Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2016

  • Hommes saoulsPhase ultime de la beuverie : où est "la fête "?

     

    Il semble que la préfecture de police de Paris ait enfin pris la mesure des désordres qui règnent la nuit dans de nombreux quartiers de Paris. Le "collectif des riverains du XIème", membre comme nous du réseau "Vivre Paris !", qui subit régulièrement les dérives nocturnes de fêtards qui viennent se saouler la nuit dans les rues Jean-Pierre Timbaud, des Trois Bornes, Oberkampf… a été reçu sous l'égide du Maire du XIe François Vauglin et de son adjoint Stéphane Martinet, par Serge Boulanger directeur-adjoint de cabinet du Préfet de Police, par le Directeur de la sécurité de proximité de Paris (DTSP 75) Pascal Le Borgne et par le Commissaire central de l'arrondissement Fabrice Corsaut.

    On ne conteste plus désormais la gravité de la situation. Il était temps ! Déjà, en 2012, Mao Péninou alors chargé des "états généraux de la nuit" à l'Hôtel de Ville reconnaissait dans un entretien avec "Vivre le Marais ! que "la situation est devenue hors de contrôle". On est dans ces quartiers confrontés depuis plus de quatre ans à des comportements qui mêlent tapage, dégradations de l'environnement, bagarres souvent violentes, agressions féminines et pour finir comas éthyliques d'individus gisant sur le trottoir, dans le vomi, l'urine et des résidus d'alcool.

    Des décisions importantes ont été annoncées, dont les effets devraient être visibles avant l'été :

    • présence policière visible renforcée de jour ET de nuit (22h00 à 06h30) avec des fonctionnaires spécialement formés aux missions de régulation sociale.
    • renforcement des sanctions à l'égard des établissements récalcitrants
    • sanctions dont le minimum devient 15 jours de fermeture et 30 jours sur récidive
    • lutte contre la "vente à emporter" (pseudo épiceries qui sont des débits de boissons)
    • mobilisation de la BRP (brigade de répression du proxénétisme, dit "groupe cabaret") en charge des établissements "chauds", bénéficiant généralement d'une autorisation de nuit.
    • maintien des patrouilles mixtes, police-DPP (direction de la prévention et de la protection de la mairie de Paris)-brigade anti-criminelle de nuit

    Une liste des établissements qui ne se conforment pas sera établie et suivie avec application de mesures correctives adéquates.

     

  •  Devanture bourguignonDans la grande tradition du bistrot parisien, "Au Bourguignon du Marais !", 52 rue François Miron – 75 004 – PARIS, vins et gastronomie sans fausse note

     

    Chacun sait confusément qu'il n'est pas permis de faire n'importe quoi dans le Marais en matière d'enseignes et devantures. Mais qu'en est-il précisément ?

    Au titre du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) enseignes et devantures sont par bonheur réglementées. Toute création, toute modification de devanture, même une mise en peinture, doit être déclarée à la Direction de l'Urbanisme de la Ville de Paris, Sous-Direction du Permis de Construire et du Paysage de la Rue, 121 avenue de France – CS  51 388 – 75 639 PARIS CEDEX 13  (NB : ces services ne sont plus boulevard Morland).

    L'association a édité un dépliant à ce sujet, en forme de triptyque, qui est accessible en cliquant ICI (ouvrir avec "Word"), Et rappelle qu'il n'y a pas de couleur interdite dans le Marais pour autant qu'elle ne soit pas "criarde". C'est l'Architecte des Bâtiments de France qui en décide et donne ou non le "visa conforme".

    Nous avons déjà publié sur ce thème il y a quelque temps. Le haut-le-cœur que beaucoup d'entre nous ont ressenti ces jours-ci en découvrant le magasin rose bonbon de la rue Rambuteau à l'enseigne de "smöoy" (notre article du 21 mars 2016) nous invite à savoir reconnaitre si les règles en vigueur sont respectées et à être informés des démarches à entreprendre dans ce cas. A ce titre, notre dépliant donne la marche à suivre par ceux qui n'acceptent pas la légèreté coupable du "commerçant qui fait n'importe quoi".

    En parcourant le quartier, nous voyons qu'il subsiste encore des horreurs mais leur nombre se résorbe. On se souvient de la rue des Gravilliers des années 2000. Elle compte désormais de jolies réussites, à l'image de ces deux devantures dont l'une répond aux critères d’intégration dans l'architecture du bâtiment l'autre illustre ce que peut être un coffrage esthétique "à l'ancienne".

    Gravilliers 16  devanture 22 03 1616 rue des Gravilliers (IIIe). Mise en valeur des linteaux en bois de la structure. Exemple de devanture "en tableau"

     

    Gravilliers 18 devanture 22 03 1618 rue des Gravilliers, exemple de belle devanture à l'ancienne, "en applique"

     

    Gravilliers 28 manu 22 03 1628-32 rue des Gravilliers. Boucherie des Gravilliers (ex "chez Manu"). Autre exemple de rénovation moins académique mais néanmoins convenable (Toutes Photos VlM)

     

    Il y a fort à faire encore rue des Gravilliers – et ailleurs – mais la restauration est en marche.

    Gérard Simonet

     

     

  • Sans-titreEspace public envahi et difficulté de déplacement des piétons (Photo VlM)

     

    L'association " Les droits du piéton" qui, comme "Vivre le Marais !" est membre du réseau "Vivre Paris !" nous informe de l'organisation, sous l’égide de « Paris Piéton » par la Direction de la Voirie et des déplacements de la Mairie de Paris, d’une réflexion intitulée « Vers un plan piéton –  stratégie marche et hospitalité des espaces publics ». Celle-ci sera menée au travers d’ateliers qui se réuniront durant la première quinzaine d’avril. Une restitution est prévue en juin prochain.

    Voilà qui met du baume au cœur de ceux nombreux qui se plaignent de l’encombrement des trottoirs et de la difficulté de tout un chacun de pouvoir y marcher paisiblement. 

    Dans un article récent intitulé « Paris galère, pour les personnes à mobilité réduite »  daté du 27 janvier, article qui été abondamment commenté par nos lecteurs, nous avons souligné quel était le parcours du combattant pour les piétons, notamment ceux qui avaient du mal à se déplacer.

    Nous avons souvent rappelé aussi que les piétons accompagnés d'enfants par exemple devaient pouvoir se mouvoir sur l’espace public sans être gênés ou mis en danger par l'encombrement des trottoirs dû à l'extension des terrasses, la circulation et le stationnement des motos, bicyclettes et autres planches à roulettes…

    Ces ateliers sont donc les bienvenus et les thèmes qui seront abordés sont nombreux ("Trottoir et confort de la marche…", "Rues apaisées…", " Les piétons au cœur de la vie économique et sociale des quartiers …") et devraient à terme proposer des mesures qui, en luttant contre les incivilités, amélioreront la vie quotidienne des piétons (*).

    Alors si vous vous sentez concerné, n’hésitez pas à participer à la réunion d’information et de lancement prévue le vendredi 1er avril 2016 de 9h00 à 15h30 à la Maison des acteurs du Paris Durable 21, rue des Blancs Manteaux (IVe).

    Dominique Feutry

     

    (*) Les inscriptions aux ateliers qui se tiendront de 9h00 à 12h30 les 5, 7, 8, 12, 14 et 15 avril sont ouvertes à tous et à demander à l'adresse          mail suivante:  jules.manrique@paris.fr

     

     

     

  • 29f98ac08a61ccc_6893_300x300L'ex bureau de poste au 10 rue de Moussy (IVe)

     

    Annoncé lors du dernier Conseil d’arrondissement du IVe, au grand regret des riverains et usagers qui le fréquentaient,  le bureau de poste de la rue de Moussy est définitivement fermé, sans doute suite à la mise en place du plan de réduction des coûts nécessité par la baisse continue de l'activité de la branche courrier.

    Ne fonctionne plus actuellement qu’un local pour les professionnels. Les boîtes aux lettres extérieures (condamnées à peu près partout ailleurs en raison du plan vigie-pirates) sont en revanche régulièrement relevées…

    Il est tout à fait regrettable que les usagers, à qui l’on a fait croire à une réouverture après travaux, n’aient pas été informés de façon claire de cette fermeture. Il n’y a d’ailleurs toujours sur la porte aucune indication le précisant…

    Le bureau de poste le plus proche est dorénavant celui situé 27 rue des Francs Bourgeois (IVe)

    La communication de la Poste est sans doute à revoir.

     

  • IMG_2399Magasin à l'enseigne "Smöoy" récemment ouvert 25 rue Rambuteau (IVe) (Photo VlM)

     

     Le mois que l'on puisse dire est que le magasin Smöoy qui vient d'ouvrir ses portes 25 rue Rambuteau (IVe) dénote dans une rue située en plein Plan de Sauvegarde et de mise en Valeur  (PSMV) du Marais. Cela signifie que des règles précises régissent l'installation des commerces qui ne peuvent en aucun cas se substituer aux cahier des charges imposé par telle ou telle marque ou enseigne pour la conception de ses magasins.

    "Smöoy est une entreprise leader dans le secteur du yaourt glacé en Espagne, et elle est très largement présente au niveau international. Fabricante et créatrice des premières glaces fonctionnelles, elle compte plus de 90 ans d'expérience dans l'artisanat des glaces" indique le site de la marque dont la plupart des magasins sont des franchises.

    Pourtant dans le cas présent le concert des magasins Smöoy semble bien avoir pris le pas sur les règles propres au PSMV du Marais.

    Il serait étonnant que le Direction de l'Urbanisme que nous avons saisie ait pu donner un tel accord sans l'assortir des contraintes habituelles de notre quartier.

    Nous attendons que nos interlocuteurs nous éclairent sur ce dossier.

    Dominique Feutry

     

  • Sans-titre L'état du passage des Arbalétriers (IIIe) (Photo VlM!) 

     

    Voilà un an (30 mars 2015), une nouvelle fois encore,  et ce depuis 2010 ( !) date de la première alerte, notre association s’insurgeait de l’état de délabrement et de saccage du passage des Arbalétriers (il débouche 38 rue des Francs Bourgeois IIIe) en plein centre historique du Marais, là où les touristes affluent lorsque, venant du Centre Pompidou, ils rejoignent la place des Vosges et vice versa.

    Que doivent- ils penser de l’état de droit, de l’impunité dont jouissent ceux qui s’ingénient à massacrer le passage en y apposant tags et barbouillages divers, aussi odieux que laids et gratuits. La presse relatait récemment la mobilisation d’étudiants de Sciences Po Paris qui eux se battaient pour trouver les fonds nécessaires permettant de restaurer des chefs d’œuvre oubliés…

    Que faisons-nous ?

    Alors que nous avons la chance de disposer de ce lieu historique où ce sont joués des évènements de notre histoire, situé dans un environnement visité par des touristes du monde entier, ce trou béant d’indifférence et de désintérêt laisse songeur. N’y a-t-il aucune solution pour faire arrêter ce massacre ? L’argent manque-t-il tant pour ne pas pouvoir aider à sa restauration et à sa protection ensuite? Attend–on un miracle soudain alors que chacun sait combien sont élevées les subventions distribuées par la Mairie de Paris à de multiples associations  (voir notre article du 12 octobre 2015) ?

    Il est grand temps de se pencher au chevet du passage des Arbalétriers. Le traitement qui lui est réservé depuis des années est une injure à notre histoire et à notre quartier.

    Dominique Feutry

     

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    Cerisier-a-fleurs-prunus-serrulata-kanzan-jardin-des-plantes-printemps-parisPrunus en fleurs

     

    Avec le printemps les beaux jours reviennent même si le froid est encore présent, mais la nature montre le chemin, les bourgeons, les fleurs et le feuilles pointent sous nos yeux comme une fête les uns après les autres.

    Afin d’illustrer cette "renaissance" nous avons choisi un magnifique poème de l'artiste emblématique du Marais, Victor Hugo qui a habité place des Vosges. Sa maison devenue un musée qui lui est dédié est en cours de restauration et d'extension.

     

    Le printemps (extrait du recueil de poèmes "Toute la Lyre")

    Voici donc les longs jours, lumière, amour, délire !
    Voici le printemps ! mars, avril au doux sourire,
    Mai fleuri, juin brûlant, tous les beaux mois amis !
    Les peupliers, au bord des fleuves endormis,
    Se courbent mollement comme de grandes palmes ;
    L’oiseau palpite au fond des bois tièdes et calmes ;
    Il semble que tout rit, et que les arbres verts
    Sont joyeux d’être ensemble et se disent des vers.
    Le jour naît couronné d’une aube fraîche et tendre ;
    Le soir est plein d’amour ; la nuit, on croit entendre,
    A travers l’ombre immense et sous le ciel béni,
    Quelque chose d’heureux chanter dans l’infini.

     

     

  •  A5La pollution atmosphérique à Paris  (Photo Houpline Renard/SIPA)

     

    Paris et sa région traversent depuis plusieurs jours un nouvel épisode  de pollution atmosphérique  aux particules.

    Les médias et  presse s'en font l'écho mais sans trop insister, beaucoup estiment devoir vivre avec et sont résignés,  un mal contemporain qui finira peut-être par être battu en brèche pensent-ils mais sans vraiment trop y croire… Les joggeurs courent,  les voitures ont toujours aussi nombreuses et les politiques et décideurs restent timides,  il est vrai que l' actualité les a rattrapés par ailleurs. 

    Hélas nous l'avons dit à de multiples reprises, et ne nous berçons pas d'illusions,  tant que  des mesures drastiques et plus fortes encore que celles annoncées à l'issue de la  COP21 ne seront pas arrêtées et mises en œuvre,  nous aurons du souci à nous faire car la situation reste inquiétante.  La crise économique notamment est un facteur défavorable pour la lutte contre la pollution atmosphérique, souvent les pays pollueurs ont d'autres objectifs que la  réduction des gaz à effet de serre quand le chômage augmente  et avec lui la misère,  le mécontentement et l'inquiétude du lendemain.

    Nous sommes en fait tous responsables, passivité, routine et égoïsme disent certains, démunis, désarmés, dépassés affirment d'autres. Ne banalisons pas le phénomène. Sans une réaction collective suffisante face à la taille de l'enjeu,  nous ne risquons pas de faire avancer le sujet et d’apporter  les solutions fortes et adaptées pour y répondre.

    Le stationnement résidentiel gratuit apparait bien dérisoire face à la situation qui se répète au fil des mois.  Et l'entrée en vigueur du contrôle technique des deux-roues motorisés, fortement polluants, ne doit plus être différé pour plaire au lobby des motards dont l'attitude de refus est irresponsable.

    Dominique Feutry

     

  • A3La façade de la boulangerie du 52, rue des Gravilliers (IIIe) (Photo VlM)

     

    Fermée depuis plusieurs mois, la boulangerie  de la rue des Gravilliers (IIIe), une "petite institution" dans le quartier,  est à louer. Nous parlions déjà dans un article du 25 janvier dernier de son avenir incertain et aussi en 2013 dans un article du 04 mai !

    Aux dires des riverains,  la pose d'une pancarte "à louer" ne fait plus aucun doute, la boulangerie ne rouvrira plus et conforte leur affirmation.

    Le matériel a été discrètement enlevé, le conduit d’évacuation des fumées aurait été  supprimé, il serait  même question d'un litige entre le propriétaire et le dernier locataire ou son successeur ?

    L'affaire parait confuse mais il est un fait, la boulangerie est  bel et bien fermée depuis des mois et il y a fort à parier qu'elle ne rouvrira plus,  son sort il est vrai tenait à un fil depuis 2013 lorsque les anciens boulangers qui l'exploitaient  ont pris leur retraite.

    Dommage pour le  quartier,  dommage pour les habitués,  dommage pour les odeurs agréables qui s’échappaient du fournil et embaumaient la rue.

    Dominique Feutry

     

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    Pict_md_dnBdYHFnYWU1PDo6NSthYXZjY2VxKDliemNoNGZvb2lORw1TRl9FRV5ITQQfFRYJQ0dLQQkABgYBF01YSA==Parrainée par Louis-Philippe, au milieu du XIXe siècle, l’expédition polaire française du bateau « La Découverte » dans l’archipel du Spitzberg, bien que méconnue, fut un succès scientifique complet. (Photo Stéphane Compoint)

     

     

    Souhaitant dépasser la dimension héroïque des hommes qui ont laissé leur nom aux voyages scientifiques, les Archives Nationales (60 rue des Francs Bourgeois (IIIe)) nous convient, du 13 avril au 19 septembre 2016, à découvrir une exposition autant inattendue que surprenante intitulée "Voyageurs à l'épreuve du terrain : études, enquêtes, explorations (1800-1960)".

    En effet, le but de cette présentation est de montrer que « …pour préparer et mener à bien son voyage, l'explorateur bénéficie de soutiens financiers, de conseils scientifiques, techniques ou méthodologiques, et surtout de la collaboration d'assistants, de guides, d'interprètes, de porteurs…» avec des « …objectifs : enjeux scientifiques, visées impérialistes, intérêts économiques

    Or les découvertes sont rarement le fait d'un homme seul. "Pour préparer et mener à bien son voyage, l'explorateur bénéficie de soutiens financiers, de conseils scientifiques, techniques ou méthodologiques, et surtout de la collaboration d'assistants, de guides, d'interprètes, de porteurs.Le voyage s'inscrit lui-même dans un contexte qui est loin d'être anodin et répond à un certain nombre d'attendus, tant dans sa conception que dans ses objectifs : enjeux scientifiques, visées impérialistes, intérêts économiques".

    Est expliqué au final « l’envers du décor » de ces expéditions-découvertes-études menées par la France de 1800 à 1960 selon une mécanique à chaque fois bien huilée, à savoir la préparation, le déroulement et les retombées diverses.

    Ce sont donc des archives peu connues qui sont présentées au public, dépôts d’administrations, de particuliers, de ministères, musées et organismes scientifiques. Des prêts ont aussi été obtenus du musée Branly, du CNAM …

    Une exposition originale qu’il ne faut pas manquer et qui démystifie certaines découvertes bien installées souvent par l’héroïsme de leurs instigateurs dans notre inconscient collectif