Magnifique église romane du XIème siècle, la Canonica près de Bastia, dans la zone aéroportuaire
La loi CAP relative "à la liberté de création, à l'architecture et au patrimoine" a été votée en juillet 2016. Bien soutenue par le Sénat qui a usé de son influence pour que le patrimoine français ne soit pas trop sacrifié aux exigences du développement économique, elle comprend néanmoins des dispositions qui depuis sa promulgation ne cessent de préoccuper les associations de défense du patrimoine. Parmi elles, le rôle de l'ABF (architecte des bâtiments de France) qui perd de ses prérogatives en faveur des collectivités territoriales.
La fédération "Patrimoine & Environnement" qui fait autorité sur le territoire national en a saisi le président de la République. Son président Alain de la Bretesche nous apprend qu'il vient de recevoir une réponse d'Emmanuel Macron, datée du 29 janvier 2018. Dans cette lettre qu'on peut télécharger le président de la République répond à la crainte exprimée par les associations que l'ABF n'ait qu'un rôle mineur dans l'approbation des projets d'urbanisme au lieu de "l'avis conforme" dont il a disposé jusqu'à un passé récent.
Emmanuel Macron précise qu'il "n'est envisagé de transformer ….. l'avis conforme des ABF en avis simple, que pour certains projets très réduits tels que l'implantation d'antennes de radiotéléphonie et pour les seuls immeubles voués à la démolition, qui n'auraient pas fait l'objet d'une décision de classement".
Commentaires
7 réponses à “Avis conforme des ABF : le Président Macron apporte des apaisements aux inquiétudes des associations de défense du patrimoine”
On a le sentiment dans le Marais depuis quelques années que l’ABF ne joue plus le rôle qui était le sien dans le passé. C’est pourtant la même personne mais on constate qu’elle n’a plus les mêmes moyens et peut-être moins de motivation.
je suis moins optimiste que ce que laisse entendre l’article relatant le courrier présidentiel.
L’opinion de M. Malvy, destinataire de ce courrier, serait interessante à connaitre.
Il demeure quand même inquiétant que l’avis CONFORME de l’ABF ne soit plus nécessaire pour la démolition d’ immeubles non classés. Il existe, dans le Marais et ailleurs, de nombreux immeubles non classés, ni même inscrits, qui sont de très grande qualité architecturale et d’un intérêt patrimonial certaine. Ceci est le cas des immeubles, nombreux, dont les propriétaires n’ont pas demandé le classement et dont l’administration n’a pas jugé nécessaire de l’engager car elle estimait que leur occupation et leur entretien ne leur faisait courir aucun risque de dégradation.
Exemple parmi d’autres : le superbe ancien Hôtel de l’Intendance, 11 rue Béranger, qui avait accueilli la mairie du 3e jusqu’en 1867, certes très dégradé, a été démoli en 1950 pour laisser la place à un garage (transformé par la suite en partie en bureaux, longtemps occupés pare le quotidien ‘Libération »).
Je suis en particulier inquiete de la formulation « immeubles voués à la demolition qui n’auraient pas fait l’objet de classement » : Est-ce que tous les immeubles non classés peuvent etre démolis !!!? C’est toute la question…
le changement d’activité du secteur des Gravilliers et les transformations des commerces auraient du permettre une amélioration des devantures qui défiguraient les rues
Mais malgré nos alertes c’est le contraire qui se passe : on laisse passer des enseignes faites de logos multicolores collés, les peintures bariolées appliquées sur les piliers en pierre , la structure en aluminium , et on attend le résultat d’un coffrage métallique appliqué sur la façade d’un immeuble du 17° siècle (21 Gravilliers) où on a pu entrevoir brièvement des piliers tout a fait superbes en pierre sculptée.
que se passe t il ? pourquoi permettre un tel gachis ? il n’est pas plus cher de faire correctement les choses…..
Les commerces voisins qui ont fait correctement les choses devraient etre alertés , s’ils ne sont pas vigilants la rue va perdre son cachet , et ce serait dommage pour tout le monde !
La situation des ABF apparaît préoccupante!
Il est clair que l’ABF en charge du Marais n’assure plus son rôle de protection. La question est : pourquoi ? Question vertigineuse…