Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2016

  • P1090051Mur pignon "ensanglanté", 41 rue de Bretagne (IIIe)

     

    Cette "sanguine" a surpris rue de Bretagne. Elle s'étale sur le mur pignon de l'immeuble du 41 qui domine l'entrée ouest du Marché des Enfants Rouges. Elle est apparue il y a quelques jours et les observateurs s'interrogent sur sa signification. On s'accorde généralement à considérer qu'il s'agit d'un couteau planté dans une chair sanguinolente. Pas de quoi rassurer la population en période d'attentats en tous genres.

    C'est ce qu'en a pensé la mairie du IIIe qui s'est préoccupée tout de suite de son effacement. Hélas, s'il n'a fallu que quelques heures aux vandales pour réaliser cette œuvre dans l'obscurité complice de la nuit, en dépit de l'état d'urgence, le service d'intervention, malgré les engins dont il dispose, n'a pas trouvé en plusieurs jours le mode opératoire capable de réaliser son enlèvement.

    Quelqu'un cyniquement suggérait qu'on devrait retrouver les auteurs et leur en confier la charge moyennant une juste rémunération.

     

     

  •  IMG_0092La devanture du magasin "A la mère de famille" 23 rue Rambuteau (IVe) (Photo VlM)

     

     

    Les rues fréquentées du Marais, habituellement illuminées durant des fêtes, n’ont pas eu cette chance cette année ou trop peu.  

    Ce désolant constat surprend. Mais peut-être est-ce une façon d’accompagner la baisse de la fréquentation touristique ou bien une certaine morosité des affaires ?

    Si nous excluons les bâtiments publics tels les mairies, il existe quelques exceptions, le BHV Marais qui arbore de magnifiques décorations sur le thème de la montagne et certains magasins qui ont fait des efforts afin de rendre leur devanture festive, c'est  le cas par exemple  de la boutique  « A la mère de famille » 23 rue Rambuteau (IVe) dont on remarque les feux. Quelques commerces ont ici ou là posé prés de leur entrée un petit arbre illuminé ou accroché quelques guirlandes.

    En réalité l'ambiance de fête n'y est pas.

    Est-ce passé de mode ? A priori non, compte tenu des dépenses annoncées en cadeaux, jouets et victuailles durant cette période particulière de l'année.

    Est-ce une forme de repli sur soi, une forme d'indifférence vis à vis des autres. Nous osons ne pas y croire malgré les comportements égoïstes de notre société.

    Alors où faut-il chercher ce désamour ?

    Nous sommes dans un monde qui,  bien que beaucoup s'en défendent, se détache du conventionnel, du convenu, du traditionnel voire du "rituel" aussi. Signe des temps, tout ce qui fait la joie des plus jeunes, des adultes également ne doit-il pas être d'une certaine façon remisé ?

    Heureusement le nombre de parents qui sont allés  avec leurs enfants acheter le traditionnel sapin de Noël nous rassure quelque peu.

    Mais est-ce bien écologique de couper tant de sapins qui passées les fêtes finiront sur le trottoir ? Notre société n'en est pas à une contradiction près.

    Dominique Feutry

     

  • Supreme q-fils 16 12 16Les clients du "Supreme", 20 rue Barbette (IIIe), dont la file débute rue des Quatre-Fils et alimente la boutique en mode "batch-processing" (par paquets) (Photo JF-LB)

     

    Dans une lettre ouverte du 16 décembre 2016 adressée au Préfet de police de Paris, à la Maire de Paris et au Maire du IIIe arrondissement, Jean-François Leguil-Bayart (*) dénonce les pratiques commerciales de "Supreme" et de "Urban Decay" qui lui a récemment emboité le pas (notre article du 10 décembre).

     

    (*) J.F. Leguil-Bayart est professeur au Graduate Institute (Genève), directeur de la chaire d’études africaines de l’université Mohamed VI (Rabat), président du fonds d’analyse des sociétés politiques, chercheur associé au CERI-SciencesPo (Paris) et journaliste à Médiapart.  

     

    Nous reproduisons son courrier R/AR, qu'il nous a demandé de publier :                                                                                             

    Monsieur le Préfet de Police,

    Madame la Maire de Paris,

    Monsieur le Maire d’Arrondissement,

    Je vous mets en demeure, par la présente, à la fois comme particulier résident et comme président du syndicat des copropriétaires de l’immeuble du 97 de la rue Vieille-du-Temple, de faire cesser les atteintes à la tranquillité, à la sécurité et à l’ordre publics dont le magasin Supreme, sis au 20 de la rue Barbette, se rend coupable depuis son ouverture, le 10 mars.

     

    (suite…)

  • Tour st jacques rats 16 12 16Jardin de la Tour Saint-Jacques (IVe) fermé au public (Photo VlM, clic gauche jusqu'à deux fois dans l'image pour agrandir)

     

    Hier dans le jardin de la Tour Saint-Jacques on comptait les vivants et les morts. Il s'agit des rats bien entendu. Un panneau sur la porte fermée indique que l'accès au jardin est interdit pour cause de dératisation. Il y a des rats morts un peu partout, en effet, et d'autres encore bien vivants qui gambadent joyeusement.

    Les passants s'arrêtent et regardent. Les touristes asiatiques déploient des trésors d'ingéniosité avec leurs perches télescopiques pour les photographier au plus près. Les corneilles sont aussi nombreuses que les rats et se délectent de leur cadavres.

    Une équipe du New York Times nous a posé sur place des questions dans un direct de New York relayé par son bureau parisien. Manifestement cette affaire passionne le monde. La veille c'était CNN et auparavant BBC News de Londres, sans parler des médias français qui tous à l'unisson se sont mobilisés sur cette nouvelle.

    Paris se passerait bien de cette publicité mais l'évènement pourrait être salutaire si la Mairie de Paris en tirait les conséquences. Elle a pris le taureau par les cornes en déployant immédiatement une campagne de dératisation. Il faut maintenant qu'elle se préoccupe des causes et qu'elle s'y attaque pour inverser la tendance. Car il se pourrait que les rongeurs survivent à la tentative de les exterminer. Ces animaux sont intelligents et capables de faire la part de leur salut en choisissant de ne manger que la nourriture fournie en abondance par les passants qui balancent les restes de leur fast-foods par dessus les grilles. Faudra-t- il pour finir s'attaquer aux rats un à un à la carabine ?

    Rat (2)

    L'urgence est de renforcer immédiatement les protocoles de nettoiement des parcs et jardins à Paris. Quoiqu'il en coûte, sachant qu'il y a dans le budget de la capitale des gisement d'économies importants, à commencer par les subventions aux associations fantaisistes. Il faut également revenir immédiatement sur la décision périlleuse d'ouvrir les parcs et jardin la nuit, là où une telle décision a été prise, car elle est antinomique avec la nécessité de garder ces espaces propres.

     

    Diagram-moscow

     

    Il faut enfin engager une réflexion sur la distribution de la population en Île de France. Paris est surpeuplée par comparaison aux autres villes européennes (2,2 Millions pour 105 km²) et le centre de Paris souffre particulièrement d'une hyper-densité d'habitants et de touristes. Le graphique ci-dessus qui provient du site Alain Bertaud, urbaniste et consultant pour la Banque Mondiale à New York (USA) montre (courbe rouge) que la densité culmine  à 2 km du centre avec un chiffre de 300 hab/ha soit 30.000 hab/km². L'histogramme en bleu qui concerne Moscou montre que la population d'une grande ville peut s’étaler régulièrement sur une surface beaucoup plus vaste (22 km de rayon dans ce cas).

    Un espace surpeuplé n'est pas gérable. C'est vrai en matière de sécurité, de nuisances et notamment de propreté. La politique de densification débridée de Paris conduite par Ian Brossat, les efforts de l'Adjoint au tourisme Jean-François Martins pour que Paris attire encore plus de tourisme de masse (*) et des évènements à retentissement mondial comme Roland Garros et les Jeux Olympiques, sont incompatibles avec la mission de Mao Péninou qui a la charge d'entretenir la ville.

    Ces considérations heurtent l'idée reçue qu'il faut intensifier la création de logements et accueillir toujours plus de touristes. Ces politiques sont louables en soi si elles tiennent compte d'une répartition équitable sur l'ensemble du territoire. Elles peuvent s'avérer désastreuses si leurs effets se concentrent sur un espace limité. Nous sommes peut-être en train d'en faire la pénible constatation.

    GS

     

    (*) On évalue à 50 Millions le nombre de visiteurs par an à Paris. Sur la base de 3,9 nuitées par visiteur ("Les Echos" 2015), ce sont 530.000 personnes supplémentaires présentes dans la ville chaque jour, concentrées dans ses zones touristiques. 

     

  • IM Un dessin caractéristique de Gaston Lagaffe par André Franquin

     

    Le Centre Pompidou propose depuis peu et jusqu'au 10 avril prochain une importante exposition gratuite intitulée "Gaston : au-delà de Lagaffe". Ce personnage connu de tous a été créé par le dessinateur Franquin (1924-1997), en lien avec Yves Delporte (1928-2007), pour  le Journal de Spirou, où il apparait le 28 février 1957. 

    "Comment ce "héros sans emploi", summum de l’anti-héros et roi incontesté de la gaffe … a-t-il pu se répandre en albums à partir de 1960 et totaliser à ce jour plus de 900 planches ?"

    L’exposition de la BPI (*) tâchera d'y répondre en posant "un nouveau regard sur l’importance prise par Gaston Lagaffe, qui projettera son créateur bien au-delà de la BD jeunesse…. Devenu aujourd’hui évident que ce personnage n’était rien moins que subversif, militant, beatnik, écolo, et au final porteur des grands questionnements de notre époque, et sur nos manières de vivre en société. Agressif ? Pas vraiment. Pour l’éternité Gaston reste le symbole d’une certaine paresse, mais les trésors d’ingéniosité qu’il déploie pour rationaliser ses moindres mouvements dépassent largement les aptitudes d’un flemmard ordinaire."

    Des planches, des éditions originales, des dessins, des photographies et des inventions sont à découvrir au fil du parcours.

    André Franquin est connu pour ses personnages, Gaston Lagaffe mais aussi Marsupilami, Modeste et Pompon. Il fait partie des grands dessinateurs belges du XXème siècle avec lesquels il était lié, notamment Moris (Lucky Luke), Peyo (Les Schtroumpfs), René Goscinny qui lui écrira des scénarios,  mais aussi Hergé. tous deux d'ailleurs sont nés dans la même quartier de Bruxelles et ils fréquentèrent le même collège.  

     

    (*) Bibliothèque Publique d’Information du Centre Pompidou, Espace presse, Niveau 2.

     

  • Parc royal 10 hotel de vignyL'Hôtel de Vigny, 10 rue du Parc Royal (IIIe) (Photo VlM)

     

     

    Lors de sa séance du 16 novembre dernier, la Commission du Vieux Paris, ainsi que le rapporte un extrait du compte-rendu publié dans le Bulletin Municipal Officiel de la Ville de Paris, a émis des réserves concernant la rénovation de l'Hôtel de Vigny, 10 rue du Parc Royal (IIIe).

    En effet ce bâtiment doit accueillir la célèbre maison de thés Mariage Frères (notre article du 29 septembre 2015). La Commission tel qu'il est indiqué "…rejette le principe d'un habillage des rez-de-chaussées des ailes Ouest et Est côté rue par des structures menuisées vitrées évoquant des façades de boutiques sans aucun rapport avec la présentation d'origine des hôtels du Marais. Elle demande en conséquence qu'une étude historique soit réalisée afin que le traitement de ces deux rez-de-chaussées s'inscrive plutôt dans une logique de restitution d'un état ancien."

    Voilà qui est clair. Bien que la Commission n'ait qu'un avis consultatif, nous espérons qu'il sera suivi d'effet et que les travaux respecteront l'aspect originel du bâtiment et son environnement, c'est-à-dire tout simplement le PSMV.

    Dominique Feutry

  • Enfants rouges embellissement 28 01 15La décoration très réussie du Marché des Enfants Rouges (IIIe) (photo VlM)

     

    On a dénombré à ce conseil 6 animateurs pour 3 habitants intéressés par les sujets du quartier. Le reste de l'assistance, 29 personnes, étaient là pour s'inscrire au vide-grenier du 8 janvier 2017.

    Cinq projets financés par la mairie ont été présentés :

    • 1.500 € d'ordinateurs scolaires avec vidéoprojecteurs
    • 6.700 € pour la végétalisation de la rue des Oiseaux
    • 130 € pour une "grainothèque" à la bibliothèque de la rue Portefoin

    et puis curieusement car on n'est plus dans l'emprise du quartier "Enfants Rouges" :

    • 300 € pour l'achat d'un amandier et 2.600 € pour une table d'échecs pour la place Renée Vivien

    Ces projets auraient été détaillés au conseil du 4 octobre mais ils nous ont échappé et ne figurent dans aucun compte-rendu, sauf erreur toujours possible de notre part.

    La sollicitude de ce conseil pour la place Renée Vivien, qui n'est pas de son secteur, (le petit square arboré du carrefour Temple-Haudriettes est dans le quartier Ste Avoye) et sa propension à vouloir y installer des gadgets nous fait sursauter.

    Ce lieu ne demande rien à personne et il faut le laisser tranquille. En revanche, sa clôture métallique nécessite des réparations, ses portes ne ferment pas, et il sert d'entreposage aux bacs à déchets de l'établissement de nuit qui est en face. Il est généralement très sale, car étant mal entretenu il suscite peu de respect, et c'est par là qu'il faut commencer. Et poursuivre avec sa remise en état. Nous exprimons instamment le vœu que le Maire  soustraie ce jardin aux appétits fantaisistes de ceux qui jouent avec, de ramener tout le monde à la raison et d'obtenir de la direction des Parcs & Jardins (DEVE) qu'elle se penche sur son cas.

    Jardin temple haudriettes dépotoir 02 11 15Jardin temple haudriettes dépotoir 02 11 15A gauche l'état trop fréquent du jardin, à droite deux rats cherchant fortune…

     

    On attendait Christine Frey qui devait informer le conseil de ses démarches concernant les nuisances sonores du "Soprano" (notre article du 5 octobre ), dans le secteur Corderie/Dupetit-Thouars mais on a dû se résoudre à son absence.

    Le Vide-Grenier du 8 janvier se tiendra au Carreau du Temple entre 11h00 et 17h30. Cent exposants sont attendus avec des stands de 2×2 mètres, loués 10 € au bénéfice du Secours Populaire.

     

  • Peninou maoMao Péninou, Maire-Adjoint en charge de la Propreté à l'Hôtel de Ville

     

    Il faut lire absolument cet article de Marie-Anne Gairaud dans "Le Parisien" du 13 décembre. On y découvre un élu qui a mangé du lion et qui exprime une sainte colère contre cet affichage sauvage que nous déplorons depuis longtemps.

    Exemple vécu hier à hauteur du 52 rue des Francs-Bourgeois : une fourgonnette se gare en stationnement interdit devant les "Surgelés Picard", à bonne distance du site visé qui est le mur pignon d'un des hôtels des Archives Nationales ; un homme en descend avec des affiches pliées, un seau de colle et un balai-brosse à la main et il s'active sur le mur où d'autres affiches sont déjà collées. Tout ceci en plein jour, au vu et au su des passants.

    Il n'y avait malheureusement personne pour le sanctionner, et comme le souligne M. Péninou, l'amende n'est pas suffisamment dissuasive…. et pas assez souvent appliquée.

    Espérons qu'il aboutisse dans sa démarche que nous rapporte "Le Parisien", auprès des députés de l'Assemblée Nationale. Nous incitons pour notre part nos élus des 5ème et 7ème circonscriptions, Patrick Bloche et Seybah Dagoma, de soutenir le projet de loi qui vise à alourdir les sanctions contre ce type d'infraction.

    Nous remercions Mao Péninou qui semble nous avoir écoutés. En lui rappelant que sa démarche est appréciée de nous tous mais qu'elle va prendre du temps et que son efficacité ne sera pas totale. Nous lui renouvelons notre suggestion de créer une équipe de deux personnes seulement chargées sur un secteur donné de retirer les affiches de façon expéditive dès qu'elle apparaissent, les flyers dès qu'ils sont déposés. Faire somme toute comme certains riverains, citoyens dans leur comportement, mais de façon professionnelle. Un essai pourrait être effectué, en choisissant par exemple les branches du carrefour Archives-Ste Croix dans le IVe, deux fois par semaine.

    En détruisant la force de communication de ce type de média, on en supprimera la pertinence et l'intérêt pour les annonceurs. Sans se priver pour autant des dispositions répressives qui sont envisagées aujourd'hui.

     

    Post scriptum du 14 décembre

    Le cabinet du Maire du IIIe Pierre Aidenbaum nous fait savoir que le sujet a été traité en conseil d'arrondissement du IIIe le 28 novembre, en des termes qui sont très proches de nos communications sur le sujet. Le texte suivant, un vœu en direction du conseil de Paris,  été approuvé en ces termes :

     

    Vœu relatif au renforcement des sanctions contre l’affichage sauvage

    Sur proposition de Pierre AIDENBAUM, Maire du 3ème arrondissement

    Considérant que l’affichage sauvage et le marquage au sol à but commercial et publicitaire, réalisé en dehors des supports et espaces réglementés prévus à cet effet, est interdit à Paris,

    Considérant que l’affichage sauvage et le marquage au sol revêt parfois un caractère politique, injurieux ou attentatoire,

    Considérant que cette pratique tend à dégrader le mobilier urbain et de façon plus générale l’environnement,

    Considérant la recrudescence de ces agissements dans les arrondissements centraux de la capitale, au premier rang desquels figure le 3ème arrondissement,

    Considérant que les auteurs de ces faits sont connus puisque auteurs de ces publicités

    Considérant l’absence de coordination efficace entre les différents services de la Ville concernés pour le traitement de cette problématique,

    Le Maire du 3ème arrondissement et les membres de la majorité, demandent à la Maire de Paris d’intervenir auprès des directions des services compétents pour mettre en place des mesures dissuasives, permettant de faire cesser dans la durée cette pratique totalement illégale et que les auteurs soient systématiquement poursuivis.

     

     

  • Cnn jardin haudriettes bis 14 12 16Cnn haudriettes face 14 12 16

     

     

     

     

     

     

     

     Gérard Simonet avec les journalistes/reporters de CNN, dans le jardin Temple/Haudriettes (Renée Vivien) IIIe

     

    Après BBC News et Le New-York Times, c'est la chaine internationale CNN Int'l qui nous a sollicités pour un entretien audio-visuel sur l'affaire des rats à Paris.

    Tout est parti de la découverte d'un de nos membres le 30 novembre d'un nombre spectaculaire de rats dans le jardin de la Tour Saint Jacques (IVe). Depuis que nous avons publié l'information sur ce blog, la nouvelle a fait le tour du monde.

    Tant pis et tant mieux. Tant pis car la réputation de notre ville est flétrie. Tant mieux car les responsables de sa gestion, l'équipe municipale, vont être incités à tenir compte des mises en garde que nous leur avons adressées depuis de longs mois.

    A court terme, la seule attitude possible est évidemment de se battre contre les rongeurs indésirés en mettant en place des campagnes de dératisation, ce que la Mairie de Paris a lancé nous semble-t-il.

    Mais c'est avant tout sur les causes qu'il faut agir. Rationnellement.

    Les rats prospèrent sur la saleté et la présence de déchets alimentaires due au non-respect de l'environnement. En cause, la surpopulation d'habitants et de visiteurs, leurs comportements et l'inadéquation des moyens de nettoiement. La politique de logement de la Ville est responsable de l’hyper-densité à Paris. Les rats emboitent le pas et s'entassent là où il y a du monde. Elle est responsable d'une politique budgétaire qui consacre trop d'argent à une transformation coûteuse du bâti et qui gaspille des sommes déraisonnables en subventions clientélistes. Au détriment de la propreté et de l'environnement.

    Le tourisme est bienvenu car c'est pour la France une source d'activité et de revenus non délocalisables mais, au même titre que la population, il doit s'étaler sur la plus grande partie de notre territoire et ne pas se concentrer sur Paris et son centre. A ce titre, Paris n'aurait jamais dû sacrifier une partie des serres d'Auteuil pour conserver Roland Garros alors que Versailles était candidate avec des espaces infinis pour l'accueillir.

    Paris ne devrait pas militer non plus pour que les J.O. de 2024 aient lieu chez nous, alors que nous nous apprêtons à subir les "Gay Games" en 2018 et que nous postulons pour l'Exposition Universelle en 2025. Il est triste de dire que les parisiens très majoritairement n'en veulent pas mais c'est la sagesse qui les guide comme elle a guidé les habitants de Boston, de Rome et de Hambourg qui y ont renoncé.

     

  • Conseil paris Le conseil de Paris (Photo "le Parisien")

     

    Si nous devions retenir quelques points clés sur le projet de budget 2017 présenté au Conseil de Paris le 12 décembre, nous pourrions indiquer qu’apparemment  il n’y a  pas d’augmentation de fiscalité directe (engagement  de campagne de la Maire). Toutefois il est prévu de ponctionner, via une taxe spéciale  estimée à 45 millions €, les propriétaires de résidences secondaires (932.000 recensées  à Paris), une  façon pense-t-on  de fluidifier le marché immobilier en incitant les taxés à vendre leur bien… alors que parallèlement  le souhait contestable mais affiché est de renforcer l’attractivité de Paris,  comprenne qui pourra ?

    Les grands postes sont le logement, 460 millions € lui seront destinés (soit  7 200 logements supplémentaires), l’augmentation du nombre de places dans les crèches (+ 650), ce qui est une bonne chose mais qui nécessite des embauches que l’opposition critique en demandant de ne pas remplacer certains départs dans d’autres secteurs de manière à ne pas augmenter les effectifs de la Ville. L’accent a été mis par la Maire sur la DPSP, (la brigade contre les incivilités) dont les effectifs passent de 1 100 à 1 900 agents avec l’apport des équipes placées jusqu'à présent sous la responsabilité du Préfet de police et dont nous avons déjà parlé ici. 51 millions € seront consacrés aux espaces verts et  27,1 millions € à la propreté (voir notre récent article daté du 8 décembre), avec un effort conséquent sur la collecte des bio déchets.

    Sur le fond, si l’équipe municipale s’enorgueillit de pratiquer la stabilité budgétaire, d’avoir une gestion « sobre et responsable », de n’augmenter les dépenses de fonctionnement que de 0,46 %  (soit + 33 millions  €) et de rappeler que l’agence de notation Fitch venait de maintenir la note AA avec une perspective à « stable »,   l’opposition,  se fondant sur le dernier  rapport de la Chambre régionale des comptes et sur la baisse des dotations de l’État, estime que Paris est trop endettée et devrait réduire ses investissements.  A cela il est rétorqué que l’endettement par parisien est de 2.060 €, ce qui serait « faible » comparé à d’autres communes.

    Certains vont jusqu’à pointer l’équilibre du budget qui serait faussé par un habillage (légal d’ailleurs, résultat d'une dérogation interministérielle fort opportune) consistant à inscrire en recettes la capitalisation sur 50 ans des loyers que perçoit la Ville sur les logements qu’elle transforme en logements sociaux.  

    Pour notre part nous préconisons une nouvelle fois une réduction significative des subventions  distribuées à tout vent, car nombre d’entre elles ne ressortissent pas d’un intérêt social, solidaire ou économique mais plutôt de "clientélisme", une pratique que nous avons maintes fois dénoncée. 

    Dominique Feutry