising rents to noise pollution. A gallery in an area known for its trendy bars featured for months a scrawled sign in the window "Sorry, no entry for hipsters from the US".

    Berlin is now Europe's third most visited city, after London and Paris. Nine new hotels are set to open by 2013.

     

    L'article tombe à propos. Le 2 octobre, le Maire de Paris rend visite aux habitants du IVe pour son compte-rendu traditionnel de mandat. Le thème de son intervention est "La nuit à Paris". Exaspérés par l'agitation nocturne de certains sites et les nuisances qui en découlent, les riverains vont sans aucun doute se rendre en masse à cette invitation pour écouter quelles sont les mesures que leur Maire leur annonce pour que cesse leur souffrance.

    Ils peuvent se rendre compte, en apprenant ce que pensent les berlinois, qu'ils ne sont pas les seuls à subir la "fête débridée". Ils pourraient cependant être déçus. Bertrand Delanoë ne viendrait-il pas leur annoncer au contraire des mesures pour développer la nuit parisienne, précisément dans le quartier où ils vivent ?

    On a confirmation par Reuters que Paris est déjà la première destination du monde pour le tourisme. Veut-on devenir plus premier que le premier, au détriment bien sûr de la qualité de vie des parisiens. Pour tout dire, on aurait préféré que le Maire choisisse pour thème "la qualité de vie à Paris" et qu'il nous dise comment il entend, dans le IVe, régler le problème de la saleté, de l'occupation de l'espace public, des flyers qui nous envahissent, des tags qui poussent comme des champignons (vénéneux), des champs d'épanchement d'urine et de l'affichage sauvage. On a peur au contraire qu'il nous expose des projets (sous prétexte de mieux respirer, on lance les paris), dont on sait qu'ils aggraveront la situation que tout le monde dénonce.

    Gérard Simonet

     

    Traduction de l'article :

    BERLIN

    L'explosion du tourisme provoque une réaction des résidents.

    Le tourisme explose à Berlin mais remplit les caisses de la ville très endettée. Cependant, tous les "berliners" n'acceptent pas avec joie l'afflux de visiteurs.

    Certains reprochent aux touristes, particulièrement aux adeptes des compagnies à bas coût, des jeunes gens autour de vingt ans, de venir à Berlin pour faire la fête la nuit. Ils sont blamés pour de multiples  nuisances, depuis la pression à la hausse sur les  loyers, jusqu'à la pollution par le bruit. Une salle, dans un secteur connu pour ses bars "tendance", affichait un message gribouillé sur sa devanture : "Désolés, nous n'acceptons pas les hipsters américains".

    Berlin est maintenant la troisième ville la plus visitée du monde, après Londres et Paris. L'ouverture de neuf nouveaux hôtels est prévue en 2013.

    REUTERS

     

     

  • Paris pollué le figaroParis dans le SMOG, septembre 2012. Photo François Bouchon, Le Figaro

                              

    On n'a jamais vu et entendu autant de réactions de la part des médias que ces dernières semaines à propos de la pollution à Paris et dans les grandes villes. Il est vrai que c'est la confirmation d'un revers pour la Mairie de Paris qui avait annoncé en fanfare dès 2001, sous l'impulsion des "Verts", qu'elle faisait de l'amélioration de la qualité de l'air son combat prioritaire.

    Tout en découlait : promotion du vélo, aménagements de voirie en vue de dissuader la voiture, couloirs de bus et, plus tard, Vélib et Autolib. Aujourd'hui, considérant que la Ville de Paris n'a pas respecté ses engagements en la matière, la Cour Européenne de Justice se prépare à nous condamner à une pénalité qui pourrait atteindre 40 millions d'€. Comment en est-on arrivé là ?

    Dans le Marais, on annonçait en 2008, sous l'étiquette "Paris respire", la piétonisation le dimanche de la rue des Francs-Bourgeois. Un débat houleux avait précédé cette décision prise conjointement par les Maires des IIIe et IVe arrondissements. Notre association avait soutenue, mais sans enthousiasme excessif, cette initiative qui ne faisait pas que des heureux. En revanche, au terme d'une enquête auprès des organismes compétents, notament AIRPARIF, nous avions rappelé avec insistance que la limitation des véhicules thermiques, dans une rue ou même quelques unes, un jour seulement pas semaine, n'aurait aucune incidence sur une pollution qui, déjà en 2008, était inquiétante.

    Bien avant  que l'actualité ne s'en empare, dans un article du 8 avril 2009 (il y a donc trois ans et demi déjà !), nous dénoncions l'attitude anesthésiante des autorités publiques qui annonçaient l'amélioration de la qualité de l'air alors que les statistiques disponibles indiquaient le contraire, à propos notamment des particules microscopiques qui résultent principalement de la combustion du diésel et qui sont hautement cancérigènes pour les bronches.

    Nous devons à ce sujet ouvrir une parenthèse : ceux qui se revendiquent d'un engagement écologique ne s'attaquent pas toujours aux vrais sujets. A-t-on déjà entendu un "Vert" dénoncer le gaspillage d'énergie et la production de CO², qui résultent des torchères qu'on voit partout dans le monde et, hélàs, en France, au sommet des tours de raffinage ? Sait-on que ces torchères brulent 145 milliards de mètres cubes par an d'hydrocarbure léger (méthane) qui pourrait être récupéré ? L'équivalent de 30% de la consommation totale de gaz en Europe pour une année !

    Torchères hassi messaoudTorchères sur une installation de production de gaz naturel

    Peut-être est-il trop difficile d'affronter les pétroliers. Alors c'est la voiture qui essuie la vindicte de ceux qui ne s'intéressent qu'à la couche d'ozone. C'est ainsi qu'on a tout fait pour chasser la voiture de Paris. En retour, on a provoqué l'explosion du nombre de deux roues motorisés. Et au lieu de maitriser le phénomène, on a cédé et on continue à céder aux injonctions de leur association qui se dit statutairement "en colère". Une charte signée en 2007 par le Maire de Paris (déclarée heureusement illégale par le Préfet de Police), les autorise à rouler et à se garer sur les trottoirs. Les parkings deux-roues sont gratuits, et il n'est pas exigé de contrôle technique comme pour les voitures. Ces engins qui polluent autant sinon plus que des voitures contribuent lourdement à polluer l'atmosphère des villes.

    Que doit-on faire alors ?

    Surement pas, comme le suggèrent certains membres de l'entourage du Maire, créer de nouvelles zones piétonnes ciblées opportunément pour satisfaire l'appétit de certains débits de boissons en fermant des rues le soir les vendredi, samedi et dimanche de 19h00 à 01h00 du matin et en élargissant simultanément les autorisations d'occupation de l'espace public. Même en baptisant cette initiative "Paris respire … la nuit", on ne nous fera pas passer des vessies pour des lanternes. On ne respirera pas mieux. En revanche il est certain que ce serait une nouvelle calamité pour les riverains, que nous ne manquerions pas de dénoncer !

    Plus sérieusement, il faut cesser de considérer que la réduction des émissions de CO² est le seul combat à mener. Qu'on obtienne déjà la disparition des torchères. Il faut revenir sur la politique de bonus-malus, qui a provoqué l'augmentation du nombre de petites voitures diesel qui n'ayant pas de filtre à particules les rejètent dans l'atmosphère. Il faut interdire progressivement les véhicules diesel de livraisons en commençant par les plus vétustes. Il faut multiplier massivement le nombre de taxis et les prévoir électriques. Il faut aligner les deux roues motorisées sur le régime des voitures : contrôle technique, parking payant etc … Enfin, il est temps de revenir sur la politique d'incitation au diesel, responsable du rejet de particules qui sont la cause d'une hausse des pathologies respiratoires et cardiovasculaires.

    Gérard Simonet

     

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    A l’approche des journées du patrimoine des 15 et 16 septembre prochains, nous enjoignons les inconditionnels du Marais à aller découvrir les deux somptueuses restaurations de deux bâtiments emblématiques du Marais que sont l’Hôtel de Mayenne et l’église Saint Paul-Saint Louis.

    L’Hôtel de Mayenne

     

    Dans un article de Vivre le Marais du 19 février 2012 (voir aussi un article antérieur du 19 novembre 2011), nous indiquions que les travaux de restauration de l’Hôtel de Mayenne, annoncés en novembre 2009 (21, rue Saint Antoine), classé à l’IMH depuis 1974, étaient enfin lancés.

    Deux ans et demi se sont écoulés et nous retrouvons, alors que des bâches le recouvraient jusqu’à peu de temps, un bâtiment remarquable avec tout son lustre d’origine, ce qui en fait un digne pendant de l’Hôtel de Sully, son proche congénère. Pourtant la partie n’était pas gagnée entre les tenants du maintien du pastiche du XIXème siècle (dit parfois « le bouchon ») qui reliait les deux ailes (la Commission de Vieux Paris) et ceux qui souhaitaient sa suppression de façon à redonner à l’ensemble son aspect d’origine (le Service Départemental de l’Architecture et du Patrimoine).

    Le résultat admirable est à la hauteur des enjeux. En effet, nous découvrons, exception faite des constructions de la place de Vosges, un rare exemple d’un hôtel parisien construit en pierre et en brique, dans le style tout à fait caractéristique de la fin du règne d’Henri IV et du début de celui de Louis XIII. Outre la restitution des deux ailes, les opérations ont permis de mettre à jour les deux murs latéraux des avant corps, les deux fenêtres et les deux lucarnes avec toutes les moulures et les sculptures d’origine. Quant au portail, à son revers a été redécouvert le balconnet porté par des consoles sculptées de qualité exceptionnelle. Lorsque le visiteur pénètre à gauche dans la cour, il peut admirer l’ancienne galerie à arcade ouvrant sur l’escalier d’honneur montant à l’étage. A droite, il trouve une intéressante tourelle sur trompe (c’est-à-dire supportée par une portion de voûte tronquée) du début du XVIème siècle.

    Balconnet porté par des consoles sculptées

    Si nous faisons un bref rappel historique, nous apprenons que l’Hôtel a appartenu au petit fils de Saint Louis ainsi qu’à Charles VI (dès 1398). Suite à un duel, un des « mignons » d’Henri III mourut devant la façade principale. Alors dénommé Hôtel de Boissy, c’est de 1567 à 1569 que sont construits le logis et les ailes. Après avoir été la propriété des évêques de Langres, cet ensemble est acheté en 1605 par Charles de Lorraine, duc de Mayenne. Des transformations importantes sont opérées de 1613 à 1617, le nom actuel d’Hôtel de Mayenne date de cette époque, de même d’ailleurs que les croix de Lorraine qui ornent les ferronneries des balcons. Au début du XVIII ème siècle, des travaux d’embellissement sont confiés à Germain Boffrand un des principaux collaborateurs de Jean Hardouin-Mansart avec lequel il participe notamment à l’aménagement de la place Vendôme, du Palais Bourbon et de l’Orangerie du Palais de Versailles. Nous devons aussi à Boffrand l’introduction du style rocaille en France et l’important château de Lunéville. Durant la Révolution l’Hôtel est habité par Le Fèvre d’Ormesson qui commande une section de la Garde Nationale Après avoir été vendu, l’Hôtel de Mayenne est transformé en 1870 en maison d’éducation des Frères des Ecoles Chrétiennes, sa destination n’a pas changé depuis lors.

    La qualité des travaux de restauration effectués est remarquable et nous voyons sous un autre jour, dans son style originel, cette magnifique bâtisse, un atout certain pour notre quartier.

     

    L’église Saint Paul-Saint Louis

     

    Après 14 mois de travaux, le voile s’est progressivement levé sur la restauration très réussie de l’église Saint Paul-Saint Louis (99, rue Saint Antoine) dont l’imposante façade a été magnifiquement refaite, de même que les emmarchements et les retours latéraux. Les pierres abîmées ont été remplacées, ainsi que les statues et les décors sculptés qui, selon leur état, ont été consolidés ou ragrés. Le nettoyage, l’enlèvement des réparations anciennes en ciment et en béton, ont rendu sa splendeur à l’édifice dont l’éclat est rehaussé par la restauration du vitrail de la façade et de la grande horloge (elle provient de l’église saint Paul des Champs aujourd’hui détruite) éclatante en or et bleu. L’édifice dont le nom originel était  "Saint Louis de la maison professe des jésuites" a été construit par deux architectes jésuites sur ordre de Louis XIII, sur les deniers personnels de Richelieu qui posa la première pierre en 1634 et y célébra la première messe, 7 ans plus tard, le jour de l’Ascension.

    La grande horloge

    La construction est influencée par l’Italie et les traditions françaises. Ainsi la façade peut être qualifiée d’italienne dans son aspect mais sa verticalité montre aussi qu’elle est d’inspiration gothique. Toutefois chacun s’accorde à dire qu’elle est de « style jésuite » par son plan en croix latine et sa nef bordée de chapelles. Sa coupole dont l’aspect rappelle celles des Invalides et du Val de Grâce culmine à 55 mètres !

    En 1762, les jésuites sont remplacés par les chanoines d’un autre ordre par décision du Parlement de Paris qui supprime la Société de Jésus. Endommagée à la Révolution qui voit mourir dans ses murs 5 prêtres tués lors des massacres de septembre 1792, l’église est alors dédiée au culte de la Raison. Ce n’est qu’en 1802 que le culte catholique est rétabli sous l’appellation d’église Saint Paul-Saint Louis. Au cours du Second Empire, sous la direction de Baltard, la façade subit une restauration. L’ensemble est classé monument historique en 1887.

    Le mobilier de l’église est particulièrement riche. Les œuvres les plus rares sont la statue dite « La Vierge douloureuse » commandée par Catherine de Médicis à Germain Pilon dont on retrouve les principales œuvres au Louvre. Un très beau tableau intitulé « Le Christ en agonie au jardin des oliviers » est l’œuvre de Delacroix. Les 2 coquilles qui servent de bénitiers de chaque côté du portail principal de la façade sont un don de Victor Hugo à l’occasion du mariage de sa fille Léopoldine, en 1843. Le maître autel a été refait sous Louis Philippe et utilise du marbre blanc provenant de surplus de la galerie circulaire du tombeau de Napoléon. De riches reliquaires et mausolées contenant des cœurs embaumés, en particulier ceux de Louis XIII, de Louis XIV et du Grand Condé ont malheureusement disparu durant la Révolution. Quant au grand orgue, il remplace celui qui a été enlevé à la Révolution et sur lequel ont joué Marchand, Rameau et Corette. L’instrument actuel date de 1871 et son importance lui valut d’être reçu par deux grands maîtres, César Franck et Théodore Dubois. Sa dernière restauration date de 2005.

    N’oublions pas les autres personnages célèbres qui ont fréquenté ce lieu. Citons plus particulièrement Madame de Sévigné qui venait écouter assidument les sermons de Bourdaloue. Bossuet prononça aussi à cet endroit des oraisons. Enfin, il faut signaler que la crypte de l’église abrite de nombreuses sépultures de jésuites et laïcs dont celle de Bourdaloue.

    Vraiment la renaissance de ces deux lieux chargés d’histoire est un événement qui mérite le détour!

    Dominique Feutry

     

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    Nous  signalons un intéressante conférence organisée par Marais Quatre intitulée:

    Un illustre inconnu: Victor Hugo peintre

    

    Images

                                                  Dessin de Victor Hugo 

    Barbara Boehm, diplômée de l'Ecole du Louvre présentera l'oeuvre picturale du célébre poète qui est composée de 3500 dessins réalisés entre 1830 et 1876. Hugo a en effet pratiqué le dessin pendant près de 50 ans avec la plus grande liberté, tant par les techniques employées que par le choix des sujets: la mer, les ruines, les silhouettes fantastiques…

    Victor Hugo qualifiait ses dessins de "simples délassements entre deux strophes". Pourtant Théophile Gautier écrivait à ce sujet en 1862 que "S'il n'était pas poète, Victor Hugo serait un peintre de premier ordre". 

    Aussi goûtons notre plaisir et rendons nous le samedi 20 octobre à 14h00 à la Maison des Associations du 4ème arrondissement du boulevard Henri IV (entrée au 3, rue de Lesdiguières 75004).

    La participation aux frais est de 10 € qui seront à payer en début  de conférence. Il est recommandé de réserver par mail à l'adresse mfmk@free.fr ou par téléphone au 01 42 72 61 41 car le nombre de places est limité.

     

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    Manuscrit ancien illustrant le Roman de
    la Rose

    Avec la rentrée sont annoncées de
    nouvelles et très belles expositions à Paris.Notre quartier est en bonne place
    puisque, parmi elles, figurent des expositions qu’il ne faut pas
    manquer. Ainsi pour les passionnés du Roman
    de la Rose, la Bibliothèque de l’Arsenal propose à partir
    du 6 novembre et jusqu’au 10 février 2013 « L’Art
    d’Aimer au Moyen-Age
     ».

    Le Centre Pompidou de son côté
    organise du 21 novembre au 25 mars 2013, une rétrospective sur
    Salvatore Dali avec notamment les fameuses « Montres
    molles » qui seront prêtées par le MOMA de New York. 
    Beaubourg consacrera parallèlement, du 26 septembre au 07 janvier
    2013, une exposition à « Bertrand Lavier, depuis 1969 ».
    Nous retrouvons chez cet artiste contemporain à découvrir un peu
    de Marcel Duchamp et des nouveaux réalistes.

     

    Le Départ du Bateau Ailé de Salvatore Dali

    Deux expositions plus inattendues sont
    annoncées à l’Hôtel de Ville, l’une se rapportant au
    design intitulée « Le dessein du geste : Savoir- Faire
    et Design
     » du 11 septembre au 10 octobre 2012, l’autre
    est consacrée à « Paris vu par Hollywood » et se
    tiendra du 18 septembre au 15 décembre 2012.

    La Maison Européenne de la
    Photographie
    ouvrira le 13 novembre et jusqu’au 13 janvier
    2013, une importante exposition portant sur « La
    Photographie en France 1950-2000
    » qui offre un large panorama
    de photographies réalisées par des artistes pour la plupart très
    connus sur les thèmes de la mode, de la décoration, de la presse
    mais aussi de la publicité .

    La Maison de Victor Hugo offrira
    deux expositions. L’une programmée du 02 octobre au 18 août 2013
    s’intitule « Les contemplations : un hymne de
    l’au-delà
     » et a pour thème l’ouvrage éponyme de
    l’écrivain illustré avec des livres rares et des dessins.
    L’autre, d’une durée plus courte (18 octobre – 20 janvier
    2013), a pour thème les Productions artistiques du spiritisme.

     

    Les Contemplations dessin de V. Hugo

    Enfin l’exposition à ne pas
    manquer, «  Les couleurs du ciel. Peintures des églises de
    Paris au XVII ème siècle
     », se tiendra au Musée
    Carnavalet
    du 04 octobre au 24 février 2013. En effet, en
    collaboration avec la Conservation des Oeuvres d’Art Religieuses
    de la Ville de Paris (COARC), ce sont 120 oeuvres exceptionnelles
    représentatives de cette période et souvent peu connues,
    dispersées en partie à la Révolution, qui sont à découvrir. A
    cette occasion, plusieurs églises de Paris seront à visiter ou à
    revisiter, en particulier dans notre secteur, Saint Eustache et
    surtout Saint Nicolas des Champs (située 254, rue Saint
    Martin) sans doute la plus richement dotée. Nous consacrerons
    d’ailleurs prochainement un article à cet édifice qui mérite le
    détour mais aussi une sérieuse restauration.

    Les muses Urania et Calliope de Simon
    Vouet

     

    N’oubliez pas non plus les Journées
    du Patrimoine
    qui auront lieu cette année les 15 et 16
    septembre prochains sur le thème « Les patrimoines
    cachés
     » (cf notre article du 13 juillet 2012)

     

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    Façade de Saint Eloi des Barnabites devenue celle des Blancs-Mateaux

     

    Sur ordre de Saint Louis qui revenait de la première croisade, une église dans le style de la Sainte Chapelle et un couvent sont construits en 1258 sur le site actuel de l’église des Blancs Manteaux. Le lieu est destiné à l’ordre mendiant des Serfs ou servites de Marie dont les membres qui portent un manteau blanc suivent la règle de Saint Augustin. Quelques années plus tard, l’ordre, comme tous les ordres ermites, est supprimé par Grégoire X et les bénédictins de Saint Guillaume de Maleval dits aussi « guillemites » leur succèdent. Bien que portant une robe noire, ils continuèrent à s’appeler Blancs Manteaux. Une nouvelle église consacrée en 1397 remplace l’édifice existant. A la suite du Concile de Trente, les guillemites, resté un petit ordre, est réformé par les bénédictins de Saint Maur. Les nouveaux moines qui arrivent ensuite entreprennent en 1685 la construction d’une église plus grande et le couvent est rebâti. Le monastère devient alors un centre d’érudition qui comprenait des bâtiments importants et des jardins. L’église actuelle est le seul « vestige »  de l’ancien couvent. En effet en 1790, le couvent est fermé. La bibliothèque est saisie et devient un des fonds importants de la Bibliothèque Nationale (estimé à 20 000 volumes) et des Archives Nationales. Quant à l’église et au cloître, ils furent vendus en 1796 et 1797, le monastère a été détruit après avoir servi de garnison et l'annexion de certains bâtiments par le Crédit municipal (appelé alors Mont de Piété), nouvellement installé à cet endroit. Le presbytère reste un rare témoin des bâtiments conventuels.

    Le Concordat transforme l’église conventuelle en église paroissiale à partir de 1802.

    De l’extérieur, venant de la rue Aubriot, la façade est très sobre. Il est difficile d’imaginer qu’elle était celle d’une autre église détruite par Haussmann dans l’Ile de la Cité, Saint Eloi des Barnabites, datant du début du XVIIIème siècle. Démontée pierre par pierre, elle a été remontée par Baltard, une huitième travée étant alors adjointe à l’édifice. C’est seulement en 1929 que la fontaine du monastère datant de 1719 est remontée le long du mur de l’église donnant sur le square Charles Victor Langlois.


    Vue interieure de l'église

    A l’intérieur de l’édifice tout le mobilier a été acquis par la paroisse et les curés qui se sont succédé durant le XIXème siècle. Plusieurs pièces présentent un intérêt.

    Les stalles sont du XVIIème et proviennent de l’ancienne église Notre Dame de Lorette et de celle de Sceaux. Les piliers au-dessus de ces stalles et le mur à l’arrière de l’autel sont habillés de précieuses boiseries du XVIIIème magnifiquement sculptées. Les balustrades qui ferment le choeur sont somptueuses, elles sont décorées de rinceaux et de coquilles, elles ornaient autrefois le château de Bercy détruit en 1861 (quelques pavillons sont encore visibles à Charenton le Pont). La chaire est remarquable et unique, il s’agit d’un travail flamand, toute en marqueterie de bois d’ivoire et d’étain qui représente des scènes bibliques.


    La chaire flamande toute en marqueterie

    Le grand orgue a été construit en 1831. Il repose sur des piliers carrés ornés de panneaux sculptés XVIIéme ayant la même provenance que ceux du chœur. Après plusieurs agrandissements et restaurations, l’instrument est endommagé par des bombes allemandes en 1944. Ce n’est qu’en 1968 qu’il est rendu au culte après un premier relevage, un second ayant eu lieu en 1991. Paris dispose incontestablement avec cet orgue d’un grand instrument, souvent qualifié de « caractère nordique ».

     

    Dominique Feutry

     

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    Façades éclairées la nuit par les bateaux-mouches

     

     Par force d'habitude, passivité parfois, nous ne prêtons pas toujours l'importance que revêtent les incivilités auxquelles nous sommes soumis et qui agissent sur nore vie quotiodienne.

    Ainsi, tel grossiste n'a cure de décharger un camion en pleine journée bloquant toute une rue le temps nécessaire pour effectuer sa besogne. Or la réglementation (cf article du 23 janvier 2007) est précise en dehors des places de livraison marquées au sol les déchargements ne peuvent avoir lieu pour des véhicules d'une surface au sol entre 29 m2 et 43 m2 qu'entre 22 h et 7 h. La rue du temple et la plupart des rues qui lui sont perpendiculaires (au-delà de la rue Rambuteau) sont particulièrement concernées par ces pratiques.

    Combien de bicyclettes (cf notre article du 09 juin 2012), planches à roulettes, trotinettes, rollers et autres deux roues  empruntent le trottoir, ce qui n'est pas autorisé, les conducteurs slalomant entre les piétons au risque de les renverser ou de leur donner quelques frayeurs.

     

    Dépôt sauvage d'objets inutiles par un habitant  

     

    La période des vacances est propice au rangement quoi de plus naturel que de mettre à même le trottoir de son immeuble tous ces fatras qui encombrent et ne servent plus! Nous assistons alors à la naissance de petits bazars où viennent se servir des passants intéressés qui n'hésitent pas à répandre largement les objets qui ne les intéressent pas…Imaginons que tous les parisiens fassent de même les rues de Paris ressembleraient à des vides-greniers géants ! Enlever tout cela ensuite coûte cher au contribuable! Il aurait suffi de consulter le site de la mairie de Paris (cliquez ici ) et l'enlévement se serait déroulé normalement, sans encombrer la voie publique.

     

    Moto pleins phares allumés

     

    Que dire de la nuisance provoquée par les phares des motos allumés en plein jour. La plupart du temps ces phares sont réglés "plein phare" et le passant , qui fait face bien malgré lui à ces éclairages puissants, reçoit dans les yeux comme un flash qui l'éblouit. La réglementation n'impose pas depuis 2006 les pleins phares aux engins motorisés à 2 roues, mais seulement les feux de croisement ! Ne pourrions-nous pas imaginer une jour que ces régles soient revues car leur utilité reste à démontrer ?

    Dans le même registre d'ailleurs les bâteaux-mouches qui promènent de nuit les touristes ébahis par les monuments qu'ils découvrent au fil de l'eau projettent leurs puissantes lumières sur les façades de tous les immeubles longeant les rives de la Seine afin qu'aucun détail ne soit distrait à leur regard. Les responsables de ces embarcations se sont-ils un jour posé la question de savoir si la force de ces rayonnements ne constituait pas une forme de pollution néfaste aux riverains qui résident dans ces habitations presque toutes dépourvues de volets ? Mais peu importe seuls les affaires comptent ! Ce sujet fait partie des dossiers que nous devrons instruire car le vie des riverains est entachée par ces pratiques.

     

    Attention aux rolleurs non aguerris

     

    Ne vous est-il jamais arrivé de voir certains livreurs à deux roues passer au feu rouge, faire des queues de poisson aux automobilistes afin de liver là une pizza, ici une missive urgente, au risque de leur vie et de celles des conducteurs et des piétons qui se trouvent sur leur chemin. Une verbalisation plus sévère et plus systématique est devenue nécessaire.

     

    Que penser aussi des chiens laissés sans laisse, de l'eau ou de la saleté qui tombent des fenêtres (au mépris des passants qui se trouvent en-dessous), de la pollution atmosphérique, du bruit infernal des valises à roulettes sur le bithume, du stationnement sauvage là où les potelets ont été arrachés. A cela s'ajoutent les sujets que nous avons déjà développés comme les sirènes et les klaxons (cf article du 19 juillet 2012), l'odeur pestillentielle de l'urine (cf article du 08 juillet 2012), le bruit (cf article du 25 juin 2012), l'encombrement par les terrasses (article du 15 mai 2012), l'affichage sauvage (cf article du 24 juin 2012), les tags et la propreté (lire en particulier l'article du 02 juin 2012) etc…

    Tous ces sujets ne contituent pas, à la veille de la rentrée, un programme d'action stricte pour notre association. D'ailleurs la liste des points soulevés n'est pas exhaustive. Il est cependant certain que nous devons faire en sorte que ces incivilités qui empoisonnent notre quotidien ne restent pas à l'état de lettre morte et qu'elles ne s'aggravent pas. Chacun (habitants, administartions compétentes…) doit apporter sa pierre afin d'endiguer ces phénomènes. Vivre le Marais qui, au même titre que d'autres associations, assure un rôle de vigile et d'observatoire est dans son rôle lorsqu'elle signale toutes dérives et propose des solutions destinées à améliorer la quallté de vie dans notre quartier.

     

    Dominique Feutry

     

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                                         Portail d'entrée de la synagoge

     

    Au 10 de la rue Pavée (IV ème arrondissement) qui tire son nom du fait qu’elle fut la première à être pavée, se dresse une haute et étroite façade qui tranche avec l’aspect des immeubles environnants. De longs pilastres (similaires à ceux que l’on trouve sur un immeuble situé au 10 rue de Bretagne (IIIème arrondisement)) et d’étroites fenêtres l’habillent. Nous sommes devant un bâtiment étonnant, de style art nouveau, de l’architecte Hector Guimard (voir notre reportage du 13 novembre 2011 sur les ouvrages de cet architecte hors du commun à Paris).

    L’ensemble est construit tout en longueur mais il est difficile de l’imaginer si l’on n’entre pas à l’intérieur. La largeur du monument est de 5 m et sa longueur de 23 m. Le célèbre architecte a donc dû ruser pour tenir compte de ces contraintes. Lorsque nous sommes face à l’entrée, l’architecture est plutôt sobre et « ondulante », un peu écrasée par l’enclavement dans la rue. C’est ce qui explique aussi sa hauteur (12 m).

     

      La  façade "ondulante" de la synagogue

     

    Elevée en 1913, au travers d’une association émanant de plusieurs sociétés israélites orthodoxes d’origine russe et présidée par Joseph Landau (courtier aux Halles), la synagogue de la rue Pavée est de rite ashkénaze. Sa construction devint nécessaire face à l’afflux d’immigrés juifs d’Europe de l’est qui fuyaient la révolution russe mais se trouvaient exclus des structures juives françaises. Elle a été entièrement financée sur fonds privés et par une souscription. Guimard a été choisi par la nièce du fondateur de l’association. Celle-ci deviendra d’ailleurs son épouse, quelques années plus tard. Plusieurs propositions de façades ont dues être faites car l’architecte de la Ville de Paris les rejetait les unes après les autres. Des matériaux modernes tels que la pierre agglomérée creuse et une armature en béton armé ont été utilisés.

     

                                            Intérieur de  la synagogue

    L’intérieur où l’espace culte est à l’arrière, l’avant étant occupé par des bureaux et des salles de cours, est formé de deux étages en mezzanines de chaque côté de la travée centrale. Quant à la nef, elle est illuminée par les lumières qui arrivent des verrières du plafond et de la baie vitrée du mur du fond de l’édifice. Guimard a aussi été chargé de dessiner le mobilier (bancs, chandeliers, luminaires, garde-corps en fonte), le dessin des bancs reprend le mouvement de la façade et ils sont ornés du même triangle que celui qui figurait à l’origine au-dessus du porche d’entrée. Il a été remplacé par l’étoile de David lors de la restauration qui a été entreprise après le dynamitage qui s’est produit en 1941 lors de la veillée du Yom Kippour.

     

    Détail d'une mezzanine et du garde-corps

    Ce monument classé, ainsi que le mobilier, depuis 1989 est le dernier lieu de culte construit dans le Marais, le seul conçu par Hector Guimard et le seul ne dépendant pas du Consistoire. Malheureusement, il n'est pas signalé devant le monument qu'il est l'oeuvre de ce grand architecte et les visites ne sont possibles que lors des Journées du Patrimoine. Le détour s’impose d'autant plus à cette date.

    Dominique Feutry

     

     

  • Square Georges Cain

    Sur 137 jardins que compte Paris intramuros, 3 sont dans le 3 ème arrondissement et 8 dans le 4 ème. Quant aux squares le 3 ème en a 6 et le 4ème, 11. En ne se limitant qu’à ces deux arrondissements, ces espaces verts représentent 7,5 ha soit 5, 3 % du total (554,7 ha) répertorié de notre ville.

    Nous sommes à l’évidence les enfants pauvres de Paris en matière de verdure… et c’est regrettable.

    Quelques efforts ont été faits par la Mairie puisque 2 jardins ont été créés en 2007, le Jardin Anne Franck dans le 3ème et le Jardin Francs Bourgeois-Rosier dans le 4 ème, mais aucun n’avait été créé depuis 1988 (le Jardin du bataillon de l’ONU et le Square Gilles Grand Veneur). Des arbres ont été plantés mais avec parcimonie, ici ou là, notamment dans plusieurs rues, la rue Beaubourg en 2002, rue de Haudriettes en 2006 ou rue des Archives en 2008. Certains squares, jardins ou espaces ont été remaniés (Place René Vivien à l’angle de la rue des Haudriettes et de la rue du Temple en 2007 ou l’esplanade Saint Paul plus très récemment). Des projets sont annoncés tel l’espace vert sonore de 5000 m2 prévu à la Cité internationale devant l’hôtel d’Aumont.

     

    Jardin de l'Hôtel Lamoignon 23 rue des Francs Bourgeois  


    Nous savons que ces plantations coûtent cher, mais ces progrès sont hélas insuffisants pour notre quartier particulièrement urbanisé qui a besoin de verdure. Même si la tâche n’est pas facile une politique davantage volontariste est nécessaire si nous voulons approcher vers le standard équivalent à la moyenne de la ville. Nous n’envisageons même pas de nous comparer à d’autres capitales bien mieux pourvues dans ce domaine…

    Pourtant les idées et les initiatives ne manquent pas mais elles sont très vite découragées pour des raisons que nous pourrions qualifier de technocratiques, de pesanteur administrative voire de fait du prince.

    Jardin Anne Franck

    Telle copropriété du Marais n’avait-elle pas eu la malencontreuse intention d’aménager un petit jardinet à l’aune, mais en modèle réduit, de celui qui se trouve Place René Vivien ? Mal lui en pris. En effet, bien qu’elle propose que cet aménagement soit réalisé à ses frais, le terrain à agrémenter partiellement de plantes (une sorte d’enclave devant l’entrée principale de l’immeuble) est divisé en deux petits lots (l’un appartenant à la copropriété et l’autre étant la propriété de la Ville de Paris). Les ingrédients d’une situation ubuesque étaient réunis. Les différents services compétents de la Ville et d’autres administrations ont rendu leur verdict au bout de 7 ans d’instruction et la fourniture de 23 exemplaires du dossier très étayé de demande d’autorisation! Un refus catégorique d’aménagement de ce mini jardinet a été opposé car il empêcherait le passage des pompiers ! Or non seulement le passage pompiers qui existe n’est nullement obstrué par les aménagements proposés, mais l’accès à l’immeuble contigu n’est pas empêché car un espace suffisant a été justement laissé pour permettre ce passage.

    Quelle est la morale de cette histoire? Beaucoup d’énergie, de temps dépensés pour se voir essuyer un refus et un endroit qui aurait pu devenir agréable et vert, aujourd’hui en déshérence et transformé en urinoir public.

    Les lecteurs jugeront…

    Dominique Feutry