Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2014

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    Piste-cyclable-aerienne-skycycle-londres-london-futur-velo-700x198 Erection de l'obélisque de Louxor place de la Concorde par François Dubois (Musée Carnavalet)

      

    Jusqu’à la décision annoncée récemment de faire entrer au Panthéon quatre personnalités de la Résistance, de nombreux noms circulaient bien avant que le choix définitif ne soit connu. Sans faire de parallèle trop hasardeux, c’est un peu ce qui se produisit sous le règne de Louis Philippe lorsqu’il s’est agi d’ériger l’obélisque de Louxor. Différents lieux furent évoqués avant que le roi, conseillé par l’architecte Hittorf, tranche pour la place de la Concorde. Les uns privilégiaient pourtant la Madeleine, d’autres le Pont Neuf ou le Louvre voire même la Bastille.

    Entre le don du célèbre monument fait à la France en 1829 par Méhémet-Ali, vice-roi d’Egypte, afin de sceller les bonnes relations entre les deux pays et l’installation définitive de monolithe, 7 ans auront été nécessaires.

    C’est ce périple que retrace une exposition très intéressante qui se tient jusqu’au 6 juillet au Musée de la Marine.  

    Au début du XIXe siècle, il ne restait plus que 10 obélisques en Egypte. Sur une proposition de Champollion, un navire à 3 mâts,le LUXOR, au tiran d’eau très faible avec une étrave amovible, fut spécialement construit à Toulon pour acheminer la célèbre pierre. Il partit le 15 avril 1831. Il a fallu éviter les tempêtes, attendre et profiter des crues du  Nil et ensuite de la Seine, mais aussi combattre épidémie et caprices du temps pour mener à bien cette expédition. Le Luxor fut remorqué au retour par la corvette à vapeur de 160 chevaux, le Sphynx qui consommait environ une tonne de charbon à l‘heure, ce qui imposait de nombreuse escales ! 120 hommes d’équipage sur les 130 du départ (plusieurs morts ayant été déplorés) revinrent en héros. D’abord à Cherbourg où le roi les attendait, puis dépourvu de ses mâts à Rouen, le navire tiré pas 16 chevaux de hallage atteignit Paris le 23 décembre 1833, après un périple de 9 000 km. Les ponts, les bords de Seine étaient envahis par une foule enthousiaste.

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    L'obélisque coiffé de son pyramidion

     

    Délesté de son chargement, le bateau ira à Brest pour prendre possession du socle de granit qui servira de piédestal au monument. En attendant l’obélisque reposait sur un ber comme un navire avant sa mise à l’eau. Ce n’est que le 25 octobre 1836, devant une foule de 200 00 spectateurs, la famille royale se trouvant au balcon du ministère de la Marine, que l’érection, sous la direction de l’ingénieur Lebas, peut commencer. Avec l’aide d’un système de levage, de bigues, de palans et de chaînes de retenue, le cabestan est tiré pas 350 soldats et marins dirigés au porte-voix.  Presque 4 heures d’efforts, sous un silence souvent oppressant, seront nécessaires. A 15H12, les clameurs de la foule se font entendre, l’opération est terminée et réussie, l’obélisque pointe à nouveau vers le ciel. 163 ans plus tard, un pyramidion doré coiffera le monument lui rendant totalement son aspect d’origine.

    L’obélisque est devenu depuis lors inséparable de la place de la Concorde et constitue  sans doute le plus vieux monument parisien qui ne fut finalement  classé qu’en 1937.

    Dominique Feutry

     

  • Musée picasso travaux 27 02 14  Les algecos du musée Picasso, rue Vieille du Temple (IIIe)

     

    Depuis quatre ans, les habitants vivant à proximité du square Léonor-Fini (IIIe) et du musée Picasso endurent un cauchemar qui va crescendo : bruit permanent du chantier, boue dans les rues avoisinantes, poussière qui rend vain le nettoyage des vitres et s’insinue dans les logements depuis plusieurs mois, coups de klaxon des engins de chantier et des grues auxquels s’ajoutent ceux des véhicules bloqués par les manœuvres des camions, valse des rats sur le chantier et dans le square que l’on peut observer de nos fenêtres, pollution des moteurs et de la poussière dont on espère seulement qu’elle ne contient pas trop d’amiante (l’argument selon lequel toutes les précautions sont prises sur un chantier public de ce genre ne me convainc absolument pas, car il néglige le fait que l’Etat a été le principal responsable du scandale de l’amiante depuis les années 1960 !), suppression d’une vingtaine de places de stationnement résidentiel s’ajoutant à celles que la prolifération des parkings (gratuits) de deux roues a fait disparaître ces dernières années, etc.

    Naïvement, nous croyions que le pire était passé avec la fin des travaux d’excavation de l’aile technique, en face du 97 de la rue Vieille-du-Temple. Mais nous dûmes déchanter. Un algeco de deux étages a été érigé dans la semaine du 3 février, sans naturellement qu’à aucun moment nous ayons été consultés ni même informés.

     

    (suite…)

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    Piste-cyclable-aerienne-skycycle-londres-london-futur-velo-700x198

    Paris décroche, Paris baisse, Paris recule.

    Tels sont les titres des articles de  presse consacrés à l’évolution des prix de l’immobilier.

    En fait de baisse, il faut plutôt parler de  tassement général, l’année 2014 sera vraisemblablement à l’image de 2013.

    Nous sommes en  effet sur un marché, et dans notre quartier plus particulièrement, où l’offre de logements est insuffisante.

    Les professionnels du Marais sont unanimes les prix des biens de qualité et ceux des petites surfaces ne baissent pas, au contraire. En revanche les biens dits courants se négocient sur des délais plus longs mais l’attractivité de notre quartier, la croissance de sa population, sont des facteurs positifs et de dynamisme que l’on ne retrouve pas dans d’autres arrondissements.

    Sur un plan plus global, Paris est "à la traîne" des évolutions des autres grandes capitales puisque son rang de ville la plus chère est passé du 4ème au 6ème  en deux ans. Mais en 10 ans le prix de l’immobilier a progressé de 180 % à Paris ! Il faut toutefois que les  particuliers qui investissent pour louer sont moins nombreux. Certains estiment aussi que les établissements de crédit soumis à des règles de solvabilité plus drastiques sont plus frileux dans l’octroi des prêts et ont réduit la durée maximum de ceux-ci à 20 ans alors que 30 ans n’étaient pas rares avant la crise.

    Le marché retrouve donc un fonctionnement plus normal  et logique. L’attentisme tant des acheteurs que des vendeurs influe sur le marché.  

    Néanmoins le Marais fait un peu exception compte tenu de son aura auprès des investisseurs et d’une demande qui est supérieure à l’offre avec moins de mises en chantier et de rénovations.

     

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    Piste-cyclable-aerienne-skycycle-londres-london-futur-velo-700x198Projet de Norman Foster de piste cyclable aérienne à Londres

     

    Des pistes cyclables aériennes. L’idée peut faire sourire mais la ville de Londres a confié à Norman Foster cette étude toute particulière.

    Située au-dessus des lignes de métro, "SkyCycle", tel est son nom, présenterait l’intérêt de faciliter les déplacements alors que les voies sont engorgées. Seulement là où le bât blesse, ce sont les financements car pour réaliser les 220 km de voies envisagés, il faut compter un coût de 37 millions € du km, ce qui est considérable ! Restons donc sur l’idée d’un projet utopique pour l’instant?

    Nous remarquons d’ailleurs qu’un tel projet n’a pas été repris dans les propositions des différents candidats à la Mairie de Paris pour améliorer les déplacements et c’est heureux.  L’aspect de la capitale serait en effet transformé à son détriment et lui donnerait cette allure banale de mégalopole sans âme.

    Cette idée de répondre au trafic trop dense n’est pas la seule. La Chine par exemple étudie la création d’un bus géant qui passerait au-dessus de la circulation. D’une hauteur d’environ 4,50 m, il pourrait rouler sur des petits rails et comprendrait deux étages en laissant en bas une hauteur de 2 m pour que les véhicules puissent circuler à travers. Le haut serait réservé aux voyageurs (1200 à 1400 passagers par rame). La vitesse de pointe serait de 60 km/h. Mais là encore, l’investissement est démesuré (74 millions de dollars) pour 40 km de rails ! Des prototypes seraient en construction.

    On a évoqué aussi un projet de téléphérique à Paris, mais apparemment l'idée n'a pas fait florès.

    Une_h-bahn_110303Projet chinois de bus géant aérien

    Il est certain qu’à terme, face à la montée du nombre d’habitants, du trafic, la création du Grand Paris et pour réduire la pollution de l'air, des moyens de transport nouveaux et différents de ce que nous connaissons aujourd’hui seront installés mais ils ne doivent en aucun cas défigurer la ville, chacun étant attaché à son aspect actuel.

    Que dirions-nous de rails installés en hauteur dans certaines rues du Marais ? Nous n’osons même pas l’imaginer…Pourtant dans certains quartiers des lignes de métro aériennes sont toutes proches des habitations. Mais la décote est forte sur la valeur des logements en bordure.

    Dominique Feutry

     

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    Photo 1Les tags ne cessent de se multiplier sur les immeubles à l'angle des rues Portefoin et des Archives (IIIe) 

     

    Le Carreau du Temple refait à neuf vient d'être inauguré. Il a pour vocation d'animer et d'embellir le quartier.

    Hélas,  à ses abords immédiats, des tagueurs se sont défoulés et n'ont pas hésité à maculer des murs de gribouillages qui sont là pour enlaidir et ainsi contraster avec les efforts menés par ailleurs pour rénover le quartier. Tel est le cas des murs des immeubles situés à l'angle des rues Portefoin et des Archives (IIIe) ainsi que sur le mur arrière d'un immeuble où se trouve une jolie fresque en plein centre de la rue de Franche Comté (IIIe).

     

    Photo Mur tagué rue de Franche Comté (IIIe)

     

    Ces barbouilleurs ont compris qu'en agissant sur des hauteurs suffisamment élevées, leur production ne serait pas enlevée rapidement. Cette pratique devient inquiétante (voir notre article du 14 janvier 2014 concernant la rue des Quatre Fils (IVe)) tant se multiplient les tags sur murs élevés, les cheminées et autres supports qui ne peuvent pas être nettoyés par l'entreprise chargée de les effacer.

    Un sujet dont parlent peu les candidats à la mairie de Paris  et qui pourtant devrait les intéresser, car il ne s'agit pas de baisser les bras. Au contraire. Dans chacun de ces cas des représentants de la mairie devraient se mettre en rapport avec les copropriétés concernées pour décider de mesures aptes à empêcher l'accès des tagueurs aux surfaces exposées.

    Dominique Feutry 

     

  • Vincennes bis   Chateau de Vincennes, le donjon

     

    En association avec CULTURE ET PATRIMOINE - PARIS – MARAIS 

    Nous vous proposons de remonter le temps et l’Histoire :

    Une Cité Médiévale : Le Château de Vincennes

    Samedi 5 avril 2014

    Rendez-vous à 13h15 précises à l’entrée de la billetterie du Château 

    (M° Château de Vincennes)

     

    Mathilde Cauras, notre guide nationale, nous fera visiter ce château récemment restauré dont la grande enceinte abrita une véritable cité. Résidence Royale du XIIe au XVIIe siècle, il fut l’une des plus vastes forteresses médiévales européennes où vivaient au Moyen Age plusieurs dizaines de milliers de personnes.

    Son donjon d’une hauteur de 50m réalisé suivant le projet de Charles V au XIVe siècle domine les alentours. Notre guide évoquera d’illustres personnages y ayant séjourné ce qui nous permettra de comprendre la vie quotidienne royale et le rôle d’un château fort. Devenu prison après son abandon comme résidence royale, Voltaire, le marquis de Sade, Mirabeau, Diderot et bien d’autres y furent enfermés.

    Notre visite sera l’occasion de découvrir ou redécouvrir cet ensemble architectural exceptionnel avec une visite extérieure et intérieure du donjon et de la Sainte chapelle.

    Nous vous attendons nombreuses et nombreux et vous remercions de prévenir de votre venue et du nombre de personnes qui vous accompagneront Marie-Françoise Masféty-Klein par mail mfmk@free.fr ou par téléphone 01 42 72 61 41.

    Afin de confirmer votre inscription, merci d’envoyer un chèque de 15 euros par personne à l’ordre de Culture et Patrimoine au 41, rue des Francs Bourgeois 75004 Paris. Cette participation est justifiée par les frais d’entrée et la rémunération de notre guide que nous prendrons à notre charge. Inscrivez-vous vite car le nombre de places est strictement limité.

    Avec nos fidèles amitiés.

     

     

  •  Roger vincent 24 02 14Vincent Roger, au siège de l'association (Photo VlM)

     

    Poursuivant ses rencontres avec les candidats aux élections municipales, "Vivre le Marais !" a accueilli Vincent Roger tête de liste UMP/UDI/Modem à la Mairie du IVe arrondissement.

    Convaincu d’être dans un arrondissement exceptionnel par son histoire et ses habitants Vincent Roger veut améliorer la qualité de vie de ces derniers tout en soulignant qu’il souhaitait mettre en œuvre des mesures pour enrayer la baisse du nombre d’habitants de l’arrondissement, alors que dans d’autres proches le mouvement est inverse.

    Pour inverser cette tendance Vincent Roger fait plusieurs propositions : 

    -      Développer les possibilités de gardes d’enfants (crèches d’entreprises ouvertes aux enfants des habitants, augmenter le nombre  d’assistantes maternelles, ouverture d’une nouvelle halte-garderie, création d’aires de jeux pour les tout petits…).

    -      Lancer un projet fédérateur autour du sport car il n’existe qu’un gymnase pour 28 000 habitants. Le candidat estime que rien n’a été fait en ce domaine depuis 2001 et préconise la rénovation de  Saint-Merri « qui est dans une situation indigne et n’est plus aux normes ». Parallèlement serait créée une cité des sports dans la cité Morland qui ne sera plus occupée à partir de 2016.  D’autres chantiers seraient envisagés comme la rénovation du terrain de tennis de la rue Neuve Saint-Pierre ou la création d’un parcours de santé « culturel » autour de Beaubourg.

    -      Mener à bien des actions culturelles telles que la création attendue d’un conservatoire en partage avec le IIIe, place des Vosges. Ceci en lien avec le Conservatoire du Centre et le musée Victor Hugo qui pourrait être étendu en musée pédagogique à l’instar de la maison de C. Dickens à Londres.

    -      Réimplanter de commerces de proximité (Cité Morland, rue Saint-Louis en l’Ile…).

    -      Maintenir une offre de soins de proximité au sein de l’Hôtel Dieu.

    -      Redynamiser le quartier Morland en profitant des locaux qui seront laissés vacants par le départ de la Direction de l’Urbanisme dans le XIIIe arrondissement. Travaillé pendant plusieurs mois avec des professionnels (architectes, notaires urbanistes..) et des habitants soucieux de ne pas voir périr ce lieu, ce dossier serait emblématique d’une revitalisation de ce secteur du IVe arrondissement. Ainsi pourraient être installés différents équipements déjà évoqués auxquels seraient adjoints des logements et un établissement de santé pour étudiants, des logements en accession sociale à la propriété,  un jardin public et des parkings. Le coût ne serait pas à la charge des parisiens, mais à la charge de l’opérateur qui interviendrait et se paierait en aménageant et en commercialisant une partie des 180 logements envisagés.   

    Sur le  plan des incivilités (lutte contre le bruit, la mendicité agressive, épanchements d’urine, affichage sauvage flyers …), Vincent Roger prône la création d’une  police de proximité et des brigades vertes sous l’autorité de Maire d'arrondissement qui ciblerait les actions sur les quartiers les plus sensibles en favorisant d’abord le dialogue et un partenariat renforcé avec le commissaire de l'arrondissement. Pour lui, « appliquer la loi n’est qu'une affaire de volonté politique ». 

    Vincent Roger estime que son équipe est très représentative des différentes sensibilités du IVe et que son projet est vraiment à l’échelle de l’arrondissement. En 2008, le climat général lui a été défavorable. Il considère qu'en 2014, les conditions sont réunies pour qu'il devienne Maire du IVe.

    Dominique Feutry

     

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    Densité paris dessin sans légendeMunicipales : ce que les candidats ne disent pas !
     

    Autre course à l'échalote dans la campagne des municipales à Paris : le logement. Plus bâtisseur que moi, tu meurs !

    Nous avons régulièrement attiré l'attention de ceux dont dépend l'avenir de la capitale : notre ville est hyperdense, saturée. La densifier encore est diabolique ! Pardonnez-nous d'utiliser à nouveau l'illustration ci-dessus, mais elle est tellement réaliste !

    "Île-de-France Environnement", union régionale des associations franciliennes de l'environnement, reconnue pour la justesse de ses analyses et son impartialité, nous livre sous la signature de Marc Ambroise-Rendu une analyse objective de la situation, basée sur des chiffres que personne ne conteste.

    Nous vous suggérons d'en prendre connaissance. Puissent les candidats à la Mairie de Paris et les responsables du "Paris Métropole" qui est à la veille de naitre, en faire leur livre de chevet et un guide pour les décisions à venir.

    Gérard Simonet

     

    NB du 1er mars : Le site "sos conso blog Le Monde" (Rafaêle Rivais) a repris cet article et les réactions  d'experts qu'il a suscitées pour en faire la synthèse. Ce travail vaut par sa qualité et par le nombre et la valeur des commentaires qui s'y sont ajoutés. Ne manquez pas de le consulter sos conso "Le Monde"

     

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    DEMOGRAPHIE PARISIENNE, par Île-de-France Environnement

    Les promesses des candidates soumises à une étude d'impact

    Poursuivant sur la lancée de Bertrand Delanoë les deux candidates à sa succession proposent  de faire construire à Paris durant leur mandat de 6 ans, c'est-à-dire d'ici à 2020, l'une (Anne Hidalgo) 60.000 logements, l'autre (Nathalie Kosciusko-Morizet) 66.000. Tous les autres candidats et candidates renchérissent, y compris Christophe Najdovski qui parle de 36.000 logements. Toutes et tous invoquent le fait que les personnes  désireuses de vivre à Paris sont  fort nombreuses  et qu'il y a donc – comme le montrent les prix du marché – pénurie de l'offre face à la demande. La notion de droit au logement même dans les territoires les plus encombrés et les plus coûteux est donc repris en compte par la totalité des futurs responsables de la capitale. C'est aujourd'hui le minimum du « politiquement correct ».
    Cependant, pas un seul de ces responsables ne se risque (et peut être ne songe) à évaluer l'impact de ses promesses sur la ville et sur ses habitants.

    Cette étude d'impact élémentaire nous avons essayé de la faire à partir de divers documents émanant de la mairie de Paris, notamment « Paris en chiffres », 182 p.

    Population
    En établissant une moyenne entre les propositions d'Hidalgo et de NKM nous retenons l' intention de faire édifier dans Paris 63.000 appartements en 6 ans. Selon les normes franciliennes ils devraient abriter une population nouvelle d'environ 160.000 habitants, probablement composée de ménages actifs avec enfants. En 2020 les résidents parisiens seraient donc au nombre de 2.440.000.

    Densité
    La densité du Paris bâti (hors Bois de Boulogne Bois de Vincennes et Seine) atteindrait alors 28.000 habitants au kilomètre carré contre 26.300 aujourd'hui. La ville serait ainsi, après Manille et Le Caire, la 3ème métropole mondiale la plus dense et la première capitale européenne selon le même critère (Londres 15.000, Moscou 10.000, Rome et Berlin 7.500).

    Constructions
    Proposer 63.000 appartements supplémentaires peut se réaliser de deux manières. En remplissant des « dents creuses » dans des quartiers constitués. On peut construire ainsi 1500 logements par an soit 9000 sur la durée de la mandature. La seconde possibilité consiste à aménager de nouveaux îlots ou des quartiers neufs avec leurs équipements. Cela représenterait 54.000 logements. Les deux méthodes conjuguées impliquent la construction – dans des volumes post-haussmanniens, immeubles de 10 à 12 étages (30-36m de haut) avec 5 appartements par étage – de 1260 immeubles, sociaux ou libres, en location ou en copropriété.

    Surfaces
    Ces édifices leurs dégagements privés et leurs voies de desserte occuperont, avec un COS (coef. d'occupation au sol – NDLR) de 3, environ 150 hectares. Les candidates affirment les trouver en garnissant les rares espaces encore libres, en occupant les bords du périphérique et en construisant sur dalle au-dessus des voies ferrées. Observation : les alentours du périphérique sont les zones les plus polluées de Paris, les dalles ferroviaires sont si coûteuse qu'elles découragent l'édification de logements.

    Mobilité
    L'accueil de 160.000 nouveaux parisiens implique la présence en ville d'environ 38.000 voitures supplémentaires et d'autant de places de stationnement. Mais aussi de 100.000 va-et- vient quotidiens dans les transports collectifs dont certains sont proches de la saturation aux  heures de pointe.


    Emploi
    Au taux francilien actuel de 70 emplois pour 100 adultes en âge de travailler, la nouvelle population souhaitera trouver 56.000 emplois, lesquels impliquent un demi million de mètres carrés de locaux d'activité, soit une centaine d'immeubles occupant environ 7 hectares.

    Equipements scolaires
    Les néo Parisiens (de jeunes ménages en majorité) ont évidemment des enfants. Selon les normes d'aujourd'hui leur progéniture exigera 7.800 places en crèches, 15 700 en maternelles, près de 20.000 dans l'enseignement primaire et 27.000 dans le secondaire. Compte tenu de l'occupation des locaux scolaires existant il faudra entreprendre l'édification de 60 crèches, 78 maternelles, 50 écoles élémentaires et une trentaine de collèges et lycées. Soit au total 220 établissements occupant 200.000 mètres carrés et donc une dizaine d'hectares. Mais aussi la fourniture quotidienne de 17.000 repas de plus par les cantines des écoles.


    Equipements sportifs
    Si on souhaite leur offrir des équipements sportifs aux standards parisiens actuels il faudrait aux 48.000 sportifs pratiquants issus de la nouvelle population 2 stades, 4 terrains d'éducation physique, 16 salles de gymnase et 2 piscines supplémentaires. Soit plus d'un hectare et demi d'espace à équiper.

    Déchets
    Deux cent tonnes d'ordures ménagères supplémentaires seront à ramasser quotidiennement.
                                                                                                                                                                                                                                   
    Espaces verts
    Si les candidates à la mairie voulaient mettre à la disposition des nouveaux foyers des surfaces d'espaces verts conformes aux normes internationales il faudrait dénicher ou dégager dans le tissu urbain 150 hectares de verdure. L'une (NKM) assure qu'elle trouvera 100 hectares en verdissant les « délaissés », l'autre (Hidalgo) qu'elle végétalisera les toits-terrasses et les murs. Est-ce réaliste… et suffisant ?

    Personnel municipal
    La Ville de Paris met, en moyenne, un fonctionnaire municipal au service de 456 Parisiens. Si elle veut offrir les mêmes avantages aux nouveaux venus elle sera amenée à engager  progressivement 3440 employés supplémentaires. En de fin de mandat la charge financière (au tarif du Smic) sera de 12,4 millions d'euros.

    Financement
    Sans le prix d'achat du foncier, la construction des logements promis, des bureaux et des équipements publics indispensables (au total près de 300 hectares) nécessitent des investissements privés et publics pouvant être estimés à 9 milliards d'euros sur 6 ans soit 1,5 milliards d'euros par année de mandature.

    BILAN

    Au regard de cet essai d'étude d'impact on jugera des conséquences concrètes qu'entraine la promesse d'offrir 63.000 nouveaux logements intra muros. En population près de 7% de plus, en bâtiments environ 1600 immeubles d'habitation, de services publics et de tours de bureaux dans le ciel de Paris. En surface 300 hectares, soit 3,5% de la surface bâtie. Mais on voit bien que ces 160.000 personnes, ces 1600 bâtisses et ces 300 hectares sont aux limites du possible. Au-delà du crédible et même du souhaitable estimeront certains.

    Marc Ambroise-Rendu
    chargé de mission «élections 2014»

    IDFE

    2 rue du Dessous-des-Berges

    75 013  PARIS     Tél. 01 45 82 42 34


    Les détails de ces évaluations  – validées par des urbanistes-architectes et par des spécialistes de l'immobilier parisien -  sont à la disposition de ceux qui le souhaitent. Elles sont purement quantitatives. On pourrait tenter aussi d'évaluer l'impact d'un nouveau peuplement sur le tissu parisien et le fonctionnement de la capitale  en fonction des catégories socio-professionnelles des nouveaux arrivants. Anne Hidalgo souhaite davantage de "social", NKM veut plutôt des classes moyennes.  Les conséquences étant difficilement quantifiables, nous les laissons aux analyse des sociologues urbains

     

     

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    5b9db33307290ad.6324.msCambrioleur en action

     

    40 cambriolages par jour à Paris, voilà le triste score publié récemment. Comparé à la moyenne nationale où l'augmentation est de 6,4 %, Paris affiche 26,2% de progression, ce qui est énorme. On reste bouche bée lorsque l'on se rend compte qu'il y a eu, en 2013, un total de 15 000 cambriolages sachant que tout n'est sans doute pas recensé !

    Si l'on se concentre sur les seules habitations principales, alors on peut parler d'explosion, puisque l'on atteint 36 % de hausse ! De quoi donner le tournis.

    Le explications comme souvent sont nombreuses mais le Ministère de l'Intérieur, relayé par Observatoire National de la Délinquance et des Réponses Pénales, met en avant l'existence de réseaux criminels organisés de l'Europe de l'Est et des Balkans qui quadrillent la capitale et interviennent avec force rapidité.

    Fait nouveau Paris n’apparaît plus comme le fer de lance de la lutte contre la délinquance. Ainsi des villes comme Marseille ou Nice affichent des résultats qui contrastent avec ceux de la capitale puisque les cambriolages y ont baissé de 8 % !

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    Un autre chiffre est inquiétant, celui des atteintes aux biens du Grand Paris (Paris et les 3 départements de la petite couronne). 385 000 infractions y ont été comptabilisées, soit 7,4% de hausse, alors que dans le reste du pays, il n'y a pas eu d'augmentation.

    Le Préfet de Police de Paris ne nie pas le chiffes mais insiste sur la «sous-évaluation» des années passées qui fausse les comparaisons. Il n'empêche que ce bilan annuel n'est pas réjouissant et traduit une tendance inquiétante. Nous l'avons écrit à plusieurs reprises, plusieurs questions se posent. Y-a-t-il assez de caméras (voir notre article du 26 octobre 2012)? Les effectifs de la police, bien que récemment renforcés, sont ils suffisants pour assurer une présence sur le terrain plus en phase avec la montée de l'insécurité (notre article du 25 octobre 2013) ? Faut-il, comme l'ont proposé des candidats aux élections municipales, une police municipale, une police de quartier ?

    Les habitants que nous sommes souhaitent être rassurés et seront particulièrement attentifs à l'évolution future de cette délinquance et des moyens mis en oeuvre pour la combattre.

    Dominique Feutry

     

  • Archives 81 vente privée 22 02 14Vente privée "Violette Sauvage" le samedi 22 février au 81 rue des Archives (IIIe)

     

    Dans cette foule, qui s'étale sur les trottoirs de la rue des Archives et de la rue Portefoin, on pouvait compter un homme pour neuf femmes. Et encore cet élément allogène était-il suspect de simplement accompagner une personne de l'autre sexe.

    La manifestation avait été annoncée la veille sur Internet mais aussi par de nombreuses affiches agraffées aux alentours sur des potelets dont ce n'est pas la fonction primaire. Affiches que les riverains s'étaient empressés de retirer car elles défigurent leur quartier. Malgré cela, une foule nombreuse a fait la queue toute la journée, comme pendant la guerre ou dans les pays de l'est du temps du rideau de fer, pour acquérir le droit d'entrer dans le walhalla où des affaires réputées mirifiques les attendaient.

    Il s'agissait de vêtements de grande marque mais de "seconde main", déjà portés en somme, offerts à des prix sans commune mesure avec le neuf.

    Le lieu concerné n'a pourtant pas pour objet de vendre des vêtements. Sa raison sociale "Le Traiteur du Marais" laisserait penser plutôt qu'il a vocation à servir des nourritures terrestres. Il est vrai qu'à son ouverture en 2004, son fondateur Cedric Moindrot avait bien précisé qu'il s'intéresserait à l'évènementiel.

    Apparemment nous y sommes. S'il s'y installe, il devra composer avec les riverains et respecter les règles du bon usage de l'espace public. S'agissant des trottoirs, veiller à ce qu'ils assurent à tout moment la libre circulation des piétons. Se dispenser aussi d'avoir recours à l'affichage sauvage pour annoncer l'évènement.

    Conclusion : il faut se réjouir que le Haut-Marais confirme son positionnement en quartier dédié à la création, à l'art et à la mode mais il ne réussira durablement que si les acteurs de cette économie gèrent convenablement leur succès et savent se concilier les habitants, sans lesquels une ville n'est plus une ville et devient une zone commerciale, un parc d'attractions ou un musée.