Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2014

  • Cox 07 11 14 à 22h02Le COX-BAR, 15 rue des Archives (IVe) – Le vendredi 7 novembre 2014 à 22h02

     

    Résumé des épisodes précédents :

    Janvier 2012 : des riverains déposent des plaintes contre l'occupation abusive de l'espace public par le COX-BAR

    Le Commissariat Central du IVe instruit les plaintes et sollicite du Préfet de Police le feu vert pour demander à la Direction de l'Urbanisme de la Mairie de Paris que l'autorisation de terrasse soit retirée.
    Le Préfet de Police ne donne pas suite

    Constatant la carence de l'Etat, six riverains décident  en janvier 2013 de former un recours en légalité devant le Tribunal Administratif de Paris, contre l'Etat représenté par la Préfecture de Police de Paris et la Mairie de Paris, qui se partagent les responsabilités en matière de respect de l'ordre public. Trois associations dont "Vivre le Marais !" s'y associent

    Dans son mémoire en défense, la Mairie de Paris découvre et révèle que le COX-BAR ne dispose pas d'autorisation de terrasse en règle.

    Dès lors, rien n'empêche le Commissariat de Police d'agir mais le COX-BAR dépose une nouvelle demande de terrasse auprès de la Direction de l'Urbanisme

    La Direction de l'Urbanisme décide d'une autorisation  "à l'essai" du 9 décembre 2013 au 9 mars 2014

    Un élément nouveau cet été :

    A l'issue de cette mise à l'épreuve, la Mairie de Paris refuse la demande d'autorisation de terrasse, par lettre motivée datée du 19 août 2014 qui spécifie : "en l'espèce l'activité de l'établissement est de nature à perturber la tranquillité des riverains" et que par conséquent "l'autorisation demandée ne peut qu'être refusée"

    Il est clair dès lors que le COX-BAR n'a plus de terrasse.

    Nous en discutons le 22 octobre 2014 avec le Directeur de Cabinet du Préfet de Police, les Directeurs d'Administration Centrale et le Commssaire Central du IVe, en soulignant le fait que le COX-BAR crée chaque soir des attroupements et délivre des boissons alcooliques à des consommateurs qui occupent l'espace public rue des Archives et square Ste Croix de la Bretonnerie (IVe). Il y a manifestement incompatibilité avec l'arrêté préfectoral de décembre 2009 qui réglemente dans le périmètre concerné la vente à emporter et la consommation de boissons alcooliques sur l'espace public. Nous attendons du Préfet de Police qu'il prenne les dispositions qui s'imposent en attendant l'audience au Tribunal Administratif.

    De son côté, le COX-BAR s'installe dans sa nouvelle situation en supprimant le cordon qui délimitait sur le trottoir rue des Archives un mince corridor humanitaire pour le passage des piétons, il baisse son store, éclaire et chauffe l'espace pour le confort de ses consommateurs. Bien malin celui qui pourrait deviner que sa  terrasse est fictive….

    A ce jour :

    On est curieux de savoir comment les autorités concernées vont se sortir d'une situation qui les met face à leurs responsabilités, sous l'oeil attentif de leurs administrés.

     

    Le collectif Archives – Ste Croix

     

  • 3banderoles8corderie

    Une vingtaine de banderoles suspendues sur les façades des immeubles et 150 pétitionnaires dénoncent le bruit provoqué par le Carreau du Temple et la mono activité des établissements avec terrasses qui se sont installés tout autour. Pour nombre de riverains,  la nuit est devenue un enfer et les premiers froids d'automne n'y changent rien car les terrassses sont chauffées.

     

    3banderoles8corderie 1

     

    Les habitants du quartier qui pourtant avaient validé en 2004, lors de la consultation sur le projet du Carreau, un programme « d’équipement de proximité dédié au sport et à la culture », constatent qu'au final ce sont davantage  les activités privées qui sont privilégiées afin de suppléer l'insuffisance de financement de la part de la Ville dans le budget de fontionnement du Carreau.

    Attirés par des manifestations "évènementielles" et l'affluence qui l'accompagne, nombre de bars cafés restaurants cherchent à s'implanter dans ce secteur et obtiennent facilement des autorisations de terrasse. C'est ainsi que la Pizzeria Saint-Joseph (angle Perrée / Picardie) va céder la place à un nouveau  bar à vins… Il y a peu nous relations le risque de voir s'installer, la décision est d'ailleurs toujours pendante,  une terrasse devant le Jules (notre article du 8 juillet 2014), le bar restaurant du Carreau.

    Il y a peu nous relations le calvaire que vivent les habitants de la rue de la Corderie (notre article du 9 novembre 2014). Nous nous souvenons aussi de l'épisode douloureux des bars restaurants de l'ilot Charlot-Picardie-Forez et la décision de justice qui a donné raison aux riverains (notre article du 15 novembre 2013), plusieurs établissements ayant dû fermer.

    3banderoles8corderie

     

    Le collectif "Carreau du Temple" vient donc d'adresser au Maire du IIIe une lettre en date du 12 novembre lui demandant d'agir vis à vis de ses administrés qui n'en peuvent plus et craignent le pire. Les signataires rappellent que le Maire du IIIe, Pierre Aidenbaum, est aussi le Président de la SPL(société publique locale) du Carreau du Temple. Extrait de leur lettre dont une copie nous a été adressée :

    "Nous voulons vous rappeler que si vous êtes Président de la SPL, vous êtes également maire du 3ème arrondissement, garant de la tranquillité publique et chargé de réprimer attroupements, bruits, troubles de voisinage, rassemblements nocturnes qui troublent le repos des habitants et tous actes de nature à compromettre la tranquillité publique".

    "Nous nous inquiétons de vous voir préférer la voix du commerce à celle de vos administrés qui vous alertent depuis des mois sur les nuisances engendrées par l’exploitation du Carreau et par le bruit insupportable pour eux des terrasses environnantes."

      3banderoles8corderie

    Personne ne peut rester indifférent face à une telle situation ! Nous en appellons à la sagesse de nos élus car nous voyons la colère de ces habitants qui assistent impuissants à la transformation inexorable de leur quartier en un lieu festif. Paris ne doit pas être livrée aux fêtards, notre capitale mérite mieux que cela. Nous voyons aujourd'hui ce qu'il en advient des autres capitales et villes que l'on nous citait pourtant si souvent en exemple (notre article du 9 novembre 2014).  

     

  •   Paris_3_hotel_de_berancourtCour intérieure de l'Hôtel de Bérancourt avec au fond le corps de logis de forme incurvée

     

    Situé 28 rue Charlot (IIIe), l'ancien Hôtel de Bérancourt dit aussi de La garde ou Hôtel de Polignac a été inscrit en 1968 à l'Inventaire des Monuments Historiques pour ses façades et toitures sur rue et sur cour, ses escaliers avec leur cage d'époque Louis XIV et son ancien jardin.

    C'est en 1701 que Jean Baptiste de la Garde président aux enquêtes au Parlement de Paris acquiert l'hôtel dont sa fille héritera ensuite. Elle avait épousé le marquis de Polignac écuyer du Comte d'Artois. Le bien passa en 1784 à un conseiller du roi Alexandre Brillon de Saint-Cyr qui fut exécuté durant les massacres de la Révolution. Ses biens confisqués furent rendus à la famille ensuite.

    Le portail de la façade sur rue est « rectangulaire à refends timbré d'une clef, muni de vantaux rehaussés de feuillages».  A l étage se trouve un joli balcon en fer forgé.

    Il est vrai que lorsqu'on pénètre dans cet édifice, on est attiré par la cour intérieure dont le corps de logis est de forme incurvée avec ses deux portes surmontées de mascarons et d'intéressantes mansardes.

     Hôtel de La Garde © Nicolas JacquetLe pavé à fendre de la cour (photo Nicolas Jacquet )

     

    Très classique la façade est agrémentée de beaux garde-corps et de moulures sur le pourtour des fenêtres et d'autres disposées en longs bandeaux marquant les étages. Par le passé existait un belvédère qui surmontait les combles.

    Notons aussi, comme dans beaucoup de cours d'hôtels particuliers, la présence d'un pavé au sol proéminent et plus élevé que les autres appelé "pavé à fendre" et qui servait a couper le bois afin de ne pas abîmer les pavés de l'espace public où cela était interdit.

    Dominique Feutry

     

    NB : Les commentaires sont issus pour la plupart de l'ouvrage de Danielle Chadych chez Parigramme, "Le Marais", et du "Dictionnaire des rues de Paris" de Jacques Hilairet.

     

     

  •  Photo-M2 La devanture du 53 rue de Montmorency (IIIe) jouxtant la maison de Nicolas Flamel (Photo VLM)

     

    Est-ce bien le lieu, même en face de la galerie d'art moderne Brauer, pour peindre la vitrine d'un magasin de la sorte et de façon aussi criarde alors que  nous trouvons à deux pas de la maison de Nicolas Flamel ?

    A chacun d'en juger ?

    Dominique Feutry

     

  •  MataMata Hari descendant de calèche (Collection Hermès)

     

    Le Musée de la Chasse et de la Nature propose jusqu'au 26 janvier une exposition très particulière, une première, consacrée au studio photographique parisien de Louis-Jean Delton et des ses deux fils, Louis-Jean  et Georges. Tous trois se sont fait une spécialité du portrait équestre de la bonne société du Second Empire et de la Belle-Époque,.

    Ces témoignages du passé couvrent la période 1862 à 1914. Epoque où tout se qui tourne autour du cheval – transports de personnes et de marchandises, promenades, courses et paris –  emploie 60 000 personnes.  La capitale abrite pas moins de 80 000 chevaux.

     

    NicolasLe tsar Nicolas II à cheval (Collection France Galop)

     

    Le sutio est situé 83, avenue de l’Impératrice à Paris (actuelle avenue Foch). Les clichés constituent aujourd'hui une page d'histoire à la fois unique et très spécifique. Les commentaires relatifs à cette exposition présicent que "la centaine d’œuvres réunies pour l’exposition permet d’évoquer en images ce monde dépeint par Marcel Proust : princes des familles régnantes ou détrônées (Napoléon III, Eugénie, le prince Impérial, le duc de Chartres, Edouard VII d’Angleterre, le tsar Nicolas II, le roi de Prusse, le futur Alphonse XII d’Espagne, le prince héritier du Japon, Abd el Khader…), personnalités du monde, hommes politiques ou artistes (la duchesse d’Uzès, le prince Colonna, le général de Galliffet, Mata Hari, Emile de Girardin, le comte Greffulhe, Victor Hugo, Ferdinand de Lesseps, le maréchal de Mac Mahon, le prince Metternich, le prince Achille Murat, le comte Potocki, le prince Radziwill, le banquier Salomon, Sarah Bernhardt…)".

    Les photographies présentées au public sont issues de collections privées et publiques. A ne manquer sous aucun prétexte. 

     62, rue des Archives (IIIe)

    du Mardi au dimanche : 11h – 18h. Le Mercredi : nocturne jusqu’à 21h30.  Fermé les jours fériés

     

  • 79b04adc_originalRue de la Corderie (IIIe)

     

    Ils n'en peuvent plus ces riverains tant le bruit permanent dû pour l'essentiel à l'occupation de l'espace public empeste leur vie quotidienne et leur sommeil.

    Avec ses airs de village, la rue de la Corderie et ses abords immédiats dont les rues Dupuis et Dupetit Thouars, la place Nathalie Lemel, non loin du Carreau du Temple, constituent une sorte d'enclave pittoresque dans cette partie du Haut Marais. Des petites maisons anciennes restées souvent dans leur "jus", des arbres,  de la couleur sur les façades, des placettes forment un ensemble dont on pourrait rapidement penser qu'il constitue un havre de paix en plein centre de Paris.

     

    NathalieFlamelLes banderolles de mécontentement fleurissent comme d'alleurs tout autour du Carreau du Temple

     

    Hélàs il n'en est rien car plusieurs bars restaurants bénéficant d'une autorisation de terrasse, souvent largement  dépassée (il arrive même que le trottoir soit entièrement occupé par des tables et des chaises), n'ont cure des désagrémets qu'ils occasionnent aux habitants  en ouvrant tard le soir.

     

    Rue dupuisPhoto qui montre le trottoir devenu impraticable à l'angle des rues Dupuis et de la Corderie (Photo A-8-C )

     

    Face à l'incompréhension née des intérêts mercantiles des uns et du besoin de quiétude des autres, "l'Association-8-Corderie" s'est solidarisée avec le collectif "Carreau du Temple" afin d'agir en commun et de sensibilser les autorités qui doivent prendre pleine conscience que ce type de nuisance, surtout la nuit ne doit pas être banalisée en accordant trop facilement des autorisations de terrasses. Il peut en résulter pour la santé des riverains de graves conséqueces, malheureusement le plus souvent durables.

      Rest 1Un autre établissement  bondé, avec sa contre terrasse (Photo A 8 C)

     

    Nous le disons une nouvelle fois, Paris ne doit pas devenir un immense champ de fête nocturne, Paris vit aussi de ses habitants qui ont élu leurs réprésentants à qui ils demandent en contrepartie de les défendre et de les protéger. Est-ce bien le cas dans le secteur de la rue de la Corderie ?

    Dominique Feutry

     

  •   LisbonneLa fête la nuit dans les riues de Lisbonne

     

    "Vivre le Marais !" fait partie du réseau "Vivre Paris !" créé en 2010. Il recouvre la plupart des arrondissements de Paris avec comme objectif  la défense de l'espace public en s’opposant à l’extension excessive des terrasses de cafés et restaurants et contre les nuisances sonores nocturnes de manière à ne pas voir se dététiorer la qualité de vie des habitants.

    Le phénomène du « tapage nocturne festif » ne cesse de s’étendre dans tout Paris. Il touche notamment les quartiers Jean-Pierre Timbaud (11e), le Marais (4e), la Butte aux Cailles (13e), les Halles-Montorgueil (1er- 2e), Belleville-Ménilmontant (20e), Pigalle (9e), le Parc de la Villette (19e), le canal Saint-Martin (10e), mais aussi des « micro-quartiers » comme les rues Princesse, Guisarde et Callot (6e), la rue de Lappe et la rue Daval (11e), la place du marché Sainte- Catherine (4e), la rue des Martyrs et la place des Abbesses (9e), le passage Thiéré, la rue des Taillandiers et la rue Keller (11e)… C’est devenu également un phénomène national et européen. Des associations se sont donc constituées à Strasbourg, Toulouse, Nantes ou Montpellier…mais aussi à Barcelone, Berlin, Lisbonne, Rome, Genève, etc.

     

    Les-habitants-de-cet-ancien-quartier-de-pecheurs-les-manifestations-se-multiplient-depuis-cet-ete-contre-le-comportement-antisocial-de-touristes-de-plus-en-plus-nombreux-afpDéfilé des habitants de Barcelone s'insurgeant contre les ravages nocturnes des touristes (Photo AFP)  

     

    Le réseau « Vivre Paris ! » est en contact étroit avec diverses associations et un mouvement européen est en train de voir le jour. Les demandes portées par ce mouvement sont simples : pour rester vivante, une ville doit être un lieu où les gens peuvent vivre, travailler, et se reposer la nuit, c'est-à-dire dormir. Sans les Parisiens, les Romains et les Lisboètes, Paris, Rome et Lisbonne ne seraient plus de vraies villes, mais de simples décors de cartes postales, des « villes musées ».

    Depuis le début de l'été des représentants du réseau "Vivre Paris !" ont rencontré les adjoints d’Anne Hidalgo concernés par ces questions. Nous tentons de leur faire comprendre que, face à des comportements inciviques et irresponsables, la médiation ne suffit pas et qu’il faut mettre en place des mesures répressives, portées non seulement par la police mais par la Ville de Paris elle-même. Nous attendons de nos élus un discours clair sur les deux questions suivantes : que faire pour que tous les Parisiens aient la possibilité de dormir la nuit ? Quelles mesures la Ville de Paris prévoit-elle contre l’alcoolisation massive et effrayante des jeunes, véritable problème de santé publique et principale cause des nuisances que nous endurons la nuit ?  

    La gestion responsable d’une ville et le développement d’un tourisme de qualité doivent intégrer la notion de respect des autres, de préservation de l’environnement, de développement durable. La principale réponse apportée par l’équipe municipale de Bertrand Delanoë aux demandes du réseau « Vivre Paris ! » avait été la mise en place des « Pierrots de la nuit », des clowns médiateurs à l’efficacité discutable et dont le nombre est dérisoire par rapport aux nuisances.

    Dominique Feutry

     

  • Vosges place vue moyenneHôtels XVIIe de la place des Vosges (IIIe et IVe). Peut-on les imaginer avec des façades transformées ? (Photo VlM)

     

    Dans un communiqué de presse du 4 novembre dernier, l'Association des Architectes du Patrimoine (AAP), l'Association Nationale des Architectes des Bâtiments de France (ANABF) et les Associations Nationales du G8 on publié un communiqué de presse mettant en garde sur les dangers du projet de loi sur la transition énergétique concernant le patrimoine.

    En effet, dans son article 3, le projet de loi pévoit que l'on ne puisse "s'opposer à la mise en oeuvre d'une isolation en saillie des façades et par surélévation des toitures des constructions existantes."

    Pour les spécialistes, tout en reconnissant que l'amélioration de la performance énergétique  des immeubles  est souhaitable, ce point de le loi est néfaste pour notre patrimoine car, disent-ils, "l'emballage" d'un bâtiment ancien (c'est-à-dire le nouvel aspect  des façades modifiées pour permettre de meilleures performances énergétiques des immeubles) revient à gommer leurs spécificités architecturales qui sont pourtant les témoins de notre histoire  et des styles propres à chaque époque.

    Aussi, que les sites soient des monuments historiques, qu'ils soient protégés, inscrits ou classés, personne ne pourra plus s'opposer à "l'emballage" des bâtiments avec les conséquences visuelles que l'on imagine au sein même de structures qui n'auront pas été emballées par exemple.  

    Les signataires du communiqué, ce qui tombe sous le sens, demandent que les dérogations actuellement prévues par le code de l'urbanisme soient reprises et que tout projet d'isolation, "d'emballage" de tels bâtiments soit précédé d'une étude par des professionnels et soumis à l'avis conforme des services compétents en matière d'architecture du Ministère de la Culture.

    Notre patrimoine est précieux, il est une des grandes fiertés de la France et un atout maitre dans la compétition internationale, ne le gâchons pas. Nous qui, dans le Marais, cotoyons chaque jour des monuments historiques, ne pouvons qu'être d'accord avec cet appel des associations de spécialistes.

    Dominique Feutry

     

  • Images

     

    Un enchainement de déclarations, et pas de n'importe qui puisqu'il s'agit du Président de la République et de la Maire de Paris, vient d'allumer la mêche à un  sacré brûlot : les jeux olympiques à Paris en 2024.

    Le "Huffington Post" s'en fait l'écho (lire l'article) avec assez de pertinence pour que nous n'éprouvions pas le besoin de le paraphraser sur le fond ou sur la forme. Le fait que Anne Hidago réponde du tac au tac à François Hollande qui a pris un risque de plus face aux citoyens, en dit assez long sur le désir de la Maire de Paris de garder le contrôle sur les destinées de sa ville. Dont acte.

    Ces destinées justement parlons-en à la lumière du présent. Paris est endettée, Paris est saturée. Par une densité d'habitants qui avec 24.000 habitants au kilomètre carré est la plus élevée d'Europe, par un nombre croissant de visiteurs (35 Millions par an) qui font de Paris la première destination touristique du monde. Par des transports en commun qui sont excellents mais qui n'en peuvent mais, car en dépit de leur nombre et de leur productivité ils saturent à longueur de journée. Par une circulation automobile, alimentée par des véhicules venant de la petite et de la grande couronne, qui provoque des thromboses quotidiennes et place la ville, de plus en plus souvent, sous un dôme de pollution aux oxydes d'azote et aux particules fines qui angoisse une population qui craint pour sa santé. Sans compter les manifestations qui sont quasi quotidiennes.

    Nous le disons sans relache : Paris étouffe, Paris explose. La solution est dans le "Grand Paris",  cette "métropole" qui en principe fera ses premiers pas dès 2015 et devrait permettre de déconcentrer. Si on veut des jeux olympiques chez nous en 2024 cessons de considérer qu'il n'y a que Paris en France. Il y a sa périphérie et Il y a aussi de grandes métropoles en province qui sont loin de la saturation et qui au contraire de Paris pourraient mettre à profit l'évènement pour optimiser leur développement.

    Anne Hidalgo s'est exprimée avec à-propos et sagesse. Elle a mis ses conditions : éthique et transparence, un modèle économique viable (allusion au désastre économique des JO d'Athènes), et respect absolu de l'environnement. Nous ajoutons, mais c'est sous-jacent à ses propos, nous semble-t-il : "à la condition que les parisiens, qui m'ont élue, le veuillent !"

    Gérard Simonet

     

  • Camions de livraison entravant la circulation

     

    Après le péage de transit envisagé pour les camions de plus de 3,5 tonnes sur le périphérique, la Mairie de Paris souhaite continuer à limiter le nombre de poids lourds qui circulent dans la.  capitale. Leur circulation est régie aujourd'hui par le "règlement marchandises" qui n'impose aucune limite raisonnable à la circulation des poids lourds dans les rues étroites du centre historique de Paris.

    A ce titre est étudiée la possibilité de créer des centres logistiques dans chaque arrondissement. Les marchandises seraient ensuite acheminées au moyen de véhicules propres.

    L’idée est séduisante et va dans le sens de moins de pollution, moins de bruit tout en facilitant la circulation, Paris étant une des villes les plus embouteillés de France. Certaines enseignes, comme Franprix, ont déjà organisé leurs livraisons de manière différente. Elles sont effectuées par bateau sur la Seine vers des plates-formes centrales à quai où s’approvisionnent ensuite les magasins (notre article du 17 novembre 2013).

    Le prochain Conseil de Paris devrait débattre de ce sujet lors de sa prochaine séance. L’enjeu est de taille en matière de pollution de l’air et de qualité de vie. Nous suivrons avec attention la décision qui sera arrêtée…

    Dominique Feutry