Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2014

  • Hidalgo anne rencontre 06 02 14En partant de la gauche : Monique Bernardon-Fontaine et Gérard Simonet ("Vivre le Marais !"), Christophe Girard (Maire-candidat pour le IVe), Anne Hidalgo (1ère Adjointe au Maire de Paris et candidate à la mairie de Paris), Pierre Aidenbaum (Maire-candidat pour le IIIe). Etait présent également Philippe Ducloux, Maire-Adjoint de Paris chargé notamment du suivi des "états généraux de la nuit" (Photo VlM)

     

    Il convenait de clarifier les choses entre la candidate à la Mairie de Paris, favorite des oracles, et la vaste communauté d'associations réunies au sein de "Vivre Paris !", choquées de ses déclarations à la presse concernant un projet de modification du PLU (plan local d'urbanisme) de Paris, pour qualifier de "festifs" certains quartiers de Paris, dont le Marais.

    Certes il y a eu  cette lettre du 27/11/2013, signée conjointement par Anne Hidalgo, Pierre Aidenbaum et Christophe Girard, adressée à "Vivre le Marais !", proclamant les intentions sincères du projet, dont les visées n'auraient pas été, selon eux, d'adoucir les règlements applicables en matière de lutte contre les nuisances sonores, mais au contraire d'introduire des dispositions pour mieux protéger les riverains.

    Dont acte. Mais dans un même temps, la lettre nous avisait que le Marais, n'étant pas soumis au PLU mais au PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur), il n'y avait pas lieu pour ce qui nous concerne de nous affliger.

    C'était l'erreur à ne pas commettre. Car si le PSMV nous protège (ce qui reste à démontrer car on vient justement de réviser le PSMV de 1996 pour le rendre compatible avec le PLU de Paris !), alors ceux qui sont hors d'un PSMV ne le sont pas. Or il s'agit chez nous d'une bonne partie des IIIe et IVe (dont les Îles et la partie ouest des deux arrts). Mais ce sont aussi les autres arrondissements de Paris et les associations qui les défendent au sein de "Vivre Paris !", dont nous sommes solidaires.

    Ce 6 février, Anne Hidalgo adressait à "Vivre Paris !" une autre lettre sur le même sujet et dans la même tonalité.

    On serait prêts à donner quitus à Mme Hidalgo de sa volonté à vouloir protéger les parisiens contre les débordements festifs. Elle l'a affirmé devant nous avec des accents de sincérité. Il a manqué, pour que chacun y adhère sans réserve, l'aveu courageux qu'elle s'est égarée il y a quelques semaines sur une mauvaise piste. Bref, qu'elle a fait fausse route. Poussée sans doute en cela par les débiteurs de boissons en tout genre et les professionnels de la nuit. Nous verrons dans les semaines qui viennent si elle en tire la leçon.

    Nous étions une vingtaine au QG de campagne de la candidate. "Vivre le Marais !" avait invité les porte parole des collectifs des deux arrondissement, les président(e)s d'associations proches de nous et deux représentants de l'association nationale "Les Droits du Piéton" (qui a déposé récemment une requête que nous soutenons auprès du Tribunal Administratif contre l'Etat, pour sa passivité à l'égard du stationnement abusif des motos sur les trottoirs).

    Aux interventions de la salle, Anne Hidalgo a répondu à chacun des thèmes, appuyée par les Maires d'arrondissements qui ont affiché une détermination convaincante face aux difficultés de leurs administrés. Ses propositions en matière de lutte contre les locations courte durée, l'occupation abusive de l'espace public par les terrasses de bars, le tapage nocturne, la pollution (restrictions de circulation pour les véhicules polluants dans le centre de Paris), la propreté (accroissement du nombre d'agents pour le nettoiement de la voie publique), tout cela sans augmentation des impôts, ont été bien reçues.

    Le rappel par MM. Aidenbaum et Girard de leurs actions récentes en faveur de l'ordre public dans leurs arrondissements respectifs, sur les dossiers sensibles que nous suivons de près, n'a pas été inutile. Dans une démarche dont nous rappelons régulièrement qu'elle est rigoureusement apolitique, nous sommes attentifs à louer tout autant nos maires pour leur mobilisation et les résultats qu'ils obtiennent qu'à dénoncer leur inaction lorsque leur intervention se fait attendre.

    Gérard Simonet

     

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    ImagesCAJHJ0Y6Documents familiaux de la Guerre de 14-18
     

    La grande collecte lancée  par la mission « Centenaire 14-18 » fait ressortir des greniers et des archives familiales de documents qui seront sauvés le l’oubli afin d’aborder sous un autre jour la période couverte  par la Grande Guerre. Et cette opération est un véritable succès. 

    Qu’en est –il d’ailleurs de la conservation de ces documents au sein des Archives Nationales qui participent à cette large quête ? 

    C’est le département des Archives Privées des Archives Nationales qui est  au centre de ce travail. Il existe depuis la Révolution lorsqu’il a fallu conserver les titres domaniaux des nobles qui avaient émigré. Au cours du XIXe siècle ce type de dépôts est devenu volontaire. 

    Outre les grandes familles, les archives concernent le monde politique, la presse, les entreprises et tout acteur de la vie civile en lien avec notre histoire. Il y a  aujourd’hui 8 km de d’archives privées !

    Le volume des  documents relatifs au monde du travail  est devenu si important qu’ils ont été transférés sur un autre site à Roubaix en 1993.

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    Affiche de la Grande Collecte 14-18

     

    Il est intéressant de noter qu’outre les dons ou les legs, il arrive que des pièces historiques rejoignent les collections de Pierrefitte ou de la rue des Francs Bourgeois à la suite de ventes aux enchères lorsque l’Etat se porte acquéreur ou une souscription permet de  les acheter. On peut rappeler ici l’acquisition des brouillons des discours de Robespierre en 2011.

    Pour ce qui est des documents relatifs à la Grande Guerre chacun a pu faire numériser photographies, lettres, récits et documents divers, afin qu’ils soient accessibles à tous. Sauvés de l’oubli, ils permettront aux chercheurs d’écrire de nouvelles pages de notre histoire.

    Cette initiative, 100 ans après les faits,  était nécessaire pour mieux comprendre et perpétrer des événements qui sont longtemps restés douloureux pour la plupart des familles françaises.

    Dominique Feutry

     

    Information intéressante : Depuis quelques mois les lecteurs/chercheurs ne doivent plus payer leur carte de lecteur. Elle est désormais gratuite et pour l'obtenir il suffit de présenter une pièce d'identité comportant une photo.

      

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  • IMG00062-20140201-1722 La palissade installée devant le 39 rue des francs Bourgeois (IVe). Rien n'a été prévu pour les piétons ! (photo VlM) 

      

    L'embellissement du quartier et le conservation de ses immeubles remarquables sont essentiels.
    Des travaux longs sont souvent nécessaires et perturbent la vie quotidienne des acteurs de l'endroit où ils ont lieu. Ainsi en est-il de l'ancienne "Société des Cendres" rue des Francs-Bourgeois (IVe) (notre article du 21 novembre 2013) qui sera bientôt le nouveau magasin de l'enseigne japonaise Uniqlo. Malheureusement pour les habitants, les habitués et les passants, les travaux de transformation de l'immeuble en magasin perdurent et occasionnent depuis des mois une énorme gêne, outre le bruit.

    Des camions ont perturbé le trafic des véhicules en intervenant dans la rue et bloquant la circulation le matin, à l'heure où les livraisons et les transports ne doivent prendre aucun retard. Qu'à cela ne tienne, les travailleurs attachés au chantier en question semblaient faire comprendre qu'ils faisaient leur travail et tant pis pour les mécontents. Ce qui laisse à penser que dans leur inconscient ces perturbateurs estiment être les seuls à travailler, triste conception du travail s'il en est !
    La fin de ces gros travaux nécessitant l'intervention d'engins et de camlons à l'heure des livraisons du matin ont dorénanvant quasiment cessé pour laisser place à des travaux sans doute moins lourds.

     

    1201427857Un exemple de passage réservé aux piétons

     

    Mais voilà, maintenant c'est une palissade imposante qui  ferme l'accès à l'immeuble en question et ménage un espace tel, devant la façade, que le piéton n'a plus d'autre choix pour passer à cet endroit que d'emprunter la chaussée ou le trottoir situé en face, devant l'école de gestion. Trottoir souvent occupé par des attroupements d'étudiants.

    Et que doivent faire alors les personnes handicapées, les parents avec des poussettes, les personnes âgées et les enfants se rendant  à l'école? Elles doivent, hélas, la plupart du temps, attendre qu'il n'y ait plus de voitures qui passent sur la chaussée. Un exercice hasardeux et donc risqué en cas d'affluence. 

    Il y a de fortes chances que cette situation ubuesque condamne le trottoir pour de longs mois. Est-ce le fruit d'une dérogation accordée sans en mesurer les impacts, alors que nous sommes sur un axe de fréquentation piétonne très élevée.

    Vivre le Marais! a de ce fait été alerté non seulement pour faire modifier la surface de l'emprise de la palissade et laisser un couloir piétons côté chaussée, mais aussi pour éviter qu'à l'avenir de telles dérogations soient accordées au mépris des piétons… Ce que nous allons nous employer à faire.

    Si des travaux ont une durée limitée dans le temps,il ne faut pas oublier qu'ils doivent être menés en procurant le moins de gêne possible aux riverains, aux usagers et à tous les acteurs qui peuvent être concernés directement ou indirectement par les nuisances inévitables qui en découlent.

    Il s'agit d'une question de bon sens et de comportement responsable entre toutes les parties, les maîtres d'oeuvre, les entreprises qui réalisent les travaux, et l'administration qui donne les autorisations. Il serait dommage d'envisager par exemple l'élaboration d' une charte qui serait signée par toutes les parties avant le démarrage d'un chantier.

    Dominique Feutry

     

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    IMG00057-20140112-1245Production de la collection "Opus" de Sarkis

     

    La Galerie Nathalie Obadia 18, rue du Bourg Tibourg (IVe) expose jusqu'au 1er mars (du lundi au samedi de 11h à 19h) sous le théme "Au commencement du blanc" des oeuvres de l'artiste Sarkis.

    Cet événement rencontre un grand succès après l'exposition de 2010 au Centre Pompidou, celle de 2011 au Musée d'Art Moderne d'Art Contempotain de Genève et la Biennale de Venise en 2013.

    Sarkis est inspiré ici par la préhistoire et des "empreintes humaines" exécutées à la peinture à l'huile sont disposées sur les murs de la galerie.

     

    Galerie-Nathalie-Obadia-r.-du-Bourg-Tibourg-Sarkis-Au-commencement-le-blanc-233x155Oeuvres de Sarkis dans la galerie Nathalie Obadia

     

    L'artiste est né à Istanbul en 1938 et est installé à Paris depuis près d'un demi siècle. Il a dirigé le département Art de l'Ecole des Arts Décoratifs de Strasbourg. Admirateur de peintres comme Munch, il se décrit comme sculpteur de l'espace. Ses amis le qualifient de modeste  en insistant sur son intérêt pour l'histoire, la littérature et la musique. Sarkis a fait de nombreux films, des tableaux vivants en vidéo mais aussi des sculptures, des photographies et des aquarelles.

    Nous recommandons cet évément au coeur du Marais où selon la presse se rend le Tout Paris.

    Dominique Feutry

     

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    IMG00057-20140112-1245Une interminable queue, un dimanche, avant d'accéder à la bibliotéhqiue du Cente Pompidou

     

    Les tenants de l'ouverture des bibliothèques jusqu'à une heure plus tardive le soir ainsi, les samedis, les  dimanches et les jours fériés viennent à nouveau de défendre leur point de vue par médias interposés. Un pétition émanant de l'OGN "Bibliothèques Sans Frontières" signée par des personnalités aussi diverses que Lilian Thuran ou Erik Orsenna a pris pour slogan "Ouvrir plus pour lire plus" trouvant anormal qu'une ville telle que Paris ne trouve pas les moyens de rendre ces lieux du savoir accessibles non seulement le week-end, mais aussi après 18h00. A part effectivement quelques bibliothèques parisiennes qui ferment à 20h00 voire 22h00, les autres sont ouvertes en moyenne  40 heures par semaine alors que dans d'autres capitales cette durée atteint 100 heures.

    La queue que l'on constate en fin de semaine devant le Centre Pompidou pour accéder à la bibliothèque fait peine tant elle est impressionnante. 4 heures d'attente (!) est courant, ce qui peut même laisser croire aux néophytes chagrins qu'il existe une véritable indigence d'équipements. Ce n'est pourtant pas le reflet de l'existant en la matière. Mais voilà seules 3 bibliothèques dont Beaubourg sont ouvertes samedi et dimanche. La Ministre de la Culture reconnaît qu'il faudrait évoluer sur ce plan et l'adjoint  à la Culture de Paris s'est exprimé en précisant que Paris devait "…s'adapter aux attentes et au rythme des habitants".

     

    France,_Paris,_Bibliothèque_nationale_de_France,_site_Richelieu,_salle_ovaleLa salle de lecture dite "ovale" de la BNF-Site Richelieu (IIe)

     

    Malgré les possibilités offertes par internet, beaucoup d'étudiants, de chercheurs et de personnes ont besoin de travailler en bibliothèques, des lieux où l'atmosphère calme et l'ambiance favorisent le travail. Le réseau des bibliothèques de la capitale a d'ailleurs recensé 80 millions d'entrées et réalise 14,4 millions de prêts par an…

    Ces statistiques démontrent aux éventuels sceptiques que les bibliothèques attirent du public. Elles favorisent  la divulgation du savoir, de notre patrimoine intellectuel et à ce titre les rencontres et la convivialité. Elles participent ainsi à la vie des quartiers où elles sont installées et constituent  des centres d'attractivité en raison de leur rayonnement et des facilités d'accès. 

    Faut-il tout autant ouvrir les bibliothèques 24h sur 24 comme on le trouve aux Etats-Unis?
    Il est certain que le sujet mérite d'être débattu car s'il intéresse les utilisateurs. ainsi que les personnels des bibliothèques.

    Sans vouloir faire de parallèle trop simpliste avec les ouvertures des commerces le dimanche, le besoin pour les uns et la contrainte pour les autres ressortent de la même problématique à laquelle s'ajoute la nécessité actuelle de réduction des charges et des budgets de dépenses.

    Un sujet à suivre…

    Dominique Feutry

     

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    PD_p241L'Hôtel d'Effiat-Le Peletier en cours de démolition -1882- Photo Henri Godefroy (Musée Carnavalet) 
     

    Si la rue Vieille du Temple est connue pour abriter deux très beaux hôtels particuliers, l’Hôtel de Rohan et l’Hôtel des Ambassadeurs de Hollande, il y a eu aussi jusqu’à la fin du XIXe siècle un autre hôtel d’importance l’Hôtel d’Effiat, appelé aussi Le Peletier, qui se dressait à l’emplacement actuel de la rue du Trésor (IVe).

    C’est sur ce petit fief privé du Moyen-Age appelé le fief d’Autonne que l’on trouve au milieu du XVIe siècle trace de la propriété qui nous intéresse, une vaste maison avec cour et jardin. Elle appartenait à la famille de Marle dont les membres furent Ecuyer et conseiller du roi, avocat au parlement, prévôt des marchands et magistrat. La propriété, plus d’autres parcelles alentours, fut vendue au début du XVIIe siècle à Jacques Vignier, Surintendant de la Maison et des Finances du prince de Condé.

    Elle passa ensuite aux mains de Marie de Fourcy, veuve du maréchal d’Effiat qui avait été Surintendant des Finances. Elle lança alors avec l’aide de l’architecte Clement Métezeau des travaux jusqu’en 1637, visant à agrandir la demeure d’une aile de 20 m qualifiée alors de « rare beauté ». La façade ainsi édifiée comprenait 7 travées et 5 œils de bœuf entourant une magnifique lucarne. A sa mort héritaient un fils, abbé de son état et sa fille marié à un neveu du cardinal de Richelieu, qui louèrent puis vendirent l’Hôtel à Claude Le Peletier en 1696, alors locataire depuis 20 ans.

    Celui-ci devint Prévôt des Marchands puis à la mort de Colbert, Contrôleur des Finances. Le Peletier entreprit d’importantes transformations sur le corps de logis entre cour et jardin qui fut élargi, sans doute sur les conseils de Pierre Bullet l’architecte du Roi. La façade était semble–t-il d’après des descriptions d’une « grande austérité ». Seule la porte centrale était ornée d’un bas-relief représentant l’allégorie du commerce aujourd’hui exposé au Louvre.

      

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    Une partie du bas-relief qui ornait la façade de l'Hôtel d'Effiat-Le Peletier aujourd'hui au Louvre  

     

    L’Hôtel resta dans la famille jusqu’après la Révolution malgré les vicissitudes, puis louée et finalement cédée en 1800 à une riche famille de négociants de l’Aisne, les Mareuse. Ils représentaient la nouvelle bourgeoisie qui investissait le Marais à cette époque. L’Hôtel perdit progressivement, au gré des successions, son caractère résidentiel puisqu’un état de 1854 fait mention de 50 locations dont des artisans et des boutiques. Il faut signaler qu’habitait en ce lieu un représentant de thés en gros du nom d’Auguste Mariage. Vendu à un entrepreneur de travaux publics, loué à un architecte, la nue-propriété du bâtiment fut cédée à la Compagnie Foncière de France et d’Algérie. Le début de la spéculation était en route sous la houlette du même architecte Fouquiau.

    Compte tenu de sa surface et de sa profondeur, le terrain permettait de percer une voie privée et de le lotir après la démolition de l’illustre demeure. Alertés les photographes se pressèrent pour fixer les dernières images conservées aujourd’hui à la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris et au Musée Carnavalet. C’est lors de cette mise à bas en 1882 que fut découvert un Trésor de 7.822 pièces d’or de l’époque de Jean II et de Charles V enterrées dans le jardin. Une trouvaille abondamment commentée par la presse. De chaque côté de l’impasse qui fut appelée en conséquence rue du Trésor furent érigés 8 petits immeubles de rapport.

      5101La rue du Trésor avec sur les côtés des immeubles de rapport construits en 1882 et au fond la fontaine 

      

    Afin de rendre la perspective agréable et ne plus voir l’arrière peu esthétique des maisons de rue des Ecouffes, un monument fut installé avec une fontaine et au-dessus, en son milieu, le moulage du bas-relief ornant la façade de l’Hôtel. Aujourd’hui la fontaine ne coule plus, l’ensemble remanié est plus austère, le bas-relief a été enlevé. Une fenêtre y a même été percée illégalement (nos articles des 8 décembre 2013, 14 et 20 janvier 2014).

    Ainsi disparut une grande demeure du Marais, mais faut-il rappeler qu’à l’époque la législation sur les monuments historiques était moins contraignante (notre article du 20 août 2013). C’est donc une chance que tant de monuments aient pu être néanmoins conservés dans le quartier.

    Cet article a été réalisé en grande partie grâce aux travaux de l'historien et universitaire Alexandre Gady.

    Dominique Feutry

     

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  • Francs bourgeois rue encombrée dimancheIntersection des  rues Vieille du Temple et des Francs Bourgeois pietonnes le dimanche

     

    Au fur et à mesure qu’avance la campagne pour les élections municipales la piétonnisation des rues de la capitale devient un sujet qui enflamme les débats entre les candidats et leurs partisans.

    D’un côté il y a ceux qui sont pour une piétonnisation partielle comme Nathalie Kosciusko-Morizet qui vient de proposer de rendre aux piétions les 4 premiers arrondissements (et les « collines » de Paris)  en utilisant le référendum. Seuls les résidents, les véhicules livraisons et les véhicules électriques seraient autorisés.

    De son côté A. Hidalgo, qui vient de lancer l’idée d’un réaménagement de la place de la Bastille avec davantage d’espaces verts et une circulation réduite, est plutôt pour une extension des zones 30 dans le centre de la capitale. Elle annonce même la création dans chaque  arrondissement d'un quartier réservé à l'année aux piétons et aux bicyclettes.
    Quant aux Verts, Christian Najdovski a déclaré qu'il existait déjà des rues piétonnes et que leur extension devait être "concertée et graduelle", nécessitant d’ailleurs de revoir le plan de circulation de Paris.

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    Panneaux qui fleurissent le dimanche réservant la voie uniquement aux cyclistes et aux piétons

     

    Si l'idée est de réduire la circulation automobile, il n'est cependant pas possible de tout piétonniser dans une des plus importantes agglomérations d'Europe, de surcroît fréquentée par plus de 30 millions de touristes par an. Le flot de véhicules est élevé et une part du trafic est incompressible. Le principe de réalité s'impose donc. Si le centre de Paris est davantage visé par la mise en place de la piétonnisation, la circulation se reportera sur d'autres rues et d'autres quartiers.

    Instaurer d'ailleurs de zones piétonnes dans ces quartiers risque fort de vider définitivement  Paris de ses parisiens pour devenir des lieux de passage (pied à terre, location saisonnière) et où l'espace libéré deviendra commercial et bas de gamme nécessitant des livraisons toute la jouréne. Mieux vaudrait au contraire installer ces zones dans les quartiers plus à l'écart, sans commerce où les habitants pourraient en bénéficier le mieux.

    La concertation avec tous les acteurs concernés  est vraiment indispensable. Elle permettra de trouver les solutions les mieux adaptées car la piétonnisation "totale" n'est pas sans conséquence. On constate en effet souvent que les terrasses des bars-restaurants voire des étals de certains commerçants dépassent allègrement les périmètres autorisés et les piétons doivent descendre des trottoirs et emprunter la chaussée…sans oublier notamment dans les zones 30 le stationnement sauvage des voitures mais aussi des motos qui devraient, à l'instar des 4 roues payer le stationnement et être soumises au contrôle technique car elles aussi polluent. Les rues Montorgueil et Rambuteau sont à ce titre de bons exemples.

    Attention donc aux promessses qui pourraient se traduire ensuite par des décisions trop unilatérales et trop strictes. Attention à la surenchère électorale qui pourrait laisser penser, si l’on y prenait pas garde, que le piétonnisation à tout crin devient finalement une fausse bonne idée.

    Dominique Feutry

     

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  • Harel république 28 01 14Marie-Laure Harel, place de la République

    Te mesurer à moi ! qui t'a rendu si vain ? 

    Le Cid, Corneille, acte II scène 2

     

    Elle a 29 ans, bientôt 30, et elle défie le Maire sortant Pierre Aidenbaum qui  fait figure de statue du Commandeur, à la tête d'une liste UMP/UDI/MODEM. Diplômée de droit européen avec un DESS de droit public de l'internet, elle est chargée de marketing chez un groupe européen d'aéronautique.

    En dépit de son âge, elle a derrière elle quelques années de carrière politique. Elle ne cache pas qu'elle les doit à sa rencontre avec Nicolas Sarkozy, alors Ministre de l'Intérieur, qui l'a remarquée et poussée à figurer sur la liste UMP du XVIe arrondissement lors des élections municipales de 2008. Elue conseillère de Paris, elle a assez rapidement délaissé cet arrondissement pour s'intéresser au IIIe.

    On lui a reproché son manque d'engagement à l'égard de son port d'attache. Elle répond qu'elle s'est prise de passion très tôt pour le IIIe où elle vit depuis dix ans. Elle a fait l'acquisition il y a trois ans d'un petit appartement boulevard Beaumarchais. C'est ainsi qu'elle est intervenue en conseil de Paris sur des sujets propres au IIIe, notamment la révision du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais.

    Elle a comme tout candidat un catalogue de projets : ouvrir davantage le Carreau du Temple à la population, accentuer la surveillance nocturne du square du Temple, rendre le quartier de l'Horloge plus accueillant, favoriser la création de commerces de proximité et un marché bio aux Arts & Métiers (rues ND de Nazareth, Meslay, du Verbois), créer un "pass-culture" avec tarifs préférentiels pour les habitants de l'arrondissement, ouvrir un conservatoire de musique de 800 élèves commun aux IIIe et IVe, place des Vosges, dans un bâtiment attenant à la maison de Victor Hugo. Et puis organiser la solidarité à travers un réseau Facebook administré par la mairie, pour que les habitants échangent des services domestiques (courses, accompagnement d'enfants, garde d'animaux ….).

    Sur les sujets qui se traitent au niveau de Paris (logement, sécurité, propreté, urbanisme), elle décline naturellement sur le IIIe les propositions de Nathalie Kosciusko-Morizet.

    Elle reconnait enfin que notre environnement est privilégié. Faudrait-il pour autant ne rien faire ? Non, elle dit vouloir aller du BON vers le MEILLEUR.

     

     

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    13794_uneUn exemple de bornes destinées au traitement pneumatique des déchets

     

    Depuis l'automne dernier, dans des nouveaux immeubles du quartier Clichy-Batignolles, les déchets sont collectés par un réseau pneumatique de conduites souterraines. On trouve aussi ce dispositif à Romainville dans les Yvelines et dans les quartiers récemment construits de Barcelone.

    Inventé en Europe du Nord, en Suède plus exactement, le système est simple. Des bornes sont installées dans les sous sols des immeubles. Ces réceptacles utilisables 7j/7 acceptent, pour les uns des déchets non recyclables et pour les autres des déchets recyclables. Ils respectent les codes couleur adoptés pour les conteneurs classiques. C'est un flux d’air circulant à 70 km/h qui aspire les déchets et les dirigent vers un terminal de collecte où ils sont compactés pour être stockés dans des conteneurs. Les conteneurs ainsi remplis sont acheminés ensuite dans un centre de traitement et de valorisation des déchets. Un pilotage et une surveillance du système permettent si nécessaire de lancer des collectes supplémentaires. Elles s'ajoutent aux deux aspirations quotidiennes prévues. De même il est possible de réaliser des interventions à distance en cas d'incident technique.

    Pour éviter d’endommager les conduits, les matériaux abrasifs tels que le verre, la terre cuite, la porcelaine, la céramique mais aussi les appareils divers impossibles à recycler, doivent être  déposés dans des bacs à couvercle blanc disposés à côté des conteneurs. Bien entendu les conteneurs spéciaux pour le verre et le textile existants sutr le voie publique sont maintenus .

     

    5573846-ile-de-france-hausse-des-dechets-menagers-surtout-en-dechetterieCe que nous pourrions ne plus voir avec le nouveau système

     

    Quant aux encombrants et les déchets dangereux et toxiques, il faut les faire enlever gratuitement sur rendez-vous. Les demandes d'enlèvement sont à faire directement en ligne à l'aide du formulaire que l'on trouve sur le site  "encombrants.paris.fr", soit par téléphone en appelant le 39 75.

    Ce système de bornes peut être installé sur la voie publique (l’ouverture des bornes est commandée par carte magnétique, soit pour une facturation individualisée, soit à des fins statistiques), dans des immeubles rénovés et dans des nouveaux quartiers. Il  améliore indéniablement la qualité et la quantité du tri.

    Avec ces installations, il n'y a plus de bacs sur les trottoirs, plus besoin de locaux poubelles, les nuisances sonores et olfactives sont réduites, moins de camions bennes circulent et la propreté est améliorée. Voilà qui améliore plutôt la vie des habitants concernés.

    Nous attendons avec impatience le développement de tels équipements à Paris et dans le Centre encombré par la circulation et disposant de trottoirs souvent étroits. Bien entendu il faut que des sous sols existent afin d'y faire  passer des tuyaux. Il serait intéressant de connaître le coût de tels investissements et les économies qu'ils procurent.

    Dominique Feutry

     

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  •  Passage_metro_parisUne station de métro rénovée avec des carreaux blancs

      

    Lors de vœux à la presse, le président de la RATP a présenté le projet métro 2030 qui fait la part belle à la rénovation du réseau plus que centenaire. L’objectif est de moderniser toutes les lignes et plus de 80 % du matériel roulant.

    Très prochainement devraient être lancés les travaux d’automatisation de la ligne 4  et le déploiement du très haut débit mobile. Des écrans multimodaux d’information des voyageurs (3.000 au total) seront installés jusqu’en 2015. Mais le problème N° 1 reste les infiltrations d’eau  pour lesquelles un budget de 40 millions d’€ sera engagé alors que 273 stations devraient être rénovées à l’horizon 2018.  Tout ceci constitue une véritable gageure. En effet,  il a été décidé que dans la plupart des stations les carreaux blancs qui les habillaient toutes à l’origine feraient leur grand retour. Or comme il est nécessaire de poser 88 carreaux  par m² ce sont 23 millions de carreaux qui devront parer les murs et couloirs des 273 stations ! Des bandeaux lumineux sont prévus,  au total la RATP estiment qu’il en faut 52 km… Quant aux  plaques émaillées qui, elles aussi, retrouvent leurs lettres de noblesse et guident les voyageurs, les besoins sont  gigantesques. Il suffit seulement de rappeler qu’à elle seule la station de métro Opéra en compte 583 !

    ImagesCADRB16LLe problème N°1 :  les infiltrations d'eau

     

    On attend donc avec impatience ces rénovations, plus particulièrement celles des stations les plus emblématiques comme Palais Royal-Musée du Louvre qui est en travaux jusqu’en novembre prochain et qui constitue une véritable vitrine pour les  touristes qui se rendent au musée du Louvre. En attendant qu’elle ne rouvre, ils doivent descendre à la station Louvre–Rivoli qui semble  abandonnée et fait peine à voir. Qu’en est-il de sa rénovation qui tarde ?

    Dans notre quartier seule la station Réaumur-Sébastopol est en travaux et aucune autre n’est inscrite dans le planning des réfections 2014.

    Signalons enfin que le président de la RATP  n’a pas caché son autre souhait, sa  flotte de bus, riche de 4.500 véhicules, devrait  progressivement être convertie à l’électrique.

    Voilà un joli programme que nous suivrons avec attention.

    Dominique Feutry

             

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