Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2018

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      Archives 6 devanture 02 06 18 (2)
    Carrefour rue des Archives/rue de la Verrerie (IVe)

     

     

    Au rez-de-chaussée du 6 rue des Archives et du 13 rue de la Verrerie, et au premier étage, s'étendait un café qui s'appelait "La Comète". Nous écrivions de lui le 3 janvier 2010 qu'il servait "le café le moins cher du Marais".

    Avec un express ou une noisette en salle/terrasse à 1,90 €, le café de "La Comète" attirait des clients et son patron Gérard Mahr s'en glorifiait en ajoutant que son plat du jour n'était qu'à 10,50 €. Les choses ont bien changé depuis, alors qu'on nous serine qu'il n'y a plus d'inflation… 

     

    La comète"La Comète" des années 2010

     

    Il y a deux ans, "La Comète" disparaissait du ciel du Marais pour laisser la place à un magasin qui abrite des activités éphémères mais on savait que le local avait vocation à servir d'extension à l'hôtel "Villa Mazarin" qui se trouve tout contre. Il s'agit d'un quatre étoiles dont la qualité a souffert jusque là de l'exiguïté de l'espace dont il dispose, et pour partie d'une résidence hôtelière. 

    Il vient donc de fermer pour des travaux qui vont assurer son extension et la fusion des statuts au 6 rue des Archives, sur l'ancien local de "La Comète". L'immeuble qui comporte six étages et un niveau de sous-sol va devenir un hôtel de tourisme quatre étoiles avec création d'un deuxième sous-sol et couverture de la cour intérieure par une verrière. Le rez-de-chaussée rue de la Verrerie sera modifié pour accueillir un restaurant gastronomique. Les façades sur rue et sur cour seront ravalées et les chiens-assis du 6ème étage modifiés. La surface créée nette sera de 250 m².

    Le permis de construite a été attribué le 7 mai 2018. On peut le contester pendant deux mois en exerçant un recours auprès de la mairie de Paris, direction du permis de construire. Pour ce qui nous concerne, ce projet qui élève le niveau et la capacité de l'hôtel existant nous parait dans la ligne de l'évolution générale du secteur vers le luxe et la valeur ajoutée, illustrée par la politique mise en œuvre par le BHV/Marais. 

    Elle ne fait certainement pas l'unanimité mais dans le cas présent, quels que soient nos regrets d'avoir vu disparaître une brasserie que nous aimions, nous n'avons pas d'objection à assister à la renaissance d'un hôtel qui améliore ses prestations et devrait éclipser la présence d'un magasin éphémère dont les activités changeantes et les stands de restauration rapide installés sur le trottoir présentaient quelques inconvénients pour le voisinage.

    GS

     

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    Arbalétriers dét

    Passage des Arbalétriers, à hauteur du 36 rue des Francs-Bourgeois (IIIe)

     

     

    Le passage des Arbalétriers (IIIe), déjà défiguré par un manque de surveillance des occupants et l'absence d'entretien d'une façade et de la chaussée est maintenant défoncé (suite de notre article du 6 mars 2018). De statut privé, il est à la merci des intérêts du Centre Culturel Suisse (CCS) et du propriétaire d'une boutique de créateurs. Il est aussi  victime de l'incurie des propriétaires-riverains qui n'ont manifesté au fil du temps aucun respect pour ce lieu historique, un des  rares vestiges du Moyen-Âge à Paris.

    Ruelle pavée éventrée et façades recouvertes de graffiti immondes, voilà dix ans au moins que nous dénonçons l'absence d'entretien d'un site en plein cœur du Paris historique. Non sans succès car voila dix ans un habitant propriétaire d'un appartement au 34 de la rue des Francs-bourgeois, Albert Mandil, entreprenait de convaincre les propriétaires concernés par la rive Est, notamment le CCS, de procéder au ravalement de sa façade et obtenait satisfaction.

    Cet homme qui avait rejoint l'association est décédé récemment. Nous lui rendons hommage car il fait figure de bienfaiteur à l'inverse des propriétaires qui s'étrillent depuis des années pour rejeter sur d'autres le coût de l'entretien de ce passage.

    Il faut rappeler que plusieurs immeubles en revendiquent la propriété, du 56 au 68 rue Vieille du Temple et au 38 rue des Francs-Bourgeois. Il a fallu 16 années de procès pour que la justice statue sur la répartition des charges d'entretien du passage sans se prononcer néanmoins sur la nature d'un organe de gestion qui aurait la charge d'en assurer le suivi. Des années qui ont paralysé toute velléité d'entretenir ce patrimoine, ont enrichi une horde d'avocats et créé une animosité durable entre les personnes concernées.

     Le transfert de propriété du Centre Culturel Suisse vers la Confédération Helvétique survenu entre temps semble avoir précipité les évènements : conscients des dangers encourus par les piétons qui empruntent le passage de jour pour se rendre au local d'exposition du CCS à cause d'un sous-sol défoncé et éviscéré de ses canalisations, les suisses ont obtenu une décision de justice pour engager les travaux "à frais avancés".

    C'est la raison du grand désordre auquel nous assistons aujourd'hui. Peut-être est-il tout de même le signe d'un renouveau si un sursaut de dignité pousse ensuite les propriétaires à s'entendre pour faire ravaler la façade qui leur fait honte et décident d'une surveillance efficace la nuit avec fermeture de la grille. On aimerait que le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum et la Directrice des affaires culturelles à la mairie de Paris, Claire Germain, se prennent par la main et exigent que chacun assume ses responsabilités et cesse d'agir en béotien soucieux de ses seuls intérêts pécuniaires et mercantiles.

     

    Arbalétriers géné

    La boutique "Éphémère" à l'intérieur du passage
     
     
    Des riverains du passage, conscients du risque encouru par les clients du magasin "Éphémère" et du CCS, qui doivent slalomer sur une chaussée défoncée et encombrée, ont fait appel à la police pour interdire l'accès au passage pendant la durée des travaux.
     
     
  • Haudriettes 5bis devanture 25 05 18Devanture du grossiste "SOLANO", 5bis rue des Haudriettes (III)

     

     

    C'est une surface importante qui s'étend derrière cette devanture du magasin de maroquinerie en gros du 5bis rue des Haudriettes (IIIe). Aussi, dès que les habitants de l'immeuble et les nombreux résidents de cette rue, au 3, au 5 mais aussi dans le lotissement des 4-6-8 autour de l'Hôtel de Bondeville et dans les immeubles aux deux extrémités, ont appris le départ du grossiste, une question était sur toutes les lèvres : qui va le remplacer ?

    L'épouvantail aux yeux de tous était bien entendu la création d'un lieu festif. Il faut dire que les riverains sont gâtés dans cette rue de 100 mètres de long : il n'y a pas moins de 5 établissements de ce type, dont deux qui bénéficient d'une autorisation de nuit. De fait, la nuit notamment au petit jour vers 4-5 heures du matin les cris et hurlements, appuyés de coups de klaxons sont fréquents au point que vouloir dormir sans boules Quiès relève du défi.

    Le pire ne se produira pas. Selon les habitants de l'immeuble, dont il faut rappeler qu'il s'agit d'une copropriété contrairement aux 3 et 5 qui appartiennent au bailleur social de la Ville de Paris RIVP, c'est une agence immobilière qui a décidé de louer le local.

    Nous en sommes enchantés et nous lui souhaitons la bienvenue car il n'existe pas d'activité à notre connaissance qui soit en toute objectivité moins gênante que celle-là… et périodiquement utile de surcroît.

    Néanmoins, le moment est venu pour nous de rendre hommage à la société SOLANO qui était là depuis plusieurs années. Nous devons dire merci à ses dirigeants car ils ont veillé en tout temps, en dépit de leur activité d'import-export, à ne pas gêner leur entourage par les livraisons en pleine voie comme le font d'autres commerces, avec les nuisances qui en résultent. Leur discrétion a été exemplaire. Nous leur souhaitons de prospérer là où leur activité les conduit désormais.

     

  • Pastourelle 20 façade 20 05 18Montmorency 37 façade 20 05 18

     

     

     

     

     

     

       

          A gauche, l'immeuble central sur une seule travée et trois étages au n°20 de la rue Pastourelle. A droite le n°37 de la rue de Montmorency (IIIe)

     

     

    On a du mal à l'imaginer mais c'est une réalité : ces deux adresses ont fait une demande de transformation en "hébergements hôteliers" auprès de la direction de l'urbanisme de Paris.

    Pour le 37 rue de Montmorency, il ne s'agit pas de la totalité de l'immeuble mais de deux appartements sur cour intérieure, au premier et au second étages, tous deux propriétés de la même personne. Rue Pastourelle c'est la totalité de l'immeuble qui est concernée, une construction étroite sur trois niveaux, qui ne fait pas particulièrement penser à un hôtel…

    Pour la quinzaine en cours, la Ville de Paris signale deux autres demandes : au 49 rue N.D. de Nazareth, rez-de-chaussée et premier étage et au 7 rue Ste Apolline pour un deuxième étage.

    A ce rythme, nos quartiers qui sont tous visés par le phénomène auront quelque peu changé de visage d'ici peu. Il est logique d'estimer que la quasi totalité des appartements à statut commercial et une part significative des rez-de-chaussée auront pris ce virage, contre lequel les autorité municipales ne peuvent rien au nom de la liberté du commerce. Tout au plus peuvent-elles imposer une démarche déclarative et l'obligation de s'acquitter des taxes et impôts en vigueur.

     

    Roi de sicile 31 hôtel le compostèle 22 05 18L'hôtel "Le Compostelle", 31 rue du Roi de Sicile (IVe)

     

    Nous avons interrogé un hôtelier traditionnel pour savoir ce qu'il en pense. Bruno Bertez est gérant de l'hôtel "Le Compostelle". Il nous livre d'abord un commentaire macro-économique :

    "Le développement de ce que l’on appelle l’économie du partage est lié à l’appauvrissement relatif de nos sociétés. Les uns ont un revenu insuffisant et ils ont besoin de le compléter, les autres ont un pouvoir d’achat qui ne permet pas de satisfaire leurs besoins, ils cherchent à dépenser moins d’argent et s’orientent vers des prestations dites économiques".

    Il relève que l'évolution constatée a des avantages et des inconvénients

    "Pour résumer, l’avantage consiste en ceci que l’on élargit des marchés en descendant en gamme, en touchant des clientèles de niveaux plus bas. Les inconvénients sont symétriques des avantages".

    "Les prestations bon marché élargissent la clientèle potentielle et beaucoup de gens qui commencent par un AirB&B finissent à l’hôtel".

    Il s'agit cependant d'une concurrence qui peut être déloyale car la location saisonnière n'est pas soumise comme les hôtels à des normes sévères d'hygiène, de sécurité, d'accessibilité, d'entretien et de maintenance. On constate par exemple la prolifération à Paris des punaises de lits. La location saisonnière n'y est pas étrangère.

    Bruno Bertez n'est pas pessimiste dans ses conclusions : "Finalement, tout cela se régularisera de soi-même par la concurrence, la réglementation et la transparence, mais demandera du temps. »

    Nous sommes aussi de cet avis. La mutation que nous vivons en ce moment est une révolution certes mais une révolution douce et pacifique. "L'homme connecté" (homo connecticus) qui est apparu avec les smartphones et Internet a rendu possible l'instauration d'une économie de partage avec une meilleure utilisation de nos investissements (résidence principale, résidence secondaire, voiture, bateau ou autres bien). Le partage peut même s'étendre à la consommation (cuisine, moyens de transports … ).

    Notre environnement en est forcément modifié. Il faut être capable d'en accepter les nouveaux contours, pour autant que le cadre législatif et administratif soit adapté au fil de l'eau et sans délais excessifs.

    GS

     

  • BraqueLe groupe d'animation du collectif "rue de Braque"

     

     

    Une étape importante a été franchie dans le conflit qui oppose l'exploitant du bar-restaurant "Le Braque" et les riverains regroupés en collectif associé à "Vivre le Marais !". La Préfecture de police de Paris a mandaté le 16 mai son service spécialisé le P.E.C. (pôle études et contrôle) et sa Directrice Natalie Vilalta pour des mesures de transmission de bruit entre les salles de l'établissement et l'appartement du résident le plus exposé.

    Les techniciens ont détecté de nombreuses "fuites" dans un immeuble qui est ancien et dont la construction ne se prête pas à l'insonorisation. Selon les riverains, ils ont mis en évidence des émergences constitutives d'une infraction au code de santé publique qui interdit de dépasser 3 décibels la nuit, sachant que dans l'échelle logarithmique des sons, 3 décibels correspondent à un doublement de la puissance sonore admissible.

    Les riverains ont été reçus par le Commissaire Central du IIIe, Vincent Gorre. Il leur a annoncé que l'établissement incriminé se voit privé de son autorisation de nuit et devra donc fermer au plus tard à 2h00 du matin. C'est une bonne nouvelle mais les habitants redoutent que l'exploitant se livre à un simulacre d'insonorisation et continue à perturber leur vie par la musique qu'il diffuse et par les vociférations de sa clientèle dans ses murs et dans la rue. Ils ne perçoivent pas non plus la pose de "limiteurs de son" comme une réponse à leurs tourments dans la mesure où c'est le propriétaire du local qui en détient la clé…

    En marge de ces évènements, une audience au civil se tiendra cette semaine au Tribunal de Grande Instance de Paris, intentée par la copropriété du 11 rue de Braque. Elle reproche à l'exploitant, outre ses nuisances, des infractions au règlement de copropriété et le non-paiement de ses charges.

    Au même moment, les immeubles voisins réalisent qu'ils sont eux aussi concernés par le comportement du bar-restaurant "Le Braque". Ce lundi 21 mai ils se sont réunis en "assemblée constituante" pour acter l'élargissement du collectif aux numéros 7, 8, 8bis et 9 de la rue. D'autres sont susceptibles de les rejoindre.

    Nous ne cesserons pas de dire qu'on n'aura jamais la paix dans Paris si on oublie que des activités festives bruyantes sont difficilement compatibles avec la présence de riverains qui ont droit à dormir la nuit. Nous avons la chance heureusement de bénéficier de la protection des autorités que sont le Préfet de Police et les Commissaires d'arrondissements et, depuis quelques mois, de la DPSP (direction de la prévention, de la sécurité et de la protection) de la Mairie de Paris. Les Maires d'arrondissements, quoique dépourvus de pouvoirs en la matière, n'en ont pas moins d'influence car leur avis est toujours pris en considération.

    Ce qui reste étrange à nos yeux, c'est qu'une entité agisse à l'Hôtel de Ville pour promouvoir la fête à Paris et l'ouverture des espaces publics la nuit sans préjudice de la tranquillité des habitants et qu'il faille déployer des efforts considérables au sein de "Vivre Paris !" pour que leurs droits fondamentaux soient reconnus et préservés. Reconnaissons tout de même qu'on a noté une inflexion de leur part depuis peu à ce sujet. Nous aurons l'occasion d'en reparler.

     

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    Beaubourg 69-71 délabré 20 05 18L'immeuble du 69-71 rue Beaubourg (IIIe) (Photo VlM)

     

     

    Comme si l'état lamentable de cet immeuble (dénoncé le 20 mars et le 8 août 2017 dans les deux articles de Dominique Feutry que nous lui avons consacré, complétés par des commentaires instructifs de Gauthier Caron-Thibault, Premier adjoint à la mairie du IIIe) ne suffisait pas, un camion de la même espèce est venu se garer devant lui. Il ajoute sa dose de laideur à un ensemble qui ne fait pas honneur au IIIe.

    Cet immeuble de bureaux est en déshérence depuis longtemps. Trois ans au moins, date à laquelle il a été racheté en l'état par la SCPI Fructipierre. Elle ambitionne probablement (c'est sa vocation en tout cas) de faire une opération immobilière rentable en le mettant sur le marché à l'issue d'une restauration qui a pour but de lui rendre un lustre qu'il a perdu depuis longtemps.

    Sa construction date de 1909/1910. On est encore dans le style Art Nouveau mais l'Art Déco se manifeste déjà par petites touches. Dans le cas présent, en regardant la modénature de sa façade on pencherait plutôt pour de l'Art Déco ; une esthétique en avance sur son temps…

    L'immeuble offre 2119 m² de surface utile pour des bureaux. Une demande de permis de construire a été déposée en avril 2017 pour une remise en état de la façade, des menuiseries, l'aménagement intérieur et le rez-de-chaussée, les circulations verticales etc … mais il semble que l'autorisation n'ait pas encore été donnée par la direction de l'urbanisme de la mairie de Paris. Peut-être la mairie du IIIe voudra-t-elle nous dire où en est le dossier ?

    Quoiqu'il en soit, les agences immobilières sont mobilisées pour louer cette surface. Elles annoncent, sans doute de manière optimiste, une livraison de l'espace rénové pour mai 2019. Quand on voit dans quel état sont les lieux aujourd'hui, on a de sérieuses raisons de douter que ce soit réaliste… D'ailleurs, n'est-on pas en train de produire des bureaux en excès dans Paris intra-muros et dans les arrondissements du centre ? On sait que l'espace des 64-66 rue des Archives (IIIe), propriété de Blackstone, a mis du temps à trouver preneurs

    Mais enfin, il semble qu'il y ait désormais une perspective que cette plaie et la laideur qu'elle inflige à tout ce qui l'entoure soit prochainement pansée et qu'apparaisse à nos yeux le projet tel qu'il est présenté communément aux locataires intéressés.


    Beaubourg 69-71 rénové 2Le 69-71 rue Beaubourg tel qu'il apparaitra demain. Pour le moment, ce n'est qu'un mirage d'architecte !

     

    Rendez-vous donc dans un an !

    GS

     

     

     

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    Lundi 7 mai, 2.813 pages vues dans la journée, mercredi 9 mai 1.201, vendredi 11 mai 1.696… Il y a eu auparavant une pointe à 7.195. Le blog fonctionne à haut régime. La raison : aux 500 à 1.000 visiteurs génériques qu'on enregistre en réponse à nos annonces et par le référencement, notre connexion à Twitter et l'abonnement de forts communicants comme nos interlocuteurs de l'Hôtel de Ville, de la préfecture de police, des mairies d'arrondissements, de nos Députés, qui ont chacun de nombreux abonnés, le fait qu'ils leur  "re-twittent" nos articles démultiplie notre impact de façon exponentielle.

    Il y a naturellement une condition à cette propagation en chaine : l'acceptation du contenu des articles que nous publions et la tonalité dans laquelle nous nous exprimons. Cela veut-il dire que nous ne sommes retransmis qu'à la condition de plaire à ceux qui nous lisent en premier ressort ? Nous répondons OUI et NON à cette question. OUI car nos interlocuteurs ne sont pas forcément masochistes ; NON car sous réserve qu'il n'y ait pas d'agressivité mais des arguments mesurés sur le fond et dans la forme, ils apparaissent prêts à recevoir la critique comme une invitation "à mieux faire".

     

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    Coutures st gervais galeries 12 05 18Alignement des galeries d'art rue des Coutures St Gervais (IIIe) le long du musée Picasso (Photos VlM)

     

     

    Il est regrettable qu'il y ait cette ombre au tableau de Pierre Aidenbaum, un Maire dont le bilan est élogieux à deux années de la fin de son mandat, qui ne comptera pas moins de 25 années en 2020 date de renouvellement de l'équipe municipale parisienne.

    Pourquoi fallait-il qu'il cède à l'activisme d'un couple de parents de l'école des Quatre-Fils – siégeant dans deux conseils de quartiers différents – en quête d'une rue qui ne soit pas la leur pour accueillir les activités de plein-air de leur progéniture ?

    Nous en avons parlé le 21 août 2017 dans un article qui relatait la "générale" de cette privatisation de l'espace public. Elle a poussé les galeristes (on dénombre une dizaine de galeries d'art contemporain dans cette rue) contre le Maire dont la démarche crée un préjudice à leur activité commerciale. Quant aux habitants-riverains, certains dénoncent des risques que l'occupation de la rue fait peser sur leur état de santé si une intervention urgente était nécessaire. Depuis le projet baptisé "rue 'Golotte" est resté sous le boisseau mais nous savions qu'il referait surface en avril.

    Plus précisément le 4 mai. C’était un vendredi. L'évènement a reçu le soutien actif de la mairie du IIIe mais aussi de l'entourage de la Maire de Paris Anne Hidalgo car c'est un genre de modèle (à défaut de modèle du genre) de ce qu'elle propose aux parisiens pour s'approprier la rue…

    Entre temps, des barrières métalliques ont été installées aux deux extrémités de la voie pour signifier et mettre en œuvre l'interdiction de circuler les jours de "rue 'Golotte".

     

    Coutures st gervais barrières gs 12 05 18

     

    Les personnes lésées s'apprêtent à saisir la justice. Des accommodements pourtant ont été apportés, qui vont dans le sens de ce qu'elles attendent : l'évènement n'est plus programmé qu'un jour par semaine au lieu de deux et le nombre de mois dans l'année a été également réduit. Il reste une bévue qui peut être traitée : le jour choisi est le vendredi, jour où l'activité commerciale des galeries est la plus intense…

    Aussi nous suggérons deux pistes au Maire du IIIe pour éviter, comme il l'a malheureusement fait, de monter deux populations l'une contre l'autre : transférer la "rue 'Golotte" dans le jardin Leonor Fini adjacent, ou choisir le lundi, jour de fermeture des galeries, pour l'organisation dans la rue des divertissements dont on finira d'ailleurs rapidement par constater qu'ils correspondent peu aux besoins des enfants.

     

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    Ste cath joséphine angle 10 05 18

    "Chez Joséphine", angle rue Caron (IVe), et sa terrasse ouverte délimitée par les croisillons placés par la mairie de Paris (Photos VlM)

     

     

    La place du marché Ste Catherine en ce jeudi de l'Ascension présente un visage apaisé. Nous avions dénoncé "la casemate" qu'elle était devenue cet hiver quand les bars-restaurants en toute impudence s'étaient dispensés du respect des règles d'urbanisme de la Ville de Paris en installant des terrasses fermées interdites avec, détail aggravant, des écrans installés au-delà des barrières qui en fixaient les limites !

     

    DeniseLa casemate de la place, automne/hiver 2017

     

    A l'occasion d'un entretien le 19 mars où nous avons fait la connaissance d'Ariel Weil, nouveau Maire du IVe, nous avons dénoncé le caractère inacceptable de la situation au regard de l'esthétique de la place qui est un joyau du Marais pour le charme qu'elle dégage, à défaut de receler les trésors d'architecture qu'on dénombre par ailleurs. Nous avions trouvé le Maire très déterminé à faire rentrer les choses dans l'ordre.

    Au cours de la réunion qu'il a tenue le 9 avril avec les riverains  de la place, il révélait avoir déclenché de nombreuses interventions des inspecteurs de la direction de l'urbanisme et de la DPSP (direction anti-incivilités de la maire de Paris). Ils ont déversé à tous les établissements en infraction, de façon répétitive, des amendes de 36 ou 60 € pour débordements de terrasses et nuisances sonores. Ces amendes ne sont certes pas dissuasives en soi mais leur répétition fait mal et fait courir le risque d'une suppression de l'autorisation de terrasse.

     

    Ste cath place 10 05 18

    Il serait bon que les commerçants comprennent que, lorsqu'on a la chance d'opérer dans un cadre de cette qualité, on tue la poule aux œufs d'or si on cesse de le respecter. Il faudra y penser quand viendra l'hiver car il n'est pas pensable qu'on revienne aux errements de la saison dernière.

    Les riverains y veilleront et nous savons maintenant qu'on peut aussi compter sur la détermination du Maire du IVe et sur les agents de la mairie de Paris qui ont la charge de maintenir l'ordre.

    GS

     

     

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    Braque clisson 08 05 18

    Vue de l'Hôtel de Clisson (fin XIVème siècle), son portail et ses deux tours, depuis la rue de Braque dont on voit à gauche l'Hôtel Le lièvre de la Grange au n° 4 avec son magnifique portail à deux vantaux surmonté d'un balcon avec consoles ornées de têtes de béliers. Une des plus belles vues du Marais ! (Photos VlM)

     

    C'est aussi une des rues les plus calmes du Marais. C'était, car depuis plusieurs mois un local commercial, "Le Braque", qui n'avait pas trop fait parler de lui s'est transformé en une source de nuisances nocturnes qui font vivre l'enfer la nuit aux habitants du n° 11, propriétaires résidents ou locataires.

    Ils décidaient récemment de constituer un collectif qui rejoignait "Vivre le Marais !" comme nous l'annoncions dans un  article du 10 avril 2018. Ce mercredi 2 mai, ils étaient reçus par le Commissaire Central du IIIe, Vincent Gorre et la Commissaire-adjointe Violette Fléjou, avec qui nous avions eu nous-mêmes un entretien préalable il y a deux semaines.

    La situation est simple à décrire : ce local, qui comporte un rez-de-chaussée et des sous-sols que l'établissement exploite, est incorrectement insonorisé et dispose néanmoins d'une autorisation de nuit. En recevant ses clients, qu'il laisse aussi volontiers se dissiper dans la rue, il condamne les résidents de l'immeuble à vivre des nuits blanches.

    Il faut rappeler la dissymétrie de cette problématique : les fêtards d'une nuit se renouvellent, les résidents sont toujours les mêmes à subir les nuisances. Ils n'ont aucun moyen de récupérer et y perdent vite leur santé.

    La préfecture de police de Paris est parfaitement informée des conflits qui en résultent. On se demande parfois comment il se fait qu'elle accorde des autorisations de nuit en milieu résidentiel. Dans le cas présent, les protocoles en vigueur qui prévoient l’intervention de leurs services spécialisés, en l’occurrence le "pôle études et contrôles" (P.E.C.) laissent trop de possibilités aux exploitants au cours et à l'issue de la procédure.

     

    Braque 11 façade 08 05 18"Le Braque", 11 rue de Braque (IIIe)

     

    Dans cette affaire rue de Braque, les signalisations, les plaintes, les mains courantes et pétitions se sont accumulées ; il faut arrêter la dérive ! Le collectif est ressorti rassuré de son entretien avec le Commissaire et de son engagement à ne pas renouveler l'autorisation de nuit, qui se termine le 16 mai, date à laquelle une nouvelle mesure d'impact a été programmée par le P.E.C. Tout laisse penser que cette étude, si elle est conduite avec sincérité, ce dont nous ne doutons pas, rendra nécessaire une modification radicale du comportement de l'exploitant mis en cause.