Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2015

  • IMG_0479Jardin Joseph Migneret : les amélanchiers du Canada en pot sont en train de mourir (Photo EP)

     

    Inauguré le 5 juillet, voilà tout juste un an, à grands renforts de publicité par la Maire de Paris et le Maire du IVe arrondissement, le nouveau jardin Joseph Migneret accessible par le 10 rue des Rosiers ou le 35-37 rue des Francs Bourgeois (IVe) a bien changé depuis lors (voir notre article du 10 septembre 2014).

    Il n'est plus entretenu et surtout plus arrosé alors que la sécheresse sévit depuis quelques semaines. Les arbres fruitiers en espalier meurent. Les amélanchiers du Canada dans les immenses pots meurent aussi. La pelouse est dans un état déplorable. Les ifs en forme de cône n'ont pas été taillés depuis longtemps. Les plantations autour du grand marronnier sont piétinées et détruites. Les clématites derrière le marronnier le long de la grille sont toutes mortes.

    Les habitants des immeubles voisins n'entendent plus les arroseurs la nuit vers 1h du matin comme auparavant. Le jardin est sans doute trop fréquenté avec ses allées de calcaire blanc qui émettent aussi trop de poussières qui recouvrent les feuillages des plantes et les asphyxient.

    Des barreaux de grille pourtant solides ont même été tordues par des personnes malveillantes !

    IMG_0481Des barreaux d'une grille du jardin ont même été tordus… (Photo EP) 

     

    Que va t-il bientôt rester si ce laisser aller perdure et que restera t-il de la biodiversité vantée dans les communications qui ont accompagné l'ouverture du Jardin ?

    IMG_0494bJardin Joseph Migneret : les arbres fruitiers dépérissent (Photo EP)

     

    Alors que toutes les énergies de nos élus se focalisent sur le Paris festif nous commençons à découvrir d'autres conséquences collatérales de cette orientation donnée à la ville, après l'alcoolisation massive, le bruit, la malpropreté voilà désormais nos parcs et jardins qui sont à la dérive.

    Une situation choquante quand l'on sait combien est coûteux l'aménagement de ces espaces et en particulier le jardin Joseph Migneret qui avait tous les atouts pour être un havre de verdure et de paix, formé d'une succession d'espaces joliment ordonnancés mêlant créativité et pittoresque.

      IMG_0477Jardin Joseph Migneret : à l'évidence la pelouse n'est plus arrosée (Photo EP)

     

    Cette situation que nous relaient les  riverains mais aussi les visiteurs est choquante et indigne du Marais. Un laisser aller qui va coûter cher aux contribuables pour remplacer les végétaux qui sont sacrifiés!

    Pourquoi tant de négligences ?

    Dominique Feutry

     

  • CAM01909Camion plateforme imposant au carrefour des rues des Haudriettes et des Archives (IIIe) devant le Musée de la Chasse (Photo FF)  
     

     

    Des poids lourds imposants tirant de longues remorques plateforme, une grue identique à celle qui a été utilisée pour acheminer des matériels sur le toit du Centre Pompidou (voir notre article du 5 juillet)  bloquaient, ce mercredi 15 juillet, la circulation rue des Haudriettes et rue des Archives (IIIe) à partir de l'Hôtel de Guénégaud qui abrite le Musée de la Chasse.

     CAM01915Une immense grue s'élève devant le Musée de la Chasse rue des Archives (Photo FF) 

     

    Renseignements pris, il s'avère que ces manœuvres sont liées aux phases 1 et 2 (installation du chantier et travaux de gros œuvre) décrites dans notre article du 16 avril dernier, à propos des travaux de réhabilitation des bâtiments appartenant à General Electric Real Estate, 64-68 rue des Archives.

    Nous annoncions alors des perturbations pour la circulation. En cette période estivale, il faut s'attendre à ce qu'il y en ait d'autres.

    Dominique Feutry

     

  • 72208Affiche Paris Plages 2015
     

    Paris Plages est annoncé cette année du 20 juillet au 18 août. Les camions de sable vont commencer leur noria pour que tout soit prêt pour l’ouverture. Il fallait, lors de la première édition, oser transformer cette voie sur berge utilisée intensément par les voitures, en plage de sable fin, certains commentateurs ayant parlé alors « d’exotisme insolent !».

    Avec les fortes chaleurs, le cru 2015 risque fort d’être au rendez-vous, la foule des parisiens et des touristes remplaceront les véhicules qui y roulent habituellement. Outre le bronzage, des animations sont prévues comme les activités sportives sur des terrains de beach-volley et de basket-ball installés pour l’occasion sur le parvis de l’Hôtel de Ville. Les adeptes du farniente  auront à leur disposition la bibliothèque éphémère animée par les Librairies Flammarion autour du thème du Petit Prince. Les enfants ne seront pas oubliés, ils pourront enfourcher des petits Vélib’s et des jeux leur seront dédiés.

    La circulation sera donc dense sur les quais avec les voies sur berges fermées alors que la chaleur apporte son lot de pollution, les embouteillages y prendront donc leur part…

     

    6513805Le Canal Saint-Martin est ses immondices (Photo Tumblr Welcome)

      

    Quant à l’ambiance festive souvent associée à la publicité liée à Paris Plages, elle risque, notamment le soir, de devenir problématique avec les fêtards qui abusent de l’alcool, ce que nous ne cessons de dénoncer. Nous ne sommes d’ailleurs pas les seuls à le faire, il suffit pour s’en faire une idée de prendre connaissance des récents articles de presse relatifs au Canal Saint-Martin devenu selon les titres que nous reprenons « La poubelle de Paris » ou « La nouvelle déchetterie des fêtards nocturnes ».

    Paris Plages doit à tout prix garder son côté familial et bon enfant, attention que cet endroit de la Seine ne tourne pas comme d’autres à un autre Canal Saint-Martin…car ce serait la mort de cet événement annuel.

    Dominique Feutry

     

  • Grenier st lazare déchets bouteilles 13 07 15Rue du Grenier Saint Lazare (IIIe) (Photo EH)

     

    Ce matin du 13 juillet les riverains éberlués ont découvert cet amas de canettes au pied du container à verre qui trône sur le large trottoir de la rue du Grenier Saint-Lazare (IIIe).

    L'un d'eux nous envoie cette photo sous le titre "la honte !" et stigmatise l'inertie de la Mairie de Paris.

    Au premier degré, les services de la Ville sont évidemment "responsables". Sont-ils "coupables", pour reprendre ce fameux débat autour du sang contaminé ? En d'autre termes, comment éviter qu'une place soigneusement nettoyée se retrouve copieusement souillée, peu de temps après, par des dépôts massifs de déchets qui sont le fait d'une "foule" ?

    La foule en effet est incontrôlable. En promouvoir le rassemblement, stimuler la participation, se réjouir de la mobilisation de centaines de milliers de personnes, quel qu'en soit le motif, souvent respectable, c'est prendre le risque (qui devient une certitude), d'en payer le prix.

    ChrlieLe monument de la place de la République (Photo "Libération")

     

    Le phénomène "Charlie" a uni la France autour du refus de la barbarie et la place de la République a été au cœur de l'évènement. Il n'est venu à l'idée de personne à ce stade ("Libération", toutefois, a lancé un ballon d'essai), de se plaindre des graffiti qui recouvrent encore la statue de Marianne en bronze et le soubassement en pierre qui accueille les allégories de la Liberté de l’Égalité et de la Fraternité, car elles sont le fait d'une foule qui a cédé à une émotion légitime. En d'autres circonstances, les mêmes inscriptions auraient soulevé des vagues d'indignation.

    On voit donc que les phénomènes liés à la foule ne sont pas jugés à l'aune des lois et règles en vigueur mais bénéficient d'une complaisance inhabituelle à l'égard de formes diverses de dégradation du bien public et privé.

    Le triste spectacle qui nous est rapporté de la rue du Grenier St Lazare, dont nous ignorons les tenants et les aboutissants, semble issu tout droit d'un rassemblement de personnes, en plein air ou dans un établissement, qui ont consommé de la bière en abondance, probablement dans la nuit du 12 au 13 juillet. Les conteneurs de verre sont déchargés périodiquement par les services de la Mairie de Paris. Rien n'est prévu pour l'enlèvement de dépôts massifs et simultanés comme celui-là.

    De ce point de vue, la municipalité n'est pas fautive. Elle serait bien inspirée toutefois d'envoyer ses inspecteurs enquêter sur un évènement qui se traduit par une nuisance pour les riverains, et réagir en amont, en coopération avec la police si nécessaire, pour éviter la récidive.

    Pas fautive … au premier degré seulement. La Maire de Paris, Anne Hidalgo, dont nous avons vu l'élection avec sympathie, est en train de perdre peu à peu son capital de confiance en faisant tout pour que Paris absorbe ce qui se présente, avec la voracité d'un trou noir (*), La liste est déjà longue : Roland Garros qui verra la destruction d'une partie des serres d'Auteuil, la Tour Triangle et ses 70.000 m² de bureaux alors même que le marché est saturé, les tours du XIIIe, les Jeux Olympiques de 2024 (après des Jeux Olympiques Gay en 2018) et de façon concomitante l'exposition Universelle de 2025. Sans oublier le PLU (plan local d'urbanisme) de Paris dont le coefficient d'occupation des sols (COS) est supprimé pour densifier encore l'habitat parisien.

    Cette boulimie serait de l'ambition louable si Paris était une ville défavorisée. La réalité est tout autre : elle est dotée de mille appas, avec son architecture exceptionnelle, sa richesse culturelle et son histoire, sa création artistique, le romantisme des bords de Seine… Sa population est la plus dense d'Europe avec 24.000 habitants au km² ; son activité économique est vivace au point de susciter une forte demande de logements et son attractivité font pâlir ses rivales puisqu'elle est la première destination de touristes au monde (35 millions de visiteurs par an).

    La réalité est que la Maire de Paris, qui règne sur 2.200.000 habitants ne se préoccupe pas des 10 millions de citoyens qui peuplent sa périphérie, encore moins de trouver un équilibre avec les autres métropoles françaises. Ce faisant, elle satisfait son ego mais elle vise à accroitre la population et l'activité propre à un Paris intra-muros déjà sursaturé, asphyxié par la pollution et au bord de l'explosion.

    Ceci nous ramène au titre sur l'impossibilité de gérer les foules : toute mesure qui se traduit par une hausse potentielle de la fréquentation génère son cortège irrépressible de nuisances : saleté, bruit, pollution et inconfort. On a le vague espoir que 2016, qui voit la naissance du "Grand Paris", introduise plus de solidarité entre le cœur de Paris et les communes voisines, une véritable décentralisation et moins d'égoïsme à l'égard du reste de la France. Un exemple : Versailles était candidate pour Roland Garros, avec son prestige, ses espaces illimités et sa proximité avec la capitale. Fallait-il condamner son ambition légitime en mutilant les serres d'Auteuil, un élément de notre patrimoine collectif ?

    Gérard Simonet

     

    (*) Trou noir : singularité de l'espace-temps en astrophysique. Le "trou noir"  aspire et détruit tout ce qui passe à sa portée, y compris la lumière (ce qui explique son nom et le fait qu'il ne soit pas visible)

     

  • Archives francs-bougeois cycliste pied à terre 18 06 13Carrefour Archives/Francs-Bourgeois (IVe) : un cycliste peut désormais passer au rouge sans être sanctionné (Photo VlM)

     

    Développer les déplacements à  bicyclette est sans doute une des façons les plus simples pour combattre la pollution et en même temps elle permet aux cyclistes de faire d'une certaine manière du sport. Les moyens déployés pour développer le vélo sont à la hauteur  de l'enjeu (Vélib', pistes cyclables ou couloirs ad hoc…) "rien n'est de trop pour la petite reine".

    Nous sommes néanmoins dubitatifs, bien que l'on nous dise que les tests sont positifs, sur le fait d'autoriser désormais les cyclistes à "griller" les feux rouges. Il y a là danger évident comme l'est aussi le droit de rouler en sens contraire à celui de la circulation dans la plupart des rues. D'ailleurs même lorsque ce n'est pas autorisé, les cyclistes n'hésitent aucunement à s'engager à leurs risques et périls et si quelqu'un le leur fait remarquer, les noms d'oiseaux souvent fusent. C'est la cas aussi des trottoirs allègrement empruntés comme voies cyclables…

    Que dire aussi des piétons qui doivent laisser passer, alors qu'ils sont prioritaires sur les passages cloutés, les cyclistes qui refusent de s'arrêter et se permettent ainsi toutes les fantaisies ?

    A vouloir trop en faire, à vouloir ouvrir la boîte de pandore, ne risque t-on pas de laisser se développer les incivilités et le tout permis? Il y a des règles qui s’adressent à tous, cyclistes compris, le vélo ne donne pas tous les droits et s'il y a abus, il faut vraiment verbaliser. Rouler à bicyclette sur les trottoirs devient un vrai problème, les autorités doivent rapidement sévir avant que ce phénomène qui se double aussi de celui des motos ne prenne trop d'ampleur, les piétons ne se sentent plus en sécurité  ! 

    Dominique Feutry

     

  • Photo 3La colonne de l'Hôtel Nouvion dans un des murs du crédit Municipal rue des Francs Bourgeois (IVe) (Photo VlM)

     

    Une bien curieuse colonne surmontée d’un panneau placée dans une niche du passage qui longe le Crédit Municipal  et donne accès à la tour de l’enceinte Philippe Auguste (voir notre article du 03 septembre 2014). Passage qui fait face à l’entrée principale des Archives Nationales au N° 60 et qui  le plus souvent est  fermé. Il est exceptionnellement ouvert en ce moment en raison de l’installation d’un café éphémère (voir notre article du 28 juin 2015).

    Sur la colonne figure l’inscription suivante : « Fut de colonne trouvé en 1885 en démolissant les fondations de l’ancien Hôtel de Nouvion ainsi que l’assise ci-dessous ».

      

    Photo 2Autre vue de la colonne de l'Hôtel Nouvion, avec la plaque qui la surmonte (Photo VlM)

     

    Il existe peu  de documents concernant l’Hôtel Nouvion, on sait qu’il a été construit en 1638 non loin de l’endroit où est exposée la colonne que l’une de ses façades restaurée récemment est située sur le mur où figure aujourd’hui la colonne.

     

  • A2Photo du Musée Picasso prise à minuit

     

    Les manifestations extérieures bien au delà des heures habituelles d'ouverture se succèdent semaine après semaine au Musée Picasso. Le jardin devient un petit champ de foire en plein cœur du Marais dérangeant allègrement et sans vergogne  les riverains qui ont le malheur d'habiter là. Hier et ce matin encore tout le secteur raisonnait de la fiesta.  Sonorisation et projecteurs puissants, allers et venues des invités, des véhicules et des équipes d'installation puis de démontage… (voir notre article du 1er juillet 2015).

    "Ce musée est le vôtre, vous êtes chez vous" se plaît à dire  malicieusement et avec déférence à ses visiteurs, le Président du Musée Laurent Le Bon. En fait il n'en est rien, le musée est bel et bien à lui, il est en train d'en faire sa chose avec l'aval de sa hiérarchie et du conseil d'administration.

    Eh bien les riverains ne l'entendent pas de cette oreille, ils sont à cran. Un musée voué à la fête n'est pas de mise, de surcroit dans cet endroit où la densité des habitants est élevée. 

    A1Installation en cours dans le jardin du musée la veille de la manifestation

     

    Nous demandons à Laurent Le Bon et à ses pairs d'arrêter ces déviances…. Le Marais, redisons le encore s'il le faut, n'est pas une annexe de la Foire du Trône !

    Dans la fiche métier d'un conservateur du patrimoine, ce qu'est Laurent Le Bon, fiche publiée par l'ONISEP, il est précisé que pour assurer ce poste le conservateur doit être "… pédagogue et communicant, il va à la rencontre du public…" en réalité c'est à l'encontre des riverains que semble aller Laurent Le Bon. Attention ils sont à bout !

    Dominique Feutry

     

  • PhotoBanderole devant l'Hôtel de Chavigny (IVe) siège de la 11ème Compagnie d'Incendie et de Secours au 9 rue de Sévigné (Photo VlM)

     

    Une superbe banderole annonce le bal du 14 juillet à la caserne Sévigné 9 rue de Sévigné (IVe), une accasion de s'amuser mais aussi de voir ce qui subsiste de l'Hôtel de Chavigny.

    Bâti à l'origine par le frére de Saint Louis, Charles d'Anjou, roi de Naples et de Sicile en 1265, l'hôtel particulier doit son aspect actuel et son nom à Léon Bouthillier de Chavigny, conseiller du Roi Louis XIII, qui fit modifier la bâtisse originelle par Mansart en 1637. Outre de magnifiques appartements, rien ne fut oublié, jardins, cours, galeries, basse-cour, écuries et orangerie. Il  devînt  l'un des plus importants et somptueux hôtels particuliers de Paris. Lors de son passage à Paris pour une  fête donnée dans l'Hôtel en l'honneur de son maître,  le secrétaire du Prince de Monaco n'écrivait-il pas en 1647, " le palais de ce seigneur peut se dire l'un des plus grands et des plus beaux de Paris ". 

    La succession de  Léon Bouthillier de Chavigny sera traduisit par le rattachement d'une partie des immeubles à l'Hôtel de la Force.

     

    Dscf0233Une des façades de l'Hôtel Bouthillier de Chavigny (IVe) (Photo Struturae)

     

    Confisqué à la Révolution comme bien d'autres propriétés, le bâtiment devint d'abord, en 1792, le siège des Pompes Funèbres, avant d'être affecté aux pompiers à la suite du décret  impérial du 18 septembre 1811 créant le bataillon des Sapeurs-Pompiers de Paris.  C'est à la fin du XIXe siècle que des aménagements significatifs furent effectués, notamment de nombreux appartements destiéns aux officiers et sous-officiers. Acheté par la Ville de Paris en 1913 qui confirma ainsi sa destination de caserne de pompiers, le bâtiment a été classé Monument   Historique en 1988 consacrant de la sorte la plus ancienne caserne de la capitale.

    Un haut mur de la caserne Ouest rappelle qu'il avait fallu isoler les habitants de l'Hôtel du vacarme de la prison de la Force toute proche, l'Hôtel du même nom étant devenu une prison à la fin du règne de Louis XVI. Une sorte de mur anti bruit avant la lettre.

    Le commentaire relatif à l'Hôtel de Chavigny figurant sur le site des pompiers rappelle que "le maintien  pendant quatre siècles d'une porcherie provoqua dans les bâtiments voisins une telle pollution qu'un salpêtre continue de ronger les pierres et le bois des poutres employées en soutien.  La poutre maîtresse qui soutient le plafond de l'actuel gymnase s'est récemment affaissée. Le coût de la restauration est estimé à 300 000 euros. Les donations privées sont d'une grande aide pour ce bâtiment classé monument historique".

    Alors peut-être que lors de votre participation au bal, vous penserez aussi à cet appel des pompiers qui forcent notre admiration par leur dévouement et leur engagement au service des parisiens. 

    Dominique Feutry

     

  • A1Détritus square Renée Vivien rue des Haudriettes (IIIe) (Photo VlM)

     

    Paris est sale, c'est même devenu une tautologie. La capitale de la France est sale, très sale et cela ne fait qu'empirer au fil des mois.

    Les constats sont de plus en plus nombreux et cinglants. Ils arrivent de toute part, les habitants s'insurgent, les touristes comparent le taux de crasse. Tout concourt à ce terrible constat, les salissures, les papiers sales, les traces grasses, les poubelles qui débordent, les mégots, les gobelets jetables, le verre cassé, les canettes qui maculent les trottoirs comme aussi les épanchements d'urine, les flyers souillés ou collés, les crottes de chiens comme les crachats et les déjections canines sans oublier les multiples vomissures jonchant les endroits les plus fréquentés. N'oublions pas les affiches et les dépôts sauvages, les publicités peintes sur les trottoirs et la multiplication des tags.  Quelle vision ! Quelles odeurs ! Quel laisser aller ! Pitoyable et inconvenant à la fois !

    Et les transports en commun ne sont pas en reste, il suffit là encore de comparer notre métro à celui d'autres capitales.

    Les auteurs de cette forme de saccage ont-ils un soupçon de décence à l'égard des agents de la propreté qui n'en peuvent plus mais de nettoyer autant qu'ils leur est possible ces souillures permanentes?

    A1Affiche de la Mairie de Paris pour la campagne sur la propreté voulue par la Maire de Paris, si peu explicite qu'on se demande ce qu'elle veut dire !

     

    Pourtant certains élus qui doivent de temps à autre se déplacer à pied ont des yeux pour constater, des oreilles pour entendre leurs administrés et un nez pour sentir les mauvaises odeurs de plus en plus prégnantes. Mais ils continuent à nier. L'annonce de la Maire de Paris de s'attaquer à la propreté et d'en faire la priorité 2015 (notre article du 27 octobre 2014), la récente opération "Paris fais toi belle" (voir notre article du 20 mai 2015) sont sans effet, elles sont aux antipodes de ce que réclame la situation. Certains édiles essaient même de persuader leurs interlocuteurs qu'il ne s'agit que d'une impression de saleté. Tout au plus concèdent-ils que les incivilités progressent !

    Mais est-ce bien la réponse appropriée à l'importance prise par ce problème qui devient aussi  une question de santé publique. Les rats, les corbeaux et autres oiseaux qui se repaissent des déchets n'ont jamais été aussi nombreux. 

      A3Sans commentaire rue du Square Sainte Croix de la Bretonnerie (IVe)

     

    Paris ne peut plus jouer l'autruche face à cette très sérieuse question de la propreté qui n'est pas nouvelle (voir notre article du. ) mais prend une tournure inquiétante qui déclasse Paris et constitue un sérieux handicap  aux yeux des habitants et des  touristes qui comparent.

    La municipalité, la RATP doivent prendre la mesure du phénomène  qui  gagne du terrain jour après jour et mettre en œuvre des plans d'actions puissants et efficaces qui passent par des moyens sensiblement renforcés, des sanctions plus nombreuses et plus chères à l'égard des contrevenants,  une modification de l'approche actuelle en la fondant davantage sur des systèmes de mesure et des objectifs ambitieux comme le ferait une entreprise confrontée à une problématique de cette importance.

    Avec un conseil à la Maire de Paris dont la réputation est en jeu : rien ne sert de postuler pour les Jeux Olympiques en 2024 si la ville donne le spectacle d'un dépotoir à ciel ouvert. Rien ne sert de coller des rustines ici ou là : c'est aux causes du fléau qu'il convient de s'attaquer. Méditez l'équation : attractivité entraine densification, sur-activité et sur-fréquentation, avec toutes les conséquences de plus en plus insupportables que doivent subir malgré eux les parisiens. Il est grand temps de se ressaisir !

    Dominique Feutry

     

  • Frederique_PANASSACEntrée du Crédit Municipal 55 rue des Francs Bourgeois (IVe)

     

    Le Crédit Municipal de Paris ayant son siège dans le Marais (55, rue des Francs Bourgeois IVe), il nous parait utile et important de mettre en lumière et d'expliquer les événements qui le concernent. En l'occurrence, des informations reprises dans la presse depuis plusieurs semaines font état de difficultés rencontrées par la vénérable institution. 

    Qu'en est-il exactement ?

    Il s'agit en réalité d'une situation cantonnée à sa filiale bancaire créée en 2005, CMP Banque. Cette dernière est en effet déficitaire depuis plusieurs années, la production de prêts, objet de son activité, étant insuffisante pour couvrir les coûts qu'elle génère.

    Cmpbanque

    Malgré un plan de départs mis en œuvre en 2013, la décision qui devrait être prise se traduira par l'arrêt pur et simple de cette diversification et sans doute entraînera des licenciements. Pour l'instant est annoncée l'information/consultation du Comité d'entreprise. Pendant plusieurs années encore le stock de crédits en cours continuera néanmoins à être géré jusqu'à son extinction. 

    Lors du dernier Conseil de Paris une recapitalisation significative de 42 millions € a tout de même été votée afin de donner les moyens à l’établissement de fermer sa filiale sans impacter ses autres activités. 

    Il importe donc de bien noter que l'activité "historique" de "ma tante" n'est pas concernée par ces mesures. 

    Dominique Feutry