Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2015

  • Ikea-epicerie-mums-paris-marais-w1200-h800L'épicerie éphémère Mums d'Ikea 16, rue Saint-Merri (IVe)

     

    Beaucoup en parlent, beaucoup savent, beaucoup l'annoncent comme établi, Ikea, la célèbre marque suédoise va s'installer dans le Marais !

    En fait ce qui est certain est qu'Ikea souhaite s'implanter dans le centre de Paris, d'ici à penser que le Marais soit la priorité, pourquoi  pas.

    En effet Ikea va, le temps d'un week-end (les 14 et 15 novembre), investir la rue Saint-Merri (IVe) en ouvrant au No 16 une épicerie éphémère dénommée MUMS, là où se trouvait autrefois une ancienne imprimerie. Des spécialités culinaires des pays nordiques seront à la vente. Difficile de citer le nom des produits car ils sont imprononçables. Mais boulettes de viande, flocons d’avoine, gâteaux au chocolat, caviar, saumon et confiture ou sirop d’airelles seront au rendez-vous parmi une centaine de produits. Des ateliers de cuisine sont aussi prévus pour les amateurs…

    Peut-être un avant goût de cette implantation tant de fois annoncée ? 

    Dominique Feutry

     

  • Roy-agence-livre-ret jpegHôtel de Sully, 62 rue saint-Antoine (IVe), façade arrière sur jardin, porte d'accès au vestibule donnant sur la cour (Paris Marais 43 – Patrice Roy)

     

    Patrice Roy est architecte. Il vit dans le Haut-Marais depuis longtemps. Il vient d'ajouter à la liste des ouvrages sur l'architecture et l'urbanisme du centre historique de Paris un livre qui vient de sortir avec comme titre :

    Paris Marais 43

    Patrice Roy – chez Créaphis Éditions

    Cet ouvrage ne ressemble à aucun autre. C'est la publication commentée de dizaines de photographies en noir et blanc, sauvées en 1980 d'une benne à ordures, que le conseil de Paris avait commandées pour conserver le souvenir de ce qu'il avait décidé de détruire en 1941, en pleine occupation allemande.

    L'auteur publie ces photographies en les disséquant sans pathos, plus attentif aux lambeaux de vie qu'elles expriment qu'à l'architecture des lieux, sensible qu'il est "à la mélancolie d'un présent d'il y a soixante dix ans pétrifié, en sursis, dans l'attente d'un verdict de destruction".

    Sa collection couvre les IIIe et IVe arrondissements. Beaucoup de ce qu'on y trouve, dans leur jus, a été heureusement sauvé de la folie destructrice des hommes. D'autres lieux ont eu moins de chance. Pour ceux-là, leur photo résonne comme un "memento mori (souviens toi que tu vas mourir – NDLR)".

    Pour tous ceux qui aiment le Marais ou veulent le faire connaitre sous un angle qui étonne et questionne, nous conseillons ce livre, qu'on peut trouver à la librairie de la rue de Bretagne "Comme un  roman" par exemple, ou sur  Internet. Son prix : 30,00 €, éditions Créaphis

     

  • Huff Devinez qui enseigne à qui ? (Photo Huffington Post)

     

    Qualifier "d'aînés" les personnes âgées est la marque d'une délicatesse que les plus de 60 ans ne peuvent qu'apprécier. Pourquoi d'ailleurs une frontière artificielle ? A quel âge est-on vieux ? L'augmentation de l'espérance de vie (trois mois de plus chaque année) rend illusoire le choix d'un chiffre plutôt qu'un autre. Parler "d'aînés", au contraire, c'est faire simplement référence à  ceux qui sont plus jeunes. C'est abandonner l'idée qu'il y aurait un chiffre absolu pour définir la vieillesse, au profit d'une indication qui n'est que relative.

    Dans cet esprit, la mairie de Paris, relayée par les mairies d'arrondissements, se propose de "renforcer les actions existantes et en développer de nouvelles". Disons le sans ambages, les dîners et cadeaux pour "les vieux", qui sont devenus une tradition à travers la France, s'ils ont une popularité indiscutable ne répondent pas au souci de préserver la dignité d'une population grandissante qui aspire à vouloir encore jouer un rôle. On estime nous dit-on que "les plus de 60 ans passeront en France de 20,6 % à 29,4 % de la population à l'horizon 2030" -  (Source mairie du IIIe).

    Des réunions sont donc organisées à partir du 1er décembre à la mairie du IIIe avec un panel ad hoc de citoyens de l'arrondissement pour un échange sur les orientations que les intéressés pourraient suggérer aux pouvoirs publics afin que le qualificatif de "ami des aînés" puisse pleinement s'appliquer chez nous.

    Bien que l'initiative soit sympathique, nous ne savons que trop l'inefficacité de ce genre de rencontres pour nous y aventurer. Nous sommes sûrs que la mairie s'y emploiera avec ses soutiens habituels et pour tout dire nous lui faisons confiance. Nous tenons cependant à apporter notre pierre à l'édifice.

    Avec une recommandation à laquelle nous croyons avec force : les personnes qui sont à la retraite ou qui s'en approchent doivent toutes se former aux techniques de l'information, si elles ne le sont pas déjà. Posséder une tablette connectée et s'en servir pour un large éventail d'usages est à la portée de tous, ainsi que son prix.

    C'est l'assurance de n'être jamais seul-e-s, d'échanger des messages avec sa famille et ses amis, suivre ceux qui se déplacent où qu'ils soient dans le monde, dialoguer en "visiophonie" sur Skype gratuitement, consulter les meilleures encyclopédies pour consolider ou accroître ses connaissances, voir des films, prendre et gérer des photos qu'on échange avec sa famille et ses amis…

    Incidemment, avoir accès à ce blog (pardi !) et suivre les nouvelles de la vie de nos quartiers…

    Plus prosaïquement, les échanges administratifs migrent tous vers l'électronique. Il n'est plus nécessaire d'aller dans une agence bancaire. D'ailleurs, beaucoup d'entre elles ont vocation à disparaitre. Les opérations sur comptes bancaires, les déclarations de revenus, le paiement des impôts se font désormais sur Internet tout comme les feuilles maladie dont nous oublions jusqu'au souvenir. Là aussi la tablette est l'outil universel qui répond à toutes les situations.

    Nous n'avons pas parlé "d'ordinateur". Il est clair que ce matériel informatique répond aux mêmes besoins mais il est plus puissant au regard des applications propres aux entreprises (courriers, présentations, feuilles de calcul, gestion de fichiers …). Il restera réservé à ceux de nos "aînés" qui en ont acquis la maitrise dans leur vie professionnelle.

    Nous avons fait récemment une expérience intéressante : enseigner l'usage d'une tablette à une dame de 82 ans, de formation primaire, qui vit seule et qui n'avait comme connaissance de ces matériels que le clavier du télex de sa jeunesse. Grâce à un "coaching" doublé d'une "hot line" de quelques semaines elle est devenue capable d'exploiter sa tablette dans tous les domaines que nous avons cités. Elle n'est pas "addict", il serait exagéré de le dire, mais elle ne sort plus sans son vadémécum qui lui procure une sensation de "pouvoir tout faire" qui la ravit et brise son isolement.

    J'adresse donc un message à la mairie du IIIe et j'espère que quelqu'un le prendra à son compte : tenez la main de vos aînés pour qu'ils se mettent tous  à l'usage d'une tablette qui, au-delà de son intérêt pour ne pas rester à l'écart des modalités nouvelles d'échanges avec les administrations, leur procurera une estime de soi renouvelée par la maitrise d'une technologie qui symbolise la jeunesse et leur permettra de se constituer et entretenir un nouvel entourage fait de membres de la famille et d'amis de tous âges. Pour garder tout son sens à leur vie.

    Gérard Simonet

     

     

  • Orchestre%20Lamoureux%208%20-%20Copyright%20Rouge%20202L'orchestre Lamoureux

     

    La Mairie du IVe, s’appuyant sur le succès remporté l’an passé, a décidé de renouveler cette année encore les concerts « Croque-Musique » de l’orchestre Lamoureux.

    Ces concerts très courts, 30 minutes environ, sont donnés au moment de l’heure de déjeuner dans la salle de fêtes de la mairie du IVe. Les spectateurs peuvent ainsi consommer leur sandwich en écoutant de belles partitions de musique

    Les dates retenues pour cette nouvelle saison sont les mardis 10 novembre, 8 décembre 2015 et les mardis 19 janvier et 8 mars 2016 à 12h45.

    Les musiciens à l’honneur seront notamment Glazounov, Stravinsky, Szymanowski …

     

    CroqueL'affiche des concerts 2015-2016

     

    Quant à l’orchestre il sera dirigé par Pierre Thilloy. L’orchestre Lamoureux é été fondé en 1861 et fait partie des meilleures formations symphoniques. Il s’est plutôt spécialisé dans la musique française dont il est l’ambassadeur dans nombre de pays où il se produit.

    Cette intéressante initiative de la mairie du IVe qui met à l’honneur la musique classique mérite d’être soulignée. Elle participe en effet à l’élan nouveau que l’on rencontre depuis quelque temps à l’égard d’une musique qui avait été peu à peu délaissée, taxée d’élitiste et bien d’autres vocables. Or nos conservatoires sont à nouveau pleins et l’on ne compte plus les jeunes et les moins jeunes qui manifestent leur soif d’apprendre la musique et de jouer d’un instrument…

     

    Mairie du IVe, 1, place Baudoyer (IVe).

    Tarif unique : 6 €

     

     

  • A1Colonne à verre avec son trop plein étalé sur l'espace central de la rue du Grenier Saint-Lazare (IIIe) (Photo VlM)

     

    Quel tableau pour les parisiens et les touristes que ces containers destinés à recueillir le verre débordant à tout va, tant ils sont pleins, faute d'être vidés suffisamment fréquemment ou d'être de taille suffisante.

    Ce spectacle désolant  n'est pas nouveau et mériterait que les autorités s'y penchent car l'aspect de saleté, de laisser-aller, est désolant. Les bouteilles jonchent le sol avec moult sacs plastique et cartons. Affligeant ! Consternant !

    Comme pour le mur de la bibliothèque historique de la ville de Paris maculé d'affiches sauvages (notre article du 4 novembre 2015) une reprise en mains s'impose de la part des services de la propreté de Paris.  On se demande comment des élus peuvent se désintéresser à un tel point de l'aspect de leur arrondissement alors que nous sommes à quelques semaines de la COP 21 dont on parle tant et qui va attirer des représentants du monde entier. Paris doit apparaitre sous son meilleur aspect et surtout pas avec ce genre de travers qui la gâchent tant.

    La propreté est un travail de longue haleine certes (nous savons aussi qu'il existe prés de 1.000 colonnes à verre dans la capitale) et il faut constamment remettre  le travail sur le métier. Messieurs les élus vous devez prendre sans tarder les bonnes mesures, adapter l’organisation actuelle quitte à changer les habitudes. La situation présente ne peut plus perdurer, elle doit évoluer.  Écoutez les parisiens, ils vous demandent d'agir…

    Dominique Feutry

     

  • A2Un ginkgo biloba (*) de la rue des Archives (IIIe) arborant ses feuilles de couleur jaune-roux (Photo VlM)

     

    Alors que la température est à un niveau rarement atteint, la nature prend progressivement son aspect d’automne, les couleurs des arbres et des plantes changent quand certaines espèces ont déjà perdu leurs feuilles.  Nous passons de différentes teintes de vert, au jaune doré, à toute une palette de bruns, au roux pouvant virer jusqu’au rouge, selon les spécimens que nous rencontrons.

    A4Un arbre du Square Léopold-Achille (IIIe) qui parmi tous les autres restés verts a déjà recouvert sa parure d'automne (Photo VlM)

     

    Même si le dicton dit que "A la Saint-Martin, une éphémère chaleur revient", le temps exceptionnellement clément que nous connaissons actuellement retarde seulement la chute des feuilles des arbres. Les rues et les jardins publics en sont donc jonchés mais de façon bien moindre que les années passées.  Les agents de la Ville chargés de leur ramassage ont fort à faire à certains endroits. Mais comme il est beau de voir un mur rougi par sa vigne vierge ou un arbre presque mordoré planté à côté d'un arbre conservant encore son feuillage vert ou persistant, accentuant ainsi les contrastes !

     

    A1Mur recouvert d'un feuillage ayant viré au rouge, rue du Parc Royal (IIIe) (Photo VlM)

     

    Des nouvelles fleurs (pâquerettes, pensées, primevères ou petits chrysanthèmes), en cours de floraison, sont installées dans les squares, attirant le regard des passants.

    Il est indéniable que le cours des saisons suit son rythme, car les tapis de feuilles, les arbres qui les ont perdues et ceux dont la couleur du feuillage vire indiquent bel et bien que l'automne est présent et l'hiver tout proche.

    "L'automne est un andante mélancolique et gracieux qui prépare admirablement le solennel adagio de l'hiver." (Georges Sand)

    Dominique Feutry

     

    (*) L’Arbre aux quarante écus, l’abricotier d'argent ou Ginkgo (银杏 yínxìng en chinois) est une espèce d'arbres et la seule représentante actuelle de la famille des Ginkgoaceae.  C'est la plus ancienne famille d'arbres connue, puisqu'elle serait apparue il y a plus de 270 millions d'années. Elle existait déjà une quarantaine de millions d'années avant l'apparition des dinosaures (Wikipédia)

     

     

  • Afficher l'image d'originePeinture de Wifredo Lam

     

    Le peintre cubain Wifredo Lam est exposé au musée Pompidou jusqu'au 16 février 2016. Avec 300 œuvres qui comptent des peintures, dessins, gravures et céramiques ainsi que des documents dont de nombreuses photographies proposés au public. Le parcours suit les diverses évolutions de la création de l'artiste de sa période Cuba, à l’Espagne, la France et les Caraïbes.
     
    Né en 1902 d’un père chinois cantonais et d’une mère métisse, à La Havane, Wifredo Lam s’inscrit dans une école de peinture puis vient étudier en Espagne en 1923, où il restera 14 ans. En 1936, il rejoint les Forces républicaines contre le général Franco et doit fuir ensuite le pays pour Paris.

    C'est là qu'il fait la connaissance de Picasso, Braque, Matisse, Miró, Léger, Eluard et Leiris. Au début de la seconde guerre mondiale il s'installe à Marseille avec des intellectuels autour du poète André Breton avant de rejoindre les États-Unis. En escale à la Martinique le peintre rencontre Aimé Césaire avec qui il se lie d'amitié. Après que Lam ait regagné Cuba, les deux hommes resteront profondément liés.

     

    A4        Wifredo Lam et Picasso

     
    En 1952, il revient à Paris, multipliant les expositions internationales.  Il s’installe à Albissola en 1962 dans cette petite ville balnéaire de la côte ligure important centre de céramique où il séjournera régulièrement jusqu’à la fin de sa vie. Après de nombreux voyages, il s’éteint en 1982 après avoir achevé les gravures pour son ultime livre d’artiste, "L’herbe sous les pavés", sur un texte de Jean-Dominique Rey.

    «La spontanéité, la dimension collective ainsi que l’intérêt du groupe pour l’art populaire l’amènent à travailler de nouveaux matériaux, comme la terre cuite, et à expérimenter des formes nouvelles. Pour la série des Brousses de 1958, il fait sien le dynamisme de l’abstraction gestuelle américaine, rappel épuré des compositions à la végétation foisonnante des années 1940. Ses dessins, incisifs et oniriques, illustrent nombre de textes d’amis poètes et écrivains, comme René Char. »

    «Wifredo Lam est célèbre pour avoir apporté aux mouvements artistiques occidentaux (tels que le Cubisme, le Surréalisme…) un métissage particulier : il a ajouté une pointe de magie aux formes déjà théorisées grâce à des symboles africains et caribéens. Proche de Picasso, il a produit une peinture extrêmement riche et intéressante »

    Visite tous les jours, sauf le mardi, de 11h à 21h. 

     

  • Hôtel de soubise 22 03 14Hôtel de Soubise – Archives Nationales (Photo VlM)

     

    Depuis le 4 novembre et jusqu’au 28 février, les Archives Nationales proposent une nouvelle et grande exposition « Le Secret de l’État. Surveiller- Protéger- Informer »

    D’emblée l’annonce de cet évènement donne le ton du parcours proposé et le contenu des documents présentés au public « Du chevalier d'Éon aux agents secrets des Présidents de la Ve République, l'exposition Le secret de l'État. Surveiller, protéger, informer bouscule les lieux communs en explorant l'histoire des différentes organisations, des lieux du pouvoir et des techniques singulières du renseignement, de la fin de l'Ancien Régime au XXIe siècle ».

    Réalisée en partenariat avec les services du ministère de la Défense et de l'Intérieur cette rétrospective, la première de la sorte, le visiteur est plongé dans la « construction du secret » liée à « une bureaucratie spécifique, tant diplomatique,  policière que militaire, qui entourent les chefs d’État. »

    Entre les documents secrets, les montages sonores et audiovisuels, les machines à crypter les lettres codées dont la fameuse « Enigma » mise au point par les nazis, le plus inattendu est sans aucun doute l’intérieur du PC du sous-marin "Le Redoutable" que chacun sera invité à découvrir.

    A ne manquer sous aucun prétexte.

    Dominique Feutry

     

    Slide expo Le secret de l'Etat

    Affiche de l'exposition "Le Secret d’État. Surveiller-Protéger-Informer" aux Archives Nationales 

     

    Archives Nationales

    60 rue des Francs-Bourgeois (IIIe)

    Du lundi au vendredi de 10h00 à 17h30-Samedi et dimanche de 14h00 à 17h30

     

     

  • Pavée 24 hôtel de lamoignonHôtel d'Angoulème Lamoignon, 24 rue Pavée (IVe) – Siège de la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris (Photo VlM)

     

    A en juger par l'état honteux de son mur d'enceinte sur la rue des Francs-Bourgeois, caractérisé par une très jolie tourelle qui fait office d'échauguette à l'angle de la rue Pavée et de la rue des Francs-Bourgeois, on n'a plus l'air de se soucier de grand chose dans cette grande maison qui a pourtant joui d'un prestige enviable en d'autres temps.

    Jean Dérens qui en a été le directeur jusqu'en 2008 n'aurait pas admis que l'institution qu'il gérait, dans le monument historique qu'est l'Hôtel d'Angoulème Lamoignon, soit traitée avec autant de légèreté par la mairie du IVe. Les affiches sauvages et les tags s'y sont accumulés depuis des mois en dépit des nombreuses signalisations que notre association et des particuliers ont déposées sur l'application "DansMaRue"

    Francs-bourgeois lamoignon tagué 04 11 15 Francs-bourgeois lamoignon détail affichage 04 11 15

    A gauche mur d'enceinte et tourelle sur la rue des Francs-Bourgeois, à droite détail des affiches (on retrouve celle de l'ex première dame de France !) (Photos VlM – clic gauche dans l'image pour agrandir)

     

    On se demande comment Emmanuelle Toulet, qui a pris la suite de Jean Dérens en 2008 peut supporter de voir chaque jour quand elle rejoint son bureau le dépotoir qu'est devenu le monument dont elle a la charge.

    Quant à Christophe Girard, qui s'est toujours présenté comme un homme de culture, comment peut-il accepter que la voie la plus prestigieuse de son arrondissement, celle où affluent les touristes, donne de sa gestion cette image dégradante. C'est lui en effet qui a l'influence requise envers les services de la propreté pour exiger qu'ils interviennent et rendent à ces murs la dignité qu'ils ont perdue.

     

  • Du pontVue sur la cour pavée et ses immeubles qui mélangent les styles (Photo Atelier Du Pont)

     

    Dans un long message très documenté, le Premier Adjoint Gauthier Caron-Thibault réagit à notre article du 2 novembre 2015 et revient sur les phases de cette réalisation d'envergure. 

    "C'est toujours avec plaisir que je lis vos articles… et que je me permets quelques […]correctifs quand ils sont nécessaires.

    Je ne peux que partager votre enthousiasme sur la réhabilitation du 25 rue Michel le Comte. C'est pour moi la plus belle du parc social ces 15 dernières années dans le Marais.

    [S'agissant du rôle des ABF (architectes des bâtiments de France)]j'ai eu l'occasion à l'époque de monter un comité de pilotage de ce chantier pour en maîtriser les nuisances, affiner le projet architectural avec l'architecte, définir la typologie des logements,… [NDLR : il s'agit de Mme Sophie Hyafil]

    Un des premiers points, et à raison, a été la remise en cause par l'ABF du premier projet proposé qui prévoyait une destruction plus importante du bâtiment datant du 19e. Nous étions en pleine révision du PSMV [NDLR : plan de sauvegarde et de mise en valeur], en train de redonner ses lettres de noblesse aux bâtiments du 19e et il n'était du coup pas envisageable d'accepter le projet en l'état. Cela a néanmoins eu pour conséquence de diminuer la surface et le nombre de logements créés ainsi que de devoir penser autrement la circulation des personnes à mobilité réduite. Ce qu'a fait avec brio l’Atelier Du Pont, en limitant les pertes concernant la production de logements.

    Du coup, cette réhabilitation est vraiment le fruit d'un long travail partenarial Eloge/ABF/Architecte/Mairie du IIIe pour aboutir sur un projet qui convienne à chacune des parties dans des délais raisonnables.

    Vous trouverez sur mon blog l'histoire retracée en 4 moments:

    http://www.ruedebretagne.eu/?p=1267

    http://www.ruedebretagne.eu/?p=1219

    http://www.ruedebretagne.eu/?p=959

    http://www.ruedebretagne.eu/?p=843

    Les exigences de l'ABF n'ont pas été déraisonnables, loin s'en faut quand on constate la qualité du résultat, mais il a fallu tout de même travailler en étroite collaboration".

    Sur la question financière :

    "Cette réhabilitation d'un coût de 26 millions d'€ a été financée par la Ville à hauteur de 7 millions, 1.5 millions  par des fonds propres du bailleur, 300 000 € par l’État, 240 000 € par le 1% patronal, le reste par des prêts (Caisse des dépôts, banque, 1%…). Le plan de financement (NDLR : compte de résultat) est défini pour que l'opération soit rentabilisée par les loyers des logements et des commerces dans un temps long. Le bailleur n'a pas le droit d'être en déficit et la Ville n'a pas le droit de renflouer les caisses d'un bailleur du type Elogie qui serait déficitaire. D'où une gestion locative au cordeau de ce type d'opération (suivi des impayés, fixation des loyers, choix des locataires commerçants…).

    Gauthier Caron-Thibault

    Premier Adjoint Mairie du IIIe"

    Caron-thibaultGauthier Caron-Thibault

     

    L'argumentaire financier ne nous satisfait que très partiellement. Nous  l'avons dit à M. Caron-Thibault en ces termes :


    "La rentabilité de l'opération reste notre souci. L'association assure un suivi attentif de certaines charges de l'Hôtel de Ville, notamment les subventions qu'il distribue, trop généreusement nous semble-t-il. Nous savons que les bailleurs sociaux en reçoivent. Selon notre enquête, c'est autour de 300 Millions d'€ par an et on mélange souvent investissements et subventions d'équilibre. C'est pour cette raison que nous disons que les contribuables risquent de mettre la main à la poche si l'équilibre entre les charges + amortissements + frais financiers d'une part et les recettes provenant des loyers (nets d'impayés) n'est pas assuré.

    Cet équilibre repose largement sur la qualité des locataires et leur solvabilité. Il me semble du reste que vous en êtes conscient.
    S'il apparaissait que ces doutes n'étaient pas justifiés, nous serions les premiers à nous en réjouir.
    Merci pour la peine que vous vous êtes donnée pour compléter notre information. Et bravo pour le travail !"

    Gérard Simonet