Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2018

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    Contrescarpe terrasse scandaleuseTerrasse place de la Contrescarpe (Ve)

     

    Branle bas de combat hier 21 mars chez tout ce que Paris compte d'associations de défense de la qualité de vie des habitants et du droit à circuler librement sur les trottoirs ! Un vœu déposé devant le conseil de Paris qui siège actuellement, signé d'un groupe de maires d'arrondissements  "Les Républicains" et les "Indépendants" des  IXe, Ve, XVe, VIe et 1er arrondissements a mis le feu aux poudres.

    Le groupe, animé par Florence Berthout, Maire du Ve, propose "la dépénalisation des incivilités relatives à l'encombrement, les étalages et les terrasses" et demande au gouvernement de légiférer.

    La réaction a été telle que le Maire du VIe Jean-Pierre Lecoq annonçait dans la journée qu'il retirait sa signature…

    En ce qui nous concerne, notre stupéfaction nous a conduits à imaginer qu'il manquait au texte une page. Nous avons donc ingénument demandé le vœu intégral dans un message adressé à Mme Berthout. Elle nous a répondu sur le champ et notre perplexité s'est accrue en constatant que texte dont nous avions eu connaissance était bel et bien complet (voir le texte).

    Florence Berthout nous dit ceci : " Le vœu du groupe LRI fait en effet l’objet d’une incompréhension que j’ai souhaité dissiper. Vous l’avez bien compris la dépénalisation permettrait en réalité au maire de fixer le niveau de l’amende. Aujourd’hui, le montant de l’amende reste souvent très peu dissuasif au regard du chiffre d’affaires supplémentaire généré par un dépassement d’autorisation de terrasse ou d’étalage. Il s’agit donc de le rendre plus opérationnel.

    On voit donc où le groupe LRI veut en venir et nous ne sommes pas loin de partager son point de vue. Dans un article daté du 24 décembre 2015, nous dénoncions le fait que le Parquet, saisi d'infractions à l'urbanisme, classait systématiquement les procès-verbaux en provenance de la direction de l'urbanisme ou des Architectes des Bâtiments de France. Pourquoi l’État entretient-il des structures couteuses si leurs démarches se heurtent à l'attitude du Procureur de la République qui considère sans doute que ces dossiers ne sont pas prioritaires ?

    Notre conclusion, dont avions parlé avec nos députés de l'époque, était qu'il paraissait de simple bon sens de dépénaliser ces infractions et de les remplacer par des sanctions administratives dissuasives à l'initiative des autorités territoriales qui, à l'inverse des magistrats, possèdent les compétences et le savoir techniques ad hoc.

    Dans l'affaire qui nous occupe, l'intervention du groupe LRI aurait sans doute été comprise si la proposition était allée jusqu'au bout car chacun voit bien que la pénalisation telle qu'elle existe conduit à l'impuissance des services de maintien de l'ordre et à l'insolence des exploitants de cafés qui dressent leurs rangées de tables interdites au nez et à la barbe de responsables municipaux qui n'en peuvent mais !

    GS

     

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    Mairie 4 Mairie du IVe, place Baudoyer (Photos VlM)

     

     

    L'édifice a beaucoup d'allure, il est au cœur de Paris tout près de la Seine, il est vaste… Bref, il ne manque pas d'atouts pour abriter en 2020 la mairie du nouvel arrondissement qui résultera de la fusion des quatre arrondissements centraux de Paris.

    Il a aussi quelques inconvénients qui font dire que la lutte sera sévère avec la mairie du IIIe, dont certains disent qu'elle tient la corde car son éloignement de l'Hôtel de Ville pourrait servir sa cause.

    Les deux Maires en parlent avec détachement, un peu feint peut-être, mais ne sont manifestement pas dans une lutte acharnée pour emporter un choix qui n'a pas à leurs yeux une si grande importance.

    WeilAriel Weil, Maire du IVe

     

    Le portrait "de A à Z" qu'a dépeint le 15 mars le magazine "Le Point" du Maire du IVe dans son supplément sur le Marais est si complet qu'il n'est pas nécessaire d'en rajouter. Disons simplement pour éviter toute redite qu'Ariel Weil est quelqu'un avec qui d'emblée on se sent bien et dont on a envie de s'en faire un ami.

    Il n'était pas question dans notre entretien de nous limiter à évaluer sa personnalité. Il y a dans l'arrondissement assez peu de sujets sensibles mais ceux qu'on peut qualifier ainsi sont de vrais brulots.

    L'interdiction de circuler sur la berge rive droite est sans aucun doute un sujet sensible mais il a aussi la particularité d'être clivant. Dans nos arrondissements, il n'y a jamais eu d'enquête sérieuse mais les commentaires que nous lisons sur les réseau sociaux et sur notre blog font penser que les partisans et les opposants sont en nombre équivalent. Ariel Weil soutient Anne Hidalgo sur ce dossier, ce qui n'a rien de surprenant puisqu'il fait partie de la majorité municipale à ses côtés, et il mise sur le temps pour convaincre les opposants que ce choix correspond bien au "sens de l'Histoire".

      Ste cathRue Caron, vue de la place du Marché Ste Catherine

     

    Nous nous sommes longuement entretenus de la problématique de la place du marché Ste Catherine, défigurée et envahie par l'installation illégale de terrasses fermées. Nous avons compris qu'il ne resterait pas les bras croisés devant ce qui est pour nous tous une provocation qui doit être traitée avec la plus grande fermeté.

    Il est moins impliqué dans les lieux où sévit le tapage nocturne, domaine de la Préfecture de Police par excellence, mais il ne s'en désintéresse pas. Nous l'avons dit au magazine "Le Point" lors de notre interview, il y a peu  d'abcès de ce type dans le Marais mais lorsque abcès il y a nous sommes totalement engagés en tant qu'association dans la défense des riverains. Nous apprécions de bénéficier du soutien du Maire et de ses adjoints et de l'écoute qui est la leur auprès de la police.

    Enfin il est un dossier dont Ariel Weil à juste titre est particulièrement fier : à l'occasion de la période de froid intense que nous connaissons depuis plusieurs semaines, son arrondissement s'est placé en tête de la lutte contre la précarité, la faim et le froid en offrant un accueil d'une ampleur historique aux sans-abris de Paris.

    En conseil d'arrondissement le 12 mars, le Maire déclarait : "Avec la mairie, la cité Morland (80 places), l’Hôtel-Dieu où 40 places d’urgence s’ajoutent aux 90 places ouvertes depuis mai dernier pour les femmes et les nourrissons, le Village Saint-Paul où la RIVP (bailleur social) a mobilisé un local vacant qui accueille 40 personnes, ce sont 210 places d’hébergement qui ont été proposées durant la vague de froid et 300 en comptant les 90 places ouvertes à l’Hôtel-Dieu en mai 2017".

    Ainsi, ce sont 4.144 repas qui ont été servis en mairie depuis le 11 décembre 2017, et 795 nuitées organisées depuis la vague de froid qui a débuté le 5 février avec 300 lits mis à disposition dans l'arrondissement.

    Gérard Simonet

     

     

  • Locations saisonnières st antoine valises roulettes floutée 12 03 12Valises à roulettes symptomatiques de la location touristique, rue Saint Antoine (IVe)

     

     

    Les Maires des IIIe et IVe, Pierre Aidenbaum et Ariel Weil, ont rassemblé le 14 mars une quarantaine de personnes place Baudoyer pour les informer de la situation des locations saisonnières dans leurs arrondissements et faire le point des dispositions réglementaires et législatives qui visent à les maitriser. Jean-François Martins, Maire-Adjoint de Paris en charge du tourisme (et du sport, notamment des JO de 2024 !) était à leurs côtés, sans doute pour prendre la température d'un dossier qui ne peut le laisser indifférent au regard de sa mission.

    Pierre Aidenbaum a annoncé en préambule que les décisions en la matière ne sont pas du ressort des mairies mais du législateur. Encore faut-il que les décrets d'application soient publiés et on sait que c'est souvent très long ! On a compris par exemple que le principe de l'imposition directe des loueurs avait été voté mais que Bercy tardait à finaliser… C'est dans cette voie que se trouve pourtant la parade à l'évolution anarchique de cette activité caractéristique de l'économie numérique. Il a constitué jusqu'à présent une source d'évasion fiscale sur laquelle il semble pourtant aisé d'agir dans la mesure où les plateformes ont l'obligation de communiquer les données dont elles disposent, à savoir l'identité des loueurs et le montant des sommes réglées.

    Les Maires ont rappelé leur souhait de voir le nombre de nuitées autorisées alignées sur Barcelone et Amsterdam (60 nuitées) ou même New York qui n'en autorise que 30, alors que le chiffre est de 120 à Paris.

    Cependant, on l'a dit à plusieurs reprises, cette contrainte ne s'applique qu'à la location de la résidence principale. Il est vrai qu'on peut avoir des doutes sur la réalité d'une résidence principale qu'on est capable de louer quatre mois dans l'année… La dérive générale qui pousse le marché vers la location saisonnière et dépeuple nos quartiers de ses habitants n'est vraiment pas due à la location des résidences principales mais à la transformation du parc immobilier en locations hôtelières.

    Cette mutation a deux composantes. La première est le fait de propriétaires non résidents qui s'écartent de la location traditionnelle nue ou meublée pour louer aux touristes de passage. Si leur copropriété l'accepte et s'ils sont déclarés, ils contribuent au tourisme et alimentent la caisse de la mairie par la taxe de séjour et de l’État par leur imposition sur le revenu. Ce que nos  présumons, c'est que l'évasion est forte parmi eux car l'administration municipale et l’administration fiscale ont pour le moment des moyens de contrôle et de poursuite limités. P. Aidenbaum a cependant fait état d'une augmentation sensible du nombre de contrôleurs.

    Le Premier Adjoint du IIIe Gauthier Caron-Thibault a regretté une situation qui ne favorise pas la mixité sociale. Il a raison mais pourquoi ne pas reconnaitre qu'on s'est acharné depuis 1982, loi après loi, à rendre la location traditionnelle non attractive pour celui qui loue. La mixité sociale n'est  pas pour le propriétaire un but en soi. En convenir est un premier pas dans la bonne direction.

    L'autre composante est plus préoccupante. Nous en avons déjà parlé car nous suivons de près le Bulletin Municipal Officiel et nous voyons bien la progression du nombre de locaux commerciaux qui déposent une demande d'autorisation de travaux en vue de réaliser du logement hôtelier. Le maire du IIIe a révélé que 75 locaux se sont transformés ainsi dans le centre de Paris depuis le début de l'année.

    La location saisonnière est qualifiée d'activité à statut commercial. Si des investisseurs décident d'affecter les logements dont ils sont propriétaires à la location touristique, ils doivent obtenir de la mairie une autorisation de changement de statut d'habitation à "commercial". La mairie de Paris a tout fait pour rendre ce changement impossible et on ne peut pas lui en vouloir au nom de la préservation de l'habitat. Mais si les locaux sont déjà commerciaux, aucune demande autre que d'urbanisme n'est nécessaire et aucun contrôle ne peut s'appliquer au-delà de la déclaration d'exercer qui est maintenant obligatoire.

    Pierre Aidenbaum s'en est plaint en révélant des chiffres : 250 plateformes de location à Paris, 50.000 annonces rien que pour Airbnb, augmentation du pourcentage de résidences secondaires (de 17,8 % à 22,4 % dans le IVe), 1.500 logements transformés pour la location courte durée à Paris qui enregistre tout de même 15.000 déclarations d'entrée sur ce marché…

     

    Grossiste cartons temple

     

    L'exposé de la situation et les chiffres laissent un sentiment de grande confusion. Mais dans un désordre comme celui-là une forme de créativité peut se manifester. On s'est plaint longtemps dans le Marais de la surface affectée à l'entreposage de marchandises généralement inflammables, et du va-et-vient continu des camions de livraisons dans nos ruelles étroites. On entrevoit maintenant d'autres usages, qui n'ont pas tous les avantages mais peut-être moins d'inconvénients.

    Le nombre de ces locaux commerciaux n'est d'ailleurs pas illimité et la demande de logements "résidence principale" reste élevée chez nous si on en juge par les prix. Le chaos d'aujourd'hui pourrait être la voie vers un nouvel équilibre entre le résidentiel, les hôtels de tourisme, la location hôtelière, l'entreprise (y compris le co-working) et le commerce de détail et de gros. Il est probable que la population de nos quartiers continue de baisser mais dans des proportions qui n'ont rien de préoccupant étant donné la forte densité de notre habitat, la plus élevée d'Europe.

    GS – PM

     

     

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    Affichage sauvage turenne parc royal 10 10 16Un carrefour particulièrement "gâté": Turenne/Parc Royal (IIIe)

     

    Il y a dix jours, nous exprimions dans un article daté du 6 mars, un mélange d'admiration et de doute sur une intervention de la Ville sur le mur du carrefour Vieille du Temple/Quatre-Fils qui fait face à la brasserie de La Perle. Deux jours en effet après notre signalisation et malgré sa surface considérable il avait été nettoyé !

    Selon Gilles Alayrac, sous-directeur à la DPSP (direction de la prévention, de la sécurité et de la protection – la nouvelle "police incivilités" de la Mairie de Paris), cette performance n'a rien de fortuit mais résulte d'une coopération nouvelle et bien structurée entre les services de la propreté et ceux du maintien de l'ordre municipal.

    Voici le contenu de la lettre qu'il nous a adressée :

     

    "Dans votre parution du 6 mars dernier, vous vous êtes félicités de l’intervention rapide  des services municipaux pour retirer un affichage sauvage pour une campagne publicitaire au bénéfice de la Boutique GIVENCHY de l’avenue Montaigne à Paris.

    Je tenais à vous apporter quelques précisions sur cette opération qui n’a rien d’exceptionnel et qui entre dans le cadre du fonctionnement régulier des services municipaux en matière de lutte contre l’affichage sauvage.

    En effet, il existe une coopération étroite entre les services de la Propreté du Paris et ceux de la Direction de la prévention, de la sécurité et de la protection, de sorte que lorsqu’un affichage sauvage est constaté, celui-ci est retiré par les services techniques de la propreté et une procédure de mise en recouvrement est engagée par la DPSP conformément à l’article L. 581-29 du Code de l’environnement.

    En l’espèce, deux enlèvements d’affiches ont été exécutés à l’encontre de GIVENCHY, l’un le 19 février et l’autre le 6 mars. Les deux ont donné lieu à une procédure de recouvrement qui a été facturée à la société qui a procédé à cet affichage irrégulier.

    Pour le seul 4e arrondissement, 215 enlèvements d’affiches ont été réalisés en 2017 et 19 sur les deux premiers mois de l’année 2018.

    Il ne s’agit donc pas de hasard comme le précisait votre publication mais d’un travail régulier quotidien sur l’ensemble du territoire parisien avec naturellement des contraintes matérielles d’intervention et des urgences à prioriser pour organiser cette prestation des services municipaux.

    De façon générale, sachez que chaque retrait d’affiche illégale donne lieu à l’engagement d’une procédure de recouvrement pour couvrir les frais engagés par la ville de Paris pour la remise en état de l’espace public et qu’une contravention est systématiquement dressée contre l’auteur matériel de l’infraction lorsqu’il est pris sur le fait en train de procéder à cet affichage irrégulier.

    Espérant avoir ainsi répondu à vos interrogations, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma considération très distinguée."

     

    Dont acte. Nous nous en réjouissons.

    Avec deux bémols cependant à la clé : il est dit que 215 enlèvements ont été effectués en 2017 contre 19 sur janvier/février 2018 (2 mois). On est donc sur une tendance de 114 enlèvements pour 2018 soit une baisse d'activité de 47 % !?

    Il est à craindre en outre que les annonceurs prestigieux auxquels on a affaire soient peu sensibles aux amendes qu'on leur inflige. Pour les frapper au cœur, il faut retirer leurs placards TOUT  DE  SUITE. Agir vite ne demande pas plus de travail et réduit à néant le potentiel de communication de l'annonce. C'est l'arme ABSOLUE !

    On apprécierait que les services concernés en soient conscients et agissent en conséquence. Ce conseil est notre modeste contribution à la réponse qui doit être faite à cette nouvelle forme d'agression de notre cadre de vie.

    Gérard Simonet

     

  • Concert vue générale bis 16 11 17Pauline Feracci et Magali Albertini en concert le 17 novembre 2017. Thibault de Damas a été choisi pour donner la réplique à Pauline Feracci dans les duos célèbres qu'ils interprèteront ensemble.

     

     

    Le fort succès de la première édition des "Moments Lyriques du Marais ®" en novembre 2017, nous invite en association avec "Culture & Patrimoine" à renouveler notre rencontre autour du chant lyrique, pour "un grand moment de bonheur partagé" avec des lauréats de concours de classe internationale. Nous avons le plaisir de vous convier à notre :

     

     Deuxième concert-récital de chant lyrique

    sur le thème : "Grands Airs et Duos d'Opéras"

    le 3 mai 2018 à 20h30 en l'église des Blancs-Manteaux

    12 rue des Blancs-Manteaux (IVe)

     

    avec :  

    La soprano Pauline Feracci

    Le baryton Thibault de Damas

    La pianiste Magali Albertini

    Présentation René Andréani

    Au programme :

     

    Mozart,  Puccini, Rossini, Offenbach, Donizetti, Gounod, Bizet, Chopin

     

    Participation aux frais : 20,00 € par personne –

    Réservation téléphonique au 06 80 88 87 10

    Placement dans l'ordre d'arrivée des paiements

    Paiement :

    • par chèque à l'ordre de "Vivre le Marais !"  6 rue des Haudriettes – 75 003 – PARIS
    • par virement bancaire compte IBAN
      FR05 2004 1000 0127 8174 2N02 013
    • par Paypal (cliquer gauche sur le bouton "faire un don" et entrer le montant total du paiement)

     

  • Vieille du temple foule dimanche 28 06 10 zoomLa rue Vieille du Temple (IVe) un dimanche en 2012. L'hôtel Amelot de Bisseuil (Ambassadeurs de Hollande) à droite au 47 n'était pas encore restauré (Photos VlM)

     

     

    On est souvent tentés, c'est une des caractéristiques de l'espèce humaine, d'idéaliser le temps passé. Georges Brassens lui a consacré une de ses chansons avec un refrain qui nous dit qu'il "est toujours joli le temps passé ". Il n'est donc pas inutile de rétablir une vérité quand manifestement le souvenir qu'on a des choses et des évènements est altéré par le temps.

    Ainsi en est-il de nos rues. Dans leur livre "Seize promenades historiques dans Paris", éditions Du Retour, Maurice Garden et Jean-Luc Pinol brossent un tableau sans complaisance de divers quartiers qui vont des Champs Elysées à la rue Vieille du Temple en passant par la rue Moufetard, la Butte aux Cailles ou la rue d'Oberkampf…

    Notre vieille rue du Temple y occupe une bonne place. Il est intéressant de revoir ce qu'elle était, avec toujours ce rôle important de lien entre le IIIe et le IVe, entre le nord et le sud, entre la Seine et les anciens marécages qui ont donné leur nom à notre Marais, entre Saint-Paul résidence des rois et l'enclos du Temple, siège des Templiers.

    La restauration du secteur sauvegardé touche à sa fin. Cet Hôtel des Ambassadeurs de Hollande qui en en est un des plus beaux fleurons n'a plus la mine triste que nous lui avons connue.

    Vieille du t 47 façade sur rue Façade sur rue de l'Hôtel des Ambassadeurs de Hollande en 2018, 43-45-47 rue Vieille du Temple (IVe)

     

    Au-delà de notre observation toute récente, que nous apprennent les auteurs des "16 promenades" ?

    Qu'au début du XXème siècle, tous les immeubles de la rue Vieille du Temple ont au moins une boutique sur rue avec souvent un  atelier sur cour, et un nombre considérable de commerces alimentaires et notamment celui qui peut paraitre extravagant : le débit de vin, associé à un autre produit comme le tabac ou le charbon.

    Sur 120 adresses ouvertes au public, 74 boutiques vendent du vin ce qui, compte tenu de la longueur de la voie (855 mètres) revient à un débit de vin tous les 12 mètres.

    Le vin n'est jamais vendu seul. Ces boutiques proposent les produits nécessaires à la vie quotidienne, ce qui nous fait dire aujourd'hui, par contraste, qu'on manque de commerces de proximité.

    Il y avait un revers à cette médaille : une forte densité de population vivant dans des immeubles insalubres fortement dégradés par la présence d'activités industrielles et commerciales. Elles ont quitté le Marais pour s'installer ailleurs ou disparaitre. La population on le sait a socialement changé. La moitié des habitants de la rue sont partis et la moitié restante s'effrite au profit de touristes qui ont recours aux locations saisonnières.

     

  • Le service de la Garantie immeubleImmeuble du "Service de la Garantie", tout près de la mairie du IIIe (Photos VlM)

     

    Ce n'est pas pour tout de suite mais le transfert est programmé. Ce sera à partir de 2021 : la police des 1er, IIe, IIIe et IVe arrondissements va se regrouper dans l'immeuble construit en 1925 du 14 rue Perrée (IIIe), qui était celui du "Service de la Garantie".

    Le service de la Garantie frontonDétail du frontispice de l'immeuble

     

    Cette institution date de 1797 (brumaire an VI du calendrier révolutionnaire). Elle avait pour rôle le poinçonnage des métaux précieux et des produits issus de l'industrie et de l’artisanat de l'orfèvrerie. Que la police s'y installe est de bon augure car cet édifice dédié aux "services de la garantie" nous permet d'espérer une garantie des services (sous-entendez : "rendus à la population") !

    Ce choix nous semble en mesure de valoriser la fonction de nos policiers car le bâtiment méritera cette fois l'appellation "d'Hôtel de Police" qui pouvait difficilement être revendiquée à propos du boulevard Bourdon ou même de la rue aux Ours…

    Cependant, les habitants du IVe trouvait déjà leur commissariat excentré, au bord du bassin de l'Arsenal ; qu'en sera-t-il lorsqu'il se trouvera propulsé en bordure nord du IIIe ? Ceux des 1er et IIe ne vont-ils pas se sentir orphelins ?

     

     

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    Louvre
      

     

    CULTURE & PATRIMOINE

     

    vous invite, en partenariat avec "Vivre le Marais !",  à une nouvelle et mystérieuse

    visite d’un lieu fort connu et pourtant riche de symboles méconnus

     

    LE LOUVRE ÉSOTÉRIQUE : SON HISTOIRE,

    SON ARCHITECTURE, SON DÉCOR

     

    Mardi 10 avril à 14h15 à la sortie du métro Louvre-Rivoli

    (durée environ 2 heures)

     

    Notre guide, Sylvain Solustri, nous fera découvrir la face cachée du palais du Louvre qui constitue le plus riche souvenir historique de Paris. Haut lieu du pouvoir, il fut pendant plusieurs siècles la demeure des souverains de France. Il n’est guère de palais au monde dont l’histoire soit aussi compliquée. Huit siècles nous contemplent, au cours desquels tous les régimes politiques participèrent à sa transformation, de nos anciens rois à nos modernes présidents.

    Napoléon III fit agrandir et restaurer le Louvre. Les architectes et les artistes qui s’en occupèrent « truffèrent » littéralement les façades de signes que seuls les initiés pouvaient déchiffrer. Nous étudierons cette richissime œuvre sculptée et nous en dégagerons les symboles, temporels ou ésotériques, basés souvent sur une interprétation astronomique et mythologique des lieux.

    Nous raconterons précisément – in situ – les différentes phases de la construction du palais, ses avatars successifs et la vie des grands monarques qui voulurent en faire un lieu de protection ou de prestige, de Philippe-Auguste à François Mitterrand en passant par Henri II, Louis XIV et les deux Napoléon, empereurs sinon initiés, du moins très au fait de la symbolique ésotérique.

    Merci de prévoir une participation de 15 euros pour les adhérents de Culture et Patrimoine et de 20 euros pour les non adhérents à remettre en début de visite. Merci de prévenir de votre venue Marie-Françoise Masféty-Klein par mail mfmk@fre.fr ou par téléphone au 01 42 72 61 41. Nous vous attendons nombreux à cette visite et vous adressons nos fidèles amitiés.

     


  • Manif berges 10 03 18
    Berge rive droite, au fond le Pont Marie (Photos VlM – cliquer jusqu'à deux fois pour agrandir))

     

     

    Il y avait un peu plus de monde que d'habitude un samedi sur les berges de la rive droite entre le Pont Louis-Philippe et le Pont Marie. Difficile voire impossible à un non-professionnel d'en faire l'évaluation, même à la louche comme ils ont l'habitude de le faire.

    On y a vu la Maire de Paris, Anne Hidalgo, qui défend son dossier avec ardeur, et le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum avec son écharpe, qui défend Anne Hidalgo.  

                                                                                 

    Manif berges hidalgo 10 03 18 Manif berges aidenbaum 10 03 18

     Anne Hidalgo (à gauche) et Pierre Aidenbaum (à droite) [sans métaphore]

     

    Pendant ce temps, indifférents à l'évènement, les véhicules circulaient de façon plutôt fluide sur les quais de l'Hôtel de Ville et des Célestins.

     

    Quai HdV 10 03 18Quai de l'Hôtel de Ville, le 10 mars 2018 à 15h30

     

    Cette manifestation ne va pas changer le cours des choses et elle ne va convaincre ni les uns ni les autres. La Maire de Paris a pris un nouvel arrêté, il déclenchera probablement des recours avec des rebondissements et les médias en feront leurs choux gras tandis que les deux camps fourbiront leurs armes à coup de sondages et d'études sur le trafic, la pollution et le bruit.

    Il est probable toutefois que l'argument le plus lourd soit "le sens de l'Histoire" et l'exemple de nombreuses villes étrangères et françaises. Le gouvernement et ceux qui ont des vues sur Paris pour les prochaines élections n'y sont pas insensibles.

    Il faudrait tout de même que chacun se dispense d'arguments fallacieux. Ainsi ceux qui parlent de pollution pour dire qu'elle s'est améliorée ou agravée. Comment le savoir et rattacher le résultat au traitement des berges sachant qu'il n'y a que cinq stations de mesure dans Paris et qu'elles sont loin de là.

    Il n'y a qu'une donnée qui trouve grâce à nos yeux car nous savons qu'elle est mesurable et pertinente : le trafic total à Paris, pour vérifier si oui ou non une partie s'évapore (ou se sublime…)

    Faut-il aussi brandir comme argument l'inscription en 1991 des "rives de la Seine" au patrimoine mondial de l'UNESCO en oubliant que le motif de l'inscription est la qualité des monuments qui la bordent des deux côtés et non les berges elles-mêmes qui ne sont que des quais ou des grèves ordinaires. Voir à ce propos le site de l'UNESCO et toutes les photos des merveilles auxquelles il attribue l'inscription. A ne manquer sous aucun prétexte !

    Gérard Simonet

     

  • L'orme corrigéLa place Saint-Gervais, revue par Pierre Colboc, architecte et président de Marais-Quatre, proposition hélas non retenue pour le "budget participatif" de la mairie de Paris

      

    FAIRE – PART

    Vous me connaissez tous, je suis

         l’Orme du parvis de l’Église Saint Gervais,

    et je vais bientôt disparaître.

     

    Mon ancêtre, abattu à la Révolution ou peu après, a abrité pendant des siècles les rendez-vous de ceux qui s’acquittaient de leurs créances et, parfois, après une vaine attente de la part  des créanciers (d’où l’expression « attends-moi sous l’orme » pour les mauvais payeurs) .

    Il ornait aussi le blason des marguilliers chargés de l’administration des biens de la paroisse, et il décore encore aujourd’hui les balcons en fer forgé de certains immeubles de la rue François Miron construits au XVIIIème siècle.

    On raconte aussi que les pécheurs y faisaient amende honorable, battant leur coulpe sous ses branches. Il dut en entendre de belles !

    Moi, je me charge de faire un peu d’ombre depuis ma dernière plantation en 1935 ( ?) et de contempler les passants, les bus, les voitures en stationnement…. J’avais rêvé d’un environnement plus poétique, d’une place piétonne, mais ce projet n’a pas été retenu. Je me contente donc de mon élégant entourage de huit bornes réunies par une chaine de protection sur un petit gradin..

    Aujourd’hui, quoique apparemment encore vert, je dois être irrémédiablement malade, car on va me remplacer par un jeune arbre, un ormeau, qui prendra ma place, je l’espère (à moins que l’on ait l’idée de planter une autre essence, ce que j’aurais du mal à admettre…).

    Ah ! ce n’est pas drôle, le destin d’un arbre… Pas de retraite heureuse après des années de bons et loyaux services : je vais finir, anonyme, moi, labellisé en 2005 « arbre remarquable de France », en fumée ou en compost : ainsi va la vie.

     

    L’Orme de Saint Gervais – A.R.