Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2013

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    L'Hôtel Dieu, vue du côté Seine (IVe)

     

    Depuis plusieurs années (lire notre article du 16 mars 2011), la fermeture totale ou partielle de l’Hôtel Dieu nous est annoncée. Sans doute le plus vieil établissement hospitalier de Paris (fondé en 651 !), le seul en plein cœur du Paris historique et plus particulièrement le plus proche du Marais. Ce dernier est progressivement privé de ses missions au profit de l’Hôpital Cochin. Les avis divergent sur cette réorganisation ? Certains parlent de « dépeçage » pendant que d’autres parlent d’un Hôtel Dieu qui deviendra « un hôpital universitaire exclusivement ambulatoire ».

    En mars dernier encore les responsables de l’AP-HP (Assistance Publique- Hôpitaux de Paris) ont indiqué qu’il n’était pas question « de faire des annonces sur le service des urgences » (NDLR : pourtant essentiel) tout en ajoutant que cette évolution était « …le contraire de la fermeture ! ». Quoiqu’en disent les décideurs en charge du projet, les réflexions engagées sinon les décisions prises montrent les limites de l’application d’une logique budgétaire telle que cela nous est présenté.

     

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    Les jardins à l'intérieur de l' Hôtel Dieu

     

    Toutes les raisons du monde qui peuvent être invoquées ne tiennent pas si l’on s’attache à vouloir démontrer qu’il s’agit d’un savant rééquilibrage… En effet, le secteur de la santé publique ne peut pas être traité comme le secteur marchand où les entreprises doivent rémunérer leurs actionnaires. Que dire aussi des personnels concernés par ces bouleversements et qui se retrouvent dans le plus grand embarras accentué par le poids de l’incertitude. Quant aux patients, ils risquent fort d’être éloignés de leurs proches durant leur séjour. Pour certains, les personnes âgées ou les parents qui ont des contraintes professionnelles ou familiales, il ne sera pas possible de se déplacer faute de force physique suffisante ou faute de temps compte tenu de l’accroissement des distances.

    Notre système de santé qui fait l’admiration de beaucoup de pays, se trouve pénalisé et dégradé par la faute de « Maître Budget » dont le discernement est limité par des impératifs d’ordre purement comptable au détriment d’autres considérations pourtant essentielles. Nous retrouvons pas là-même un défaut fréquent des entreprises qui privilégient le court terme plutôt que le moyen et le long termes. Or l’expérience prouve qu’une courte vue peut s’avérer lourde de conséquence pour le futur.

    Le quartier du Marais est souvent mis en avant pour la progression continue du nombre de ses habitants justifiant la construction de crèches, la création de classes supplémentaires dans les écoles et la volonté de porter le taux des logements sociaux à 30% au lieu des 20% définis par la loi. Or la suppression ou tout le moins la forte baisse de voilure de l’Hôtel Dieu montre l’absence de cohésion dans la prise en compte des composantes qui doivent pourtant guider la conduite d’une politique sociale digne de ce nom.

    Dominique Feutry

     

  •   Navette_ORSONI
    Les fameuses navettes provençales

     

    Pour les non initiés la navette ne signifie pas grand chose. Pourtant il s'agit d'un «incontournable» des spécialités provençales et de Marseille en particulier. Biscuit sablé, la navette est associée aux fêtes de la chandeleur qui se déroulent à l'abbaye Saint-Victor située juste en dessous de Notre Dame de la Garde, face au Vieux Port.

    Plusieurs traditions sont attachées à ce biscuit. La plus courante est celle de la barque qui conduisit les Saintes Maries (3 femmes portant le nom de Marie chassées de Palestine) jusqu'en Camargue sur le site actuel devenu aujourd'hui les Saintes Maries de la Mer.
    La navette symbolise par sa forme oblongue cette embarcation, c'est du moins l'idée qu'a eue au XVIIIe siècle le fondateur de la célèbre maison du Four à Navettes.
    Supplantant les crêpes, les navettes sortant de cette maison situées à deux pas de l'abbaye sont bénies par l'archevêque de la cité phocéenne lors de la procession de la chandeleur qui se déroule dans les rues de la ville afin de protéger ses habitants.

     

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    Bénédiction des navettes par l'archevêque de Marseille lors de la fête de la Chandeleur 

     

    Il existe en Provence plusieurs sortes de navettes de plusieurs tailles et toutes les boulangeries-pâtisseries en proposent. La navette de Marseille la plus classique est parfumée à la fleur d'oranger. Elle existe aussi nature et sans fleur d'oranger, c'est la navette provençale qui est plus tendre mais se conserve moins longtemps. Elle est faite à base de farine, de sucre, de beurre et d'œufs. Ma bonne connaissance de Marseille me conduit à ne pas recommander le célèbre biscuit du Four à Navettes mais plutôt celui de la boulangerie Aixoise, 45 rue Davso (Ier), derrière l'Opéra. Le gâteau davantage parfumé à la fleur d'oranger est plus agréable à déguster car plus tendre.

     

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    Magasin Première Pression Provence 7 rue Sainte Croix de la Bretonnerie (IVe)

     

    A Paris, dans le Marais il est possible depuis peu de trouver ce fameux biscuit fabriqué selon une recette concoctée par Pierre Hermé dans le magasin « Première Pression Provence» spécialisé dans les produits de Provence qui se trouve au 7, rue Sainte Croix de la Bretonnerie (IVe).
    Nous ne pouvons que vous encourager à vous y rendre, ne serait-ce que pour découvrir cette pâtisserie si particulière du sud de la France qui embaume le fleur d'oranger et vous sera proposée en sachet ou en boîte.

    Dominique Feutry

     

  • Street art sauvetage grèce 10 05 13
    Un nouvel exemple "d'art de la rue", qui réussit à conjuguer qualité esthétique et sens de la communication. Angle Renard/Saint-Merri (IVe). (photo VlM)

     

    On a un peu de mal toutefois à identifier le personnage qui est  livré au suplice : s'agit-il de Jésus-Christ ou de Ravaillac ? Les Grecs opteront sans doute pour le premier mais la mise en scène évoque davantage l'écartèlement que la crucifixion ….

    L'image est belle en tout cas. Elle ne va pas, évidemment, au fond des choses, car il faudrait aussi suggérer pourquoi ce malheureux en est arrivé là. Mais quoi qu'il ait fait, nous sommes tous d'accord, il ne mérite pas le traitement fatal qui lui est réservé.

    Gérard Simonet

     

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    Le panneau peint enlevé au 29, rue des Francs Bourgeois (IVe) a laissé place à des inscriptions anciennes

     

    Dans un article daté du 13 avril dernier nous relations l'accident survenu à un magnifique fixé sous verre de la fin du XIXe siècle situé au 29 rue des Francs Bourgeois (IVe) à l'emplacement d'une ancienne boulangerie. Le magasin est exploité sous l'enseigne de prêt à porter Spontini. Mégarde ou vandalisme, il semble difficile de dire ce qui s'est passé réellement. Il n'empêche que ce rare témoin du passé a été très abîmé et il serait dommage qu'il ne soit pas restauré. Mais cela est-il possible vu son état?

     

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    Le panneau en verre peint avant son accident

     

    Il s'avère que cette plaque peinte à l'envers a été enlevée la semaine passée.Et, ô surpise, l'endroit ainsi libéré laisse apparaître des inscriptions plus anciennes de couleur blanche ! Elles ont été executées à même la pierre de la façade badigeonnée en noir pour la circonstance.  Quelles sont ces inscriptions réalisées avant la pose du verre peint datant sans doute du milieu du XIXe siècle ?

    il est ecrit :" Pain pour diabétique. Pain de seigle. Sur commande".

    Ansi le diabète était-il déjà une préoccupation de nos aieux.Quant au pain de seigle moins courant que de nos jours,il fallait le commander.

    Cette découverte, toute relative quelle soit, démontre que parfois des événements désagréables peuvent avoir une suite heureuse. Espérons simplement que cela ne consituera pas néanmoins un argument pour ne pas faire restaurer le verre peint endommagé !

    Dominique Feutry

     

  • Temple 24 vue carrefour 08 05 13 Immeuble de carrefour 24 rue du Temple, 47 rue Ste Croix (IVe). On situe sa construction au début du XVIIème siècle, 1610 nous dit le Jacques Hillairet (photo VlM)

     

    Le changement de destination du commerce situé au rez-de-chaussée et la modification de devanture qui en est résulté, ont bien failli nous priver d'une restauration intéressante. Le nouvel occupant, qui remplace l'enseigne du grossite BMC, venait juste de dégager le coffrage de la devanture quand on a découvert, sous ce qui sert généralement de cache-misère, un pilastre d'angle qui soutient la base de la tourelle (que nous aimons appeler "échauguette" car le nom est charmant) par l'intermédiaire d'un chapiteau sculpté et d'une console d'époque, tout à fait remarquables.

    Didier Rykner, directeur de la Tribune de l'Art, s'en est ému dans un article paru le 5 mai. Le lendemain, il interpelait les personnes chargées des travaux et réalisait que nous étions à la veille de voir disparaitre ces vestiges sous un nouveau coffrage.

    Face à une situation de ce genre, l'ordonnateur des travaux a l'obligation de déclarer sa découverte à l'Architecte des Bâtiments de France. Didier Rykner s'en est chargé en prévenant l'intéressé qui a très bien réagi, réalisant l'avantage esthétique qu'il pourrait en tirer.

    Notre Architecte des Bâtiments de France, Sophie Hyafil (IIIe, IVe et XIe arrondissements), a réagi sur le champ. Il semble qu'elle ait découvert, avec un enthousiasme que nous imaginons aisément, ces éléments architecturaux dont elle ignorait l'existence. Contact pris avec le commerçant, la société Huygens, qui vend des cosmétiques, un accord semble avoir été trouvé pour une modification du projet qui mettrait en valeur les vestiges. Une question se pose : qui va en supporte le coût ? L'entrepreneur apparemment n'en a pas trop les moyens. Il faudra peut-être avoir recours à des sponsors.

    Temple 24 pilastre 08 05 13

     

    Nous nous engageons, si une souscription était ouverte, à la relayer
    auprès de nos adhérents et des lecteurs de ce blog. Voyez la photo
    ci-dessus. Une fois restaurés, ce pilastre, le chapiteau, la console et les motifs
    décoratifs apporteront au quartier une touche supplémentaire de glamour qui ne peut pas nous laisser insensibles.
    A nous tous de jouer !

    Gérard Simonet

    Cliquez jusqu'à deux fois dans les photos pour les agrandir

     

  • Norman foster architecture

    Norman Foster, architecte britannique, est un représentant éminent de l'architecture high-tech. Ci-dessus, son projet pour le musée national d'Abu Dhabi

     

    Question à Norman Foster :

    "À Hongkong, Londres, New York,  vous avez dessiné des gratte-ciel. Paris
    devrait bientôt avoir le sien dessiné par Jean Nouvel. Est-ce une
    nécessité dans la ville de demain ?

    Réponse de Norman Foster :

    "Je pense qu'il y a une confusion sur ce point. Les plus belles villes de
    demain seront inspirées par les villes les plus durables d'aujourd'hui.
    Et cela ne signifie pas qu'il faille construire haut. Paris, Londres et
    Copenhague sont de ces villes. Bien sûr, Manhattan est un brillant
    exemple qu'en terme d'énergie consommée, la présence de hautes
    constructions est bénéfique. Beaucoup de gens vont travailler à pied,
    les autres utilisent les transports en commun. Peu de gens possèdent une
    voiture.

    Mais Copenhague, Paris, Munich, et Berlin sont toutes des
    villes où il fait bon marcher, elles sont durables et offrent une haute
    qualité de vie urbaine. Il faut un bon mélange des usages et des
    constructions. Considérez Copenhague et Detroit, qui ont une population
    et un climat comparables: la seconde a une densité de population trois
    fois plus élevée que l'autre et pourtant elle consomme dix fois plus
    d'énergie, principalement à cause de l'essence. Dans ces conditions, je
    ne vois pas en quoi Paris aurait besoin de gratte-ciel".

    Interview transmise par Geneviève Dupoux-Verneuil, journaliste

     

  • Cox attroupement 12 04 13
    Cox attroupement 12 04 13

    Physionomie habituelle du COX BAR, 15 rue des Archives dans le IVe ; un peu plus de monde, un peu moins suivant l'heure, le jour, la date, le temps mais toujours beaucoup de consommateurs qui occupent le trottoir et la chaussée rue des Archives et square Ste Croix de la Bretonnerie.

    Riverains et associations se sont groupés pour demander des comptes à l'Etat qui a peu fait jusqu'à présent pour mettre de l'ordre à cette situation choquante. Une requête en légalité a été déposée au Tribunal Administratif (notre article du 5 mars 2013). Mettant à profit son délai de deux mois pour répondre à une première et simple demande, la Mairie nous fait une surprenante révélation.

    Dans un courrier datant du 15 avril 2013, la Direction de l'Urbanisme nous dit ceci :

    "La SARL TRIBORD, ancienne exploitante du COX BAR, était titulaire d'une autorisation de terrasse ouverte de 9,00 m x 0,80 m au 15 rue des Archives à Paris 4ème depuis le 12 août 1996. Cette société ayant été radiée du RCS (registre du commerce et des sociétés – NDLR) le 4 décembre 2003, cette autorisation est désormais caduque et la société BRV (exploitante du COX BAR – NDLR) ne peut s'en prévaloir. Un courrier a été adressé au gérant de cette dernière afin de l'inviter à retirer l'affichette apposée sur sa devanture".

    On se souvient que le Commissaire Central du IVe avait demandé au Préfet de Police, au printemps dernier, d'obtenir de la Mairie de Paris que l'autorisation (présumée, on vient de l'apprendre) de terrasse lui soit retirée, et que le Préfet n'avait pas jugé opportun de donner suite (notre article du 22 octobre 2012). Voilà un noeud qui se défait tout seul ! C'est de bon augure pour la suite de notre démarche, qui n'a d'autre but qu'obtenir de l'autorité compétente la résolution d'un problème aigu d'occupation de l'espace public, dénoncé avec insistance depuis cinq ans par les riverains et habitants du Marais.

    Dominique Feutry

                     

    Post scriptum, 6 mai 2013 :

    Nous apprenons que ce bar a été victime tout récemment pendant la nuit d'un acte de vandalisme contre sa devanture. Nous condamnons vigoureusement ce geste violent, et ce genre de comportement qui n'a pas sa place dans nos quartiers où tout doit être mis au service du  "vivre ensemble".

     

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    IMG00517-20130505-0935 Image "birdy kids" collée sur le mur de la maison de retraite 4, rue de la Perle (IVe) (Photo VlM!)

     

    Dans un article du 8 avril nous évoquions le street art en l'illustrant d'une photographie représentant un dessin d'oiseau signé "birdy kid". Mais depuis un mois les choses ont évolué. Le même dessin  ou  ses congénères envahissent les murs de nos rues, le phénomène allant en s'accélérant. Ces faux tags plus ou moins géants d' oiseaux stylisés colorés et enfantins sont placardés un peu partout. Ils sont, il faut le reconnaître, plus agréables à l’œil que la plupart des tags sans style qui martyrisent le paysage. Nous spécifions faux tags car en réalité ces dessins ou leur impression sont réalisés sur papier pour être encollés sur nos murs. Moindre mal dirons- nous car ils s' enlèvent plus facilement !

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    Imposant collage sur le mur de l' Espace des Blancs Manteaux (IVe) côté rue du Marché des Blancs Manteaux. Des tags commencent déjà à l'agrémenter ! (Photo VlM!) 

    Quelle utilité peut-on néanmoins trouver à poser ces réalisations ? Il est en effet assez saugrenu de tapisser le quartier de telles représentations qui ne l'agrémentent pas mais plutôt le gâchent et le banalisent. En poser partout attirent forcément et l'affichage sauvage et les tags qui pourtant ne manquent pas. Enfin les services de nettoyage de la Ville doivent les retirer comme ils l'ont fait il y a quelques jours sur le mur de l'Hôtel des Ambassadeurs (rue Vieille du temple IVe), ces collages n'ont en effet pas leur place là où ils sont mis. De plus cela n'est pas sans coûter de l'argent aux contribuables que nous sommes alors que nous n'avons rien demandé pour les voir apparaître au détour de nos rues. 

     

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    Image sur le mur formant angle avec le mur de façade de l'ISEG 28, rue des Francs Bourgeois (IVe) (Photo VlM!) 

     

    Leur seule fonction est de montrer qu'il s'agit de « birdy kids » qui se compose ainsi que le spécifie le site qui porte ce nom «…de 3 jeunes créateurs réunis autour d'un projet commun, un street art ludique et coloré à la portée de tous ».
    Alors si vous avez envie de tee shirts, de totems de reproductions, de jouets, de collages avec ce type de représentation, commandez les sur internet sur le site « birdy kids » dont l'ancrage semble d'ailleurs à Lyon plutôt qu'a Paris.

    Mais de grâce laissez nos murs tranquilles, ils n'ont pas besoin de « dirty kids » !

    Dominique Feutry

     

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    Le distributeur de la Banque Postale situé au 67 rue des Archives (IIIe)

     

    Un peu en retrait, isolé en dehors des heures d'ouverture du bureau de Poste, le distributeur automatique de billets de la Banque Postale situé tout à côté, au N° 67 rue des Archives, est le site idéal des jeunes "racketteurs" originaires des pays de l'Est ! Leur mode opératoire est rodé. Postés devant une porte cochère de l'autre côté de la rue mais face au distributeur, il sont trois à faire semblant de jouer avec une petite bicyclette. Leur âge est de 8 à 15 ans tout au plus. Dès qu'une victime potentielle s'approche du distributeur pour retirer de l'argent, ils avancent à pas feutrés tels des loups. Ils ont pris soin au préalable de vérifier qu'aucun autre passant trop proche n'allait entraver leur funeste entreprise. Dès qu'ils arrivent sur le trottoir du bureau de Poste, ils foncent sur leur proie, l'un lui tirant un bras, l'autre l'agressant par un flot de crachats, laissant ainsi la voie ouverte au troisième pour retirer les billets déjà sortis du distributeur.

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    La bicyclette servant de leurre, laissant penser que d'innocents enfants sont en train de jouer 

     

    Leur entraînement est tel qu'ils savent à la seconde près à quel moment ils doivent démarrer l'attaque. Les poursuivre serait peine perdue. La rapidité de leur action fait qu'ils prennent la poudre d’escampette à toute allure, empruntant la rue Pastourelle et disparaissant avant que quiconque ait déjà pu réagir.

    Triste société dans laquelle nous vivons, on se croirait au Moyen-Age lorsque les détrousseurs pullulaient ! Même les autorités chinoises ont dû avertir les autorités françaises afin de mieux protéger leurs ressortissants, face au laxisme qui laisse ces enfants des pays de l'Est agir en toute impunité. Et pourtant ces derniers, contraints de voler montrent à tous qu'ils sont aussi des victimes d'une nouvelle forme d'esclavage organisé.

    Quand les Pouvoirs Publics et le législateur prendront-ils véritablement conscience de l’ampleur de ce phénomène qui mine notre vie quotidienne ? Nous attendons des actes et nous demandons à tous ceux qui sont ou seront victimes de ces méfaits intolérables de porter plainte et de nous signaler les distributeurs automatiques de billets du Marais les plus exposés afin que nous les mettions en exergue sur notre blog.

    Dominique Feutry

     

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     Façade de l'Hôtel d'Hozier 110, rue Vieille du Temple (IIIe)

    Un des grands architectes de Louis XIII qui a oeuvré sur plusieurs grands chantiers de cette époque, du Louvre aux Tuileries, en passant par la fameuse digue de La Rochelle, Jean Thiriot, est aussi à l’origine de l’édification de deux hôtels particuliers de la rue Vieille du Temple et quasiment voisins. L’Hôtel d’Hozier et l’Hôtel Mégret de Sérilly.

    Au 110, l’imposant Hôtel d’Hozier qui forme un angle avec la rue Debelleyme a été construit pour un favori d‘Henri III. Il appartint par la suite à un conseiller de Louis XIII, Robert de Marigny, saisi et loué il revint ensuite à la famille Bauyn de Bersan puis à Pierre d’Hozier, juge d’armes (à ne pas confondre avec le grand généalogiste), qui l’occupa durant une grande partie du XVIIIe siècle. Il convient de préciser qu’un juge d’armes, officier du roi, tenait le registre des armes et blasons de quiconque avait le droit d’en porter et réglait les contestations à ce sujet. Pierre d’Hozier et son fils sont à l’origine de la rédaction d’un armorial célèbre qui comportait 10 volumes.

     

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    Hôtel d'Hozier, détail du porhe et des ses portes avec Mars et Minerve

     

    D’un plan assez classique cet édifice comprend un bâtiment central auquel sont accolées deux ailes. Un pavillon relie celles-ci au corps central. Malheureusement les proportions de la façade très stricte se sont trouvées changées à la fin du XIXe siècle du fait d’une surélévation sur 2 niveaux. Le grand portail n’a par contre pas été modifié, les personnages qui y sont joliment sculptés figurent Mars et Minerve. Comme beaucoup d’immeubles il devint aussitôt après la Révolution un atelier. Il a été très bien restauré, et a été inscrit au titre des monuments historiques en 1987 au même titre que la cour, l’escalier d’honneur et sa rampe, ainsi que les caves.

     

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    Hôtel Mégret de Sérilly  106, rue Vieille du Temple (IIIe)

    L’Hôtel Mégret de Sérilly date de 1620, il est situé au N° 106 de la rue. Il a appartenu à Nicolas Malebranche, le secrétaire du Roi, avant de devenir Trésorier général des Fermes de France. Après avoir été la propriété du marquis de Bussière, il passa entre les mains de différentes célébrités littéraires et politiques. Un autre fermier Général l’occupa à partir de 1776, Mégret de Sérilly. Il fut guillotiné 18 ans plus tard du fait de ses fonctions qui étaient alors honnies par la population. Confisqué puis vendu un des propriétaires de l'Hôtel fut Corbeau de Saint Albin, le fondateur du journel "Le Constitutionnel".

     

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    Boudoir de Mme de Sérilly au Victoria and Albert Museum

     

    Le fronton est de forme triangulaire où apparaissent des lions, le porche disposant dans sa clé d’un mascaron représentant une femme avec une couronne de laurier. Un des décors d’une des anciennes pièces de l’Hôtel, le boudoir de Mme Mégret de Sérilly, est aujourd’hui exposé au Victoria and Albert Museum de Londres. Beaucoup de pièces de mobiliers ont en effet pris le chemin de l’Angleterre après la Révolution suite aux ventes aux enchères massives organisées alors, aux pillages et à l‘installation dans ce pays des émigrés fuyant la répression.

    Ces deux Hôtels rénovés sont aujourd’hui privés. Les façades s’offrent à nous, n’hésitons donc pas, lorsque nous nous trouvons devant eux, à les scruter pour mieux admirer tous leurs détails. Peut-être qu’alors une heureuse coïncidence fera que l’un ou l’autre des porches s’ouvrira, permettant de prolonger le regard à l’intérieur ?

    Dominique Feutry