Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2018

  •  

    Haudriettes 3-4
    Qu'on soit ou non d'un naturel confiant, la vue de ces dépôts chimiques autour des cheminées d'évacuation des gaz, tout près des fenêtres, crée une angoisse légitime. Laboratoire Boudet et Dussaix, 3 rue des Haudriettes (IIIe) – cour intérieure

     

    On a tous de la sympathie pour les artisans. A fortiori quand on a le sentiment d'assister à leur disparition progressive, ce que nous constatons dans le Marais depuis les années 90. Au numéro 3 de la rue des Haudriettes, dans le IIIe, c'est un fondeur-essayeur d'or qui est installé depuis toujours et qui, contrairement à d'autres, a l'intention d'y rester.

    Haudriettes 3-2

    L'immeuble était privé jusqu'à son rachat en 2001 par la Ville de Paris pour en faire du logement social. Les baux existants ont été maintenus. A ce titre, l'artisan Boudet-Dussaix, fondeur-essayeur a conservé l'usage de l'atelier qui occupe une partie du rez-de-chaussée et un appentis qui le prolonge dans la cour de l'immeuble.

    Beaucoup ignorent ce que font ces spécialistes car il s'agit d'une profession rare : ils fondent les métaux précieux (or, platine, argent et palladium) à partir de déchets industriels ou de bijoux, ils les purifient et les coulent en lingots poinçonnés qui garantissent leur nature, leur poids et leur titre. Cette responsabilité, qui fait l'objet d'un agrément de la Banque de France, est celle des "essayeurs".

    Ils doivent, du fait des métaux qu'ils travaillent, s'entourer de protections contre les agression et le vol. Le risque qu'ils assument est élevé. Le 2 décembre 2012, des  malfaiteurs ont attaqué l'employé chargé de l'ouverture de l'atelier et l'ont froidement assassiné… L'entreprise avait déjà fait la une des journaux dans les années 80 où elle coulait les lingots d'or de la Banque de France, avec une tentative de cambriolage spectaculaire par les égouts de la Ville !

    Il reste, en dépit de la sympathie qu'on a pour eux, que les dépôts qui sont visibles le long des cheminées soulèvent des craintes légitimes pour la santé des habitants qui résident au voisinage des extracteurs de fumées. Pis encore, l'immeuble abrite une crèche de 22 berceaux dont les enfants s'ébattent régulièrement dans la cour !

    Les résidents, réunis en collectif, s'en sont préoccupés. En 2017 ils écrivaient au Préfet de police pour demander un rapport d'enquête sur les nuisances olfactives potentielles résultant de cette activité. L'organisme compétent, le Laboratoire Central de la Préfecture de police, est intervenu et a délivré un rapport à la Mairie de Paris dont les riverains n'ont pas eu connaissance. Il est daté du 18 décembre 2017. Nous venons seulement d'en recevoir copie et nous le devons à l'intervention personnelle, à notre demande, du Maire du IIIe Pierre Aidenbaum.

    Nous retenons de ce document très technique au moins deux enseignements qui d'une certaine manière se neutralisent : (1) les conduits visibles actuellement des deux côtés de la cour sont poreux et ont laissé filtrer sur les parois des nitrates et des chlorures résultant de l'activité d'essayage qui recourt aux acides nitrique et chlorhydrique, deux acides forts de la chimie minérale. Des cyanures ont été également recherchés. On en a décelé mais en faible quantité ; et (2) le four à charbon, qui à lui seul nécessitait un conduit d'évacuation des fumées, est désormais hors service au bénéfice d'un four à induction sans émanation polluante si on en croit ce qu'on nous dit.

     

    Haud 3-5L'appentis et le conduit maçonné d'évacuation des fumées

     

    Le rapport conclut à la nécessité de supprimer les tuyaux actuels et d'installer un dispositif d'évacuation de l'air vicié de l'établissement, qui devra être rejeté à 8 mètres au moins de toute fenêtre.

    L'entreprise "Boudet et Dussaix" a confirmé par écrit en date du 20 décembre 2018 que des travaux de mise à niveau réglementaire ont commencé et se termineront courant 2019. 

    Les résidents en prennent acte mais se demandent qui assurera le contrôle de conformité de ces travaux. Ils ont tendance à penser que cette surveillance devrait être assurée par le propriétaire de l'immeuble, le bailleur-social RIVP (régie immobilière de la ville de Paris) sous l’œil attentif du Maire du IIIe (qui en a été plusieurs années le président).

    De notre point de vue, s'agissant d'un dossier hautement technique, il conviendrait que le Laboratoire Central émetteur du rapport d'analyse sur demande du propriétaire RIVP porte un jugement sur la spécification des travaux qui ont démarré pour s'assurer qu'ils correspondent aux exigences de protection contre les nuisances identifiées dans le rapport d'analyse et qu'il examine les clauses de recette de fin de travaux qui ont pour but d'en garantir la conformité.

    GS

     

  • Tapis orient 27 12 18

    Rue du Temple (IVe). La mystification autour de la vente de ces tapis a été analysée et dénoncée par Rafaële Rivais dans le blog SOS Conso du quotidien Le Monde en date du 23 mars 2015

     

     

    Au risque de leur faire une publicité qu'ils ne méritent pas, voici les affiches qui ont pullulé hier dans nos quartiers. Prévenue, la DPSP (direction de la prévention, de la sécurité et de la protection) de la Ville de Paris s'en est saisie. Elle nous assure qu'elle "va intervenir pour retirer ces affiches et faire payer au commanditaire les frais occasionnés pour effectuer ces retraits".

    Nous apprenons vendredi 28 que 74 affiches ont été retirées rues du Temple, Rambuteau, Archives, Quatres Fils, Haudriettes, Sainte Croix de la Bretonnerie, Saint Merri. Un Constat de Recouvrement a été établi pour faire payer au commanditaire les frais engagés par la Ville pour retirer ces affiches. 

     

    Post-scriptum du 30 décembre

    Pendant ces trois jours de fin d'année, le marchand de tapis et la DPSP ont joué au chat et à la souris. Le marchand remettait les affiches en place quand les agents de la mairie les enlevaient. Au total, suivant la DPSP, ce sont 234 affiches qui ont été retirées et  confisquées rues du Temple, Rambuteau, Bretagne, Archives, Renard, Verrerie, Ste Croix, Vieille du Temple, Réaumur, Turbigo…. sans compter les affiches que les habitants ont enlevées eux-mêmes.

    Un jeu que la Mairie de Paris ne doit plus tolérer. Les moyens existent, il faut qu'elle se les donne. Merci en tout cas aux agents de la DPSP qui se sont mobilisés alors qu'ils étaient sollicités par ailleurs pour le maintien de l'ordre face aux manifestations qui sont devenues maintenant monnaie courante.

     

  • Musée légion d'honneur

     

    CULTURE & PATRIMOINE

     

    en collaboration avec "Vivre le Marais !" vous invite à commencer l'année

    dans les ors de la République

     

    LE MUSÉE DE LA LÉGION D'HONNEUR

     

    Jeudi 31 janvier à 14h15

    Rendez-vous devant le musée au 2 rue de la Légion d'Honneur (rue de Lille) – 75 007

     M° Assemblée Nationale

     

    Notre guide, Marc Velay, spécialiste du musée, nous fera découvrir le splendide Hôtel de Salm construit entre 1782 et 1787 ainsi que les nombreuses décorations françaises et étrangères que recèle l'Hôtel.

    Pour la petite histoire, à ma grande surprise, il n'y avait aucune date possible avant le 31 janvier, tout étant déjà réservé ! De ce fait, une autre visite mystère sera peut-être programmée avant cette date.

    Le nombre de places étant limité, merci de vous inscrire au plus vite et d'indiquer le nombre de personnes qui vous accompagneront à Marie-Françoise Masféty-Klein par mail mfmk@free.fr ou par tél. au 01 42 72 61 41.

    Merci également de prévoir une participation de 15 euros par personne pour les adhérents de Culture et Patrimoine et de 20 euros pour les non adhérents. Nous espérons le plaisir de vous revoir lors de cette visite et vous adressons nos fidèles amitiés.

     

  • Glutton

    Un "Glutton" à l'oeuvre dans le IVe devant le BHV. Il porte bien son nom : "glutton" veut dire "glouton" en anglais ! (Photo VlM)

     

     

    L'équipage est constitué d'un engin comme celui-ci, inédit dans le paysage parisien, avec sa longue trompe aspirante de gros diamètre et d'un opérateur qui dirige en même temps le tuyau et le chariot vers les déchets sur la chaussée et les trottoirs. Pour l'avoir vu à l'oeuvre, on témoigne qu'il est efficace !

    Est-ce la solution au problème de la saleté endémique de Paris ? Peut-être, si la municipalité consent à changer ses priorités. 

    Comme pour le déficit budgétaire et son postulat des 3% du PIB, notre Think Tank s'est livré à un calcul de coin de table. Il est approximatif mais pas plus que celui qui fixe la règle du déficit dans l'Union Européenne. Admettons, ce qui parait plausible, qu'il faille une dizaine de ces équipages actifs 10 heures par jour pour maintenir un arrondissement comme le IVe propre comme un sou neuf, que cet engin vaille 20.000 € et qu'on paye le service de l'opérateur à un sous-traitant à raison de 500 € par jour, soit 1.800.000 € pour l'année pour les dix appareils.

    Projetons nous sur Paris, qui représente 100 fois notre IVe (en terme d'habitants). On trouve un coût de 180 millions d'€ pour un millier d'engins dont l'investissement représente selon  notre hypothèse 20 millions d'€, amortis sur 5 ans soit 4.000.000 € par an.

    Résultat : le prix de l'éradication de la saleté à Paris atteindrait 184 millions d'€ par an

    Comment financer ce surcoût qu'on peut voir comme une borne supérieure ? en rabotant les subventions aux associations (350 millions sont distribués ainsi chaque année) et en modérant le programme de densification de Paris (ville où la concentration d'habitants est pourtant la plus élevée d'Europe !), qui repose sur la production trop idéologique de logements coûteux qui creusent le déficit et la dette (passée de 1 à 6 Milliards  d'€ au cours de la mandature si on en croit les rapports qui circulent).

    Notre Think Tank n'a pas la prétention d'avoir découvert l’œuf de Christophe Colomb avec cette formule mais il est convaincu que la Maire actuelle, si elle entend se faire ré-élire en 2020, devra procéder à un arbitrage de ce genre. Elle doit être consciente que le thème de la propreté à Paris (ou en creux sa saleté), qui sera l'arme de ses adversaires, pèsera d'un poids important sur le choix des parisiens.

    Les avis sont partagés et l'opinion peut évoluer sur la politique des déplacements, de la circulation automobile et de la piétonisation (des berges notamment). Elle peut être bienveillante ou patiente sur la pollution, mais elle sera intransigeante sur l'entretien des rues, et du mobilier urbain, qu'il ne faut pas oublier car il participe au sentiment de propreté ou de saleté de notre environnement.

    Nous attendons de nombreux commentaires de nos lecteurs sur ce dossier, leurs critiques et leurs propositions alternatives. L'heure est à l'expression directe et à la fièvre jaune ! Mettez le gilet !

     

    Post-scriptum du 23 décembre

    Le Maire du IVe a réagi à notre article pour y apporter les précisions que voici :

    "Sur ce sujet, je vous signale que nous sommes précurseur dans le 4e : si vous avez sans doute croisé le nouveau Glutton qui vient d’arriver à l’Hôtel de Ville, nous en avons accueilli deux parmi les tout premiers de Paris, dans le 4e. J’ai en effet accordé « gîte et couvert » à l’un d’entre eux à la Mairie [du IVe] même (vous pourrez le voir dans la cour après sa journée de travail) et à l’autre dans l’enceinte de la halle des Blancs Manteaux (à droite après l’entrée). En effet, ces appareils, outre leur efficacité locale, sont bien plus ergonomiques et respectueux des agents de la propreté. Nous avons de bons résultats autour de la rue des Rosiers et de la mairie. Pascal Pilou, Chef de circonscription propreté pour Paris-centre, vous en parlera très bien lors de la conférence sur la propreté que nous avons reprogrammée en février prochain. Je lui avais demandé ce que je pouvais faire pour aider les équipes et le Glutton fut une des solutions : nous avons pris en charge son financement et, surtout, son habitat (notamment la prise de courant pour le recharger en électricité) qui est l’une des difficultés généralement. Sujet qui me tient à cœur, vous le voyez !"

    Ariel Weil

    Maire du IVe

     

  • Tour 2

    La Tour Saint-Jacques et son jardin public (dératisé), 21 décembre 2018 (Photo VlM)

     

     

    Bien que l'inscription de la Tour au patrimoine mondial de l'UNESCO au titre des Chemins de Saint-Jacques de Compostelle date de 1998, une cérémonie se préparait aujourd'hui dans le jardin public (désormais délivré de ses rats), en présence d'Anne Hidalgo, Karen Taïeb et Ariel Weil pour célébrer l'inauguration d'une plaque célébrant – 20 ans plus tard – l'événement.

    La célébration se justifie mieux si on se rappelle que la Tour, qui a subi des vagues d'outrages et une première restauration en 1850, a été soustraite à la vue des parisiens et des touristes de 2005 à 2008, et à leur accessibilité jusqu'en 2013, pour une nouvelle restauration à laquelle la Ville de Paris a affecté un budget conséquent de 8,3 Millions d'€. A cette occasion, plusieurs dizaines de compagnons ont œuvré à restaurer finement les décors sculptés et à remplacer le statuaire trop dégradé pour être maintenu en place.

     

    800px-Tour_Saint-Jacques_2008Au sommet, la statue de Saint-Jacques en majesté et celles des quatre évangélistes symbolisés par des animaux : le lion (Marc), le taureau (Luc), l'aigle (Jean) et un ange : (Matthieu)

     

  • Arbalétriers

    Le passage des Arbalétriers, à hauteur du 38 de la rue des Francs-Bourgeois (IIIe)

     

     

    Marie, une riveraine du passage, nous écrit en qualifiant de "grotesque" ce qui se passe à propos de ce passage qui, on le rappelle est privé, mais constitue avec ses maisons à encorbellement et sa chaussée pavée un des rares vestiges que nous ayons dans le Marais et à Paris des 14ème et 15ème siècles. On se souvient que c'est dans ce cadre en 1407 que fut assassiné le duc d'Orléans, par les argousins du duc de Bourgogne Jean sans peur au retour d'un rendez-vous galant avec la reine de France Isabeau de Bavière.

    Nous avons publié un article au mois d'août pour regretter que la remise en état de la chaussée ait été faite "à la hussarde" par le Centre Culturel Suisse sans qu'ait été respectée la procédure de déclaration préalable à la direction de l'urbanisme de la mairie de Paris et à l'ABF (architecte des bâtiments de France). Il a été reproché à la confédération suisse d'avoir sacrifié les pavés d'origine en les sciant par le milieu.

    La mairie de Paris et l'ABF ont choisi de fermer les yeux, préférant ne voir que le bon côté des choses à savoir la remise en état d'une chaussée en fort mauvais état. Tous les riverains n'ont pas été de cet avis. Certains d'entre eux ont adressé une protestation écrite à la direction de l’urbanisme. Les recours en la matière sont du ressort du Préfet de Paris/Île de France. Ses services ont été saisis. En réponse, un courrier envoyé aux protestataires pour leur apprendre que le centre culturel suisse avait déposé auprès de la mairie le 21 septembre une demande de régularisation, dont on voit d'ailleurs le panneau d'affichage sur le vantail de la grille.

     

    Panneau

    Le panneau. (Cliquer gauche pour agrandir)

     

    Une demande d'autorisation préalable qui intervient après l'exécution des travaux ! Même la presse suisse ne s'en est pas remise ! (PRO FRIBOURG, 14/09/2018)

    La préfecture de Paris-Île de France (qu'il ne faut pas confondre avec la préfecture de police), sous la signature de Raphaël Hacquin, Directeur de l'équipement et de l'aménagement de Paris, admet implicitement qu'il y a eu manquement puisqu'il signale le dépôt de la demande de régularisation et précise qu'il se charge de l'instruction de l'affaire.

    On va voir si lui aussi passera l'éponge. A force de tolérer que la loi ne soit pas respectée on s'achemine vers une société sans règles de vie, sans ce ciment que sont les lois qui garantissent le "vivre ensemble". Paris, première destination mondiale des touristes, et le Marais avec ses trésors architecturaux, historiques et culturels, méritent mieux que l'attitude passive de ceux qui ont la charge de leur conservation.

     

    A la veille des fêtes de fin d'année, le bureau de l'association et moi-même vous souhaitons un joyeux Noël avec vos proches et une année 2019 pleine de satisfactions et de bonheur       ♥ ♥ ♥  

    Gérard Simonet  

    Président

     

     

  • Nd de nazareth 44 smartph 18 12 18

    Rue de Nazareth (IIIe) au numéro 44, bien visible au-dessus de la porte d'entrée, un immeuble en sandwich entre les deux immeubles voisins ?

     

     

    Entre ces deux immeubles qui portent les numéros 42 et 46, il existe un  espace qui ne fait pas plus de UN mètre de largeur. Une anfractuosité entre deux bâtiments d'habitation qui se prolonge jusqu'au fond d'un passage qui ressemble à un couloir étroit. 

    C'est pourtant un édifice de cinq étages qui apparaît là, au fond d'un boyau profond d'une dizaine de mètres.

     

    Nd de nazareth 44 couloir 18 12 18

    Notre ami Jean-Louis nous le signale comme "l'immeuble qui pourrait être le plus étroit de Paris, une maison de 5 étages encaissée au fond d'une courte impasse entre deux immeubles avec une fenêtre par étage". C'est ainsi en effet que le présente Jacques Hillairet dans son dictionnaire historique des rues de Paris édité en 1963,

    L'impression est vraisemblablement trompeuse . Le long boyau n'est en réalité qu'un couloir d'accès à un immeuble au fond qui s'étale de part et d'autre des 42 et 46. Le 44 n'aura pas droit au Guiness des records ! Et Jacques Hillairet est pris en flagrant délit d'imprécision !

    Il en est un autre cependant qui peut y prétendre. Il n'est pas très loin, dans le Xe, au 39 rue du Château d'Eau

     

    39_rue_du_Château-d'Eau _Paris_01

    Sa largeur est de 1,10 mètre et il n'a qu'un étage et 5 mètres de hauteur. En revanche, sa petitesse est incontestable et saute aux yeux car il donne lui directement sur la rue !

    Bastien en tout cas a vu juste dans son commentaire à notre article. Nous l'en remercions !

     

  • P1090117Immeuble du 14 rue des Gravilliers (IIIe), soutenu par des étais (Photo VlM)

     

     

    L'immeuble fait l'angle entre la rue des Gravilliers et la rue des Vertus. Une grande fissure est visible sur la façade côté 2 rue des Vertus. Le local du commerce de gros CAFREDY-SAC  a été renforcé à l'intérieur.

    Selon la gérante, l'immeuble est une copropriété privée qui a décidé de procéder aux travaux de renforcement des structures. Dans l'intervalle, la mairie du IIIe demande aux occupants d'évacuer. Il n'en est pas question, au moins pour ce magasin de maroquinerie "qui est là depuis 30 ans". La cohabitation avec les poutres de soutènement et les étais n'est pas confortable mais les gérants "n'ont pas le choix car les loyers ailleurs sont trop élevés".

    Il reste à espérer que la course de vitesse engagée pour la sauvegarde de cet immeuble ancien se conclue par des réparations qui donnent  à l'édifice une nouvelle espérance de vie de plusieurs décennies ou plus.

     

  • Ampli

    Clavier de contrôle de musique amplifiée

     

     

    La réglementation liée au bruit des activités de diffusion de musique amplifiée date de 1998. Sa vocation est à la fois de protéger l’audition du public et de préserver la santé et le confort du voisinage. Avec le temps, ce dispositif s’est révélé insuffisamment protecteur. Les niveaux sonores fixés en 1998 étaient trop élevés, les lieux ouverts n'étaient pas tous visés par la réglementation et les basses fréquences, caractéristiques de l’esthétique musicale des années 2000,  n'étaient pas suffisamment prises en compte…

    Le décret n° 2017-1244 paru le 7 août 2017 a eu pour but de corriger ces lacunes.

    Il a réduit de 3 décibels le seuil de protection de l’audition. La limitation est passée de 105 décibels à 102 décibels. On rappelle qu'une baisse de 3 décibels, sur l'échelle logarithmique des sons, équivaut à la division par DEUX du volume du bruit. Il a fixé un seuil pour les basses fréquences, dont le niveau est désormais limité à 118 décibels et une limitation à 94 décibels a été imposée pour les spectacles destinés aux jeunes publics.

    De plus, les lieux ouverts, tels que les festivals en plein air, sont tenus d'appliquer ces limitations de niveaux sonores. S’agissant des lieux clos, cinémas, salles de meeting et autres, ils sont concernés au même titre que les salles de concerts, les bars et les discothèques. En gros, cette réglementation s’applique désormais à tout lieu ouvert au public accueillant des activités impliquant la diffusion de sons amplifiés dont le niveau sonore moyen sur une durée de 8 heures est supérieur à 80 décibels.

     

    Bruit atlanticoHalte au bruit ! Illustration "Atlantico"

     

    Le décret comprend aussi des mesures relatives à l’information du public sur les risques auditifs, la mise à disposition gratuite de protections auditives individuelles et l’aménagement d’espaces ou de périodes de repos auditif. Pour les établissements dont la capacité d’accueil excède 300 places,  l’enregistrement en continu des niveaux en décibels, avec conservation de ces enregistrements pendant 6 mois et affichage des niveaux en continu à la console, est exigé.

    Pour prendre connaissance du décret

    En attendant l'arrêté d'application de ce décret, les professionnels du spectacle et de la nuit montent au créneau pour contester, à travers une pétition qui soutient que " le décret contre le bruit ne doit pas mettre la scène KO", la mise en application des dispositions du décret.

    Ils prétendent que :

    • L’État a imposé son nouveau décret du 7 août 2017, applicable depuis octobre 2018, sans entendre leur avis sur le plan artistique, technique, la pertinence des mesures et sur l’impact économique.
    • Les professionnels via leur association AGI-SON, consultés lors de l’écriture du décret, avait souligné les points qui ne pouvaient pas être compatibles, techniquement, avec la physique du son ou les esthétiques et pratiques artistiques.
    • L’ensemble des échanges au sein d'AGI-SON concluent qu’un grand nombre des exigences du texte sont, techniquement, irréalistes
    • Ni réaliste, ni optimal, le décret aura des conséquences lourdes sur le spectacle et la filière toute entière (artistes, producteurs, diffuseurs, salles, festivals, équipes techniques) comme pour les spectateurs. Ceci conduit les professionnels à demander au gouvernement une révision du décret.
    • La diversité musicale est attaquée. En effet, la baisse des basses fréquences nuit à l’ensemble des esthétiques musicales, notamment aux genres comme le reggae, les musiques électroniques, le dub et le hip hop, qui disparaîtront peu à peu des scènes, réduisant la liberté d'accès des spectateurs à tous les genres musicaux.
    • Les concerts et festivals en plein air sont menacés. L’obligation de produire une étude de l’impact des nuisances sonores sur l’environnement lors des spectacles en plein air est techniquement irréaliste. Les niveaux sonores exigés en milieu urbain sont impossibles à respecter, ce qui entraînera l'impossibilité de réaliser un concert en centre-ville.
    • Toute la scène est fragilisée. La limitation de la diversité musicale, l'impossibilité technique de mise en œuvre, additionnée au coût de mise en conformité met en danger tout le secteur, déjà vulnérable, d’autant qu’aucun soutien financier ou accompagnement n’est prévu par l’État.
    • Les professionnels et le public se réunissent pour lutter.
      AGI-SON, le PRODISS et la Sacem ont lancé une campagne afin de mobiliser les professionnels mais également le public face aux désastreuses conséquences de ce nouveau décret. Une pétition mise en ligne sur change.org, sera la plateforme de ralliement pour faire évoluer la situation.  

     

    On le voit, en réponse à un décret de santé publique que les habitants des villes et particulièrement des centre-villes réclament pour protéger leur tranquillité, leur santé et leur sommeil, les "marchands de bruit" organisent leur résistance pour que l'audition de nos enfants, menacés de surdité précoce, continue d'être agressée, et que nos nerfs et nos nuits soient victimes de l'agression de ceux pour qui nuire à autrui est facile alors qu'il est si ardu dans nos combats de se défendre.

    Nous demandons aux Pouvoirs Publics, Ministère de l'Intérieur et Municipalité,  de rester fermes sur les améliorations qui ont été apportées à la vie des citoyens par le décret d'août 2017 et qui ne doivent être qu'une étape sur la voie du respect de leur qualité de vie. 

    GS

     

  • Concert 12 12 18 gérard assistance

    Introduction au concert (photos parismarais.com, cliquer gauche jusqu'à deux fois pour agrandir)

     

     

    La troisième session des "Moments Lyriques du Marais" ont fait église comble pour ce concert du 12 décembre 2018 qui a réuni autour de la pianiste chef de chant Magali Albertini, la soprano Pauline Feracci, la mezzo Lorrie Garcia et le baryton Thibault De Damas. René Andréani, assurait la présentation des œuvres.

    Concert fonq assistanceL'église des Blancs-Manteaux  (IVe) pendant le déroulement du concert

     

    Les artistes nous ont accompagnés à travers une douzaine d'opéras avec les airs qui sont les plus connus, les plus célèbres et généralement les plus beaux. La formation, grâce au renfort de la mezzo-soprano, nous a offert des solos, des duos et des trios.

     

    Concert 12 12 la troupe

    De gauche à droite : Lorrie Garcia, Magali Albertini, Thibault De Damas et Pauline Feracci

    Le concert a ouvert sur un trio justement, tiré de Così fan tutte de Mozart : "Soave sia il vento !" (que le vent soit doux !). Dans la quiétude du soir, le trio s'élève, sur des arpèges "sottile" du piano, et souhaite bon voyage aux fiancés par une mélodie tendre et voluptueuse où les voix se mêlent dans des harmonies qui suscitent le désir, jusqu'à la plénitude que Mozart exprime dans la résolution d'une dissonance savamment entretenue.

    De Mozart, dont on ne se lasse pas, on a entendu l'air connu de Cherubino dans les Noces de Figaro  "Voi che sapete" par Lorrie Garcia et un solo de Thibault De Damas dans le Papageno de la Flûte enchantée qui cherche désespérément "une femme, une petite femme"  ("Ein mädchen oder Weibchen").

    Donizetti et Rossini ont permis aux chanteurs de faire valoir leurs talents scéniques, pour nous rappeler que l'opéra est d'abord du théâtre où l'intensité dramatique, la joie et l'humour doivent s'exprimer. Thibault en est manifestement convaincu tant il s'applique par de petits artifices comme des déguisements, à illustrer le texte chanté.

    La Barcarolle des Contes d'Hoffmann d'Offenbach, chantée par le duo Pauline/Lorrie, nous a bercés comme il se doit et c'est tous sens apaisés que nous avons entendu l'air magnifique de Dalila "Mon coeur s'ouvre à ta voix" du Sanson et Dalila de Saint-Saëns, où Lorrie a porté très haut la démonstration de son jeune talent. Les deux reprises pianissimo qu'elle nous a livrées ont donné des frissons à plus d'un…

    Le concert s'est conclu sur le feu d’artifice de "La leçon de musique" de  La fille du régiment, une démonstration de polyphonie comme Donizetti sait les donner. La troupe a entonné en Bis le Brindisi de la Traviata de Verdi, chanson à boire qu'on écoute toujours avec enthousiasme et envie d'y mêler sa voix, ce que certains n'ont pas hésité à faire.

    Magali Albertini, en intermède, a joué du Schubert : un impromptu d'un opus posthume en forme de thème et variations. Schubert est un miracle par la sérénité qu'il apporte. Magali a traité cette oeuvre avec la délicatesse qui convient en dépit de la virtuosité qu'elle exige.

    Gérard Simonet