La pollution atmosphérique à Paris (Photo Houpline Renard/SIPA)
Paris et sa région traversent depuis plusieurs jours un nouvel épisode de pollution atmosphérique aux particules.
Les médias et presse s'en font l'écho mais sans trop insister, beaucoup estiment devoir vivre avec et sont résignés, un mal contemporain qui finira peut-être par être battu en brèche pensent-ils mais sans vraiment trop y croire… Les joggeurs courent, les voitures ont toujours aussi nombreuses et les politiques et décideurs restent timides, il est vrai que l' actualité les a rattrapés par ailleurs.
Hélas nous l'avons dit à de multiples reprises, et ne nous berçons pas d'illusions, tant que des mesures drastiques et plus fortes encore que celles annoncées à l'issue de la COP21 ne seront pas arrêtées et mises en œuvre, nous aurons du souci à nous faire car la situation reste inquiétante. La crise économique notamment est un facteur défavorable pour la lutte contre la pollution atmosphérique, souvent les pays pollueurs ont d'autres objectifs que la réduction des gaz à effet de serre quand le chômage augmente et avec lui la misère, le mécontentement et l'inquiétude du lendemain.
Nous sommes en fait tous responsables, passivité, routine et égoïsme disent certains, démunis, désarmés, dépassés affirment d'autres. Ne banalisons pas le phénomène. Sans une réaction collective suffisante face à la taille de l'enjeu, nous ne risquons pas de faire avancer le sujet et d’apporter les solutions fortes et adaptées pour y répondre.
Le stationnement résidentiel gratuit apparait bien dérisoire face à la situation qui se répète au fil des mois. Et l'entrée en vigueur du contrôle technique des deux-roues motorisés, fortement polluants, ne doit plus être différé pour plaire au lobby des motards dont l'attitude de refus est irresponsable.
Dominique Feutry
Commentaires
4 réponses à “Les épisodes de pollution aux particules sont devenus banals”
Au risque d’aller à l’encontre de la majorité, le problème de la pollution de l’air due au trafic automobile (la première source depuis la fin des usines parisiennes) est aggravé par la politique de la mairie, depuis 2001, et notamment celle appliquée dans les arrondissements du centre (2, 3 et 4 notamment).
En effet, la réduction de la voirie, la fermeture au trafic de nombreux ponts et des voies souterraines (Châtelet – les Halles – Pont Neuf), a accru les embouteillages, et donc la pollution. L’idée de donner la priorité au transport public était excellente. Dans d’autres pays, cela correspond alors au renforcement de l’offre métro – tramway – bus. À Paris, ce fut seulement en restreignant la circulation et en fermant les voies, en pensant « dégoûter » les personnes. Les transports demeurant une obligation économique et sociale, cela n’a pu conduire naturellement qu’à la situation actuelle.
La prochaine étape, à l’été 2016, va être la fermeture des voies sur berge rive droite, et la piétonnisation de 9 places parisiennes (Nation, Bastille, etc.)
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, la thrombose est proche, et la pollution actuelle n’aura été qu’une première étape dans la dégradation de l’environnement des parisiens.
La création d’un nouveau réseau « métropolitain » est une réponse au problème, pas la fermeture des voies.
Et on dira encore que la COP 21 fut un succès! Allons la mairie: un peu d’imagination pour faire la preuve que cette pollution peut être vaincue.
Merci à Dominique Feutry d’avoir évoqué explicitement la pollution atmosphérique engendrée par les motos.
Effectivement, il est URGENT de leur imposer un contrôle technique régulier, même si cette mesure ne plaît pas à l’electorat des « motards en colère »
Une fois n’est pas coutume, c’est la maire de Paris qui met une pétition en ligne !
https://www.change.org/p/pollution-de-l-air-la-sant%C3%A9-des-citoyens-avant-celle-des-lobbys-industriels-cities4climate?lang=fr