Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2014

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    800px-Hotel-d'Albret-31-rue-des-FFaçade sur rue de l'Hôtel d'Albret 29 bis-31 rue des Francs Bourgeois (IVe)

     

    Une décision prise récemment par le Conseil de Paris permet à l’ancien Maire de Paris de disposer d’un bureau dans un prestigieux Hôtel particulier situé en plein centre du Marais, l’Hôtel d’Albret, 29 bis-31 rue des Francs Bourgeois (IVe).

    Voilà qui nous donne l’occasion de faire l’historique de cette magnifique construction.

    Bâti entre 1546 et 1563 pour le Trésorier de l’Extraordinaire (il s’occupe du financement des guerres) Pierre Le Jay, l’Hôtel d’Albret est acquis dès son achèvement par le Connétable de Montmorency qui le revend en 1586 au financier italien Mario Bandini. Ce dernier 20 ans plus tard, le remanie, l’agrandit et procède à une ouverture sur la rue des Francs Bourgeois. Gabriel de Guénégaud, Trésorier de l’Epargne (il gère les revenus du domaine royal) achète l’ensemble en 1630 et y ajoute des logements de service et des communs. Son fils à qui l’on doit la construction de l’Hôtel de Guénégaud (notre article du 27 mars 2014) poursuit les travaux en s’attachant les services de François Mansart. Sa sœur, la maréchale d’Albret hérite du bien dans lequel se déroule alors une vie brillante. Charles du Tillet en devient propriétaire à partir de 1740.

     

    Hotelalbret1Façade arrière de l'Hôtel d'Albret

     

    La très belle façade sur rue date de cette époque avec son style rocaille, son balcon galbé et sculpté dus aux talents des architectes J-B. Vautrain et J-B. Couronne. Ce dernier a réalisé le château de Villarceaux de style Louis XV à Chaussy (Val d’Oise). Le bâtiment au fond de la cour est de style renaissance.

    Utilisé, comme beaucoup de bâtiments du quartier du Marais, en locaux commerciaux durant le XIXe siècle et au début du XXe (le siège du célèbre fabricant de luminaires Baguès se trouvait à cet endroit), l’Hôtel a été racheté par la ville de Paris qui le restaure et y installe en 1989 la Direction des Affaires Culturelles de la Mairie de Paris.

    Une bien jolie demeure qu’admirent badauds, riverains et passants et qui sert désormais d’écrin pour abriter le bureau de l'ancien Maire de Paris. Un précédent qui fera sans doute jurisprudence à l’avenir.

    Dominique Feutry

     

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  • GirardChristophe Girard

     

    Elu Maire du IVe avec 55 voix d'avance sur son concurrent Vincent Roger, Christophe Girard entend rester dans la ligne de ses déclarations pendant la campagne électorale.

    Déclarations de fermeté autour du respect des règles et des lois. Affirmation de sa volonté d'être pédagogue vis à vis des attitudes et des comportements qui s'opposent au "vivre ensemble" auquel tout le monde dit vouloir aspirer.

    Essayer d'abord de comprendre pourquoi 8,13 % des habitants ont quitté l'arrondissement en dix ans. En voir lucidement les raisons et en tirer les conclusions qui s'imposent. Prendre des mesures enfin pour que l'hémorragie cesse. Accroitre la densité d'un ensemble urbain n'est pas une fin en soi. Il n'est pas prouvé qu'on est plus heureux quand on est nombreux. Cependant, comment ne pas s'interroger quand une partie d'un ensemble homogène, à savoir le Marais – qui n'aurait jamais dû être séparé en deux administrativement – progresse (le IIIe a enregistré 4,00 % de plus d'habitants pendant la même période) tandis que l'autre régresse ?

    La tentation est forte de mettre en avant le prix de l'immobilier. On peut tout démontrer en manipulant des chiffres mais force est de constater que deux quartiers comparables, Archives IIIe et St Gervais IVe, affichent des prix moyens au m² de respectivement 11.000 et 10.970 € en évolution de + 4,6 et + 0,8 % (prix décembre 2013, Le Figaro). Les niveaux sont comparables et l'évolution semble encore plus forte dans le IIIe.

    L'observatoire de la vie du Marais, que constitue notre association, nous permet d'affirmer, exemples à l'appui, que l'agitation qui règne dans le IVe, l'occupation abusive de l'espace public (tout particulièrement rue des Archives, avec ses attroupements), le niveau excessif de bruit (place du Marché Ste Catherine), les souillures du paysage de la rue dues à l'affichage sauvage, aux tags et aux flyers qui jonchent le sol sur l'espace Archives/Ste Croix, la tonalité interlope qui caractérise l'ambiance de ces quartiers, font que des couches de population n'y trouvent plus leurs valeurs et déménagent.

    Christophe Girard, qui nous a reçus, parait décidé à mettre de l'ordre. Il devra aussi s'attaquer à la réhabilitation de l'ensemble école/piscine de la rue St Merri et au rétablissement du décor originel de la place Igor Stravinski. La tache n'est pas hors de portée. Les dossiers chauds ne sont pas si nombreux. Le Maire a surmonté dans sa carrière des défis  bien plus importants. Rappelons qu'il a été directeur général d'Yves Saint Laurent puis directeur de la stratégie de LVMH, ce qui suppose de hautes compétences managériales et des résultats. Depuis 2001, il a su mettre en oeuvre des projets culturels d'envergure comme la "Nuit Blanche" et la réaffectation du théâtre de la Gaîté lyrique.

    En comparaison, les dossiers qui l'attendent, en dépit de leur complexité, n'ont rien d'insurmontable.

    Nous avons compris de notre récente rencontre qu'il va procéder graduellement. Avec, pour commencer, une lettre adressée à tous les commerçants de l'arrondissement, pour leur demander de s'associer à son programme de "lutte contre les incivilités qui détériorent notre espace public commun".

    Il met en avant la qualité de vie des habitants, ce que nous ne pouvons qu'apprécier. Nous sommes heureux d'apporter notre contribution à sa démarche en diffusant cette lettre, que nous vous demandons de bien vouloir lire. Télécharger la lettre de Christophe Girard aux commerçants

    Gérard Simonet

     

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    VelosTrottoirDessin de G. Lejeune

    Que compte faire la Préfecture de Police pour endiguer la montée des incivilités des deux roues ?

    Le développement de l’usage de la bicyclette et de la moto n’a pas que des avantages. En effet pour aller plus vite faute de se satisfaire des contresens autorisés, les cyclistes et le motocyclistes sont de plus en plus nombreux à rouler sur les trottoirs au grand dam  des piétons effrayés pour les plus âgés et mécontents pour les autres qui ont le sentiment que l’espace qui leur est réservé  leur est « volé ». Si on ajoute à ce phénomène les planches à roulettes et les rollers, le trottoir parisien devient une sorte de cour des miracles où n’importe qui se permet n’importe quoi !  Une bien curieuse façon d’appliquer la citoyenneté dont beaucoup de personnes se réclament.  En fait nous assistons au règne de l’égoïsme  qui  prend le pas sur le respect d’autrui. Ce qui est choquant notamment à  Paris où le flux des passants sur les trottoirs est très élevé.

    VeloTrottoir

    Dessin de G. Lejeune

     

    Si la tolérance a ses limites lorsqu’il  s’agit d’un phénomène épisodique il en est tout autrement à partir du moment où ces pratiques pourtant deviennent la norme.

    Il est malheureusement assez rare de voir un cycliste ou un motocycliste  indélicat verbalisé par la police sous prétexte qu’il a emprunté le trottoir pour rouler (l’amende est de 90 €).

    Des instructions fermes doivent être données par la préfecture de police afin de dresser davantage de contraventions si l’in souhaite endiguer ces pratiques. Il est en effet anormal que tout à chacun s’affranchisse des règlements existants au détriment de piétons  inquiets qui se sentent en insécurité sur le trottoir…un comble !

    Dominique Feutry

     

  •    280px-Paris_hotel_des_ambassadeurs_de_hollande18L'Hôtel des Ambassadeurs de Hollande 47, rue Vieille du Temple (IVe) a revêtu son habit triste

     

    Alors que nous avons attiré l’attention des pouvoirs publics, des défenseurs et des amoureux du patrimoine du Marais, des propriétaires eux-mêmes, l’Hôtel Amelot de Bisseul dit des Ambassadeurs se meurt lentement (nos articles des 1er juillet 2010, 27 février 2011 et 19 décembre 2012) dans une indifférence quasi générale.

    Nous vivons, jour après jour, le drame de la lente agonie d’un des joyaux de l’architecture XVIIe que nombre de capitales pourtant nous envient ? Nous n’arrivons pas à croire que rien ne soit possible pour le sauver.

     

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    La pierre se ronge lentement (Photo PB)

     

    Alors que la Ministre de la Culture a pu d’un trait de plume faire enlever le panneau qui recouvrait l’Hôtel de Laffemas, place des Vosges (article du 05 mai 2014), ne peut-elle rien faire pour ce témoin unique de notre passé ? Faudra-t-il attendre qu’un éboulement se produise pour voir son ministère réagir ?

    Securedownload 3Des sculptures ont disparu dans la couronne supérieure du portail (Photo PB)

     

    Des habitants, écœurés par le sort qui est réservé à ce haut lieu de notre histoire, nous font part de leur désespérance, se demandant même si l’édifice ne va pas finir comme l’Hôtel d’Effiat situé autrefois dans la même rue, afin de permettre une juteuse promotion immobilière (notre article du 30 janvier 2014) ? Ils nous ont adressé les photographies qui illustrent notre article, comme un appel au secours devant une telle passivité et soulignent combien, ne serait-ce que le portail montre les signes de cet abandon. Nous les citons : « la couronne sculpture entourant les têtes de Méduses sont fissurées, le bas du portail et du mur sont totalement rongés par la pollution avec des parties manquantes ou endommagées par l’humidité, des parties de sculptures des couronnes des médaillons des battants ont disparu, Il en ainsi aussi dans les sculptures des tympans. De part et d'autre du mur portail, les sphères sculptées et les voussures au- dessous sont attaquées et en partie détruites. » 

     Securedownload 2Un côté d'un battant du portail d'entrée fortement dégradé (Photo PB)

     

    Nous arrêterons là la longue liste des maux qui s’abattent sur l’édifice alors que ces dégradations sont seulement une partie de celles visibles de l’extérieur. Qu’en est-il à l’intérieur ?

    Il est temps messieurs les élus de vous emparer de ce dossier et de mettre autour de la table tous les acteurs concernés sinon Paris aura à nouveau, comme ce fut le cas pour l’église Saint-Merri heureusement aujourd’hui en restauration (nos articles des 04 novembre 2013 et 23 mars 2014), le triste privilège de voir figurer dans le classement des 100 monuments les plus en danger au monde du Monument World Fund un de ses plus prestigieux hôtels particuliers du Marais. Ce serait fâcheux et un comble pour l’image de la capitale la plus visitée au monde !

    Pourtant, nous le savons, et nous citons Baudelaire, « une suite de petites volontés fait un gros résultat »

    Dominique Feutry

     

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    Square_Saint-Gilles_Grand_Veneur-Pauline_Roland_2011_4Le jardin Saint-Gilles-Grand-Veneur-Pauline-Roland (IIIe)

     

    Peu connu des non initiés, le jardin Saint-Gilles-Grand-Veneur-Pauline-Roland est situé rue de Hesse (IIIe). Il se trouve à quelques mètres de l'église Saint-Denys du Saint Sacrement comme dissimulé entre la rue de Turenne et le boulevard Beaumarchais…

    L'espace assez restreint que l'on découvre après une petit jeu de pistes dans des petites rues calmes (la rue de Hesse ou la rue des Arquebusiers) et un petit porche est inattendu et surprenant.

    De jolis bâtiments dont l'hôtel du Grand-Veneur (construit en 1637 pour le duc d'Ecquevilly, le capitaine général de la vénerie du roi) encadrent le jardin où se multiplient les roses. Un alignement d'érables a été planté, des treillis et des bancs de pierre complètent l'ensemble.

    55787399_pveneurUne autre vue du jardin Saint-Gilles-Grand-Veneur-Pauline-Roland et ses bancs de pierre 

     

    Le paradoxe est que nous nous trouvons dans le calme avec une impression d'espace, bien que la taille du jardin soit inférieure à 1 000 m2, à deux pas du square de la place des Vosges saturé les jours de beau temps et le week-end.

    Un but de promenade que nous conseillons afin de découvrir ce bel endroit caché.

    Dominique Feutry

      

    Le jardin est ouvert au public de 7h30 (9h00 les samedis et dimanches) à 17h30 (horaires d’hiver) ou à 21h30 (horaires d’été)

     

  •  ImagesAutolib' camouflée en zèbre dans le cadre du concours "Customoi"

     

    Autolib' représente aujourd'hui à Paris et Métrople, selon les statistiques officielles, 32 000 véhicules, 861 espaces d'abonnement ou stations et 4 400 bornes. 50 000 abonnés sont déclarés, ce qui est une évolution notoire depuis un an et demi, la presse annonçant alors seulement 16 500 abonnés  (voir notre article du 03 décembre 2012).

    A la suite du lancement par Autolib' Métropole d'un concours dénommé "Customoi", 19 projets de "customisation" de véhicules électriques et d'espaces d'abonnement en forme de bulle ont été retenus par un jury comprenant notamment la Maire de Paris, le Président de la Région Ile de France, un représentant des Groupes Bolloré et Agnés b. Pas moins de 40 dossiers ont été présentés pour lesquels 100 artistes, architectes, graphistes  et designers ont concouru. La sélection s'est fondée sur 3 critéres principaux : l'esthétique, la démarche intellectuelle et la faisabilité.

    C'est ainsi que les véhicules retenus symboliseny la jungle quand d'autres sont habillés de longs poils tels des  animaux "roulants". Quant aux stations elles-mêmes, les emplacements qui subiront des tranformations ne sont pas encores arrêtés mais le "smiley" pourra agrémenter la froideur d'une des structures qui pourra être par ailleurs recouverte de pots de fleurs voire transformée en bibliothéque ou en serre…?

     

    Images 2

    Un espace d'abonnement décoré en "smiley"

     

    Dès l'automne ces évolutions seront déployées progressivement jusqu'à la fin de l'année sachant que chaque lauréat qui effectuera la customisation percevra une subvention de 8 000 € par voiture et 10 000 € par espace d'abonnement.

    Espérons que la station qui se trouve rue de la Perle (IIIe)  aura droit à une transformation tant elle est triste, impersonnelle et décalée dans l'environnement qui l' entoure (voir notre article du 30 septembre 2012). Peut-être un artiste a-t-il imaginé d'en faire le petit modéle d'un des ateliers de Picasso puisque l'espace abonnement dont il est question est situé juste devant les futurs locaux administratifs du Musée Picasso ?

    Dominique Feutry

      

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    19290Affiche de le Nuit Européenne des Musées 2014

     

    Comme chaque année depuis 10 ans aura lieu le Nuit Européenne des Musées. La date retenue est le samedi 17 mai. Notre quartier particulièrement bien pourvu en musées participe, avec 1 300 autres musées dans toute le France, à cet évènement.

    Un rapide parcours des programmes proposés nous conduit à vous recommander le spectacle des "3 mousquetaires"  qui sera donné toutes les 45 mn de 19h30 à 22h30 au Musée Carnavalet (16, rue des Francs Bourgeois IIIe). Pour les amateurs de mythologie le Musée de la Chasse et de la Nature (62, rue des Archives IIIe) propose de 20h00 à 23h00 des conférences intitulées « Mythologie et histoire de Dionysos ». Les Archives Nationales (60 rue des Francs Bourgeois IIIe) organisent (dès 18H00 pour les enfants) des visites théâtralisées autour de l’exposition Jaurès jusqu’à 23h00.

    D’autres musées seront ouverts donnant accès à leurs collections permanentes ou à leurs expositions temporaires. Citons le Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme 71, rue du Temple IIIe (fermeture à minuit), le Centre Culturel Suisse 38, rue des Francs Bourgeois IIIe, l’Institut Suédois 11, rue Payenne (IIIe) qui donne l’opportunité de découvrir l’Hôtel de Marle (fermeture à 23h00), la Maison de Victor Hugo 6, place des Vosges (IVe) ou enfin l’Institut Culturel du Mexique 119, rue Vieille du Temple (IIIe).

     

    Hotel-de-MarleL'Hôtel de Marle vu de la rue Elzévir (IIIe) (Photo Paris Marais)

     

    Signalons les efforts tout particuliers du Musée Cognac-Jay 8, rue Elzévir (IIIe) dont le programme comporte des visites–conférences sur « La vie secrète des œuvres »  et  sur le sculpteur « Dalou (1832-1902), regards sur le XVIIIe siècle », une lecture en musique consacrée à Diderot et une visite en famille intitulée « Enigme au musée, recherche de la fleur mystérieuse…». Attention le nombre de places étant limité le musée procède par inscription préalable.

    Dominique Feutry

     

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    Hocquart rvp 13 05 14Ambiance studieuse autour de Frédéric Hocquard (plein centre). A sa droite, Lauren Bouillot, conseillère technique auprès de MM. Julliard et Hocquard (Mairie de Paris). A sa gauche, en tournant, Elisabeth Bourguinat, Gilles Pourbaix, Anne Penneau, Gérard Simonet, Jean-François Revah (qui prend la photo), Dr Bertrand Lukacs, tous membres du réseau "Vivre Paris !" (Photo VlM)

     

    Anne Hidalgo avait annoncé qu'il y aurait, si elle était élue, un "Maire-Adjoint à La Nuit". C'est son Premier Adjoint, Bruno Julliard, qui en a la délégation qu'il cumule avec la "Culture, le Patrimoine, les Métiers d'Art et les Relations avec les Arrondissements" mais un autre élu en assume la responsabilité pleine et entière : Frédéric Hocquart. C'est lui que nous avons rencontré ce matin à l'Hôtel de Ville, dans une configuration "Vivre Paris !", ce réseau de trente associations parisiennes que nous avons constitué en 2010 à la veille des "états généraux de la nuit".

    A l'évidence, Frédéric Hocquart n'a pas, et nous lui en savons gré, une vision étriquée de la nuit qui se limiterait à la consommation – effrénée trop souvent – de boissons alcooliques et à des bacchanales bruyantes sur l'espace public. Il considère que c'est un devoir de la Ville de faire connaitre les multiples activités culturelles qui se tiennent la nuit, pour effacer cette image de capitale de l'ennui que certains cherchent à donner de Paris.  Avec un objectif sournois : créer chez les édiles un sentiment de culpabilité dont ils espèrent tirer profit. F. Hocquard souligne avec justesse une évidence : Paris est la ville la plus visitée du monde. Peut-on espérer mieux ?

    Fête (liberté de faire la) huffington post 11 05 14Question de M. Lukacs à F. Hocquard : Oui ou non, êtes-vous d'accord pour dire que l'espace public n'est pas la propriété des fêtards ? Réponse : Oui mais …. (illustration Huffington Post)

     

    Il faut donc en finir avec cette rhétorique et regarder les enjeux sérieux bien en face.

    A commencer par la communication. Elisabeth Bourguinat a souligné justement que l'information des décideurs de la mairie et de la préfecture ne pouvait en aucun cas être tributaires de l'opinion – forcément peu objective – des "Pierrots de la Nuit", donc chacun s'accorde en dehors des personnes intéressées, à dire qu'ils sont plaisants mais qu'au mieux ils ne servent à rien et coûtent cher à la collectivité. Il y a suffisamment d'acteurs impartiaux pour renseigner ceux qui ont besoin de disposer d'hypothèses pour aboutir à des décisions.

    Anne Penneau a regretté que les dispositifs en place dans son quartier de la Butte aux Cailles aient grippé et que des commerçants travestis en riverains aient même réussi, par une décision de justice, à faire sauter le verrou  d'un arrêté préfectoral dont la motivation, là et ailleurs, est de préserver la tranquillité des habitants.

    Le Dr Bertrand Lukacs, urologue à Tenon, a insisté sur les méfaits de l'alcool, responsable de plus de cinquante mille morts par an chez nous, et sur la vulnérabilité des jeunes dont 12%  d'entre eux s'adonnent à la pratique de l'ébriété rapide (binge drinking) qui les conduit à la perte de conscience et au coma éthylique. Il connait bien le phénomène pour habiter sur le canal St Martin, l'un des haut-lieux de la beuverie juvénile à Paris. Il met en garde la Mairie, à ce propos, contre le risque qu'on ait à déplorer un jour un décès par noyade de gens que leur degré d'inconscience aura poussés dans le canal.

    Au nom de "Vivre le Marais !" et de notre expérience de deux arrondissements qui sont des laboratoires de la nuit, nous avons souligné le fait que les abcès qui se développent ne se règlent jamais avec les consommateurs car ils sont volatiles par essence, mais avec les exploitants, quand ils veulent bien s'y prêter. Un établissement de nuit peut vivre en harmonie avec son environnement s'il est bien insonorisé et dispose d'un dispositif de sécurité efficace. Quand ces conditions ne sont pas remplies, si les tentatives de conciliation de la part des riverains n'aboutissent pas, il est hautement improbable qu'un médiateur quel qu'il soit réussisse. Dans les situations que nous avons vécues, c'est l'implication personnelle du Maire d'arrondissement, du Commissaire Central et du Cabinet du Préfet de Police qui ont rétabli l'ordre. Avec l'aide, quelques fois, de la justice.

    Jean-François Revah et Gilles Pourbaix ont souligné qu'en matière d'ordre public il suffit que les lois, les codes et règlements soient repectés pour que le "vivre ensemble" soit possible. Chacun en convient mais la tentation est forte, quand on sent des résistances, d'imaginer de nouvelles structures, des nouvelles lois, de nouveaux processus. Bref se livrer à une fuite en avant dont l'échec est trop souvent au rendez-vous.

    Enfin et de manière unanime, nous avons qualifié de casus belli l'idée qui a été colportée par les médias avant les élections de créer, au sein du PLU (plan local d'urbanisme) de Paris, des zones qualifiées de "festives", et traitées comme telles, dans Paris.

    Gérard Simonet

     

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    Photo (36)L'épicerie-supérette du 9 rue Michel le Comte (IIIe) en infraction avec les règles du PSMV (photo VlM!)

     

    Depuis quelques jours un nouveau commerce, une petite épicerie supérette, s'est installé rue Michel Le Comte (IIIe) dans la section en face du gymnase, au N°9, à l'emplacement d'un ancien magasin spécialisé dans le vente de  bracelets de montres.

    La vitrine de ce commerce était en piteux état et ne respectait pas les normes exigées par les règles du PSVM (couleur, taille des lettres, enseigne drapeau…). La façade qui lui succéde faite à la va-vite ainsi que les enseignes apposées sont encore pire et en décalage complet avec le minimum exigé dans ce quartier (voir à ce sujet notre article du 7 mars 2014). Une honte! 

    Il est vrai et nous l'avons dénoncé à maintes reprises que cette partie de la rue Michel le Comte est mal entretenue et il y régne une certaine anarchie en matière d'aménagement. Elle est d'aspect sale, des immeubles sont mal entretenus, des tags venant agrémenter cet apect indésirable. Enfin l'immeuble hideux qui abrite des logements, le gymnase et le Centre des Impôts ne fait que renforcer cette impression. Il est bien difficile d'imaginer que l'on se trouve dans le coeur du Marais, dans un quartier aussi touristique, très passant et proche de nombreux monuments. Il faut même faire d'importants efforts pour s'en convaincre. 

       BraceletsLe même magasin spécialisé dans la vente de bracelets de montres avant sa transformation

     

    Les élections municipales sont terminées, la nouvelle équipe en place tant à la Mairie du IIIe qu'à la Mairie de Paris doit se pencher rapidement sur cet endroit et mettre en oeuvre des mesures et un plan d'actions dignes du lieu. II est intolérable de devoir payer des impôts locaux et/ou fonciers élevés  et voir cet endroit aussi délaissé

    Quand sera-t-il donné à cet espace un minimum de lustre?

    En attendant Vivre le Marais ! écrit à la Direction de l'Urbanisme pour signaler cette vitrine en infraction. 

    Dominique Feutry

     

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    Photo (39)L'immeuble recouvert de plaques de cuivre jouxtant l'église Saint-Merri (Photo VlM!)

     

    Passé la Fontaine Stravinski, longeant l'église Saint-Merri en direction de la rue de Renard, une porte vitrée jouxte l'arrière de l'église. Nous sommes au N° 7 de la rue du Cloître Saint-Merri (IVe).

    Sans trop d'effort on remarque au fond de ce corridor, dans une petite cour, un immeuble entièrement recouvert de plaques de cuivre rouge qui semblent vernies. Ce dernier est comme « chaudronné » sur ces différentes faces, à l'instar de la station de métro Arts et Métiers qui reproduit l'intérieur du bâtiment du capitaine Némo. Il est étonnant de voir installé (les plaques de cuivre sont en cours de pose) sur cette construction un tel décor à quelques mètres d'une église des XVIe et XVIIe siècles.

     

    Photo (40)Vue de l'immeuble carapaçonné de cuivre prise devant le 7 rue du Cloître Saint-Merri (IVe) (Photo VlM!) 

     

    L'effet est à vrai dire curieux et on se demande (on cherche d'ailleurs le panneau d'affichage du permis de contruire) comment une autorisation a pu être donnée à cet endroit car la partie haute de l'immeuble est visible de la rue et offre un contraste saisissant avec le monument qui est à proximité.. Mais nous sommes prés de Beaubourg, près de la célèbre réalisation de Niki de Saint Phalle et le cuivre, bien qu'il semble traité, verdira avec le temps….Il nous sera aussi objecté que beaucoup de bâtiments anciens sont couverts de plaques de cuivre notamment les toitures dans les pays nordiques, mais elles sont oxydées et leur aspect est bien plus neutre…

    On reste donc surpris face à ce mélange curieux et inattendu. A-t-il bien sa place à cet endroit ?

    Dominique Feutry