Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2014

  •  1294701134_rieuse5Mouettes rieuses au Jardin des Tuileries (Ier)

    Leur présence n'est pas récente et pourtant nous sommes toujours surpris voire intrigués d'entendre des cris de mouettes à Paris et plus spécifiquement le matin de bonne heure où ceux-ci nombreux sont reconnaissables à leur timbre aigü, en particulier rue des Francs-Bourgeois.

    Pourtant nous sommes bien loin de la mer. Les mouettes rieuses s'installent à Paris et en Île-de-France à partir du mois de juillet, afin d'y passer l’hiver. Il y a aussi des goélands, plus gros et plus bruyants qui restent toute l’année dans la capitale. Eux ne crient pas, mais raillent ou pleurent.

    On trouve ces volatiles là où il y a de l’eau, dans les parcs et sur les quais de Seine. Pour dormir, ils se rassemblent souvent sur les bords de la Seine.

    Les mouettes rieuses migrent à Paris depuis le début du XXe siècle. Quant aux goélands, cela remonte à 1990, et 2005 pour les goélands bruns. Pour ces oiseaux les grandes villes sont idéales, il ne fait jamais trop froid, il y a beaucoup de nourriture et on les laisse tranquille.

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    Goélands installés sur les toits de Paris (Photo T. Bara)

     

    Les mouettes viennent de Finlande et de pays d’Europe de l' Est comme la Russie. Les goélands viennent des zones côtières françaises en général. Les mouettes mangent de tout et concurrencent les pigeons. Elles se nourrissent comme les goélands de toutes sortes d’ordures plutôt que de petits poissons, d'insectes ou de vers de terre. L'effectif reste toutefois assez faible tout au plus une centaine de couples.

    Une de nos lectrices était dépité l'an passé de ne plus entendre les mouettes. En fait elles avaient quitté Paris une fois l'hiver passé pour rejoindre leurs quartiers d'été les pays d'Europe du Nord et de l'Est, pendant la période où elles nichent.

    Voilà pourquoi le Marais, mais d'autres quartiers aussi, donne parfois d'impression que nous sommes non pas au bord de la Seine mais de la mer…

    Dominique Feutry

     

  •   Dernière mouture 010La fontaine des Haudriettes à l'angle des rues des Archives et des Haudriettes (IIIe)

     

    A l'angle de la rue des Archives et de la rue des Haudriettes (IIIe), une haute et imposante fontaine surprend à cet endroit. Il s'agit de la Fontaine des Haudriettes. Elle a succédé à la Fontaine Neuve qui avait été construite en 1636.

    La fontaine actuelle date de 1760. Financée par le prince de Rohan, elle a été construite par l'architecte Noveau inspiré semble-t-il par des dessins de Moreau-Desproux l'architecte du Palais Royal. La naïade du fronton, est un bas relief œuvre d'un élève de Lemoyne, le sculpteur Pierre Philippe Mignot. De très belle facture cette femme est nue, vue de dos, allongée dans les roseaux et appuyée sur une urne. Son modèle a été exposé au salon de 1765. Quant à l'eau elle jaillit de la gueule d'un tête de lion en bronze.

     12888a_AtgetLa fontaine des Haudriettes en 1898 (photo d'Adget)

     

    D'abord alimentée par les eaux de Belleville puis par le canal de l'Ourcq, la fontaine été classée en 1925 sous le nom de fontaine des Vieilles Haudriettes. Précisons que le nom Haudriettes est celui d'un ancien couvent dont la fondatrice était l'épouse d'un valet de Louis IX Etienne Haudri. L'ayant cru disparu alors qu'il était parti en pèlerinage, cette dernière entra dans les ordres et fonda un monastère destiné aux pèlerins malades. Seulement lorsque son mari revint il fallut recourir au pape qui décida que les deux protagonistes reprendraient leur vie commune. Le monastère quant à lui fut repris par d'autres et devint celui des sœurs Haudriettes.

    Une contre-terrasse s'est installée sur l'esplanade. Elle gène un peu la vue mais les riverains constatent qu'elle est sérieusement gérée. Sans elle, l'espace serait probablement envahi de motos …. Un temps agressée par un "street-artiste" peu scrupuleux (notre article du 14 mai 2011), souvent taguée, elle jouit depuis quelques temps d'une quiétude de bon aloi.

    Dernier détail, le restaurant «Le Connétable» situé juste en face présente des ouvertures avec de magnifiques grilles anciennes, ce qui traduit la présence à cet emplacement autrefois d'un commerce de vin car ces grilles étaient en effet imposées par édit royal à ces commerçants spécialisés afin de protéger leur commerce. Un autre commerce de vins et liqueurs était autrefois adossé à la fontaine. Il est ainsi amusant de constater que l'eau était entourée de vin !

    Dominique Feutry

     

  •  BibliL'affiche de l'opération de la Mairie de Paris "Les bibliothèques hors les murs" 

      

    La Mairie de Paris a lancé un initiative intéressante durant l'été en proposant de partager des moments de lecture aux jeunes et aux moins jeunes dans certains squares publics proches de bibliothèques.

    L'idée est de transporter des livres, magazines, BD… au moyen de chariots dans les parcs et jardins de la Ville, ce qui permet d'offrir un choix suffisant d'ouvrages et de laisser aux amateurs la possibilité de les lire ou bien d'écouter des animateurs qui font découvrir des oeuvres, des récits ou  des contes.

    L'installation est organisée sur des tapis de sol. Trente sept squares participent à cette décentralisation des établissements.

    Pour le Marais, la seule bibliothèque de plein air est celle des bibliothèques Arthur Rimbaud, Charlotte Delbo déplacées pour l'occasion square Frederico Garcia Lorca (ex-square de l'Hôtel de Ville 1, place de l'Hôtel de Ville).

    Cette activité de l'été a lieu du mardi 22 juillet au jeudi 14 août 2014  de 15h00 à 17h00.

    Alors, si le temps le permet, avis aux amateurs.

    Dominique Feutry

     

  • La_maison_tropicale_de_Jean_Prouvé_(Nancy)_(7899627842)La maison tropicale de Jean Prouvé

     

    Tous ceux et celles qui passent devant le Centre Pompidou rue Beaubourg (IVe) n'imaginent pas que ce bâtiment a un lien avec Jean Prouvé le célèbre designer et architecte dont les productions, qu'il s'agisse de meubles de ferronnerie d'art, de prototypes, de constructions… atteignent des sommets dans les ventes aux enchères et chez les antiquaires spécialisés. L'un d'eux a été installé un temps rue Vieille du Temple (IIIe).

    Pourtant Jean Prouvé, fils du peintre et sculpteur de l'école de Nancy, Victor Prouvé, fut le président du jury international qui en 1971 imposa le projet des architectes Renzo Piana et Richard Rogers. Nombreux furent à l'époque ceux qui ont vu dans ce choix l' «héritage culturel» de Prouvé pour cette construction "avant gardiste" (structure en acier plié et flexibilité des espaces).

    Il est difficile de résumer en quelques lignes Jean Prouvé. Ferronnier d'art de formation, on lui doit le portail d'entrée de la fameuse Villa Reifenberg à Paris dont l'architecte fut Robert Mallet-Stevens ou la porte du casino de Saint-Jean de Luz. Il se rend vite compte que son avenir est plutôt de suivre les évolutions de la société et de concevoir des productions industrielles de meubles et même de maisons plus économiques, plus fonctionnels et donc plus abordables en termes de prix.

      JeanprouveJean Prouvé

     

    Il dessine et produit dans ses ateliers qu'il crée en 1931 dans la banlieue de Nancy, il a alors 30 ans et travaille pour de ombreux ouvrages, des sanatoriums, la maison du peuple à Clichy… Humaniste, il octroie alors à son personnel les congés payés et l'intéressement bien avant que les lois ne les rendent obligatoires. Après la guerre, ne pouvant pas faire face seul aux investissements nécessaires pour développer son affaire, il fait appel à des investisseurs qui l'évinceront de son entreprise.

    Qu'à cela ne tienne il en fondera une autre car Jean Prouvé n'en a pas fini pour autant, il se voit d'ailleurs confier la réalisation du pavillon du centenaire de l'aluminium en 1954 qui sera monté sur les quais de Seine. Il participe aussi à la construction et l’aménagement de résidences universitaires. Les chaises et tables en tôle pliée et contreplaqué où certains d'entre nous ont usé leurs fonds de culotte sont de sa création dans les années 50.Toujours le même souci de parvenir à des bas coûts de production. Le paradoxe veut qu'aujourd'hui ce mobilier «industriel» est davantage coté que des pièces d'époque Louis XVI faites entièrement à la main !

    9f29e5d8e6630b57ea91d0eefd156336.jpg chaiseLa  fameuse chaise de Jean Prouvé qui est toujours reéditée

     

    Jean Prouvé a travaillé sur «la maison des jours meilleurs» voulue par l'abbé Pierre, à un prototype de maison tropicale mais aussi sur le siège du parti communiste place du Colonel Fabien, pour l'aérogare d'Orly Sud, le CNIT et la tour Nobel à La Défense, le musée du Havre, le Palais Omnisports de Bercy …ainsi que des réalisations à l'étranger. Il a inventé de nombreux procédés spécifiques de construction dont le plus connu est la «toiture réticulaire à surface variable».

    Comme professeur au CNAM, il a pu transmettre à ses étudiants son savoir et son expérience sur la construction industrielle tout en défendant, ce qui a été son souci constant, l'intégration des constructions dans leur environnement.

    Dominique Feutry

     

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    6a00d8341d8a0f53ef01a3fcfe908c970b XXXConcernant le devenir de la pergola nous espérons annoncer prochainement "…de bonnes nouvelles…" (Photo VlM)

     

    "Vivre le Marais !", les riverains et les amoureux du Marais ont manifesté leur étonnement lorsqu'ils ont constaté l’installation d'une pergola en acier galvanisé dans le jardin de l'Hôtel Aubert de Fontenay (dit Hôtel Salé) qui abrite le musée Picasso, lequel devrait enfin réouvrir à l'automne prochain.

    Nous avons écrit plusieurs articles sur notre blog dont ceux des 6 mai et 3 juin 2014 annonçant ces péripéties et notre incompréhension qui s'est traduite par un recours gracieux adressé par des riverains au Préfet et auquel s'est joint "Vivre le Marais !" Recours pour défaut de permis qui permet pendant les deux mois suivants son dépôt de lancer une procédure contentieuse.

    A la suite des changements intervenus à la Direction de l’établissement nous avons rencontré à plusieurs reprises le nouveau Président Laurent Le Bon et des membres de son équipe qui nous ont reçu avec une grande courtoisie. Nous avons pu exposer nos « griefs » au nom de nos adhérents dont certains sont des riverains.

    Tout d'abord concernant la pergola métallique qui coupe la perspective et semble pour beaucoup inappropriée à cet endroit. Nous avons aussi souligné les problèmes de circulation et de stationnement qui vont se poser si d’aventure il était prévu d'amener par autocar au pied du musée les milliers de visiteurs qui se presseront quotidiennement dans les lieux alors que les rues ne s'y prêtent  pas.

      Photo-28  Le bâtiment technique du musée, triste et métallique, le long du square Léonor Fini (Photo VlM)

     

    Le Président du musée, en réponse à nos questions, nous a manifesté une forte volonté d'apaisement, de dialogue et cela en vertu du fait nous a t-il été souligné que le musée est «….notre musée, le musée de tous les parisiens et de tous les français ».

    Sur la question des autocars nous sommes convenus que cette question ressortissait de la Mairie de Paris et en particulier du Maire de IIIe arrondissement. Contacté par nos soins, Pierre Aïdenbaum a accepté d'organiser une réunion avec "Vivre le Marais !" dès le début de la rentrée afin de discuter de ce dossier sensible et des moyens à mettre en œuvre pour éviter les nuisances qui ne manqueraient pas de se produire pour les habitants des zones limitrophes du musée si rien n'était fait préalablement à la réouverture.

    En ce qui concerne la pergola la confirmation explicite ne nous a été faite quant à son enlèvement que nous avons réclamé avec force, enlèvement dans son entier et non pas partiel comme l'avait spécifié dans un courrier aux habitants Pierre Aidenbaum qui s'est trouvé confronté à une réaction de rejet de cette installation. Néanmoins nous ramenons de nos entretiens que de bonnes nouvelles pourront être annoncées prochainement au sujet du devenir de cette pergola. Nous restons pour ce faire en contact avec la Direction du musée et nous ne manquerons pas d’informer nos lecteurs des prochaines évolutions sur le devenir de cette implantation, à cet endroit historique, qui semble condamnée à disparaître compte tenu du tollé qu'elle soulève.

    Pour l'instant notre recours contentieux est d'ailleurs toujours possible.

    Photo-30Les services administatifs du musée seront installés dans les deux immeubles aux 18 et 20 rue  de la Perle (IIIe), juste à côté de la créche.(Photo VlM)

     

    Signalons enfin que les travaux semblent avancer rapidement désormais. Les constructions modulaires (algecos) qui empiétaient sur la rue Vieille du Temple ont été enlevés car le bâtiment « technique » à deux niveaux qui se trouve sur le côté du jardin Léonor Fini avec entrée sur la même rue est en voie de finition. Son aspect métallique et moderne (il est recouvert de plaques de zinc vieillies) contraste avec l'Hôtel du XVIIe qu'il dessert. Il se pourrait que dans le futur il soit caché par de la verdure si un aménagement plus global comprenant le square et le jardin de musée était entrepris.

    Des cameras de protection sophistiquées avec système infra rouge qui ne sont pas du plus bel effet ont été installées sur de hauts piquets sur le toit de cette construction moderne. Sur ce point il nous a été précisé que la sécurité primait avant tout. Le mur côté rue des Coutures Saint Gervais a été remis en ordre. Quant au petit immeuble de la rue de la Perle qui abritera les services administratifs, l'aménagement est en cours de finition.

    Pour ce qui porte sur l’agencement du musée proprement dit, l’accrochage des œuvres et l'ordonnancement général, le voile sera levé en octobre prochain.

    Dominique Feutry

     

  •  Photo LLCommerce affichant "Liquidation" rue des Francs Bourgeois (IVe) (Photo VlM)

     

    Les soldes que beaucoup de commerçants du Marais qualifient d’honorables, de molles ou de relativement mauvaises comparées à l’an passé, montrent une stagnation voire une dégradation des ventes et la confirmation d’une tendance marquée au sur-place et à la baisse depuis près d’un an. Le panier moyen des clients (y compris des touristes) a baissé et ces derniers attendent désormais la 2ème  ou la 3ème démarque pour acheter. Sur un plan plus général seules les marques de luxe tirent leur épingle du jeu.

    Comment peut-on expliquer ce fait alors que les touristes affluent et que des enseignes « locomotives » se sont pourtant installées tel Uniqlo rue des Francs- Bourgeois (IVe), une rue dont certains commerces souffrent aussi.

     Photo CMagasin de livres fermé quasi abandonné rue des Francs Bourgeois (IIIe) (Photo VlM!)

     

    Trois raisons sont avancées par les professionnels. 

    Tout d’abord avec la baisse du pouvoir d’achat, les consommateurs font des achats »raisonnés » et non plus « compulsifs » c’est-à-dire qu’ils privilégient l’utile au superflu. Ce constat est fréquent pour les magasins de mode.

    Autre phénomène qui a joué, la météo défavorable cette année au moment des soldes qui réfreine les achats.

    Les sites d’achats internet enfin prennent aussi progressivement le pas sur les commerces traditionnels et ce mouvement qui s’amplifie est irréversible…

     Photo NUn autre commerce de la rue des Francs Bourgeois (IIIe) fermé depuis prés d'un an (Photo VlM!)

     

    La principale conséquence est donc un « turn over » élevé des magasins, des durées de vente plus longues et de plus en plus fréquemment des fermetures longues avant qu’un commerce ne trouve un repreneur en particulier aux endroits considérés comme les moins porteurs en terme de ventes. C’est ce qui explique que nous trouvions des commerces abandonnées avec des affiches « à céder » ou « à vendre » apposées de longs mois sur les vitrines. Les établissements financiers de leur côté notent une montée des sinistres, leurs clients commerçants, c’est le cas aussi  des artisans,  ne peuvent plus faire face à leurs engagements.

    Dominique Feutry

     

  • Menu_icon_867L'Hôtel Donon, côté jardin,  qui abrite le Musée Cognacq-Jay 8 rue Elzévir (IIIe)

     

    Lorsqu’est évoqué le vocable Donon, les férus de géographie pensent immédiatement au Col du même nom qui culmine à 727 m dans le massif des Vosges. Mais dès que ce nom est associé au Marais alors votre interlocuteur fait le lien avec ce bel hôtel particulier situé 8 rue Elzévir (IIIe) qui qui abrite les collections réunies au début du XXe siècle par les créateurs de la Samaritaine les Cognacq-Jay.

    Le bâtiment principal date du XVIe siècle et fut édifié en 1575 pour le Contrôleur des Bâtiments du Roi, Médéric de Donon, qui avait pour femme la fille du célèbre sculpteur italien Girolamo della Robbia. Donon profita du lotissement de terrains entrepris par les propriétaires, les religieux de Sainte Catherine des Ecoliers, pour acquérir ue parcelle. Il faut d’ailleurs souligner qu’à cet emplacement se trouvait l’ancienne enceinte de Charles V. Nous savons que Donon, fidèle d’Henri III fut un temps emprisonné à la Bastille par les Ligueurs et qu’il réintégra sa demeure où il mourut plusieurs années plus tard. 

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    L'exceptionnelle charpente de l'Hôtel Donon

     

    Du nom de l’architecte utilisé, nous ne savons rien. Certains ont avancé l’idée que la bâtisse ressemblerait à celle que Philibert Delorme possédait dans le secteur… Comme la plupart des beaux immeubles du Marais aux XIXe et début du XXe siècles, l’édifice a servi à abriter des activités commerciales et l’entretien était fort sommaire, mais c’est ce qui a permis aussi de le sauver.

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    Portrait du donateur Ernest Cognacq

     

    L’édifice est aujourd’hui dans son état d’origine si on exclut la façade sur rue et les ailes qui sont postérieures. Très classique et sobre, sans fioriture avec sa cour rectangulaire, son petit jardin à la française, l’Hôtel est assez étroit, ce qui lui donne l’apparence de hauteur amplifiée par le 2e étage des caves qui servaient de cuisines et par la toiture de forme pyramidale. Mais l’intérêt de ce monument, la partie la plus rare, se trouve être sa charpente. Un grand comble exceptionnel aux dires des spécialistes, un endroit qui sert d’espace d‘exposition et ouvert au public.

    La Ville de Paris a racheté ce monument classé en 1974 pour y réinstaller la collection d’œuvres d’art du XVIIIe siècle du couple Cognacq-Jay reçue en legs en 1928. Elle se trouvait auparavant boulevard des Capucines dans ce qui était alors la Samaritaine de Luxe.

     T12760106151727Une des salles d'exposition du Musée Cogancq-Jay

     

    En 1990 après la fin des travaux de restauration, l’Hôtel Donon accueillit cet ensemble qui comprend des œuvres des peintres français (Oeben, Chardin, Watteau, Greuze…) et étrangers (Canaletto, Guardi, Tiepolo, Rembrandt ou Reynolds…), un mobilier exceptionnel estampillé par les plus grands ébénistes, des tapisseries, des porcelaines, des pendules, de l’orfèvrerie, des sculptures … tout ce qui participe au raffinement de cette grande époque de l’art français.

    Le musée est ouvert du mardi au dimanche de 10h00 à 18h00, l’entrée est gratuite pour les collections permanentes.

    Dominique Feutry

     

  •   Photo-19Vue intérieure 5 Rue des Guillemites (IVe)

     

    Jusqu'où ira l'imagination pour faire du commerce ?

    Alors que fréquemment nous rencontrons des camions-snack au bord des routes où il est possible de trouver boissons et nourriture à consommer sur place ou à emporter  surtout en cette  période de vacances. Il existe aussi des camions pizzas ou des camions sushis, des camions de vente de frites, de gaufres que l'on trouve surtout sur les foires ou les marchés. Certains chefs renommés se sont même lancés dans la vente de plats cuisinés dans ce type de véhicules itinérants que l'on appelle des "food trucks" aux Etats-Unis.

    Mais peu d'entre nous imagineraient que l'on puisse côtoyer ce type de véhicule en plein centre du Marais .

    Et pourtant c'est le cas rue des Guillemites. En effet, au N° 5, les deux vantaux de la porte cochère sont ouverts, ils sont encadrés d'oriflammes annonçant des spécialités culinaires thaï. Passant à l'extérieur le piéton intrigué découvre une sorte de grand garage (en fait une cour couverte de plexiglass) au fond duquel et de biais est disposé tout illuminé un camion-vente de plats cuisinés et boissons. Le reste de l'espace, plus sombre, est occupé par des chaises et des tables destinées à ceux qui souhaitent consommer sur place.

     

    PhotoVue extérieure  

     

    Il est vrai que cette installation est insolite en ce lieu. Les charges qui pèsent sur les propriétaires parisiens sont élevées et, outre les locations saisonnières, peut-être que ce type nouveau de location des espaces privés permet de mieux les amortir. 

    Certains voisins commencent toutefois à réagir car il n'y a pas d'insonorisation pour la musique (ce qui a déjà nécessité l'intervention de la police), pas d'évacuation pour les fumées, les consommateurs stationnent sur la voie publique et font du bruit d'autant que la fermeture à 22h00 n'est pas toujours respectée.  

    Compte tenu de ces nuisances nous sommes dubitatifs sur ce type d'installation d'autant que le gérant du garage averti semble passif aux dires de riverains. Il ne faudrait pas que ce cas serve d'exemple et fasse des émules !

    Dominique Feutry

     

     

  •     Photo ZL'entrée et la cour verdayante du 16 rue Michel Le Comte (IIIe) (photo VlM) 

     

    Flâner dans le Marais permet souvent de faire des découvertes étonnantes. C’est notamment le cas des cours ou des entrées souvent cachées derrière d’imposantes portes cochères.

    Photo YMagnifique entrée avec vue sur cour entre la place de Victoires et le Marais (Photo VlM)

     

    Photo XYCour du Petit Hôtel d'Estrée 70 rue des Gravilliers (Photo VlM)

     

    Il arrive que certaines, au hasard d’une promenade, soient ouvertes. La tentation est alors grande d’entrer afin d’apprécier le lieu, sa décoration, son aménagement et ses plantations. Nous sommes souvent surpris de la paix qui y règne alors que dehors le brouhaha domine. Aussi n’hésitez pas à ouvrir grand vos yeux tout en faisant preuve de curiosité lorsque vous arpentez les rues du Marais.

    Photo XColonne de type "toscan" en pierre terminée d'un chapiteau de feuilles sculptées (XIXème), entrée du 43 rue des Francs Bourgeois (IVe)(Photo VlM)  

     

    Afin de vous mettre l’eau à la bouche nous avons pris quelques photos intéressantes….

     

  • Francs bourgeois alignement motos et fouleFoule et deux-roues motorisés rue des Francs-Bourgeois le week-end (Photo VlM)

     

    La Mairie de Paris vient de publier la liste détaillée et exhaustive de tous les parkings deux-roues de la capitale, anciens et nouveaux. Page d'accueil de mairie de paris, cliquer dans : consulter le document au format pdf

    Vous y trouverez, en faisant défiler, arrondissement par arrondissement, les adresses précises des emplacements réservés.

    C'est l'occasion pour nous de rappeler notre position :

    • Les deux-roues motorisés doivent payer l'espace public qu'ils occupent lorsqu'ils stationnent. Le tarif doit être plus faible évidemment que celui des voitures. Une application du type "smartphone" doit être développée pour faciliter l'acquittement
    • Les deux-roues motorisés doivent être soumis au même contrôle technique que les voitures. Rien ne justifie que le décret en ce sens qui date de 2011 soit systématiquement repoussé dans son application.
    • La "charte des motards" signée en 2007 par le Maire de Paris, que le Préfet de Police a rejetée comme contraire au code de la route, doit être abrogée. Elle dispose que les motards peuvent stationner et rouler sur les trottoirs et remonter les files.
    • La police doit agir avec la même rigueur envers les voitures et les deux-roues motorisés lorsque les règles de stationnement ne sont pas respectées.
    • Dès lors que la concurrence entre ces deux moyens de transports, voitures et motos, cessera d'être biaisée en faveur des seconds, dès lors que le nombre de ces engins dans nos rues ne sera plus le simple résultat d'un déséquilibre flagrant entre les contraintes auxquelles ces deux catégories sont soumises, il devient logique de mettre en oeuvre une politique de création de parkings deux-roues dimensionnée aux besoins.

    On peut se demander pourquoi les conditions ci-dessus ne sont pas remplies. C'est très simple : dès que ces mesures sont évoquées, "l'association des motards en colère" (des motards qui ne décolèrent pas car la colère est chez eux institutionnelle, inscrite dans leur nom autant dire dans leurs gènes), décrète une manifestation dans les rues de Paris et d'ailleurs.

    Anne Hidalgo avait fait preuve de bon sens et de courage à la veille des élections de mars. La bouche en coeur n'avait-elle pas dit : "je trouve normal que les motards paient le stationnement". Il a suffi d'une menace de manifestation pour que dans les quarante huit heures elle y renonce. Si on réussit à nous persuader que c'est cela la démocratie, on finira par acquiescer. Mais le chemin est long pour qu'on nous convainque.

    Anne Hidalgo by chris 23 07 14 Anne Hidalgo, mine de plomb signée d'une de nos adhérentes qui, sans rancune, lui dédie ce portrait