Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2014

  •  

    MED_BD_13353_APhoto du journaliste américain John Stanmeyer primée au "World Presss Photo"

     

    Nous signalons souvent des expositions organisées par les musées du quartier ou des  galeries de peinture.Nous le faisons assez rarement sur les galeries de photos. Or il s’avère que ces dernières sont nombreuses. Une des premières à avoir choisi de s’implanter dans le Marais n’est-elle pas la galerie Lebon qui depuis a quitté la rue Sainte-Croix de la Bretonnerie (IVe) pour le 8 rue Charles-François Dupuis (IIIe) dans le Haut Marais ?

    L’actualité  nous conduit à vos recommander l’exposition de la galerie Alaïa, 18 rue de la Verrerie (IVe) qui, du 6 au 29 juin, présente les clichés primés au » World Press Photo », l’une des plus importantes, et même prestigieuses, récompenses en matière de photo-journalisme. Cette institution  distinguera des lauréats pour la 57 ème fois cette année!  

     

    GAIntérieur de la galerie Alaïa 18 rue de la Verrerie (IVe)

     

    Ce prix est donc une référence et donne des repères aux spécialistes et aux professionnels en ce domaine. Les clichés sont de grande qualité et souvent  poignants. Cette visite vous fera aussi découvrir au fond d’une petite cour,  un local sobre et  inattendu avec son fronton aux allures « directoire » et son toit-verrière soutenu par une splendide armature métallique travaillée.

    Notons enfin que la photo qui est en tête de cet article est due à un des lauréats 2013, le journaliste américain John Stanmeyer. Elle représente des migrants sur la plage de Djibouti essayant de capter un réseau téléphonique avec leur portable. Tout un symbole.    

    Dominique Feutry

     

  •  443783_17151985_460x306Vol d'un portefeuille disposé dans la poche arrière du pantalon de la victime

     

    La Mairie et la Préfecture de Police, qui a finalement refusé l’aide de policiers chinois face à la montée des vols à la tire et des escroqueries touchant les touristes, ont publié un guide "Paris en toute sécurité" et annoncent de nouvelles mesures pour protéger les touristes. Ceci est louable mais n’oublions pas que les parisiens sont eux aussi victimes de ce fléau (voir notre article du 29 mai 2014). Car si le marché potentiel pour ces malfrats est de 30 millions de touristes, il faut aussi y ajouter les parisiens….

    De nouveaux quartiers comme la place du Châtelet, le boulevard Saint-Germain et une partie du quartier latin entrent désormais dans le champ de ce plan d’action. Des renforts d’effectifs sont prévus sur les Champs Elysées, à la gare du Nord,  mais qu’en est-il du Marais qui draine à lui seul des millions de touristes chaque année et où nous sommes un nombre non négligeable de riverains à s’être fait dépouillés et agressés ?

    Peut-on dire comme l’écrit  la Ville de Paris sur son site en ligne que la Ville de Paris est engagée pour la tranquillité au quotidien des Parisiens ? Voit-on nombre d’« agents municipaux sur la voie publique jouant un rôle important sur le terrain, complémentaire à celui des services de police, en luttant contre les incivilités et en assurant la médiation sociale avec les usagers. » ? Est-ce que toutes les caméras de vidéo-surveillance annoncées (1 000) sont et seront mises en  place ?  

    Nous constatons certes ici ou là quelques renforts de police, mais est-ce suffisant ?

     

    Chaine-en-or1Exemple fréquent de vol d'une chaîne en or arraché du cou de son porteur

     

    Contentons-nous donc pour l'instant de mettre en pratique  les principaux conseils formulés par la Préfecture de police dont la plupart figurent dans le guide cité plus haut.

    Préférer un sac porté en bandoulière de petite taille ou une banane au sac à dos.

    – Prendre le minimum d’argent liquide avec vous et ne pas ranger son portefeuille dans les poches arrière. Ne pas manipuler d’argent en public et ne jamais changer de devises dans la rue.

    – Se méfier des individus qui peuvent détourner l’attention pour voler nos effets personnels, notamment à la terrasse des cafés, lors de retrait d’argent au distributeur ou lors de la signature de pétitions.

    -  Ne pas laisser ses moyens de paiement au  vestiaire ou dans son manteau posé sur une chaise (au restaurant ou dans les cafés par exemple), un pickpocket pourrait s’asseoir derrière vous et subtiliser  vos effets. Ne jamais poser son sac à ses pieds et ne pas laisser sur la table de café ou de restaurant son téléphone portable ou son portefeuille. Ne pas ranger son téléphone dans une poche extérieure de son sac ou d’un vêtement, ne le prêter à un inconnu.

    – Si vous êtes victime d’une agression, essayez de faire fuir l’agresseur en faisant un maximum de bruit (cris).; Réfugiez-vous chez le commerçant le plus proche et faites appeler les forces de police  et donnez le signalement de votre agresseur.

    Bien entendu après toute agression ou vol, il est recommandé de se rendre dans le commissariat le plus proche afin de porter plainte.

    Voilà quelques recommandations de bon sens dont nous devons nous inspirer dans notre quotidien, bien que cela nous en coûte, tant que les malfrats grands et petits continueront à sévir en nombre.

    Dominique Feutry

     

    IMPORTANT : Rejoignez l'association ! Notre force est dans le nombre. Pour devenir membre, cliquez ICI et complétez le bulletin d'adhésion.On peut aussi se retrouver et partager sur Facebook !

     

  •  Securedownload nomL'invitation d'un atelier à l'occasion des journées Nomades

     

    Qualifiées de parcours culturel et artistique du Haut Marais (IIIe), les journées Nomades auront lieu cette année, et pour la 6éme fois, du vendredi 13 au dimanche 15 juin 2014.

    Pour les initiés, comme pour les non-initiés, cette manifestation est l’occasion de faire des rencontres avec des artisans, des artistes, des créateurs notamment dans la mode et le design, tout en permettant de découvrir un quartier aux facettes  diverses et parfois inattendues. Le parcours s’articule autour d’une centaine de lieux.

    Outre des démonstrations faites par des artisans sur leurs savoirs, des expositions, des vernissages seront organisés pour l’occasion dans de nombreuses galeries d’art. Les musées, les jardins, des bibliothèques et  les lieux de culte seront ouverts pour l'occasion. Des concerts et des spectacles sont aussi à l’affiche.

     Gg-a571cL'affiche officielle des journées Nomades 2014

     

    Quelques suggestions particulières peuvent être faites.  

    Ainsi une rencontre avec Marguerite Noirel et son invitée Anne-Marie Vescqui dans son atelier où seront exposées sculptures, peintures, dessins et curiosités.  62 rue de Saintonge (RDC cour), de 18h à 22h. Des sérigraphies et des peintures seront proposées par Anne-Marie Benoit et Claire-Marie Neufville 20 rue Chapon.  

    Il sera possible aussi de suivre l’intervention de Marie-Agnès Gillot, danseuse et chorégraphe, étoile du Ballet de l’Opéra de Paris et d’Eric Reinhardt, écrivain (Le Système Victoria, ed Stock 2011), le samedi 14 juin de 14h00 à 18h30 place de Thorigny.

    Citons enfin des lectures par J.M.G. Le Clézio à la bibliothèque Marguerite Audoux 10 rue Portefoin où le même jour, samedi 14 juin, sera donné un concert de musique de chambre intitulé "Autour de la harpe".

    Un catalogue reprenant l’ensemble des manifestations et des participants à ces journées est disponible à la Mairie du IIIe.

     

  •  

    Chasse mégots 1

     

    Nous n’hésitons pas à souligner que la saleté que nous dénonçons dans nos rues est aussi le fait des fumeurs. Il suffit pour s’en convaincre d’observer le nombre de mégots à terre devant certains commerces ou bureaux.

    Plusieurs articles de notre blog ont été consacrés à ce sujet (03 novembre 2012, 28 avril 2013). Plus récemment nous relations (20 mai 2014) la volonté de Christophe Girard, Maire du IVe arrondissement, de s’attaquer aux incivilités qui finalement sont la cause de cette saleté ambiante que nous côtoyions chaque jour dans le quartier et davantage dans certaines artères.

    Un appui de taille est venu cautionner notre demande persistante à la Ville de Paris de prendre en main le problème des mégots. En effet, en sus des mesures anti-tabac qui seront annoncées par la Ministre de la Santé le 17 juin prochain, deux élus veulent mettre en place une taxe environnementale sur les mégots.

     Paris-chasse-megots-cigarette-ouverte-L-DSUFCj_jpeg_pagespeed_ce_TmQpKdnP4X

    De quoi s’agit-il ?

    L’idée serait de prélever auprès des 4 grands fabricants de cigarettes une taxe de 1 centime par paquet. Le produit annuel de celle-ci serait de 26 millions € ! En résumé les responsables de la pollution (dont les mégots qui partout jonchent le sol) paieraient. Un parlementaire envisage pour sa part qu’il serait tout à fait justifié de faire passer de 50 à 250 million € l’impôt exceptionnel frappant les industriels du tabac.

    Voilà de quoi faire réfléchir mais aussi de quoi espérer afin de parvenir, sinon à éradiquer, à réduire le nombre de mégots dont nous sommes envahis dans notre quotidien et qui représentent un cout élevé pour la collectivité (pollution nettoyage, poubelles publiques avec cendriers adaptées…).

    Dominique Feutry

     

    IMPORTANT : Rejoignez l'association ! Notre force est dans le nombre. Pour devenir membre, cliquez ICI et complétez le bulletin d'adhésion.On peut aussi se retrouver et partager sur Facebook !

     

     

  •  

    RSH_Paris_Show_2012_A_72dpiUn accrochage de la galerie Xippas 103, rue Vieille du Temple (IIIe)

     

    Notre quartier est devenu en quelques années, avec près de 85 galeries, le centre incontournable  de l'art contemporain à Paris, l'endroit où il faut être installé, la rive gauche perdant ainsi le quasi monople qui la caractérisait. Est-ce un phénoméne de mode, la présence du Centre Pompidou et celle de nombreux musées ?

     

    Perrotin-turenneEntrée de la galerie Emmanuel Perrotin 76 rue de turenne (IIIe)

      

    Au fil des ans, tout au long de nos articles (17 mai 2009, 1er novembre 2010, 06 avril 2011 et 04 novembre 2013) nous avons relaté la montée progressive de ce mouvement avec les nouvelles installations de galeries et les expositions intéressantes qui 'y sont organisées. La plupart des rues les plus prisées des galeristes sont dans les IIIe arrondissement notamment dans le Haut Marais mais aussi dans le IVe (rues Vieille du Temple, Debelleyme, Chapon, de Poitou, des Coutures Saint-Gervais, du Temple, Saint-Gilles, Quincampoix, Beaubourg, de Montmorency, la place des Vosges ou la Passage des Gravilliers …). Les noms (Galeries Putman,  Tamplon, Thaddaeus-Ropac, du Jour/Agnès B, Obadia…) s'égrainent désormais dans les revues, les sites, les blogs et les magazines spécialisés.

      RSH_Paris_Show_2012_A_72dpiGalerie Thaddaeus Ropac 7 rue Debelleyme (IIIe)

     

    Il est donc normal que les galeries continuent à investir le quartier. Les unes attirant les autres. Ainsi un nouveau venu a choisi la rue Portefoin, une galerie vient d'ouvrir récemment ses portes au N° 7 montrant que petit à petit, nombre de rues accueillent de nouvelles galeries d"art qui forment  progessivement tout un réseau qui donne une spécificité supplémentaire au Marais permettant même d'organiser de véritables parcours culturels. Ce que est pratiqué d'ailleurs dans le cadre de la Nuit Blanche.

    Avec son histoire, ses monuments, ses musées, ses artisans et la mode, le Marais dispose maintenant d'une forte attractivité pour ses galeries d'art contemporain, ce qui n'est pas pour nous déplaire.

    Dominique Feutry

     

  •  Musée picasso jardin pergola 28 05 14Vue du jardin le 28 mai 2013. Au fond, une construction nouvelle sans charme vient lêcher le corps de l'hôtel Aubert de Fontenay, dit hôtel Salé, du XVIIème siècle. Tout autour du jardin, la pergola litigieuse. (Photo VlM – cliquez pour agrandir)

     

    Un groupe de riverains vient d'adresser un recours gracieux à l'autorité compétente, le Directeur régional de l'équipement et de l'aménagement de l'Île-de-France, sous l'égide de l'association "Vivre le Marais !".

    En effet, le 8 avril 2014 était affiché sur la façade du musée, un avis de permis de construire rectificatif du permis initial du 18 février 2013, pour des changements substantiels du projet, à savoir : "Modification de l'organisation de l'accueil de l'auditorium, suppression de réserves pour l'implantation de locaux spéciaux au niveau A et redistribution de locaux et création d'une salle pédagogique au niveau B du musée au 5 rue de Thorigny -  Paris – IIIe"

    En réalité, selon de nombreux témoignages, les travaux couverts par ce nouveau permis ont été initiés en 2013 bien avant l'obtention du permis, ce qui a permis à la direction du musée, dès fin juin, d'annoncer – très acrobatiquement – que ces travaux étaient achevés.

    Lorsqu'un particulier entreprend des travaux sans autorisation, un inspecteur de la Mairie de Paris dresse un procès-verbal et demande la remise de l'ouvrage dans son état initial. Le constat est envoyé au Procureur de la République qui fait traduire l'auteur en correctionnelle. L'établissement public du musée Picasso n'est pas à l'abri des lois. Si un citoyen ordinaire peut se prévaloir d'ignorance, l'argument est irrecevable de la part de la direction du musée.

    C'est pourquoi nous demandons dans notre pourvoi l'annulation du permis et la remise dans l'état initial des lieux.

    A titre subsidiaire, deux dispositions du projet soulèvent l'indignation des habitants du secteur : la pergola en acier galvanisé dans le jardin et le recours à des autocars pour amener des visiteurs au musée. L'incongruité de cette construction a été soulignée par les observateurs. Quant aux autocars, leur présence dans cette partie étroite et peuplée du Marais est inconcevable tant pour des raisons d'encombrement que de pollution. Leur évacuation par la rue Vieille du Temple ou par l'axe Quatre-Fils-Haudriettes-Michel le Comte, où le bus 29 a déjà beaucoup de mal à circuler, est tout simplement impossible.

    Nour demandons par conséquent le retrait complet de la pergola et le renoncement à l'arrivée des cars sur le site.

    Le Maire du IIIe, Pierre Aidenbaum, nous annonçait le 6 mai l'enlèvement partiel (4 travées) de cette pergola. Rien n'a bougé depuis mais c'est bien la totalité de cette structure inutile et les compléments  annoncés, dont nous demandons le retrait. On nous parle en effet de la construction "dans l'axe central d'une demi-sphère en escaliers qui sera le pendant du grand escalier classé" (que ceux qui peuvent comprendre comprennent !)

    Il suffir de regarder le jardin tel qu'il était avant ces travaux funestes. Le musée doit faire l'économie (sur nos deniers, du reste) d'une dépense inutile qui n'a pour résultat que d'enlaidir le site.

    Musée picasso jadin avant travauxLe jardin en 2009, dans sa grandiose simplicité (Photo VP)

     

    Le recours gracieux que nous entreprenons a la particularité d'ouvrir une fenêtre de tir de deux mois à partir du 8 juin, pendant lesquels nous pouvons former un recours contentieux. Nous ne sommes pas les seuls à réagir. Nous apprenons que la SPPEF (société de protection des paysages et de l'esthétique de la France) dont le président est Alexandre Gady, professeur à Paris IV et spécialiste du Marais sur lequel il a écrit un livre qui fait autorité (Le Marais – Le Passage), se dispose à déposer un recours et une plainte devant la juridiction compétente.

    Contact Presse :

    Jean-François Leguil-Bayart : 06 18 00 03 10

     

  •   Photo 2Le demi-bicyclette fixée sur un mur de la place des Vosges

     

    La barre est franchie dans le jeu peu subtil consistant à sceller des demi-bicyclettes dans les murs du quartier.

    Après la rue des Francs-Bourgeois (IVe) depuis bientôt 19 mois (notre article du 19 novembre 2012) et aussi la rue de la Perle (notre article du 18 avril 2014), l’audace a conduit le ou les auteurs à s’en prendre à la Place des Vosges. Leur forfait est fixé dans un mur du XVIIème siècle de la porte qui débouche de la rue de Béarn (IIIe), non loin du N° 28.

    La  voilà rivée sans doute pour des années  sur l’un des lieux les plus emblématiques et historiques du Marais et de Paris. A moins que des vandales à la solde du propriétaire ou des hommes de main de la Mairie de Paris ne décident de lui faire un sort !

    Au fond, pourquoi ces artistes putatifs se priveraient-ils de telles facéties, si ces réalisations iconoclastes ne sont pas enlevées, laissant presque croire, avec le temps, qu’il s’agit de véritables enseignes.

    S'agissant de la place des Vosges, compte tenu du prestige dont jouit le lieu, nous préférons que les propriétaires avec l’aide des services compétents de la Ville fassent retirer au plus vite cet accrochage de rue qui n’a franchement rien à faire là et par la  même occasion appliquer le même traitement aux autres toutes proches.

    Photo 1Une autre vue de la demi-bicyclette

     

    Si encore cela avait été un demi carrosse, nous sommes à quelques pas de l’hôtel "Le Pavillon de la Reine", nous aurions pu y déceler une forme de clin d’œil mais non, malheureusement, nous sommes bien loin de cela !

    Le Général de Gaulle disait « qu’il était plus facile de sortir de Polytechnique que de l’ordinaire ». Montrons nous donc à la hauteur dans le cas présent car la Place des Vosges n’a franchement rien d'ordinaire et elle ne doit être ni traitée ni considérée de la sorte !

    Dominique Feutry

     

  • Quatre-fils vieille du temple pignon 03 05 14Mur pignon Quatre-Fils/Vieille du Temple, décor frontal de la brasserie "La Perle" (IIIe) (Photo VlM)

     

    Exutoire, vandalisme, dépotoir, poubelle, rebuts, pétaudière, musée des horreurs, décharge publique, défouloir … Tous ces mots conviennent à ce décor pourri qui ne cesse de se charger de nouveaux avatars de notre civilisation.

    Le propriétaire interdit qu'on le nettoie. Il est probable qu'il habite loin de là. Ses locataires n'ont qu'à s'en accomoder. Les habitants du secteur, les passants et les touristes aussi. Certains d'entre eux d'ailleurs, un peu masochistes sur les bords, prennent des photos. Comme ils le feraient avec délectation devant d'autres misères de ce monde.

    Nous qui nous efforçons de maintenir un cadre de vie coquet où il fait bon vivre, reconnaissons qu'au stade actuel nous avons presque envie de voir les horreurs affluer sur ce mur pour qu'on puisse dire que sa laideur extrême est admirable et ne supporte plus aucune concurrence. Tant qu'à être laid ou con, autant être celui qui dépasse les autres ! disait Lao Tseu (déclinaison de "savoir se contenter de ce qu'on a, c'est être riche !").

    Avec ce mur, on n'est pas loin d'atteindre ce but. Le risque, c'est que MM. Mao Péninou (Maire-Adjoint de Paris chargé de la propreté) et Pierre Aidenbaum (Maire du IIIe), qui nous ont promis de traiter cet espace en y faisant réaliser une fresque par exemple, tiennent parole et nous privent d'une performance qui est aujourd'hui à notre portée. Les mauvais esprits nous répondront qu'il y a peu de chance. Pour notre part, nous croyons naïvement que c'est possible. C'est pourquoi il peut se faire, quand vous nous croisez, que vous nous trouviez l'air chagrin.

    Gérard Simonet

     

     

     

  • Image1Vue aérienne seteur Archives-Rambuteau-Temple

     

    François Riche est membre de "Vivre le Marais !". Comme beaucoup d'entre nous, il se passionne pour l'histoire du centre historique de Paris. Il nous livre ici un dossier intéressant sur les "cicatrices" laissées par l'enceinte Philippe Auguste.

    L'ovale oblong qu'il a placé sur l'illustration indique le tracé de l'enceinte depuis la rue des Archives jusqu'à l'hôtel St Aignan, 71 rue du Temple (IIIe). On trouverait en dehors de l'épure si on poursuivait vers l'est, la tour qui a été restaurée dans l'immeuble du Crédit Municipal de Paris.

    Laissons le parler :

    "L’enceinte Philippe Auguste a laissé des éléments, des traces, de son existence. Ce sont des"dents", des "renards" (ou mur-renards), des décrochements de façades, des alignements, des orientations de façades non alignées, des murs pignons disposés en travers alors qu'ils sont normalement perpendiculaires aux façades.

    Suivons le tracé de l’enceinte Philippe Auguste sur le segment désigné.

    Intéressons-nous au "renard" et chassons-le dans le quartier Saint-Avoye (ovale jaune). Le renard en architecture est un mur aveugle, décoré sur le modèle d'un autre mur, percé de baies, une fausse façade en quelque sorte. Dans l’hôtel de Saint-Aignan, au 75 rue du Temple, l’aile gauche de la première cour intérieure est un bel exemple de renard (ovale rouge), conçu pour donner une symétrie à l’architecture autour de la première cour. L’aile gauche est une reproduction symétrique de l’aile droite, mais s’il y a des fenêtres aussi, leurs volets (à l’intérieur) cachent un mur aveugle. Ce mur est construit sur l’emplacement de l’enceinte ou bien sur le reste de l’enceinte. 

    Si nous la suivons en traversant la rue du Temple où un décroché de façade entre l’entrée de l’impasse Saint Avoye et le 66 nous montre le passage de l’enceinte.  Le passage Saint-Avoye serait un reste du chemin de ronde extérieur à l’enceinte. Si nous ressortons de l’impasse qui est une ruelle privée en forme de ‘L’, sur la rue Rambuteau, nous arrivons vers le 8.

    Vers le 10, au-dessus du magasin Menkes en rose, nous retrouvons une dent (se positionner en face au 11 rue Rambuteau), cette construction beaucoup plus basse que les immeubles l’entourant nous font découvrir un autre immeuble, qui se situe en travers par rapport aux immeubles de la rue Rambuteau et qui est orienté selon l’enceinte (ovale vert).

    En traversant la rue vers le 6, devant l’école, en regardant de l’autre côté de la rue, nous découvrons un autre renard. Au 3, à gauche de la rue Pecquay, se trouve un magasin d’achat d’or, où sur la partie droite, il serait possible de toucher le fond du magasin en tendant le bras s’il n’y avait pas de vitrine.  Au-dessus se présente une façade avec une série de volets, les 2 volets les plus à droite sont tous fermés sur toute la hauteur. Et pour cause, il y a juste un mur en arrière qui part en biais avec un angle très fin. On retrouve cet angle en levant la tête en regardant les souches de cheminée ou en pénétrant dans le restaurant italien, le NOLITA au 5 (ovale orange).

    Rambuteau 5 nolita mur intérieur 15 05 14

    Rambuteau 5 nolita devanture 15 05 14

    Extérieur et intérieur du restaurant "NOLITA", 5 rue Rambuteau (IVe). Un morceau de l'enceinte Philippe Auguste ? (Photo VlM)

     

    Dans ce restaurant, qui s’enfonce profondément avec un mur légèrement en courbe, composé à un endroit de vieilles pierres, on peut se demander si on ne touche pas un bout du mur de l’enceinte Philippe Auguste. Si nous pouvons avoir la chance de regarder dans le petit escalier qui descend aux cuisines, on trouve même un renfort de ce mur.

    Rambuteau 5 nolita cave 15 05 14La cave du "NOLITA". De très vieilles pierres, en effet (Photo VlM)

     

    Nous savons que l’enceinte était composée de deux murs avec du remplissage de tout-venant à l‘intérieur, comme nous pouvons le voir entre le 3 et le 5 de la rue Clovis, à la montagne Sainte-Geneviève dans le VIe. Les pierres utilisées pour construire l’enceinte n’étaient pas de qualité et finalement ont peu été réutilisées pour d’autres constructions. Ce qui fait qu’aujourd’hui, il reste beaucoup de portions de cette enceinte, qu'il s'agisse du mur extérieur ou du mur intérieur.

    Pour le mur du restaurant NOLITA, la question subsidiaire est de savoir si ce mur est bien un reste d’un des murs de l’enceinte. Est-ce l’intérieur du mur extérieur qui aurait été re-maçonné ou plutôt l’extérieur du mur intérieur. À partir de photos aériennes où on tirerait des droites et vu le mur de refend (ou de renfort) en bas de l’escalier des cuisines du NOLITA, il est plus plausible que ce soit le mur intérieur. Mais la question reste posée.

    Pour information, afin de faciliter la découverte du tracé de l’enceinte Philippe Auguste, le Comité du Quartier Sainte-Avoye du IIIe arrondissement a demandé le traçage au sol du passage de l’enceinte lors de la rénovation de la rue Rambuteau. Entre la rue Beaubourg et la rue des Archives, elle va être rénovée normalement cet été. Des travaux de voirie ou d’infrastructure (gaz, électricité …)  devraient commencer bientôt".

    François Riche

     

    Remerciements à Francois Riche et à Nathalie Mérabet, gérante du restaurant NOLITA, groupe CAVALINA,  propriétaire de tous les restaurants italiens de la rue Rambuteau, qui a bien voulu nous accueillir, s'entretenir avec nous et … nous offrir un café excellent.

    Rambuteau 5 nolita nathalie & françois 15 05 14 (2)Nathalie et François (Photo VlM)

    VlM

     

  • Marche_Sainte_Catherine_ws38913014La place du Marché Sainte-Catherine (IVe). Vue prise tôt le matin

     

    Nous avons à plusieurs reprises (notamment les articles des 23 juillet et 10 septembre 2013) évoqué la place du Marché Sainte-Catherine (IVe) et les soucis que rencontrent les riverains du fait des terrasses des nombreux bars-restaurants installés sur son pourtour.

    Pierre Colboc, architecte et président de "MARAIS-QUATRE", nous fait part de la démarche en cours pour des aménagements sur cette place. Nous publions ci-dessous sa déclaration :

    La place Sainte-Catherine est un bijou, urbain et architectural, que l’Histoire nous a légué.C'est aussi un havre de paix, à deux pas de la bruyante rue de Rivoli, qui est très apprécié des parisiens et des touristes, qui viennent s’y détendre, la plupart en consommant aux terrasses de cafés donnant sur la place et la rue Caron. Profitant de ce patrimoine et de ses visiteurs, les restaurateurs accueillent ces derniers dans des conditions de respect du périmètre de leurs terrasses, et d’attention au bruit qu’elles peuvent engendrer, qui posent parfois problème pour les riverains bordant cette place.

     

    6a00d8341d8a0f53ef0192ac23c6ea970dVue de la même place prise le soir alors que les terrasses sont occupées

     

    Pour parvenir à une meilleure harmonie entre les restaurateurs et les riverains, qui font la vie de ce lieu, une réflexion a commencé il y a quelques mois, avec pour objectif de les rassembler autour d’un projet commun, qui mette en valeur la place et permette à chacun d’en profiter, sans se nuire les uns les autres. Aussi, différentes idées sont à l’étude pour limiter les nuisances sonores émises par ces terrasses, particulièrement par beau temps, comme par exemple la pose d’absorbant acoustique sous les stores, des plantations ou des effets d’eau destinés à limiter l’extension des terrasses.

    Nous ne manquerons pas de vous tenir informé des avancées qui pourraient en résulter. 

    Pierre Colboc

     

    "Vivre le Marais !" rappelle que le 23 mai dernier deux grandes tentes avaient été dressées par des riverains,  la mairie du IVe ayant prêté le mobilier, afin d'accueillir une exposition de vues anciennes de la place au début du XX° siècle. Une conférence de "l'Association de Sauvegarde du Paris Historique" par JL. Ricot a permis de mieux connaître l'histoire des lieux.

    Il est souhaitable que tous ces efforts aboutissent et permettent une vie plus harmonieuse entre les riverains et les commerçants de cet endroit si particulier du Marais.