Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2017

  • A11111Façade dans le style "renaissance" de la mairie de Paris

     

    La préparation du cru 2017 du budget participatif est en cours. Sous le titre "Faites Paris à vos idées", le site de la mairie donne pour cette 4ème édition de nombreuses explications en annonçant que "Paris consacre 100 millions d'€ par an à son budget participatif ce qui en fait le plus important au monde… vous avez jusqu'au 21 février pour soumettre votre projet sur la plate-forme numérique". Précisons que 30% de cette somme est affectée aux projets des quartiers dits populaires afin de les amener davantage aux urnes.

    Il reste le péché originel de cette pratique : elle transfère un pouvoir de proposition d'élus vers un poignée de personnes qui ne représentent qu'elles-mêmes et s'estiment autorisées à demander des changements sans consulter ceux qui en sont localement affectés (ex. : "rue Golotte", jardin Thorigny ou place Renée Vivien, IIIe).e de Paris

    Accompagnés de réunions en mairies d’arrondissement, enrôlant certaines associations, les maisons de quartiers et les centres sociaux, disposant d'affiches et des kits de communication, les moyens sont mis en œuvre pour que cette opération réussisse, certains médias ayant indiqué lors des éditions passées que les résultats étaient en demi teinte. Des critiques ont été émises en particulier sur certains projets retenus comme l’acquisition de matériels de propreté… alors que d'autres ne l'étaient pas avec des explications peu convaincantes, comme en 2015 l'aménagement proposé de la place du Marché Sainte-Catherine (IVe) défigurée par les commerces et qui a pourtant bien besoin d'une réhabilitation. Notons aussi que le coût de certains projets est souvent assez mal évalué, les services de la ville étant débordés.

    Rappelons aussi qu'en 2016 parmi les 208 projets choisis, une amélioration du cadre de vie et davantage de verdure prédominaient en concentrant plus de 39 millions d’€

    Pour chaque euro orienté vers le budget participatif par les maires d'arrondissement, la Mairie de Paris en verse désormais deux de plus (contre 1€ l'année dernière). Ainsi le IIIe consacre 30 % de son budget aux propositions des habitants.

    Alors attendons un premier bilan des propositions qui seront faites cette année pour le Marais …

    Dominique Feutry

     

  • SaucL'enseigne "saucisse" de "Saucette" 30 rue Beaubourg (IIIe) (Photo FF)

     

    Pensant peut-être que la devanture couleur sang de bœuf n’était pas assez visible, les propriétaires du nouveau restaurant « Saucette » qui a remplacé au n° 30 de la rue Beaubourg (IIIe) le précédent établissement dénommé « l’Amphora », viennent d’installer une enseigne pour le moins curieuse. 

    Entre la crevette et le bonbon rose orange, nous découvrons en approchant de l’immeuble qu’il s’agit d’une vulgaire saucisse… Le règlement du secteur sauvegardé du Marais ne l'interdit pas, pour autant qu'elle satisfasse aux conditions de dimensions, de positionnement et d'éclairage (*), mais n'est-ce pas incongru ? Ou bien est-ce tout simplement un clin d’œil au musée Pompidou qui fête actuellement ses 40 ans ?

    Nous interrogerons les nouveaux propriétaires à la première occasion.

    Dominique Feutry

     

    (*) Dépliant "Enseignes & devantures dans le Marais" selon le PSMV

     

     

  • DSC00672Le grand thermomètre du quartier de l'Horloge (Photo UC)

     

     
    Le grand thermomètre de la rue Brantôme a été cassé au début de l'année 2012 par un acte de vandalisme.

    Il a fallu cinq années pour qu'il soit réparé et remis à son emplacement d'origine dans le quartier de l'Horloge. L'ASSACTIVE, l'association des habitants du quartier, a beaucoup œuvré auprès de l'ASLQH,  c'est-à-dire le syndicat des copropriétaires, pour aboutir à ce résultat…

    Une nouvelle fois un acte d'incivilité totalement gratuit a été à l'origine de ces désagréments qui ont traîné en longueur mais le résultat est appréciable. Le thermomètre est comme neuf.

    "Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage "

     

  • 26b21f42-e97b-11e6-b46f-ca2197cc15c2_1Carte des locations saisonnières par arrondissement et uniquement pour Airbnb (LP Infographie)

     

    La presse, notamment "Le Parisien" a relayé abondamment l’opération « coup de poing » menée le 2 février par les agents assermentés de la Ville de Paris afin de contrôler les meublés touristiques. Le quartier visé était le Sentier dans le IIe arrondissement. Le but était de détecter ceux qui ont fait des locations saisonnières une activité professionnelle.

    Le résultat de ce nouveau contrôle portant sur 600 logements, car il y en a eu quelques-uns ces derniers mois, serait de 43 infractions. Depuis janvier l’amende potentielle a été doublée et peut aller jusqu’à 50 000 €.

    Si l’adjoint au logement à l'Hôtel de Ville, Ian Brossat, veut limiter les locations saisonnières il y a du travail, car Airbnb affiche à elle seule 30.000 logements dans la capitale, le Marais étant particulièrement bien placé sur ce plan alors que 120.000 personnes cherchent un logement.

    La Mairie de paris rappelle que « les propriétaires doivent déclarer leur meublé à la mairie de Paris et « compenser » en mettant sur le marché de la location traditionnelle un bien d’une surface équivalente, dans le même arrondissement. » On sait toutefois qu’une nouvelle obligation s’ajoute à cette contrainte, conséquence de la loi  sur "l'économie numérique", déclarer à l'administration fiscale les locations ponctuelles qui passent par des plateformes Internet. A ce propos, le Conseil de Paris demande au gouvernement de publier rapidement le décret d’application.

    L'enjeu est de taille pour la régulation du tourisme de masse. L’exemple de Venise est à méditer par l’équipe municipale !

    L’UNESCO en effet enjoint la municipalité de la cité des doges d’agir au plus vite, faute de quoi elle sera classée sur la liste des sites en péril en raison d’un sur fréquentation insupportable due aux bateaux de croisière (1,5 millions de passagers s’y arrêtent) et aux locations saisonnières qui ont accéléré la dépopulation de la ville qui en 60 ans a perdu les 2/3 de ses habitants du fait de l’envolée des prix mais aussi des conséquences du tourisme de masse (dégradation, saleté, bruit, mutation des commerces …) (voir notre article du 13 novembre 2016). 

    Est-ce là ce que l’on veut pour Paris quand on parle d'encourager sans mesure le tourisme et la fête la nuit ?

    Dominique Feutry

     

  • Aff cadre

    Scène 1

     

    Le colleur arrive en plein jour avec sa fourgonnette "némo" chargée d'affiches et s'arrête (en infraction) près du mur à couvrir, rue du Roi de Sicile (IVe), à proximité de la rue Vieille du Temple, à quelques mètres pour que le lien entre la présence de son véhicule et son intervention ne soit pas trop visible.

     

    Aff colleur

    Scène 2

    Le colleur d'affiches (visage flouté) sort le matériel de sa fourgonnette, affiches, balai-brosse et pot de colle. Il jette un regard de défi sur le champ de bataille…

     

    Aff photo

    Scène 3

     

    Son travail illicite accompli, au nez et à la barbe de la mairie de Paris qui a la charge de faire appliquer le règlement "publicité" qui interdit cette pratique, il prend une photo de son forfait pour en référer au donneur d'ordre à travers l'entreprise qui l'emploie.

      Aff fourg

      Scène 4 (reportage photos JS)

     

    Il rejoint son véhicule et poursuit son programme de couverture des murs du Marais

     

    Le photographe amateur conclut : "c'est écœurant… honte aux annonceurs", et nous encourage à faire suivre son reportage. Nous savons que Mao Péninou, Maire-Adjoint en charge de la propreté auprès de la Maire Anne Hidalgo, est aussi désolé que nous de constater les dégâts. A une différence près, c'est qu'il est responsable de faire régner l'ordre et court le risque d'être taxé d'incapacité s'il ne parvient pas à régler un problème qui semble élémentaire à une époque où on parle d'envoyer des hommes sur Mars.

     

     

  •   Dictons_fevrier-300x201

     

    Aujourd’hui, 1er février, nous entrons dans le mois qui marque le début de la seconde partie de l’hiver,  sans doute est-ce cette particularité qui fait de lui le mois du calendrier pour lequel les dictons foisonnent.

    De façon anecdotique et pour rappeler aussi que la France a reposé longtemps sur une économie agricole et une société des campagnes, nous soumettons à votre sagacité un panel de quelques uns d’entre eux.  

    Février le plus court des mois et de tous le pire à la fois

    A mi-février, mi-grenier

    Mieux vaut le loup près du fumier que la pluie de février

    Au mois de février, chaque bête cherche son pareil

    Beau février c'est disette au grenier.

    Février qui gèle et tonne annonce un bel automne

    Beaux jours de janvier trompent l'homme en février

    Cadeau de janvier, ingratitude de février

    Eau de février vaut jus de fumier

    Au mois de février, chaque herbe fait son pied

    En février, civelles, en mars, bonnes et belles, En avril, fi d'elles

    En février, les agneaux naissent plus beaux

    En février toute oie de bonne race pond sur le fumier

    Février avec neige nous garantit un bel été

    Février, bon mois pour semer carottes et pois

    En février, la feuille au groseillier

    Février et mars trop chauds, mettent le printemps au tombeau

    Février doit remplir les fossés, et mars, après, les quitter séchés

    Février, entre tous les mois, le plus court et le moins courtois

    Février n'a pas deux jours pareils

    Février neigeux, été avantageux

    Février n'est jamais si dur et si méchant qu'il ne nous fasse don de sept jours de printemps

    Février rigoureux effraie les frileux.    

     

    Citons enfin ce joli passage de la « Ronde  des mois » écrite en 1899 par Louise Gérard :

     

    "Janvier prend la neige pour châle 

    Février fait glisser nos pas

    Mars de ses doigts de soleil pâle

    Jette des grêlons aux lilas"

     

     

  • Ccs zGrande affiche du Centre Culturel Suisse sur le mur pignon du 34 rue des Francs-Bourgeois (IIIe) ; à droite l'entrée de leur boutique (Photo VlM/MT)

     

    Un grand critique d’opéras disait de certains metteurs en scène, « plus ils sont mauvais, plus ils choquent et plus ils sont sûrs que l'on parle d’eux ». Il semble que le Centre Culturel Suisse veuille leur emboîter le pas, il ne sait plus quoi inventer pour attirer désespérément l'attention des promeneurs du Marais.

    Les responsables ont décidé en effet, cette saison, d'apporter leur modeste participation non seulement pour provoquer et choquer, mais aussi peut-être pour suivre une nouvelle tendance, en placardant une  grande affiche posée sur le mur de l'Hôtel de Poussepin qui montre, sur fond couleur "rose layette", une fontaine qui n'est autre qu'une série de sexes féminins en train d'uriner. L’auteur de cette réalisation est un peintre Allemand dont nous tairons le nom et celui donné à sa production.

    La vulgarité s’affiche sur 2 mètres sur 3 (!) et prône ainsi la "scato-macho-culture" pour tous.

    Il faut se rappeler que le Centre Culturel Suisse, financé en totalité par les contribuables suisses, avait déjà provoqué les foudres de la Confédération Suisse, en 2004, avec notamment une pièce de théâtre au cours de laquelle se mêlaient vomissements et épanchements d’urine … Il s'agissait soi-disant d’une protestation "artistique" contre la démocratie directe suisse.

    L’an passé, durant de longs mois, le même centre avait aussi infligé une exposition de dessins représentant exclusivement des anus…. Nous pourrions aussi citer en 2014,  une performance "soi-disant féministe" consacrée au bonheur d'être une prostituée.

    Dès lors, avec une telle sensibilité artistique et sociale et l'état de dégradation scandaleux du petit passage historique des Arbalétriers où le Centre Culturel Suisse copropriétaire est installé depuis 30 ans, on s’étonne que les autorités laissent prospérer un tel creuset où se côtoient inconvenance, provocation et vulgarité. Pour le cas – très probable – où l’Ambassadeur de Suisse en France l'ignorerait, nous lui communiquons ce soir le lien vers notre article en espérant qu'il agisse avec la dignité qu'on prête généralement aux comportements des helvètes.

    Évènement rare de part de "Vivre le Marais !" nos lecteurs le comprendront, nous déconseillons vivement cette exposition sans intérêt qui heurte, blesse et transgresse l’esprit et l’image du Marais.

     

  • Colonne_le_pari_dhaussmann_fa06a  L'affiche de l'exposition "Paris-Haussmann, le pari d'Haussmann" au Pavillon de l'Arsenal

     

     

    Il y a 125 ans disparaissait le baron Haussmann (1809-1891). Préfet de la Seine de 1853 à 1870, il a profondément modifié Paris et nous a laissé un héritage immense.

    A cette occasion, le Pavillon de l’Arsenal consacre une importante exposition intitulée "Paris-Haussmann, le pari d'Haussmann". Les documents nombreux (maquettes, plans, dessins, gravures, tableaux, photographies..) donnent une idée du gigantisme des transformations opérées sur une période finalement assez courte de 17 ans seulement, ils nous éclairent sur les collaborateurs (Belgrand notamment) de ce bâtisseur sans qui tous les projets n’auraient pas pu voir le jour.

    L’exposition ne se limite pas à l’aspect général de la ville mais nous fait découvrir tous les réseaux impactés ou créés (eau, égouts : 600 km), les espaces (bois, parcs, jardins), les 175 km de voirie, les mairies et les écoles …

    L'exposition montrait également comment le travail de forme fut accompagné d'un important travail de fond sur les réseaux, dotant Paris de réserves d'eau et d'un système d'égouts qui lui faisaient jusqu'alors cruellement défaut.

    Même si nous n’en avons pas toujours conscience, nous vivons toujours sur cet héritage fondé sur une organisation urbaine spécifique d’une ville déjà dense à l'époque.

    Sont annoncées des conférences-débats, des visites guidées, des promenades « urbaines », des nocturnes, et des rencontres en partenariat avec le musée Carnavalet. Un atelier spectacle est prévu. Intitulé « Dans le bureau du Baron », il est destiné aux plus jeunes.

    21 boulevard Morland (IVe) du mardi au dimanche de 11h à 19h

     

     

     

     

  • 1pcvosgc3La place des Vosges photographiée du ciel

     

      

    En fin connaisseur de la place des Vosges où il vécut plus jeune, l’écrivain Michel Braudeau qui fut rédacteur en chef de la Nouvelle Revue Littéraire (NRF) a fait le « buzz » ces derniers jours, avec des avis partagés (le Parisien, Causeur, Babelio…), en publiant aux éditions du Seuil, dans la collection « Fiction et compagnie », un livre intitulé « Place des Vosges ». Un écrit fort différent de « Naissance d’une passion » qui en 1985 valut à l’auteur le prix Médicis.

    Rédigé sous forme de récit autobiographique empreint de tristesse, la nostalgie d’une époque révolue transparait au fil des pages, celle des années 60-70. On suit dans ce livre les péripéties de jeunes gens qui vivaient simplement leur liberté mais avaient la chance d’habiter dans ce secteur historique.

    Selon l’écrivain, la disparition d’intellectuels qui habitaient le quartier – certains se souviennent encore de Simenon qui avait là ses habitudes – la disparition des petits artisans, de libraires, de commerçants de bouche tel le boucher ou le boulanger (respectivement aux 7 et 23 de la rue des Francs Bourgeois IVe) dont seule les vitrines ont été préservées …ont sonné la glas du quartier qu’il a quitté depuis longtemps déjà. « …Ce n’était pas encore un quartier mort et embaumé, un mausolée touristique. On y comptait peu d’antiquaires. Aucun ogre politique déchu n’y rôdait, plutôt de vieilles marquises ruinées que le fisc et les agents immobiliers persécutaient. » écrit-il.

     

    Braudeau

    La première de couverture très sobre du livre "Place des Vosges" écrit par Michel Braudeau aux éditions du Seuil 

     

    Cette époque est passée et la gentrification sur laquelle nous nous exprimons de temps à autre est un fait qui suit aussi l’évolution de la société. Nous pourrions regretter les temps où les grandes familles nobles habitaient les hôtels particuliers où se tenaient des salons littéraires alors que les rues longées d’échoppes d’artisans et de marchands étaient sales, sans aucune hygiène, encombrées de charrettes, où s’activait aussi une foule de domestiques et de pauvres hères dont la vie était souvent harassante…

    Mais voilà, ainsi va le monde, y compris dans nos arrondissements et nos rues. Rien ne permet de s’interposer, les choses évoluent, que cela plaise ou non.

    La citation d’André Gide dans « Les nouvelles nourritures », « …ne cherchez pas dans l’avenir à retrouver le passé » montre que rien ne peut plus être comme avant et que rien ne peut empêcher le changement.

    Dominique Feutry

     

  • Arch 57Mur pignon 55-57 rue des Archives (IIIe), mardi 24 janvier (Photo VlM)

     

    Histoire sans paroles. Ces affiches ont été signalées à Propreté de Paris pour enlèvement, avec mention spéciale : "inscription subversive". La réaction aux affiches est légitime ; le mode opératoire ne l'était pas.

    Trois jours après, l'inscription a disparu. Suite à l’intervention des services du retrait des affiches ? Non. Une nouvelle vague d'affiches sauvages est venue recouvrir la précédente !