Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2015

  • A3Décoration non sollicitée à l'aplomb du mur de côté de l'immeuble du 62, rue Chapon (IIIe) (Photo VlM)

     

    L'artiste Shepard Fairey, très connu pour son portrait de Barack Obama lors de la campagne présidentielle de 2008, est poursuivi malgré sa notoriété par la justice américaine pour avoir peint sans autorisation de nombreux bâtiments de la ville de Détroit en mai dernier. Accusé de dégradations malveillantes, il risque jusqu'à cinq ans de prison et 10 000 dollars d'amende (9 000 euros) !

     

    En lisant ces informations du Journal Le Monde reprises du New York Times, on se prend à rêver…

    Et si nos politiques pouvaient  être assez avisés pour s'en inspirer, les barbouilleurs de tout poil réfléchiraient à deux fois avant de défigurer lamentablement nos rues !

    A méditer…

    Dominique Feutry

     

  • A3L'entrée du soir du "Café Cour" par le passage donnant sur la Tour Pierre Alvart de l'enceinte Philippe Auguste 57 bis rue des Francs Bourgeois (IVe) (Photo VlM)

     

    Nous évoquons souvent le nombre important de bars-cafés qui 's'installent à la place de commerces de bouche et font que leur densité s'accroit parmi les commerces à l'instar de ce que nous constatons pour les boutiques de prêt à porter.

    Notre surprise fut grande toutefois ces derniers jours passant devant le Crédit Municipal  rue des Francs Bourgeois (IVe) de découvrir que le vénérable établissement venait d'ouvrir un café à son tour.

    Dénommé "Café Cour", il est installé dans la cour intérieure de l'institution 55 rue des Francs-Bourgeois (IVe) et le soir alors que les bureaux sont fermés, il reste ouvert. L’accès se fait alors par le 57 c'est-à-dire par l'étroit passage menant à la Tour Alvart de l'enceinte de Philippe  Auguste. Une charmante hôtesse accueille et renseigne les passants voulant s'y rendre et des panneaux sont affichés pour expliquer qu'il y a là un bar car on ne le voit pas de la rue.   

    il s'agit d'un café éphémère ouvert jusqu’en septembre, dans lequel il est possible de dîner bio et de profiter d'une animation. "Sans le bruit des terrasses ambiantes" tel est un des slogans de la publicité, il est vrai que cela est devenu une chose rare dans la quartier !

    Une incitation pour aller découvrir cet endroit paisible.

     

  • 2013mai%20paris%20extra%20ordener%20guerilla%20gardening%20france%20pied%20arbre%20plantation4Un "jardin" autour d'une arbre particulièrement réussi  (Photo GGF)

     

    Bientôt, il va être possible de jardiner plus facilement dans les rues de  Paris. Pour cela il vous faudra détenir un permis de végétaliser qui sera délivré avec quelques conditions  par les mairies d’arrondissement. Ce projet est inscrit à l’ordre du jour du prochain conseil de la capitale qui a lieu la semaine prochaine. Pour ce faire et après obtention du sésame vert il faudra entretenir les plantations dont on aura  la charge et respecter la charte de la Ville.

    Air du temps, réaction à la pollution, retour au biologique, volonté d’agrémenter et d’égayer, nous allons donc assister à la multiplication des arbres fruitiers des fleurs et des légumes, autour des arbres ou sur les toits, entretenus pas des cohortes de jardiniers des villes. Les jardinières et les murs pourront servir aussi de supports. La mairie envisage même  de fournir des bacs à fleurs. Les commerces de plantes, fleurs à repiquer et de graines vont se frotter les mains. Espérons que nos amateurs du jardinage n’empiéteront pas sur les prérogatives des jardiniers de la Ville, ils pourraient se faire du souci ! Espérons aussi  que les installations qui vont fleurir ici et là ne viendront pas contrarier certaines harmonies qui font le charme de bien des endroits de Paris. "Un excellent jardinier vaut un excellent poète" disait Alphone Karr.

     

    OJardin-du-Nid-N-Charvier-24_07_14-1-e1415789112666Modéles de « keyholes » inventés en Afrique pour les plantations (Photo Main Verte)

     

    Lorsque l’on entend dire que les plantations pourraient se faire en « keyholes », ces sortes de « jardins en trou de serrure » de 3 m de diamètre utilisés pour la production de légumes en Afrique, nous sommes dubitatifs. Végétaliser oui et tant mieux, mais attention il faudra le faire avec respect et en accord avec les lieux. La charte, le kit de plantation qui sera remis aux amateurs ainsi que les cours qui seront dispensés à la Maison du Jardinage (Parc de Bercy), sans oublier les conseils avisés des agents des Espaces verts devraient éviter les excès des plus passionnés. Des contrôles seront néanmoins nécessaires.

    Dominique Feutry

     

  • Carnaval-7-95fe9L'affiche du carnaval tropical du 28 juin 2015

     

    Après la  fête de la musique dont nous avons dénoncé les excès (notre article du 22 juin 2015) arrive ce samedi, 27 juin,  la Gay Pride qui créera à n'en pas douter une forte animation dans notre quartier. Mais ce n'était pas suffisant pour nos autorités il fallait encore davantage puisque le 28 juin est annoncé le "Carnaval Tropical", le Marais figurant sur le parcours ! La publicité fait état de "2 500 "carnavaliers" à pied et une trentaine de chars, venus des 4 coins du monde… aux costumes plus beaux les uns que les autres qui seront présents pour vous faire danser au rythme des musiques tropicales". 200 000 spectateurs sont attendus. 

    Un défilé de plus pourrions-nous dite dépités et blasés !

    Pourquoi vouloir appliquer cette sorte de matraquage d'un Marais de la fête qui va totalement à l'encontre du souhait de ses habitants ?

    Alors que nous avons soulevé la question de la densité excessive du Marais, pourquoi s'ingénier à y concentrer les touristes et les fêtards ?

    Notre quartier n'en peut plus, il étouffe ! Veut-on éliminer ses habitants qui au final deviennent gênants?

    On voudrait laisser pratiquement croire que sans fête, il n'y a pas de salut pour le Marais ? Eh bien nous disons non!

    On se demande si la volonté ambiante ne serait pas de faire perdre au Marais son âme pour mieux le tuer ? L'autisme des politiques est inquiétant voire suspect.

    Dominique Feutry

     

  • 5171096793_294a491781Place de la Bastille, au centre la Colonne de Juillet, au fond l'Opéra

     

    " Apaiser l’espace public, rééquilibrer les usages au profit des piétons et des circulations douces, valoriser les espaces naturels, tels sont les grandes ambitions portées par l’exécutif municipal pour faire de notre capitale une ville bienveillante, harmonieuse et durable. Imaginer de nouveaux usages, remettre en question nos habitudes…  C’est à partir de votre envie de vivre la ville que les projets vont se dessiner."

    Telles sont les phrases choc que nous reprenons du site de la Mairie,  Paris.fr, au sujet de l’aménagement souhaité par la Maire des 7 places, Bastille, Fête, Gambetta, Italie, Madeleine, Nation ou Panthéon. Pour cela il est spécifié aussi que  « la participation citoyenne est plus que jamais au cœur de la démarche d’élaboration des programmes ».

    Vouloir aménager des places pourquoi pas mais est-ce si prioritaire comme le laissent à penser les discours officiels ? D’abord et avant  toute chose, cela coûte beaucoup, beaucoup  d’argent. Il suffit de se pencher sur le dossier de la place de la République pour en être convaincu, un réaménagement qui a coûté 24 millions  € à la Ville (« Le Moniteur »  du 05 septembre 2013). Il a été dit récemment que les parisiens plébiscitaient cette place. Les échos que notre association reçoit ne démontrent pas une telle adhésion ! Il n’empêche que vouloir aménager autant de places, si l’on se fonde sur ce qu’a coûté la Place de la République, correspond à  une dépense  de  100 à 150 millions € (loin des 30 millions annoncés), ce qui n’est pas rien même en l’étalant sur plusieurs exercices budgétaires, alors que nous sommes dans un contexte de contraction des recettes !

    Pour la place de la Bastille, les constatations faites sont que le trafic des véhicules est dense mais qu’il reste fluide (5600 véhicules à l’heure de pointe le soir). Le nombre d’accidents est difficile à évaluer, on parle d’une centaine sur 3 ans, mais les chiffres datent de plus de 6 ans. La végétalisation qui existe est peu visible (sauf sur les quais de l’arsenal), le mobilier est hétéroclite, l’éclairage est à revoir. La pollution aux particules comme le bruit sont assez élevés. Les places de stationnement sont quasi inexistantes mais il y a un stationnement illicite important de motos. La place voit converger 8 lignes de bus plus des  lignes de cars touristiques, 3 lignes de métro (avec de nombreuses sorties et plusieurs escaliers mécaniques), mais il n’existe qu’une seule station de taxis.

     

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    Nous apprenons aussi, qu’outre la Colonne de Juillet,  les quais de l’Arsenal sont classés en Zone Verte Urbaine, les quais de la ligne 1 du métro en Zone Urbaine de Grands Services Urbains, que le sous-sol,  une  ancienne carrière, est très encombré par des réseaux souterrains qui sont loin de représenter « quelques contraintes techniques » comme  le relève le dossier de présentation.

    Les conseils de quartier, récemment interrogés, ont fait des propositions qui convergent le plus souvent avec les souhaits de la Mairie. Il faut plus d’arbres et de végétation (devant l’Opéra en particulier), une traversée piétonne directe de la place sans devoir la contourner, des pistes cyclables, des places de stationnement, pouvoir relier en un seul ensemble la place, les quais du Canal Saint-Martin, le bassin de l’Arsenal  et  la Coulée Verte. Mais il est demandé aussi de mettre plus en valeur l’histoire (enceinte de la Bastille, Colonne de Juillet …), de diversifier les commerces (les bars et les restaurants sont très nombreux) tout en supprimant les « baraques à frites » et en sécurisant certains lieux identifiés comme « points chauds », par exemple  les escaliers accédant au sous-sol  devant l’Opéra.

    Cet état des lieux et  ces diverses propositions étant rappelés, plusieurs points nous inquiètent. Si les aménagements réduisent la circulation où le trafic, il va forcément se reporter dans les rues voisines déjà très fréquentées (rue Saint-Antoine, boulevard Beaumarchais, rue du faubourg Saint-Antoine… ?). Si la volonté est d’attirer plus de touristes, cela ne va-t-il pas avoir comme conséquence de sur saturer  le Marais déjà fort encombré et sur visité ? Lorsqu’il est mis de surcroît comme point positif que la place est un « lieu de fête et d’attractivité », les bras nous en tombent. Veut-on reproduire dans  tout ce secteur ce qui fait le malheur des riverains dans différentes quartiers et plus spécifiquement non loin de là dans le XIe ? La fête n’est donc que la seule voie d’ambition et de progrès  qui, soulignons-le,  est antinomique avec la volonté affichée de nos édiles « d’apaiser l’espace public » ! Enfin lorsqu’il est fait mention  du « passage sur la place d’une ligne de transport à  haut niveau de services », nous ne voyons pas très bien de quoi il s’agit ?

    Certes certains aménagements de la place de la Bastille, s’ils sont réalisés,  ne seront pas du luxe. Elle est loin de refléter son passé historique et se trouve souvent mal traitée, il suffit de voir son état après une manifestation ou un rassemblement ! Franchement la place mérite autre chose ! Mais vouloir réduire drastiquement la circulation c’est déporter le trafic plus loin et concentrer les problèmes, notamment de pollution, ailleurs, alors que le constat est qu’actuellement le trafic reste fluide. Quant à affirmer que la place est « un lieu de fête et d’attractivité nocturne » c’est déjà vouloir ne rien faire pour qu’il n’en soit pas ainsi, au contraire c’est montrer déjà quel sera l’un des objectifs de l’aménagement. Restons plutôt dans l’optique d’un endroit familial et convivial valorisant les espaces naturels  et permettant aux habitants d’avoir une  vraie vie de quartier. Les touristes et les fêtards devant passer après.

    Nous vous tiendrons  informés  des orientations qui  seront retenues, du coût de cet aménagement qui doit être raisonné et ne pas devenir l'embléme d’une volonté. Nous notons que la concertation a lieu du 20 juin au 25 juillet, c'est-à-dire en pleine période de vacances d'été durant laquelle nombre de parisiens seront absents.

    Dominique Feutry

     

  • Temple 2Fête de la musique 2015 au RAIDD-BAR, 23 rue du Temple (IVe)

     

    Au fil des années malheureusement la fête de la musique, qui devrait plutôt être une fête bon enfant, où chacun peut trouver et découvrir, en des lieux distincts, les mélodies, les timbres et les rythmes qu’il aime, a perdu totalement son âme et ses principes fondateurs initiaux. Si en cours de journée ce dimanche 21 juin les musiques entendues dans le quartier ont permis, souvent en famille, de découvrir des groupes, des chanteurs et des musiciens variés comme ces joueurs de cornemuse dans la cour du musée de la chasse ou l’ensemble folk du square Renée Vivien, il n’en a pas été de même à mesure que le nuit tombait.

    Un déluge de décibels façon éhontée bien loin de toute notion de musique s’est abattu dans nos rues, le pompon revenant très certainement à la rue des Archives, la rue du Temple, fermées toutes deux à la circulation pour que les débordements prospèrent ou à l’angle des rue Vieille du Temple et des Francs Bourgeois (IVe) au pied de magasin « Repeto ». 

    Bière et décibels faisant alors un mélange tonnant de la pire espèce empêchant la plupart des riverains de dormir bien au-delà de l’heure tolérée pour l’occasion. Les services de propreté de la Ville ont eu fort à faire ce matin de très bonne heure pour tenter d’effacer les traces de cette débauche et ils doivent être félicités et remerciés comme la police très mobilisée pour éviter tout débordement.  

    Nous n’épiloguerons pas, mais nous n’avons pas peur d’affirmer que la fête de la musique n’existe plus en tant que telle. Elle est devenue désormais la fête de tous les excès, du laisser-aller et du laisser-faire, du non-droit  que l’on constate  dans bien des domaines. Le reflet d’une certaine évolution de la société qui interpelle et inquiète car chaque nouvelle édition est pire que la précédente.

    Les autorités de leur côté, malgré quelques annonces rassurantes, se sont faites bien discrètes jusqu'à pour certains trouver la manifestation formidable. N’est-ce pas finalement pour eux une manière de faire oublier les difficultés présentes en prenant le risque de faire perdre tout repère à leurs concitoyens, ce qui est bien plus grave encore.

    Un jeune couple nous envoie cette vidéo prise devant le RAIDD-BAR, qui comme on peut le voir nous a gratifiés d'un programme culturel de qualité à base de "go go boys"

    Fête de la musique 2015 rue du Temple (IVe)

    Dominique Feutry

     

     

  • A3La maison éphèmère du surf 96, rue Beaubourg (IIIe) (Photo VlM)

     

    Étonnant, un magasin au contour parsemé de voiles agitées par le vent, consacré à une célèbre marque de surf et d'accessoires est installée jusqu'au 29 juin  rue Beaubourg au N°96 dans les locaux de "Kogan Gallery" à l'angle formé par la rue au Maire (IIIe).

    Expositions de photographies, films mais aussi animateurs vous font découvrir ce qu'il y a de plus nouveau à propos de la marque Oxbow qui fête par ailleurs ses 30 ans. Non seulement des vêtements mais aussi des planches réalisées par de maîtres artisans sont en démonstration et peuvent être achetées ensuite sur un site dédié.

    La marque a souhaité que cette boutique soit "conçue comme un lieu d’échange où les adeptes de la culture surf pourront facilement se retrouver et les novices se familiariser avec cet univers".

    NDLR: Les marques Lafuma, Millet, Eider et Oxbow sont contrôlées par le groupe suisse de lingerie Calida, la maison mère d'Aubade.

     

  • A3La très belle affiche de l'exposition "A table au Moyen Age"

     

    Une exposition très édifiante, autant que remarquablement documentée se tient actuellement dans la Tour Jean Sans Peur, à deux pas du Marais. Elle est intitulée : "A table au Moyen Age".

    Bien des aspects inattendus sont mis en exergue, notamment le fait qu'à cette époque, festoyer étant apprécié et important,cela dans tous les milieux, tout un art quasiment.

    Comment était dressée la table? Comment plaçait-on les convives ? Quels ustensiles et vaisselles étaient utilités?  Quels plats étaient proposés ?

    Un parcours quasi initiatique qui nous apprend bien des choses et qui est complété par des conférences et des jeux pour les plus jeunes. Des concerts sont aussi programmés 

    20 rue Etienne Marcel (IIe) Jusqu'au 15 novembre

     

  • ZoeLa Renault  "Zoé" électrique de la Maire de Paris

     

    Christophe Najdovski, élu "Vert" auprès d'Anne Hidalgo, en charge de la voirie et des déplacements, s'était fait remarquer en affirmant qu'on n'avait pas besoin d'utiliser sa voiture dans Paris. "Vivre le Marais !" l'avait alors interrogé sur la pertinence d'un parc de voitures de fonction à l'usage des personnalités de la Mairie de Paris.

    Voici sa déclaration :

     

    Je vous réponds sur la question relative à la suppression des voitures de fonction de la mairie de Paris.

    Il faut d’abord préciser qu’il y a des situations différentes :

    • la Maire de Paris a une voiture de fonction, une « Zoé » électrique
    • Les maires d’arrondissement disposent d’une voiture de fonction, à l’exception notable de Jacques Boutault, maire (E.E.L.V. -  NDLR) du 2e arrondissement, qui a refusé une voiture, et qui se déplace à vélo
    • Les adjoint/es à la maire de Paris ont accès à un « pool » de voitures partagées. Ils les utilisent de façon très variable. En ce qui me concerne, je me déplace quasi-exclusivement en métro, en bus et à vélo (dont Vélib) dans Paris, y compris dans le cadre de mes fonctions.

    Pour ma part, je suis favorable à la suppression des voitures de fonction pour les maires d’arrondissement. Des vœux en ce sens ont d’ailleurs été déposés par les élus écologistes au conseil de Paris, mais ils ont été rejetés par nos partenaires de la majorité municipale.

    Pour ce qui est du « pool » de voitures partagées destinées aux adjoint/es, je pense que l’on peut en réduire le nombre, et faire en sorte que le nombre de véhicules restant serve exclusivement à des déplacements en covoiturage pour des destinations hors de Paris.

    Les élu/es parisien/nes peuvent se déplacer en transports collectifs ou à vélo dans Paris.

    Bien cordialement,

    Christophe Najdovski

    Maire-Adjoint de Paris, chargé des transports, des déplacements, de la voirie et de l’espace public

     

  • Girard et gérard 28 02 14Christophe Girard aux côtés de Gérard Simonet, quai des célestins (IVe) en mars 2014 (Photo VlM)

     

    Nous remercions le Maire du IVe Christophe Girard pour sa réponse à notre article du 13 juin 2015 dans "Vivre le Marais !". Sans aller jusqu'à parler de "dialogue de sourds", il serait exagéré de prétendre que nous avons été globalement entendus.

    Nous parlons "maintien de l'ordre", il répond "identité"… Nous publions intégralement sa réponse sans commentaire. Il appartient à chacun d'en juger. Pour les actions engagées, il reste quelques mois avant les prochaines échéances électorales pour vérifier si elles portent des fruits. Dans une mairie, comme dans une entreprise, il ne suffit pas d'affirmer qu'on s'active, il faut que les résultats soient au rendez-vous.

    Il y a un point néanmoins sur lequel il nous parait important de réagir. Nous affirmons que le IVe est fait de quartiers où la diversité règne. Nous refusons avec vigueur toute étiquette réductrice. Le Marais n'est pas un quartier de juifs, de chinois, d'homos, d'hétéros, de blancs, de noirs, de jeunes, de vieux, de bobos ou autres. C'est un secteur sauvegardé avec un patrimoine collectif exceptionnel et un kaléidoscope de populations qui côtoient un nombre grandissant de visiteurs du monde.

    Des gens qui n'ont qu'un souhait : vivre et travailler en harmonie avec leur environnement. Le Marais, qui s'étend sur les IIIe et IVe arrondissements, bien au-delà de la rue des Archives dont il est fait mention, aucun groupe communautaire n'a le droit de se l'approprier et les lois de la République valent pour tous avec la même rigueur et la même justice.

    Pour le reste, voici la  lettre de M. Girard :

     

    Paris le 17 juin 2015

    Objet : Réponse à votre article du 13 juin 2015 dans « Vivre le Marais »

    Monsieur,

    Vous avez, dans le cadre d’un article publié sur le blog de Vivre Le Marais, exprimé votre opinion sur un certain nombre de sujets importants du 4e arrondissement. Je tiens à vous apporter des éléments de réponse, votre article ne faisant pas mention des actions que j’ai entreprises avec mon équipe municipale en lien avec la Mairie centrale.

    En ce qui concerne les « flyers », je suis, comme vous, très préoccupé par la pollution engendrée par ces milliers de prospectus distribués et que l’on retrouve, par voie de conséquence, sur le domaine public.

    Dès le début de la nouvelle mandature, je me suis attaqué à ce problème complexe en déposant un vœu au Conseil d’arrondissement et au Conseil de Paris de juillet 2014, qui a été adopté par ces deux assemblées.

    Ce vœu, relatif à la distribution gratuite de prospectus commerciaux dans le 4e et à Paris, comportait un certain nombre de demandes, dont la mise en application est actuellement à l’étude par la Préfecture de Police et la Ville de Paris.

    Au travers de ce vœu j’ai notamment demandé à la Préfecture de Police l’inclusion du Marais dans la liste des lieux où la distribution gratuite de prospectus commerciaux écrits ou imprimés est interdite, dispositif prévu dans le cadre de l’arrêté préfectoral, n°2004-17923 du 13 septembre 2004, modifié par l’arrêté préfectoral n°2007-20990 du 6 septembre 2007. Cette liste d’interdictions spécifiques comprend des lieux tels que la Place de l’Etoile, l’Avenue des Champs-Elysées, ou une partie de la rue de Rennes et du Boulevard Saint-Michel.

    S’agissant de la législation actuelle, seule la personne qui jette le prospectus sur la voie publique est susceptible d’être verbalisée. Une évolution législative est nécessaire pour interdire la pose de prospectus sur les biens meubles dont font partie les véhicules de particuliers. À ce jour, aucune majorité n’est susceptible de se dégager sur ce sujet au Parlement, un grand nombre d’élus de territoires ruraux et de petites villes étant opposé à toute restriction de la distribution de prospectus gratuits.

    Récemment, j’ai par ailleurs demandé au Commissaire du 4e arrondissement, pleinement conscient de la situation, d’écrire directement aux commanditaires de ces distributions afin de les appeler à davantage de modération. Cette problématique fait l’objet d’une vigilance aussi grande que possible du Commissariat en sachant que les évènements du mois de janvier ont impliqué une mobilisation très importante des services de Police parisiens, mobilisation toujours en cours dans le cadre du Plan Vigipirate renforcé.

    Pour que les mesures ne soient pas uniquement répressives, nous travaillons dans le cadre du Conseil de la nuit, instance pilotée par Frédéric Hocquard, Conseiller parisien en charge de la nuit, sur des moyens de communication innovants à proposer aux établissements nocturnes dont l’activité nécessite une certaine publicité.

    S’agissant du Cox et plus globalement des établissements gays du Marais et de la rue des Archives, permettez-moi de faire un point de contexte et d’histoire. La présence de ces établissements fait partie de l’identité du quartier, tout comme l’As du Fallafel dans la rue des Rosiers fait partie de l’identité du Pletzel. La capitale est aussi reconnue comme une ville de tolérance grâce à l’existence et à la diversité historique de ces quartiers.

    Par ailleurs, j’entends aujourd’hui beaucoup d’inquiétudes sur la gentrification du quartier, l’arrivée d’enseignes haut de gamme installées par le secteur privé ou le départ d’habitants et de certains commerces de proximité qui ne peuvent plus assumer les prix pratiqués par les propriétaires. Mon rôle en tant que Maire est de veiller aux équilibres et de trouver avec les habitants et les acteurs économiques des solutions concrètes et respectueuses. Ainsi je m’étais opposé à l’ouverture d’une nouvelle boite de nuit devant l’école Saint-Merri/Renard mais je suis favorable au maintien de la vie nocturne caractéristique du Marais et de ces établissements dans le respect de chacun.

    Autre exemple : pour la traditionnelle Fête de la musique j’ai fait part de mon avis favorable à la fermeture de la rue des Archives pour permettre au plus grand nombre de profiter de l’ambiance de la rue, le Marais étant attractif bien au-delà des frontières de l’arrondissement. Pour autant je me suis opposé à l’installation d’éléments acoustiques et amplifiés sur l’espace public incitant les établissements à privilégier les ambiances musicales entre leurs murs plutôt que dans la rue dans un souci constant de maitrise du volume sonore.

    La recherche du compromis passe bien évidemment par une attention portée par les établissements à leur environnement en matière de propreté et de nuisances sonores. J’y travaille avec mon équipe municipale en lien avec les Adjoints de la Maire de Paris et les associations. Mais cela passe également par une certaine acceptation de l’identité de ce quartier que nous ne voulons pas voir disparaitre.

    Nous voulons avec Anne Hidalgo, Maire de Paris et Bruno Julliard, son premier Adjoint chargé de la Culture et de la Nuit, garder l’image d’une ville ouverte, tolérante et riche de ses diversités. Nous avons donc tous des efforts à faire.

    Enfin j’aurais aimé que vous preniez en considération le climat nouveau qui touche notre arrondissement depuis le 11 janvier dernier et les efforts remarquables de notre ville, de la Préfecture de Police et du Commissariat pour assurer la sécurité de tous.

    Christophe Girard

    Maire du IVe