Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2013

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    Un graffiti  de Banksy

     

    Dans un article récent, le journal Le Figaro relatait la "razzia sur le street art londonien", c'est-à-dire l'enlèvement des murs sur lesquels ils étaient apposés, des graffitis qui seront ensuite mis en vente. Plusieurs "arrachements" ont ainsi déjà été perpétrés, sauvages ou autorisés, ils sont opérés au grand dam des résidents qui ont l'habitude de les côtoyer…

    La police ne semble pas trouver matière à enquêter, seules les municipalités des banlieues où sont commis ces faits cherchent à comprendre ces disparitions auprès des propriétaires des immeubles.

    Il apparait que le volonté de faire des affaires combinée à un certain flou juridique soit à l'origine de ces pratiques. Les maisons chargées des ventes de ces graffitis invoquent le risque de dégradation par des tagueurs et donc la nécessité de les protéger. La vraie question est en fait celle de savoir à qui appartiennent ces réalisations de "street art"? La loi anglaise comme la loi française est précise, elles appartiennent au(x) propriétaire(s) du bâtiment sur lequel elles sont dessinées.

    Il ne s'agit en fait que d'un volet supplémentaire à la problématique des tags et de la façon dont est traité l'espace public.

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    Un exemple de tags qui sévissent sur nos rues

     

    Il s'avère que le cas évoqué dans l'article du quotidien touche un auteur  "renommé", Banksy, dont les graffitis sont plutôt agréables à l'oeil. Il n'empêche que seuls les propriétaires sont fondés à les faire enlever pour les mettre en vente. Comme la loi  prévoit qu' "une oeuvre sauvage créée dans la rue est pénalement repréhensible et passible d'une amende pouvant aller jusqu'à 3 700 €…", c'est la raison pour laquelle la plupart ne sont pas signées. Dès lors l'auteur ne peut plus revendiquer le droit d'auteur ni s'opposer à son enlévement même si sa cote est très élevée!

    Dans notre quartier du Marais cette menace de voir des graffitis "arrachés" de leur mur afin d'être vendus ne s'est pas encore produite et le risque qu'il en soit ainsi ne devrait malheureusement pas arriver puisque nous avons presqu'exclusivement des tags ideux ou des collages qui souillent et salissent les façades de nos immeubles, un véritable fléau…

    Nos murs et nos yeux ont donc encore beaucoup de soucis à se faire ! 

    Dominique Feutry

     

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    Coucher de soleil sur la Seine un soir d'été à Paris

     

    Excepté la forte chaleur et les pics de pollution, vivre à Paris pendant les congés d’été plait souvent à ceux qui ne quittent pas la capitale et qui reculent ou avancent leurs congés annuelles pour mieux savourer, non pas le calme mais un rythme plus ralenti, moins oppressant, loin de la foule que l’on côtoie habituellement.

    Une exception cependant concerne les gares dont la fréquentation reste forte. Les piétons doivent d’ailleurs veiller, aux abords de celles-ci, aux bagages à roulettes qui, outre leur bruit, peuvent rouler allégrement sur vos pieds si vous n’y prenez pas garde. Les touristes sont nombreux et ils occupent aussi largement les parcs et jardins. Celui de la place des Vosges en est un bon exemple. Mais il est plus agréable de circuler dans les rues, de prendre les transports en commun moins bondés et pourtant leur rythme de passage est moins soutenu.

    Les queues habituelles ont souvent disparu, qu’il s’agisse de prendre ses billets RATP, de trouver un table dans un restaurant ou de se rendre à un spectacle. La moindre affluence fait que notre quartier parait un peu plus propre, le nettoyage a souvent lieu à une heure plus tardive dans la matinée et c’est dommage pour les lève tôt. Les effectifs affectés du fait des vacances sont sans doute réduits. Le stationnement des véhicules est facilité car le trafic est en baisse à ce moment de l’année. Il est regrettable que les cars de touristes se garent n’importe où et qu’ils soient peu verbalisés, alors que très fréquemment ils laissent tourner leur moteur à vide de façon à maintenir la climatisation dans l' habitacle au détriment des pauvres parisiens qui sont ainsi davantage pollués (voir notre article du 30 mai 2013).

     

    ImagesCAMA3OAHLes quais ensablés (IVe) de Paris Plage

               

    Nos commerçants « préférés » ferment les uns après les autres (seuls 6% des boulangers de Paris sont ouverts!), ce qui nous donne l’occasion de fréquenter ceux où nous ne nous rendons pas ou peu, nous découvrons ainsi d’autres adresses. Et puis, il est possible de flâner le long des quais, au-dessus ou dans les espaces aménagés de Paris Plage qui a cette année la chance d’un temps tout à fait adapté le long de la Seine dont on dit que la qualité de l’eau est sensiblement améliorée. Le soir il y a toujours des fêtards mais leur grande masse est partie près de la mer ou de l’océan, rendant nos nuits moins bruyantes sauf malheureusement dans des endroits bien sériés ou lorsque les terrasses des établissements ouverts tardivement créent de la gêne (voir notre article du 23 juillet 2013 sur la place du Marché Sainte Catherine).

    L’été est aussi la période des travaux qui peuvent nuire à la tranquillité, soit parce qu'ils démarrent très tôt le matin, soit parce que des installations incommodent toute une rue comme cette importante plaque de fer qui recouvre, rue Michel Le Comte (IIIe), une fosse creusée pour recevoir le raccordement au chauffage urbain, devant le bâtiment où sont aménagés des logements sociaux. Chaque fois qu’un véhicule roule sur cette plaque, on croirait qu’il passe un tremplin et le bruit sourd qui s’en suit est alors assommant et bien pénible. Le phénomène se produit en continu de jour comme de nuit sauf lorsque le rue est interdite à la circulation, mais cela ne se produit jamais de nuit.

    Enfin ceux qui ont néanmoins quitté Paris durant l’été ont dû prendre les précautions d’usage pour protéger leur domicile (prévenir son voisin ou son gardien, ne pas omettre de brancher l’alarme…), les vols déjà nombreux en temps normal redoublent en cette période propice aux malfrats.

    Dominique Feutry

     

     

  • Lycee_Charlemagne_Eglise_Saint_Louis_Saint_Paul (1)Le lycée Charlemagne 14, rue Charlemagne (IVe) ancienne maison professe des jésuites

      

    Le lycée Charlemagne, 14 rue Charlemagne (IVe), occupe aujourd'hui des locaux situés entre la rue Saint-Antoine et la rue Charlemagne. Ces locaux  ont fait partie d'un ensemble appartenant autrefois aux jésuites, dans un quartier habité alors par la noblesse. A la suite d'un don en 1580 du Cardinal de Bourbon, ils reçoivent l'Hôtel de Rochepot et Damville. L'hôtel initial est aménagé et des constructions sont ajoutées dès le début du XVIIe siècle pour en faire leur résidence qui sera la plus importante et la plus connue de l'ordre. Ils installeront dans celle-ci  une maison professe destinée à accueillir théologiens et scientifiques jusqu' à leur expulsion un peu avant la Révolution.

    Par ailleurs une partie de l' Hôtel sera démolie pour y construire la chapelle qui sera remplacée ensuite par l'imposante église Saint-Paul-Saint-Louis que nous connaissons aujourd'hui (cf notre article du 14 setembre 2012) qui fut richement meublée, les jésuites ayant souhaité en faire un centre intellectuel important. L'édifice montra par sa monumentalité toute l'importance que la Compagnie de Jésus attachait à cette fondation. La biblothéque constituée à la  suite de legs était une des plus importantes de Paris et comptait plus de 40 000 volumes.

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    Etat actuel de la bibliothéque, qui contenait  40 000 volumes, décorée par Giovanni Gherardini 

     

    La plupart de confesseurs des rois seront issus de cet endroit notamment  les plus célèbres, le Père de La Chaise ou le père Bourdaloue dont les prédications étaient très suivies. De 1762 à 1767, les bâtiments sont désertés suite à l'expulsion de la Société de Jésus par le duc de Choiseul qui fit femer leurs 200 collèges suite à l' «affaire Lavalette» (scandale financier qui suivit la banqueroute du jésuite Antoine Lavalette et donna l'occasion à Louis XV de bannir les jésuites de France). 

    En 1767,  les chanoines réguliers de la réforme de Sainte-Geneviève, les Génovéfains du Val-des-Écoliers, acquièrent l'ensemble et s'installent dans le noviciat des Jésuites. Ils louent la grande galerie bibliothèque à la Ville de Paris pour y ouvrir jusqu'en 1790, la bibliothèque publique de la ville de Paris.
    À la Révolution française, les bâtiments deviennent un dépôt.

    Quant à la  bibiothéque, le Directoire la met en 1795 à la disposition de l'Institut National des Sciences et des Arts, 20 à 30 000 ouvrages sont alors pillés. C'est en 1797 que l'ancienne maison professe des jésuites est transformée en École Centrale de la rue Saint-Antoine. Une loi de 1802 édicte que l'école centrale de la rue Saint-Antoine devient le Lycée Charlemagne. En 1815 et jusqu'en 1848, il s'appellera alors le Collège Royal de Charlemagne et accueillera 400 pensionnaires.
    En 1840, il donne son nom à la rue et au passage qui le bordent. 

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    Photographie du départ de l'escalier principal classé, prise verticalement 

     

    De l'habitation du Père général de la Maison professe, il ne reste  qu'un petit bâtiment abritant aujourd'hui l'intendance du lycée ainsi que des appartements de fonction. L'ensemble, le « couvent des Grand Jésuites ». est à quelques modifications près le corps central actuel du lycée.

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                        Eugène Chevreul photographié dans son cabinet de travail                                    

    La Maison professe n'est pas austère, elle présente une somptueuse décoration dont il reste peu  de choses. Giovanni Gherardini (1638-1723), peintre italien de Bologne qui a beaucoup travaillé pour les jésuites en France, a réalisé la fresque de la grande bibliothèque et le plafond de l'escalier d'honneur dont la rénovation du lycée en 1994 a permis de retrouver certains vestiges, notamment un plafond à poutres peintes et des fragments de la fresque. 

    L'ancienne bibliothèque et l'escalier principal ont été classés monuments historiques en 1988.

    Le grand chimiste Eugène Chevreul a enseigné dans ce lycée dans lequel sont passés nombre d'élèves connus. Citons parmi eux Honoré de Balzac, Gustave Doré, le Maréchal Joffre, Gérard de Nerval, Jules Renard, Léon Blum, Pierre Mesmer ou Francis Blanche.

    Dominique Feutry

     

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    Dans son bulletin périodique intitulé « Au cœur du 4e », la mairie d’arrondissement a consacré un article à la Préfecture de Police de Paris qui occupe sur l'Ile de la Cité un important quadrilatère entre l’Hôtel Dieu et le boulevard du Palais. En complément aux informations données sur cette administration qui regroupe près de 45 000 personnes (dont 8000 sapeurs-pompiers). Nous souhaitons apporter quelques points de repère sur ceux qui quotidiennement assurent notre sécurité et veillent sur les plusieurs millions de parisiens.

    C’est sous Colbert que la police parisienne fut placée sous l’autorité de l’Etat et cela durera jusqu'à la Révolution où elle dépendit de la commune de Paris. Napoléon Bonaparte la remit sous l’autorité du pouvoir central en créant la préfecture de police. La brigade de sécurité fuit confiée au célèbre Vidocq et Paris disposa de sa police municipale (sergents de ville, laboratoires…).

     

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    Le logo de la Préfecture de police 

     

    Après la triste période du régime de Vichy où nombre de policiers sont "démissionnés" ou partent, leur grève déclenchera la libération de Paris, les résistants s’emparant de la Préfecture où a lieu la capitulation du général Von Choltitz. Pour ces hauts faits qui ont entraîné la mort de 167 agents, le général de Gaulle remettra la légion d’honneur à la préfecture qui explique encore aujourd’hui pourquoi, lors des cérémonies officielles, les agents portent une fourragère rouge à l’épaule.En 1967, la Sûreté Nationale et la Police Municipale qui devient Nationale fusionnent et en 2009 les compétences de la Préfecture sont étendues aux Hauts de Seine, à la Seine Saint Denis et au Val de Marne.

    Les locaux par lesquels on entre par la rue de la Cité ont été construits sur proposition d’Haussmann sur l’emplacement de l’ancienne abbaye Saint Martial fondée par Saint Eloi au VIIe siècle afin d’abriter la Garde Républicaine. Pierre–Victor Calliat à qui l’on doit les mairies du IIIe et du Ve arrondissements en fut l’architecte et c’est Jules Ferry qui permit à la préfecture de s’y installer en 1871, 4 ans après la fin des travaux. Notons la présence
    de deux bâtiments contigus, côté rue du Palais, qui abritent entre autres les appartements du Préfet et l’état- major des pompiers.

     

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    Le fameux 36, quai des Orfévres (IVe) dont le déménagement est prévu aux Batignolles en 2015

     

    Les attributions du Préfet sont celles de la police chargée de la sécurité, de l’ordre public et de la circulation. Lui sont rattachés la Direction Régionale de la Police Judiciaire et la Direction du Renseignement. Le préfet dirige les services techniques, la logistique et des missions spécialisées comme la Brigade Fluviale. Il est chargé de la défense civile, de la prévention et de la gestion des crises (catastrophes industrielles, crues…). Il a enfin autorité sur la Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris.

    Depuis 2005 le Préfet a une mission de lutte et de prévention contre les discriminations.
    Les missions concernant la police nationale sont financées par l’Etat, les autres le sont par le Conseil de Paris et les départements et communes de la petite couronne qui bénéficient de l’intervention des pompiers par exemple.

    Le budget global sous la responsabilité du Préfet était en 2012 de près de 219 millions €. Cela a permis notamment de financer 500 0000 interventions des sapeurs- pompiers, d’encadrer plus de 6 700 manifestations, de délivrer environ 2214 000 passeports, de gérer 1 400 0000 appels à Police Secours… Des chiffres qui traduisent toute l'importance de l'institution.

    Dominique Feutry

     

     

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    Rue Michel le Comte (IIIe)

     

    Ainsi que nous l'avons publié dans plusieurs articles récents, des nouveaux panneaux de signalisation installés à des croisements ou à des feux tricolores permettent désormais aux cyclistes de passer ou de tourner sur leur droite, même si le feu est rouge. Des panneaux précisent aussi si la voie peut-être empruntée, par ces mêmes cyclistes, à contre-sens. Bien que nous soyons en période de vacance, signe de trafic moins dense, cette nouvelle signalisation devra sans aucun doute être révisée car rouler à contre- sens sur des voies trop étroites est une aberration. Plusieurs lecteurs déjà nous ont alertés, ayant été les témoins d'accidents tout juste évités.

    Ainsi l'exemple de la rue Michel Le Comte est symptomatique à cet égard. Voilà une rue extrêmement étroite bordée de trottoirs, extrêmement étroits eux aussi. Cette quasi ruelle connait un important trafic en temps ordinaire (elle est actuellement bloquée une partie de la journée en raison de travaux de construction de logements sociaux). Elle constitue un axe routier traversant important qui relie le boulevard Beaumarchais au boulevard de Sébastopol et même au delà pour les taxis et les bus qui rejoignent la place des Victoires voire les quais s'ils empruntent les voies souterraines passant sous les Halles. Des camions roulent aussi sur cet axe.

     

     

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    Les nouveaux panneaux de signalisation destinés aux cyclistes

     

    Dès lors que ces gros véhicules roulent rue Michel Le Comte, il n' y a plus de place pour quiconque, y compris pour une bicyclette. Or lorsqu'un cycliste s'engage sur cette voie à contre-sens et qu'il se trouve face à un bus ou un camion, il a comme seule solution de monter sur le trottoir risquant au passage de manquer son coup et de tomber. Si un piéton se trouve à cet endroit, il peut être bousculé ou renversé. Il ne s'agit pas de cas imaginaires mais réellement vécus par des passants et des riverains.

    Conscient du danger, Vivre le Marais! a écrit au Maire du IIIe arrondissement afin de l'alerter et pour lui demander de revoir certains choix qui ont été opérés. Nous attendons sa réponse, mais indéniablement les parisiens empruntant ces rues sont mis en danger…

    Dans le cas présent, certains cyclistes ont été vus arrivant à vive allure à contre-sens de la rue Beaubourg et tournant subitement rue Michel Le Comte, au risque là encore de renverser des piétons…

    Il aurait été judicieux de consulter les habitants, au travers des conseils de quartier par exemple, et de recueillir leur avis avant de s'engager dans des choix qui ne sont pas toujours opportuns…Nous allons suivre les réactions des autorités et nous vous tiendrons informés.

    Dominique Feutry

     

     


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    Façade de l'église Saint-Gervais-Saint-Protais, place Saint-Gervais (IVe)

     

    Gervais et Protais, deux frères martyrisés sous Néron ont connu un culte d’une grande ferveur au Moyen-Âge. Ils ont donné leur nom à de nombreuses églises dont celle, proche de l’Hôtel de Ville, bâtie sur une légère éminence, à l’emplacement d‘une basilique connue dès le IVème siècle. Commencée à la fin du XVème siècle (1494), la construction de l'église actuelle est achevée au cours la première moitié du XVIIème, soit 150 ans après le début des travaux.

    La façade classique mais assez lourde fut terminée dès 1621, elle est l’œuvre de Salomon de Brosse, l'architecte à qui l'on doit la réalisation du Palais du Luxembourg et de Clément Métezeau. Elle est exceptionnelle non seulement par sa taille, mais aussi parce que les 3 ordres, dorique, ionique et corinthien s’y superposent. Les statues de Saint-Gervais et de Saint-Protais ont été placées au XIXe siècle. Très élevée, la nef est de style gothique flamboyant et donne un peu de majesté à la construction qui aurait inspiré François Mansart. Une remarquable clef de voûte de 2,50 m de diamètre orne la chapelle de la Vierge.

     

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    Détail du vitrail "La sagesse de Salomon" de Jean Chastellain (XVIème)

      

    À l'intérieur, les nombreux vitraux impressionnent. Ceux du XVIe siècle sur la vie de la Vierge dus à Jean Chastellain figurent parmi les plus beaux. Mais d’autres ont été installés dans les chapelles au XVIIe, puis au XIXe et plus récemment au XXe siècle. Ces derniers sont de Sylvie Gaudin, artiste issue d'une grande famille de maitres-verriers. Ils traitent de la Nativité, de la Crucifixion ou la Résurrection. Parmi le mobilier, des belles stalles sculptées représentent des métiers. Des tableaux exceptionnels sont exposés notamment celui du "Martyre de Sainte Pétronille" signé du Guerchin. Dans une des chapelles, il est possible de voir le cénotaphe de Michel Le Tellier et les très belles statues de la famille du duc de Tresmes provenant du couvent des Célestins (couvent  qui se trouvait dans le quartier de l’Arsenal). Les orgues, construites en 1601 et tenues pendant près de 170 ans par les Couperin, figurent sans doute parmi les plus anciennes de Paris (voir notre article du 27 novembre 2012). Scarron et Philippe de Champaigne sont inhumés dans cette église.

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    La nef particulièrement élevée


    Entièrement restaurée au cours des dernières années, l’église présente aujourd’hui un aspect impeccable presque neuf lorsque l’on pénètre à l'intérieur. Pourtant elle a beaucoup souffert au cours de l’histoire. Dévastée à la Révolution puis remise en ordre au cours des décennies suivantes, elle a été le théâtre d’un drame à la fin de de la Première Guerre Mondiale. Un obus tiré par la fameuse et sinistre "grosse bertha" le Vendredi Saint de 1918, en plein office, tua 88 personnes et en blessa 68 autres. La restauration s’achévera 3 ans plus tard.   

    Paris_stgervaisprotais09Détail du tombeau du duc de Tresmes  


    Deux détails méritent intérêt. L'un concerne un orme qui était planté devant l'église place Saint-Gervais où, selon une coutume médiévale, l'on procédait à des assemblées et des jugements. L'autre a trait à Voltaire qui a habité un temps juste en face de l'église. 

    Dominique Feutry

     

     

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    La Ville de Paris vient de lancer l’expérimentation de plusieurs types de marquage au sol afin semble-t-il  de mieux signaler aux usagers, en sus des panneaux déjà existants, l’arrivée dans une zone dite "apaisée" c’est-à-dire soit une "zone 30", soit une "zone de rencontre" (voir notre article du 5 janvier 2013). Plusieurs propositions sont faites aux parisiens qui peuvent faire part de leurs préférences sur le site de la Mairie de Paris.

    Cinq nouveaux types de marquage sont proposés en accord notamment avec la Direction de la Sécurité et de la Circulation Routière (DSCR), afin de savoir lequel ou lesquels seront généralisés et illustrés par des schémas que nous reproduisons.

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    Des lignes minces

     

    Des lignes minces pouvant être répétées pour attirer davantage l’attention. Elles sont tracées sur la largeur de la chaussée par 3 pour indiquer une zone 30 et par 5 pour une zone de rencontre. Les secteurs rues Beaubourg et Temple (IIIe) ainsi que la rue Vieille du Temple (IVe) sont en test.

    Imagesynthese               Rectangles zone 30                                                  Rectangles zone de rencontre

      

    Des rectangles mais plus petits que ceux des passages piétons habituels pour les "zones 30" et très petits pour les "zones de rencontre".

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    Des clous peints

               

    Les clous habituels matérialisés soit par de vrais clous, soit par des clous représentés par des ronds peints en blanc.

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    Des pixels qui sont des nuages de pointillés peints en blanc.

     Zone 5viewmultimediadocumentDes chiffres et des lettres sur la marquage existant

                   

    Des chiffres et des lettres inscrits parmi les autres marquages indiquant la vitesse 30 par exemple pour 30 km/h.

    Les quatre derniers exemples ne sont pas expérimentés dans notre quartier et les deux derniers en font pas de distinction entre les deux types de zone. A notre sens rien ne sert de multiplier les signalisations qui se compliquent d’ailleurs puisque nous avons déjà, et depuis peu, les triangles permettant aux vélos de passer aux feux rouges…

    Pour notre part nous sommes pour la simplicité, inscrire le chiffre 30 a le mérite d’être suffisamment explicite et compréhensible par tous. Mais un effort de signalisation si louable soit-il n'empêchera jamais un chauffard de provoquer maleureusement un accident, ni aux habitués des incivilités de n'en tenir aucun cas.

    Dominique Feutry

     

     

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    IMG00638-20130712-1957 Le nouveau magasin Perre Hermé 18 rue Sainte Croix de la Bretonnerie (IVe) Photo VlM!

     

    En ce début d’été des commerces nouveaux viennent d’ouvrir confirmant la vitalité de notre quartier.

    Le célèbre pâtissier de la Rive gauche, Pierre Hermé vient d’installer un magasin de macarons et de chocolats au 18 rue Sainte Croix de la Bretonnerie (IVe). La boutique est ouverte quelques semaines à peine après celle de Hong Kong ! Non loin de là d'alleurs toujours Rive Droite au 40, rue de la Roquette (XIe), Alain Ducasse avait donné le la en installant une chocolaterie dans l’esprit du passé avec l’utilisation de machines anciennes visibles depuis le lieu de vente.

    Située à un emplacement très passant nous imaginons que l’enseigne de Pierre Hermé n’a pas choisi cette adresse au hasard. la boutique est avenante, la couleur chocolat domine et tous les produits sont strictement et savamment disposés. La qualité doit dominer partout.

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    Pasty Jones le concept store du 37 rue Debelleyme (IIIe)

              

    Un peu plus haut dans le Marais, 36 rue Debelleyme (IIIe), l’enseigne Pasty Jones qui a ouvert il y a quelques mois propose un concept store. Ce type de magasin offre à la vente un ensemble de produits dont la gamme est définie par un univers thématique, comme le design, le luxe, le sport, la décoration, plutôt que par produit. En l’occurrence, il s’agit de produits rares et d'exclusivités, design de créateurs, plutôt axés sur le charme et la culture, allant des bougies artisanales aux livres rares en passant par les cosmétiques, le prêt à porter homme et femme et les bijoux. Une façon nouvelle et intéressante de découvrir des articles souvent made in France très différents dans un même lieu où sont prévues des petites expositions et des soirées lecture.  

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    Farrow and Ball 111, rue de Turenne (IIIe)

                      

    Signalons à quelques pas, au 111, rue de Turenne (IIIe), dans un immeuble formant un angle avec la même rue Debelleyme, la grande marque anglaise de peinture et de papier peint Farrow and Ball qui a pris là ses quartiers Rive Droite, après s'être installée rue de l’Université. Le magasin-Show room de la manufacture de Wimborne en Angleterre propose deux espaces dédiés où les visiteurs pourront consulter dans l’un, l’ensemble des collections de peintures (132 coloris dans 12 finitions différentes!) et dans le second, l’univers des papiers peints toujours imprimés de façon traditionnelle.

    Ces implantations diversifiées atténuent le sentiment de tout un chacun qui voit disparaître les commerces traditionnels au profit des boutiques de prêt à porter.

    Dominique Feutry

     

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    La partie de la place de Thorigny (IIIe) sur laquelle doit être aménagée une terrasse ouverte. Au fond la Maison de Retraite 

     

    Une publication au Bulletin Municipal Officiel (BMO) du 16 juillet nous apprend, dans la partie réservée aux déclarations préalables d’urbanisme, la création d’une terrasse ouverte (enregistrée le 27 juin) devant le 15-17, rue Elzévir et le 1- 3 place de Thorigny (IIIe), c’est-à-dire juste à l’endroit où nous avons dénoncé récemment la prolifération d’herbes folles entre les pavés (voir notre article du 16 juin 2013).

    Cette annonce ne manque pas de nous surprendre car habituellement une telle demande relève du règlement des étalages et terrasses et non du BMO. Pourquoi appliquer un tel traitement particulier ? Comme il existe déjà une autre autorisation de terrasse sur l‘autre partie de la place qui fait angle avec la rue de Thorigny, juste en face, le risque est grand de voir se reproduire les nuisances et les misères infligées aux riverains de la place du Marché Sainte Catherine (notre article du 23 juillet 2013). Dans le cas présent nous sommes de surcroît à côté d’une Maison de Retraite non loin déjà du Café de la Perle caractérisé par ses atroupements extérieurs. Comment ses occupants vont-ils vivre ce changement ? Enfin ce qui nous étonne le plus est la présence sur la placette de 3 arbres et 2 bancs. Aussi de quelle façon va-t-on pouvoir aménager la terrasse, compte tenu de ces éléments urbains ? Sera-t-il toujours possible de s’asseoir sur les bancs sans être gêné par la présence des consommateurs sur la terrasse… ? 

    Beaucoup d’interrogations demeurent donc sur cette installation pour laquelle nous nous demandons déjà si l’autorisation serait bien judicieuse et n'irait pas gommer ce côté si particulier et intimiste qui est attaché au lieu. Le pétitionnaire a-t-il seulement une licence "boissons" et quel type de licence ?

    Dominique Feutry

     

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    Hôtel Thiroux de Lailly, 5 rue de Montmorency (IIIe)

     

    Au N° 5 de la rue de Montmorency (IIIe), est bâti l’Hôtel Thiroux de Lailly appelé souvent Hôtel de Montmorency car il est situé à l’emplacement même d’un Hôtel plus ancien qui a appartenu à la maison de Montmorency et où a habité quelque temps le célèbre Nicolas Fouquet.

    Cet ensemble de facture classique a été construit de 1739 à 1741 pour Jean-Louis Thiroux de Lailly, Fermier des Postes (le fermier achetait au roi le droit exclusif d'exploiter les Postes et d'en percevoir les revenus). On doit sa conception à l’architecte Michel Tannevot (1645-1762), fils de Claude qui fut Inspecteur des Bâtiments du Roi. Michel Tannevot qui devint architecte du roi a laissé plusieurs hôtels particuliers notamment les plus importants qui sont situés rue des Capucines, rue Cambon, rue du Faubourg Saint Honoré et rue Richelieu. C’est à lui que nous devons aussi l’immeuble de rapport qui se trouve à l’angle des rues du Temple et du 1 rue de Montmorency. 

     
    LadouimagesCAL6ASO9 Le fronton du château de Ladoucette à Drancy (1870)

                

    L’Hôtel Thiroux de Lailly fut loué après la Révolution, notamment au Directeur des Douanes et il fut acquis par l’Etat en 1951. Il le fit restaurer pour y installer l’Ecole Nationale des Impôts après qu’il ait abrité l‘Ecole Nationale de la Statistique et des Etudes Economiques (ENSAE). Devenue en 2010 Ecole Nationale des Finances Publiques établie principalement à Noisiel, l'Ecole des Impôts qui avait remplacé l'ENSAE a depuis quitté les lieux. Aussi ces locaux repris par des investisseurs privés sont-ils aujourd’hui à usage de bureaux.

    280px-WaddesdonManor Waddesdon Manor 

               

    Le bâtiment est sobre presque strict, il présente une façade ornée d’un joli fronton triangulaire néoclassique soutenu par des pilastres. Il ressemble à celui du château de Ladoucette à Drancy. Le décor intérieur, très modifié au cours du temps, comporte de très belles boiseries dues à Nicolas Pineau, certaines ayant été installées à Waddesdon Manor, la propriété des Rothschild en Grande-Bretagne. La cour de l’immeuble qui garde une fontaine de Pineau ainsi que ses façades et ses deux volées d’escalier sont classées depuis 1925. Soulignons la taille imposante du portail très sobre lui aussi.

    Il n’est pas possible de visiter l’immeuble mais on se rend compte de son importance en longeant le mur d’enceinte sur rue dans lequel se trouve un très joli et imposant portail.

    Dominique Feutry