Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2018

  • Beaubourg tuyauxLe centre Georges Pompidou et la piazza Beaubourg (IVe) : génie et saccage ont laissé leurs marques à cette exceptionnelle réalisation (photo VlM)

     

     

    La campagne médiatique dont la Maire de Paris Anne Hidalgo est accablée en ce moment, ouvre un débat inattendu sur "Le Figaro" du 26 février : Bernard Esambert, ex conseiller du président Georges Pompidou puis président de la banque Edmond de Rothschild, né dans le Marais en 1934… donne la réplique, pour le compte de son mentor, qui n'est plus là pour se défendre, à Alexandre Gady, ce professeur de l'histoire de l'art à la Sorbonne, président de la SPPEF (société pour la protection des paysages et de l'esthétique de la France), en abrégé "Sites & Monuments, que nous connaissons bien dans le Marais car il est l'auteur d'un "guide historique et architectural : Le Marais" édité chez "Le Passage".

    Alexandre Gady est pétri de patrimoine, qu'il s'agisse de monuments ou de paysages. S'agissant de Paris, il a pris position contre les tours, contre Roland Garros et la destruction partielle des Serres d'Auteuil. Nous ne pouvons que l'approuver. Il s'est élevé contre la location des catacombes à Airbnb, contre la grande roue de M. Campion à la Concorde, contre les bâches publicitaires. Nous avons de la sympathie pour ces combats. Il doute du résultat de la rénovation du musée Carnavalet au nom du manque d'empathie pour la culture dont il soupçonne la Maire de Paris. Peut-être entrons nous là dans un procès d'intention qui n'a pas lieu d'être.

    Berge rive droite pont neuf 18 01 18Berges rives droite interdites à la circulation au Pont Marie (IVe)

     

    Il en vient à la voiture. Probablement le dossier pour lequel – l'Histoire jugera – il est moins logique de charger la Maire de Paris en faisant le constat qu'elle ne pense qu'aux 100 km² de sa commune, oubliant ainsi qu'elle doit son élection aux 2 millions de personnes qui vivent là et qui l'ont choisie sur un programme. Que font les 10 millions de la petite et grande couronne, sinon penser à eux, quand ils condamnent les difficultés de circulation dans la capitale, une ville hyper dense et encombrée où les parisiens aspirent légitimement à respirer mieux ?

    Le débat repose sur le trait d'union anachronique et paradoxal entre Georges Pompidou et Anne Hidalgo. Celui qui a été le président de la France entre 1969 et 1974 était fan des tours (*) et a semblé parfois faire fi du patrimoine. Comme Anne Hidalgo, pense A. Gady ! On imagine que le sang de Bernard Esambert, grand admirateur de Georges Pompidou, n'a dû faire qu'un tour  comme s'il s'agissait d'un crime de lèse-majesté.

    Il est clair que les personnages n'ont pas la même épaisseur mais en matière de patrimoine G. Pompidou nous a laissé les tours du XVe le long de la Seine, et surtout le réaménagement de l'espace Beaubourg où de nombreux immeubles des XVII et XVIIIème siècles ont été détruits sans considération pour le plan qu'André Malraux avait lancé en 1962 pour réhabiliter le centre historique de Paris sous l’influence de Miche Raude, président-fondateur de l'Association pour la Sauvegarde du Paris Historique

    Grenier st lazare vue generale fev 11Rue du Grenier St Lazare : un ensemble de bâtiments hétérogènes et disparates qui dégagent un charme étonnant (photo VlM)

     

    La trace indélébile de cette erreur nous est livrée par les deux rives de la rue du Grenier St Lazare (IIIe) qui nous offrent côté pair le spectacle plein de charme d'immeubles anciens restaurés et côté impair l'architecture froide  impersonnelle et bétonnée du quartier de l'Horloge. Même constatation rue St Martin où les immeubles anciens réhabilités en bordure de piazza nous rappellent que c'est tout l'espace qu'on aurait pu traiter de la sorte.

    En matière de circulation, on ne peut rapprocher G. Pompidou et A. Hidalgo qu'en les opposant puisque le premier a fait la voie rapide qui porte son nom tandis que l'autre a décidé de la fermer. Leur point commun  n'est-il pas cependant que l'un comme l'autre ont agi en épousant la tendance de leur époque ?

    Enfin serait-ce être iconoclaste de se demander si la piazza était le bon endroit pour construire le centre Beaubourg ? Gageons que Georges Pompidou et Anne Hidalgo seraient d'accord pour dire oui avec enthousiasme. Mais qu'en ont pensé André Malraux et Michel Raude à l'époque, au milieu des années 70, avant de disparaitre ?

    Il est clair que ce bâtiment est une prouesse technologique au service de l'usage qui en est fait. Son esthétique a surpris et peut choquer aujourd'hui encore mais n'est-ce pas principalement à cause de sa localisation au cœur d'une architecture vieille de 300 ans, avec laquelle la notion de contrepoint ne fonctionne pas nécessairement ?

    Gérard Simonet

     

    (*) Georges Pompidou assuma souvent un choix, celui des tours, qui caractérisait, selon lui, la vision contemporaine de la modernité: «Je ne suis pas un fanatique des tours. Il me paraît absurde d'écraser une petite ville ou un village par des tours, même de hauteur médiocre. Mais c'est un fait que l'architecture moderne de la grande ville se ramène à la tour".

     

     

  • Berges rive droite pont marie 01 06 17Berge rive droite à hauteur du quai des Célestins. Vue sur le Pont Marie (Photo VlM)

     

     

    Ce mercredi 21 février, le Tribunal Administratif sollicité par le Rapporteur Public a annulé l’arrêté de fermeture des voies sur berges consécutif à la décision du Conseil de Paris prise le 26 septembre 2016.

    Le Tribunal a estimé que l’étude d’impact qui avait servi de référence à ce projet comportait : "des inexactitudes, des omissions et des insuffisances concernant les effets du projet sur la circulation automobile, les émissions de polluants atmosphériques et les nuisances sonores, éléments majeurs d’appréciation de l’intérêt général du projet".

    Autre point préoccupant pour les habitants du centre de Paris : l'étude d'impact "ne permet d’estimer ni l’existence, ni l’ampleur de la pollution atmosphérique d'origine automobile résultant des reports de circulation et de la congestion du trafic engendrés par le projet d’aménagement envisagé". Et en dernier lieu, "aucune mesure compensatoire pour limiter les nuisances sonores n’a été prévue dans l’étude d’impact" alors que "de telles mesures aurait pu être rendues obligatoires". 

    Ce jugement est une bénédiction pour tous les opposants à ce projet qui n’ont cessé de dénoncer le manque de sérieux et l’intransigeance avec lesquels il a été mené par l’équipe d’Anne Hidalgo. Il décevra en revanche ceux qui se réjouissaient de la disparition des voitures sur ce site et qui considèrent que cette transformation de leur cadre de vie  "va dans le sens le l'Histoire".

    Article yvon

    Le "Parc des Rives de Seine" un dimanche l'été à hauteur du Pont Neuf

     

    Anne Hidalgo qui d’ailleurs a immédiatement annoncé sa décision de faire appel et de lancer "sans tarder un nouvel arrêté de piétonnisation".

    Elle aurait pu sortir par le haut de cette crise en acceptant, magnanime, la décision du tribunal et en expliquant que les parisiens ne sont pas prêts pour de tels projets. Elle aurait désamorcé les tensions et neutralisé ses opposants en jouant l’apaisement et le rassemblement. Las, l’orgueil la pousse à s’entêter au risque de se discréditer totalement en appel.

    Ce n’est même pas un pari sur l’issue du jugement car, en supposant que le tribunal lui donne raison en appel, la crise restera ouverte jusqu’à la décision des juges ce qui va encore empoisonner sa majorité pendant de longs mois. Dans un contexte de grogne généralisée des parisiens se plaignant de la saleté de la ville, de la prolifération des rats, du ratage du renouvellement des Vélib, entre autres, fallait-il encore s’entêter dans ce projet qui vient de se faire clouer au pilori.

    Il n’est pas déraisonnable de penser que ce qui devait être le projet phare du mandat d’Anne Hidalgo, devant lui assurer un rayonnement international, vient avec ce jugement et cette décision d’appel de compromettre l’avenir politique de ceux qui l’ont porté.

    Yvon Le Gall

     

    Sources :

    France TV Infos : https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/trafic/paris-le-tribunal-administratif-annule-la-fermeture-a-la-circulation-des-voies-sur-berges-rive-droite_2621872.html

    LCI : https://www.lci.fr/societe/paris-fermeture-des-voies-sur-berges-la-mairie-de-paris-fait-appel-de-la-decision-et-prend-un-nouvel-arrete-de-pietonnisation-2079448.html

     

  • Who's pierre au lard 12 01 18
    Sortie nord du Who's, 3 rue Pierre au Lard et vue de l'ancienne galerie d'art transformée en établissement bruyant, dérangeant pour le voisinage (Photo VlM)

     

     

    Contrarié par la perte de son ouverture de nuit et par la fermeture administrative dont il a été l'objet, insatisfait de sa petite victoire sur la Préfecture de Police devant le Tribunal Administratif (fermeture ramenée de 15 à 8 jours), "le Who's" a décidé d'agir.

    Il vient en effet d'assigner en référé devant le TGI (tribunal de grande instance de Paris) notre voisin du 16 rue Saint-Merri (IVe), pour "obstruction aux mesures acoustiques nécessaires à l'étude d'impact exigée par le Pôle Études et Contrôles (de musique amplifiée – NDLR) de la Préfecture de Police et demande qu'un expert judiciaire soit nommé pour obliger le riverain à le recevoir".  

    Il annonce qu'il introduira vraisemblablement ensuite une action judiciaire au fond pour obtenir des dommages-intérêts de notre voisin qu'il accuse en outre de chercher à lui nuire en ne cessant de porter plainte contre des "prétendues" nuisances sonores dont il serait le seul à souffrir, puisque personne d'autre ne se serait plaint, son action étant à l'origine des mesures administratives prises à l'encontre du Who's….

    Il a choisi là, non pas le seul plaignant, il y en a bien d'autres dont le Collectif Pierre au Lard archive plaintes et signalements, mais le plus courageux, le plus exposé et vraisemblablement le plus vulnérable. En effet, le plaignant a de graves problèmes de santé et il est de plus actuellement sans emploi. Ceci ne l'a pas empêché d'aller porter plainte sans se lasser au commissariat du IVe et de témoigner des nuisances sonores du Who's devant les services administratifs concernés de la Mairie de Paris et de la Préfecture de Police. 

    Toutes les accusations de la SAS Moovment, gestionnaire du Who's, contre le riverain sont mensongères et sans fondement, puisqu'il a été, paradoxalement, le seul à accepter de recevoir l'acousticien missionné par la société. Celui-ci s'est d'ailleurs rendu chez l'intéressé le 20 février au soir, ayant été retardé dans son étude d'impact par des raisons sans aucun rapport avec le comportement du plaignant.
     
    Les mesures acoustiques qu'il a réalisées sont édifiantes : malgré l'installation de limiteurs, l'émergence des bruits atteint 9 à 10 décibels, sachant qu'une émergence de 3 décibels (le maximum admis de nuit) correspond à un doublement des bruits perçus et 9 décibels à 8 fois le bruit de fond. Le Who's aura du mal à convaincre le juge que son installation est conforme aux normes requises, comme il le soutient dans les motifs de son assignation.

    En attendant que la justice passe, notre ami a été dans l'obligation de prendre un avocat pour se défendre, un avocat exclusivement spécialisé dans la défense des victimes de nuisances sonores, que nous avons rencontré avec lui.
     
    L'audience se tient le 15 mars. 
     
    Le collectif "Pierre au Lard"
     
  • SachaSacha LIN, chargé du pôle "citoyens" à l'ACRF (photo VlM)

     

     

    Nous connaissons tous ce local qui fait penser à une ruche tant il bourdonne d'activités, au 43 rue du Temple (IVe), siège de l'ACRF (association des chinois résidant en France) où des Chinois vivant et travaillant en France côtoient des Français d'origine chinoise de la première à la troisième génération. Sacha LIN s'occupe de ces derniers. Il appartient lui-même à la deuxième génération. Sa famille vit en France et tient le restaurant Hoa Tong, 35 rue Beaubourg (IIIe), qui s'est spécialisé dans les banquets, mariages et autres réunions de famille. Les clients ordinaires y sont également bien reçus.

    Nous avons évoqué le nouvel an chinois, nouvel an lunaire ou fête du Têt, qui tombe le 16 février. Placé sous le signe du chien, il donnera lieu à deux semaines d'animation à Paris, essentiellement dans le XIIIe car le défilé des IIIe et IVe arrondissements est annulé cette année.

     

    Temple 16 02 18Rue du Temple, carrefour Gravilliers (IIIe). Quelques lampions sont là pour rappeler qu'on change d'année !

     

    Les lampions sont en place pourtant dans le Marais mais ils sont plus clairsemés. Pour Sacha LIN c'est dû au fait que de nombreux commerçants chinois se sont éloignés d'ici pour s'installer à Aubervilliers où ils disposent de meilleurs conditions de travail. Il relève aussi un phénomène de simple lassitude de la part des organisateurs.

    Nous sommes revenus sur ce débat de l'an dernier qui a fait suite à un article de notre part qui traitait de la difficulté de convaincre les commerçants de soigner leurs devantures et de respecter les normes qui découlent des règles d'urbanisme du Marais.

    D'un commun accord, nous avons exprimé le regret que dès l'année 1996 où le règlement du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) est entré en vigueur, les autorités de la Ville n'aient pas engagé un dialogue avec ces commerçants pour les faire adhérer à la grande ambition de réhabiliter le Marais et d'en faire le lieu prestigieux qu'il est devenu aujourd'hui. Ils auraient sans doute compris qu'il était de leur intérêt de participer à l'effort de rénovation  pour profiter en retour de l'attractivité du quartier où ils exercent.

    Certes le mouvement est lancé. Une rue comme celle des Gravilliers qu'on a longtemps montrée du doigt offre aujourd'hui un florilège de commerces à la devanture étonnante de créativité. Mais tous ne sont pas sur ce modèle et il faudra du temps encore pour la rue soit affranchie des devantures qui la défigurent. Une démarche plus pro active aurait probablement permis d'y arriver plus vite.

    GS

     

  • Maison rougeLes berges rive droite à hauteur de la "Maison Rouge" (IVe) (photo VlM) 

     

     

    On peut maintenant accéder aux berges mais difficilement s'y promener car c'est encore "la gadoue". L'eau stagne dans les passages bas et aucun véhicule ne s'y risque. Ce matin, pas de vélos, de trottinettes, de rollers ou de gyropodes, c'était le domaine exclusif des quelques piétons qui ont timidement repris leurs habitudes et des touristes cherchant à ramener chez eux un souvenir peu habituel des bords de Seine.

    Quai HdV

     

    Sur les quais, on circule comme d’habitude, c'est-à-dire pas très bien, sans pourtant que la situation puisse être qualifiée de dramatique, comme montre cette photo prise à 12h00 quai de l'Hôtel de Ville.

     

  • Delpuech
    Michel Delpuech, Préfet de police de Paris, (Photo Le Parisien)

     

    Le droit des habitants à dormir est un impératif de santé publique qui oppose régulièrement riverains et exploitants de lieux musicaux bruyants. L'article 3332-15 du code de santé publique est là pour les protéger. Il précise en particulier que l'émergence du bruit par rapport au volume ambiant ne doit pas dépasse 5 décibels le jour et 3 décibels la nuit (3 décibels correspondent à un doublement du volume sur l'échelle logarithmique des sons).

    Cependant, une loi ne protège que si elle est dûment appliquée. Les riverains de la rue Pierre au Lard en font en ce moment l'expérience et bien d'autres rue Saint-Martin (IIIe) ou place du Marché Sainte-Catherine (IVe)…

    Une sanction, même si elle coule de source eu égard aux débordements constatés et à leur gravité, fait l'objet de recours et d'appels qui laissent les habitants trop longtemps désarmés face aux agressions sonores dont ils sont victimes.

    Dans un interview au journal "Le Parisien", le Préfet se prévaut d'une sévérité accrue en précisant que son rôle est d'assurer un bon équilibre entre le besoin de travailler des établissements qui reçoivent du public, l'aspiration de leurs clients à faire la fête et le respect des riverains. Un triptyque dont le volet "tranquillité" fait trop souvent défaut au bénéfice des exigences du tiroir-caisse.

    Le Préfet répond enfin à une question sur la responsabilité des établissements vis à vis des agissements de leurs clients, un sujet qui donne régulièrement des arguments aux exploitants pour dire qu'ils ne sont pas concernés. Le Préfet précise que l’article L3332-15 évoque "des atteintes à l’ordre public en relation avec la fréquentation de l’établissement ou ses conditions d’exploitation". Elle peuvent servir de fondement à la poursuite de l'exploitant si la matérialité des faits est établie.

    Les mots du Préfet apporteront du baume au cœur de ceux qui tous les jours nous écrivent pour signaler leur détresse et leur désarroi. Ils résonnent en contrepoint du discours trop souvent entendu à la mairie de Paris où, en dépit d'un infléchissement récent dont on attend de constater les effets, l'oreille est entièrement tournée vers les industriels de la nuit et les marchands d'alcool et de matériel de sonorisation.

    Le journaliste aurait pu l'interroger sur la nécessité de mettre fin rapidement aux difficultés issues de la double   interface entre la population et les services de maintien de l'ordre à Paris depuis que la Ville possède ses propres moyens avec la DPSP (direction de la prévention, de la sécurité et de la protection). Nous sommes clairement face à une question grave de "qui fait quoi", accentuée par le fait que les commissariat n'ont plus de numéros d'appel et que le recours imposé au "17" est considéré par les usagers comme un recul sérieux vis à vis de la situation antérieure.

    GS

     

  • Jean pierre timbaud rue des trois bornes nuit sept 2012

    Une soirée dans le XIe arrondissement

     

     

    A l'issue de leur entretien du 31 janvier avec l'élu à la Mairie de Paris en charge de "la nuit" Frédéric Hocquard, les représentants de "Vivre Paris !" et de "Vivre le Marais!" attendaient sous 8 jours une réponse aux attentes de tous ceux qui subissent des nuisances sonores.

    Ils enregistrent une première satisfaction : le groupe "tranquillité publique" à l'Hôtel de Ville, qui a statué dans la foulée, reconnait désormais que la lutte contre le bruit ne doit pas être circonscrite au trafic routier et à  la prise en compte du bruit dans les politiques d'urbanisation et de construction. La mairie vient de décider d'élargir le champ et d'intégrer tous les bruits de la nuit.

    Ainsi, le PPBE (plan de prévention du bruit dans l'environnement) dont l'existence est une obligation européenne, inclut désormais les bruits de la nuit. C'est un changement substantiel et la chronologie des évènements suggère que nos interventions auprès de la Maire de Paris et de ses Adjoints ont joué un rôle dans cette décision. Il nous reste à faire un suivi attentif de cette annonce pour s'assurer qu'elle ne reste pas lettre morte !

    Au sujet des nuisances subies par les riverains nous avions demandé la création d'un "circuit court" d'objectivation et de recherche de solutions au niveau des arrondissements. La Mairie de Paris en accepte le principe et s'engage à porter le sujet devant chacune des mairies d'arrondissements, en notre présence.

    Nous mettrons cette évolution à l'épreuve des situations conflictuelles qu'on a identifiées dans nos quartiers. S'agissant du Marais, IIIe et IVe, ces points sont bien connus et heureusement peu nombreux.

    Nous commençons avec une première étape sous un mois : la rencontre  avec les "référents nuits" des arrondissements, sous l'égide de la mairie de Paris.

    "Vivre Paris !"

     

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    LondonLondon Tower Bridge by night

     

     

    La "règle d'antériorité" est comme le Phoenix, un sujet dont on pense qu'il est mort tant il était usé mais qui réapparait ici ou là et qui conjugue mythologie et mythe. La mythologie c'est l'oiseau qui renait de ses cendres. Le mythe c'est l'entretien de l'idée que l'impossible est possible.

    De quoi s'agit-il ? Des exploitants de lieux musicaux : discothèques, bars, salles de concerts…. Des établissements bruyants par construction. Leurs voisins subissent les nuisances sonores qu'ils produisent, se plaignent et obtiennent quelques fois condamnation et réparation.

    Le phénomène existe en France comme ailleurs. Depuis les "États Généraux de la Nuit" en 2010 nous en entendons parler comme d'une revendication de base des industriels de la nuit. Elle repose sur le sophisme qu'un habitant n'a pas le droit de se plaindre s'il s'installe près d'un établissement bruyant qui était là avant lui. A ce titre, les exploitants de lieux musicaux réclament une loi qui protège leur activité.

    C'est impossible mais ils feignent de l'ignorer. Impossible, comme le mouvement perpétuel, car la loi ne serait pas la même pour un résident de longue date et pour celui qui vient d'arriver. Aucun pays civilisé, aucun État de droit ne peut admettre que la loi ne soit pas la même pour tous.

    Comment se fait-il alors que leurs confrères anglais, qui affirment que 35 % des salles de concert ont fermé durant ces dix dernières années, crient victoire en ce moment ? Pour faire valoir ses revendications, le secteur a réclamé le soutien des députés de la Chambre des communes. Suite à une manifestation devant le Parlement, le gouvernement britannique a annoncé l’arrivée imminente d’un projet de loi qui protégerait ces institutions, parfois mythiques qui se disent "l’âme des quartiers".

    Les anglais auraient-ils découvert le mouvement perpétuel ? Non et leur euphorie devrait être modérée car le projet, s'il voit le jour, ne concernerait que les nouveaux programmes immobiliers dont les promoteurs choisiraient une surface à proximité d'un espace musical. C'est l'ensemble de l'immeuble dans ce cas qui serait frappé d'alignement, avec l'interdiction de se plaindre.

    Le principe qualifié  "d’agent de changement" dispose que les promoteurs immobiliers devraient prendre en compte l’environnement préexistant avant de construire leurs logements et ne pourraient plus réclamer un changement par la suite. La pression serait mise sur eux pour qu'ils insonorisent leurs constructions.

    UK Musik qui représente l'ensemble du secteur exulte et déclare : "C’est un soutien fabuleux pour l’industrie de la musique live". Ils ne devraient pas se hâter de se réjouir car il y longtemps qu'on parle de l'affaire et elle n'est toujours pas aboutie. Transposée à la France et à l'Union Européenne, qui ont des lois pour lutter contre le bruit, on ne voit pas nos parlementaires instituant une loi scélérate et le Conseil Constitutionnel approuvant un défaut de justice dans le traitement des citoyens.

    La justice telle que nous la concevons et telle que nous la défendons c'est celle du "pollueur payeur" qui impose aux espaces musicaux une étude d'impact et l'insonorisation de leurs locaux pour le respect des lois en la matière.

    GS

     

  • Canonica  vue latérale 11 06 09Magnifique église romane du XIème siècle, la Canonica près de Bastia, dans la zone aéroportuaire

     

     

    La loi CAP relative "à la liberté de création, à l'architecture et au patrimoine" a été votée en juillet 2016. Bien soutenue par le Sénat qui a usé de son influence pour que le patrimoine français ne soit pas trop sacrifié aux exigences du développement économique, elle comprend néanmoins des dispositions qui depuis sa promulgation ne cessent de préoccuper les associations de défense du patrimoine. Parmi elles, le rôle de l'ABF (architecte des bâtiments de France) qui perd de ses prérogatives en faveur des collectivités territoriales.

    La fédération "Patrimoine & Environnement" qui fait autorité sur le territoire national en a saisi le président de la République. Son président Alain de la Bretesche nous apprend qu'il vient de recevoir une réponse d'Emmanuel Macron, datée du 29 janvier 2018. Dans cette lettre qu'on peut télécharger le président de la République répond à la crainte exprimée par les associations que l'ABF n'ait qu'un rôle mineur dans l'approbation des projets d'urbanisme au lieu de "l'avis conforme" dont il a disposé jusqu'à un passé récent.

    Emmanuel Macron précise qu'il "n'est envisagé de transformer ….. l'avis conforme des ABF en avis simple, que pour certains projets très réduits tels que l'implantation d'antennes de radiotéléphonie et pour les seuls immeubles voués à la démolition, qui n'auraient pas fait l'objet d'une décision de classement".

     

  • Crue de la Seine pont Marie 26 01 18Crue de la Seine au Pont Marie (Photos VlM)

     

    A gauche, la berge rive droite (IVe) est recouverte par la Seine. Au fond le Pont Marie ; à droite l'Île Saint-Louis ; le 26 janvier 2018.

     

    Haudriettes neige 06 02 18La neige tombe drue dans le IIIe. Ici, rue des Haudriettes, le 6 février 2018 (très beau spectacle avec un clic gauche dans la photo puis un deuxième)

     

    Le 8 février, la journée a été ensoleillée mais froide. Le sol est glissant. La journée du 9 sera neigeuse et froide si l'on en croit la météo (elle ne se trompe plus beaucoup maintenant…).