Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2016

  • IMG_2760La  Colonne de juillet entourée d'une palissade en bois pour sa restauration (photo VlM)

     

    Une palissade (déjà taguée!) vient d’être dressée tout autour du socle de la Colonne de juillet place de la Bastille, «le plus haut monument funéraire de Paris » affirme le site internet la mairie de Paris.

    Le Centre de Monuments Nationaux qui en assure la gestion pour le compte de l’État entreprend une restauration annoncée depuis plusieurs mois visant à la rendre accessible au public en 2018 lorsque la place de la Bastille sera rénovée (voir nos articles des 18 novembre 2014 et 24 juin 2015).

    Ces travaux comprennent une reprise de l’étanchéité et de la couverture avec modification du dispositif de gestion des eaux pluviales, la restauration de l’intérieur et de l’extérieur (pierres, ouvrages d’art, sol et de terrasse, installations techniques). Seuls les décors intérieurs de marbre attendront une restauration ultérieure après leur assèchement. Notons que cette restauration nécessite aussi de veiller à ce que la patine extérieure soit homogène avec le fût de la colonne.

    Ainsi protégée, nous sommes sûrs que durant cette période la colonne ne subira pas le sort qui a été réservé à la statue de la place de la République dont les mutilations ont été récemment réparées.

    Dominique Feutry

     

  • Chapelle Loire avant
    Chapelle Loire avant

     

     

     

     

     

     

     

     Une chapelle de la Loire avant (à gauche) et après travaux (à droite) (Photos SPPEF)

     

    Dans un article daté du 19 août, la "Tribune de l'Art" sous la signature de Didier Rykner, dénonce le décret qui vient de paraitre.

    Extraits :

    "Il y eut, dans les années 60 et 70 en France, une vague de destruction urbaine sans précédent en temps de paix. On croyait que ces errements étaient derrière nous. Il n’en est rien. Les dernières années ont déjà été difficiles pour le patrimoine. Celles qui viennent promettent d’être tragiques.

    Alors que le ministère de la Culture vient d’accoucher, fort difficilement, d’une loi patrimoine à bien des égards moins protectrice que la précédente, alors que la loi sur la transition énergétique avait pris en compte dans son article 14 la nécessité de protéger le bâtis ancien des opérations d’isolation par l’extérieur, le ministère de l’Écologie vient de tout balayer d’un revers de main. La loi, après amendement, prévoyait en effet de limiter ces travaux à un certain type de bâtiment et en « tenant compte des spécificités énergétiques et architecturales du bâti existant ». Le décret va bien au delà. Nous assumons totalement la comparaison : les menaces qui vont peser sur le patrimoine français sont équivalentes à celles que nous décrivons au début de cet article.

    Ce décret, qui traduit la volonté du gouvernement de François Hollande, impose aux propriétaires de mener sur leurs habitations des travaux qui détruiront définitivement la beauté des villes et des paysages français. Toute maison ancienne qui ne se trouverait pas dans une zone protégée (soit plus de 90% du territoire français) est ainsi menacée. Lorsque l’on voit à quoi ressemblent les travaux d’isolation par l’extérieur effectués avant même qu’ils deviennent quasiment obligatoires, on sait à quoi l’on s’attend.
    Les associations tentent de communiquer sur le vandalisme effroyable qui se profile, mais pour l’instant dans un silence assourdissant des médias qui ne semblent pas avoir conscience de la catastrophe à venir. Toute la France sera touchée. Tout ce qui fait la beauté de notre pays est désormais mis en péril par l’incompétence crasse de nos dirigeants. Le silence du ministère de la Culture sur ce sujet est honteux et prouve une nouvelle fois qu’il ne sert pas à grand-chose".

    Les associations de défense du patrimoine engagent le combat contre l'application d'une loi qui sacrifie le patrimoine de la France aux intérêts marchands d'entreprises qui sont l'arme au pied pour partir à l'assaut de ce qui fait la beauté et l'attractivité de la France. A leur tête, la SPPEF (société pour la protection des paysages et de l'esthétique de la France) et Alexandre Gady qui est par ailleurs un grand connaisseur du Marais (voir leur article du 16 juillet 2016)

    Gérard Simonet

     

  •  L_antennes-relais-conseil-etat-maires-pas-competents-decision-installation-sante-publiqueAntennes relais 4 G installées sur des toits

     

    La mairie de Paris vient de donner des autorisations de «remplacement» d’antennes relais existantes à un opérateur de téléphonie mobile. Mais d’après des riverains observateurs ces nouvelles antennes ne se situent plus au même emplacement.

    Il s’agit donc de nouvelles antennes qui viennent d’être activées en ce début du mois d’août.

    Il est difficile de connaitre la nocivité exacte de ces installations mais les personnes qui sont électro sensibles subissent des symptômes et des souffrances (nausées, insomnies… voir notre article du 04 avril 2016) qui révèlent leur présence et c’est justement le cas récemment rue de la Verrerie (IVe). Il existe d’ailleurs des sites où figurent l’ensemble des antennes relais installées en France, classées par opérateur et par niveau de fréquence

    Les enjeux financiers sont très importants, le lobbying est énorme face à des études scientifiques que les opérateurs cherchent à minimiser, mais il est un fait qu’il y a un enjeu de santé publique qui n’est pas vu de la même manière selon le côté où l’on se place. Le fait que ce sujet soit posé montre qu’il y a bel et bien problème.

    Ces nouvelles et premières antennes 4G dont nous annoncions l'arrivée dans un article du 12 février 2014, sont destinées à Free dont celle de la rue de la Verrerie et une autre 122 rue de Rivoli (Ier)  couvrent « La bande 700 MHz, ce qui va permettre à Free Mobile d’étendre plus rapidement sa couverture puisque la bande 700 MHz porte plus loin et pénètre mieux les bâtiments que les bandes 1800 et 2600 MHz» ainsi qu’il est rapporté (50 centimètres pour des matériaux standard).

    Il faut souligner qu’au total ce sont 6 nouvelles antennes qui viennent d’être installées dans la capitale mais comme 164 autorisations ont été données, 158 restent encore à mettre en service, ce qui est considérable.

     

  • Terrasse arts & métiersUne dérive courante : des rangées de tables et de chaises ajoutées à la terrasse autorisée. Paris IIIe (photo VlM)

     

    L'Inspection Générale de la Ville de Paris (IGVP) vient de publier un rapport intitulé Audit des modalités d'attribution et de vérification des autorisations de terrassesDéjà en 2004 un rapport similaire avait été rédigé et suivi malheureusement de peu d'effets. Espérons que le sort réservé au rapport 2016 sera plus concret. Selon nos sources, c'est le groupe des "Verts" de la mairie de Paris qui serait à l'origine de l'intervention de l'IGVP.

    Ce rapport apporte la confirmation de toutes les dérives de la Direction de l'Urbanisme (DU) dans l'attributions et le contrôle des autorisations de terrasses. La DU ne peut plus contester des situations irrégulières et inadmissibles qui se sont accumulées au cours des années. Tous les moyens sont bons pour retarder les mises en conformité qui, selon la DU, ne manqueront pas de soulever de nombreux et graves problèmes. En résumé : les passe-droits ont été si nombreux depuis tant d’années que la situation est devenue ingérable.

    Parmi les 31 recommandations de l’Inspection Générale, nous retiendrons la n° 18 (page 66), préconisant la signature d’une charte de déontologie par les inspecteurs de la DU, alors que ceux-ci sont déjà fonctionnaires et assermentés. Cette demande en dit long sur ce qu'elle sous-entend.

    Au vu de ce rapport, on peut dire que le chemin parcouru depuis la création du Réseau « Vivre Paris ! » (RVP) est considérable et les résultats fructueux : c’est en effet largement sur la base de documents fournis par l'association "Les "Droits du Piéton", membre de RVP, que l’Inspection Générale a demandé et obtenu des clarifications de la part de la DU sur son étonnante gestion de l’espace public parisien.

    Terrasse contrescarpe 02 06 11Sans paroles (Photo RVP)

     

    La conclusion de la synthèse (p.6) est sans appel : "La mise en œuvre de l’ensemble de ces dispositions relatives à l’application du règlement et à la verbalisation des infractions nécessite une volonté politique ferme, nécessaire pour mettre fin à la situation actuelle : un règlement compliqué, qui n’est ni appliqué (par les inspecteurs du paysage de la rue en raison de leurs passages insuffisants sur le terrain), ni respecté (par les commerçants impunis), ni sanctionné (la justice attribuant tardivement des amendes non dissuasives)."

    Ce document souligne ce que "Les Droits du Piéton" et le Réseau "Vivre Paris!" dénoncent depuis longtemps : l’anomalie qui donne aux inspecteurs la responsabilité d’instruire les demandes et de veiller ensuite à la conformité de l’usage qui en est fait, ce qui est contraire aux règles de séparation des pouvoirs de l’administration française.

    Le Réseau "Vivre Paris!" demande que l'attitude de la DU soit désormais fondée sur des éléments strictement juridiques (respect du règlement de 2011 sur les étalages et les terrasses) mais aussi sur la transparence, la déontologie et le sens de la morale publique de la part de l'ensemble des élus et fonctionnaires municipaux. 

    Gilles Pourbaix

    Réseau "Vivre Paris !"

     

     

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    Beaubourg1Le salon de tatouage du 9 rue Saint-Merri où se pressent de nombreuses célébrités 
     
     
     
    Plusieurs reportages ont été diffusés récemment à la télévision insistant sur un aspect du Marais que la plupart de ses habitants ignorent, notre quartier serait devenu selon les journalistes le principal centre des tatoueurs. Seize adresses ont été recensées ce qui en ferait la plus importante densité par habitant de la capitale !
     
    Compte tenu de l'engouement actuel pour le tatouage, ce qui était autrefois l'apanage des matelots ou de certains peuples d'Océanie,  laisser accroire que le tatouage est devenu une des spécificités du Marais est malhonnête et exagéré. Tout au plus faut-il souligner qu'un salon de tatouage situé rue Saint-Merri (IVe), compte parmi ses clients des célébrités du monde du sport et du spectacle. 
     
    Notre quartier n'est-il pas déjà suffisamment prisé pour que certains lui inventent encore de nouvelles spécificités qu'il n'a pas vraiment alors qu'il est devenu le lieu le plus à la mode, le plus  branché, le plus créatif du centre de Paris. Ce qui finit par ternir son image. 
     
    Non le Marais n'est ni un quartier de bobos, ni un quartier gay, ni chinois, ni juif…. mais le quartier d'une grande diversité de personnes qui n'ont pas besoin d'étiquette pour exister. Il n'est pas une sorte de nirvana  où chacun peut laisser libre cours à tous ses fantasmes ou toutes ses envies. Le Marais est le Marais, centre historique de Paris, une pépinière de monuments et de lieux de charme et un pôle d'activités ; tout autre chose en somme que les sobriquets dont on cherche à le parer.
     
    Et malgré les dérives que nous dénonçons au fil des articles que nous publions, c'est un secteur de Paris où il fait bon vivre et travailler…!
     
    Dominique Feutry
     
  • Batiment_musees_crypte_pierre_antoineUne vue de l'intérieur de la Crypte du Parvis de Notre-Dame (photo Paris Musées)

     

    Parmi les musées que compte la Ville de Paris, la Crypte du Parvis de Notre Dame (qui est la plus grande d'Europe) abrite des vestiges archéologiques qui témoignent au travers des siècles de l'histoire de Lutèce.  Avec le musée Carnavalet qui administra un temps cette crypte, le passé de Paris ne fait ainsi plus mystère.

    Aménagée sous Notre Dame sur 2.200m2 dans les années 70 et ouverte en 1980, après des découvertes importantes faites entre 1965 et 1972, la Crypte nous livre aussi bien des vestiges de l'époque gallo romaine,  comme des termes avec leur système de chauffage ou le mur du port antique, que des restes de bâtiments du Moyen Age ou les fondations de la chapelle de l'Hospice des Enfants-Trouvés construite au XVIIIème siècle. Le XIXème, bien que plus récent, figure dans les vestiges exposés.   

    Des maquettes et  reproductions permettent de représenter certains monuments. Des visites guidées adaptées au public ( adultes, enfants) sont organisées sur les lieux.

    A découvrir en famille

    La crypte est ouverture tous les jours sauf le lundi.

    L'entrée est à côté de Notre Dame au N° 7 sur le Parvis (IVe)

  • Aidenbaum-La-statue-de-la-Republique-est-devenue-un-depotoir-!"Cadenas d'amour" accrochés au pont de l'Archevêché (IVe)

     

    La Mairie de Paris vient de faire installer des panneaux empêchant les touristes d'accrocher des "cadenas d'amour" sur les ponts, en expliquant le danger que ces cadenas font courir à leur solidité, notamment les plus prisés, le Pont des Arts (Ier) et le Pont de l'Archevêché (IVe).

    Déjà nous avions écrit à ce sujet les 18 septembre 2014 et 31 mai 2015. La Mairie de Paris pensait alors éradiquer cette pratique en posant des protections en plexiglas. Mais rien n'y fait. Phénomène de mode, vendeurs de cadenas attirés par un profit facile, touristes irresponsables voire débiles, il parait bien difficile de trouver une parade efficace.

    Aussi pour l'instant, et dans l'attente d'un nouvel enlèvement des cadenas accrochés qui représentent un poids considérable pouvant provoquer un effondrement, la seule façon de procéder est d'empêcher l'accès aux rambardes.

     

  • Hotel-de-ville-de-parisL'Hôtel de Ville de Paris pavoisé

     

    Dans la foulée de l'avis favorable donné le 13 juillet par le Conseil d’État et que le gouvernement vient de rendre public, le dernier Conseil des ministres s'est empressé de statuer lui aussi favorablement  sur le projet de loi relatif au statut de Paris dans lequel figure la fusion des 4 premiers arrondissements de Paris. Il a annoncé que ce texte serait inscrit à une session de l'Assemblée nationale  et du Sénat  dès avant la fin de cette année pour une application, si le vote est favorable, en 2020 pour les prochaines élections. Un dossier mené tambour battant et dénoncé par l'opposition qui y voit surtout des fins électorales. 

    Si la non concertation des habitants est ce qui entache le plus ce dossier (voir notre article du 30 janvier 2016), il est fait assez peu de cas des réserves et remarques  accompagnant l'avis rendu par le Conseil d’État. Pourtant ce dernier souligne plusieurs points qui  méritent d'être rappelés.

    Le premier concerne les études d'impact jugées insuffisantes quant aux économies attendues "notamment en matière de dépenses de fonctionnement, d'effectifs et de locaux"! Il souligne que s'il n'y a pas d'erreur manifeste à la fusion des dits arrondissements sur le plan administratif, l'instauration d'une conférence d'arrondissement prévue par le projet de loi pour accompagner cette réforme devra veiller à ce que la rationalisation de l'action publique soit étayée.

    En ce qui concerne la création d'une "commission permanente", émanation du conseil de Paris, qui se verrait déléguer la prise de certaines décisions en lieu et place du dit conseil, il demande à la mairie de revoir sa copie.

    Notons enfin que "le Conseil d'Etat émet  un avis favorable aux dispositions de ce texte  concernant l'élargissement notable des pouvoirs de police du maire de Paris." Il s’agit du transfert des pouvoirs en matière de stationnement et circulation, de police des baignades , d'insalubrité ou de délivrance de cartes d'identité et de passeport. Ajoutons que le projet de loi fusionne la commune et le département.

    Indéniablement ce dossier hautement politique animera les nombreux débats qui auront lieu car qu'on le veuille ou non il n'est pas sans arrière pensée de l'avis de la plupart des commentateurs. Paris avait-il besoin de ces évolutions alors que tant d'autres sujets liés au quotidien des parisiens ne sont pas traités et sont laissés en jachère ?  

    Dominique Feutry

     

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    Aidenbaum-La-statue-de-la-Republique-est-devenue-un-depotoir-!La statue de la place de la République devrait bientôt être débarassée de tout ce qui l'entoure et la salit (photo Europe N°1)

     

     

    Beaucoup avaient fait leur deuil de revoir un jour la statue de la République retrouver son lustre et son aspect originels !

    Pourtant malgré la  " sanctuarisation" et " l'iconisation" du lieu les autorités ont pris la décision d'enlever ou de déplacer et d'archiveraux archives de la ville tous les témoignages, inscriptions, billets, objets etc… qui entouraient, voire noyaient la statue.

    Deux semaines seront nécessaires pour remettre statue et socle ettn état.   

    La place, même comme lieu de mémoire, ne demandait nullement d'être ainsi maculée.  Le Maire du IIIe arrondissement avait parlé de dépotoire? Déjà  la restauration "impersonnelle" et "minérale" de ce lieu symbolique de la République  avait donné lieu à bien des polémiques  sans oublier malheureusement les personnes qui se sont tuées en chutant de la statue…

    Espérons que cette restauration certainement très coûteuse qui s'ajoute à celle déjà effectuée lors de la reconfiguration de la place, ne sera pas vaine et qu'elle ne subira pas de nouveaux saccages dès la première manifestation venue ……

    Dominique Feutry

  • 2048x1536-fit_illustration-soldes-rues-rennes-juin-2015  Malgré des rabais de 50 % et au-delà, le client s'est fait attendre durant les soldes d'été 2016

     

    Les soldes se terminent et le bilan est plutôt  mitigé. En effet, nombre de commerçants font état d'une baisse de chiffre d'affaires par rapport à l'an passé, le pourcentage de – 10%  est fréquemment repris par les spécialistes. Le secteur de l'habillement est semble-t-il le plus touché car 2016 marque, d'après la fédération professionnelle, la 8ème année consécutive de baisse ! Une année 2016 qualifiée de "molle". 

    Seuls les sites de vente en ligne connaissent une embellie. En moyenne le chiffre d'affaires dans le secteur de la mode a crû de 10 %. C'est justement là que le bât blesse pour le commerce traditionnel  qui voit cette concurrence rogner progressivement sa part de marché. Selon les sources deux vêtements sur cinq seraient désormais achetés sur internet !

     Toutefois nul ne peut ignorer la situation  présente. Entre les attentats et les risques d'attentat influençant les comportements de consommation, la baisse de fréquentation des touristes,  la morosité ambiante qui perdure, il est logique, malgré une bribe d'espoir de reprise économique  qui vient d'être démentie par un second trimestre atone, que les soldes soient décevantes.

    Le "turnover" des commerces de prêt à porter dans notre quartier où ils foisonnent n'est pas sans lien avec  ces constats.

    Dominique  Feutry