Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2016

  • Sans-titreVue du Panthéon au soleil couchant

     

    En partenariat avec "Vivre le Marais !"

    " CULTURE ET PATRIMOINE PARIS – MARAIS "

    Vous invite à une visite guidée du Panthéon et de ses alentours (*)

     

    Le jeudi 21 janvier 2015

     

    Rendez-vous à 14h15 sortie du RER Luxembourg, angle boulevard Saint Michel/rue Gay Lussac

     

    Le guide, Sylvain Solustri, rappellera que l’histoire de Paris se concentre au sommet de la Montagne Sainte Geneviève. C’est là que fut enterrée la patronne de Paris vers l’an 500 puis que Clovis décide en 508 d’y fonder une abbaye. Quelques siècles plus tard, Louis XV demande à l’architecte Soufflot de reconstruire l’église abbatiale trop vétuste : c’est l’actuel Panthéon. La Révolution investit le monument qui après 2 retours au culte au XIXème siècle sera transformé en Panthéon par la IIIème République.

    Nous partirons du Luxembourg par de petites rues peu connues qui nous dévoileront des vestiges du vieux Paris avant de visiter le Panthéon. Puis après une présentation du Lycée Henri IV et de ses merveilles architecturales, nous détaillerons la beauté de l’église Saint-Etienne-du-Mont, seule église à Paris à avoir conservé son jubé.

    Merci de prévenir de votre venue et du nombre de personnes qui vous accompagneront par mail mfmk@free.fr ou par téléphone 01 42 72 61 41. Compte tenu du droit d’entrée pris  en charge, prévoir une participation exceptionnelle de 20 euros par personne pour les adhérents de Culture et Patrimoine et de 25 euros pour les non adhérents à verser en début de visite.

     

    (*) Cette visite prévue le 19 novembre dernier avait dû être reportée en raison de l'actualité

     

  • Soubise jardin anglaisHôtel de Soubise : va-t-on le livrer la nuit aux vandales et trafiquants de tout poil ? (photo VlM)

     

    A l’occasion des vœux, la Maire de Paris vient d'annoncer un flot de mesures dont deux d’entre elles font peu de cas comme souvent de l'opinion des habitants.

    Si la piétonisation de l’avenue des Champs-Élysées un dimanche par mois et la « Journée sans voitures » durant le dernier week-end de septembre étendue à tout Paris ont un sens à condition de peaufiner l'organisation, celle qui consiste à ouvrir à partir d’avril, la moitié des parcs parisiens tous les jours, 24 heures sur 24 suite à un vague test réalisé l’an passé en période de canicule, apparait comme une véritable provocation frappée au sceau de la légèreté.

    Cette dernière mesure occasionnera à n’en pas douter des débordements nombreux : bruit, dégradations, saleté, agressions, alcoolisation, à des heures où la surveillance policière est réduite voire inexistante. En un mot ouvrir parcs et jardins la nuit favorisera ce que nous ne cessons de dénoncer : de l'insécurité et des incivilités supplémentaires. De surcroît, faire une telle annonce en période d'état d'urgence trahit l'extrême légèreté de la Maire de Paris et de ceux qui s'emploient autour d'elle à faire la part belle aux débitants de boissons et aux professionnels de la nuit. Nous allons intervenir auprès du Préfet de Police de Paris garant de notre sécurité qui, avec l'appui du Ministre de l'Intérieur, devra s'opposer à cette mesure irresponsable.

     

    Gaïté lyrique jardin hôtel golden tulip Square de la Gaîté Lyrique : va-t-il servir de cadre aux bacchanales nocturnes de bandes de boit-sans-soif ? (photo VlM)

     

    La Maire a confirmé la piétonisation à la fin de l’été 2016, juste près Paris Plages, des berges de la Seine entre le pont des Tuileries et le Pont Henri IV, sujet sur lequel nous nous sommes exprimés récemment (voir notre article du 30 décembre 2015).

    Les Parisiens seront invités à « discuter toute la nuit dans les cafés, les places (…) pour partager leurs visions du monde et échanger dans le cadre d’une « nuit du débat démocratique » le 2 avril. Curieuse initiative quant aux choix des bars pour organiser ces discussions. Ces derniers comme les noctambules sont à nouveau favorisés par la mairie. N’y avait-il pas d’autres lieux pour le faire et à un autre moment de la journée que la nuit. Il y a fort à parier qu’une nouvelle fois encore les insomnies seront de mise pour les riverains proches des établissements concernés !

    En matière de logements, seront ouverts de nouveaux centres d’hébergement d’urgence pour les migrants et 20 studios du parc du logement municipal seront dédiés à des journalistes réfugiés à Paris. Par ailleurs 10.000 nouveaux logements seront construits et de nouvelles places de crèches seront créées (620).

    Au plan économique des « Points Paris emploi » seront installés à destination des chômeurs et des pieds d’immeubles (6 000) de la Ville seront commercialisés pour développer le commerce de proximité.

    Le lancement du Cargo dans le 19e, qui rassemblera, « incubation d’entreprises innovantes… autour des thématiques des industries créatives et aux contenus numériques » est décidé. Parallèlement sera ouverte Paris Code, une « Grande école du numérique parisienne » afin de « former et de mettre ou remettre en emploi plusieurs milliers de développeurs et de codeurs informatiques, en ciblant en priorité les décrocheurs et personnes en reconversion ». ces efforts doivent être salués.

    La Maire a souligné qu’enfin les travaux des Halles avec ses équipements dédiés au hip-hop et au théâtre amateur seront terminés au printemps. Une dépense supérieure à 1 milliard € pour un résultat discutable !

    Dominique Feutry

     

    Remarque à propos des commentaires de nos lecteurs :

    Les commentaires sont soumis à modération et il n'est pas permis de tenir des propos violents, diffamatoires ou discriminatoires. Les commentaires contraires à cette obligation ne seront pas publiés.

     

  •   Mairie_du_4meLa Mairie du IVe place Baudoyer

     

    En réponse à une interview d'un quotidien, le Maire du IVe, Christophe Girard, annonce des travaux pour l’arrondissement. 

    Le gymnase de la rue Neuve Saint Pierre attendu depuis plusieurs années, et promis dès l'an passé, devrait voir le jour cette année, son coût est estimé à 2 millions €, sa mise en service est annoncée pour 2017.  La rue  des Hospitalières Saint-Gervais à l'arrière de l'Espace des Blancs Manteaux sera transformée en voie piétonne. Il es vrai que l'ancienne halle de la boucherie du Marché des Blancs Manteaux est devenue une école, ce qui permettrait de renforcer la sécurisation des enfants.

    Parmi les nouveautés Christophe Girard fait part de son souhait de créer  en 2017,  un  salon du livre sur les berges réaménagées et devenues piétonnes de la rive droite de la Seine.  Nous espérons que cette manifestation ne donnera pas lieu à la pose d'imposants auto collants sur les trottoirs comme ce fut le cas l'an passé pour un salon identique, certains étant toujours en place 6 mois après !

    Au passage le Maire du IVe promet des rénovations d'écoles et de crèches pour un montrant de 1 million €,  l'installation d'un relais pour enfants en bas âge et assistantes maternelles dans les locaux de le mairie. La place Baudoyer quant à elle sera agrémentée de bancs et de tables pour pique-niquer et des plants de fleurs sont prévus dans le passage devant l'école Saint-Merri.

    Ces mesures sont les bienvenues et il est temps de donner à l'arrondissement l'impulsion nécessaire pour qu'il cesse de perdre des habitants contrairement aux autres arrondissements du centre de la capitale qui continuent eux à en gagner. La densification n'est pas une fin en soi dans une ville comme Paris qui est la plus dense d'Europe mais la fuite des habitants en dit long sur sa sociologie et sur le ressenti des habitants.

    Il faut des projets d'importance et éviter de transformer une partie de l'arrondissement en quartier de fêtes qui ne peut que dissuader les familles à venir s'y installer.

    Dominique Feutry

     

  •   3046160039_1_3_pN0d55If

     

    Plusieurs grands quotidiens ont fait état dans leurs colonnes de l’étude menée par la très respectée Chambre de Commerce américaine en France en 2015 au sujet de l’attractivité de notre pays.

    Menée auprès de dirigeants de filiales de sociétés américaines établies en France, l’enquête montre que 18% seulement de ceux-ci pensent que leur maison-mère a  une perception positive de l’Hexagone. Un pourcentage très en deçà de celui de 2011 qui atteignait 56% ! Les décisions du gouvernement (Crédit d’impôt compétitivité emploi, loi Macron…) les laissent sur leur faim face à ce qu’ils considèrent comme les « rigidités du marché du travail » et les « instabilités réglementaires » que d’autres pays ont pourtant su faire évoluer.

    Point positif néanmoins, le numérique favorisé par les pouvoirs publics fait naître nombre de start-up, un mouvement qui impressionne Outre Atlantique.

    Bien sûr il faut toujours rester prudent en matière de classements internationaux, fruit souvent de sondages, et peut-être faire davantage de lobbying.

    Or ce qui n’est pas bon pour la France ne l’est pas non plus pour Paris et nous pâtissons de ces résultats non seulement en termes d’image, mais à coup sûr aussi en termes d’emplois, ce qui est plus inquiétant.

    Puisse ces données éclairer nos décideurs.

    Dominique Feutry

     

  •  A5Une image d’Épinal de l'épopée napoléonienne

     

    Fondée à la fin du XVIIIe siècle l’Imagerie d’Épinal s'est installée durant quelques semaines  51 Boulevard Beaumarchais  (IIIe), une première pour cette vielle entreprise vosgienne. Le magasin fermera ses portes dans quelques jours.

    Les dirigeants, Pacôme Vexlard et Christine Lorimy qui ont repris l'imagerie Pellerin en août 2014 avec le soutien de la SEM de l'agglomération Épinal Golbey, ont souhaité faire connaitre autrement la production qui comprend une large sélection d’images anciennes et de rééditions, de produits dérivés, de livres et de créations contemporaines. Un film permet même d'expliquer le procédé de fabrication.

    L’entreprise  a failli disparaitre à plusieurs reprise au cours de son histoire, elle a même dû vendre à Drouot,  dans les années 70, une partie de ses bois gravés anciens qui constituaient son patrimoine.  Créée à  l'origine pour éditer au pochoir des gravures à bas pris et des carnets  de colportage vendus par des colporteurs parcourant la  campagne, c'est surtout le premier empire qui a fait prendre à l’imprimerie une  dimension nationale et même internationale en célébrant Napoléon, sa famille,  son armée et ses victoires.  Avec l'arrivée de la lithographie dans la seconde moitié du XIXe siècle les possibilités de production sont multipliées. Apparaissent alors les théâtres de papier, les constructions à découper. L'image d’Épinal entre même dans le langage commun. A43

    Après un essor éphémère dans les années 80, le dépôt de bilan ne peut être évité. Grâce à 50 investisseurs spinaliens (noms des habitants  d’Épinal), l'entreprise est néanmoins sauvée. 

    Aujourd'hui en raison du renouveau affiché des dirigeants qui font appel à des artistes contemporains, comme l'avaient fait en leur temps les prédécesseurs utilisant les services d'un Benjamin Rabier ou d'un Job, et d'un fonds très important de tirages anciens, l'entreprise prend un nouvel élan.

    Le bâtiment de l'imprimerie Pellerin est inscrit au titre des monuments historiques depuis 1986, plusieurs machines sont classées un an plus tard. Enfin en 1991, la collection de 1.344 bois gravés et des  pierres lithographiques du  XIXème siècle sont également classées.

    Si d'aventure vous passez par la préfecture des Vosges la  visite  de l'Imagerie Pellerin est incontournable.

    Dominique Feutry

     

  •  Artistes et Architecture

     Le Pavillon de l'Arsenal dans lequel des pièces sont exposées (Photo Pavillon de l'Arsenal)

     

    Le Pavillon de l’Arsenal consacre jusqu'au 17 janvier l’ensemble de ses espaces d’exposition à l’art contemporain. 56 artistes français et internationaux sont représentés au travers de leurs œuvres. Intitulée "Artistes et Architecture-Dimensions variables", l'exposition est constituée de prêts exceptionnels donnant un ensemble unique qui " au filtre des problématiques architecturales, explore les flux physiques et virtuels, redéfinit les temps urbains et les usages publics, interroge la temporalité et la mondialisation, la place de la nature et de l’économie collaborative, ou se joue de l‘espace et de la mesure pour repenser l’architecture, non seulement dans sa substance physique, mais aussi comme organisation sociale."

    Quelle est " la place de la ville, de l’urbain et des constructions dans les recherches pratiques et conceptuelles des artistes actuels ?". Les commentaires soulignent aussi combien "les  artistes éclairent et révèlent des potentiels susceptibles d’enrichir et transformer nos ambitions partagées pour construire ensemble la ville monde de demain."

    Une exposition à voir absolument. Il ne reste plus que deux semaines pour s'y rendre.

    Du mardi au samedi de 10h30 à 18h30 et le dimanche de 11h00 à 19h00.

     

  • Turenne 103 bio c' bon 01 01 16Le 103 rue de Turenne, à la pointe Turenne-Vieille du Temple (IIIe) (Photo VlM)

     

    Cet  immeuble n'a l'air de rien. Il héberge sagement un magasin "Bio c' Bon" qui a ouvert en 2014 et qui semble prospérer depuis. (notre article du 15/08/2014)

    Il n'en a pas été toujours ainsi.

    En 1997, les 800 m² de locaux de l'immeuble se trouvent vacants. Le Maire du IIIe, Pierre Aidenbaum, s'y intéresse avec l'intention de créer des logements. Prêt à en faire l'acquisition dès l’installation de Bertrand Delanoë à l'Hôtel de Ville, il essuie en 2002 un refus de la part de la propriétaire, Monique Piffaut, présidente de la holding "Financière Turenne Lafayette", qui possède les marques William Saurin, Garbit, Panzani, Gringoire-Bossard et autres. Les gens du quartier affirment qu'elle est personnellement attachée à cet immeuble qui a appartenu à ses parents et où elle a passé elle-même une partie de sa jeunesse. En réplique, elle indique qu’elle a un projet de réhabilitation.

    C'était son droit. En réponse, Pierre Aidenbaum brandit la menace d'expropriation pour cause de vétusté et "d'abandon manifeste", un statut qui donne aux municipalités la possibilité de récupérer un bien.

    Décidée à ne pas abandonner, Mme Piffaut lance un programme de travaux qui lui en coûte 3 Millions d'€. Juste de quoi éviter l'expropriation. Elle met l'immeuble sur le marché mais exige de le louer d'un seul tenant pour un montant annuel de 500.000 €. Du côté de la mairie, on pense qu'il s'agit en réalité d'une offre dissuasive destinée à décourager tout loueur potentiel. C'est là que les déboires sérieux commencent.

    En 2010, des familles de mal-logés prennent possession de l'immeuble et occupent l'ensemble des locaux. Leur collectif qui a pris le nom de "chez Madame", définit leur geste comme une "réquisition citoyenne". Leurs noms sont collés sur les boutons de sonnette de la porte d'entrée. Des Roms s'installent sur le trottoir dans des campements de fortune. Au rez-de-chaussée, une équipe d'artistes prend possession des lieux  et organise des expositions.

    Turenne 103  ZAZ 15 12 10ZAZ,  l'organisateur de l'exposition de décembre 2010 retire une affiche sauvage (photo VlM)

     

    Cette situation a duré plus d'un an. Le 20 mai 2011, sur décision de justice, les occupants étaient expulsés. La propriétaire fit valoir devant le tribunal qu'un bail avait été conclu avec un locataire et qu'elle se devait de l'honorer.

    C'est en 2013 que Bio c' Bon a pris la décision d'ouvrir son magasin à cette adresse. Nous ne saurions affirmer qu'il n'y a eu aucun locataire dans l'intervalle mais c'est plausible. On se réjouit qu'une activité se soit installée dans ce qui a ressemblé trop longtemps au château de la Belle au bois dormant. Quant à la quinzaine d'occupants qui espéraient une solution plus ou moins durable basée sur un accord d'occupation précaire, on  ignore si une solution pérenne a été trouvée pour eux, mais on l'espère.

    Rien ne laisse deviner aujourd'hui que ces évènements se sont succédé il n'y a pas si longtemps. On ne voit plus aucune affiche vantant les mérites de la choucroute William Saurin ou du couscous Garbit mais au-dessus de la porte d'entrée du 103 rue de Turenne on peut lire encore en relief l'inscription "CCA" qui voulait dire "Comptoir Commercial Alimentaire", l'ancien nom de la "Financière Turenne Lafayette" que dirige toujours Mme Monique Piffaut.

    Gérard Simonet

     

     

  • Turenne street art bas relief 01 01 16

     

    On trouve ici ou là dans le IIIe ces moulages en plâtre en forme de bas-reliefs, décoratifs et sobres, collés sur certains murs, qui nous engagent à deviner le sens du message qu'ils véhiculent.

    Chacun peut y aller de son interprétation.

    La cage d'écureuil, dans des temps éloignés, a servi  de moteur humain pour actionner des engins, notamment des grues. Une personne enfermée à l'intérieur avait pour fonction de poser un pied sur le barreau à 45 degrés. Son poids faisait tourner la cage. Il ne lui restait plus qu'à enchainer en marchant pour que l'ensemble tourne à vitesse régulière en fournissant un couple apte à assurer une fonction dynamique.

    On peut penser que l'artiste de la rue qui s'est exprimé ainsi nous présente une vision de l'homme esclave de la société ou de son entreprise, qui court après le temps, attaché-case à la main et cravate au vent ; un temps qui le dévore.

    Un détail pratique cependant : dans la position inopérante où il se trouve, au point bas de la cage, ce personnage s'active pour rien car la roue est vouée à rester immobile.

    Faites nous part vous aussi de votre réaction !