Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2017

  • IMG_0186Réunion d'information sur l'aménagement de la caserne des Minimes à la mairie du IIIe arrondissement  le 26 janvier 2017 (photo VlM)

     

     

    « L’aménagement de la caserne des Minimes est le dossier le plus emblématique de la mandature. Il répondra le mieux à vos attentes … » c’est  par ces mots que le Maire du IIIe arrondissement Pierre Aïdenbaum, entouré de plusieurs adjoints dont Gauthier Caron-Thibault charge de l’urbanisme en présence de la député Seybah Dagoma, a accueilli les participants à la réunion d’information sur le projet d’aménagement de la caserne des Minimes. Participaient à présentation Elogie SIEMP le maître d’ouvrage et le cabinet d’architectes sélectionné par un jury parmi  les 134 ayant postulé suite  à l’appel à candidature.

    Le Maire a souligné que le projet tenait compte de suggestions des ateliers avec les habitants même si des points restaient encore à définir. Les travaux en accord avec Sophie Hyafil (architecte des bâtiments de France) devraient commencer en juillet 2017 et durer 2 ans (horaires d’intervention de 8h00 à 17h00). Les premiers occupants entreront dans les lieux en septembre 2019 après le choix des  commissions d’attribution, en particulier celle du IIIe dont le quota sur les 70 logements sociaux prévus (4.600 m² au total allant du T1 au T5 et un ou deux logements pour des étudiants et des personnes à mobilité réduite) est d’un tiers. Le solde des attributions revient à la Marie de Paris (50%), à la Préfecture et au 1% logement notamment.

    Il a été indiqué que le loyer le plus bas (PLA-I) était de 6,87 € le m², que les 12 locaux d’activité (650 à 750 m²) ouverts sur rue seraient réservés à des artisans. Cette ouverture sur rue sera facilitée par l’enlèvement de la clôture et des grilles de manière à libérer les espaces. Le prix de la location des locaux professionnels sera inférieur au marché afin de maintenir des artisans dans l’arrondissement. La crèche (99 places),  dans laquelle pourraient être expérimentés de nouveaux horaires,  se trouvera  côté rue des Tournelles dans un bâtiment indépendant sans logement en étage et dégagé  avec plantation d’un « arbre repère » après démolition de deux  petits édifices. Cet ensemble dédié couvre  880 m² et disposera  aussi d’un  espace extérieur de 250 m².

     

    Image1Vue aérienne de l'ensemble des bâtiments de la caserne des Minimes 

     

    Il n’y aura aucun parking et de ce fait la place d’armes (la cour intérieure) sera végétalisée et « ouverte sur la ville de façon à la rendre au public.»  Il a été décidé à ce titre de laisser ouvertes les portes/grilles d’accès, l’éventuelle  fermeture la nuit étant en réflexion.

    Au fil des échanges et des questions nous avons retenu plusieurs informations. Les planchers des rez de chaussée seront les seuls rabaissés pour être plan avec la rue, les sous-sols inondables ne seront pas aménagés. La commission d'attribution du IIIe ne choisira que des attributaires habitants déjà  dans le IIIe.  Le bâtiment abritant, 7 Rue des Minimes (IIIe),  les archives de l’AP-HP pourrait, s’il venait à se libérer intéresser la mairie du IIIe pour y aménager  d’autres logements sociaux, soit alors une concentration importante dans un même secteur si  on ajoute  l’ensemble  Cour de Venise rue Saint-Gilles.

    Sur le plan de la circulation, le Maire a affirmé que le trafic actuel ne devrait pas être modifié en se fondant sur le résultat d’une étude spécifique menée à  ce sujet ; il a ajouté que le Marais ne sera pas piétonnisé mais favorisera la circulation douce.

    Une nouvelle réunion d’information sera programmée au printemps. Elle sera utile car des points d’ombre subsistent. Tout d’abord comment sera réellement financée l’opération ? L’ouverture des accès 24 heures sur 24, si elle était décidée,  serait-elle bien réaliste ? Quel sera le devenir des très belles grilles qui vont être retirées lors de la suppression de la clôture d’enceinte ? L’absence d’aire de jeux, comme celle d’aires de livraisons ont été rappelées par des participants.

    Dominique Feutry

     

  • A4o5L'orgue Kern de l'église des Blancs Manteaux (IVe) (photo Michel Calmettes)

     

     

    Malgré le froid tenace, plusieurs manifestations et spectacles émailleront le Marais ce week-end

    Outre les fêtes attachées au traditionnel nouvel an chinois avec ses défilés colorés et le bruit des pétards dans nos rues les 28 et 29 janvier,  trois sorties possibles  retiennent notre attention.

    Un concert exceptionnel sera donné samedi 28 janvier à 16h00, en  l’église des Blancs Manteaux (12 rue des Blancs Manteaux IVe), par l’ensemble vocal et instrumental Camerata Saint-Louis–De-Paris sous la direction de Georges Guillard. Au programme la « cantate Actus tragicus » de Jean-Sébastien Bach et  la « cantate Du aber Daniel » de Teleman,  ainsi que le « Petit concert spirituel » de Heinrich Schütz.

     

    P1050686Une tropézienne

     

    Dans un autre style, le BHV/Marais propose dans son magasin une balade gourmande dans l’univers de la pâtisserie jusqu’au 22 février. Il sera possible de déguster différents produits et d‘échanger  avec les artisans présents. Au menu des découvertes, le chou à la pomme ou la Tropézienne, (brioche garnie lancée dans la célèbre station balnéaire dans les années 60)  des éclairs et des crêpes … Une façon d’anticiper la Chandeleur qui a lieu le 2 février.

     

    Ancienne-Poupee-De-Chiffon-De-Salon-Tahiti-_1Poupée de chiffon des années 20 provenant de Tahiti

     

    Autre possibilité, découvrir la nouvelle exposition du Musée de la Poupée, 7 Impasse Berthaud (IIIe), face à l’entrée du Square Anne Franck. Elle débute le 27 janvier et se tiendra jusqu’au 25 mars 2017. Elle est consacrée aux peluches et poupées de chiffon des années 20. Deux cents pièces ont été réunies, certaines sont même à vendre. Le parcours est intéressant. Il  procurera un peu de nostalgie mais plaira certainement aux inconditionnels des souvenirs d’enfance. Ouvert du mardi au samedi de 13h00 à 18h00.

     

  • 12743204-c103-11e1-909a-6257bbac44a3-493x328Affiche de la campagne « Restons civils sur toute la ligne » de la RATP menée à partir de 2012  

     

    Selon un grand quotidien, en 2016 les agressions ont bondi de 14 % en un an dans les transports en comun,  121.000 vols ont ainsi été enregistrés l'année dernière, ce qui correspond à 330 voyageurs  en moyenne  détroussés chaque jour à travers le pays. Bien  entendu l’Ile de France et Paris sont les plus touchés compte tenu de la concentration de population qui y vit ou y passe.

    Si ce bilan est déplorable, il s’accompagne aussi d’un phénomène dont on parle peu, au-delà de la fraude qui consiste à ne pas payer son billet (coût évalué à 366 millions € par la Cour des Comptes en 2015 pour la seule Ile de France), la montée des incivilités.

    La dernière campagne d’enquête « Restons civils sur toute la ligne » portant sur l’année 2014 menée par TNS Sofres  dans le cadre de son Observatoire des incivilités dans les transports en commun franciliens pour le compte de la RATP concluait pourtant à une baisse des incivilités.

    Malheureusement il suffit de prendre les transports en commun pour constater que cette diminution fait déjà partie du passé.  Ainsi cette mère de famille ce matin dans le Marais, sur la ligne 29, qui a eu bien du mal à sortir du bus avec son enfant en poussette, personne ne lui cédant le passage !  De même, discussions bruyantes, conversations téléphoniques à voix haute, entrée dans le wagon, voire le bus, sans laisser les passagers descendre, ne pas céder sa place aux personnes âgées, bousculer les autres voyageurs, rester assis sur un strapontin en période d’affluence … sont devenus monnaie courante et  gare à celui qui s’aviserait de faire des remarques aux  impétrants impolis !  

    Beaucoup baissent les bras et parlent de « problématique sociétale commune à de nombreux pays ». Nous répondons que cette conclusion est  trop simple. Le développement de l’individualisme mâtiné de manque de sensibilisation aux comportements courtois de la vie en société est un mal auquel il est facile de remédier. Il s’agit d’une question de volonté et de moyens qui commence par la prise de conscience de la part des parents, des éducateurs et de chacun d’entre nous qu’il faut endiguer  le  phénomène dès le plus jeuen âge.  

    Une action de longue haleine sans doute mais qui n’est pas impossible.

    Dominique Feutry

     

  • Plâtre et ArchivesRue du Plâtre, rue des Archives (IVe) le mardi 24 matin (Photo VlM/PG)

     

    Un fidèle lecteur nous transmet cette photo incroyable prise ce matin : il s'agit d'un énorme trois-essieux sortant de la rue du Plâtre (en sens interdit) qui, ne réussissant pas à tourner vers la rue des Archives, endommage les barrières de sécurité de l’école maternelle. Il a fini par faire marche arrière dans la rue du Plâtre qui a été fermée à la circulation plusieurs heures.

    Le "règlement marchandises" pour Paris (faire défiler jusqu'au chapitre "règlement parisien des marchandises") autorise la circulation de camions volumineux quelle que soit la voie concernée. C'est une anomalie que nous avons dénoncée en son temps et qui reste d'actualité. Voici exactement ce qu'il dispose :

    • De 22h à 17h, réservée aux véhicules dont la surface est inférieure à 29 m2 ;
    • De 22h à 7h, ouverte aux véhicules d’une surface inférieure ou égale à 43 m2.
    • Pour les véhicules propres inférieurs à 29m2, il n'y a pas de restriction

    En clair, les camions dont le plateau mesure 11,37 mètres, (largeur 2,25 mètres), auxquels il convient d'ajouter le tracteur,  peuvent circuler de jour dans la Marais.

    La nuit cette taille est portée à 16,86 mètres !!!

    Anne Hidalgo a du boulot. Elle qui veut interdire la circulation dans le Marais doit commencer par éradiquer cette absurdité.

     

     

     

  • 570204serrurierExemple de "sticker" servant au repérage en vue d'un cambriolage

     

    La recrudescence des "stickers" (étiquettes auto collantes) apposés à l’intérieur de nos immeubles sur tout ce qui est portes, clenches de porte, boites aux lettres, près des serrures etc… doit nous rendre suspicieux et surtout particulièrement vigilants.

    En effet les individus qui s’introduisent avec des passe-partout dont on ignore la provenance afin d’effectuer leurs collages multiples sur les portes de chaque appartement ne viennent pas pour faire de la publicité (car le N° de téléphone qui figure sur les étiquette auto collantes n’aboutit à rien), mais pour faciliter des repérages avant cambriolage. Ils repasseront peu après inspecter les portes dont l'étiquette n'a pas été enlevée.

    Si des stickers sont ainsi posés, il faut les enlever rapidement. En cas d’absence, il faut demander à un voisin, un ami ou au gardien d’exercer une surveiller et de décoller ces" stickers" prémices de vol.

    Bien entendu nous conseillons aussi de déposer plainte à la police après avoir pris la photographie d’une étiquette car lors du décollage difficile elle se détériore. Ces pratiques connues sont bien entendu interdites.

    Le flagrant délit est difficile à établir sauf s’il existe une caméra de surveillance, ces collages sont réalisés en série tôt le matin ou dans la matinée quand les occupants sont au travail.

    Dominique Feutry

     

  •     5f17c5fc0d068029e8239e087eeeb8db_imageVue d'avion de l'Ilot Morland (IVe) (photo Réinventer Paris)

     

    Le mois dernier la Commission du Vieux Paris a examiné l’important dossier du projet de restructuration lourde de l'îlot Morland choisi par le jury du concours « Réinventer Paris ». Dans son compte rendu il est écrit que «  la Commission regrette le choix d'un projet qui transforme radicalement la composition en H voulue par Albert LAPRADE et entraine la transformation en cour fermée du parvis d'entrée, inséparable de l’identité du lieu. » Cette restructuration qui  transformera tout un quartier n’a pas fini de faire polémique et il faut s’attendre à d’autres critiques faute de concertation suffisante comme pas mal d’autres dossiers d’importance engageant l’avenir de la ville.

    Autre sujet soumis à la Commission au cours de cette même séance, l'Hôtel de Coulanges. Sur ce dossier il est indiqué que « la Commission prend connaissance d'un plan de l'hôtel de Coulanges daté du 27 juin 1775, qui montre que les baies du rez-de-chaussée des deux pavillons donnant sur la rue des Francs-Bourgeois étaient ouvertes et que le rez-de-chaussée de la rotonde sur jardin présentait un mur plein. Elle lève en conséquence son refus concernant la création de nouvelles ouvertures du côté de la rue mais confirme en revanche son opposition au projet de percement des fausses fenêtres situées dans l'axe de la rotonde (l'absence de percement à l'étage étant, lui, attesté à la même date par une archive écrite).»  Il sera intéressant de connaitre quel sort sera réservé à cet avis ?

    Notons aussi dans le IVe le réexamen du projet de rénovation du Théâtre de la Ville pour lequel « la Commission, après avoir pris connaissance des dernières modifications apportées au projet de restructuration du volume du hall, réitère le vœu pris en faisabilité le 24 juin dernier, qui demandait un plus grand respect de l’original. ».  Là encore l'avis de la Commission sera ou ne sera pas suivi !

     

  • BMGalerie Jamault, 19 rue des Blancs-Manteaux (IVe)

     

    La devanture de la galerie avait l'air d'un champ de bataille dimanche 21 janvier. Il faut dire que la tension monte dans nos quartiers contre l'affichage sauvage qui donne le sentiment de jouer à colin-maillard avec les services de la mairie de Paris, qui avancent à tâtons tandis que les afficheurs leur plantent des banderilles à chaque coin de rue.

    On comprend donc les riverains quand ils cèdent à la colère. Ceux-là ont simplement pallié la carence de ceux dont c'est la mission de faire régner l'ordre républicain. Ils ont décollé les affiches partout où ils l'ont pu et les ont jetées en vrac devant le donneur d'ordre…. qui s'est empressé de faire disparaitre les stigmates de son incivilité, mais qui probablement retiendra la leçon …

    Nous continuons sans faiblir à demander à la Mairie de Paris et à son Maire-Adjoint à la propreté Mao Péninou de devenir efficace dans cette lutte. En attendant que des lois adaptées aux circonstances permettent des poursuites en justice dissuasives, il possède une arme absolue dont il ne se sert pas  : l'intervention immédiate avec retrait des affiches, qui rend improductif le recours à l'affichage sauvage. Ce n'est pas le cas aujourd'hui : il faut des semaines avant qu'une signalisation produise des effets.

    MlcAffiche sauvage "émasculée" par un riverain en attitude d'auto-défense. Efficacité 100%  (Photo VlM)

     

    Les habitants ne devraient pas s'en charger eux-mêmes mais si les pouvoirs publics démissionnent, ils n'ont pas d'autre moyen de se défendre. Aussi nous les comprenons et nous les soutenons quand ils décollent les affiches illicites ou les rendent impropres à la consommation en les barbouillant avec une bombe de peinture. Quelques projections sur la marque, l'adresse, les visuels, sont susceptibles de leur faire perdre toute force de communication et par voie de conséquence, leur valeur de média de publicité. Il n'y a aucune infraction dans ce geste puisqu'il vise un support illicite et épargne le bien public et privé. Pourquoi s'en priver ?

     

  • Espace_des_Blancs_Manteaux_ParisEntrée de l'Espace des Blancs Manteaux 48 rue Vieille du Temple (IVe)  

     

    "Vivre le Marais !" qui souvent fait part à ses lecteurs des événements qui ont lieu à la Halle de Blancs Manteaux 48 rue Vieille du Temple (IVe) a reçu ce week-end appels téléphoniques, sms et mails pour signaler la musique intempestive diffusée à tue-tête sous prétexte d’une manifestation "culturelle" se tenant dans la Halle.

    Tout le week-end les riverains ont eu les oreilles rebattues même avec les fenêtres fermées et tant pis pour eux s’ils devaient se reposer, tant pis pour les enfants qui ont été réveillés dans leur sommeil, tant pis pour les malades ; la foule s’amuse et rien n’est de trop pour elle !

    Ces incivilités intempestives tolérées par ceux qui devraient les empêcher commencent à indisposer fortement les habitants qui n’en peuvent plus et se demandent s’il existe encore une parcelle d’autorité pour empêcher tous ces abus qui pourrissent la vie quotidienne de ceux qui demandent un peu de calme mais à qui on demande moult impôts et taxes qui servent justement à rendre leur quotidien invivable.

    On marche de plus en plus sur la tête. Et malheureusement le quartier des Blancs Manteaux n’ait pas été le seul à souffrir ce week-end. Durant la nuit la rue Jean-Pierre Timbaud (XIe) a été le théâtre de perturbations dues notamment à des individus fortement alcoolisés qui n’ont pas hésité à faire passer une nouvelle nuit blanche à tout un secteur.

    Attention la grogne des riverains ne cesse de monter, ils ne sont pas écoutés par les autorités, ils n’en peuvent plus et la situation risque fort de dégénérer tôt ou tard…

    Dominique Feutry

     

  •   648x415_chauffe-terrasses-installes-terrasses-restaurant-parisien-8-janvier-2008-1Installation de chauffe-terrasses  (photo Pierre Verdy AFP)

     

    En ces temps particulièrement froids, la question du chauffage des terrasses des bars-restaurants est à nouveau à l’ordre du jour.

    Faut-il chauffer ce qui ne sont que de simples extensions destinées à accroitre le chiffre d’affaires et donc les profits de leurs propriétaires, alors que la consommation d’énergie est à son maximum (des ruptures n’étant pas impossibles durant ces épisodes glacés), alors que beaucoup de SDF souffrent de ce climat hivernal et que la pollution flirte avec les cotes d’alerte ?

    Nous avons traité ce sujet dans plusieurs articles de notre blog (13 février 2013, 02 décembre 2015 et 28 janvier 2016) et précisé à cette occasion que « par un arrêté de 2011 la Ville de Paris avait interdit l’installation de ces chauffages lorsqu'ils étaient au gaz et préconisé l'usage de chauffages électriques. Mais cette décision décriée par les professionnels a été annulée par le tribunal administratif en janvier 2013 à la suite de la plainte déposée par le Comité Français du Butane et du Propane (CFBP). La Mairie de Paris avait annoncé qu'elle ferait appel, mais il semble bien qu'il n'en a rien été, ce sujet n'ayant plus été évoqué. »

    Nous ajoutions qu’il « était saugrenu et aberrant de chauffer l'extérieur pour étendre sa surface commerciale… alors que l’État met la pression sur les citoyens pour qu'ils améliorent à grands frais l'isolation de leurs logements. On marche sur la tête et il est désolant que la justice incite à aller sans ce sens. »

    Les mois passant rien n’a changé, bien au contraire, le développement des terrasses autorisées et de l’activité festive nocturne permanente ont conduit de nombreux exploitants à installer ces chauffages électriques ou au gaz, alors que souvent une simple couverture non polluante, non consommatrice d’énergie, suffirait.

    Il y a à l'évidence un fossé entre ce gâchis coûteux en énergie et ceux et celles qui  dorment dans le froid de la rue ! N’est-ce pas une forme de provocation à leur encontre quand beaucoup prônent la nécessité de faire des économies d’énergie, de réduire la pollution atmosphérique, de faire preuve de solidarité et d’avoir un « comportement  citoyen ».

    Nous en sommes hélas bien loin car, le plus souvent, seul le remplissage du tiroir-caisse prévaut !

    Dominique Feutry

     

  • 2

    Rue du Temple (IIIe), devant l'Hôtel St Aignan, Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme (Photos VlM)

     

    Il y a une dizaine d'années, nous avions interpelé le Maire du IIIe à propos de l'autorisation qui est donnée chaque année à une association qui défend les traditions chinoises, d'installer des lanternes sur les façades des immeubles de certaines rues du Marais.

    Nous avons de la sympathie pour les cultures asiatiques et nous apprécions qu'elles s'expriment. En même temps,  nous sommes soucieux du respect de l'architecture et du paysage de la rue dans le Marais qui est le centre historique de Paris, protégé par un plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) que nous avons vocation à défendre.

    5

    Lanterne en cours d'installation sur la façade du 72 rue du Temple (IIIe)

     

    A ce titre, l'accrochage sur des façades privées, pendant deux semaines, de décorations qui ne sont pas compatibles avec l'urbanisme et l'architecture XVIIème – XVIIIème du Marais nous a conduit à exprimer nos réserves. On ne peut pas simultanément défendre le patrimoine collectif dont nous sommes dépositaires et accepter qu'il soit traité à la légère par des initiatives qui en sont éloignées.

    Cette pratique a pris naissance dans un quartier où sévissait un monopole de grossistes-importateurs asiatiques en maroquinerie. La plupart d'entre eux sont partis depuis pour laisser la place à une économie diversifiée dont nous nous réjouissons. La célébration voyante d'une fête qui n'est plus celle des nouveaux occupants, est bien accueillie mais le tracé d'un parcours ou d'un territoire à l'aide de lanternes sur les immeubles soulève des interrogations. De même que le choix de certaines rues du Marais et pas d'autres, et de certains immeubles dans ces rues, pour leur attacher une étiquette dans laquelle des habitants ne se reconnaissent pas.

    Le moment nous parait venu, avec les nouvelles générations nées et éduquées en France, de convaincre les commerces comme "Euro Yu Bag's" dont on voit l'enseigne ci-dessus, d'accepter de revoir leurs devantures pour les mettre aux normes du Marais (ils s'en sont dispensés par le biais de la prescription de trois ans) et d'entrer dans le jeu de la mise en valeur du secteur pour bénéficier pleinement de son prestige. A ce titre, le maintien d'une tradition déphasée comme l’accrochage des lanternes est contre productif.

    On peut attendre de leur aggiornamento une démarche d'intégration et d'adhésion aux valeurs qui font de Paris, avec son histoire, sa culture, son architecture et son romantisme, une partie du patrimoine de l'humanité. Les fêtes, événements, célébrations, des communautés étrangères font partie de la vie parisienne mais se doivent de rester en harmonie avec les codes et traditions qui font le caractère de notre ville.