Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2014

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    Photo-31La Cire "Trudon" remplace la "Chapellerie Simon" (Photo VlM)

     

    Dans un article du 1er mars dernier sur notre blog, nous relations, tout en la déplorant, la fermeture de la "Chapellerie Simon" 11 rue Sainte Croix de La Bretonnerie (IVe) qui exploitait un ancien commerce sous l’enseigne « Les Canotiers du Marais ». Nous nous demandions alors, avec les riverains et les amoureux du quartier, « …qui serait l'heureux élu et dans quel secteur d'activité il exercerait ?… Un restaurant, un bar ou une boîte de nuit ? Ce qui serait un souci de plus pour les riverains… ».

    Finalement un magasin de bougies à l'enseigne "Trudon" s’est récemment installé à cet emplacement et vient d’ouvrir ses portes. Fondée en 1643 par Claude Trudon, ayant fourni Versailles jusqu'à la Révolution, la manufacture de cire "Trudon" spécialisée dans les bougies et les cierges, relancée  en 2007 par Ramdane Touhami designer et créateur de mode, a traversé les siècles. Agréable d’aspect, joliment aménagée avec des meubles sobres et des décors anciens,  cette implantation accueillante rassure et diversifie l’activité de la rue. Nous souhaitons aux exploitants que leur commerce soit florissant.  

     

    LLa Librairie Musicale Paul Beuscher 17 boulevard Beaumarchais (IVe), bientôt un magasin de motos

    Autre évolution, un peu plus à l’Est cette fois, celle des magasins "Paul Beuscher" boulevard Beaumarchais (IVe), une institution pour les musiciens. La Librairie musicale située au N° 17 est en travaux. Elle va bientôt faire place à un magasin d’une grande marque de motos (BMW). Il est vrai que cette artère s’est spécialisée dans ce type d’activité. Les habitués regretteront cette adresse même si l’activité se poursuit au N° 27 dans un des autres magasins "Paul Beuscher" qui était jusqu’alors réservé essentiellement aux instruments de musique.

    Ce type de recentrage est caractéristique des conséquences engendrées par les achats en ligne. Il est en effet aujourd’hui très commode de commander ses partitions via internet avec de surcroît une livraison rapide. Souvent lorsque la partition n’était pas en stock, le commerçant devait la commander et le client était contraint, sauf à se la faire envoyer par courrier, de retourner dans le magasin quelque temps plus tard pour enfin en disposer. Le e-commerce évite toutes ces démarches et déplacements mais oblige les commerçants traditionnels à évoluer pour s’adapter.

    Les nostalgiques devront s’en remettre, ils ne peuvent aller contre le cours des choses : « Les affaires sont les affaires » !

     CAM00709Magasin "Bleu de France" 46 rue des  Gravilliers (IIIe) (Photo VlM)

     

    Signalons quelques ouvertures de nouveaux commerces. Un restaurant très accueillant  "MG Road" a ouvert  205 rue Saint Martin (IIIe) à l'angle de la rue Bourg l'Abbé et à côté de l'Ecole primaire qui aura  bientôt  pour vis à vis une épicerie-restaurant sur laquelle nous reviendrons. Un Concept store "Bleu de France" qui ne vend que des  produits exclusivement français (mode, cadeaux culture et décoration d'intérieur, boombox…) s'est installé  46 rue des Gravilliers (IIIe). Un commere de Falafels "Falafels du Liban" a désormais pignon sur rue au 35 rue Rambuteau (IVe). Un magasin de produits cosmétiques à la marque "Sakaré" remplace l'ancienne boutique de bijoux fantaisie "Monique" 5, rue des Francs-Bourgeois (IVe). Le glacier suisse "Movenpick" a investi l'angle des rues du Roi de Sicile et Pavé (IVe). Tous embellissent, dynamisent et rajeunissent notre quartier.

    Quant au garage des Archives au N° 46 (voir notre article du 02 avril 2014), les travaux sont en cours mais rien ne transparait sur sa future activité. Dans la même rue, N° 13 et suivants,  le permis de construire des magasins de mode du BHV (notre article du 24 février 2014) précise qu'ils seront au nombre de 4 et sur 3 niveaux du fait de l'intégration du sous-sol et du 1er étage. En revanche aucune information n'est donnée sur les magasins inoccupés du BHV 16 rue du Temple (IVe)  Enfin la boucherie Simonneau, 41 rue de Bretagne (IIIe), récemment fermée (notre article du 17 juin 2014), est remplacée par une boutique de chocolats Jean-Paul Hévin et le magasin "Wolford" 8 rue de la Perle (IIIe) devient une épicerie sous l'enseigne "Bien l'Epicerie".

    Dominique Feutry

     

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    Centre-pompidou-paris-1315473842Le Centre Pompidou un des lieux les plus fréquentés (Photo Justacoté)

     

    Conséquence de la crise et sans doute de la météo défavorable, selon les premières estimations publiées par le Comité Régional du Tourisme Paris Ile-de-France et par l’Office du Tourisme et des Congrès de Paris, les touristes ont été moins nombreux que l’an passé dans la capitale et ses alentours.

    Ce constat des acteurs du secteur confirme la tendance observée au cours du premier semestre (15,7 millions d’arrivées contre 15,9 un an plus tôt). Une baisse de 3,1 % du nombre de touristes français est constatée (8,3 millions contre 9,4 millions en 2012 !).

    Certains responsables conscients du rôle de la crise voient aussi une autre raison dans cette diminution, les prix élevés pratiqués par la SNCF. En guise de réponse cette dernière met en avant le lancement d’Ouigo, le train « low cost » et ses offres « Prem’s ».

      IMG_12901Touristes rue des Rosiers (IVe)

     

    Quant aux touristes étrangers, ce sont les britanniques, majoritaires, qui ont baissé ainsi que les touristes allemands, hollandais, russes, japonais et suisses (pour certains le taux de change défavorable a été dissuasif). En revanche les touristes américains, chinois et de pays du Proche et Moyen Orient sont en hausse, de même que les espagnols.

    L’office du Tourisme et des Congrès de Paris ne cache pas aussi la chute de 11,7 % du tourisme d’affaire en comparaison des chiffres de 2013.

    Ces variations montrent combien les professionnels doivent rester attentifs face aux évolutions en cours, améliorer l'offre, améliorer l'accueil où de gros efforts sont à faire (notre article du 11 août 2014), s'ils veulent maintenir le leadership de Paris comme première destination touristique dans le monde.

    Mais cela correspond-il aux attentes des parisiens en matière de qualité de vie ? C'est une autre histoire…  

    Dominique Feutry

     

  •     Manifestation-contre-les-touristes-a-Barcelone-1280-640Manifestation de barcelonais face au "ras-le-bol des touristes bourrés" (Photo Henry de LAGUERIE/EUROPE 1)

     

    Les médias ont relayé tout récemment le « ras le bol » des barcelonais concernant les nuisances des touristes liée aux beuveries qu’ils subissent quotidiennement, conséquence de la forte fréquentation de la ville, accentuée par les locations saisonnières. Nous avons entendu des personnes excédées par les fêtards de nuit s’exprimer, les exemples cités sont affligeants…

    Est-ce que finalement Paris n’est pas en train de prendre le même chemin alors que nous dénonçons justement les locations touristiques, le tapage nocturne, l’alcoolisation et la saleté qui en découle ? Le phénomène croit d’ailleurs de jour en jour sans qu’une position claire de la part de nos autorités se dégage si ce n’est les Etats généraux de la nuit, les Pierrots de la nuit c’est-à-dire des « mesurettes » ou plus inquiétant les engagements électoraux de la Maire actuelle qui préconisait de dédier des quartiers à la nuit … !

    AfficheParisTerrasse Affiche de la Préfecture de Police/Mairie de Paris demandant de respecter le sommeil des habitants

     

    Faudra-t-il attendre que les habitants se révoltent à l’instar des Barcelonais ?  L’exemple de cette cité souvent montrée comme un exemple ne tient hélas plus !

    Nous le voyons bien la médiation est sans effet. Le droit au sommeil devrait être plutôt érigé en règle et les contrevenants sanctionnés. Les parisiens ne peuvent plus se contenter de demi mesures y compris pour les locations saisonnières qui doivent être davantage réglementées et impitoyablement combattues lorsqu’elles sont pratiquées « clandestinement ».

    Paris doit rester la première destination touristique mondiale mais les parisiens ne doivent pas en faire les frais, au sens propre comme au sens figuré, notamment en les privant de sommeil. Nous attendons des actes, nous ne voulons pas que Paris devienne un second Barcelone.

    Dominique Feutry

     

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  •  Photo 2Inscription sur le mur du magasin "REPETTO" 51 rue des Francs Bourgeois (IVe) (Photo VlM!)

     

    Le secteur de l'Espace des Blancs Manteaux (IVe) est devenu le temps d'une nuit un lieu d'affichage sauvage d'une nouvelle forme. Les messages divulgués par le biais d'affichettes collées fleurissent sur les plaques  mentionnant le nom des rues. Le discours à la vue des passants est malveillant, très orienté et assimilable à de la propagande à un bien mauvais moment, qu'il s'agisse des pays en guerre civile ou de ceux touchés par la crise économique.  

      

    Photo 1Inscription sur le mur du magasin "FRAGONARD" 51 rue des Francs Bourgeois (IVe) (Photo VlM!)

     

    Ce carrefour n'a pas été choisi au hasard, au centre du Marais, l'auteur (ou les auteurs) qui incite ainsi à l'intolérance sait qu'il est un endroit très fréquenté et de "mixité sociale" et religieuse…Il a simplement oublié que les habitants y ont subi un matyr effroyable, voilà presque 70 ans jour pour jour, suite au bombardement de la Luftwafe qui a fait 189 morts et 890 blessés (notre article du 29 avril 2014), conséquence  de la haine, de l'idéologie et du fanatisme !

    Inciter au sectarisme n'est jamais de bon aloi et il doit y être mis fin rapidement.   

    "Vivre le Marais !" a demandé l'enlévement de ces écrits malveillants et prévenu la police.

    Dominique Feutry

     

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    TOUS%2~1L'affiche du 1er Festival Gastronomique et Solidaire de l'association "Tous à Table"

     

    Le Carreau du Temple fermé du 04 au 26 août pour travaux, comme l’indique l’affichage qui est apposé sur ses portes, ne manque pas d’intriguer.

    Des journalistes ont réussi à joindre l’architecte qui précise que ce ne sont que des travaux d’entretien qui permettre de clôturer certaines réserves qui avaient été faites lors de la réception des travaux.

    Espérons qu’il s’agit bien de cela et que le Carreau ne fait pas les frais de malfaçons ou de surprises découvertes suite à sa mise en service.

    A2454c4ef34cf5da33fc0e13ee2d079eL'affiche annonçant le salon des "Food trucks": "Street Food Temple"

     

    Espérons aussi qu’il pourra rouvrir à bonne date non seulement pour les scolaires et les associations qui le fréquentent mais aussi pour les deux évènements « culinaires » attendus de la rentrée.

    D’abord fin août l’Association «Tous à Table » (*) organise son 1er Festival gastronomique et solidaire mêlant cuisine et musique avec en point d’orgue, du 19 au 21 septembre, le «Street Food Temple-le Culte de la cuisine de Rue». Des « food trucks » et des marchands ambulants présenteront durant ces trois jours les dispositifs existants sur cette forme de cuisine très tendance (notre article du 24 juillet 2014). Des ateliers permettront aux visiteurs d’apprendre des recettes ….

    Ambiance garantie !

    Dominique Feutry

     

    (*) Créée en 2011 "Tous a Table"  a pour objectif de "fédérer les professionnels de la restauration de qualité, pour transmettre leur savoir-faire & leur savoir être, à des personnes en rupture avec le monde du travail – Recréer de la mixité sociale dans des restaurants de qualité – Permettre un moment de convivialité à des personnes en grande difficulté."

     

  •  220px-Paris_9e_9,_11_rue_Cadet_55L'Hôtel de Courmont 9-11 rue Cadet (IXe), siège de la Commission du Vieux Paris

     

     
    Plusieurs journaux ont rapporté récemment que la Maire de Paris aurait l’intention de réformer la Commission du Vieux Paris » (à ne pas confondre avec « La Commission Locale du Secteur Sauvegardé du Marais ») alors qu’elle devrait nommer en septembre les personnalités qui la composeront.

    Rappelons que cette « institution » a été créée en 1897. Elle comprend 55 membres représentant la société civile (issus du monde associatif, des universitaires, des experts et des journalistes), les élus (15 membres) et l’Administration. Comme le rappelle le site internet de la Mairie de Paris, la Commission  est un comité consultatif qui se réunit chaque mois sous la présidence du Maire de paris ou de son représentant. Elle examine les demandes de permis (démolitions, restructurations, ,transformations …) déposées auprès de la Direction de l’Urbanisme et émet alors de avis (appelés « vœux »).

    Depuis 2003, le service regroupant l’équipe d’experts qui appuient la Commission a été transformé en département, au sein de la Direction des Affaires Culturelles, rattaché directement au Cabinet du Maire et dénommé « Département Histoire de l’Architecture et Archéologie de Paris » (DHAAP) . La Commission  contribue donc, tout en exerçant une activité scientifique de recherche sur l’histoire de la capitale, à la protection du patrimoine fondée sur de solides expertises. C’est ainsi qu’a pu être sauvé le quartier de Saint Germain des Prés. Plus récemment elle est intervenue sur les Serres d’Auteuil (nos articles des 10 février 2011 et 04 mars 2013), la Halle Freyssinet, la piscine Molitor, la Poste du Louvre (notre article du 16 janvier 2014) et le dossier de la Samaritaine qui fait polémique puisqu’une action en justice est toujours en cours.

     

    2_(Large)_(Custom)La Rotonde de la Vilette où se réunissait la Comisison du Vieux Paris jusqu'en 2004 (Photo JPD)

     

    Que peut-il être reproché à la Commission ?

    Donne-t-elle des avis par trop conservateurs ? Contrarie- t-elle des opérations immobilières juteuses pour leurs promoteurs ? Les associations du patrimoine sont-elles devenues trop gênantes en pointant du doigt certaines incuries ou situations comme l’état dégradé de certains lieux de culte (notre article du 04 novembre 2013) ?

    En fait la Commission a acquis au fil des années une autorité telle qu’il est périlleux pour les élus d’outrepasser ses avis. Adjointe à l’urbanisme durant plusieurs années, Anne Hidalgo a pu mesurer cet état de fait. Son successeur dans ces fonctions, Jean-Louis Missika, ne cache pas qu’il « faut redéfinir les missions de la Commission… » et même « … sélectionner les affaires qui lui seraient soumises … »!

    Le rôle de la Commission serait alors dévoyé et laisserait les mains libres à l’équipe municipale en matière d’aménagement, de démolition … faisant fi de tout avis, sous couvert de modernisme ou de pénurie dans l’immobilier compte tenu par exemple des objectifs ambitieux fixés en matière de logement.

    Ce serait une erreur que de passer outre ou même restreindre le rôle de la Commission du Vieux Paris dont la longévité, l'expérience et le bilan sont à l’honneur de ceux qui ont participé à sa destinée. Il serait préjudiciable que cela change car la concertation avec tous les acteurs concernés est une forme de démocratie qui reste le meilleur moyen de mener à bien des projets.

    Denis Bourque écrivait en 2011 dans son livre « Concentration et partenariat » : « La concertation et le partenariat tirent leurs origines de la transformation de la gestion publique du développement social, et aussi de l’évolution des formes de réponse collective des communautés aux problèmes qu’elles rencontrent. Ils se conjuguent sous deux registres qui se métissent sur le terrain : celui de l’instrumentalisation qui utilise les communautés comme terreau pour l’implantation de programmes publics ou privés ; celui de la co-construction à l’échelle des communautés d’une appropriation du développement où la contribution des programmes publics est négociée et intégrée. »

    Espérons que nos élus sauront s’inspirer de cette analyse ô combien pertinente.

    Dominique Feutry

     

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  • St antoine 21 hôtel de mayenne façade actuelle St antoine 21 hôtel de mayenne façade e delarue 22 06 13
    Dans un article du 19 novembre 2009, nous révélions que la "Commission du Vieux Paris" s'opposait à la restauration de l'Hôtel de Mayenne (Ecole des Francs-Bourgeois, 21 rue St Antoine – IVe), dont on voit ici l'état avant travaux à gauche (Photo VlM) et son aspect actuel à droite (Photo Emmanuel Delarue, "L'Indépendant du 4e")

     

    Dans cette affaire qui nous a tous motivés (on a relevé pas moins de 24 commentaires sur notre site), la commission – dont l'avis n'est que consultatif – s'était opposée à la suppression de l'ajout central du XIXème siècle, sur la base d'arguments inspirés par la charte de Venise. Personne n'a envie de lui donner raison aujourd'hui, quand on réalise l'élégance des formes de l'architecture originale ressuscitée !

    C'est dire qu'elle n'a pas toujours eu la main heureuse.

    Cependant, elle a souvent fait preuve de pertinence et de courage. Notamment sur la démolition des serres d'Auteuil, où elle n'a pas hésisté à aller au clash.

    Aujourd'hui, Anne Hidalgo Maire de Paris nous inquiète. Elle a déclaré au cours de la précédente mandature, où elle assumait la fonction de Maire-Adjointe chargé de l'urbanisme, qu'elle voulait pour Paris "un urbanisme déjanté". La Commission du Vieux-Paris n'avait pas de pouvoir mais elle était "une voix qui parle dans le désert", à l'image de ces anachorètes qui ont façonné l'humanité. Il arrivait que ses prises de position, reprises par les associations et amplifiées par les médias, finissent par peser de façon décisive.

    Paris et ses trésors historiques et architecturaux s'accomodent mal d'une politique qui voudrait à tout prix surprendre et provoquer. Au prix de destructions irrémédiables. Si Madame Hidalgo veut le faire, elle doit postuler pour prendre la tête du "Grand Paris" et choisir des espaces où la fantaisie et l'audace ne risquent pas de détruire le caractère et l'harmonie des sites. La petitesse et l'extrême densité de notre capitale ne le permettent pas sans que soit mis en péril tout ce qui fait de Paris la plus belle ville du monde et la plus recherchée.

    Dans ce contexte, la décision de supprimer une structure même imparfaite capable de statuer sur des projets comme Roland Garros, la Samaritaine, la Halle Freyssinet ou la Poste du Louvre et, qui sait, bientôt sur l'avenue Foch, nous fait craindre une volonté à l'Hôtel de Ville de prendre des décisions sur des sujets sensibles, sans s'exposer au risque d'une contestation structurée.

    Gérard Simonet

     

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    ThLe Paris de la fête

     

     

    Selon un classement réalisé par le magazine Forbes, Paris est parmi 58 villes sélectionnées, la troisième ville la plus influente dans le monde au plan économique. La première est Londres et la seconde New York.

    Pour le journaliste qui a commenté ce classement, la 3 ème place de Paris est « …en partie due à la domination totale de la ville sur l'économie française et à la concentration de presque tous les dirigeants des grandes sociétés du pays ». On recense à Paris 60 sièges sociaux d’entreprises mondiales contre 82 pour New York et 68 à Londres.

    Afin de réaliser ce classement, Forbes s’est fondé sur les travaux d’économistes mais aussi de démographes et de géographes qui ont examiné des critères relatifs à l’ influence politique et économique ainsi que sur différents éléments sociaux, la taille quant à elle ne constituant plus un facteur suffisant.

      800px-City_of_London_skylineLa City, le Londres des affaires

     

    Ces études qui aboutissent au résultat qui vient de paraître sont toujours un sujet de polémiques et de critiques. Il ne faut donc pas prendre à la lettre ce score. Toutefois il doit constituer un élément parmi tous ceux qui permettent d’apprécier la compétitivité, le dynamisme et l’attractivité d’une ville comme Paris. Il permet de guider les choix auxquels sont confrontés l’équipe municipale, la région et les pouvoirs publics en général. De la prise en compte de ces avis et résultats dépendra l’avenir de la capitale.

    Préfère-t-on en faire une ville de fête, de la nuit, des plaisirs et du tourisme plutôt qu’une ville à l’économie florissante, forte de grands projets générant des emplois et au final de la richesse et où il fait bon vivre. Tout le dilemme est là. Le classement du magazine Forbes a le grand avantage de nous rappeler quels sont les véritables enjeux des années à venir pour Paris à l’aune de la mondialisation.

    Puisse le « Grand Paris » constituer une première réponse !

    Dominique Feutry

     

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    Hotel_Tallard 4Vue de l'Hôtel de Tallard, 78 rue des Archives (IIIe). En médaillon, le tympan sculpté du porche d'entrée     (Photo Serge Jodra) 

     

    C’est à l’architecte Pierre Bullet (1639-1716), oncle de Marivaux, architecte de la Ville de Paris, que l’on doit la réalisation de la Porte Saint-Martin et l’église Saint-Thomas d’Aquin. On sait moins qu’il réalisa aussi plusieurs hôtels particuliers dont l’Hôtel de Tallard qui se trouve à l’angle des rues Pastourelle et des Archives (IIIe) au N° 78, juste en diagonale du bureau de poste.

    L’édifice a été construit entre 1702 et 1704 par un conseiller au parlement, le fils de Jean Jacques Amelot de Bisseuil, le propriétaire de l’Hôtel dit des Ambassadeurs de Hollande (voir notre article du 27 janvier 2011). Le terrain exigu, bien que le produit de la réunion de deux parcelles, obligea l’architecte à concevoir une structure ne comprenant qu’une seule aile dans laquelle étaient regroupés les services. Un haut et long mur le long de la rue Pastourelle lui est parallèle et isole les occupants de l’extérieur. 

    Escalier_tallard_3Le splendide escalier (Photo Davido)

    Acheté en 1722 par Camille d'Hostun de La Baume, duc d'Hostun, comte de Tallard et maréchal de France (1652-1728), c’est ce dernier qui lui a laissé son nom actuel. Resté plus d’un siècle dans la même famille, l’hôtel échoit en 1825 à un épicier du nom de Toussaint Tavernier. Il est loué pour de activités commerciales et industrielles. Une photographie d’Atget conservée au musée Carnavalet montre l’entrée du corps de logis surmonté d’un immense enseigne d’une fabrique de passementerie. Abîmé par 150 ans d’occupations diverses de ce type, l’ensemble a été restauré en 1981. Il est depuis redevenu un immeuble d’habitation à qui une partie de son ancien lustre a pu être restitué.

    41r8tGjZ+GLL'escalier avec les statues et les bustes photographié par Atget (Musée Carnavalet)

     

    Sont classées depuis 1980 les façades (elles comportent des arcades surmontant des pilastres, côté jardin des médaillons « les Eléments et les Saisons » s’intercalent entre elles) ainsi que les toitures de l'ensemble des bâtiments excepté la surélévation du 19e siècle. Le portail sur rue lui aussi est protégé (le tympan est un bas-relief en bois formé d’un monogramme encadré de deux génies), de même que le mur de clôture de la cour d'honneur, le grand escalier dont il est souvent dit qu’il est un des plus beaux de Paris avec sa cage et sa rampe en fer forgé. A l’intérieur d’autres éléments sont inscrits, l'ancien grand vestibule avec bas-reliefs de fleurs, les corniches des salons du rez-de-chaussée côté jardin et le fragment conservé du décor d’un dessus-de-porte en stuc, sans oublier les corniches des salons du premier étage côté jardin. Même les caves avec leurs piliers et le jardin donnant rue de Beauce font l’objet d’une protection.

     

    A2454c4ef34cf5da33fc0e13ee2d079eDessin préparatoire pour la construction de l'Hôtel

     

    Il est indéniable, comme le souligne Danielle Chadych dans son ouvrage « Le Marais – Evolution d’un paysage urbain », que Pierre Bullet a réalisé un tour de force en élevant ce très bel édifice sur si peu de surface. Exploit d’autant plus remarquable que l’ensemble parait léger, sans lourdeur, un travers qui avait été pourtant reproché à l’architecte pour la Porte Saint-Martin jugée par ses contemporains par trop massive.

    Propriété privée, l'Hôtel ne se visite pas.

    Dominique Feutry

     

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     La nouvelle agence du CIC 61 rue du Temple, à l'angle de la rue Geoffroy L'Angevin (IVe) (Photo VlM)

      

    Alors que les travaux d’aménagement de la rue Rambuteau passent à la vitesse supérieure, le quartier continue à évoluer. Même  si nombre de commerces sont fermés pour cause de congés annuelles, le CIC vient de transférer son agence du 17 rue Rambuteau au 61 rue du Temple. Annoncé depuis plus de deux ans, (article du 11 mars 2012), il remplace à l'issue de plusieurs mois de travaux, une boutique de maroquinerie. D’allure sobre mais un peu triste donnée par le gris soutenu apposé sur les façades, l’angle des rues du Temple et  Geoffroy l’Angevin est dorénavant d’aspect plus moderne. 

     

    Photo-27 La devanture de "Chacun ses goûts", 4 rue Geoffroy L'Angevin  (IVe) (Photo VlM) 

     

    C’est le parti pris aussi par un commerce qui a ouvert voilà près de deux ans à quelques mètres au 4 rue Geoffroy L’Angevin. Le nom est évocateur « Chacun ses Goûts ». Il s’agit en fait d’une activité assez inattendue puisque l’on trouve à cet endroit des glaces aux yaourts que vous composez vous-même, à consommer sur place ou à emporter, une spécialité diététique qui nous vient tout droit des Etats-Unis. Les vitrines sont de couleur gris sombre et donnent à ce début de la rue, qui compte aussi au N° 2 la galerie d’art Nivet-Carzon, un air nouveau et  plus actuel.

    Espérons que ces transformations feront des émules, ce qui donnera une nouvelle jeunesse à ce secteur du Marais qui va apparaître différent après la restructuration engagée rue Rambuteau qui, rappelons-le, durera jusqu’à la fin du mois de novembre prochain.

    Dominique Feutry