Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2014

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    Photo-13L'angle des rues Beaubourg et du Grenier Saint-Lazare après l'accident (Photo VlM !)

     

     Les riverains des rues Beaubourg, Michel Le Comte et du Grenier Saint-Lazare (IIIe) ont été surpris d'entendre en début de matinée, ce dimanche 6 juillet, suite à un concert de sirènes un gros choc. Ils ont découvert une voiture accidentée, des policiers en nombre avec leurs véhicules, un reverbère et des  potelets arrachés.

     

    Photo-14Réverbère, poteaux de signalisation, poubelle, potelets, barrières à terre après l'accident (photo VlM !)

     

    Des témoins présents ont expliqué qu'une course poursuite d'une voiture folle remontant la rue Beaubourg s'est terminée dans le mobilier urbain lorsque les suspects poursuivis par la police ont voulu tourner dans la rue du Grenier Saint Lazare. Heureusement il n'y avait à cet endroit, à ce moment là aucun piéton. Aucune vitrine des magasins proches n' a été endommagée.

    Les 3 occupants sains et saufs de la voiture accidentée ont été arrêtés et menottés par les forces de l'ordre. 

    Dominique Feutry

     

  •  Tour_st_jacquesLa Tour Saint-Jacques et le Square 39 rue de Rivoli (IVe)

     

     
    Les visites de la Tour Saint Jacques viennent de reprendre avec l’arrivée de l’été. Cette immense tour gothique flamboyant située au cœur du square du même nom 39 rue de Rivoli (IVe) constitue le dernier élément de l’église Saint Jacques de la Boucherie détruite à la Révolution.

    Il est difficile de connaitre exactement la date d’origine de la première construction effectuée en ce lieu. Trois niveaux de constructions ont été trouvés sur l’emplacement de l’église détruite sous la Révolution. Il semble qu’une église ait été édifiée sur l’emplacement d’une chapelle à cheval sur les XIe et XII siècles. Sans doute remaniée durant le XIVe siècle, elle possédait les reliques de Saint Jacques dit le Majeur ce qui en faisait un lieu de pèlerinage. C’est le roi Charles VI qui autorisa la corporation des bouchers installés alors sur son pourtour à fonder leur chapelle à l’intérieur de l’église d’où son nom « de la Boucherie ». L’église ne fut réellement consacrée qu’en 1414.

    StjacquesbouchGravure représentant l'église Saint-Jacques de la Boucherie (IVe)

     

    Le clocher, c’est-à-dire la tour actuelle, fut installé plus tard au début du XVIe siècle. Sa partie supérieure est très ouvragée et contraste avec la simplicité de sa base. Elle est alors surmontée d’une plate-forme avec quatre animaux ailés sculptés représentant les évangélistes et sur laquelle est posée une statue géante de Saint-Jacques (6 m) qui fut renversée à la Révolution sous les applaudissements des parisiens présents. La tour culminait alors à 55 m. Il est utile de souligner que jusqu’au règne de Louis XII, le prédécesseur de François Ier, qui le supprima, l’église jouissait du droit d’asile, ce qui protégeait les condamnés de la justice royale. Ce droit fut malheureusement plusieurs fois violé.

    Ainsi que nous l’avons écrit dans un article du 26 février 2013 de nombreux personnages importants de la finance, des nobles, des marchands, des bouchers se firent inhumer dans cet édifice, à commencer par Nicolas Flamel (il avait financé un des portails) ou Jean Fernel le médecin de Catherine de Médicis.

     

    Tour_St_Jacques01Lion ailé figurant Marc au haut de la Tour et les détails de la dentelle de pierre se trouvant au-dessous

      

    En 1797, l’église et la tour sont déclarés biens nationaux et vendus à un dénommé Dubois qui en fit une carrière. Heureusement le contrat de vente interdisait de détruire la Tour. Mais comme elle servit de fonderie de plomb de chasse, ce qui ne plaisait guère à certains habitants, ceux-ci poussèrent la Ville de Paris à la racheter, ce qu’elle fit en 1836. Elle acquit par la suite aussi en 1852 le terrain autour où avait été construit par les héritiers Dubois un grand marché de vêtements et de linge avec ses ruelles et son organisation qui fonctionna pendant 28 ans. C’est ainsi qu’est né le square actuel, la restauration notamment de la tour très abîmée est confiée à Théodore Ballu. Plus près de nous, en 2007, la Ville de Paris a entrepris une importante restauration des lieux.

    Qui imagine aujourd’hui l’opulence, liée à la richesse de la coporation des bouchers, qui a pu régner dans cette paroisse, le curé était alors un personnage très important. Les paroissiens étaient si nombreux que l'on rapporte que certains suivaient les offices à l'extérieur. Se représente t-on les rassemblements au pied de l'église pour le  pélerinage de Saint-Jacques de Compostelle ? Sait-on que la Tour a servi aux expériences barométriques de Pascal (sa statue est à la base de la Tour)  ? Enfin pouvons-nous concevoir que le clocher était équipé d’un carillon de 12 cloches, avec son carillonneur, la plus grosse cloche étant prénommée le « Gros Jacques » .

    Dominique Feutry

     

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    Viewmultimediadocument 1Cette affiche est une bonne chose mais est-ce suffisant pour combattre les incivilités qui explosent ?

     

    Le dernier Conseil de Quartier Saint-Gervais qui s’est réuni avant les vacances d’été, a apporté des informations intéressantes en matière de propreté. Ainsi la mairie du IVe a confirmé sa volonté d’agir afin qu’une proposition de loi puisse être déposée visant à réglementer la distribution des flyers et l’accrochage des cadenas dans le prolongement des vœux formulés par le conseil d’arrondissement.

    La solution à la prolifération des flyers passe en effet par un changement du code de l'environnement. Actuellement, le dépôt de prospectus est interdit sur les biens "immeubles". Il ne l'est pas explicitement sur les bien "meubles", notamment les voitures. Il suffit de spécifier que l'interdiction s'applique aux biens immeubles et meubles. La police et la mairie pourraient dès lors sanctionner un comportement des donneurs d'ordre qui exploitent un vide juridique. Nous l'avions envisagé en 2010/2011 mais le parlement – de droite – n'avait aucun intérêt à cette époque à faire droit à une demande de la mairie socialiste de Paris. La situation a changé depuis, les élus doivent s'en saisir.

    Le 1er Adjoint Julien Landel a indiqué avoir demandé à la Direction de la Propreté d’accroitre les passages pour enlever les poubelles plastiques durant la belle saison et de prévoir un passage supplémentaire le soir durant le week-end.

     

    6a00d8341d8a0f53ef01a3fce8ebda970b-500wiUne débauche de flyers

     

    Ont été annoncées aussi :

    – La fin des travaux de la rue de la Verrerie à la mi-juillet qui se traduira aussi par la remise à plat des horaires de livraison du BHV.

    – L’action menée par la mairie du IVe afin de trouver une solution relative aux maraudes devant le magasin Franprix situé près du terre- plein Saint-Paul.

    – La réflexion en cours concernant la place du Marché Sainte-Catherine.

     Un échange intéressant a porté sur les incivilités (déjections canines, épanchements d’urine, dépôts sauvages et amas de poubelles) rencontrées dans le quartier. Une campagne de communication est annoncée afin de toucher les commerçants comme les habitants et les visiteurs. Un diagnostic est en cours à la mairie d’arrondissement.

    Enfin est soulevée par les riverains « l’accélération de l’aspect mercantile de la rue des Francs Bourgeois provoquant sa sur-fréquentation », entrainant la disparition des commerces de proximités. Il y a indéniablement un fort mécontentement et il est souhaité que la mairie du IVe dresse un bilan des dimanches piétonniers de la rue et qu’elle le communique. A contrario la rénovation de la Société des Cendres en magasin de vêtements est saluée comme une réussite en matière de réaménagement.

     

    LLa circulation sous toutes ses formes devient difficile rue des Francs-Bourgeois(IIIe et IVe)

     

    La question des locations saisonnières et la gêne que celles-ci entraînent est évoquée,  les avis sont évidemment partagés entre ceux qui louent et ceux qui en subissent les nuisances.

    Ce conseil de quartier a mis une nouvelle fois en exergue les sujets sur lesquels "Vivre le Marais !" mène son action, sans oublier que le problème le plus aigu reste l'occupation du domaine public et les attroupements autour du carrefour Archives/Ste Croix. Les autorités ne peuvent plus différer et doivent désormais aller au-delà des simples déclarations en prenant ou en aidant à prendre les mesures adéquates afin d’améliorer la qualité de vie des habitants.

    Ce sont des actes que nous attendons désormais.

    Dominique Feutry

     

     

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    Vue de l'Hôtel de Beaubrun prise devant le proche 19  rue Michel le Comte (IIIe) 

     

    Enchâssé entre le 19 de la rue Michel Le Comte (IIIe) et l’arrière du Jardin Anne Franck, auquel on accède par l’impasse Bertaud (IIIe), se trouve le bel Hôtel de Beaubrun. D’aspect très sobre presque strict, cet ancien hôtel particulier des XVIIe et XVIIIe a fait l’objet d’une restauration très importante qui s’est achevée il y a quelques mois afin d’abriter le siège d’une société de promotion immobilière, Emerige, dirigée par son propriétaire Laurent Dumas dont certains se souviennent qu’il a racheté la célèbre CFOC (la Compagnie Française de l’Orient et de l’Occident).

    La rénovation qui a duré un an est intéressante car elle intègre le contemporain tout en respectant l’architecture du lieu, la maîtrise d’œuvre ayant été assurée par un architecte en chef des Monuments Historiques pour les parties extérieure. L’architecte d’intérieur François Schmidt s’est vu confier les parties intérieures afin qu’elles puissent accueillir des œuvres d’art contemporain. Emerige en effet encourage, au travers d’opérations de mécénat, l’art et les artistes actuels.

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    Le jardin aménagé à l'arrière de l'Hôtel,  adjacent au jardin Anne Franck. Au fond  Beaubourg.
     

    Nous ne savons pas grand-chose sur l’histoire de l’Hôtel pour lequel la documentation est maigre. A-t-il appartenu aux peintres  Henri de Beaubrun (1603-1677) ou à  Charles de Beaubrun (1604-1692) à qui l’on doit des portraits de la reine et des dames de la cour et qui est inhumé dans l'église Saint-Eustache toute proche ? Rien n’est sûr car lors du classement en 1961 des façades sur rue et de la cour ainsi que les toitures, il est indiqué « Immeuble dit hôtel de Beaubrun ». Caché derrière un haut mur et une imposante porte cochère, l’Hôtel surprend par son grand classicisme et son côté « racé ». Les sculptures sont rares. L’escalier dont l’accès se trouve sur le côté après avoir franchi quelques marches est joli mais simple et nullement grandiloquent, sa ferronnerie est travaillée mais sans excès comme les garde-corps des fenêtres. 

      93-000750-02 Henri de Beaubrun et son cousin Charles de Beaubrun (RMN Château de Versailles)

      

    Cette restauration est réussie car elle a essayé de faire en sorte que la modernité n’empiète pas trop sur le passé. Dommage que cet ensemble de grande facture côtoie la partie de la rue Michel Le Comte dont nous avons dénoncé encore récemment le mauvais état général (article du 13 mai 2014).

    Dominique Feutry

     

  •   Carreau-du-temple_pics_809Une salle du Carreau du Temple (IIIe) pouvant servir à l'exercice du sport

     

    Le Maire du IIIe arrondissement, accompagné d'autres élus, réunissait ce 30 juin, dans le cadre du CICA (Comité d'Initiative et de Consultation d'Arrondissement), les associations afin de les informer de la future "utilisation du Carreau du Temple".

    Après un bref historique sur cette importante rénovation et la présentation du nouveau Directeur Général Alain Herzog qui fut pendant 4 ans à la tête de la Gaieté Lyrique, l'organisation des créneaux réservés du Carreau pour l'utilisation des salles est ensuite détaillée.

    Nous apprenons que 160 demandes ont été reçues d'associations sportives diverses de la capitale et que seules 48 ont pu être satisfaites, sachant toutefois qu'il a été tenu compte du Gymnase de la rue Michel Le Comte et de l'Espace Sylvia Montfort rue Elzévir. 67 créneaux scolaires ont été par ailleurs attribués, non plus dans ce cas par la Mairie du IIIe, mais par la Direction de la Jeunesse et des Sports. Un "comité de suivi" s'assurera de la conformité des utilisations par ces associations en lien avec le contenu de leur dossier de demande initiale. Il est rappelé que les créneaux ne sont attribués que pour un an. Il a été souligné enfin combien chaque demande avait fait l'objet d'une sélection très poussée en tenant compte de critères spécifiques (nature de l'activité, qualité de l'offre, tarifs sociaux pratiqués, proximité …).

     Carreau-du-Temple-intérieur-halles-_-630x405-_-©-Fernando-Javier-Urquijo-Studio-Milou_block_media_bigIntérieur de la halle du Carreau du Temple

     

    Incidemment au cours de la séance de questions/réponses des participants ont souligné le bruit lié aux manifestations organisées tel le récent défilé Yves Saint Laurent, bruit qui rejaillit sur la vie des riverains. Le Maire du IIIe a répondu qu'en phase de démarrage des erreurs qu'il s'évertuait à corriger avaient pu être commises. Toutefois en exigeant désormais un cahier des charges propre a chaque événement, des règles telle celle par exemple de ne rien installer avant 6h00 du matin ont été instaurées. Mais pour les habitants c'est le démontage qui pose le plus de problème en termes de bruit et d'encombrement. Cette phase qui doit aussi être encadrée même si chacun comprend que ce lieu rénové contribue désormais au rayonnement de Paris. Pierre Aidenbaum a répondu que le stationnement autour du bâtiment devait être revu et qu'une réflexion allait être menée sur des aménagements ad hoc.

    Rendez-vous pour une réunion de bilan dans un an.

    Dominique Feutry

     

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    6a00d83451e28969e200e5503260a78834-800wiLa Fontaine de Joyeuse encore en  eau avant son arrêt (photo Véronique M)

     

    La jolie fontaine au nom évocateur « Fontaine de Joyeuse » 41 rue de Turenne (IIIe) dont nous avions rappelé l’histoire de son installation dans un article du 8 avril 2013 semble à nouveau mal en point.

    En arrêt depuis plusieurs mois, elle n’est plus en eau et semble sans vie, sans voix, car aucun bruit ne signale sa présence. La saleté s’est installée sur son pourtour et dans son bassin !

    Comment se fait-il, alors qu'en ces premiers jours de l’été les fontaines devraient fonctionner à plein régime, que celle-ci soit à l’arrêt depuis si longtemps. Il semblerait que des fuites en soient la cause et que la responsabilité ne soit pas très bien définie. Est-ce la copropriété de l’immeuble qui abrite la fontaine ou est-ce la Ville de Paris à qui incombe l’entretien ?

    Les vacances d’été débutent et les touristes fort nombreux à cet endroit, ainsi que les passants risquent d’ignorer la fontaine pourtant intéressante et s’il se faisait qu’ils la remarquent, alors ils se demanderont pourquoi elle s’est tue ?

    Il est urgent que les autorités se penchent sur ce dossier au demeurant sans doute assez simple à régler. Il ne faut jamais négliger les détails dit-on, car ils laissent souvent une impression générale qui peut être fâcheuse pour ceux qui ne les règlent pas.

    Dominique Feutry

     

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     Façade de l'Hôtel d'Albret (IVe)

     

    Nous évoquions dans un récent article du 21 mars 2014, le bureau mis gracieusement à la disposition de l’ancien Maire de Paris dans l’Hôtel d’Albret 31 rue des Francs Bourgeois (IVe) qui abrite le siège de la Direction des Affaires Culturelles de la Ville de Paris. Ce dernier va peut-être devoir rapidement déménager car des rumeurs circulent sur la volonté de la nouvelle équipe municipale de céder ce type d’actifs immobiliers non stratégiques. L’Hôtel de Coulanges voisin (N° 35-37)subirait le même sort ? Il abrite la Maison de l’Europe.

    Le Marais n’en aurait d’ailleurs pas fini puisqu’une rumeur de vente concerne l’Hôtel de Fourcy  lui aussi du XVIIe, situé 8 place des Vosges (IVe), dans lequel habita notamment Théophile Gautier, en très mauvais état et nécessiterait d’importantes dépenses pour sa restauration.

      Hotel-dAlbret--1024x768Porche d'entrée et vue de la cour intérieure de l'Hôtel de Coulanges

     

    Que vont devenir ces bâtiments s’ils sont cédés ?

    Etre achetés par de riches familles du Golfe (comme l’Hôtel Lambert sur l’Ile Saint-Louis, notre article du 19 juillet 2013).

    Etre rachetés par des institutions ou des entreprises privées, il serait alors dommage qu’ils croupissent comme l’Hôtel des Ambassadeurs de Hollande 47 rue Vieille du Temple (IVe) (notre article du 17 mai 2014) ou bien être transformés en appartements de prestige destinés à une riche élite, ce qui ne manquera pas de peser sur les prix de l’immobilier déjà élevés dans le quartier.

      

    O64a0883Façade l'Hôtel de Fourcy 8 place des Vosges (IVe)

     

    Il n’empêche que si la Ville vend ce type de biens historiques, cela peut être le signe d’une saine gestion et peut-être aussi le signal de la nécessité d’une gestion rigoureuse des deniers publics dans un contexte économique difficile que nous connaissons tous. Quant aux immeubles eux-mêmes, témoins d’un riche passé historique, ils méritent quelques égards sur leur devenir. Qu'en sera t-il de l'accés au jardin Francs-Bourgeois-Rosiers commun aux deux Hôtels cités. Une vente sans un cahier des charges associé serait alors une anomalie criante. Sur le plan humain enfin ces cessions ne seront pas sans conséquence pour les personnels des services concernés qui sont installés dans ces bâtiments et qui peut-être seront transportés dans des immeubles éloignés.

    La Mairie a donc une responsabilité aux facettes multiples dans ces cessions et elle devra le faire avec beaucoup de professionnalisme, de ménagement, de doigté, de considération et d’égards. Ce qui représente beaucoup. Il sera aussi intéressant de connaitre qu’elle destination spécifique sera réservée au produit de ces ventes ?

    Dominique Feutry

     

  • Photo 2Des palissades installées pour des travaux le long des magasins du BHV rue des Archives (IVe) (Photo VlM!)

     

    Des palissades ont été installées tout le long de la rue des Archives, entre la rue de la Verrerie et le Square Sainte Croix de le Bretonnerie (IVe), à l’endroit où se trouvaient auparavant des commerces, tels l'agence de voyages du BHV, le Daily Monop' et la boutique éphémère Marc Jacobs (voir notre article du 21 février 2014).

    Ces palissades qui annoncent de travaux importants sont le prolongement de la mue qui touche le BHV Marais depuis quelque temps. L’enseigne qui est muette sur ces 4 boutiques (de 50 à 120 m2) dont le groupe Galeries Lafayette est propriétaire, devrait en fait ouvrir à cet endroit (fin 2014 ou début 2015 ?) des « shops in shop », c’est-à-dire des points de vente réservés à une marque situés dans ce cas, non pas à l'intérieur, mais à l’extérieur du magasin principal. Ces commerces sans doute de luxe seront occupés par des grandes marques (les contrats seraient en négociation). L’ouverture de la boutique éphémère Marc Jacobs constituait un test pour implanter le concept à cet endroit (notre article du 18 octobre 2013).

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    La vitrine du magasin éphémère Marc Jacobs telle qu'elle se présentait avant les travaux

     

    Parallèlement une réflexion serait aussi en cours sur l’évolution du BHV Homme. La cour, côté rue du Temple, qui précéde l'accés de ce magasion dédié à l'homme d’ailleurs fait l’objet d’un réaménagement plus convivial. Les rumeurs font état d’autres projets pour 2016 relatifs à d’autres immeubles dont le groupe est propriétaire dans le même secteur géographique… Une fondation d’art contemporain créée par les Galeries Lafayette va bientôt s’installer 9 rue du Plâtre (IVe) (voir notre article du 7 novembre 2013).

    Ces transformations peuvent interpeller car le quartier est en train de changer rapidement de visage sous nos yeux. Certains n’hésitent pas à parler d’ « évolution vers le très chic et le très snob ». Populaire et surtout occupé par des artisans et des commerçants traditionnels dans les années 60 et 70, le Marais est en mutation depuis lors, ce qui a pour effet de rebattre périodiquement les cartes afin d’accompagner la nouvelle population qui y est installée et qui le fréquente …

    Dominique Feutry

     

  •  Download 2Un bar de la rue des Archives (IVe) vers 01h00 du matin le 29 juin avec force sonorisation et projecteurs

     

    La version 2014 de la « gay pride », dont le parcours n'emprunte pourtant pas les rue du Marais, n'a plus rien de commun avec la convivialité en faveur de la communauté homosexuelle qui avait présidé à sa création.

    Comme pour la "fête de la musique" (article du 16 juin 2014), plusieurs établissements de la rue des Archives, de la rue du Temple et de la rue au Plâtre nous ont été signalés par les riverains comme particulièrement bruyants et cela dès le début de la soirée.

    Saisir le prétexte de la fête, qu'il s'agisse de la "fête de la musique",  de la « gay pride » et sans doute prochainement, de la fête du 14 juillet, pour transformer ces événements en tapage nocturne, en attroupements bruyants et en cascades de bière à des fins de revenus faciles est un dévoiement qui à terme tuera l'événement car il le dénature. C'est dommage, pitoyable et égoïste.

     

    DownloadAu même moment un autre bar voisin très bruyant où apparait nettement un nombre effarant de canettes de bière au sol, d'autres sont abandonnées sur le toit des voitures

     

    L'anarchie règne, le bruit est démultiplié par les sonos installées par ces établissements et par les "clients" sur les trottoirs qui vocifèrent à qui mieux-mieux jusque tard dans la nuit. Cela devient préoccupant. Tout est en effet prétexte pour mettre en avant telle ou telle animation débridée, interlope, jusque tard dans la nuit. Que dire aussi de la montée inexorable de l'alcoolisme qui en découle…

    Au petit matin, les habitants sont réveillés par les camions-ramasseurs de toutes les saletés (éclats de verre, canettes, flyers en abondance, bouteilles en verre ou plastic vides, mégots, déjections, etc…), et le nettoiement des chaussées et trottoirs. Cela coûte de plus en plus cher aux contribuables qui résident dans le quartier, au mieux ce sont les établissements -et donc leurs clients-usagers- qui devraient régler la facture. La mairie de Paris doit y réfléchir sérieusement car c'est inique et elle recherche des recettes.

    Les autorités doivent aussi commencer par faire respecter la réglementation, trop souvent et facilement ignorée. Le non-droit qui s'est installé a ses limites !

     

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    Photo-9Mannequin habillé par Henrik Vibskov attendant son tour pour défiler place Baudoyer (IVe) (Photo VlM!)

     

    Un attroupement devant la mairie du IVe, place Baudoyer, ce vendredi 27 juin en début de soirée, n'a pas manqué d'attirer les badauds, surtout des touristes. En se hissant au dessus des têtes des spectateurs qui cachaient la vue, une surprise attendait le curieux.

    Autour d'un piscine éphémère se déroulait un simple défilé de mode, les mannequins débouchant de la porte d’entrée principale de la mairie. cette exhibition ne manquait pas de surprendre tant les tenues présentées semblaient décalées et pour certaines « déjantées ». Était-ce en écho à la Fashion Week qui a lieu actuellement à Paris ?

     

    Photo-12Mannequin habillé par Henrik Vibskov sortant par la porte d'entrée de la mairie du IVe (photo VlM!)

     

    Le créateur de mode qui était à l’honneur s'appelle Henrik Vibskov. Il est danois, il a créé sous son nom sa propre marque et fait partie du New Nordic Movement qui regroupe dans des domaines divers différents designers qui marquent un renouveau en ce début du XXIe siècle.

    En esprit chagrin, nous n’osons pas croire que cette manifestation un peu curieuse à cet endroit a été financée par la mairie car elle n'a guère profité aux riverains a priori peu nombreux. Ceux qui, présents, se disent attachés à la modernité peuvent trouver logique de choquer. A ce propos, nous ne pouvons pas nous empêcher de penser à cette plaisanterie cruelle que fit l'écrivain Roland Dorgelés.

      Boronali_Impression"Coucher du soleil sur l'Adriatique" de Raphaël Boronali

     

    Au Salon des Indépendants de 1910 est en effet exposé le tableau d'un peintre italien inconnu, Joachim-Raphaël Boronali, intitulé « Coucher du soleil sur l'Adriatique ». Les critiques et autres d'alors font des commentaires souvent élogieux de cette œuvre. Ils découvriront plus tard, penauds et dépités, qu'il s'agissait d’une toile peinte par un âne auquel un pinceau avait été attaché à la queue et trempé ensuite dans des pots de peinture de couleurs différentes, cette opération s’étant déroulée en présence d'un huissier !

    Ce tableau est encore visible à l'espace culturel Paul-Bédu à Milly le Forêt.

    Dominique Feutry

    NB: Le Cabinet de Christophe Girard nous a précisé que ce défilé n'avait pas été financé par la Mairie du IVe et que bien au contraire le budget avait bénéficié de revenus provenant de cette opération.