Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2014

  •  IMG_0756Anne Hidalgo entourée de Ch. Girard, Y. Cordier, F. Hocquard lors du 1er "Conseil de la Nuit" (Photo JFR) 

     

    A grands renforts de publicité, la Maire de Paris a invité au premier Conseil de la Nuit tous ceux qui de loin ou de près sont liés à la nuit à Paris, qu'il s'agisse d'élus (plus d'une dizaine étaient présents), des représentants des administrations (Préfectures de Police et de Région), ou encore d'associations d'habitants, ("Vivre le Marais !" et plusieurs membres du réseau « Vivre Paris ! » étaient présents), d’associations de commerces de la nuit, d'organisations professionnelles, d'organismes spécialisés ou de personnalités qualifiées.

    Après une introduction de Christophe Girard soulignant combien Anne Hidalgo « tenait de façon impressionnante ses engagements de campagne »,  cette dernière a dit se réjouir de la mise en œuvre de ce conseil, « illustration de la démocratie parisienne », sur un sujet controversé, entre ceux qui estiment  que Paris est une ville morte la nuit et ceux qui dénoncent le tapage nocturne.

    Le Conseil de la Nuit est défini comme « une instance qui participera à la gouvernance de la ville ». Il doit permettre de trouver des solutions concrètes pour ceux qui travaillent la nuit et ceux qui font le fête mais aussi pour ceux qui veulent dormir. Rappelant que la Nuit à Paris a une histoire, citant les « espaces pacifiés existants » (les voies sur berges), la nuit Blanche…, la Maire estime qu'il faut que « les différentes fonctions de la nuit, y compris le sommeil, soient conciliées. » « Mon rôle de Maire, » ajoute t-elle, « est d'être un médiateur, comme le sont certains maires africains dans des situations de conflit autrement plus graves que celles que nous rencontrons à Paris ». En conclusion, Anne Hidalgo propose « de ne pas rester dans des ‘postures’ et de considérer les sujets avec objectivité afin de trouver le chemin pour résoudre les problèmes. »

    Index

    Nuits parisiennes. Toulouse Lautrec

     

    Bruno Julliard estime quant à lui que, contrairement à ce que prétendent certains, la nuit festive à Paris est toujours aussi intense et voit émerger de nouveaux lieux de vie nocturne. En revanche, « il ne faut pas comparer l’offre qu’on peut trouver dans une ville comme Berlin et celle qu’on peut trouver à Paris, ville particulièrement dense, » reconnaît-il. Il présente ensuite la liste des thèmes qui seront débattus dans les groupes de travail de ce conseil : activités culturelles et festives, sécurité, discrimination, problèmes sanitaires… en soulignant que ces groupes devront permettre à tous les acteurs de débattre, dans leur diversité.

    IMG_07578L' assistance présente à la Mairie du IVe lors du 1er Conseil de la Nuit (Photo JFR)

     

    Son conseiller à la nuit, Frédéric Hocquard, exprime la volonté de la Mairie de Paris de conforter la dynamique de la nuit (12 000 établissements ouverts à Paris, dont 9 000 avec autorisation de terrasse et 800 avec autorisation de nuit), tout en assurant une meilleure régulation. Il faut, selon lui, développer l’attractivité de la ville en diversifiant et valorisant la vie nocturne, ouvrir la nuit à tous et faire que les différents droits puissent coexister. Il indique  les sujets déjà passés en revue avec les adjoints des mairies et l’administration,  qu'il s'agisse de la médiation, du problème de l’alcoolisation massive des jeunes, de l’ouverture nocturne des parcs et jardins, des nouveaux lieux festifs, de la prolongation de l’ouverture en soirée des équipements sportifs, de la propreté.

    Les deux directeurs de cabinet représentant les deux préfets présentent ensuite l’action de leurs
    administrations en matière de police et de prévention et leur engagement dans ce Conseil de la Nuit.

    Bruit oreillers la nuit

    Viennent ensuite les questions et remarques des participants. Les représentants de « Vivre Paris ! » rappellent que le réseau n’est pas contre la fête dès lors que le  droit au sommeil pour tous est respecté, car il s'agit d'un problème de santé publique. Ils demandent un engagement ferme à cet égard de la part de la Maire de Paris. Ils demandent aussi  que le Conseil de la nuit ait pour objet l’application de  la règlementation en vigueur et non son contournement. Ils souhaitent que des agents de la Ville soient présents sur le terrain entre minuit et quatre heures du matin pour pouvoir verbaliser, en lien avec l’action de la police pour faire respecter la tranquillité des riverains, et ils approuvent le projet de campagne de communication contre l’alcoolisation massive  des jeunes. Ils rappellent enfin l’échec du dispositif des Pierrots de la Nuit, dont le réseau était membre observateur et dont il vient de démissionner.

    Plusieurs élus d’arrondissement, issus notamment des Xe, XIe et XVIIIe, montrent par leurs témoignages et leurs préoccupations qu'ils abondent dans nos « revendications ».

    La conclusion de Bruno Juliard nous a laissés sur notre faim quant à la volonté réelle d’appliquer les règlements en vigueur concernant la vie la nuit à Paris. Nous verrons, selon les propositions qui seront faites dans le cadre des travaux du Conseil de la nuit, si nous avons lieu de nous réjouir ou à l’inverse, de nous inquiéter.

    Par l’abondance et la convergence des témoignages déplorant les nuisances sonores liées aux pratiques festives nocturnes et, pour la première fois, l’affirmation par des élus parisiens du « droit au sommeil » des Parisiens, nous avons cependant eu l’impression d'avoir été  entendus. Une page semble s’être tournée, en tout cas, par rapport à l’époque où l’ancien Maire de Paris, Bertrand Delanoë, nous avait lancé, lors d’un bilan de mandat, « Si vous voulez dormir, allez vivre à Rodez ».

     

  • PhotoDindon, pintade et poule place des Vosges le 8 novembre 2014 (Photo VlM) 

     

    La place des Vosges accueille actuellement square Louis XIII, une ferme. Des tentes blanches, des barrières servent d'enclos aux volailles et aux animaux a quatre pattes.

    Il faut reconnaitre qu'être réveillé en plein centre de Paris par le chant du coq et les bêlements des moutons ou des chèvres est particulièrement insolite !

    Cette ferme pédagogique initiée par la Mairie de paris n’est pas un avant-gout des volailles ou des gigots qui se retrouveront dans nos assiettes durant les fêtes de fin d’année, elle a pour but de « recréer le lien des parisiens à la nature, et ce, depuis le plus jeune âge ».

    Au total ce sont 15 animaux de basse-cour et des races en conservation bien françaises de chèvres et de moutons qui vaquent au coeur de la capitale.

    Une action intéressante et utile qui nous ramène aux vraies valeurs, la nature, la biodiversité et les produits régionaux. Pendant toute la semaine, des animateurs spécialisés répondront aux questions et recevront les enfants des écoles avec des présentations à la fois ludiques et pédagogiques.

    Dominique feutry

    Infos pratiques :

    Une ferme éphémère à Paris

    Du 8 au 13 décembre 2014 

    Horaires : 12h00-17h30

  • Carreau temple jules terrasse 08 10 14Espace public devant "Le Jules", bar-restaurant qui sollicite un droit de terrasse contesté par les riverains qui savent ce qu'il en est ! (Photo VlM)

     

     Le Collectif Carreau du Temple/Corderie nous prie de diffuser le communiqué ci-dessous :

     

    UN CONSEIL DE QUARTIER TRES PARTICULIER

     

    Le Conseil de quartier des Enfants rouges du 8 décembre 2014 qui se tiendra à la Mairie du 3e à 19.30 appelle à voter autour d’un nouveau vœu  émis par les nouveaux animateurs du Conseil de quartier, vœu ayant pour objet d’autoriser le restaurant Jules qui bénéficie d’une concession à l’intérieur du Carreau du Temple à ouvrir un nouvelle terrasse d’une ampleur inégalée  dans un environnement déjà saturé par la mono-activité des bars-restaurants avec terrasses.

    Le Collectif du Carreau du Temple tient à souligner que ce nouveau vote ne semble pas correspondre aux deux principes suivants :

    -                  Un principe démocratique, qui prévoit qu’on ne peut revenir sur un vœu exprimé par un vote.

    Comme vous le savez, le Conseil de Quartier s’est déjà prononcé à l’unanimité contre l’installation d’une terrasse pour le bar-restaurant du Carreau du Temple, lors de sa séance du 5 décembre 2013 du fait des nouvelles nuisances qu’elle susciterait. Les termes de ce vœu sont les suivants :

    "En anticipation de la prochaine ouverture de l’établissement du Carreau, le Conseil de Quartier des Enfants Rouges ne souhaite pas voir ajouter des nuisances à la situation actuelle déjà critique. En outre, il remarque que créer un espace bar/restaurant avec terrasse reviendrait à changer l’affectation d’une « cafétéria » tel que présenté  dans le projet initial. Par conséquent et compte tenu du fait que le service en terrasse existe déjà largement dans un périmètre restreint autour du Carreau, y compris en soirée après les spectacles, le Conseil de Quartier manifeste son opposition à la création d’une terrasse qui prolongerait à l'extérieur l’espace de restauration prévu à l’intérieur du Carreau."

    Ce vœu, expression d’une véritable démocratie participative, a été relayé par un vote en Conseil d’arrondissement en mai 2014,  « qui exprime la vigilance du Conseil d'Arrondissement à l'égard des évènements à caractère privé qui pourraient nuire à la tranquillité des riverains ».

    -                  La vocation première des Conseils de Quartier qui est de participer  à l’élaboration de projets d’intérêt général.

    La question soumise au vote relève d’un intérêt particulier, à la différence du vœu de décembre 2013 qui exprime l’opposition des habitants à la création de nuisances nouvelles par l’ouverture d’une nouvelle terrasse. L’objet d’un vote du Conseil de quartier ne peut concerner le vœu d’une entreprise privée  et commerciale.

    Ce nouveau vote subvertit les principes démocratiques les plus élémentaires. Nous estimons que c’est à Monsieur le Maire du 3e arrondissement, garant de la tranquillité et de la qualité de vie de ses concitoyens, de prendre ses responsabilités dans la décision d’autoriser une terrasse de plus dans ce quartier sinistré par la mono-activité qui s’y développe avec les nuisances sonores afférentes que ni le Commissariat ni la Mairie ne semblent en mesure de juguler.

    Le Collectif Carreau du Temple  constate également que ce dossier est ré ouvert du fait qu’un des nouveaux animateurs du Conseil de quartier est associé à l’équipe de gérance du restaurant Jules, et a donc un intérêt personnel dans ce nouveau vote. Et que l’on a vu se développer ces derniers jours  un véritable lobbying autour de ce vœu, sur une base partisane, à travers notamment un courrier électronique adressé à tous les membres du parti socialiste du 3e arrondissement appelés à participer à ce conseil de quartier d’un genre très particulier.

    Le Collectif Carreau du Temple réitère, appuyé en cela par une pétition signée par 150 riverains, sa ferme opposition à ce projet de terrasse.

     

    POST SCRIPTUM du 10 décembre 2014 – NDLR –

     

    Les riverains qui sont venus très nombreux à ce conseil de quartier ont réagi vivement et la réunion a été houleuse aux dires des participants.

    L'animatrice de la mairie du IIIe Christine Frey a préféré par sagesse ne pas soumettre le projet au vote. L'hypothèse d'une nouvelle terrasse pour le Jules, Carreau du Temple, n'a donc pas été actée.

    Les riverains considèrent cependant qu'ils doivent rester vigilants et obtenir qu'on en reste à la cafétéria pour le café-restaurant Jules à l’intérieur du Carreau.

    Ils continuent la lutte contre la monoactivité autour du Carreau, le non-respect du règlement des terrasses, les nuisances sonores et l'organisation d'évènements à caractère privé dans l'espace du Carreau.

     

     

  • TriangleProjet Unibail de "Tour Triangle" dans le XVe

     

    L'opposition d'E.E.L.V. (Les Verts) à ce projet d'immeuble de bureaux Porte de Versailles et leur collusion avec l'opposition UMP/UDI a conduit à son rejet lors du dernier Conseil de Paris des 1-2-3 décembre. Le vote est contesté devant le Tribunal Administratif mais cet épisode semble avoir laissé des traces sur l'équipe conduite par la Maire Anne Hidalgo. D'autant que d'autres sujets de disputes se profilent comme les tours de Jean Nouvel dans le XIIIe (voir Le Parisien de ce jour)

    Sans doute y a-t-il un lien entre l'évènement et les deux annonces que la Mairie de Paris vient de livrer à la Presse : "La fin du diésel à Paris" et "l'extension du droit de préemption aux appartements isolés", dans certains arrondissements.

    Deux clins d'oeil qui ont une portée politique, le premier en direction des Verts qui sont en pointe dans la lutte contre la pollution de l'air, notamment aux particules fines, le second vers les communistes et leur leader Ian Brossat, Maire-Adjoint en charge du logement à l'Hôtel de Ville.

     

    Brossat twitter  Ian Brossat (Photo Twitter)

     

    Les mesures dont la Maire vient de  faire l'annonce au  "Journal du Dimanche" du 7 décembre 2014 pour réduire la pollution, notamment son programme d'éradication des véhicules diésels et la limitation d'accès des véhicules motorisés dans les arrondissements du centre de la capitale méritent d'être discutées et mises en oeuvre avec la prudence qui s'impose. Nous sommes prêts à rencontrer à nouveau, dans le cadre de "Vivre Paris !", et revoir pour cela Christophe Najdovski, Maire-Adjoint en charge des transports et déplacements qui vient de s'esprimer sur RTL sur le sujet

      IMG00009-20131210-1958Christophe Najdovski et Corine Faugeron (élue E.E.L.V. du IVe) en décembre 2013, rencontre avec "Vivre Paris !" (Photo VlM)

     

    L'extension du champ du droit de préemption par la mairie aux appartements privés lorsqu'ils sont mis en vente (qualifiée aussi de préemption "dans le diffus") apparait comme une concession faite à Ian Brossat et au groupe communiste de la Mairie de Paris. Il s'agit d'une disposition qui permet au Maire de Paris d'intervenir dans un processus privé de vente d'un logement. Dès que ses services sont informés d'une "déclaration d'intention d'aliéner" (DIA), ils bloquent la transaction en cours et se substituent aux acheteurs. Le prix est  fixé par les Domaines. Généralement 30 à 40 % au-dessous du prix de marché.

    Le vendeur a fort heureusement le droit de refuser mais il ne peut plus vendre son bien. On conçoit le drame qu'une telle situation peut créer s'il s'agit d'un particulier qui vend pour acheter ailleurs ou plus grand, et qui peut se trouver ainsi bloqué dans un parcours personnel ou professionnel. Le vendeur peut cependant saisir le Tribunal Administratif. La jurisprudence montre qu'il lui est généralement fait droit mais ce sont des mois voire des années de perdues, un délai incompatible avec l'urgence qui prévaut dans ces cas-là.

    Cette mesure, si elle est réellement mise en oeuvre sera vécue comme liberticide et donnera lieu à de nombreux litiges. Elle ne concerne pas le Marais a priori mais 30 imeubles par exemple sont visés dans le IIe arrondissement. On essaiera de savoir ce que son Maire E.E.L.V. Jacques Boutault en pense.

    Gérard Simonet

     

  •  AppartLe livre "L'Appartement communautaire. L'histoire cachée du logement soviétique" Ed du Sextant

     

    Parmi les sujets que souhaitent porter au prochain conseil les élus de Paris, l'un d'eux rappelle un livre fort intéressant et édifiant paru en 2007 aux Éditions du Sextant dont nous recommandons la lecture, son titre évocateur est le suivant :

    L'Appartement communautaire. L'histoire cachée du logement soviétique

    Il est le résultat d'un immense travail de la chercheuse Katerina Azarova qui a travaillé à partir de nombreux témoignages. Le livre, comme l'explique la notice établie lors de sa parution, « lève un énorme et salutaire pan de voile. Car, parmi les réformes du gouvernement bolchevique après la révolution de 1917, le partage des « mètres carrés habitables » est sans doute la plus radicale et a les effets les plus immédiats sur la vie des citadins. En décembre 1918, les appartements des immeubles de rapport et les hôtels particuliers sont divisés en parties individuelles et en parties communes. Conçue au départ comme provisoire, l’habitation communautaire devient peu à peu le logement le plus répandu dans les grandes villes : c'est là le rappel permanent de la précarité économique, cachée derrière les façades des immeubles et donc facilement supprimée de l’image affichée du pays socialiste »… 

    « Un enfer au quotidien : le téléphone commun, placé dans l'entrée de l'appartement, d'où il n'est pas possible de passer un coup de fil sans que l'ensemble des habitants du logement n'entende les plus infimes secrets ; la cuisine ou la salle de bains, toujours en désordre parce que personne ne se sent vraiment responsable de sa propreté, etc. l'appartement communautaire vient de loin, si l'on peut dire. Il est la traduction concrète du grand mouvement utopique, notamment français, du XIXe siècle. On y trouve les idées de Fourier (le phalanstère), de Bakounine, la nostalgie du Mir, la vieille communauté foncière russe ».

    Et si les idées de Fourier redevenaient tendance à l'Hôtel de Ville ! Mais au fait nous avons changé de siècle voilà 14 ans déjà…il ne s'agit que d'un projet d'extension des préemptions d'appartements soit, dans un premier temps, 250 immeubles parisiens représentant 8 000 logements visés.

    Dominique Feutry

     

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    Au-merveilleux-de-fred-paris-1291384184Merveilleux et cramiches exposés dans la virtrine du magasin "Au Merveilleux de Fred"

     

    Au 24 rue du Pont Louis Philippe, à l'angle de la rue François Miron (IVe) est ouvert depuis peu un nouveau magasin à l'enseigne «  Au Merveilleux de Fred ».

    Même si ce nom nous fait penser aux excentriques du Directoire, il s'agit d'une pâtisserie, une sorte de meringue ainsi dénommée. Elle se décline en différents parfums avec des noms comme incroyable, impensable, magnifique ou sans culotte.

    Cette boutique qui remplace un ancien commerce de meubles-décoration est en réalité l'une des 6 ouvertes à Paris et parmi celles existant à Metz, Nantes, Londres, Bruxelles, Saint-Omer ou Lille. Car le fondateur de cette petite chaîne de magasins, Fréderic Vaucamps, est du Nord où il vit. Il a, précise la publicité, " revisité la recette du Merveilleux en 1985 pour gagner en légèreté et le décliner en plusieurs parfums. Il a retravaillé également la brioche et l'a dotée d’une gamme de saveurs, les Cramiques".

    Les pâtisseries du Nord s'exportent donc bien dans le Marais, comme les gaufres Meert 16 rue Elzévir (IIIe) (voir notre article du 4 juillet 2012). Le succès devrait être au rendez-vous de ce joli et grand magasin à la décoration sobre qui met en valeur les lustres en cristal et …bien entendu les merveilleux !

    Dominique Feutry

     

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  • Hidalgo anne rencontre 06 02 14
     Anne Hidalgo entourée de Pierre Aidenbaum et Christophe Girard, Maires des IIIe et IVe. Rencontre avec "Vivre le Marais !" février 2014 (Photo "VlM")

     

    Il se jetait à l'eau par crainte de la pluie ! Depuis son invention le personnage populaire de Gribouille n'a pas cessé de faire école. Voilà qu'il influence l'entourage de Mme Hidalgo à la Mairie de Paris. Le parallèle est saisissant : ne sachant pas comment combler le "trou financier" en 2015 de 400 Millions d'€ dévoilé récemment, elle décide de pousser la vapeur en annonçant 10 Milliards d'€ de dépenses jusqu'en 2020, au lieu des 8,5 Milliards prévus ("Le Parisien" du 5 décembre).

    C'est donc 300 Millions d'€ de plus qu'il faudra trouver chaque année. On s'avise que le déficit à partir de l'an prochain pourrait atteindre des sommets inédits.

    On connait bien la ligne de défense : il s'agit non pas de dépenses mais d'investissements, financés par l'emprunt. On en doute.

    Voyons le logement : près de 3 Milliards sont prévus soit 500 Millions tous les ans. Ce serait un investissement si ces sommes dégageaient un taux de rendement interne satisfaisant. Mais ce n'est pas le cas. De l'aveu des gestionnaires du parc de logements sociaux, la Mairie de Paris leur verse collectivement 300 Millions d'€ chaque année, sans trop savoir s'il s'agit de subventions d'équilibre ou d'investissements réels. Dans une large mesure, les montants alloués au logement sont donc des dépenses. Elles compensent des loyers qui ne couvrent pas les coûts et qui de surcroît rentrent mal en cette période de disette générale.

    Il faudrait être prestidigitateur pour démontrer par ailleurs que les montants affectés à "l'urbanisme et aux grands projets", soit 1,9 Milliard d'€, constituent de leur côté un investissement plutôt qu'une pure dépense. Quel retour sur investissement peut-on en attendre ? Que rapporte le réaménagement de la place de République ? Quid de la Bastille demain ?

    Et que dire du hochet de 500 Millions d'€ offert aux citoyens sous le nom de "budget participatif" pour faire joujou avec quoi ? Il suffit de voir ce qui se passe dans les conseils de quartiers où des budgets fictifs leur ont été "affectés". Ne sachant qu'en faire, ils reportent le crédit d'une année sur l'autre jusqu'à ce que soit financée une dépense que les mairies d'arrondissement auraient dû ordonnancer d'elles-mêmes.

    Autre justification : la création d'emplois. 200.000 en cinq ans. S'il suffit de recourir à l'emprunt public pour réduire le chômage, il faut demander à Mme Hidalgo de dépenser dix fois plus pour réduire de 2.000.000 le nombre des chômeurs français ! Elle aura droit alors à la reconnaissance nationale.

    Elle ajoute : on peut accroitre la dette par habitant de Paris car elle est plus faible qu'ailleurs. Un directeur financier d'entreprise (un univers que les politiques connaissent mal) qui ferait une déclaration de ce genre devant un comité exécutif serait sans ménagement conduit vers la sortie. Anne Hidalgo, qui s'engage en même temps à ne pas augmenter les impôts, doit se rappeler que si les taux d'intérêt sont historiquement et incroyablement bas en ce moment, ils peuvent se réveiller brutalement et frapper alors de plein fouet le déficit actuel pour le faire exploser et avec lui les impôts qu'il faudrait bien alors lever, quelqu'engagement qu'on ait pris.

    Anne Hidalgo, par ses prises de position depuis son élection, ne nous avait pas encore donné de raison décisive de nous faire regretter de l'avoir élue en mars. On se rappelle qu'elle a pris courageusement position contre des jeux olympiques à Paris en 2024 en dépit de l'annonce faite par le président de la République. Là, on a l'impression que la machine se dérègle.

    Gérard Simonet

     

  •  Fourrière poids lourdsFourrière "fourgons" en action (Photo VlM)

     

    Hausse de 19 % du tarif de la fourrière parisienne, plus forte encore pour les frais de garde qui bondissent de 190 % ! Il en coûte donc, avec l'amende de 35 € pour stationnement gênant, 214 € au minimum pour un hébergement de un jour au "parking Fourrière".

    Denis Baupin, Député Europe Ecologie Les Verts et Conseiller de Paris, s'en explique de manière assez convaincante : "le service de la fourrière est déficitaire à Paris, son exploitation pèse sur les finances de la Ville, il n'est pas convenable que les citoyens "honnêtes" supportent par l'impôt le coût du comportement incivique de ceux qui ne respectent pas la loi. En mettant ce service à l'équilibre, la Ville et l'Etat font acte de justice". CQFD.

    En effet, si l'on veut bien admettre qu'il n'était pas possible de rétablir l'équilibre en améliorant la productivité du service, les hausses sont ainsi justifiées. Cependant, on notera que les automobilistes sont les seuls à faire les frais d'une rigueur qui a sa logique. Une fois de plus, les deux-roues motorisés passent à travers les mailles du filet dans la mesure où leur stationnement bénéficie de la gratuité et de la bienveillance coupable d'une municipalité qui le 19 mars 2007 signait avec "l'association des motards en colère" (NB : ils n'ont pas décoléré pour autant depuis !) une charte scélérate, non reconnue par le Préfet de Police de Paris, qui donnait entre autres licence aux motards de se garer et de rouler sur les trottoirs.

     

    Moto pieton droits du pietonUne passante impertinente qui refuse d'aller sur la chaussée pour laisser la place au motard (Photo "Les Droits du Piéton")

     

    Comble du paradoxe, c'est le même Denis Baupin qui avait négocié et signé cette charte ! Il semble avoir muri depuis. Qu'il aille donc plus loin dans l'approche rationnelle qu'il affiche à propos des autos pour étendre aux motos les mêmes règles de stationnement, de circulation et de contrôle technique. Nous soutiendrons sa démarche avec enthousiasme.

    Il faut que l'équité s'impose au niveau des moyens de transports à Paris et ailleurs.

    Gérard Simonet

     

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  • Archives 47 motos dimancheMotos sur le trottoir face à l'Hôtel de Soubise, 47 rue des Archives (IIIe)

     

    Notre article du 26 novembre 2014 dont le titre est repris pour celui-ci a suscité une longue réponse et une prise de position de Marc Ambroise-Rendu. Marc est journaliste. Il a animé dans le passé la rubrique "environnement" du quotidien Le Monde. Il est président d'Île-de-France Environnement.

    Il a réagi à notre article sur un sujet auquel il a manifestement souvent réfléchi. Il faut savoir que, comme il le dit lui-même, il a de tout temps enfourché des deux-roues, généralement motorisés. Il s'exprime donc à deux titres au moins : comme usager de ce moyen de transport et en spécialiste de l'environnement. L'humanisme qui le caractérise depuis toujours n'est pas étranger non plus à sa rhétorique. Voici in extenso la tribune qu'il a bien voulu rédiger en réponse à notre article.

    Gérard Simonet

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    En réaction à votre propos sur "l'injustice" dont seraient victimes les automobilistes par rapport aux "motards" je me permets les observations suivantes motivées par mon appartenance à l'engeance "deux-roues motorisés", à l'immense tribu des automobilistes et à mon statut de Parisien.

    Je suis arrivé en scooter à Paris en 1954 et j'en possède toujours un qui me sert quotidiennement. A l'époque nous n'étions qu'une poignée et nous ne gênions personne. Par contre j'ai connu à la même époque et comme conducteur d'un "quatre-roues" d'immenses embouteillages autos qui bloquaient pendant des heures la totalité de la capitale certains samedis de pré-fêtes.

     

    Ambroise renduMarc Ambroise-Rendu

    J'ai garé ma voiture (une minuscule 4 cv) et j'ai gardé ma Vespa. J'ai tenté la bicyclette qui m'a été volée assez vite. Je suis porté à supposer que de plus en plus d'usagers ont fait les mêmes constatations. Ils ont cherché à concilier leur obligation de mobilité avec leur peu d'enthousiasme pour le métro (vivre comme une taupe, se priver du paysage urbain de Paris et affronter une promiscuité croissante) et pour les encombrements auto. Ils ont choisi le deux-roues motorisé.

    En outre, en enfourchant ce type de véhicule, ils ont découvvert les satisfactions qu'il procure (surtout quand on a été, comme moi, cavalier) : liberté, rapidité de déplacement, contact avec l'atmosphère et les éléments naturels (même lorsqu'il pleut, qu'il vente ou qu'il neige), moindre pollution émise et respirée (nul n'est plus empoisonné que le conducteur à son volant dans la circulation parisienne).

    C'est pourquoi je prévoyais depuis longtemps l'envahissement des rues et des trottoirs (faute d'anticipation des élus de conseil de Paris et des fonctionnaires de la Préfecture de police) de la capitale par vélomoteurs, scooters et motos. Du temps où je "couvrais"  Paris pour "Le Monde" j'en parlais avec mes interlocuteurs publics qui, sauf exception lorsqu'ils avaient eux-même un "deux-roues motorisé ", me riaient au nez.

    Nous sommes donc arrivés, en raison de la myopie intellectuelle des responsables de notre ville (mais qui donc, hormis les architecte mégalos et les promoteurs cupides, réfléchit à la cité de demain ?) à la situation que nous connaissons. Elle est tout à fait insatisfaisante.

    Oui, les deux-roues motorisés polluent. Pour la santé de tous il faut leur imposer les mêmes exigences qu'aux quatre-roues  (sans normes et sans contrôle les constructeurs continueront à vendre les engins actuels). Après tout le casque est obligatoire et, sauf les dingues, personne ne le conteste.

    Oui, certains deux-roues motorisés font du tapage (même souhait de règlementation et de contrôle : en 6O ans aucun des engins qui m'ont véhiculé n'a été contrôlé).

    Oui, trop de deux-roues motorisés en prennent à leur aise avec le code de la route (si la loi n'est pas la même pour tous, où est la démocratie ?). Ces comportements génèrent d'ailleurs de plus en plus d'accidents urbains entre  "motards". Ils sont donc préjudicialbles pout tout le monde.

    Oui, les deux-roues motorisés se garent sur les trottoirs (comment faire autrement quand la puissance publique ignore votre existence ?). Il faudra bien inventer un système de stationnement légal et donc payant pour deux-roues motorisés. La moto est née en même temps que la voiture : nos "clairvoyants" édiles ne s'en sont pas encore aperçus.

    Moi aussi je souhaite donc un traitement des "motards" qui soit équitable. Mais cette équité doit prendre en compte les avantages urbains de la moto par rapport à la voiture : moindre encombrement de l'espace public (cinq fois moins), moindre usure de la chaussée, moindre pollution, moindre impact visuel, moindre perte de temps, etc, etc. Tout cela pourrait d'ailleurs se mesurer avec une étude d'impact un peu sérieuse.

    Je vais plus loin, beaucoup plus loin. Inadapté à une ville dense, destructeur de l'urbanité, nocif pour la santé, l'usage de la voiture individuelle à Paris devrait devenir exceptionnel et sera, tôt ou tard, contingenté. Celui du deux-roues motorisé de taille modeste deviendra la règle pour les personnes valides. Je propose d'anticiper cette évolution, de l'imaginer avec les usagers-pionniers, puis de l'organiser en souplesse (expérimenter, adapter en conséquence, pousser les constructeurs à l'innovation), calmement et sur le long terme.

    Il ne s'agit pas de faire plaisir à quelques fanatiques. Il s'agit de l'intérêt public.

    Marc Ambroise-Rendu

     

  •    842219La "Jeune Rue" le soir

     

    Nous vous en parlions en  mai dernier (notre article du 7 mai 2014). La Jeune Rue, le nom donné au projet d'un homme d'affaires de créer prés d'une quarantaine de boutiques dans les rues  Notre-Dame-de-Nazareth, Volta et  du Vertbois, prend du retard et serait bien à la peine selon certains articles de presse. Seuls deux restaurants ont ouvert  à ce jour, les autres commerces offrent porte close alors que nombre d'entre eux devaient accueillir la clientèle dès cette automne. Les travaux paraissent délaissés et ces rues maquent de vie.

    Selon certaines sources, des financiers se seraient retirés du dossier.

     

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    Le restaurant Ibaji récemment ouvert 13 rue Vertbois (IIIe) (Photo O. Gabriel 2O mn)

     

    Les avis restent partagés quant  au maintien où le retrait du projet. Pour les sceptiques ce dossier était trop ambitieux. Pour les optimistes, il y du retard mais le projet sera mené à bien et les commerces de bouche (boucherie, fromagerie, bar à huitres, pâtisserie…) ouvriront au printemps prochain. 

    Difficile de se fonder une opinion dans ces conditions !  

    Défaut de communication car trop prémarurée, crise économique, besoin de revoir le dimensionnement et la planification de cette opération ou abandon pur et simple du projet. Seul l'avenir nous éclairera.

    Dominique Feutry

     

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