Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2015

  • MenMartine Ménard
     

      

    La disparition subite de Martine Ménard, figure emblématique du Marais, plonge tout un quartier dans la tristesse.

    A la tête de son atelier de céramique 36 rue des Blancs Manteaux (IVe), sa gentillesse et la qualité chaleureuse de son accueil charmaient ses interlocuteurs.

    Martine Ménard s'en est allée alors qu' elle préparait une nouvelle exposition. Son atelier était sa passion. Nous avions rédigé plusieurs articles sur cette adresse si particulière où il faisait bon se rendre (voir notamment les articles des 23 avril 2011 et 13 octobre 2013).

    Nous évoquons alors la carrière de l’artiste en ces mots : "Après avoir « fait carrière » dans le design, notamment chez Givenchy, chez Dior et chez Balenciaga, Martine Ménard, passionnée par les couleurs et les textures, s’est orientée vers la carrière de céramiste il y a maintenant 15 ans. Sans doute était-ce la suite des cours de l’Ecole du Louvre sur la céramique grecque et les diverses influences des voyages et artistes tels que Soulages, Hartung ou Hantaï pour ne citer que les plus importants"

    Martine Ménard était une fidèle  adhérente de "Vivre le Marais !"

    Nos pensées se tournent aujourd’hui vers la famille, les proches et les amis de Martine.

    Dominique Feutry

     

  • SP 2Le Village Saint-Paul si caractéristique avec sa succession de cours

     

    Fréquemment, à la vieille du week-end, des panneaux rouge, jaune et noir, disposés aux alentours annoncent que le Village Saint-Paul organise une brocante. C'est l'occasion pour les habitués de chiner et pour les autres de découvrir en plus un secteur très spécifique du Marais.

    Nous venons d'apprendre que dans le cadre de son émission "Paname" qui est est un magazine d’exploration d’une rue de Paris et de ses alentours, France 3 Paris Ile de France se penchera le dimanche 8 mars à 11h30 sur ce lieu emblématique, le reportage aura pour titre "Autour du village Saint-Paul ".

     

    Saint paulLe Village Saint-Paul lors d'une brocante (Photo VlM)

     

    Le résumé de l'émission est ainsi rédigé:

    "Yvan (ndlr: Hallouin) se rend dans le IVe arrondissement pour arpenter le dédale piétonnier du village Saint-Paul et les vestiges des XVIème et XVIIème siècles qui s’affichent dans des hôtels particuliers parfaitement bien conservés. C’est ce qu’Yvan découvre en compagnie du guide-historien Frédérick Gersal à l’hôtel de Sens. Ancienne propriété de l’archevêque de Sens il abrite aujourd’hui la bibliothèque Forney dédiée à l’art graphique. Ce monument illustre alors toute l’ambivalence de ce quartier, coincé entre le Paris de la Renaissance et le Paris de la modernité".

    "La modernité, Yvan s’y confronte en se rendant à la Boutique des Inventions pour y faire relooker sa bicyclette et devenir un OVNI au milieu des rues de Paris. Mais le Village Saint-Paul est aussi un village mondial, puisqu’il abrite la pizzeria La Cerise sur la Pizza et son chef Kader qui offre à Yvan ses pizzas typiquement marseillaises. A quelques pas de là, Yvan se rend à l’épicerie Thanksgiving, véritable temple de l’alimentation américaine. Sa gérante Judith, fait la joie des nombreux enfants du quartier en quête de sucreries « made in USA ». Un retour dans l’enfance qu’Yvan prolonge dans le Musée de la Magie pour y apprendre l’histoire des plus grands illusionnistes et découvrir des automates très animés".

    Nous nous félicitons du choix du Village Saint-Paul par France 3 qui mettra en lumière le renouveau de ce site qui prend peu à peu des couleurs après plusieurs années de stagnation de son activé première,  la brocante et les antiquités.

     

  • Photo 1Véhicules de pompiers devant le Crédit Municipal, 55 rue des Francs-Bourgeois (IVe), le 24 février au matin (Photo VlM)

    Branle-bas de combat ce matin rue des Francs-Bourgeois (IVe) devant le Crédit Municipal.

    Des voitures de police barraient la rue, la ligne 29 de bus a été détournée, afin de laisser le champ libre aux véhicules de pompiers. Ces derniers étaient affairés à l’intérieur de l’immense bâtiment de la vénérable institution. Aucune fumée n’était visible, les moyens déployés restaient limités.

    Sans doute était-ce un début d’incendie ou tout bonnement un exercice périodique destiné à prévenir un éventuel sinistre ?

    PS : Nous avons appris ultérieurement par le Commissaire Central du IVe arrondissement qu'il s'agissait d'un incident tout à fait mineur. Plus de peur que de mal donc !

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    ImagesGP15R3M2Pour … ou contre !

     

    Notre article du 13 février a trouvé un écho, sans doute fortuit, auprès des Vert (EELV) de Paris. Dans une lettre ouverte à la Maire de Paris Anne Hidalgo, divulguée par le Journal du Dimanche du 22 février, ils se prononcent pour un référendum sur le sujet.

    Voir la lettre de Anne Souyris et David Belliard, les deux coprésidents du groupe EELV à l'Hôtel de Ville

    Les partisans d'un dépôt de la candidature de Paris (qui coutera à lui seul plus de 60 Millions d'€), avant qu'on change d'unité pour que les Milliards remplacent les Millions, se targuent d'une majorité d'opinions favorables. Le sondage auquel nous nous sommes livrés auprès de nos adhérents et lecteurs nous donne exactement l'inverse : 80 % d'opinions défavorables.

    Au fond d'elle même la Maire n'y est pas favorable mais les pressions sont fortes. Voilà une occasion pour elle de faire la preuve de sa stamina, que certains mettent en doute !

     

  • 800PX-~1Maquette de la Bastille réalisée dans une pierre de la forteresse (Musée Carnavalet)

     

    La pluie, le vent, le mauvais temps et les vacances scolaires sont une bonne occasion pour aller visiter les 14 salles du Musée Canavalet consacrées à la Révolution qui viennent juste de rouvrir après d’importants travaux.

    Le parcours a été équipé de dispositifs audio visuels et numériques qui mettent cette partie du musée à la pointe des techniques muséales actuelles, notamment la mise en œuvre d’une application mobile gratuite qui permet d’expliciter les pièces les plus célèbres. Quant aux tableaux, céramiques, dessins, journaux, meubles, armes.… ils ont été soumis à une opération de conservation préventive et de nouvelles pièces sont sorties des réserves.

    Les dizaines de milliers d’objets, dont une partie seulement est exposée, proviennent de la donation en 1881 de la collection d’Alfred de Liesville qui fut un des fondateurs du musée et permis ainsi, plus que largement, de remplacer les collections détruites dans les incendies de la Commune.

    L-anglaise-et-le-duc-de-eric-rohmer-2001_630633Pont Saint-Michel – Vue vers l'est – Notre Dame de Paris – Toile peinte de Jean-Baptiste Marot pour le film "l'Anglaise et le duc" d'Eric Rohmer (2001) (Musée Carnavalet)  

     

    A l'occasion de cette réouverture,  le musée a acquis des toiles que l’on peut aller découvrir dont l’auteur est Jean–Baptiste Marot, un artiste contemporain qui les a peintes à partir de documents d’époque pour servir de décors au film d’Éric Rohmer, l’Anglaise et le Duc.

    Autre nouveauté, la mise à disposition, à l’entrée des salles, d’un plan du Paris révolutionnaire reproduisant celui de Verniquet, datant de 1790, aide à comprendre la situation des monuments et des lieux. Le parcours est organisé par thème, chacun étant résumé par de panneaux explicatifs rédigés en plusieurs langues.

    Bien entendu les passionnés retrouveront le fameux tableau du Serment du Jeu de Paume, les portraits des figures majeures de la Révolution et la maquette de la Bastille taillée dans l’une de ses pierres. Il est important de souligner que ces aménagements ont été réalisés en partenariat avec le Crédit Municipal.

    Ainsi donc s’achève une des étapes de la rénovation du musée Carnaval et qui se poursuivra jusqu’en 2020. La fin de la restauration de la cour d’honneur, autre étape importante, est prévue pour cet été.

     

  • Beca 2 Ancien numéro de la Semaine de Suzette avec une aventure de Bécassine

     

    Bécassine vient de fêter ses 110 ans. Pour cet événement, le Musée de la Poupée dévoile "les trésors de Loulotte", un des personnages accompagnant souvent la petite bonne bretonne qui deviendra sa nourrice et qui n'est autre que la fille Claude de Maurice Languereau, l'éditeur du magazine La Semaine de Suzette. C'est dans ce périodique en effet qu'est apparue en 1905 la bande dessinée dont le créateur se prénommait Joseph Pinchon, les textes étant ceux de Jacqueline Rivière, la rédactrice en chef.

    Le succès fut immédiat et le personnage a réussi à traverser le siècle et à parvenir jusqu'à nous.

    Les amateurs et les nostalgiques de ces personnages pourront admirer dans les salles du musée l'occasion de cette exposition Près de mille objets dont la collection personnelle de Claude Canlorbe-Languereau. Des éditions anciennes des albums de Bécassine mais aussi des objets, des poupées, des numéros de la Semaine de Suzette et  des photographies, rien n'a été oublié pour évoquer cette aventure.

     

    Impasse Berthaud 75003 Paris

    Du mardi au samedi de 13h à 18h sauf les jours fériés jusqu'au 26 septembre 2015.

     

  • BallonsMarchands de ballons rue Rambuteau (IIIe)

     

    Il est très inhabituel de croiser des marchands de ballons gonflés à l'hélium rue Rambuteau. S'agissait-il pour ces vendeurs de rejoindre la place des Vosges et les nombreux touristes qu s'y rendent ou bien un autre endroit fréquenté par les enfants ? Nous pensons tout simplement que le bruyant nouvel an chinois provoque la venue de camelots attirés par la perspective de réaliser de bonnes affaires.

    En ce samedi pluvieux et triste, ces nombreux ballons aux couleurs chatoyantes donnaient un air de fête à la rue dont certains commerces sont fermés en raison des vacances scolaires.

     

  • Samson"Samson mange un rayon de miel" peinture  XVIIe. Église des Blancs Manteaux (IVe) (Photo VlM)

     

     

    L'église des bancs manteaux comme nombre d’édifices religieux de notre quartier recèle des œuvres du XVIIème siècle, des sculptures et des tableaux essentiellement. L'exposition intitulée "les couleurs du ciel " qu'a organisé fin 2012-début 2013 le Musée Carnavalet  a permis de rassembler les plus beaux témoignages des artistes de cette époque, et aux parisiens de découvrir ou redécouvrir cette période riche en art religieux.

    L'église des Blancs Manteaux ne fait pas défaut sur ce plan  car elle est dotée de très belles pièces dont certaines ont d'ailleurs été restaurées l'an passé par la Mairie de Paris, sous le contrôle de la Conservation régionale des Monuments historiques d’Île-de-France (*). Parmi celles-ci se trouve le tableau connu de "La Multiplication des Pains" réalisé par Claude II Audran en 1683.

    SAM 2"La Manne" autre peinture du XVIIème siècle du polyptyque. Église des Blancs Manteaux (IVe) (Photo VlM)

     

    Il se trouve que l'église abrite, dans la chapelle dans laquelle se tiennent les offices de semaine, une série très intéressante et peu connue de 6 tableaux peints par le peintre d'origine flamande Ferdinand Elle (ou Helle) de l'école française du XVIIème siècle accolés l’un à l'autre donc en polyptyque qui ont pour théme 6 épisodes de l'ancien testament. Ces événements sont magnifiquement représentés comme par exemple les tableaux intitulés "La Manne" ou "Samson mange un rayon de miel".

    Ce sont des pièces qu'il faut aller admirer car si la technique, les couleurs, les formes, la construction des scènes sont caractéristiques de la peinture de cette époque, elles n'en demeurent pas moins des tableaux d'une grande beauté.

    Dominique Feutry

     

    (*) Des travaux de maçonnerie ont aussi été entrepris ainsi que la restauration de quatre vitraux bien malades, œuvres du maître-verrier Raphaël Lardeur, commandés par la Ville de Paris en 1946, pour remplacer ceux disparus dans le bombardement du 27 août 1944 (notre article du 22 avril 2014).

     

  • Medium_TRANSNONAIN_05_SEPIAL'immeuble au n°12 de la rue Transnonain (*) en 1904

     

    L'affaire a fait grand bruit à l'époque, amplifiée qu'elle fut par un dessin de Daumier devenu son œuvre de référence connue dans le monde entier.

    La rue Transnonain a été en effet le théâtre d'un massacre qui a ébranlé le régime du roi Louis-Philippe puisque 12 personnes d'un même immeuble furent tuées par l'armée, sans compter les nombreux blessés…

    Quelle a été le déroulement de cette malheureuse affaire ? 

    La rue Transnonain correspondait autrefois à la rue Beaubourg pour sa partie entre la rue au Maire et la rue de Montmorency (IIIe).

    180px-Beaubourg_Transnonain

    Lorsque Louis Philippe devient roi des français, le pays connaît des mouvements populaires organisés selon le pouvoir par les "républicains" qui, après avoir soutenu la monarchie s'en écartent du fait de certaines lois contre les vendeurs de journaux, de l'interdiction des associations et des répressions engagées.

    Le 9 avril 1834 la Société des Droits de l’Homme et le conseil exécutif des sociétés ouvrières de secours mutuel organisent une manifestation à Lyon. L'émeute fait boule de neige et s'étend rapidement en France et à Paris.

     

    Rue_Transnonain1Exemplaire de la fameuse estampe de Daumier appelée par certains contemporains la "Boucherie de la rue Transnonain" (BNF Département Estampes et Photographies)

     

    Des barricades sont dressées ici et là dans les rues dont une rue Transnonain. L'armée est requise par le roi et Thiers afin de s’assurer du contrôle du centre de la capitale et éviter l'insurrection.

    C'est dans ce contexte, le 14 avril 1834, tôt le matin, lors du passage d'un détachement militaire, qu' un officier est tué par un coup de feu trés vite identifié comme venant de l'immeuble  situé au N° 12 de la rue Transnonain. Les militaires réagissent aussitôt en investissant la maison où logent 34 locataires et en tuant tous ses habitants (sans distinction), souvent pris dans leur sommeil, certains ayant pu néanmoins se cacher ou ayant été blessés. ils étaient pour la plupart artisans, nombreux dans le quartier.

    Bien que n'ayant donné aucun ordre dans cette affaire, le général Bugeaud qui commandait les 40 000 hommes destinés à réprimer les émeutes fut appelé, à la suite de cet épisode sanglant, "le boucher de la rue Transnonain".

    Cette tuerie aurait pu être oubliée par le temps si Daumier, qui par là affirma son appartenance politique, n'avait pas utilisé cette affaire comme thème de l'une de ses estampes devenue " l'oeuvre majeure de l'histoire de l'estampe du, XIXe siècle".  La censure de l'époque fit saisir la pierre et certains exemplaires mais elle ne put empêcher sa diffusion après son exposition dans le passage Véro-Dodat (Ier).

    En passant à l'intersection des rues de Montmorency et Beaubourg (IIIe) (côté numéros pairs) et bien qu'il n'y ait pas de plaque pour le rappeler, il est difficile de ne pas penser à ce triste épisode de notre histoire. 

    Dominique Feutry

     

    (*) La rue s'appela successivement rue de Châlons, rue Trousse Nonain, puis rue Tasse Nonain et enfin rue Transnonain (source Wikipédia).

     

  • P1080488Bar-Tabac "Le Fontenoy", 7 rue Rambuteau (IVe), en rénovation. Les barbouilleurs en tout genre sont passés par là (Photo VlM)

     

    Autour du 15 mai, "Le Fontenoy" cèdera la place à "L'Amuse-Gueule", un bar-brasserie du groupe Pascal RANGER, qui détient 39 établissements à Paris, dont "Les Phares" place de la Bastille et "La Terrasse des Archives", devant la Fontaine des Haudriettes (IIIe).

    Le débit de tabac va disparaitre. On ne va pas s'en plaindre au nom de la santé publique. En revanche, il serait agréable aux riverains que la boite aux lettres installée rue Pecquay y reste.

    Au vu de la façon dont "La Terrasse des Archives" est tenue et de son respect de l'espace public, le quartier n'a qu'à se réjouir du changement de propriétaire et de concept. Bon vent à Pascal RANGER pour son nouvel investissement.

    Gérard Simonet