Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2016

  • Charlot 23Immeuble XVIIIème siècle à pans de bois, rue Charlot (IIIe) (Photo VlM)

     

    La Chambre des Notaires vient de publier ses chiffres pour l'immobilier. La stabilité observée ces dernières années et le niveau historiquement bas des taux d'intérêt incitent désormais les acquéreurs à passer à l'acte. Résultat : 13% de hausse du nombre de transactions sur un an en région parisienne !

    Dans ce contexte, le IIIe subit une hausse moyenne des prix entre 2015 et 2016 de 5,7 %, à 10.140 € le m². Dans le centre de Paris, seul le 1er affiche une progression supérieure avec un taux de 8,6 %. Le nombre réduit des transactions dans cet arrondissement peu peuplé invite cependant à considérer ce chiffre avec prudence.

     

    St merri 12 escalier monumentalImmeuble rue Saint-Merri (IVe), escalier monumental (Photo VlM)

     

    Dans le IVe, la variation est moins nette avec une hausse de 3,0 %. Le prix moyen au m² de 10.790 € reste plus élevé que celui du IIIe mais l'écart se resserre et les chiffres doivent être regardés à la lumière de la structure particulière du IVe arrondissement qui inclut les quais de la Seine et les Îles Saint-Louis et de la Cité, où l'immobilier est très cher, tandis que le prix moyen du IIIe bénéficie de l'effet modérateur des quartiers hors Marais, au nord et à l'ouest.

     

  •   800px-Île-de-France_RATP_Renault_Agora_S_n°7742_L29_BastilleLe bus 29 (Photo RATP)

     

    Reliant la Gare Saint- Lazare à la Porte Montempoivre, les bus de la ligne 29 traversent une partie du Marais à partir de la rue Rambuteau jusqu’au boulevard Beaumarchais.

    Les rues sont alors étroites et malheur aux bus, aux chauffeurs et à leurs passagers, mais aussi aux autres véhicules, si jamais le matin, une voiture de nettoyage des trottoirs est en action devant eux.  Aucune chance alors ne leur est laissée par le conducteur de l’engin qui ne pense à un aucun moment laisser passer les autres véhicules qui forment colonne derrière lui. Le résultat est que les klaxons retentissent, les passagers du bus, surtout des écoliers, collégiens et lycéens, descendent ici et là le long du trajet, de peur d’être en retard aux cours. Des personnes qui se rendent à leur travail font de même elles aussi.

    Il arrive parfois qu’une personne parlemente avec le conducteur du véhicule de nettoyage pour lui demander de le garer temporairement afin de désengorger la voie, mais ce n’est pas gagné à tous les coups. Bravo ce matin 6 septembre au conducteur du véhicule 5344 qui à partir de 8h15, très absorbé par sa mission, a entrepris avec son collègue l’arrosage des trottoirs  dès l’intersection des rues  Rambuteau/Beaubourg  (IVe)  jusqu’à l’intersection de la rue des Francs Bourgeois  avec celle des Hospitalières Saint-Gervais (IVe) !  Il a réussi à ne pas céder le passage aux autres véhicules pendant  plus de 800 m, créant un long bouchon et beaucoup de mécontentement! Ce n’est qu’après l’intervention d’un passager du bus, qui a réussi à convaincre le conducteur de l'engin qu’il serait opportun de se garer un instant, que la circulation s'est temporairement fluidifiée.

    Nous ne pouvons pas reprocher un nettoyage régulier des trottoirs, ces derniers en ont tellement besoin, mais est-il si difficile de prévoir des horaires moins pénalisants pour ceux qui se rendent à leur travail ou en classe ou dans une gare tout en donnant des instructions aux chauffeurs des véhicules de la propreté de libérer la voie régulièrement lorsqu’ils sont en action ?

    On se plaint que les transports en commun ne sont pas assez utilisés,  encore faut-il  leur permettre de rouler le mieux possible et leur éviter inutilement d’être bloqués par tel ou tel véhicule utilitaire ou de service … Il est impératif que les responsables des équipes de la propreté sensibilisent leurs agents et agissent en prévention contre ce que certains qualifient d'incivilités. Il ne faudrait pas à force d'agir ainsi qu'il y ait une désaffection des habitués de la ligne 29  et qu'un jour soit annoncée sa suppression, alors que l’on connait les rémèdes pour l'éviter.

    Dominique Feutry

     

  • Photo 1Vue du panneau recouvert d'affiches et devenu dangereux 51, rue de Turenne (IIIe) (photo ES)

     

    Dans un article du  9 février 2016, nous avions attiré l'attention sur l'anarchie qui régnait en matière d'affichage sauvage au rez de chaussée de l'immeuble situé  51 rue de Turenne (IIIe) et formant angle avec la rue du Parc Royal, les vitrines ayant totalement disparu sous l'effet des différentes couches de papier. 

    Nous indiquions que le bâtiment "était à l’abandon et que les propriétaires n’avaient sans doute que faire de mettre les vitrines en ordre. Il faudrait pourtant que l’Administration ait les moyens de mettre en demeure ces « contrevenants » ou agisse de concert avec eux afin de gommer ces collages, car aujourd’hui les services de la propreté ne peuvent pas intervenir seuls sur les vitrines (même s’il n’y a plus d’activité dans les magasins), ce n’est pas de leur compétence."

      Photo 3Autre vue du panneau dangereux pour les piétons 51, rue de Turenne (IIIe) (photo ES)

     

    Cet enlaidissement du secteur et son aspect de malpropreté en plein quartier du Marais ne semblent pas avoir ému nos élus, ni leur administration.

    Or depuis quelques semaines, plusieurs riverains et adhérents de notre association nous alertent sur le danger de ces vitrines pour les passants. En effet les panneaux sur lesquels sont collées les affiches ont atteint une telle épaisseur qu'ils se recroquevillent par la base, se soulèvent, empiètent sur le trottoir et peuvent ainsi provoquer blessures et accidents ou chutes aux piétons inattentifs ou mal voyants ou circulant de nuit  Il y a mise en danger d'autrui et ceux qui veillent sur notre sécurité doivent réagir rapidement afin de remédier à cette situation. Nous avons informé le commissariat du IIIe arrondissement.

    Dominique Feutry

     

  • Montmorency camion tournant vers temple 02 06 16Séance de livraisons le matin. De gros camions inadaptés au profil des rues arrivent par la rue de Montmorency et évacuent par la rue du Temple en causant des dégâts de voirie

     

    Tous les matins avant 7h, la rue est utilisée comme quai de déchargement et les riverains sont réveillés par le bruit des camions, transpalettes et rampes métalliques qui sautent à chaque passage. A cela s’ajoutent les klaxons des véhicules bloqués derrière les camions de livraison et la pollution de l’air générée par les embouteillages.

    Il ne faut pas oublier non plus l’extraction en façade de l’ensemble réfrigérant de grande capacité qui se révèle particulièrement bruyant la nuit, équipement installé malgré l’interdiction notifiée par les copropriétaires en assemblée générale.

    Outre la gêne occasionnée pour les habitants et les usagers, que penser de ces produits que l’on retrouvera dans les rayons après qu’ils aient séjourné sur le trottoir, la chaussée, voire même le caniveau, lieux qui conservent les traces des déchets et poubelles qu’ils ont accueillis la veille ?

     

    Mont1Entreposage des produits sur la chaussée

     

    La gestion des déchets représente elle aussi une forte nuisance, car là encore, l’espace public et en particulier les places de livraison sont totalement privatisées par U Express qui y dépose ses poubelles bien avant le ramassage. A l’issue du ramassage de nombreux papiers et déchets jonchent le sol. La rue n’a jamais été aussi sale.  Les déchets appelant les déchets, l’angle en retrait du n°4 devient un véritable dépotoir.

     

    Mont

    On peut d’ailleurs s’étonner  de l’impunité dont semble bénéficier U Express dans la monopolisation de ces places de livraison qui servent à tout sauf au stationnement temporaire.

    Autre sujet d’inquiétude, l’étroitesse de la rue fait que les camions ne peuvent pas tourner rue du Temple sans rouler sur le trottoir nord et présentent donc un risque majeur pour les piétons parmi lesquels nombreux sont les parents conduisant leur enfant à la crèche située au n° 6 de la rue Montmorency. Les potelets qui sont installés par les services de la Voirie, et on la remercie, pour discipliner le stationnement sont régulièrement arrachés par les camions de livraisons.

    Et tout cela est dans la droite ligne du cheminement suivi par les propriétaires successifs des locaux pour installer une supérette dans un quartier qui en est déjà largement pourvu (une dizaine dans un rayon de 400 mètres), travaux démarrés sans avoir obtenu les autorisations administratives, travaux réalisés qui outrepassent largement les dossiers présentés tant à la Direction de l’Urbanisme qu’au syndicat des copropriétaires…

    Une démarche judiciaire a été entamée par la mairie de Paris mais elle sera longue et dans l'intervalle les riverains soutenus par notre association n'auront de cesse que de dénoncer un comportement qui est condamnable à plus d'un titre.

    Magasins U proclame sur son site : "Pour un commerce qui profite à tous". Sa direction sera sans doute surprise de savoir que son franchisé de la rue du Temple fait l'unanimité de ses voisins contre lui. C'est de mauvais augure pour sa réussite !

    Collectif Montmorency-Temple (Photos VlM – CM)

     

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    Slide-chateau_1Le château et l'église Sainte Geneviève d'Asnières 
     
     

     

    En partenariat avec "Vivre le Marais !" et à l'occasion de la rentrée

    CULTURE ET PATRIMOINE

    PARIS – MARAIS

     vous invite à la visite d’un château méconnu, d’une église classée et d’un lieu insolite.

    Le jeudi 29 septembre, rendez-vous à 14h15

    métro Gabriel Péry Asnières Gennevilliers, sortie rue des Bas

    (durée : environ 2 heures)

     

    Notre guide, Sylvain Solustri nous fera découvrir le château d’Asnières sur Seine qui, récemment restauré, est une des ultimes demeures aristocratiques rescapées de la région parisienne. Il fut dessiné par Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne, architecte du Roi. La visite intérieure permettra d’admirer la somptueuse décoration voulue par le marquis d’Argenson au XVIIIème siècle.  

    Sylvain nous présentera quelques curiosités de l’église Sainte Geneviève (classée) avant de nous emmener dans l’insolite cimetière des animaux où reposent Barry, des chiens policiers victimes du devoir, Rintintin mais aussi chats, oiseaux, hamsters, poissons, chevaux…

    Compte tenu des droits d’entrée du château et du cimetière des animaux que nous prendrons en charge, une participation de 15 € par personne pour les adhérents de Culture et Patrimoine et de 20 € pour les non adhérents sera demandée en début de visite.

    Merci de prévenir de votre venue et du nombre de personnes qui vous accompagneront Marie-Françoise Masféty-Klein par mail mfmk@free.fr ou par téléphone 01 42 72 61 41.

     

     

  • Batiment_musees_cognacq-jay_didier_messinaL'Hôtel Donon abritant le musée Cognacq-Jay, 8 rue Elzévir (IIIe) (photo Paris musées) 

     

    L'offre qui est faite aux parisiens à l'occasion des journées du patrimoine des 17 et 18 septembre ne comporte pas uniquement des visites, elle s'étend aussi à des spectacles et des ateliers organisés pour la circonstance qui ne manquent pas d'intérêt.

    Le Marais en particulier  a inscrit à l'affiche des lectures à la Crypte archéologique du Parvis de Notre Dame (dimanche 18 sept de 15h00-16h00/ 16h00-17h00), au Musée Carnavalet (dimanche 18 sept 11h00-12H00/12h00-13h00) 16 rue des Francs Bourgeois (IIIe) et à l’église Sainte-Elisabeth 195 rue du Temple (IIIe) qui présentera le drame historique « Les enfants du Temple » écrit par Dominique Sabourdin-Perrin (samedi 17 sept 17h00/20h00).

    Deux concerts sont programmés, l’un d’orgue par le titulaire de l’instrument en l’église de Saint-Louis en l’Ile au 19 de la rue éponyme (dimanche 18 sept 12h30-13h30) et l’autre à l’Hôtel de Coulanges 35-37 rue des Francs Bourgeois (IVe) (samedi 17 sept 14h30/16h30) par les élèves du lycée franco-allemand de Buc (musique classique et de films).

    Quant aux ateliers annoncés et réservés aux enfants (il faut s’inscrire préalablement), ceux de l’Hôtel Donon abritant le musée Cognacq-Jay 8 rue Elzévir (IIIe). Le premier est intitulé « Boîte à secrets » apprendra à construire une boîte (dimanche 18 sept 14h30-15h30) et le second « Faune et flore » (Dimanche 18 sept 16h00-17h00) à peindre un panneau. Deux autres ateliers sont prévus au Musée des Arts et Métiers 60 rue Réaumur (IIIe), « Un petit tour …et c’est parti ! ou le monde fascinant des jouets mécaniques. » (samedi 17 et dimanche 18 sept 10h30-11h30), « La petite reine du XIXe siècle » (samedi 17 et dimanche 18 sept 11h00-12h00)

     

  •   P1180094Une des façades à modénature "renaissance" avec pilastres surmontés de chapiteaux corinthiens de la maison Marie Touchet 22 bis rue du Pont Louis Philippe (IVe)  

     

    Nous l’avons annoncé récemment (notre article du 26 août 2016 ), les Journées du Patrimoine auront lieu cette année les 17 et 18 septembre prochains avec comme thème  "Patrimoine et citoyenneté".

    Parmi les raretés qui seront « offertes » à la visite seulement à cette occasion, nous recommandons tout particulièrement la maison de Marie Touchet qui se trouve au 22 bis rue du Pont Louis Philippe (IVe).

    Cette construction est invisible de la rue mais est considérée par tous les spécialistes comme un « rare exemple de l’architecture de la première Renaissance à Paris ». Elle est faite toute de briques et de pierres avec en façade des pans de bois décorés et des pilastres cannelés surmontés de chapiteaux corinthiens. On peut y observer aussi un escalier à vis avec une rampe en bois sculpté.

    Ayant échappé aux démolitions dues au percement de la rue du Pont Louis Philippe en 1833, elle appartient à la Ville de Paris et est occupée par un cabinet d’avocats.

    L’histoire raconte que Marie Touchet qui deviendra comtesse d'Entragues (1549-1638) fut la maitresse de Charles IX et qu’elle habita cette bâtisse à qui elle donna son nom. Elle occupera ensuite l’Hôtel de Bassompierre situé 23 place des Vosges (IIIe).

    Un rendez-vous exceptionnel à ne pas manquer

     

  • Expo4artgn1-img_5211Photo de l'Espace des Blancs Manteaux prise lors d'une précédente édition d'Expo4art

     

    Intéressant rendez-vous à retenir à l’approche de l’automne, EXPO4ART.

    Ce salon d’art contemporain, fort du succès rencontré en février dernier, tiendra bientôt sa 4ème édition sous la Halle des Blancs Manteaux 48, rue Vieille du Temple (IVe).

    Ouvert à 70 peintres, sculpteurs, photographes, designers, cet événement fera connaitre les artistes et leurs œuvres au public, durant 3 jours où les rencontres et les échanges avec les visiteurs seront privilégiés.

    Du 9 au 11 Septembre 2016.

    Vendredi 15h-22h / samedi et dimanche 11h-20h

    Entrée libre

     

  • Studio Étudiante qui occupe un studio du IIIe en colocation (photo VlM)

     

    Si l'on en croit le quotidien "Le Monde" et son article du 28 août sur le logement étudiant,  le loyer moyen pour un studio de 11 m² dans le IIIe se situe autour de 800 € par mois. L'agence Century 21, qui vient de publier une enquête sur le dossier, affirme que c'est "le prix le plus cher de France".  Elle ajoute que le IVe est également très recherché et qu'il ne faut pas compter se loger pour moins de 600 € pour une surface identique.

    Il y a dans cette information une bonne et une mauvaise nouvelle. La mauvaise, c'est que nos jeunes étudiants, ainsi que ceux qui débutent dans la vie active, ne peuvent espérer se loger dans nos quartiers sauf à le faire en couple ou en colocation entre personnes qui disposent individuellement d'un revenu confortable ou d'une aide de la famille. Les difficultés commencent au moment de la recherche. Sur ce marché, c'est le monde à l'envers : le bailleur fait la loi et c'est lui qui choisit son client. Il exige systématiquement des garants dont la surface financière est l'élément déterminant du choix du locataire.

    La bonne nouvelle, c'est que ce résultat sanctionne le haut niveau d'attractivité du Haut-Marais. Il y a plusieurs raisons à cela. Faut-il le rappeler, le Marais a la chance d'être au centre de Paris. C'est le lieu privilégié, du fait de sa position et de la disponibilité des transports publics, pour ceux qui doivent se déplacer.

    C'est aussi le cœur historique de Paris où foisonnent des monuments et des bâtiments qui portent témoignage d'un patrimoine qui comprend des vestiges du moyen-âge, des traces de la renaissance et, surtout, de l'architecture des XVIIème et XVIIIème siècles avec un nombre impressionnant d'Hôtels particuliers comme Soubise et Rohan, Sully, Amelot de Bisseuil, Coulanges… Sans oublier cette perle de l'époque d'Henri IV qu'est la place des Vosges et quelques immeubles haussmanniens, art nouveau et art déco (mieux vaut éviter de parler de la période après-guerre qui nous a laissé hélas des horreurs comme le gymnase Michel le Comte ou l'école-piscine Saint Merri !)

    Il est clair que la décision des pouvoirs publics, dès 1962, de lancer le PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais, qui a fait d'un secteur délabré, massacré par les activités marchandes, insalubre, ce qu'il est aujourd'hui, n'est pas étranger à la flambée des prix. Fallait-il pour autant le laisser croupir ? Le détruire, comme le suggérait Le Corbusier ? La réponse est dans la question !

    Il est tout aussi évident que la politique conduite par les Maires d'arrondissements a eu son influence sur l'évolution du marché immobilier. Dans le IIIe, le réaménagement des rues Baubourg, de Bretagne, Turenne, du carrefour des Arts & Métiers, de la rue des Archives au niveau de la Poste, de la rue Rambuteau (commune avec le IVe) a induit un positionnement différent des commerces avec une montée en gamme. Les habitations ont suivi avec un nombre croissant de rénovations/réhabilitations qui en ont élevé la valeur foncière.

    La politique des Maires en matière de logements sociaux, dont on peut observer de notre point de vue qu'elle s'est faite  de manière intelligente en associant largement les intérêts privés, a pourtant pesé elle aussi sur les conditions du marché. En forçant la main des investisseurs privés à céder 25 ou 30 % des rénovations à des bailleurs sociaux à des prix inférieurs au marché, elle a poussé à la hausse, par effet de péréquation, le prix des logements non aidés. On en a des exemples avec le 108 rue Vieille du Temple ou l'Hôtel du Grand Veneur, 60 rue de Turenne (IIIe).

    On peut légitimement en conclure que la puissance publique est responsable, en partie, de l'envolée des prix. Il serait absurde pourtant de l'en rendre coupable car l'amélioration du cadre et des conditions de vie des citoyens doit être le souci permanent des élus. La gentrification d'un ensemble urbain à la suite de sa mise en valeur n'est certainement pas sans conséquences mais il faut savoir considérer tous les aspects du changement et dresser un véritable bilan. S'agissant du IIIe, et au risque d'être contredits, nous considérons que sur un quart de siècle maintenant, ce bilan est positif.

    Le IVe mérite une analyse spécifique bien que les conclusions applicables au IIIe puissent se décliner sur le "Marais-Sud" à des degré divers. On peut regretter toutefois que les Maires successifs aient laissé perdurer les dérives qui en font un quartier "agité" avec notamment des attroupements réguliers le soir sur l'espace public autour de certains débits de boissons, qui ont fait fuir ceux qui aspiraient à une existence paisible, notamment les familles (depuis 2009, la population du IVe a baissé de 4,75 %). En libérant des logements, ce mouvement a contribué à la mise sur le marché d'un nombre élevé d'appartements qui proposent désormais de la "location à la journée" à travers des plateformes bien connues comme AirBnB.

    Quand on sait que la location meublée d'une semaine équivaut à un mois de location traditionnelle, on comprend que cette pratique (sur laquelle on s'est plusieurs fois exprimés) exerce une poussée à la hausse sur le foncier en général et sur les loyers en particulier.

    Gérard Simonet

     

  • La-musique-est-omnipresente-dans-les-centres-commerciaux_4060196_1000x500Magasin avec ambiance musicale (photo Sud-ouest)

     

    "Un tournant et une avancée historique", telle est qualifiée la décision récente de la chaîne de magasins Marks and Spencer qui vient d’annoncer « qu'elle allait cesser de diffuser de la musique dans ses magasins à la suite de l'envoi de lettres par des centaines de membres de Pipedown, qui en compte 2.000 ».

    "Dérangé par la musique d'ambiance dans un restaurant où il dînait", le fondateur anglais de « Pipedown » s’emploie à dénoncer la musique d’ambiance dans les commerces ou certains lieux publics, au prétexte qu’elle présente de sérieuses implications néfastes en matière d’audition et de tension artérielle. Le groupe d’adhérents souhaite convaincre d’autres grands détaillants à faire de même que Marks and Spencer aux États-Unis, en Allemagne et en France où il dispose de points d’appui.

    Pourtant selon les professionnels, une musique de fond améliore l'environnement des magasins. Ainsi le silence serait bien pire selon eux et mettraient certaines personnes mal à l'aise, car les autres bruits masqués par la musique seront entendus… ? Toujours selon les spécialistes, instiller une « bonne » musique douce le matin et dynamique le soir « peut augmenter les ventes jusqu'à 20% ».

    Nous restons très dubitatifs sur ces vérités assénées car depuis trop longtemps nous avons tous que nous sommes été mis en condition en entrant dans un grand magasin, la musique, imposée, y est toujours présente, entrecoupée de publicités diverses destinées à booster les ventes. Or de plus en plus, dans un environnement où le bruit est roi, que la musique vous plaise ou non, où écouter de le musique doit correspondre à un niveau de décibels élevé, où les problèmes de surdité se produisent de plus en plus tôt, le bruit est devenu une forme de pollution.

    Nous sommes nombreux à dénoncer par exemple le bruit nocturne. Les élus, les professionnels de la vie nocturne le savent bien et pourtant nous sommes encore peu écoutés du fait des implications mercantiles qui en découlent. Sans doute ce mouvement venu de l’autre côté de la Manche va-t-il contribuer à élargir le spectre de cette nuisance qu’est le bruit, de plus en plus prégnant et de plus en plus nocif à la santé. La mise ne place de mesures adaptées ne pourra pas être indéfiniment éludée…

    Dominique Feutry