Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2017

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    Capture d'écran 2017-07-27 16.42.3111 juillet à Lausanne : le président du CIO, l'allemand Thomas Bach demande à Anne Hidalgo et à Eric Garcetti, Maire de Los Angeles de se mettre d'accord pour se répartir les dates de 2024 et 2028 (Photo AFP)

     

     

    Pragmatique, le Maire de Los Angeles vient de déclarer  ("Le Parisien" du 27 juillet – Sandrine Lefèvre) : "ce serait si attractif financièrement d'opter pour 2028 que nous serions stupides de ne pas accepter".

    En effet, le CIO (comité international olympique) affronte la perspective cruelle de ne plus trouver de ville candidate pour les Jeux. La chronique des résultats financiers est éloquente et fait désormais frémir les habitants des villes concernées : Rio (2016) s'attend à un coût de 33 milliards d'€, Londres (2012) 10.9 milliards, Pékin (2008) 32 milliards, Athènes (2004) 11.1 milliards […..] Barcelone (1992) 10 milliards …. Avec des dépassements budgétaires éloquents.  "La Tribune" Wladimir Andreff 9 août 2016

    Il fallait donc motiver Los Angeles pour ne pas perdre sa candidature. Le CIO se déclare prêt à accroitre sa contribution (1.5 milliards qui pourraient devenir 1.7 avec anticipation de l'engagement de 2023 à 2019).

    On comprend la déclaration de M. Garcetti. Incidemment, on se dit que s'il est stupide pour lui d'abandonner 2028 et de revendiquer 2024, l'attitude de la Maire de Paris qui se bat précisément pour 2024 nous laisse perplexes.

    Les parisiens en feront  les frais et supporteront la gêne occasionnée pendant deux ans (notre estimation) par l'installation des 39 sites olympiques (majoritairement sur des monuments historiques) et des 44 sites d'entrainement au cœur de la capitale ainsi que les contraintes sécuritaires dans une ville qui aura d'ici là, avec la croissance parabolique du tourisme de masse, atteint à elle seule les 100 millions de visiteurs par an.

    GS

     

  • IMG_0957Panneau de la Mairie rue Pecquay (IVe) rappelant l'interdiction des dépôts sauvages d'ordures, l'amende encourue et la procédure existante pour un enlèvement rapide (photo VlM)

     

     

    Nous avons régulièrement attiré l’attention de la Mairie sur les dépôts sauvages d’ordures dans notre quartier et plus particulièrement en certains endroits devenus les points noirs de ces incivilités.

    Récemment, nous avons remarqué que des panneaux avaient été disposés ici et là par la Mairie dans l’optique de dissuader les « citoyens indélicats » d’agir de la sorte.  Le panneau est en effet suffisamment imposant pour être vu et les règles sont clairement rappelées, qu’il s’agisse du service d’enlèvement mis à la disposition des habitants ou de l’amende encourue.

    Cette action est plutôt encourageante. Elle n’éradiquera pas les comportements répréhensibles et égoïstes mais elle a l’avantage de sensibiliser ceux qui n’ont pas compris que tous nous devons participer à la propreté de notre quartier.

    Dominique Feutry

     

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    6154773_8c989d92-83d5-11e6-9e94-7df8fe484178-1_1000x625La façade restaurée de l'Hôtel Amelot de Bisseul, 47 rue Vieille du Temple (IVe)

     

      

    Nous en savons davantage sur la restauration de l’Hôtel Amelot de Bisseul dit Hôtel des Ambassadeurs de Hollande, 47 rue Vieille du Temple (IVe),  après l’affichage d’un panneau indiquant les aménagements qui vont être entrepris après qu'aient été terminés ceux concernant les parties extérieures.

    Nous avions précisé dans un précédent article (27 septembre 2016), d’après nos informations, qu’un hôtel allait sans doute être aménagé dans ces somptueux locaux du Marais. Ce point se trouve désormais bel et bien confirmé.  Ainsi est-il écrit sur le panneau cité supra « Restauration intérieure et restructuration pour la création d’un hôtel de 9 suites avec restaurant sur cour et 2 commerces rue Vieille du Temple. »  

    Le propriétaire mentionné est une SAS (société par actions simplifiée) dénommée la Compagnie immobilière Hôtel Amelot de Bisseul domiciliée dans le VIIIe arrondissement dont l’activité est celle de marchand de biens. Elle est contrôlée par la SARL Société de Gestion Financière et Immobilière belge (SOGEFIBEL) dont le siège est à Uccle (une des communes de Bruxelles) et dont les animateurs semblent être les familles Hibert et Kerchove de Denterghem (un nom illustre des Flandres ayant pour devise « Endurer pour durer » …).

    Amelot bisseuil escalier monumentalHôtel Amelot de Bisseuil. Escalier monumental (Photo VlM)

     

    Deux ans de travaux sont prévus sous la supervision de l’architecte en chef des monuments historiques Gabor Mester de Parajd.

    Nous apprenons en prenant connaissance de l’affichage cité plus haut que lors de l’édification de l’Hôtel en 1657, Cottart, l’architecte,  avait souhaité changer de place l’entrée du bâtiment qui se trouvait auparavant rue des Guillemites (ex rue des Singes), ce qui nous vaut aujourd’hui ce splendide portail sculpté sur ses deux faces par Thomas Regnaudin.  L’ensemble a été classé en 1924 à la demande de son propriétaire d’alors le colonel Paul Brenot. Puis est décrit l’historique du bâtiment où est rappelé que Paul Louis Weiller avait commencé en 1951 le sauvetage et la restauration des décors intérieurs de Corneille, Cotelle, Boulogne, Vien et Guiberg. « Ces décors ont fait l’objet d’une étude préalable de reconnaissance et restauration sous le contrôle de la Conservation Régionale et de l’Inspection Générale des Monuments Historiques et seront restaurés… ». C’est une des raisons aussi pour laquelle il n’y aura que 9 suites afin « de respecter l’intégralité des décors conservés (pour la plupart d’origine)… et … correspondre à l’organisation historique (des appartements) de l’Hôtel … »  

    « Le restaurant sera installé dans les anciennes écuries et remises à voitures sur la grande cour.»

    Autre élément intéressant, un sondage et des fouilles archéologiques ont été réalisés, des vestiges du XIVe siècle, en cours d’analyse,  ont été mis au jour.  

    Un élément important mérite d’être souligné. A l’issue des travaux «  la traversée historique de la parcelle… (c’est-à-dire des 2 cours)… sera ouverte au public. » Peut-être que la maison Chanel, installée de façon éphémère nous avait-on dit dans les 2 magasins du rez-de-chaussée, restera dans les lieux, la restauration terminée (voir notre article du 5 décembre 2016) ?

    Indéniablement nous sommes en présence d’aménagements très importants d’un monument d’exception,  nous sommes persuadés que tout sera mis en œuvre pour magnifier les lieux sans les dénaturer.

    Dominique Feutry

     

  •   1867b86d98fd782_5624_300x300  Façade de l'hôtel de Montescot 70 rue des Archives (IIIe)  

      

     

     
    Dans un article du 2 mars dernier intitulé « Des hôtels particuliers plutôt discrets sous le soleil de de février nous évoquions entre autres les deux hôtels  de  Montescot et de Villeflix  situés respectivement  au 70 et au 72 rue des Archives (IIIe).

    Bâtis ensemble au XIIe siècle (1647) pour l’intendant de la généralité de Paris François de Montescot, ils seront dissociés en 1690. Pourquoi le même propriétaire a-t-il  fait édifier deux hôtels côte à côte. En fait l’un était destiné à son habitation quand l’autre était voué à la location.

    Ils passent dans les mains de Louis de Bailleul, président au Parlement de Paris et en 1678, les descendants de ce dernier aux Jossier de La Jonchère qui vont les séparer en deux propriétés distinctes en 1691.

    L’Hôtel de Montescot

    En ce qui concerne l’Hôtel de Montescot seuls les bâtiments du 70 garderont le nom de Montescot, malgré les différents propriétaires (Legras et Gasq de Lalande) qui se sont succédé avant la Révolution. Une plaque apposée sur la façade rappelle que Lamennais est mort à cet endroit. Puis l’Hôtel, comme tous les autres, devint un immeuble de rapport destiné à la location de logements et de commerces. La restauration qui permet aujourd’hui d’admirer cette construction n’a été entreprise qu’en 1991-1992.

    Le portail sur rue attire le regard avec ses guirlandes de fleurs sculptées et le mascaron qui le chapeaute.

    Le logis au fond de la cour comporte trois niveaux. L’aile droite en retour est plus basse. A l’intérieur, si tout le décor a disparu, il subsiste néanmoins un magnifique escalier Louis XV avec sa rampe en fer forgé. Le jardin qui n’est pas visible de la rue a été reconstitué.

    Paul Smith a installé son siège dans ces bâtiments.

      SE927S5MvWR-lHpoXYaZOFLlLtg  Portail d'entrée de l'Hôtel de Villeflix, 72 rue des Archives

     

    L’Hôtel de Villeflix

    Au 72, l’Hôtel de Villeflix, lors de sa séparation de l’Hôtel de Montescot, fut cédé à Françoise Ricoult, épouse de François Vireau de Villeflix, à l’origine du nom qu’il porte encore aujourd’hui. Ses descendants qui conservèrent pendant plusieurs générations le bien portaient le nom Michau de Montaran. Puis l’immeuble subit les dégradations, notamment une surélévation, liée à son nouvel usage au XIXe et durant une partie du XXe siècle, en tant que local commercial, artisanal et d’habitation locative, avant l’importante restauration qui lui a redonné un certain éclat.

     

    Lpdp_24516-1Vieille photographie de la fontaine du jardin de l'Hôtel de Villeflix (Paris Musées Collection)

     

    « Le portail sur rue a été surélevé d’un petit étage sous Louis XV. Les vantaux de la porte sont sculptés de bas-reliefs représentant une allégorie de la Justice et Esculape… Le logis en fond de cour a été privé de ses décors intérieurs. »

    « Une exceptionnelle fontaine du XVIIIe siècle a été conservée dans l’ancien jardin... Elle représente un homme et une femme autour d’une urne. »

      

    Sources :

    1. Le Marais. Alexandre Gady. Le Passage. 2004.
    2. Le Dictionnaire historique des rues de Paris de Jacques Hillairet.
    3. Le Marais, évolution d’un paysage urbain, Danielle Chadych, Parigramme, 2010.

     

  •   Heritage-inespere-genizah-de-dambach-la-villeUne partie des documents découverts exposés au Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme (IIIe)  

     

      

    Le Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme propose, jusqu’au 28 janvier prochain, une exposition assez inhabituelle intitulée « Héritage inespéré. Une découverte archéologique en Alsace ».

    En effet à l’automne 2012, une genizah a été découverte dans les combles de la synagogue de Dambach-la-Ville dans le Bas-Rhin. Des milliers de documents et d’objets du XIVe au XIXe siècle ont été mis à jour par des chercheurs et des bénévoles. Cette genizah est d’une «  richesse exceptionnelle », tant par la variété que par l’ancienneté

    Une genizah est en fait « un dépôt d’écrits portant le nom de Dieu et, par extension, d’objets de culte usagés. Comme ils ne doivent pas être jetés, ils sont placés dans une cache à l’intérieur de la synagogue dans l’attente d’un enterrement. Ce type de dépôts était jugé de peu d’intérêt en France, contrairement à l’attention dont ils font l’objet dans d’autres pays … »

    C’est ainsi que peuvent être exposés aujourd’hui des « parchemins du XVe siècle, imprimés du XVIe siècle, mappots (langes de circoncision brodés) du début du XVIIe siècle, mezouzots (versets protecteurs), tefillin (phylactères) des XVIIIe et XIXe siècle, et de très nombreux autres objets. »

    Rappelons que les « communautés juives alsaciennes étaient parmi les plus importantes en France avant l’Émancipation, et ont aujourd’hui disparu en raison de l’exode rural et de la Shoah. »

    « L’exposition retrace l’origine des objets et leur donne la parole ; elle fait découvrir, en dépit de la modestie des pièces présentées, la richesse de ce type de fonds pour la connaissance de la vie quotidienne des communautés rurales, sous ses dimensions les plus variées, et leur évolution, sur plusieurs siècles, des débuts de l’ère moderne à la première moitié du XXe siècle. »

     

    Du mardi au vendredi de 11h à 18h, samedi et dimanche de 10h à 18h.

    Hôtel de Saint-Aignan, 71 rue du Temple, 75003 Paris

     

  •   A0L'immeuble art déco du 8-10 rue de Renard (IVe) tel qu'il se présentera après sa restauration 

     

      

    Des travaux importants sont engagés dans le très bel immeuble des années 20 situé à l'angle des rues du Renard (n° 8-10) et de la Verrerie (n° 58). Des palissades débordent sur la chaussée, ce qui rend la circulation  difficile. 
     
    Chacun s'interroge sur cet important chantier et sa destination…
     
    Autrefois propriété du groupe Agache-Willot,  après le rachat du groupe Boussac-Saint-Frères en 1978, puis passé aux main du Crédit Commercial de France (devenu HSBC) qui y abritait ses services informatiques, le dernier occupant était la Direction de l'Administration Pénitentiaire dépendant du Ministère de la justice.
     
     
    A1L'immeuble en travaux fermé par des palissades (photo VlM)  
     
     
     
    Vendu l'an passé à COVEA, le groupe d'assurances mutuelles réunissant les marques MAAF, GMF et MMA…, c'est GMF Vie qui est le propriétaire de cet immeuble ainsi que l'indique le permis de travaux. Ces derniers portent sur l'ensemble de l'immeuble qui sera totalement rénové. Des patios seront créés, les ascenseurs remplacés et le toit sera végétalisé.
     
    Espérons que le magnifique escalier pièce maîtresse du bâtiment sera restauré et que l'exceptionnelle pièce d'angle du 1er  étage, entièrement habillée de boiseries en acajou de Cuba gardera son aspect d'origine. La fin des aménagements est prévue pour fin 2018. 
     
    Selon diverses sources, l'ensemble des 8 000 m2 sera occupé par Technicolor (ancien groupe Thomson) qui s'est spécialisée dans le conception et la fabrication de systèmes de vidéos et d'images numériques destinés aux professionnels des médias.
     
     
  • Milan afpLe "Duomo" de Milan  (Photo AFP)

     

     

    Si l'on en croit Métrotime, le quotidien gratuit belge, et d'autres médias, il est désormais interdit à Milan de se promener dans les rues dès le soir tombé avec une bouteille en verre, quel que soit son contenu, ou une canette. Les "perches à selfies" sont également frappées d'interdiction. La mesure vise d'un côté l'alcoolisation nocturne et les dérives qui l'accompagnent et par ailleurs la prolifération des marchands à la sauvette qui étalent leur bric-à-brac au voisinage des sites et monuments historiques.

    Autre mesure-phare : les food-trucks sont désormais non grata, interdits d'activité.

    Milan a donc su écouter la plainte qui monte dans toutes les villes à vocation touristique contre le tourisme de masse et les nuisances qu'il fait subir à la population. Barcelone, Rome et Turin se sont déjà inscrits dans cette tendance. On sait que Venise, d'où les habitants ont fui, prépare de son côté des mesures draconiennes pour prévenir le désastre qui menace.

    A Paris, où la municipalité persiste à vouloir attirer les foules en stimulant l'attractivité d'une ville qui est la plus visitée du monde, en maintenant dans cet esprit sa candidature aux JO de 2024, la population gronde et un nombre croissant d'associations "cadre de vie/environnement" rejoignent le réseau "Vivre Paris !" pour exprimer leur mécontentement contre les débordements en tout genre sur l'espace public et la consommation débridée d'alcool par les fêtards la nuit avec le bruit et les dégradations qui en découlent.

    Nous attendons nous aussi à Paris que l'équipe municipale et le fameux "conseil de la nuit" cesse de raisonner et d'agir en fonction des intérêts de l'industrie de la nuit et de la boisson pour prendre enfin des mesures inspirées par la raison pure et le souci de préserver la santé des habitants.

     

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      IMG_0918Colleur d’affiches "clandestin" 56, rue Beaubourg (IIIe), le 13 juillet 2017 (photo VlM)

      

     

    Nous avons écrit, dialogué, débattu et dénoncé à maintes reprises le scandale de l’affichage sauvage dans le Marais. Les différentes élections passées, le nombre d’affiches de candidats collées un peu partout est par exemple encore bien trop élevé faute d’une action volontariste de la  Mairie ! Dans  ces conditions l’anarchie règne, se développe et prospère allégrement en toute impunité, la période des vacances encourageant même les moins téméraires.

    La multiplication de ces abus pratiqués en plein jour au vu et au su des passants est telle qu’il ne faut pas bien longtemps pour croiser un colleur d’affiches clandestin  qui tartine allègrement murs et vitrines de commerces inoccupés, ajoutant son lot à la malpropreté ambiante.

     

      IMG_0915Le véhicule utilisé par le colleur d’affiches (photo VlM) 

     

    Certains osent affirmer que Paris se délite et que tout va à vau-l'eau ! Lorsque que l’on constate ces actions illégales et  leurs conséquences sur notre environnement quotidien,  Il n’y a qu’un pas pour penser que ces augures vont finir par avoir raison !

     

  •   A0Les panneaux du bas de la rue du Temple (IVe) (photo VlM)

     

     

    Le bas de la rue du Temple, "zone de rencontre" à la circulation limitée à 20 km/h, est en travaux pour le déplacement des réseaux de téléphone.

     
    Ces travaux sur la chaussée réduisent la largeur de la voie. Aussi, logiquement, la vitesse devrait y être réduite ? Erreur, au contraire la limitation remonte à 30 km/h. 
     
    A1Panneau de limitation de vitesse à 30 km/h en contradiction avec le précédent de 20 km/h (photo VlM)
     
     
    Nous avions récemment publié un article sur l'excès de signalisation chère à la Mairie de Paris, adepte des circulations "douces" qui se traduisent par vélos, et roues à propulsion électrique sur  les trottoirs. Cet excès avait même été cité dans l'incident du bus touristique coincé sous le tunnel proche du pont Alexandre III. 
     
    Cette débauche de signalisation se poursuit ici. Il ne serait pas inutile de revenir à un peu plus de sérieux dans ce domaine lié à la sécurité.
     
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    A0Ces valises à roulettes symbolisent un phénomène qui explose à Paris : la location de courte durée d'appartements meublés.

     

     

    Malgré quelques propositions et aménagements  récents  la question des locations saisonnières reste un sujet sensible et son impact est de plus en plus mal ressenti par les habitants et nombre de professionnels.  Un colloque, réunissant les différents acteurs concernés a été organisé le 18 mars dernier par "Aux 4 coins du 4", sur le thème "Les locations saisonnières dans le IVe arrondissement, une désertification invisible ?" Le rapport des interventions et propositions vient d'être publié. Plutôt que de vous en livrer des extraits,  nous reprenons  la synthèse très intéressante des interventions que nous publions in extenso ci-après. 

    Le développement des plateformes de location saisonnière à Paris avait été précédé par celui des résidences secondaires. La location touristique numérique a pris son essor en 2011. Dans le IVe arrondissement, 7% du parc de logement était touché en 2015. Le fait que des multipropriétaires (5% de l’offre), résidant fréquemment à l’étranger, en aient fait leur profession nous préoccupe en tant qu’habitants.

    Les moyens de contrôle sont bien en deçà de l’ampleur de ce marché souvent informel. Les conséquences sont nombreuses : nuisances sonores, saleté, augmentation des charges, fermeture de classes dans l’arrondissement, spéculation foncière, difficulté d’installation des jeunes familles et un impact négatif sur la démographie.

    Les professionnels de l’hôtellerie souffrent aussi de l’expansion de ce secteur qu’ils vivent comme une concurrence déloyale. Les hôteliers souhaitent que les plateformes bloquent les annonces des loueurs au bout des quatre mois au-delà desquels les logements devraient légalement adopter les mêmes normes et contraintes que dans l’hôtellerie. Cependant la location touristique de longue durée (un ou deux mois et parfois plus) peut aussi être vue positivement dans les quartiers les plus touristiques car elle fait vivre certains commerces de proximité, crée des emplois dans les conciergeries et peut se révéler moins néfaste pour la vie d’un quartier qu’un parc de résidences secondaires vides dix mois sur douze. Il faut savoir à ce sujet que certains propriétaires évitent de louer leur bien à des habitants car ils redoutent le cadre réglementaire de la location permanente et disent soit préférer une formule souple comme la location touristique, soit même laisser leur logement vide. 

    Reste que cette économie collaborative, idée généreuse de partage, est mal vécue par les habitants permanents des quartiers les plus touristiques en Europe comme aux États-Unis car, dévoyée, elle s’est éloignée de ses objectifs d’origine. Au fur et à mesure de son extension, les habitants se sont mobilisés (manifestations parfois violentes, affichage agressif vis-à-vis des touristes, délation, …), et des mesures ont été prises par les pouvoirs publics. L’évolution technologique de cette économie en perpétuelle transformation les amène à constamment modifier les modes de régulation. Selon le pays, les dispositifs sont mis en place au niveau du district, de la  municipalité, des régions ou de l’état. Ces différents modes de régulation reposent tantôt sur l’encadrement du logement, comme à Paris, ou sur des règles urbanistiques comme celle du zonage à Barcelone, voire de l’interdiction pure et simple de nouvelles offres de logement pour l’activité touristique comme à Berlin. 

    A Paris, la législation mise en place est peu respectée. Il faudrait un partenariat encore plus étroit entre les mairies d’arrondissement, la mairie centrale et l’état. De nouvelles mesures législatives (institution d’un n° d’enregistrement des appartements loués aux touristes) ont été prises en cette année 2017 qui permettront à la Ville de Paris de mieux réguler cette activité. 

    Les habitants du IVe arrondissement réunis en ateliers à la fin du colloque ont formulé leurs propres propositions :

    • Propositions relatives à l’information: Faire connaître aux usagers des plateformes de locations saisonnières les usages et les règles de vie, les afficher dans les parties communes et dans les logements en français et en anglais; obliger les syndics à informer les propriétaires des lois, règlements et sanctions possibles.
    • Propositions sur les dispositions à prendre au niveau de l’immeuble: Changer le règlement de copropriété pour obliger les propriétaires-loueurs à déclarer au syndic la commercialité de leur bien, imposer un cahier des charges pour chaque location suivant les règles de vie de l’immeuble (gestion des poubelles, nuisances sonores, respect des parties communes) et responsabiliser les copropriétaires en lien avec le syndic et le Conseil syndical. Définir un quota au sein des copropriétés pour limiter le nombre de logements offerts à la location touristique.
    • Propositions sur les dispositions réglementaires et le contrôle: Faire des zones dans la ville sur l’exemple de Barcelone, mettre en ligne les numéros d’enregistrement de locations touristiques, l’adresse exacte du logement et le nom du copropriétaire, harmoniser davantage les réglementations administratives entre Ministères, intensifier les contrôles et sanctions.
      Mais également rendre plus attractive la location annuelle traditionnelle, et aussi comprendre et accepter la nécessité pour certains de recourir à la location saisonnière pour dégager un revenu complémentaire indispensable.

    Voici l'URL pour prendre connaissance de l'ensemble du rapport :