Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2015

  • PotiouLe mur défiguré et délaissé, à l'aplomb du 22 rue de Poitou (IIIe) (Photo VlM)

     

    Défigurer pou défigurer, actes gratuits et véritables saccages,  nous n’en finissons pas de dénoncer ces murs souillés et abîmés à longueur d’année et qui donnent  cette impression de saleté ancrée dans certains lieux touristiques du Marais. Nous ne reviendrons pas sur le mur situé à l’angle des rues Vieille du Temple et des Quatre Fils (IIIe) (voir nos articles des 7 janvier et 19 décembre 2014), nous citerons simplement quelques cas « emblématiques ». Ainsi en est-il du mur qui se trouve à l’angle du N° 22 rue de Poitou, près de l’intersection avec la rue de Belleyme (IIIe), il est maculé de tags, affiches, carrelages  et inscriptions, avec souvent à sa base des détritus déposés là comme s’il s’agissait d’une décharge. Ce coin est lamentable voire immonde. Il est urgent que la mairie se saisisse de cet emplacement pour mettre des moyens, comme sa végétalisation, pour empêcher de telles souillures.

    Photo 1Le mur maculé du 35 rue Charlot (IIIe) (Photo VlM)

     

    Il est de même pour le mur de la rue Charlot, non loin du magasin du photographe vintage, au N° 35 qui forme angle avec la rue de Bretagne (IIIe). Là encore la mairie doit apporter avec les services compétents, un soin tout particulier, puisque ce mur est "sensibe", pour faire disparaitre dès leur apparition toutes ces inscriptions tags, affiches et autre salissures qui créent ce sentiment de mauvais entretien, alors que chacun paie des impôts suffisamment élevés pour qu’il n’en soit pas ainsi.

    Autre phénomène sans doute plus grave encore, le plaisir quasi ravageur de détruire.

    Le mur qui se trouve rue de Quatre Fils, à l’angle avec l’immeuble situé au N° 20, juste en face de la façade arrière et aveugle des Archives et en diagonal du CARAN, vient d’être entièrement refait. Le travail est de grande qualité et particulièrement soigné. Il est vrai qu’il était en piteux état. Eh bien il ne s’est pas passé une semaine sans que des malotrus le souillent à nouveau.

    Photo2Le mur de côté de l'immeuble du 20 rue des Quatre Fils (IIIe) (Photo VlM)

     

    Quelle est la finalité de tels agissements, sinon la rage de vandaliser, massacrer et ruiner le travail des autres, le paroxysme de l’irrespect, pour choquer et finalement faire mal.

    Car à ce niveau, ne disons  plus, de grâce, qu’il s’agit d’un jeu, d’une forme d’art ou d’expression, d’actes de « sauvageons » pour paraphraser un ancien ministre. C’est bel et bien la volonté d’anéantir, de démolir et de détériorer ce qui peut apparaitre à leurs yeux comme le symbole du par trop conventionnel.

      Photo -Etat actuel des vitrines des ex magasins "Nickel" et" Livre ouvert" 48 rue des Francs Bourgeois (IIIe) (Photo VlM)

     

    Mais alors, si nous ne faisons rien, jusqu’où ce mode de rejet va-t-il nous mener ?

    Dominique Feutry

     

  • ArchiUn bar de la rue Rambuteau le 07 mars à 18h00 qui outrepasse son autorisation de terrasse (IVe) (Photo VlM)

     

    Dès le lancement des travaux de rénovation de la seconde tranche de la rue Rambuteau (IIIe et IVe), nous avons alerté les maires d'arrondissement que le principal inconvénient de l'extension de la largeur des trottoirs serait les abus d'utilisation de l’espace public par les exploitants des bars et des restaurants. Nous le disions à l'appui de l’exemple vécu quotidiennement sur les trottoirs de la section de la même rue, entre la rue Saint-Martin et le boulevard de Sébastopol. Nos élus avaient répondu qu'il feraient respecter les autorisations de terrasses, rien que les autorisations et qu' aucun débordement ne serait toléré. Le mauvais temps, le froid qui ont sévi depuis la réouverture de la rue n'ont pas contredit ces propos.

    Malheureusement ce week-end quelques rayons de soleil annonçant  le printemps ont suffi à faire sortir de leur réserve les exploitants peu scrupuleux qui, sans aucune gêne, ont installé tables et chaises sur l'espace public bien au-delà de la limite de leur autorisation de terrasse voire sans qu'une quelconque autorisation de terrasse leur ait été délivrée. Et s'il elle l'avait été, elle aurait dû être affichée sur la vitrine, ce qui n'était pas le cas. Les 2 photographies que nous reproduisons illustrent deux cas d'abus commis. 

     

    AntLe magasin de brocante devient aussi salon de thé avec terrasse au 3 rue des Guillemites (IVe) (Photo VlM prise à 19h00)

     

    II est important que les agents de contrôle de la Ville comme ceux la Direction de l’Urbanisme ne laissent pas perdurer ce type de situation car à ce petit jeu les grands gagnants sont les exploitants  et leurs tiroirs caisse au détriment des passants à qui on vole l'espace public qui leur est destiné.

     

  • Primarosa14355
    Une réalisation de Primarosa Cesarini Sforza

     

    Une exposition inattendue et adaptée aux premiers signes de l’arrivée prochaine du printemps vient de s’ouvrir jusqu’au 30 mars à la mairie du IVe arrondissement (salle Jean Mouly) place Baudoyer.

    Le titre, en hommage à Guillaume Apollinaire, reprend une phrase qu'il a écrite sur une de ses  aquarelles destinée à Picasso. Les travaux présentés sont ceux de Primarosa Cesarini Sforza  qui réalise des tableaux avec du fil de soie que les visiteurs assimilent à des pages de textes d’histoire naturelle comme une mosaïque d’oiseaux sur des branches invisibles avec en arrière fond des villes.

    L'artiste native de Bologne travaille à Rome où elle a suivi ses études à l'Institut d'Art. elle a vécu à londre et New-York a participé à de nombreuses expositions dans différentes capitales. Le Centre Pompidou l'a déjà accueillie par le passé. Outre la peinture et les fils,  Primarosa Cesarini Sforza travaille la céramique, plus particulièrement celle provenant de la ville italienne de Deruta. Plusieurs musées ont acquis certaines de ses œuvres. 

    DocumentL'affiche de l'exposition de la mairie du IVe

     

    Le commentaire officiel de cette manifestation que nous soumettons à la sagacité des lecteurs est ainsi rédigé :

    "Les subtils fils de soie sortent des coutures en s’éparpillant, comme les coulées des couleurs, s’effrangent, voltigent, et les maisonnettes et les oiseaux deviennent contes de fée, profils, icônes. L’espace de l’installation devient image d’un lieu de création, chambre pour recueillir les fragments d’un monde quotidien, et révéler les liens d’enchantement et d’ombre entre la stabilité et l’inattendu."

    Horaires : 11h à 17h sauf le dimanche, l'entrée est gratuite. 

     

  • Paris-talent-webVue de Paris (Photo Innocentia Agbe)

     

    A égalité avec Boston, Paris  se trouve au 27eme rang du classement international Mercer 2015 fondé sur l’appréciation des expatriés de 230 villes pour leur qualité de vie. La première étant Vienne.  39 critères sont passés au crible (sécurité, pollution, infrastructures ….). Les résultats de cette étude servent de base aux entreprises qui souhaitent envoyer leurs salariés, dans leurs implantions à l’étranger, le travail n’étant pas le seul élément retenu dans le choix de ces derniers.

    Paris qui n’est pas bien placée du tout est donc largement distancée par plusieurs pays d’Amérique du Nord et d’Europe occidentale la Suisse et le Danemark. Il y a donc beaucoup à faire pour revenir à une meilleure place,  même si nous pouvons nous rassurer en constatant que Londres est 40eme.

    Autre classement, autre rang, il s’agit cette fois  d’une étude récemment publiée par le cabinet international de conseils et d'audit KPMG qui conclut que notre capitale est l’une des métropoles qui a attiré le plus grand nombre d’investissements  étrangers (170 dont un quart dans le domaine de l’informatique) en 2014, après Londres et Shanghai. Voilà une nouvelle réjouissante qui compense le mauvais classement des années passées. Mais comprenne qui pourra, deux des raisons invoquées  par le cabinet KPMG du retour de Paris en tête en terme d’attractivité sont ses talents et  sa qualité de vie …  deux des items qui justement participent au mauvais classement signalé ci-dessus.

     

    O-mykhaylova-fotoliaAutre vue de Paris et de la Défense

     

    Deux points faibles sont tout de même à souligner dans cette étude, celui du montant de ces investissements dans notre pays qui est en chute libre (- 77%)  et celui de la part des investissements en provenance des pays  asiatiques et du Moyen-Orient qui reste très modeste comparée aux autres grandes villes européennes et Londres plus particulièrement.

    Paris peut donc mieux faire et doit amener les élus, comme le gouvernement et les différents acteurs concernés, à se poser les bonnes questions pour apporter les solutions adaptées.

     

  • ToulouseFaire la fête, oui, dans le respect de la tranquillité des autres …

     

    Le réseau "Vivre Paris !" représenté par plusieurs associations (Accomplir, Vivre le Marais !, le Canal Saint Martin, Jean-Pierre Timbaud et la Butte aux Cailles) a participé le 12 février à la première réunion du Groupe de travail « Tranquillité publique » créée dans le cadre du Conseil de la Nuit voulu par la Mairie de Paris en remplacement des Etats Généraux de la Nuit. Assistaient aussi à cette réunion présidée par Frédéric Hocquard Conseiller de Paris, Délégué à la Maire de chargé de la nuit, nombre de représentants des professionnels de la nuit et de leurs syndicats, des représentants de la préfecture de Paris, de la Préfecture de Région et plusieurs élus d’arrondissements. Une cinquantaine de personnes siègent à ce groupe de travail, ce qui est beaucoup !

    En guise d’introduction, F. Hocquard rappelle les règles de fonctionnement de cette instance, « … un cadre de travail pérenne…, … proposer des choses concrètes…, … on veut être dans un temps opérationnel…, … si le terme de médiation est utilisée, il faut utiliser aussi le mot réguler…pour un espace régulé…». Dès la prise de parole le réseau "Vivre Paris !" a martelé, au travers d’un de ses membres, médecin, combien « le bien dormir était indispensable » en regrettant qu’aucun spécialiste du sommeil n’ait été convié à ces travaux.

    "Vivre Paris !" s’est félicité de la disparition (ou presque) du mot médiation au profit du mot régulation. Il a mis en exergue un oubli d’importance, réaffirmer que la réglementation existante devait être appliquée par les professionnels qui doivent se comporter comme tels. Il est rappelé aussi combien les états généraux de la nuit ont été une expérience douloureuse pour Vivre Paris et ses membres, expérience qui ne sera pas oubliée. Enfin le Réseau conclut en citant les villes étrangères qui sont soumis à la même problématique du bruit la nuit et des nuisances induites et souligne que celle-ci a été largement évoquée lors de la conférence du 10 février sur les nuisances nocturnes organisée par "Vivre Paris !".

    Le tour de table s’est poursuivi. La posture de la plupart des professionnels, après avoir louangé les organisateurs de leur initiative, est différente de celle de "Vivre Paris !" Ils estiment que les excès dénoncés sont le fait de quelques-uns de leurs pairs (« les mauvais élèves ») alors que souvent les formations professionnelles ad hoc dispensées, les chartes, les labels, les conseils de quartier et autres artéfacts auraient permis de contenir ce phénomène des nuisances nocturnes. Même des élus présents ont soutenu ces affirmations. Un des représentants est allé jusqu’à proposer que des aides ou des crédits bonifiés soient accordés aux exploitants afin qu'ils puissent effectuer les aménagements nécessaires pour contenir le bruit… !

    PierrotsPierrots de la Nuit : tendrement inutiles …

     

    D’autres ont montré leur attachement à « la cohésion sociale » en insistant sur « la recherche permanente de solutions avec les habitants » (sic) tout en demandant aussi de distinguer les clients des bars des consommateurs alcoolisés par eux–mêmes qualifiés de « circulants » qui ne fréquentent pas ces établissements mais seulement les lieux où ils sont établis. L’édition prochaine d’un guide des bonnes pratiques à l’usage des exploitants est annoncée. Bien entendu un argument souvent mis en avant est repris par un membre de la réunion qui affirme « …avoir à cœur de fabriquer de l’emploi et du lien générationnel».

    Les "pierrots de la nuit" dont "Vivre Paris !" a toujours dénoncé l’inefficacité et le coût (0,5 millions € de subventions municipales en quatre ans) par la voix de leur représentant a essayé de démontrer que son dispositif était insuffisant mais efficient et qu’il convenait de « … travailler les rythmes, les enchaînements des ouvertures et les formations poste par poste … » des bars. Une note différente d’un représentant de l’UMIH (Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie), plus pragmatique insiste sur « la nécessité d’appliquer des sanctions.. » et le fait, qu’outre l’alcool « aucune soirée n’a lieu sans l’usage de stupéfiants.. ! ».

    MartinetStéphane Martinet, élu du XIe, chargé de la prévention et de la sécurité. Pour lui, sa mission passe avant sa carrière …

     

    Un élu reprend à son compte cette affirmation sur les sanctions et un de ses collègues, Stéphane Martinet, à l’adresse des professionnels et à propos de leurs clients déclare en préambule de son intervention « Messieurs, ne les saoulez pas ! ». La Préfecture de police est restée neutre puisqu’elle dit devoir aviser en fonction des propositions qui seront faites. La Préfecture de région lui emboîte le pas en indiquant « s’appuyer sur les dispositifs qui existent en matière de prévention ». Après une intervention inattendue de l’ex  maire putatif de la nuit dont on ne retiendra que le besoin selon lui d’aménager les transports, "Vivre Paris !" demande que les travaux menés fassent faire l’objet de méthode.

    F. Hocquard conclut assez rapidement la réunion en soulignant des pistes d’action :

    – Réguler la nuit parisienne en développement qui est de la responsabilité des professionnels de la nuit et augmenter les moyens, plus particulièrement dans les endroits où il est difficile de gérer la concentration.

    – Mettre en place des comités de suivi dans le cadre du dialogue qui se traduit par des accords, rencontres et autres entre les parties.

    – Avancer sur la question de la tranquillité avec concertation sur les moyens.

    – Évaluer de façon indépendante l’action des "Pierrots de la Nuit".

    En résumé le réseau "Vivre Paris !" craint que ce comité de la nuit ne devienne les "états généraux bis" de la nuit. Il s’étonne de l'absence de certains spécialistes sur les sujets les plus prégnants, tout comme de la présence de personnes qui n’ont pas de représentativité dans cette instance. Il s’interroge sur la suite qui sera donnée à ces travaux pour lesquels il n’est prévu qu’une seconde réunion, travaux qui d’ailleurs prennent davantage la forme d’un tour de table celle d’une instance de propositions rendue il est vrai difficile par le nombre élevé de participants et la sur représentation des professionnels de la nuit.

    Pour prendre connaissance de l'ensemble des propositions du réseau cliquer sur le lien  

     

  • AABBUne ancienne vespasienne

     

    Nous avons souvent dénoncé le manque de toilettes publiques à Paris avec ses conséquences néfastes sur nos trottoirs (articles des 8 juillet 2013, 27 avril, 27 mai et 19 septembre 2014). Combien d’endroits sont en effet salis et imprégnés des cette odeur désagréable qui empeste sur des mètres à la ronde !

    Voilà cependant que plusieurs grands quotidiens consacrent leurs colonnes à cette problématique. C'est donc que peu à peu on prend conscience de cette forme de pollution qui s'étend de plus en plus. Il est vrai que Paris compte 374 sanisettes pour une surface de 105 km2 et sur laquelle vivent 2,2 millions d’habitants plus le flot permanent et élevé de touristes. Un livre écrit par Cécile Briand intitulé « Où faire pipi à Paris ? » rappelle qu'en 1914, Paris comptait 4 000 places d'urinoirs et 112 pavillons de dames ».

    L’article du Figaro daté du 2 mars fait référence à cet ouvrage de Cécile Briand qui recense aussi les lieux autres que les sanisettes où il est possible de se soulager gratuitement, les hôpitaux, les parkings, les gares … et les cafés. Mais leur nombre diminuerait, comme dans toute la France, selon les statistiques de la Chambre de commerce et d'industrie de Paris. 

     

    Dame-Pipi-a-ParisDame pipi dans le métro en 1951 (Photo Willy Ronis)

     

    Jean-Pierre Robin le journaliste qui a approfondi le sujet mentionne que dans certains pays, comme le Japon, il y a des toilettes accessibles et gratuites dans la plupart des commerces. Seulement voilà conclue-t-il, pour faire comme ces pays, il faudrait demander au privé d’assurer gratuitement un service public qui n'est pas dans  les habitudes françaises. Il cite une ordonnance de Louis XV, jamais abolie, qui oblige chaque immeuble résidentiel de prévoir des latrines en rez de chaussée accessible aux passants !

    Or conclut-il, il faudrait obliger les grand magasins comme la RATP à mettre des toilettes à la disposition du public…tout un programme qui demande une volonté politique qui fait défaut, à l'aune des nuisances nocturnes quotidiennes provoquées par des fêtards alcoolisés dont nombre urinent sur la voie publique.

     

  • PhotoL'enseigne drapeau Uniqlo, 39 rue de Francs Bourgeois (IVe) enfin disposée à la hauteur réglementaire (*) (Photo VlM) 

     

    Le magasin Uniqlo qui s’est installé voilà bientôt un an 39 rue des Francs Bourgeois (IVe) vient enfin de se mettre en règle.

    En effet grâce à l’action conjointe de Vivre le Marais ! et de la Direction du l’Urbanisme (Sous-direction du Permis de Construire et du Paysage de la Rue) que nous tenons à remercier, le célèbre magasin vient d’abaisser son enseigne drapeau à la hauteur permise par le Plan de Sauvegarde du Marais. Il aura tout de même fallu un an pour y parvenir !

    Marais_Exterior_CGPrécédente disposition de l'enseigne drapeau

     

    Cette entorse peut apparaître comme un détail face à la réussite de la rénovation de l’Usine des Cendres que nous avions saluée (voir notre article du 25 avril 2014). En réalité ce détail est important car il évite que d’autres ne transgressent les règles en vigueur dans ce secteur.

    Dominique Feutry

     

    (*)     L'enseigne doit être au-dessous du plancher du 1er étage et ne pas dépasser 80×80 cm de dimensions hors tout

     

  • Mairie 3La mairie du IIIe vue depuis le square du Temple, l'emplacement du château du Grand Prieur (Photo VlM)

     

    Le "CICA" (comité d'initiative et de consultation d'arrondissement)  résulte de la loi du 31 décembre 1989, dite "loi PML". Il a vocation à impliquer les associations qui en font la demande à suivre de plus près les débats du conseil d'arrondissement sur des thèmes précis.

    Nous avions été informés par le Maire Pierre Aidenbaum de la participation au conseil d'hier 2 mars de Didier Dely, Directeur Général de la SEMAEST, société d'économie mixte de la Ville de Paris, spécialisée dans l'animation économique des quartiers.

    Dès 2001, la SEMAEST a été sollicitée dans le IIIe pour affronter la mono activité constituée à l'époque essentiellement pas les grossistes-importateurs de maroquinerie. On se rappelle les débats houleux qui se sont tenus en mairie à propos des nuisances et des risques liés à l'accumulation excessive de cartons vides et pleins dans les espaces commerciaux des rues du Temple, Gravilliers et autres.

    La SEMAEST a procédé à la préemption de murs et de baux chaque fois qu'une possibilité se présentait. Au total, 150 commerces ont été repris par elle en vue de l'installation de commerces de proximité. La rue N.D. de Nazareth en a été profondément changée ; la rue des Gravilliers a vu aussi son paysage évoluer. Selon Didier Dely, il suffit d'agir sur 5% des commerces pour peser sur l'orientation générale.

    C'est ainsi que s'est développé le programme "Vital' Quartier". Dans le secteur "Marais", on a vu apparaitre des galeries d'art autour de Gravilliers et un boucher devenir le symbole de la présence des commerces de proximité. Grâce à la SEMAEST, il a pris la relève du boucher précédent et il prospère raisonnablement depuis.

    Gravilliers boucherie manuLa boucherie "Manu", 28 rue des Gravilliers (IIIe) (Photo VlM)

     

    La démarche de la SEMAEST fait appel aux nouvelles technologies. Sous le nom de "CoSto", elle dispose d'une plateforme qui met en réseau les commerçants connectés avec leurs fournisseurs et leurs clients, parisiens et touristes.

    Le modèle économique de la SEMAEST n'est pas évident à percer. La mairie de Paris lui fait une "avance" pour l'acquisition des biens. Cette somme permet de régler les travaux initiaux d'aménagement et, si nous avons bien compris, les mois de carence de loyers qui sont accordés au locataire pour lancer son exploitation. Il est  peu probable que le coût mensuel résultant soit exactement couvert par les loyers lorsqu'ils deviennent intégralement dus. Il est probable alors qu'un mécanisme de "subvention d'équilibre" intervienne,

    Au bout du compte, on peut craindre – mais est-ce anormal ? – que le contribuable finance la politique de maintien des commerces de proximité dont il se fait le chantre. Si Didier Dély souhaite s'en expliquer, ces colonnes lui sont ouvertes.

    On ne doit cependant pas en rester là. Car la SEMAEST doit un jour rembourser son "avance". Comment ? M. Dély nous apporte la réponse : en revendant le bien sur le marché (si possible à l'exploitant) ou en le cédant à une société foncière filiale de la Caisse des Dépôts. On connait la progression du foncier depuis quinze ans dans nos quartiers. Il y a donc tout lieu de penser que cette revente donne lieu à une plus-value qui peut à elle seule compenser les pertes et produire un taux de rendement interne sur la durée de l'opération bien supérieur aux placements et investissements ordinaires.

    Tant mieux pour le contribuable et tant pis pour les rêveurs qui invoqueront le spectre de la spéculation. Ne serait-ce pas d'ailleurs pour sauver la morale qu'une part importante des reventes se font par l'intermédiaire de la société foncière dont il est question plus haut ? M. Dély peut également nous éclairer là-dessus.

    Quoiqu'il en soit, nous ne portons pas de critique sur le mécanisme dans la mesure où il vise à préserver l'équilibre financier des opérations en permettant la mise en œuvre d'une politique de préservation du cadre de vie que nous souhaitons tous. Il reste un danger cependant : le jour où le marché se retourne (et nous y sommes peut-être déjà) ce sera la fin du rêve de Perette et du pot au lait !

     

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    La réunion du CICA a enchaîné sur le conseil d'arrondissement proprement dit, avec un exposé de Benjamin Djiane, délégué à la sécurité, sur le contrat 2015 de prévention et de sécurité qui sera signé comme chaque année entre la Mairie et la Préfecture de Police de Paris.

    Il y aura cette fois des points nouveaux, que M. Djiane a explicités avec clarté et conviction :

    • le phénomène de la radicalisation
    • le sort des familles de SDF et leurs enfants
    • les incivilités sur l'espace public, notamment les terrasses ; prévention et répression
    • la promotion d'une "vie nocturne apaisée"
    • la propreté, avec l'opération "Paris, fais toi belle !" (avec une question : que fait la police là-dedans ?)

    Nous nous réjouissons que deux sujets ayant trait à la qualité de vie des habitants aient maintenant droit de cité. L'action des associations et collectifs concernés, regroupés au sein de "Vivre Paris !" n'y est certainement pas étrangère.

    Marie-Laure Harel pour l'opposition UMP/UDI/Modem nous a livré une analyse et des commentaires bien préparés, suivie par Laurence Hugues qui y a posé sa touche et sa sensibilité humaniste et écologique.

    Gérard Simonet

     

     

     

  •   Redaffichesmx2015 ccAffiche de la 18ème édition du Festival du Marais chrétien

     

    Discret et cependant très riche et intéressant au plan culturel, le Festival du Marais Chrétien qui fête sa 18ème édition cette année est l’occasion de mettre en valeur une vingtaine de lieux emblématiques des IIIe et IVe arrondissements, ses églises, ses temples et synagogues, ses musées, ses mairies et bien entendu Notre-Dame.

    Le thème retenu cette année est "Passages". Quarante manifestations, sous le signe de multiples passages entre différentes cultures et époques sont proposées du 13 au 22 mars prochains. Elles permettent de découvrir des lieux où nous ne nous rendons pas habituellement.

    Comme l’indique la publicité, cet événement, subventionné par la Mairie de Paris, « …s’adresse à un large public, sans barrière de foi, de niveau culturel ou de moyens financiers. Le Marais chrétien réunit pour son organisation, catholiques, protestants et orthodoxes… ».

    Le plus simple pour connaître le programme est de consulter le site du « Marais Chrétien ».

    Mentionnons sans être exhaustif, les concerts de musique vocale prévus, le registre allant de l’Italie baroque aux chants basques et arméniens, en passant par le gospel. Plusieurs conférences sont organisées, l’une sur les enluminures, les sculptures et les vitraux, une autre sur les sépultures de l’église Saint-Paul Saint Louis. La pièce d’Henri de Montherlant « Le maître de Santiago » sera donnée en l’église des Blancs Manteaux et des expositions sont annoncées, l’une à la mairie du IIIe arrondissement portant sur l’œuvre du peintre Benn (1905-1989), une autre dans l’église des Billettes consacrée aux tombeaux des rois de France alors que l’église Saint-Gervais Saint-Protais présentera l’artiste brésilien Carlos Vergara.

    Il ne faut pas manquer les visites de la rue Saint-Antoine, de la tribune de l’orgue de Notre Dame ou des chapelles de l’église Saint Nicolas des Champs récemment restaurées.

    Dominique Feutry

     

  • Air 2 

    Brian Chesky, le président d' Airbnb (Photo D. Balibouse/Reuters)

     

    A l'occasion de la visite à Paris de Brian Chesky, fondateur et président de la société qui gère le site américain Airbnb, la plateforme américaine de location touristique entre particuliers, les quotidiens titrent que Paris est le numéro un mondial de la location sur Airbnb.

    Reçu à grand renfort de publicité par le 1er adjoint à la Mairie de Paris, le sémillant Président américain s'est félicité que Paris soit la première destination pour son site. Ainsi depuis 2008, 1,8 million de touristes sont venus dans la capitale via Airbnb, 40 00 logements étant offerts à la location.

    La satisfaction est telle que le patron du site d'hébergement a  annoncé que Paris était la ville retnue pour y tenir son prochain rassemblement annuel dédié à l'hospitalité "AirbnbOpen" !

    Bien entendu ont été passées sous silence les nuisances que nous ne cessons de dénoncer (voir notre article du 16 février 2015), principal revers de la médaille des locations saisonnières (ou touristiques). Et les mesurettes prises dans le cadre de la loi ALUR, notamment la taxe de séjour, n'y changeront rien malheureusement pour les habitants à qui, au rythme où vont les choses, il sera peut-être demandé à l'avenir de bien se tenir si l'on en juge par les égards réservés hier à l'Hôtel de Ville au chef d'entreprise américain.

     

    AirDéclinaison commerciale du logo d'Airbnb

     

    Tout ceci ne dit rien qui vaille et il faudra pourtant bien que s'arrête cette croissance exponentielle de la location saisonnière dont nous ne connaissons pas l'ampleur réelle puisque chacun sait, pour l’avoir constaté prés de chez lui, que nombre de locations de ce type se font sous le manteau. Mais l'effet est là, le bruit, les nuits blanches, l'alcool coulant à flot dans des copropriétés jusqu'alors paisibles…La routine nocturne diront les plus résignés, laxisme évident diront ceux qui ne veulent pas baisser les bras.

    La Mairie de Paris devrait davantage monter au créneau sur ce sujet  car l'exaspération des électeurs est palpable. Il faut être autiste pour ne pas subodorer ce sentiment de rejet de la part de parisiens confrontés chaque jour, aux nuisances collatérales de la location saisonnière.

    Dominique Feutry