Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Année : 2018

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    HidalgoAnne Hidalgo (Photo Europe 1)

     

     

    Le conseil de Paris de février 2018 se tient du lundi 5 au mercredi 7. La propreté y occupe une place importante comme en témoigne cet article d'Europe 1.

    La Maire y condamne l'incivisme des parisiens eux-mêmes. Elle n'a pas tort de les mettre face à leurs propres responsabilités et contradictions. Elle oublie cependant de dire que la mairie de Paris, depuis 2014, joue les pompiers pyromanes. En faisant à grands frais la promotion de la fête et de la nuit, en ouvrant les parcs 24h/24, alors que le maintien de l'ordre et de la propreté sont inexistants, elle a fait le lit des débordements qu'on constate aujourd'hui. Au petit matin, lors des beaux jours, ce sont des tombereaux d'ordures que les agents de la Ville récupèrent dans les espaces verts avec l'obligation incompatible avec leur dignité de ramasser déchets et excréments.

    A chacune de nos rencontres avec Mao Péninou, le Maire-Adjoint à la propreté à l'Hôtel de Ville, nous avons apporté le message qu'au delà de la propreté objective, il y a une "propreté perçue" qui résulte de l'état de l'ensemble du mobilier urbain, qui croule sous les graffiti, affiches, affichettes et autres autocollants. Armoires électriques, boitiers de commande de l'éclairage urbain, bancs publics, plaques de rues, boites aux lettres,… sont visées par les vandales mais ignorées des services de la propreté.

    Tout n'est pas négatif cependant. Si Paris souffre à l'évidence d'une insuffisance (ou d'une faible productivité) des agents de nettoiement, quelques progrès sont enregistrés çà et là. On ne peut pas nier par exemple que le service d'enlèvement des graffiti et des affiches sauvages est devenu plus réactif. Le week-end dernier, la direction de la lutte contre les incivilités de la mairie de Paris (la DPSP) est intervenue pour retirer la forêt d'affiches sauvages "Tapis d'Orient" qui avaient fleuri aux carrefours principaux des IIIe et IVe arrts, et dressé procès-verbal.

    Le Maire du IIIe, Pierre Aidenbaum, s'est fait lyrique pour son intervention à la tribune en citant Jacques Dutronc et son fameux "Il est cinq heures, Paris s'éveille…". Extraits :

     

    "C’est d’abord à ces agents que je veux rendre hommage, leur exprimer ma profonde gratitude, celle d’un Maire d’arrondissement …. qui sait ce qu’il doit à l’intervention quotidienne des services de la propreté : cantonniers, conducteurs d’engins, ripeurs, chefs d’équipes, qui balaient, nettoient les rues, déblaient les marchés, collectent les ordures".

    Quant aux parisiens :

    "… Ils ont une très grande attente. Elle est légitime. Paris doit être propre. Et je dirais, encore plus propre qu’elle n’est aujourd’hui…. Hors de question en effet pour moi, pour nous, majorité municipale, de fermer les yeux, de nier les problèmes qui existent".

     Des mesures concrètes selon lui ont été mises en œuvre.

    "Je pense à l’extension des horaires saisonniers, du week-end et en soirées…. particulièrement dans le Marais….Je pense au renforcement de la lutte contre l’affichage sauvage, aux équipes transverses (propreté, voirie, espaces verts) qui seront en place en 2018, pour agir rapidement …

    Je pense également qu’il faudra mieux responsabiliser les superettes et grandes surfaces alimentaires, ainsi que les cafetiers qui ne sont pas suffisamment respectueux de l’espace public.

    Je pense enfin aux nouveaux matériels avec un effort d’investissement très conséquent.

    Et puis, il y a la verbalisation".

     

    Le thème de la propreté est appelé à occuper le devant de la scène jusqu'aux élections prochaines, en principe 2020. Est-ce une assurance que la situation va s'améliorer ? On veut le croire et il faut que chacun participe activement. Nous le disons régulièrement : n'hésitons pas à enlever des affiches sauvages ; si une bouteille ou un sac plastique traine par terre ne répugnons pas à les ramasser et à les déposer dans la corbeille la plus proche….

    GS

     

  • KleinPub "Le Klein Holland", 36 rue du roi de Sicile (IVe) (photo SOS Conso)

     

     

    Cette affaire hors du commun n'a pas échappé à la plume avisée de Rafaële Rivais qui dirige SOS Conso, le blog du quotidien "Le Monde".

    Elle relate sept années de procédure judiciaire dont le pub "Le Klein Holland", un établissement bruyant, est la cause involontaire quoique active. Les évènements sont décrits par le menu dans deux articles successifs de R. Rivais (article du 5 février et sa suite le 6 février). Nous nous contentons de les résumer en espérant cependant qu'ils ne perdent rien de leur sel.

    En 2011, M. X visite plusieurs fois un appartement au-dessus du Klein Holland en vue de son acquisition. Il voit bien qu'il est au-dessus d'un bar mais il n'entend pas de bruit et l'agence immobilière l'assure qu'il est insonorisé. La promesse de vente est signée mais le jour-même il retourne à l'appartement et cette fois il y du bruit. Il fait faire un constat d'huissier étendu au relevé des SMS du téléphone du gérant. C'est là qu'il découvre le pot aux roses : à chaque visite, les filles du vendeur ont téléphoné au bar pour lui demander de baisser le son…

    En décembre, l'acheteur assigne le vendeur en justice en vue d'annuler la vente.

    Le 30 mai 2012, le TGI de Paris annule la vente et prononce le versement à l'acquéreur de dommages-intérêts.

    Le 12 décembre 2013, en appel, la Cour infirme le jugement de première instance estimant que l'acheteur aurait pu savoir qu'il y avait du bruit…

    L'acheteur va en cassation. La Cour statue le 7 avril 2015 en annulant le jugement et en renvoyant les parties devant une Cour autrement constituée. Cette deuxième Cour d'appel, le 16 septembre 2016 rejette la décision d'annulation.

    L'acheteur se pourvoit de nouveau en Cassation le 21 décembre 2017. Sa demande est définitivement rejetée.

    A l'issue de ces sept années de procédure, M. X se trouve donc propriétaire d'un logement dont il avait voulu se débarrasser considérant qu'il a subi un dol de la part du vendeur qui a triché sur la marchandise. La justice ne l'a pas suivi dans sa démarche et cette procédure lui a probablement couté fort cher.

    Devons nous pleurer sur son sort ? A ce stade nous n'avons pas de commentaire à faire car il s'agit d'une affaire civile entre deux personnes, l'acheteur et le vendeur. La véritable question qui se pose pour nous aujourd'hui est de savoir si le pub est dans son droit ou non.

    Si le bruit qu'il fait est dans les limites de ce que la loi a établi, il faudra soit que le nouveau propriétaire du logement s'en accommode soit qu'il déclenche une action "au civil" contre le gérant du pub cette fois en apportant des éléments convaincants sur la gêne subie.

    Mais il est malheureusement possible que le bruit causé par l'établissement dépasse la norme de 5 décibels d'émergence le jour et 3 décibels la nuit. Le riverain pourra le faire valoir, au civil s'il le décide, mais aussi au pénal en faisant intervenir le nouveau service de la Préfecture de police qui répond désormais au sigle P.E.C (pôle études et contrôle).

    GS

     

  • La croixLe coche et la mouche. Fable de La Fontaine. Illustration "La Croix"

     

     

    Au risque d'être accusés de jouer la mouche du coche, nous nous demandons chaque jour davantage si le combat épistolaire que nous menons depuis quelques années sur les sujets qui intéressent la société, la politique quelques fois, la vie de la cité plus couramment, ne finit pas par influencer ceux qui font l'opinion publique (les médias) et ceux qui en recherchent le soutien (les politiques).

    Le 30 novembre 2016, un membre de l'association découvrait que des rats s'ébattaient aux yeux de tous dans le jardin de la Tour St Jacques. L'information publiée sur le champ fit le tour de la Terre avec des reportages sur le vif de la Télévision danoise, de la BBC, du New-York Times, de la chaine CNN et de tous les médias français.

    Nous dénoncions la malpropreté de Paris. La nouvelle fit écho à notre plaidoirie pour une ville plus propre et le sujet s'est désormais imposé dans les salons de l'Hôtel de Ville où il met sous tension la Maire et ses Adjoints.

    En 2010, alors qu'il était à mi-parcours, Bertrand Delanoë lançait les "États Généraux de la Nuit" à l'instigation d'un certain Ian Brossat, président du groupe communiste au conseil de Paris, plus connu aujourd'hui pour son rôle dans la politique logement de la Ville. C'était l'évènement qui devait transformer Paris en capitale mondiale de la fête et des nuits débridées…

    Nous répondions alors en créant "Vivre Paris !", un collectif ouvert d'associations dont l'objectif est la protection de l'espace public face à l'invasion des terrasses, la tranquillité des parisiens et leur droit à dormir la nuit. Les médias y sont devenus attentifs et il est révolu le temps où les riverains, considérés comme des grincheux, étaient gentiment priés d'aller vivre à Rodez !

    Il ne se passe plus une semaine sans que des journalistes nous contactent pour une interview ou un reportage sur le tapage nocturne et les litiges avec des établissements qui se soucient peu de leur environnement et des lois en la matière. De véritables institutions comme le Zénith, qui s'est cru longtemps en marge de la loi, se voient contraintes par les tribunaux à respecter les résidents et à payer de lourdes amendes avec dommages-intérêts.

    Dès que Paris fit acte de candidature pour l'organisation des Jeux Olympiques de 2024, nous avons exprimé  notre réserve en soulignant le fait que plusieurs grandes villes, mieux inspirées, s'étaient désistées, par crainte du désastre financier qui les attendaient. L'opinion, endormie un moment par la communication grisante qui en fut faite, et les médias qui savent brosser dans le sens du poil, ont manifesté dans un  premier temps un enthousiasme béat. 

    Il est quelque peu retombé. Une enquête du JDD du 4 février sur un panel de 1.821 personnes montre qu'elles sont à 40% défavorables aux JO de Paris. C'est considérable car les lecteurs du JDD (1.800.000 revendiqués), sont répartis sur la France entière. Seuls les parisiens ont de sérieuses raisons d'être contre et Paris ne représente que 3% de la population française. Il est fortement probable, au vu de ce chiffre, que nous soyons une forte majorité silencieuse à Paris à ne pas vouloir des JO. Si la Maire de Paris avait accepté, comme ses homologues à Hambourg, Boston, Budapest ou Rome l'organisation d'un référendum, le résultat aurait sans doute été sans appel.

    D'autres combats nous mobilisent encore : le traitement inégalitaire des deux-roues motorisés qui ne veulent ni du contrôle technique ni du stationnement payant, défendus en cela par l'association des "motards en colère", prompts à manifester agressivement dans les rues avec leurs engins bruyants et polluants,  la circulation et la place de la voiture, les tours  à Paris et la politique d'hyper densification, les tags et le street art, le logement social qui n'en est pas, les locations touristiques, les idées reçues sur la pollution, la baisse regrettable des moyens et prérogatives des ABF, les conseils de quartiers et le budget démago-participatif, et pour finir la gabegie des subventions aux associations.

    Ces sujets ne sont pas au cœur de l'actualité mais forts de notre expérience et de notre vécu, nous ne serions pas étonnés qu'ils le deviennent à leur tour…

     Gérard Simonet

     

    Dans un chemin montant, sablonneux, malaisé,

    Et de tous les côtés au soleil exposé,

    Six forts chevaux tiraient un coche.

    Femmes, Moine, Vieillards, tout était descendu.

    L'attelage suait, soufflait, était rendu.

    Une mouche survient, et des chevaux s'approche ;

    Prétend les animer par son bourdonnement ;

    Pique l'un, pique l'autre, et pense à tout moment

    Qu'elle fait aller la machine…

    Jean de La Fontaine

     

  • PropretéDéchets à l'abandon dans le IVe (Photo VlM)

     

    Le 31 janvier, le Canard Enchainé tournait en dérision la Maire de Paris, comme il sait bien le faire, pour sa dépense de quelque 225.000 € pour financer une enquête auprès de groupes de parisiens, sur leur perception  de l'état de propreté (ou en creux, comme on dit dans la novlangue "de malpropreté") de leur ville.

    De notre point de vue, le Canard se trompe de combat. Le montant payé à l'agence chargée de cette mission pour avoir organisé, recruté, sélectionné, accueilli, encadré 7 commissions de citoyens volontaires, et pour avoir rédigé le rapport final n'a rien de choquant quand on est passé par la société civile et qu'on sait à quel point les consultants extérieurs ont la détente facile quand il s'agit de facturer leurs prestations.

    Ce qui est regrettable dans cette affaire c'est d'avoir jugé nécessaire de convoquer une centaine de parisiens pour leur faire dire que leur ville est sale et leur demander, dans une démarche démagogique dite de "démocratie participative", de proposer des solutions.

    Comment ? N'a-t-on pas à l'Hôtel de Ville un Maire-adjoint à la propreté, de commerce agréable au demeurant en la personne de Mao Peninou, avec des assistants et un cabinet, et une techno-structure de 7.000 personnes qu'on est en train de gonfler à la hâte, un Directeur général, des chefs de subdivisions territoriales ou d'unités fonctionnelles etc… ?

    Il est difficile d'imaginer qu'il n'y ait pas dans cette organisation de professionnels en la matière des penseurs,  des conseillers et des décideurs au moins aussi compétents que les clampins que Mme Hidalgo a rassemblés pour rappeler des évidences ou suggérer des solutions ou formules débiles comme cette découverte que "l'effort de pédagogie doit être adapté à chaque âge".

    Autre perle que l'organisateur de la maïeutique (*) à usage municipal nous livre : "la multiplication des fêtes et l'afflux de touristes sont souvent synonymes de nuisances et de déchets sur la voie publique". C'est exactement ce qu'on dit depuis au moins quatre ans.

    C'est pour cette raison pratique qu'on demande que cesse la course à "l'attractivité de Paris", déjà la ville la plus visitée au monde, qui a conduit à conserver Roland Garros au prix de l'amputation des Serres monumentales d'Auteuil, à accueillir les Jeux Olympiques gay (Gay Games) en 2018, la coupe du monde de football féminin en 2019 et les Jeux Olympiques de 2024 (la sagesse a prévalu quand le gouvernement, il y a quelques jours, décidait de renoncer à l'exposition Universelle en 2025. Ouf !)

    Pour cette raison aussi qu'on demande que la mairie de Paris modère son zèle au bénéfice des professionnels de la nuit qui cherchent avec son appui, pour célébrer "la fête", à développer la consommation d'alcool chez les fêtards notamment les jeunes, les plus vulnérables, et installer partout des lieux de musique amplifiée qui perturbent le sommeil et la tranquillité des parisiens.

    Il ne faut pas oublier le défi le plus sérieux : s'il est vrai comme ces cobayes le rappellent avec justesse et simple bon sens que le tourisme, en plus de "la fête", est générateur de saleté, il faut intégrer cette réalité dans la réflexion et se demander si et comment il sera possible de juguler un tourisme de masse qui pourrait voir son chiffre multiplié par trois dans les 10 ans qui viennent (**) !

     GS

     

    (*) Art de faire accoucher la vérité, selon Socrate

    (**) Correspond à une hypothèse de  hausse du tourisme de 10% par an

     

  • Дом-музей-Огюста-Конта4La Chapelle de l'Humanité, 5 rue  Payenne (IIIe) 

     

     

    En association avec "Vivre le Marais !", 

     

    CULTURE & PATRIMOINE  Paris – Marais

     
     
    Vous invite à une nouvelle et exceptionnelle visite d'un lieu fort méconnu 
    car rarement ouvert au public
    et qui pourtant s'insère dans les utopies du XIXème  siècle
     
     
    La Chapelle de l'Humanité 
     
     
    Mardi 13 mars à 14h15 (durée environ 1h15)
    Rendez-vous devant le 5, rue Payenne 75003 Paris
     
     
     
     
    Notre guide, David Labreure, nous fera découvrir ce lieu exceptionnel qui est le dernier temple positiviste existant en Europe, d'après les plans du philosophe Auguste Comte qui était aussi un scientifique car sorti de l'Ecole Polytechnique en 1816. Elle fut construite par les positivistes brésiliens en 1903 pour répondre aux souhaits d'Auguste Comte, fondateur du positivisme, qui voulait l'édification d'un « grand temple de l'humanité ».
     
    Le terrain a été acheté en 1642 par l'architecte François Mansart qui y construisit sa maison et dont ce fut la demeure jusqu'à sa mort en 1666. Sa famille en resta propriétaire jusqu'en 1759. En 1842, l'immeuble est surélevé par le bijoutier Antoine Bret puis passa de propriétaires en propriétaires. Le bâtiment a été acquis par l'Église positiviste du Brésil en 1903 afin d'accueillir un lieu de culte en hommage à l'égérie d'Auguste Comte, Clotilde de Vaux, qui habita au troisième étage de l'immeuble au milieu du XIXe siècle. L'église acheta dans ce but l'immeuble entier.
     
    La façade sur rue et le premier étage ont été modifiés au début du XXe siècle par l'architecte Gustave Goy. Il y ajouta un buste d'Auguste Comte et la devise positiviste "L'amour pour principe et l'ordre pour base, le progrès pour but".
     
    La chapelle est le seul temple de l'humanité intact en Europe. L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques depuis 1982.
     
    Merci de prévenir de votre venue et du nombre de personnes qui vous accompagneront Marie-Françoise Masfety-Klein par mail mfmk@free.fr ou par téléphone au 01 42 72 61 41 et de prévoir une participation de 10 euros pour les adhérents de Culture et Patrimoine et de 15 euros pour les non adhérents.
     
    A noter que ce lieu a fait l'objet d'un article sur notre blog le 13 juillet 2012
     
     
  • Mairie du IIIeMairie du IIIe. Construction néo-classique en forme de H des années 1864-67. On la doit aux architectes Victor Caillat et Eugène-Alexandre Chat, avec des décors intérieurs de Ernest Pasca (sculptures), Diogène Maillart (fresques) et Achille-Louis-Joseph Sirouy (peintures)

     

     

    Les mairies des autres arrondissements ne seront certes pas détruites mais une seule aura le statut de mairie du nouvel arrondissement pour abriter le nouveau Maire et son conseil municipal. Les bâtiments libérés pourraient (pour ce qui est du IVe en tout cas) servir d'extensions à l’Hôtel de Ville, qui manque de place avec les recrutements qui sont intervenus depuis 2001 (autour de 25% d'accroissement du personnel de la mairie de Paris).

    Il n'y a pas de bataille à notre connaissance autour du choix de la mairie des arrondissements fusionnés mais la compétition est perceptible au niveau des réflexions qui ont cours actuellement.

    On souligne le fait que le IIIe est le plus peuplé des quatre arrondissements avec 35.000 habitants environ alors que le 1er n'en compte que 16.500, le IIe 20.800 et le IVe 27.200. La mairie du IVe a des atouts mais elle est trop près de l'Hôtel de Ville qu'elle n'est pas loin de jouxter et sa capacité utile est moins grande. Elle reste néanmoins la concurrente la plus sérieuse.

    Du point de vue politique et si la décision se prenait au cours de la mandature actuelle (dont on murmure qu'elle pourrait être allongée d'un an, comme en 2007), le IIIe aurait évidemment l'avantage de se prévaloir d'un score en 2014 très favorable à la majorité politique en place à la mairie de Paris.

    GS

     

    Postscriptum du 6 février

    La mairie du IVe conteste le fait que la capacité du bâtiment du IIIe soit plus grande et nous demande de rectifier :

    "Contrairement à ce qui est expliqué dans l’article, la mairie du 4ème ne dispose pas d’une surface utile inférieure à celle de la Mairie du 3ème.

    Lors de la Conférence des Arrondissements qui s’est tenue publiquement le 8 novembre 2017, ces éléments ont été présentés : la Mairie du 4ème arrondissement dispose d’une surface utile totale de 4 500 m² (4000 pour le 3ème) pour une surface plancher de 6 900 m² (5400 pour la Mairie du 3ème)

    Par ailleurs, en tant qu’établissement recevant du public, la Mairie du 4ème a un potentiel global de 1500 personnes (700 personnes pour la Mairie du 3ème).

    Un dernier relevé a eu lieu en décembre, les données seront publiées prochainement".

     

    NDLR : Nous avons raisonné en surface "utile" pour effacer la distorsion créée par les salles des fêtes. En effet celle du IVe est beaucoup plus grande. On verra avec les chiffres détaillés quel est le poids de cette différence.

     

  •    IMG_2295 L'équipe de bénévoles distribuant des repas à la mairie du IVe (photo VlM)

     

      

    L’hiver est dur comme chaque année pour les personnes vivant dans la rue. Des aides et assistances récurrentes ont été mises en place depuis longtemps par différentes organisations, notamment Emmaüs, la Fondation de l'Abbé Pierre bien connue de tous. Il existe toutefois des actions moins visibles dans les quartiers qui apportent chaleur et réconfort à ceux qui sont souvent exclus. 

    C’est ainsi qu’à la mairie du IVe, nous avons pu assister au service des repas du soir servis 5 jours sur 7 salle Jean Mouly où se pressent environ 80 bénéficiaires.

    Anne Lebreton (3ème à partir de la droite) Adjointe au Maire, chargée de la solidarité, de la protection de l'enfance, des personnes âgées et de l'autonomie, de l'accueil des réfugiés, de l'hébergement et de l'urgence en charge des pauvretés, aidée de membres d’Emmaüs, de la Croix Rouge et de bénévoles de l’arrondissement s'activent chaque soir dès 18h30 pour accueillir ces personnes et leur servir un repas consistant et chaud dans le cadre d'une organisation bien huilée.

    Ces repas sont l'occasion de porter attention et de faire le point avec des habitués comme des nouveaux qui sont en manque de repères… Lors des grands froids 25 lits sont mis à leur disposition. 

    Cette action mérite une logistique, des moyens financiers et humains, c'est-à-dire des bénévoles qui n'hésitent pas à donner de leur temps et savent écouter car la misère est souvent grande et n'est pas uniquement matérielle.

    Bravo à cette équipe engagée comme le sont beaucoup d'autres dans différents lieux du Marais et de la capitale. 

    Dominique Feutry

     

  • ZenithLe Zénith

     

     

    Le 17 mars 2017, le Zénith de Paris, et son gérant, M. Daniel Colling ont été condamnés par le Tribunal de Police du XIXe arrondissement à 81.000 € d’amendes contraventionnelles, et à verser 31.000 € de dommages-intérêts à une plaignante, “pour avoir manqué à la réglementation sur la diffusion de musique amplifiée et avoir ainsi porté atteinte à la santé et à la tranquillité des riverains” (voir article Le Monde du 7 avril 2017).

    Cette salle de spectacle, aux “murs” en toile, implantée en 1984 au cœur du Parc de La Villette générait depuis des années d’insupportables nuisances sonores des heures durant, répétitions l’après midi, concerts le soir.
    L’étude d’impact finalisée, pourtant obligatoire, n’avait jamais été faite…

    Les victimes constatent que ce jugement n’a rien changé, les nuisances continuent, des aménagements totalement insuffisants afin de protéger le voisinage ont été entrepris, alors que tous les spécialistes savent que, sans d'importants travaux, les soirées du Zénith de Paris feront souffrir un grand nombre de locataires de la Ville de Paris, puisque certains immeubles concernés appartiennent à des bailleurs sociaux, qui se gardent bien de soutenir leurs locataires.

    Qui aura réagi à cet état de fait inadmissible ? Aucun de ceux qui, à un titre ou un autre, représentent l'autorité publique : ni la Direction de La Villette, ni le Ministère de la Culture, tutelle du Parc, ni le nouveau commissaire central d'arrondissement, ni la Préfecture de Police – dont le Bureau d’Action contre les Nuisances (BACN) a été "opportunément" mis sous la férule de la Mairie de Paris (*) – et pas davantage M. François Dagnaud, Maire du XIXe, qui a fait la sourde oreille quand l'Association des Riverains du Parc lui a demandé de porter ce jugement à la connaissance du conseil municipal.

    En revanche, nous avons bénéficié d'un soutien et d'un engagement exceptionnels de la part du Commissaire Central Jacques Rigon tant qu'il a été Commissaire central du XIXe arrondissement. Il a aussi marqué de son passage le IVe dont il a été le Commissaire Central il y a une dizaine d'années.

    Pendant ce temps, le Zénith, lui, a fait appel…

    L’audience se tient mardi 6 février 2018, à 9 heures, au Palais de Justice de Paris, Escalier A, Rez de chaussée, chambre 11, Pôle 4. Les victimes iront défendre leurs droits avec confiance en la Justice et en espérant une réaction future des autorités publiques.

    Magali Bérenger

    Contact : 06 83 95 06 53 

     

    (*) NDLR : Ce service, jadis très performant, a été effectivement éclaté entre Mairie de Paris, Direction de la Prévention, de la Sécurité et de la Protection, et Préfecture de Police, Pôle Études et Contrôle, sans que leurs attributions respectives aient été clairement différenciées.

     

  •   Canal st martin foule 22 04 14Foule et "fête" la nuit au Canal St Martin – Xe –

     

     

    Des représentants du réseau "Vivre Paris !" et de "Vivre le Marais !", le 31 janvier,  ont rencontré Frédéric Hocquard, Adjoint à la Maire de Paris en charge de la nuit entouré d'Alexandre Tiphagne et Anaïs Boutard respectivement directeur et chef de cabinet. Le rendez-vous avait pour but de trouver les moyens d'un meilleur dialogue entre les riverains et les élus en charge de la nuit, notamment en matière de bruit et de montée de l'hyper alcoolisation, très préoccupante chez les jeunes.

    Frédéric Hocquard a souligné "combien les questions de régulation sont complexes et estimé que le renforcement des brigades de propreté  commence à porter ses fruits car les verbalisations vont bon train et représentent un changement… Sur la question des bars, l'action prend du temps, l'exemple des commissions de régulation mises en place dans les Xe et le XIe arrondissements donnent des résultats. Mais il reste le problème de l’occupation de l'espace public". L'ouverture des parcs la nuit a été critiquée et pourtant, selon lui, les nuisances sont mineures du fait du renforcement de la présence des patrouilles … Nous ne partageons malheureusement pas ce jugement quand nous constatons les incivilités et dégradations qui en résultent sur le terrain.

    Pour notre interlocuteur, la politique menée sur la nuit est validée par la Maire de Paris qui n'est d’ailleurs pas « vendue aux alcooliers » comme cela a pu être dit. Nous pensons nous qu'elle doit en tout cas se garder de donner cette impression !

    "Vivre Paris !" répond que les intérêts des uns et des autres sont différents, mais il faut trouver un terrain d'entente en se donnant les moyens d'apprécier ensuite les progrès accomplis. D'autant que le décalage est important entre le discours officiel et la réalité quotidienne vécue par les parisiens qui ont l'impression qu'elle s'aggrave.

    Aussi est-il utile que des représentants de "Vivre Paris !" soient entendus et participent notamment à la conférence intéressante sur la nuit qui s’est déjà tenue une première fois voilà quelques mois. Elle ne se résumait pas à une confrontation riverains/exploitants et allait au-delà. Ceux qui veulent travailler la nuit, et nous pouvons le comprendre, doivent respecter le sommeil de ceux qui pendant ce temps doivent dormir.

    Il n'existe pas de politique active de la nuit s'il n'est pas affiché une politique de lutte objectivée contre le bruit. La politique menée à Rotterdam est assez symptomatique, les autorités ne veulent pas que des quartiers entiers soient vidés de leurs habitants en raison d'une politique de la nuit qui ne serait pas régulée.

    Nous préconisons de désigner au sein de notre organisation un représentant qui remonterait les problèmes rencontrés par les riverains dans leurs arrondissements pour en débattre lors d'une réunion semestrielle dans laquelle assisteraient un représentant de la nuit, un représentant de la mairie d'arrondissement et un représentant du commissariat. Les riverains sont las que les administrations « se renvoient les problèmes » ce qui fait que rien n'est résolu et personne n'est responsable !

    Les dérives doivent être mesurés (indicateurs de mesure du bruit avec les pieuvres de BruitParif, prise en compte des indicateurs de l’hyper alcoolisation de nuit, de prise de drogue,…) et objectivés.

    Frédéric Hocquard se donne une semaine de réflexion pour répondre à notre proposition.

    "Vivre Paris !"

     


  • GARE-DU-NORD-2050
    Gare du Nord 2050 !

     

     

    C'est ainsi que des urbanistes voient Paris en 2050. Vision de cauchemar pour beaucoup d'entre nous même ceux que leur âge place en dehors de l'épure ! Un ancien élu du IIIe Yves Contassot, élu du XIIIe maintenant et conseiller de Paris, rejoint la foule des opposants à la construction de tours à Paris et veut même la conduire.

    Il milite pour un référendum sur le sujet. Il serait temps car le signal est déjà donné pour la Tour Triangle dans le XVe, et dans le XIIIe on comprend que M. Contassot ait une indigestion de tours. D'ici 2020 il verra fleurir : les tours "DUO" de Jean Nouvel, de 122 et 182 mètres de haut prévues pour héberger 96.000 m² de bureaux un hôtel 4 étoiles sur 12.000 m² et les incroyables  "Wood'up" ou "tours de bois", des constructions en bois de 50 mètres de haut avec 17 étages d’habitations

    Tour boisDuo
     

    Les "Wood'up" à gauche et les tours "Duo" à droite, qui ont trouvé à Pise leur inspiration

     

    Yves Contassot a donc décidé de lancer une pétition. Ce n'est pas faire allégeance à son parti ni à aucun autre de dire qu'on a de la sympathie pour cette initiative. On est d'ailleurs sensible à la lecture de son argumentaire : il comporte des "postulats" qui sont ni plus ni moins les nôtres depuis que nous communiquons sur les questions d'urbanisme à Paris. Qu'on en juge par ses déclarations (extraits) :

    • Parce que nous refusons de  densifier davantage Paris, une des villes les plus denses du monde. Ce dont nous avons besoin, ce sont de nouveaux espaces de respiration
    • Parce qu’il faut laisser davantage d’espaces « non construits » à Paris.
    • Parce qu’il n’y a pas assez d’espaces verts à Paris
    • Parce que  les objectifs mis en avant pour construire des tours à Paris ne sont pas pertinents, la hauteur …reflet d’une volonté de montrer son pouvoir plutôt que souci de modernité, que l’image d’une ville tient … à d’autres critères, que la spécificité de Paris c'est son bâti historique, son urbanisme, et son paysage longtemps homogène avec hauteur limitée. S’aligner sur les villes qui courent après les tours, c’est banaliser Paris, c’est l’enlaidir, c’est abîmer son image et prendre le risque de faire fuir une partie de la population …
    • Parce que les tours ne créent pas de logements supplémentaires
    • Parce qu’il est inutile de construire de tours de bureaux pour développer prioritairement l’emploi à Paris
    • etc …

    Le-13eme-2050Vision futuriste du XIIIe arrondissement

     

    Nous retrouvons dans cet argumentaire la colonne vertébrale de notre ligne éditoriale en la matière. Pour soutenir l'initiative de cet élu, dans une démarche qui n'est pas un engagement politique pour autant, il suffit de prendre contact avec lui en cliquant dans ce lien

    GS